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Welcome home [Morgana]

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Mar 10 Aoû - 19:01


Welcome home

Morgana & William


Le temps passé à l’hôpital avait été long, pour tout le monde. Pour les enfants, pour moi et surtout… pour Morgana. Je ne pouvais que comprendre son irritabilité, pourtant, j’espérais que son humeur allait s’adoucir lorsque le médecin accepta qu’elle rentre à la maison. La jeune femme allait enfin pouvoir retrouver notre tribu. Une tribu qui l’attendait d’ailleurs de pied ferme. La veille de son retour, j’avais eu une discussion avec les enfants, leur expliquant que Morgana aurait besoin d’une longue rééducation avant de pouvoir remarcher, qu’en attendant, elle allait devoir se déplacer en fauteuil roulant. Cela me paraissait important de les tenir informés de ce détail, pour éviter que les plus jeunes soient surpris. Alors je leur avais tout expliqué, comme les raisons pour lesquelles on allait déplacer quelques meubles, que nous dormirions, Morgana et moi, dans la chambre du bas, mais surtout, surtout qu’ils devraient faire preuve de patience car la situation n’était pas facile pour elle. Je savais que Morgana voulait se montrer forte devant les enfants, mais ils devaient savoir qu’elle menait un combat assez difficile qui lui prenait beaucoup d’énergie, mais aussi un peu de bonne humeur.

- Je vais lui donner mon doudou ! Elle va se sentir mieux très vite !, lâcha Saeed en bombant le torse et en brandissant son irremplaçable dinosaure vert en peluche. Angela, elle, assura qu’elle ne ferait aucune bêtise - ce qui, avouons-le, n’allait pas changer grand chose à son comportement. Les adolescents, eux, semblèrent prendre la tâche très à cœur et annoncèrent qu’ils m’aideraient à m’occuper de tout pour que Morgana n’est qu’à se reposer. Je leur rappelais que c’était aux parents de prendre soin des enfants, et non le contraire : « Vous aurez tout le loisir de vous occuper de nous quand on sera vieux et qu’on aura besoin d’aide pour qu’on nous essuie les fesses. », déclarais-je avec un sourire taquin. Gabriel fit une grimace de dégoût et Stan haussa les épaules. « Il y a des personnes très compétentes qui font ça dans les maisons de retraite. » Quel petit fumier.

De l’énergie, moi aussi j’allais en avoir besoin. M’occuper seul d’un bébé et de quatre enfants à temps plein demandait une grande organisation. J’étais conscient que le retour de Morgana allait signifier que je devrais également m’occuper d’elle, car elle restait relativement faible. Mais je m’en fichais, parce que j’étais trop content à l’idée qu’elle puisse être de retour à la maison. Avoir tout à gérer ne me laissait que peu de temps pour ruminer mes vieux démons. Et ça aussi, c’était positif. Je parvenais à mettre de côté les traumatismes qui avaient refait surface récemment. Quant à la fatigue, elle était si forte que mon sommeil était redevenu réparateur.

Le retour de Morgana fut ainsi marqué par une grande joie. Les enfants étaient plus que ravis de la retrouver et moi donc. Putain ce que sa présence me faisait du bien.


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Mar 10 Aoû - 21:36
On avait laissé peu de temps à Morgana pour se remettre de ses blessures, avant de commencer la rééducation. C'était primordiale qu'elle s'y mette au plus vite. Alors, son corps essayait de se remettre des coups de poignards, des coups qu'elle avait reçu dans tout le corps. De tout les dégâts de cette agression et... et les médecins l'embêtaient déjà avec une rééducation, à peine qu'elle était sortie du coma. Il lui avait fallu de longues semaines d'hospitalisation, avant que son corps blessé et fatigué soit prêt à sortir de ce bâtiment morose. Elle avait encore mal, elle souffrait encore beaucoup. Sans compter les cauchemars et tout ce qui lui rappelait cette violente agression. Mais si elle restait une minute de plus dans ce bâtiment, elle péterait un plomb. Elle deviendrait folle, ce qui était presque le cas. Elle était très vite irritable, presque tout le temps de mauvaise humeur. Elle renvoyait tout le monde bouler, parce qu'elle supportait difficilement la situation. Il lui arrivait d'être désagréable, sauf en présence des enfants. Elle faisait des efforts, elle se donnait à fond pour eux. C'est pour ça qu'on avait fini par la laisser sortir de l'hôpital. La guérison serait très longue, autant physiquement que mentalement mais... la présence de sa famille, ça l'aiderait beaucoup d'après le personnel médical. Et de toute façon, ils ne pourraient pas la garder éternellement puisqu'elle finirait par fuir d'elle même, d'une manière ou d'une autre.

William était venu la chercher à l'hôpital, elle était déjà assise dans son fauteuil et ses affaires étaient déjà prêtes pour quitter ce bâtiment de malheur. Quand il avait voulu la pousser, elle avait râlé sur lui en disant qu'elle était capable de le faire mais elle s'était épuisée avant d'arriver à la voiture et l'avait laissé faire, tout en bougonnant. Elle détestait l'idée qu'on l'aide, elle détestait cette dépendance à tout. Il y avait des choses qu'elle avait du mal à faire en fauteuil, bien qu'on lui apprenne de nouveau ces gestes (parce que ça n'était pas sa première fois en fauteuil -la première datant d'il y a plus de quinze ans-). Et...tout ce qu'elle avait du mal à faire nécessitait qu'on l'aide. Et elle détestait ça. Ca la rendait de mauvaise humeur. Tout le temps. Elle détestait cette situation, il y avait tellement de colère en elle. Tout était prêt à exploser. Quand ? Personne ne le savait.

A la maison, son coeur s'adoucit. A peine eut-elle le temps d'entrer dans la maison que les plus jeunes se précipitaient en courant vers elle.

- Maman, s'écria Angela, de grosses larmes s'échappant de ses yeux. Elle se précipita un peu fort sur elle, ce qui fit sursauter Morgana. Ca lui avait fait mal, mais elle essaya de ne rien laisser paraître. Une fois l'étreinte terminée, tout le monde pu en faire.

- Vous m'avez manqué, murmura-t-elle à chacun, des trémolos dans sa voix. Seul Stan restait à l'écart. Viens là, lui dit-elle en tendant ses bras vers lui. Il se pencha doucement, pour accepter l'étreinte de la brune qui le serra dans ses bras. Vous m'avez tous manqué.

Quand William apparu avec Rose, Morgana étouffa un nouveau sanglot. Elle avait très peu vu son bébé ces dernières semaines. C'était celle qu'elle avait le moins vu. La petite se mit à gazouiller fort quand elle se retrouva dans les bras de sa mère, celle-ci très émue de la voir. Elle était émue de tous les voir, malgré sa fatigue et tout son corps encore douloureux.

- Maman ?, demanda Gabriel. La brune leva ses yeux clairs pour regarder son fils, lui offrant un léger sourire. On a fait un gâteau pour ton retour, tu en veux ?

Morgana était très touchée par l'attention mais elle hésita. Elle n'avait pas réellement fin, ces dernières semaines. Les médicaments, la fatigue, la douleur. Tout ça, ça lui coupait l'appétit.

- Avec plaisir, répondit-elle pour faire honneur à leur effort. C'était adorable de leur part, alors il lui fallait en prendre. Même si elle voulait s'allonger et se reposer, se sentant épuisée par toute cette émotion et la lourde séance de rééducation qu'elle avait eu avant de quitter l'hôpital.

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Jeu 12 Aoû - 11:39


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Morgana & William


Il allait falloir composer avec la mauvaise humeur de Morgana. J’en avais conscience, mais je me sentais assez patient, pour le moment, pour faire face à la situation. Ainsi, lorsqu’elle râla parce que je voulais pousser son fauteuil, à l’hôpital, pour rejoindre la voiture, j’avais levé les mains en l’air, en signe de reddition. « Ok, débrouille-toi toute seule. » J’avais haussé les épaules puis décidais de marcher devant, ses affaires dans la main. Je restais cependant assez proche pour l’entendre finalement m’interpeller, peu de temps après. Un fin sourire amusé se dessina sur mes lèvres, mais hors de question de le lui montrer, je n’avais pas envie de me faire égorger. Je fis donc demi-tour pour pousser le fauteuil, non sans l’entendre bougonner. « Arrête de râler, tu auras tout le loisir de le faire à chaque fois que je vais devoir t’aider à faire quelque chose. Alors essaie de garder un peu de force. », lui lançais-je, sur un ton taquin. Je savais que cela n’allait pas lui plaire, mais probablement préfèrera-t-elle que je la taquine, plutôt que je me montre agacé au bout de deux minutes. Ainsi, peut-être se rendra-t-elle compte que je suis prêt à la soutenir ?

Les retrouvailles avec les enfants étaient émouvantes. Dans ce genre de moment, je me rendais compte, plus que jamais, à quel point je pouvais aimer cette famille qui était la mienne. Et si Stan restait volontairement à l’écart, pour ne pas être trop envahissant, il sembla touché par les paroles et l’étreinte de Morgana. Je savais à quel point l’adolescent était touché par la situation. Alors il faisait son maximum pour s’occuper des plus jeunes, si bien qu’il fallait le freiner. Comme si, finalement, cela était sa contribution.

La présence de Rose fit tant de bien à Morgana que j’eus l’impression de pouvoir entendre son cœur battre dans sa poitrine, de là où je me trouvais. Je savais que la mère n’allait plus vouloir lâcher son bébé et on ne pouvait que le comprendre. Quand Gabriel expliqua à sa mère qu’il avait fait un gâteau, je sentis que la jeune femme accepta, mais à contre-cœur, sachant que son appétit n’était pas au meilleur de sa forme, ces derniers temps. Je me penchais vers elle et murmurais à son oreille. « Je mangerais ta part, si tu n’arrives pas à la finir. Mais je fais ça uniquement pour toi. » Ben voyons… Je déposais un baiser sur sa tempe et tout le petit monde se retrouva autour d’un goûter de compétition. Oui, car la cuisine était remplie de farine et d’un bordel sans nom. Tout ça juste pour un gâteau. Des champions. La scène me donna envie de rire.

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Sam 14 Aoû - 21:30
Morgana leva ses yeux au ciel, offrant un très léger sourire à son compagnon. Il essayait tellement dur de lui remonter le moral, de la faire sourire ou rire. C’était chose difficile, vu son état physique et mental. Pourtant, il essayait. Encore et encore. Et elle ne pouvait pas s’empêcher de toujours tomber un peu plus amoureuse de lui, devant tant de dévotion et d’amour. Il la supportait dans ces moments difficiles, il était d’une patience à couper le souffle et il essayait toujours de la faire sourire, rire ou de lui changer les idées. William O’Connor état définitivement un homme incroyable, avec un grand coeur. Morgana savait qu’elle avait beaucoup de chance de l’avoir, mais elle n’était pas bien. Et elle avait du mal à ne pas être insupportable.

- C’est vraiment adorable de faire ce sacrifice, répondit-elle avec un léger ton d’amusement. Il n’y avait plus de grands éclats de rire de sa part, de taquinerie à tort et à travers. Il y avait seulement beaucoup de tristesse et de colère, bien qu’elle essayait de faire face. C’est juste que… c’était trop difficile pour l’instant.

Quand un couteau fut sorti pour couper le gâteau, Morgana sentit son cœur s’accélérer d’un coup et sa respiration devint légèrement plus rapide. Elle paniquait, regardant celui-ci avec de grands yeux.

- Excusez-moi, je dois aller aux toilettes, mentit-elle en déposant la petite Rose dans les bras de Stan. Elle s’enfuyait dans la salle de bain, fermant la porte derrière elle. Elle n’arrivait plus à respirer correctement, ne contrôlant pas ce qu’il se passait. Elle paniquait complètement, rien qu’à la vue d’un couteau de cuisine. Celui-ci l’avait ramené à tant de douleur, ça l’avait frappé avec violence. Alors elle continuait d’haleter, de grosses larmes coulant sur ses joues. Elle était dans sa bulle, si bien qu’elle ne remarqua pas son compagnon qui rentrait dans la pièce.

Quand elle sentit des mains entourer son visage, elle éclata en sanglots. Elle pleurait de plus belles, ses grosses larmes se transformant en un torrent. Elle détestait se sentir aussi vulnérable, ne pas avoir le contrôle sur ce qu’il se passait. C’est pour ça qu’elle détestait autant cette situation, en plus de la dépendance.

- Qu’est-ce qu’il ne va pas avec moi ? , essaya-t-elle de murmurer entre deux sanglots. Elle continuait d’haleter, ayant beaucoup de mal à respirer à cause de la panique et des pleurs. Pourquoi j’ai peur d’un simple couteau de cuisine ?

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Mer 18 Aoû - 11:16


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Morgana & William


- C’est normal de faire des sacrifices par amour., lui répondis-je d’un ton taquin, finalement heureux de lui avoir décroché un sourire. Non, ce n’était pas des éclats de rire que j’entendais s’échapper de ses lèvres, mais tout redeviendrait comme avant, avec le temps. En attendant, nous nous installions à table avec les enfants, pour manger une part du gâteau qu’ils avaient préparé tous ensemble pour le retour de Morgana.

Puis tout alla très vite. La jeune femme s’éclipsa à une rapidité folle, en prétextant une excuse que personne ne crut, à part les plus jeunes. Mes sourcils se froncèrent, surpris et tentant de comprendre ce qui avait pu la mettre dans un tel état. Puis mes yeux bleus se posèrent sur le couteau que tenait Gabriel dans sa main, penaud, cherchant une explication dans mon regard à moi.

- Je reviens. Je me levais et posais une main sur l’épaule de Gabriel qui se demandait clairement s’il avait fait quelque chose de mal. Je murmurais donc à son oreille un : « Ne t’inquiète pas, tout va bien. », avant de prendre la direction de la salle de bain. Je restais un instant dans l’encadrement de la porte, découvrant la femme que j’aime, en larmes. Je me mettais à sa hauteur, posant mes mains sur ses joues pour l’obliger à me regarder dans les yeux.

- Morgana… ça s’est passé il y a peu de temps. C’est normal que la vue d’un simple couteau puisse être compliqué à gérer… Et je n’y avais pas pensé. Bêtement. D’un autre côté, je me disais qu’il serait très compliqué, au quotidien, qu’elle ne rencontre pas cet objet que l’on utilise plusieurs fois par jour, uniquement pour manger.

Je déposais mon front contre le sien, avec tendresse, avant de replonger mon regard dans le sien. « La différence, c’est qu’ici, tu sais que personne ne te fera de mal. Tu es en sécurité dans cette maison. Tout le monde y est en sécurité. » Voir Morgana dans cet état était difficile à accepter, mais je savais que c’est une période qui devait avoir lieu. Alors je pris sa main, la déposant sur son ventre. « Ca va finir par passer, même si maintenant, ça te parait insurmontable. Et ça prendra le temps que ça prendra. Alors en attendant, tu vas respirer profondément avec le ventre. Concentre-toi sur ton abdomen. » Je décidais donc de lui montrer un exercice de respiration pour calmer la crise de panique, consistant à respirer avec le ventre, ce que nous ne faisons plus naturellement en grandissant. De cette manière, elle allait pouvoir respirer de la meilleure des manières en oxygénant tout son corps au maximum de ses capacités. Je l’invitais également à inspirer longuement, à bloquer sa respiration et à expirer lentement pour permettre à son cœur de cesser de s’emballer. Cet exercice m’avait beaucoup aidé dans l’armée et je le savais efficace, même si elle risquait d’être assez fatiguée après, puisqu’une crise de panique consomme beaucoup d’énergie.


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Lun 23 Aoû - 0:15
Morgana posa son regard dans celui de William, sa respiration saccadée faisant sursauter ses épaules et de grosses larmes coulant sur ses joues. Elle essayait de l'écouter, malgré le bruit de ses sanglots. Elle essayait de se calmer, parce qu'il avait raison...mais c'était trop difficile. Cette agression au couteau avait été d'une extrême violence, la jeune femme avait eu de la chance que des collègues arrivent et qu'ils fassent fuir ces terroristes. Ils auraient pu faire bien pire, alors qu'ils l'avaient déjà amochés et qu'elle avait été à deux doigts d'y passer. Ca l'avait traumatisée, elle revoyait tout lorsqu'elle fermait ses yeux et le simple fait de voir un couteau avait ravivé toutes les sensations qu'elle avait eu, lorsqu'elle avait cru mourir. Elle s'était vu partir, elle avait réellement pensée qu'elle y passerait cette fois. Il y avait de quoi avoir peur.

Malgré tout, William était rassurant. Et compréhensif. Il était patient, il lui laissait du temps et de l'espace quand il en fallait. Il était présent quand elle avait besoin de lui, se montrant doux et rassurant. Et elle s'accrochait à lui, comme un koala à son eucalyptus. Ses mains serraient son haut, avec tellement de force que ses phalanges devenaient blanches. Elle continuait d'écouter sa voix, d'essayer de se laisser porter. Elle était presque en train de se calmer, lorsqu'il rompit l'étreinte pour poser sa main sur son ventre. Elle eut un sursaut, effrayée de se faire de nouveau attaquer et sa respiration redevenant haletante de plus belle. Il lui fallu du temps pour intégrer le fait qu'il ne l'agressait pas, qu'elle était en sécurité à la maison et que plus rien ne lui arriverait.

Quand William l'obligea de suivre ses instructions pour respirer, la brunette hocha la tête avec douceur. Son regard était effrayé, sa respiration haletante et les larmes coulaient toujours sur ses joues mais elle se concentra sur les instructions de son compagnon. Et petit à petit, son corps commença à se détendre et les battements de son coeur à ralentir. Les larmes cessèrent, ses yeux toujours rougis par celles-ci. Ses mains arrêtèrent de trembler, la jeune femme se contenta d'aller se blottir dans les bras de William.

- J'ai tellement peur, William, murmura-t-elle d'une voix toujours tremblante, pas totalement remise de ses émotions. Comment je vais faire pour retourner sur le terrain ? Comment je vais réussir à revivre normalement ?

Ca lui paraissait impossible d'un jour, réussir à retourner au travail autant que de reprendre une vie normale. Elle avait été extrêmement éprouvée par cette épreuve, elle n'avait jamais eu aussi peur de toute sa vie.

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Mar 24 Aoû - 11:47


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Morgana & William


Peu à peu, je sentis Morgana se détendre. Du moins, elle paniquait moins. Les exercices de respiration semblaient faire leur effet. Finalement, mes bras l’entourèrent, quand je sentis que je ne lui donnerais pas le sentiment de l’étouffer, mais plutôt de la protéger. Mon menton se posa sur le dessus de sa tête. Mes yeux se fermèrent quelques instants, profitant de ce moment, tandis que mes doigts exerçaient de petites pressions sur sa peau.

La voix de Morgana était encore un peu tremblante. Ses incertitudes étaient également toujours présentes, ce qui restait tout à fait normal. Je croisais de nouveau son regard, mon regard restant plongé dans le sien pendant de nombreuses secondes.

- Pour ça, il va déjà falloir que tu acceptes le fait que tu aies vécu un traumatisme important, et que ça va prendre du temps. Mais tout finira par redevenir comme avant.

Mes sourcils se froncèrent légèrement. Morgana est une femme qui a besoin de bouger, qui aime voir les choses avancer à son rythme. Seulement, cette fois-ci, elle allait devoir faire preuve de patience et accepter le fait qu’elle ne pourrait pas contrôler totalement l’avancement de son état. Le temps serait le meilleur remède. Lui faire entendre raison sur ce point restera certainement le plus difficile. Je connais assez la jeune femme pour savoir que cela va l’agacer, la frustrer, la mettre de mauvaise humeur. J’en mettrais ma main à couper.

- Et le travail, c’est vraiment le dernier des soucis, non ? Je sais que tu aimes être sur le terrain, mais ça va prendre du temps. Et ça aussi, il va falloir que tu l’acceptes.

Je pouvais bien évidemment comprendre sa déception, car je ne peux pas non plus me passer du terrain. J’aime mon travail. Il me passionne. Pour avoir déjà été à sa place, je me souviens avoir été particulièrement désagréable avec quiconque osait m’approcher. Mais, d’un point de vue extérieur, je ne pouvais m’empêcher de me dire que cela prendra le temps que ça prendra. Et pour être tout à fait honnête… l’idée que Morgana retourne sur le terrain me stressait énormément. Nous faisons un travail qui peut s’avérer dangereux. J’avais pris conscience que je pouvais la perdre et ça… ça m’était insupportable. La savoir ici, en sécurité, me rassurait beaucoup.

- Pour le moment, repose-toi, et entoure-toi de tous les membres de cette famille. On va t’aider à aller mieux.


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Jeu 26 Aoû - 12:17
Morgana avait du mal à accepter la situation. Le fait d’être en fauteuil roulant, de ne plus être dans le feu de l’action et de se sentir faible. Elle détestait cette sensation. Elle avait l’impression d’être inutile, faible. Ça la rendait folle d’être comme ça, elle tournait en rond. Pourtant elle savait que son corps avait besoin d’aller doucement, de reprendre des forces avant d’avancer de nouveau. Elle avait besoin de guérir, autant physiquement et mentalement. Le médecin lui avait dit qu’elle aurait du mal à avancer si elle n’arrivait pas à dépasser son traumatisme. Et William avait raison, il fallait qu’elle accepte qu’elle avait vécu un traumatisme et que ça allait prendre du temps pour guérir. Il lui fallait être patiente, même si c’était difficile à accepter. Très difficile. Et le fait d’être entourée de son compagnon, de ses enfants et du reste de sa famille, ça allait sûrement l’aider.

Morgana hocha doucement la tête, avant de poser sa tête sur le torse de William. Elle ferma ses yeux en soupirant doucement.

- Et si je ne récupère jamais ma mobilité ?, demanda la jeune femme, les yeux remplis d’inquiétude. C’était sa hantise, de ne jamais récupérer ses capacités. Elle ne voulait pas finir en fauteuil, ça serait l’enfer pour elle.

Elle ferma les yeux, écoutant les battements du cœur de son compagnon pour essayer de se rassurer. Elle était tellement inquiète, autant qu’en colère pour ce qu’il s’était passé. Elle avait beaucoup de question, elle ne savait pas si elle aurait réponse à toutes celles qu’elle avait. Peut-être qu’elle devrait voir un psychologue pour dépasser cette épreuve, mais elle refusait. Elle était persuadée d’y arriver toute seule, même si ça ne serait probablement pas le cas.

- Je suis fatiguée…, continua la jeune femme en soupirant. Je vais aller m’allonger jusqu’au dîner, tu pourras me réveiller jusqu’à ce qu’on mange ?

Elle se sépara de lui pour aller vers la chambre, l’air abattu. Elle était complètement épuisée, surtout après une crise de panique comme celle qu’elle avait eu. Ça l’avait vidée du peu d’énergie qu’elle avait. Elle partit se coucher, s’endormant presque aussitôt. Pour une fois, elle ne se réveilla pas. Peut-être parce qu’elle n’avait pas dormi assez longtemps pour ça. Elle sentit une main caresser sa joue, plus tard.

- Hmmm…, grogna la brunette, encore bien endormie. Elle était habituellement difficile à réveiller, mais avec la quantité de fatigue qu’elle avait accumulé, il était difficile de la réveiller. Elle voulait dormir, encore et encore. Elle avait beaucoup à rattraper. C’est déjà l’heure de dîner ?

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Mer 8 Sep - 11:49


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Morgana & William


- Tu vas la retrouver. Je te le promets., lui répondis-je en lui adressant un sourire rassurant, avant de déposer un baiser sur ses lèvres.

Les semaines suivantes ne furent pas simples. Morgana souffrait, faisait preuve d’impatience, ce que je ne pouvais que trop comprendre, ce qui la poussait à se montrer agacée en quasi-permanence. Je prenais sur moi pour ne pas l’envoyer sur les roses lorsqu’elle se montrait en colère à mon égard, prenant le recul nécessaire pour me rappeler qu’elle vivait un moment difficile et qu’il était de mon devoir de la soutenir du mieux que je le pouvais. Seulement, m’occuper de cette situation et des enfants était assez éreintant, même si Gabriel et Stan faisaient de leur mieux pour me décharger. Saeed passait davantage de temps chez sa mère en vue de la situation. Il me manquait terriblement, même si j’insistais auprès de Sarah que je gérais la situation et que je voulais prendre mon fils certains soirs. Elle y consentait, bien entendu, mais semblait s’inquiéter de mon état de fatigue.

Si les progrès de Morgana n’allaient pas au rythme qu’elle souhaitait, il n’en restait pas moins qu’ils étaient visibles. Et ce, même si elle était encore clouée dans ce fauteuil. Elle gagnait en autonomie et en force, bien que tout ne semble encore fragile. Ces progrès me redonnaient le sourire, même si la jeune femme continuait de ronchonner. Tout finirait par s’arranger, j’en étais convaincu. Nous passions seulement une mauvaise période, mais nous étions assez forts, ensemble, pour la surmonter.

Un soir, alors que nous nous étions tous dans la cuisine à finir de préparer le repas où à mettre la table, mes yeux bleus se posèrent machinalement sur la télévision du salon qui était allumée. Les informations du soir diffusaient des bribes des informations afghanes, montrant des centaines d’afghans à l’aéroport de Kaboul qui couraient en tentant de s’agripper à des avions américains, empêchant ces derniers de décoller. La scène était surréaliste. Mes sourcils se froncèrent. Les images se succédaient à une vitesse folle. Alors que Stan était en train de me parler, et comprenant qu’il n’avait absolument pas mon attention, il tourna à son tour la tête vers l’écran, interrogateur. Un écran sur lequel on pouvait désormais voir des talibans dans les rues de la capitale afghane, brandissant fièrement les armes. Mon cœur loupa un battement. Peut-être même deux, avant de battre la chamade. Qu’est-ce que c’est que ces conneries ? Je me dirigeais vers le salon et attrapais la télécommande pour augmenter le son, ma ride du lion désormais bien ancrée au-dessus de l'arête de mon nez. Je restais coi en découvrant que les talibans avaient pris la capitale à la suite du départ prononcé des Etats-Unis de ce pays, après vingt ans de présence militaire. Voir ces hommes dans les locaux des politiciens afghans me donna envie de vomir. Je n’arrivais pas à y croire. Je ne pouvais pas croire que les Etats-Unis puissent abandonner ainsi ce pays. Pas après tant de morts. Pas pour laisser ces pourritures s’en sortir et accéder au pouvoir. Mon poing se serra.

- Papa, c’est qui les grands barbus à la télé ?, demanda Saeed qui se questionnait sur mon mutisme soudain. Je tournais la tête vers mon fils et sentis mon coeur chavirer. Comment expliquer à ce petit garçon, si jeune encore, que le pays de ses racines, là où il a encore des membres de sa famille, se retrouve aux mains de ceux que j’étais parti combattre pendant des années ? Que lui répondre ? Que ce sont des hommes que je voudrais voir morts, une organisation dont j’ai ôté la vie à certains membres avec le regret de ne pas avoir fait davantage de victimes ? Ceux que nous avons combattu pour tenter de rendre les civils plus libres ? Que j’étais furieux contre mon pays d’abandonner des enfants de son âge, dans une situation aussi dangereuse ? J’en perdais mes mots, tant ma colère était soudaine et puissante. J’avais envie de fumer. Alors, sans même prendre la peine de répondre à Saeed, j’attrapais mon paquet, posé en hauteur, et sortais dans le jardin où le soleil commençait doucement à décliner. Je passais mes mains dans mes cheveux et pris une profonde inspiration. Jamais, après tant d’années, je n’avais ressenti un désir si fort de retourner là-bas. J’allumais une cigarette, pris une longue bouffée, puis fermais les yeux. C’est comme si je pouvais encore sentir des odeurs de poudre, mêlées à celles du tabac.


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Mer 8 Sep - 13:19

Morgana faisait des progrès depuis plusieurs semaines, c'était indéniable. Elle retrouvait de la mobilité dans ses jambes, bien que ce ne soit pas assez rapide à son goût. Ca la frustrait, ça l'énervait. Et quand son kiné lui demanda de faire un pas, se tenant aux barres à côtés d'elle et qu'elle tomba ; elle explosa de colère.

- Je vous l'avais dit que je n'y arriverais pas, hurla-t-elle contre le professionnel de santé, qui s'empressa de l'aider à se relever et de se rasseoir dans son fauteuil roulant. Il commença à parler de recommencer, mais elle l'arrêta et se recula, après lui avoir lancé un regard noir. Si elle avait eu des armes à la place des yeux, il n'aurait pas fait long feu. Je ne veux plus recommencer, ça ne va pas marcher.

Elle fit demi tour et quitta la pièce où se passait ses séances quotidiennes. Elle déambula un moment dans les couloirs, le regard fermé et l'esprit complètement ailleurs. Elle détestait cette situation, elle se sentait tellement frustrée de ne pas réussir quelque chose d'aussi simple. On n'arrêtait pas de lui dire que ça mettrait du temps, que son corps avait vécu un traumatisme. Qu'il lui faudrait sûrement des mois pour s'en remettre, mais tout ce qu'elle voulait, c'était retrouver sa vie d'avant. Son train train quotidien, où elle s'occupait des enfants, allait travailler, où elle faisait l'amour avec William et où le temps s'arrêtait quand elle se retrouvait dans ses bras.  

Elle déambula un moment, évitant son kiné pour ne pas avoir à y retourner. Quand elle aperçu William à l'accueil, qui commençait à s'inquiéter quand on lui annonça qu'elle avait quitté la séance, elle s'approcha.

- Je suis là, commença-t-elle froidement, de mauvaise humeur. On peut rentrer.

***

Il faisait nuit. Morgana était profondément endormie, épuisée par sa séance de kiné. Il s'était passé quelques jours, depuis qu'elle avait quitté la séance comme une furie. Il lui avait fallu prendre sur elle pour s'excuser, l'homme lui lançant un regard compatissant et un sourire désolé. Il comprenait son attitude, parce qu'il la suivait depuis son réveil. Les séances avaient commencés dans le lit d'hôpital, alors qu'elle souffrait le martyr. Il avait vu son état, il savait ce qu'il s'était passé et ne pouvait pas lui en vouloir. C'était une épreuve difficile, d'autant plus qu'il n'y avait pas que le physique à soigner. Il y avait le mental également.

Morgana dormait, donc. Elle s'agitait dans son sommeil, faisant un énième cauchemar. Si Rose dormait comme un loir, c'était à son tour de perturber les nuits de William. Elle n'y pouvait rien, revivant en boucle cette agression. Ca avait été d'une violence impressionnante, traumatisant une femme qui était pourtant très forte.

La brune se réveillant en sursaut, croyant sentir du sang couler de l'une des cicatrice qui commençait à se former. Elle était en panique, la respiration courte et haletante.

- Will, le réveilla-t-elle, totalement hystérique. Je saigne ! Je saigne !

Elle criait presque, faisant pression sur son corps pour éviter l'hémorragie. Pourtant, William ne vit rien. Ce n'était qu'une hallucination, sûrement liée au cauchemar qu'elle venait de faire. Il lui fallu beaucoup de temps pour se calmer, puis pour accepter qu'elle ne saignait pas. Il fallu encore plus de temps pour qu'elle accepte d'aller voir un psychologue, qui lui diagnostiqua un trouble de stress post-traumatique.

***

Ce jour-là, ce fut une journée difficile pour Morgana. Ses progrès étaient en ralentissement, parce qu'elle se sentait particulièrement fatiguée ces derniers jours. Rien de bien grave, ça pouvait arriver. Mais ça restait frustrant, ça l'agaçait de ne pas voir les améliorations que tout le monde arrivait à distinguer. Elle s'était énervée contre William, sur le chemin du retour. Elle faisait en sorte de prendre ses séances de kiné pour qu'elles finissent avant qu'il aille récupérer les enfants à l'école ou chez la nounou. Comme ça, ça ne faisait pas trop d'aller - retours. Ca la calmait toujours un peu, une fois qu'il y avait au moins l'un des petits dans la voiture. Bien sûr qu'elle était mal, mais elle s'était promis de ne pas s'énerver contre les enfants. Que ce soit les plus jeunes ou les plus grands, ils n'avaient pas à souffrir de sa frustration.

A l'heure du diné, Morgana n'avait pas beaucoup parlé. Elle était soucieuse, réfléchissant à beaucoup de choses. Pourtant, quand Saeed demanda qui étaient les hommes barbus à la télévision et que William quitta la table sans un mot, son regard se porta sur l'écran et elle comprit immédiatement. La jeune femme se contenta de donner une explication vague à Saeed, avant de demander aux aînés s'ils pouvaient surveiller les plus jeunes quelques minutes. Les adolescents qui commençaient à comprendre ce qu'il se passait dans le monde, qui avaient compris les enjeux de ce qu'ils avaient entendu à la télévision (qui était désormais éteinte), hochèrent la tête. Ils ne comprenaient pas pourquoi ça mettait William dans cet état mais avaient captés que quelque chose clochait. Morgana les remercia avant de rejoindre son compagnon.

Arrivée à sa hauteur, elle s'appuya sur les accoudoirs de son fauteuil pour se lever difficilement. Son corps faisait mal ces derniers jours, William avait dû la masser pour soulager ses muscles douloureux. Mais... elle savait qu'il était bouleversé et si elle voulait avoir un échange avec lui, elle voulait être à sa hauteur. Alors, elle se mit debout et s'accrocha à lui pour tenir (elle manquait encore d'équilibre, évidemment). Il y avait une main sur son torse et l'autre dans sa nuque, le bout de ses doigts caressant sa peau. Elle le regardait profondément, avec une douceur rare sur son visage ces dernières semaines.

- Parle-moi, murmura-t-elle avec calme, parce qu'elle sentait qu'il allait exploser et qu'elle allait devoir faire preuve de beaucoup de patience. Après tout, il avait été là pour elle et c'était normal qu'elle soit là pour lui à son tour. Elle n'était pas la seule à souffrir et ça lui fit comme un électrochoc.

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Mer 8 Sep - 14:46


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Morgana & William



Je n'avais pas envie de parler. J'avais envie de hurler ma colère. Je trouvais la situation d'une injustice sans nom, ressentais aussi le sentiment terrible que tout ce que nous avions pu faire, en tant que soldat, n'a jamais servi à rien. Comme si nous n'avions été que des pions sur un échiquier. Et les civils. Si certains n'avaient jamais apprécié notre présence dans leur pays, pour beaucoup, nous avions été un espoir. Nous avions appris à des afghans à se battre, les avions aidé à monter leur armée. Aujourd'hui, on les laissait seuls, sans grandes promesses d'avenir, dans un climat de terreur et d'injustice. Alors, lorsque Morgana me demanda de lui parler, mes sourcils se froncèrent davantage.

- J'ai honte d'être américain et d'avoir servi ce pays., murmurais-je en tirant sur ma cigarette. L’Afghanistan est le pays qui m’aura probablement le plus marqué. J’y ai passé plusieurs années, y ai vécu des évènements traumatisants, mais j’ai pu aussi y découvrir une population riche de valeurs. J’y ai aussi rencontré la mère de Saeed. Mais aussi ce vieillard qui, un jour, a décidé de prendre tous les risques pour me sauver la vie, moi, un inconnu américain, au péril de sa propre existence, sans en gagner le moindre intérêt. De nombreux flashs me revinrent. Instinctivement, je portais mes doigts sur les deux plaques militaires qui pendaient autour de mon cou, celles de ce frère d’arme qui était mort sous mes yeux, un homme bon qui avait laissé derrière lui une femme et deux enfants, pour aller combattre dans un pays qui n’était pas le sien. Tout ça pour quoi ? Pour rien. Pour revenir à la case départ.

J’avais tant de haine en moi que je ne pouvais définitivement pas lister tous mes ressentis à Morgana. Je ne sais même pas si j’en avais la force. Certains ne comprendront pas pourquoi tout cela me tient tant à cœur. Le fait est que c’est comme si une part de moi saignait dangereusement. La majorité de la population s’indignera de ce qu’il se passe à près de dix-mille kilomètres de chez eux. Mais dans deux jours, ils n’y penseront plus. Je sais que ça ne sera pas mon cas, ni de beaucoup qui on pu combattre là-bas.

Je déglutissais et pourtant, une boule s’était formée dans ma gorge. Finalement, cette insouciance et cette innocence étaient désormais des choses qui me manquaient. J’avais été persuadé qu’à force de persévérer, ce pays pourrait être assez autonome pour vivre libre. J’étais probablement naïf, mais je ne parvenais pas à me mettre dans la tête qu’on envoyait des hommes mourir, pour une cause perdue d’avance.

- On laisse des hommes politiques prendre des décisions aussi importantes alors qu’ils n’ont jamais vu ce qu’ils se passent là-bas. Alors oui, on peut tous voir des images chocs, mais quand tu les vois torturer un gamin de l’âge de Saeed, uniquement pour punir le père d’avoir adresser la parole à des soldats, tu comprends qu’on n’est bien loin de tout ça. Et on les laisse prendre le pouvoir. Avec toute la bonne volonté du monde, je n’arrive pas à comprendre.

Et à côté de cela, j’avais une crainte. Une crainte immense de voir les rangs de cette organisation terroriste s'agrandir, non pas par idéologie, mais par contrainte, par terreur. Oui, je ne pouvais que craindre que le nombre d’actes terroristes soit multiplié à travers le monde. Après tout, n’en avions-nous pas déjoué un, quelques semaines plus tôt, ce qui expliquait l’état dans lequel se trouvait Morgana ?

- Quand j’avais une permission et que je passais quelques semaines ou mois ici, à New York, j’avais toujours le même sentiment : celui d’être dans une autre réalité. Tu as passé des mois à tenter de survivre dans un environnement dangereux où des civils connaissent toute la misère du monde, et tu réatterris dans un monde où la dernière préoccupation de beaucoup est d’avoir le dernier smartphone à la mode, de savoir qui va être éliminé de leur émission de téléréalité préférée, ou ce qu’ils vont commander le soir à bouffer. Je ne comprenais pas comment on pouvait vivre dans un monde si différent, si bien que je n’avais qu’une hâte : celle de repartir en Afghanistan. Aujourd’hui, je ressens exactement la même chose.


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Mer 8 Sep - 16:40
La main que Morgana n'utilisait pas pour se retenir, passa de la nuque de son compagnon à sa joue pour la caresser.

- Oh, William, murmura-t-elle, le son s'échappant de sa bouche étant à peine audible. Ses doigts caressaient la peau de l'homme en face d'elle, les yeux brillants de désolation. Elle savait que ça remuait beaucoup de choses en lui, avec tout ce qu'il se passait en Afghanistan. En tant que femme, ça retournait l'estomac de la brune de voir la situation. Elle avait ses problèmes, mais elle ne pouvait pas s'empêcher d'y penser. Elles luttaient pour garder des droits si difficilement acquis, chose qu'elle-même aux Etats-Unis était totalement normalisé. Elle était peinée qu'elles n'aient pas les mêmes conditions de vie, bien qu'il y ait encore beaucoup de choses à revoir. Mais elle n'avait pas le droit de se plaindre à ce niveau, parce qu'elle avait eu le droit aux études et le droit de travailler. Chose qu'on essayait d'enlever aux femmes Afghanes et qu'elle trouvait inadmissible. Beaucoup de choses révoltaient Morgana sur cette situation, mais en tant que femme, ça la touchait particulièrement.

- Malheureusement, on ne peut pas faire grand chose à notre échelle, répondit-elle à son compagnon d'un air désolé. Elle aimerait tellement faire plus, ça la dégoutait profondément qu'on puisse retirer la seule aide qui y était présente. Mais je comprends ton point de vue, je suis entièrement d'accord avec toi. Ca m'affole qu'on laisse des hommes politiques gérer une situation sur laquelle ils n'ont pas la même lucidité que tes collègues ou toi. Les images choc n'auront jamais le même impact que ce que vous avez vu et vécu.

Le bout de ses doigts continuait de caresser sa joue. Il n'y avait pas grand chose à dire de plus, tant elle était d'accord avec ce qu'il disait. Tout ce qu'elle voulait, c'est qu'il puisse se défouler et sortir tout ce qu'il y avait à sortir, quand bien même ça la fatiguait de rester debout à sa hauteur. Elle était là, présente pour lui. Il était là quand elle avait besoin, il n'y avait aucune raison qu'elle ne soit pas là pour lui. Et elle se montrait compatissante, douce et compréhensive ; bien qu'elle ne puisse pas totalement comprendre ce qu'il avait vécu. Il n'y avait aucun mot pour décrire ce qu'il aurait dans sa tête jusqu'à la fin de ses jours, c'était une situation qui n'était compréhensible à cent pourcent que si elle était vécue. Donc, Morgana ne pourrait jamais complètement comprendre William. Et c'était normal, mais elle essayait. Elle se renseignait, elle l'écoutait, elle se montrait présente. Et elle comprenait qu'il veuille y retourner s'il le pouvait, bien que ça la détruirait s'il y allait. Elle ne le retiendrait pas pour autant, parce qu'au delà de ce qu'il avait vécu : retourner en Afghanistan pour aider ces pauvres personnes, ce serait essayer de sauver les origines de Saeed. Ca touchait William en tant qu'homme, mais en tant que père aussi. Et ça, elle le comprenait en étant mère.

- La seule chose qu'on puisse faire, c'est de travailler dur pour ralentir les mouvements terroristes au sein de notre pays et d'avertir nos enfants sur la dangerosité de ces mouvements, qu'on les informes sur ce qu'il se passe pour qu'il puisse mesurer la chance qu'ils ont. Ca ne servira pas aux Afghans, malheureusement, mais c'est la seule chose qui me paraît possible à notre échelle.

Ca la désolait de ne rien pouvoir faire, de les regarder essayer de se soulever pour échapper aux mouvements terroristes.

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Ven 10 Sep - 12:03


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Morgana & William



- Alors c'est tout ? On se contente de ça ? , demandais-je, sur un ton résigné et profondément déçu. Je ne pouvais m'en contenter. Pas après avoir passé tant d'années là-bas, pas après avoir été prêt à mourir pour que ce pays puisse être libéré d'une telle organisation politique. Mais je comprenais ce que me disait Morgana. Je ne pouvais malheureusement rien faire à mon échelle, et cela me peinait beaucoup. Et si je crevais d'envie de retourner là-bas, les armes en mains, cela n'était plus possible puisque l'armée américaine quitterait le pays à la fin du mois. De plus, malgré les nombreuses médailles qu'on avait pu me décerner, je n'étais plus un Navy Seal. Et enfin, aujourd'hui, je n'étais plus seul pour faire un choix aussi égoïste que celui de partir à l'autre bout du monde pour aller défendre mes convictions et laisser se déverser ma colère. Chose que m'avait si longtemps, et encore parfois aujourd'hui, reproché mon père. Aujourd'hui, j'avais moi-même des enfants, une femme que j'aimais éperdument. Je ne pouvais plus faire preuve d'un entêtement si grand. Et tout ça… tout ça me faisait mal.

- Rentrons, les enfants nous attendent., murmurais-je en tentant de lui adresser un fin sourire. Je suis un piètre menteur et Morgana me connaissait par cœur. Elle sait lorsque je cherche à dissimuler mes sentiments. Et là, je tentais de lui faire croire que tout allait bien, qu’elle n’avait pas à s’inquiéter, que mes émotions finiraient par s’atténuer d’elles-mêmes. Oui, peut-être parce que dans le fond, je l’espérais.

Je fis face à Morgana, la soutenant alors qu’elle se tenait toujours debout. Mon front se déposa un instant contre le sien et mes yeux bleus se fermèrent. Cette rage, je la contenais, parce que ces mêmes hommes étaient à l’origine de son état à elle. Elle avait été agressée, avec un sang froid à faire pâlir. Je revivais la scène dans mon esprit. Cette balle que j’avais tiré alors que l’homme était sur le point de se faire sauter, tandis que nous étions tous assez réunis pour qu’il puisse nous emporter avec lui. Je revoyais son corps allongé sur le sol, inerte, aux côtés de celui de Morgana. Ces hommes sont dangereux et je me surprenais à avoir peur. Terriblement peur. Pas pour moi, mais pour les membres de cette famille que nous avions fondée.

- Tu as raison. Nous ne pouvons pas faire grand-chose à notre échelle. Mais ce qu’on peut faire, c’est se batte pour que tu puisses remarcher, parce qu’on ne va pas les laisser gagner.

Je venais de réouvrir les yeux et glissais mes doigts contre sa joue, avec douceur, avant de passer mes bras autour d’elle.

- Je t’aime tellement…


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Ven 10 Sep - 20:58
Morgana laissa William exprimer sa frustration, sans jamais rien dire. Il avait besoin de sortir ce qu'il n'allait pas, bien qu'il tente de nouveau de se renfermer et de lui faire croire que ça allait passer. Aller voir les enfants ? Bien sûr, mais elle voulait s'assurer qu'il sache qu'il pouvait évacuer, qu'il avait le droit et que ce n'était pas une honte pour lui de s'exprimer sur cette situation. Au contraire, Morgana préfère qu'il lui fasse savoir ce qui clochait plutôt que de se renfermer.

- William ?, murmura la jeune femme, avec une grande douceur pour ne pas brusquer ce moment de calme avant une prochaine tempête. Quand ça ne va pas, j'aimerais que tu puisses me parler. Elle marqua un temps de pause, fermant à ses yeux à son tour et profitant d'avoir son front contre le sien. C'est important pour moi que tu puisse évacuer ce qui ne va pas, tu n'as pas à faire semblant avec moi.

Elle retira son front du sien et embrassa tout doucement sa joue. Comme il la retenait, elle posa ses deux mains sur ses joues, tout en le regardant avec toute la tendresse du monde. Comme si elle voulait lui faire savoir tout l'amour qu'elle lui portait, en un seul regard.

Elle frissonna au contact de ses doigts sur sa joue pâle, lui offrant un sourire. S'il fallait qu'elle se batte encore plus pour qu'il se sente mieux, elle le ferait. Ce n'était pas seulement sa bataille, c'était leur guerre. Ils y arriveraient, comme une équipe. Comme des partenaires, des compagnons, des amoureux.

- On va la gagner, cette guerre, répondit-elle. On ne les laissera pas gagner, on va se battre ensembles.

Elle se laissa attirer dans ses bras, alors que ses jambes commençaient à faiblir et à trembler. Ca faisait un moment qu'elle était debout, ses muscles n'avaient plus l'habitude. Mais au diable son corps, William était plus important.

- Je t'aime aussi.

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