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what does ohana mean again ? (olivia & swann)

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Lun 24 Jan - 23:41
Swann, c'est ton moment. Il va falloir que tu te fasses pardonner. Ma marraine, quand j'étais petit, je la considérais comme partie intégrale de ma famille. Elle me lisait des histoires, elle s'occupait de moi et me donnait plus d'attention que mes parents m'en ont jamais donné. Puis, elle s'est mariée avec l'autre tronche-de-cul. Un snob pété de tune, et moi, j'étais vraiment tout petit quand c'est arrivé. Tout ce que je sais aujourd'hui, c'est que mes parents ne l'appréciaient pas, tronche-de-cul, et que ça a été un motif suffisant à finir par couper les ponts avec Olivia. Je ne sais plus trop quel âge j'avais la dernière fois que je l'ai vue, mais j'étais pas encore adulte, ça c'est sûr. On a échangé des email, au début, mais j'ai très vite arrêté de répondre régulièrement. A force d'entendre à la maison que telle personne "a changé", qu'elle est "devenue une pète cul qui n'en a plus rien à foutre de nous", ben on finit par y croire quand on est gamins. J'étais naïf.

Alors, j'ai pris le réflexe de ne pas avoir envie de répondre à ses messages, ou de, quand je le fais, répondre avec le moins d'entrain possible. Et depuis toujours, à chaque fois que je l'ai vu, j'ai agis comme le pire des petits adolescents borné et en colère. Si je devais aujourd'hui prendre un parti dans la situation, bien sûr que tout serait différent, puisque si tout s'était passé de nos jours, j'aurais été assez intelligent et grand pour comprendre la réelle situation sans me faire embobiner par mes parents. Le problème, c'est que je ne connais aucun détail de ce qu'il s'est vraiment passé, et que je n'ai jamais cherché à en savoir plus. Mais après lui avoir mis un ouragan par sms en début d'année, j'ai décidé de changer ça. Surtout que j'ai appris que je ne croiserai jamais plus l'instigateur de tout ce conflit, puisqu'il semblerait qu'ils se soient séparés.

C'est boîte de chocolats dans une main et une pochette dans l'autre, que je sonne à la porte de la grande maison que je ne connais que très peu. « Bonjour, Olivia. Bonne année. »  Je bredouille, maladroit, pas certain de comment m'y prendre sans avoir l'air con. « Je me suis dit que quitte à te répondre des semaines après à ton sms, autant que je vienne le faire en vrai, nan ? » Tout ce que j'espère, c'est qu'elle ne m'en veut pas trop d'avoir été si débile avec elle. Résolution 2022 ? Réfléchir un peu plus avant d'agir. C'est valable sur tous les plans.

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Mar 25 Jan - 19:44
Parmi les conséquences qu’avait eu son mariage avec Benjamin, celle qu’Olivia déplorait le plus était d'avoir perdu contact avec Swann. La brune avait une assez mauvaise opinion des parents du jeune homme. D’une part parce qu’ils n’avaient pas hésité à la rejeter dès qu’elle s’était mise à porter cette alliance autour de son annulaire. Et d’autre part parce qu’elle estimait qu’ils n’accordaient pas assez d’attention à leur fils. Liv aurait aimé être présente pour l’enfant sensible qu’était Swann. Compenser en lui offrant un peu de cette affection dont elle débordait – tout en gardant suffisamment de distance pour ne pas empiéter sur le rôle de ses parents, aussi médiocres soient-ils. Mais les aléas de la vie font qu’elle avait échoué, qu’elle ignorait tout de la vie de l’adulte qu’il était devenu. Quelques textos cordiaux au fil des ans, voilà le seul lien qui subsistait entre eux. Enfin… Encore fallait-il que Swann y réponde.

Décidément, en ce moment, la vie d’Olivia était pleine de surprises. De bonnes et de mauvaises surprises. La visite inattendue de Swann, ce jour-là, comptait parmi les bonnes. Elle l’accueillit d’abord avec un air de stupéfaction, qui dura plusieurs secondes, avant de muer en un large sourire. « Swann ! Entre, sweetheart. » Elle n’avait pu retenir le surnom, hélas très infantilisant. Swann n’avait pourtant plus rien d’un gamin, il était devenu un jeune homme qui la dépassait d’au moins dix centimètres. Elle balaya son air embêté d’un geste de la main. « T’en fais pas pour ça, tu devais être occupé. » Elle n’était pas stupide : elle savait pertinemment que s’il ne lui avait pas répondu, ça n’était pas parce qui était occupé. Mais elle préférait jouer les ignorantes pour ne pas le mettre mal à l’aise. « Ça me fait plaisir que tu sois venu. Tu veux quelque chose à boire ? » Elle disposait d’un large choix, elle pouvait tout aussi bien presser des oranges que piquer du vin dans la cave de Benjamin.

Elle l’invita à s’asseoir autour du plan de travail de la cuisine, moins formel que la table à manger du salon. Olivia avait fait du feu et il faisait bon dans la maison de Staten Island. Elle espérait que son filleul s'y sentirait à l’aise, elle redoutait qu’il prenne ses jambes à son cou à peine le pas de la porte passé. Après tout, sa jolie maison représentait tout ce pour quoi les parents Henderson la haïssait. En tout cas, maintenant que leur fils était là, elle ne le laisserait pas repartir sans avoir un compte-rendu précis de ce à quoi ressemblait sa vie, après toutes ces années qu’elle avait manquées.

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Mar 8 Fév - 16:21
tw: anxiété & mal-être

Cela doit être la première fois que je mets les pieds dans une maison aussi grande que celle-là. Même le couloir d'entrée me parait infini, quant à la pièce à vivre, c'est encore pire. J'ai l'impression d'être une fourmi ouvrière qui entre dans le palais de la reine. Alors que je suis Olivia me guider vers la cuisine pour s'installer sur un siège en face du plan de travail, mes yeux se pose sur chaque objet, chaque décoration, comme si j'étais à l'affut d'une fiche chronologique sur la vie de Olivia en son absence. Pendant quelques instants, je suis un peu surpris de ne voir aucune photo du couple, l'homme qui l'a éloigné de nous semble avoir disparu de sa vie. Je vois par contre quelques images d'une jeune fille, la petite Riley, je suppose, que j'aurais pu connaître si nos vies ne s'étaient pas autant éloignées il y a quelques années.  « Un pepsi, un coca, ou quelque chose comme ça ? Selon ce que tu as, je ne suis pas difficile en sodas. »  Tant que c'est bourré de sucre, ça me va.  « Bonne année, du coup. » Je lui dis alors qu'elle se tourne vers le frigo, mes doigts tapotant sur le plan de travail, signe de mon anxiété constante. Si ma psy était là, je sais déjà qu'elle aurait jeté un coup d'oeil à mes doigts qui ne s'arrêtent pas une seconde de bouger avant de noter quelque chose sur son calepin.

Je me racle la gorge, et pousse un peu la boîte de chocolats et la pochette en face de moi. Je me jette entier, les pieds dans le plat. « Au fait, ça, c'est pour toi.  » Deux cadeaux, l'un est anodin, l'autre beaucoup plus intime.  « J'écris. J'ai encore jamais publié mais avec ce recueil j'aimerais bien que ça se réalise. J'ai pas encore eu d'avis extérieur. » Je garde mes yeux rivés sur la pochette vert. Une partie de moi a peur qu'elle trouve ça ridicule, un geek de vingt six ans qui écrit des poèmes sur ses pensées les plus profondes ? How weird, right ? Je ne sais pas trop pourquoi c'est à Olivia, que j'ai envie de donner ça. Quelque part, ça doit être une manière pour moi de reconnecter avec elle rapidement, une manière de lui faire part de ma solitude et de mes peurs en une lecture. Une manière pour moi aussi de me livrer enfin à quelqu'un, de proche mais d'extérieur, quelqu'un qui aura, je l'espère, les bons mots pour apaiser mes pensées et m'aider à affronter la vie depuis que j'ai explosé, l'été dernier.  

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Dim 6 Mar - 23:35
Olivia perçut le regard de Swann qui survolait les photos de sa fille accrochées dans le couloir. Elle sourit doucement. « Tu pourrais peut-être venir manger à la maison un week-end où elle est là ? Ça me ferait plaisir que tu la rencontres. » Lui présenter Chrissy, quel excellent prétexte pour garder le contact. Tandis que Swann s’installait à la cuisine, Olivia nota sa nervosité et ses doigts qui s’agitaient contre le bois de l’îlot central. Elle redoubla aussitôt d’efforts pour le mettre à l’aise. Par chance, il restait au fin fond du frigo une canette de Coca, qu’elle fit glisser sur le plan de travail et qui s’arrêta juste devant lui. « Il me reste une part du carrot cake que j’ai fait ce midi, ça te tente ? »

Puis Olivia baissa les yeux sur les cadeaux qui lui étaient faits. « Il ne fallait pas. » Elle ouvrit la boîte de chocolat et en piocha un au hasard. Polie, elle tendit ensuite la boîte à son filleul pour qu’il en prenne à son tour. Une fois les courtoisies de mise effectuées, Olivia reporta son attention sur la pochette. Un présent pour le moins intriguant, d’autant plus lorsque Swann lui expliqua ce qu’elle contenait. « Je ne savais pas que tu aimais écrire… » Rien de plus logique, puisqu’ils ne s’étaient pas vus depuis de longues années. Un fin sourire se dessina sur le visage de la brune. « … Mais étrangement, ça ne m’étonne pas. » La sensibilité exacerbée de Swann, qu’il possédait déjà enfant, ne pouvait s’exprimer que sous une forme artistique : ça aurait pu être n’importe quoi, le dessin, la musique… Mais c’était tombé sur la littérature. Donc non, ça n’étonnait pas Olivia. D’ailleurs, elle prenait ça très au sérieux et contrairement à ce qu’avait l’air de s’imaginer Swann, elle n’aurait jamais eu l’idée de s’en moquer.

À la fois curieuse et solennelle, elle sélectionna un poème au hasard pour le lire. Et le monde sembla s’écrouler autour d’elle. Elle n’avait pas anticipé la violence des mots qu’elle avait sous les yeux. Leur beauté non plus. « Oh, Swann… » Une larme roula sur sa joue, suivie d’une autre. Incapable de relever le regard vers le jeune homme, Olivia murmura : « Je suis désolée, tellement désolée. » Ses mains, serrées autour de la feuille de papier, tremblaient légèrement. Car le poème qu’Olivia avait choisi exprimait un mal-être si affreux qu’il lui retournait le cœur. Swann avait dû traverser ça tout seul, sans sa marraine du moins, et elle s’en voulait terriblement.

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Lun 14 Mar - 19:41
Rapidement, mes sourcils se froncent, mais je fais de mon mieux pour détendre mon visage le plus vite possible. Est-ce que j'ai envie de rencontrer sa fille, est-ce que j'ai envie de, potentiellement rencontrer une personne qui représente tout ce que je déteste dans cette maison. Une fille qui a probablement eu tout ce qu'elle voulait tout au long de son enfance, une super maman qui l'a certainement éduqué à la perfection, un père plein aux as qui lui donne tout ce qu'elle lui demande, assez d'argent pour ne pas compter quand elle sort avec ses amis, de l'affection de la part de tout le monde, en veux tu en voilà.
Oui. Oui, bien sûr que je veux rencontrer la fille d'Olivia, qu'est-ce que je dis ? Ce n'est pas de la rancœur ou de la jalousie qui se mettra encore entre ma marraine et moi, je le refuse. J'ai besoin que ce rapprochement se passe bien. « Avec plaisir. Pour le repas, ET pour le carrot cake.  » Je réponds simplement, sans vouloir faire transparaître toutes les pensées qui viennent de me passer par la tête.

« Ah si, à la base, c'était censé devenir mon métier avant que mes potes me proposent de podcaster avec eux. » Je pose ma main à plat sur le comptoir, parce qu'il faut vraiment que j'arrête de tapoter si je ne veux pas effrayer Olivia. Quand elle ouvre les pages pour lire un poème, mon coeur se serre, et je profite de ce moment pour ouvrir ma canette de coca. Je ne pensais pas qu'elle lirait tout de suite, même s'il s'agissait d'un seul poème, j'aurais cru qu'elle attendrait que je parte pour regarder. Mais il semblerait qu'elle n'ai pas pu s'en empêcher, et autant dire qu'avoir les yeux rivés sur quelqu'un qui lit le résultat de vos pensées les plus sombres n'est pas la meilleure des sensations. Alors, quand je croise son regard embrumé à la fin de sa lecture, et je me lève brutalement, sans trop de raison, parce que je me retrouve maintenant comme un con, debout à côté de ma chaise. « Non non non s'il te plait. Je veux pas de ça. » Je n'ai pas donné mon recueil à Olivia pour qu'elle me plaigne, loin de moi cette idée. « Je déteste ça. J'ai jamais voulu de... j'ai eu assez de pitié des gens quand je me suis retrouvé à l'hosto. S'il te plait. Ce sont des textes, okay. Considères-les comme tels. Et je veux pas que tu pleure. » Je n'arrive même plus à regarder ma marraine.

Pourtant, est-ce que ce n'est pas censé être ça, la poésie ? Des histoires exprimés avec des mots de manière à partager ses sentiments ?

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Sam 9 Avr - 11:38
Olivia ne manqua pas de remarquer les sourcils froncés de Swann lorsqu’elle évoqua sa fille. Elle ignorait ce qu’il se passait dans sa tête mais elle sentait bien que c’était lié à la rancœur entre leurs deux familles. Olivia s’en voulut aussitôt, elle avait précipité les choses. Toute heureuse de retrouver son filleul, elle avait occulté le fait qu’on n’efface pas en un claquement de doigts des années de tension. « Si c’est trop tôt, tu n’es pas obligé, sweetheart. » Mais comme par magie, le visage de Swann se détendit et il accepta la proposition. Olivia sourit, soulagée. Elle sous-estimait souvent le pouvoir de persuasion d’un carrot cake.

Tout en l’écoutant, elle découpa soigneusement une part de la pâtisserie avant de la lui servir sur une petite assiette en porcelaine. « Je l’ignorais. C’est quel genre de podcast ? » En vérité, la brune connaissait l’existence dudit podcast. Il lui était arrivé d’entrer « Swann Henderson » dans la barre de recherche Google, juste pour suivre de loin l’évolution du jeune homme. Mais le jeu de rôle n’étant pas son domaine, elle n’avait pas vraiment compris le principe. Elle préférait que Swann l’explique à la néophyte qu’elle était. Et, accessoirement, mentir lui évitait aussi de passer pour une stalkeuse. Un pieu mensonge, donc.

Et puis il y eut ce poème, qu’elle lut attentivement et qui la déchira. Sa réaction fut viscérale, elle ne put contrôler ses larmes. À travers le brouillard humide qui lui emplissait les yeux, elle vit Swann se lever et rester les bras ballants, sans savoir comment réagir. Elle n’osa pas le serrer dans les bras mais se contenta de lui attraper la main et de la presser dans la sienne. « Je n'ai pas pitié de toi, Swann. Je veux dire, regarde-toi, tu es devenu un beau jeune homme et tu as vaincu (sa voix partit légèrement dans les aigus et elle dut faire une pause le temps de la maîtriser à nouveau)... Tu as vaincu seul des choses que je n’aurais jamais été capable d’affronter. Je n’ai pas pitié de toi mais je m’en veux de ne pas avoir été là pour t’aider. » Elle sourit doucement, presque timidement. « Je ne pleure pas parce que je te plains, je pleure parce que j’ai honte de m'être laissée avoir par des histoires de famille ridicules. »

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Dim 15 Mai - 18:28
Je me redresse sur ma chaise, comme si ma position allait m'aider à réfléchir. Trouver les bons mots pour expliquer ce que je fais à quelqu'un qui ne connait pas forcément ce milieu, c'est compliqué. Parce que je dois être clair sans avoir l'air de la prendre pour quelqu'un d'ignorante, et ça, c'est bien plus facile à dire qu'à faire. Autant trouver des mots pour mettre sur mes pensées et mes sentiments les plus profonds, je sais plutôt bien le faire, mais quand il s'agit de parler, c'est toujours un peu différent. « Wrightly Inspiring. C'est le nom du podcast. C'est le principe d'un jeu de rôle, donc on incarne tous un personnage et on vit des aventures dans un univers inspiré de la trilogie de Edgar Wright, je ne sais pas si tu connais... » Si ça se trouve, ce que je lui dis là, c'est comme du charabia pour elle, mais je fais de mon mieux pour simplifier les choses, au cas où.

Mais là ne fut pas le moment où j'étais le plus embarrassé. Non, ce moment, c'est celui-là, quand je la regarde lire mon poème. Ma réaction peut sembler un peu brutale, voire froide. Je ne peux pas m'en empêcher, bondir de ma chaise avait été plus fort que moi.
Néanmoins, lorsqu'Olivia prend ma main, j'ai une réaction, qui, cette fois-ci me surprend un peu plus. Je ne me crispe pas. J'aurais pensé qu'un contact physique inattendu comme celui-ci aurait été gênant ou m'aurait paru étrange. Mais non. Rien de tout ça. C'est comme si la brune avait toujours fait partie de ma vie, comme si elle avait toujours été la marraine idéale. Pourtant, les mots qu'elle prononce ensuite montrent que tout cela est contradictoire. « On s'est tous fait avoir, je crois, dans l'histoire. » Je hausse les épaules, un léger sourire qui se dessine aux coins de mes lèvres. « Il est jamais trop tard pour rattraper le temps perdu. » Je me rassois sur le chaise et m'empare d'une petite cuillère pour entamer le carrot cake, bien décidé à ne plus évoquer le poème ou ses contenus, même si je ne lui en voudrais pas si elle veut m'en parler, ou me poser des questions sur ce qu'il s'est passé, exactement. « Ton gâteau est très bon. » Je lui lance, après avoir avalé la première bouchée de l'excellent cake. « D'ailleurs, ta fille et ton mari ne sont pas là ? » Je lui demande innocemment, pensant changer de sujet pour quelque chose de plus plaisant que le triste contenu de mes poèmes.


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Dim 19 Juin - 18:39
TW divorce

Olivia pencha légèrement la tête, concentrée sur les explications de Swann. À l'évocation du nom d’Edgar Wright, une lueur pétilla dans ses yeux noirs. « Son nom me dit quelque chose. Je crois que Chrissy m’a montré son film d’horreur parodique, l’autre jour. C’est bien de lui dont tu parles ? » Si l’univers ne l’avait pas attirée quand sa fille lui avait résumé l’intrigue, le film avait fini par lui plaire. Elle, apprécier une histoire de zombies ? Qui l’eut cru. Parfois, Olivia se surprenait elle-même. La bonne nouvelle dans tout ça, c’est que Swann semblait partager des points communs avec Chrissy – ça rendait l’idée d’une éventuelle rencontre moins gênante. D’un air appréciateur, Olivia commenta : « Je ne suis pas sûre de comprendre exactement comment marche le jeu de rôle, mais ça a l’air intéressant. Et créatif. Ça te ressemble. »

Et puis il y eut ce fameux poème. Un peu embarrassée par sa propre faiblesse et par les larmes qui, traîtres, roulaient sur ses joues, Olivia fit un gros effort pour se reprendre et abréger cette séquence émotion. Pauvre Swann, elle devait l’avoir mis infiniment mal à l’aise. Heureusement, ce dernier eut une réaction à la fois délicate et polie, ce qui la conforta dans l’idée qu’il n’était pas son filleul pour rien. Doucement, elle confirma : « Non, il n’est pas trop tard. » La brune épongea le dessous de ses yeux pour éviter de faire couler son mascara. Puis elle s’installa sur le tabouret en face de Swann et se servit une part de son propre gâteau. On ne regarde jamais un invité manger, c’était bien connu.

Olivia décida qu’elle ne poserait pas plus de questions sur ce qu’elle avait lu. Si Swann ne lui en parlait pas de lui-même, elle préférait le laisser tranquille. Ç'avait déjà dû être suffisamment difficile de l’observer en train de lire son poème et de se décomposer un peu plus à chaque ligne. C’est lui qui s’occupa de changer de sujet, entre deux bouchées. Innocemment, il choisit de parler de l'aspect de la vie d’Olivia dont elle était le moins fière, à savoir : son mariage. « Chrissy est à l’université. En semaine, elle loge sur le campus. Et Benjamin… Hum, on a divorcé. Récemment. » La brune ne lui tint pas rigueur de sa maladresse, mais lâcher l’info à son filleul lui arrachait un peu la gorge. Après tout, ce qu’elle venait d’avouer donnait raison aux médisances des parents de Swann. Elle haussa imperceptiblement les épaules avant d’ajouter : « Tout compte fait, j’ai peut-être été un peu trop têtue, à l’époque. » Désireuse de ne pas trop s’attarder sur le fait que sa vie était pathétique, Olivia fit bifurquer la conversation. À son tour de mettre involontairement les pieds dans le plat. « Dis-moi, tu es toujours en contact avec Liam ? »

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Lun 18 Juil - 15:22
Elle connait Wright, et c'est déjà un léger soulagement qui parcoure mon esprit à cette réalisation. Au moins, tout ce que je dis ne doit pas être du charabia complet pour elle. Parce qu'il n'y a rien de plus gênant que de discuter du podcast avec quelqu'un qui ne comprend rien de ce que je lui dis. Faire passer la personne pour le pire des ignorants, pour un boomer. Surtout quand ce n'est absolument pas le message que je veux véhiculé, comme là. Je n'ai pas envie de lui envoyer de tels pics.  « Shaun of the Dead ! Oui ! C'est ça. Avec deux autres films, Le Dernier Pub avant la Fin du Monde et Hot Fuzz, on les appelle la trilogie d'Edgar Wright. Tous les trois des films plus débiles les uns que les autres, et dans cette stupidité, il y a un certain génie et... » Je me pince les lèvres, et m'arrête là.  « T'as probablement pas envie de m'entendre fanboyer sur Wright. Du coup, on s'est inspiré de cet humour pour en faire notre propre truc. » Je lâche un léger rire, assez ironique après sa remarque suivante.  « Je ne sais pas si c'est intéressant, mais on a des auditeurs, alors je suppose que ça marche. » Je prends une gorgée de mon Coca, et lâche avec un léger sourire.  « Chrissy a l'air d'avoir de bons goûts cinématographiques. » J'ai rarement pensé au fait que les Hamptons ont une fille quelques années plus jeune que moi. Il y a un an, j'aurais encore été fermé à l'idée de la rencontrer. Mais depuis quelque temps, je suppose beaucoup de choses ont changées. Que tout a changé. Et encore que la fameuse Chrissy a montré Shaun of the Dead a sa mère me conforte dans l'idée que la rencontrer ne serait pas la pire des choses, finalement.

La discussion bifurque, et tant mieux, parce que je change de sujet et lui parle de sa vie à elle.  « Cool... » je place entre deux de ses phrase, juste avant qu'elle m'annonce son divorce avec le grand tronche-de-cul.  « Ah merde ? Ou euh... félicitations ? je sais pas, ça dépend de comment tu prends ce divorce ? » Je repose mes yeux sur ma marraine, et tente un sourire, qui se veut rassurant.  « Le plus important c'est que tu sois heureuse, hein ? Tu l'es ? » Parce que avec ou sans Hampton, au final, à l'heure d'aujourd'hui, ça m'importe peu. Tout ce que j'espère c'est qu'elle vive une belle vie.

Mais il semblerait que je ne sois pas le seul à plonger à pieds joints dans le plat. Je repose mon regard sur mon gâteau, reprends une gorgée de soda avant de répondre. « C'est compliqué. On s'est revus récemment. Pour la première fois depuis un bail. » Sous la table, ma main gauche frotte le jean recouvrant mon genou, et mes yeux me trahissent en se dirigeant l'espace d'une seconde sur elle.  « Pourquoi tu me demandes ça ? » Ou bien c'est cette question qui me trahit ? Aucune idée, mais tout ce que je sais, c'est que je suis soudainement plus tendu maintenant que quand on parlait de Shaun of the Dead.

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Jeu 4 Aoû - 18:28
Olivia pencha légèrement sa tête sur le côté, son coude posé sur le plan de travail et son menton soutenu par sa main. Elle écoutait attentivement Swann, presque attendrie par ses yeux pétillants tandis qu’il parlait de ce qu’il aimait. Lorsqu’il s’excusa, semblant soudain se reconnecter à la réalité, elle protesta en riant : « Non, au contraire ! Tu as l’air passionné, c’est agréable de t’écouter. » À l’évocation de Chrissy, Liv ne put s’empêcher d’en remettre une couche à propos de sa fille. « J’ai de plus en plus l’impression que vous vous entendriez bien, tous les deux. » Elle se montrait parfois un peu trop fière de sa progéniture et refréner son envie d’aller chercher les albums photos lui demandait un effort considérable. « Désolée, j’ai tendance à beaucoup parler d’elle. C’est le syndrome de la maman poule. Mais je me soigne, c’est promis. » Le sourire au lèvres, elle s’empara d’une nouvelle friandise dans la boîte que Swann venait de lui offrir.

Son filleul sembla déconcerté par l’annonce de son divorce. Si Olivia avait rechigné à le lui dire, la faute aux contentieux qu’elle entretenait avec les parents Henderson depuis son mariage, elle fut agréablement surprise par sa réaction. Le sourire rassurant de Swann suffit à balayer sa honte. « Et bien… Des félicitations, ça me va. La rupture a été difficile, mais maintenant que le divorce est derrière moi, j’ai l’impression de n’avoir jamais été aussi libre. » Ses joues rosirent. Parler de son passe-temps de chanteuse pour la première fois la mettait toujours un peu mal-à-l'aise, mais elle ignora ce sentiment : « Il m’arrive de chanter du jazz en ville. Depuis que Benjamin n’est plus là, je le fais très souvent. J’adore ça. » C’était étrange de parler de son ex-mari comme s’il avait disparu, ou pire – était décédé. Mais en un sens, c’était logique : Olivia avait dû traverser un deuil et aujourd’hui Benjamin ne faisait plus partie du monde, de son monde en tout cas. Le regard serein, la brune conclut : « Tout n’est pas rose, mais on peut dire que je suis heureuse. »

La discussion s’orienta vers Liam et Liv comprit très vite qu’elle avançait sur un terrain miné. Elle décida donc d’opérer un pieu mensonge. Mieux valait ne pas balancer que Liam lui avait rendu visite fin bourré à une heure indécente. « Je l’ai croisé récemment dans la rue. J’ai cru comprendre qu’il s’était passé quelque chose entre vous. Ça m'a attristée : vous étiez si proches. » Son visage se tordit en une grimace désolée. « J’espérais que ça se soit arrangé entre vous, mais je ne veux pas retourner le couteau dans la plaie, alors on peut arrêter d’en parler si tu veux. »

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Dim 21 Aoû - 19:43
J'étais sur le point de me lancer dans une grande tirade pour parler du podcast et d'Edgar Write avant de me stopper moi-même, me rendant compte qu'Olivia devait se ficher de tout ça. Mais ses mots sont doux et sa remarque me fait sourire. Et c'est à son tour de s'excuser de parler de sa fille, excuses auxquelles je secoue la tête, un léger sourire sur les lèvres. « T'excuses pas. Elle a l'air super sympa. Ca me donne encore plus hâte de la rencontrer, justement. » je lui réponds sincèrement, parce qu'à en croire les mots de ma marraine, elle et moi avons l'air d'avoir de plus en plus de points communs. En tout cas, j'espère qu'elle n'a pas la mentalité snob et capricieuse qu'on pourrait deviner d'une fille unique née avec une cuillère en or dans la bouche.

Parler de son ex-mari aurait pu être tabou, mais ça l'est moins que je l'aurais pensé. Je ne me doutais pas de la séparation de Olivia avec tronche-de-cul, et j'ai un peu de mal à cacher ma joie. Si ses mots sont justes, elle a l'air d'être un minimum heureuse, et je suppose que c'est tout ce qui importe. « Sympa, le club de jazz. » Je prononce pour toute réponse, parce que j'adore la musique et que je trouve ça particulièrement cool d'avoir une tata chanteuse de jazz. « Faudra que je vienne voir ça, un jour. » Pour montrer que je la soutiens, que même si nos familles ont été en désaccord longtemps, je refuse que ça impacte ma relation avec ma marraine dorénavant. Quelque part, je pense que je cherche prouver quelque chose.

Mais je suis soudain beaucoup moins à l'aise quand la discussion tourne et que l'on se met à parler de Liam. Je me crispe un peu, serre un poing sous la table, et fais de mon mieux pour ne pas serrer les dents quand elle prononce son nom. « Le truc avec Liam, c'est que c'est très compliqué. » Et confus, Swann. T'es surtout confus. « C'est bien ça, le problème. On était si proches. » Je me racle un peu la gorge, parce que je n'aime pas parler. Je ne supporte pas de montrer mes faiblesses. Mais Olivia en a trouvé une, de faiblesse, et appuie bien dessus.
Pourtant, il semblerait que j'ai besoin de me confier. Parce que je continue. « Et puis, il y a eu cette fille, et on s'était promis de pas faire de move, parce qu'on l'aimait tous les deux bien. » Mes doigts sous la table me font mal tellement je serre le poing, mais je ne lâche pas la pression. Comme si c'était ce qui m'empêchait d'exploser. « Mais tu connais Liam. Il peut pas se tenir. » Le truc avec cette histoire, c'est que moi-même, je n'ai jamais compris pourquoi j'ai autant réagi de le voir bécoter cette nana. Bros before hoes, right? « En temps normal, j'aurais gueulé un bon coup, mais là j'ai pas supporté de les voir. Je me suis demandé s'il me provoquait pas. On a tous les deux nos torts je pense. Moi-même j'suis pas sûr de tout comprendre, pour tout te dire. » Je conclus, le regard perdu quelque part entre la canette de soda en face de moi et une dimension parallèle, dans laquelle je revois les images. Qui, étrangement, m'énervent toujours. « Parce que j'arrive pas à lui pardonner. Pourtant, j'ai tourné la page il y a longtemps, sur cette fille. Mais j'arrive pas. » Etrange bazar, bizarre. Ai-je dit “bizarre” ? Comme c’est bizarre. Comme le dit la chanson de Toy Story.

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Mer 31 Aoû - 12:47
Que Swann passe la voir se produire au Harlem Jazz Jam l'enchantait, même si le savoir dans la salle lui collerait sûrement un trac qu’elle n’avait pas d’ordinaire. C’était adorable de sa part de proposer, ça la fit même légèrement rougir. Peu de ses proches l’avaient vue sur scène, si l’on excluait ses grandes copines Lizbeth et Marisol. « Avec plaisir. J’y suis trois soirs par semaine. Je t’enverrai l’adresse… Même si je crois que tu n’es pas très textos ? » La petite pique, en référence aux SMS que Swann laissait régulièrement sans réponse, avait été lancée sans méchanceté. Elle rit de bon cœur, signe que tout était pardonné. « Bon, ne t’attends pas à du Norah Jones, j’ai encore des progrès à faire. Mais… Je crois que je me débrouille plutôt bien. » Il n’était pas difficile d’imaginer Olivia en chanteuse de jazz, en plus d’en avoir la voix, elle en possédait aussi l’allure. Ses accents bourgeois, acquis en fréquentant Benjamin, se révélaient parfaits pour le rôle.

Olivia ne s’attendait pas à ce que Swann se livre autant au sujet de Liam. Après tout, ça faisait des années qu’ils n’avaient pas échangé, c’était donc surprenant  que le jeune homme la choisisse comme confidente. D’un autre côté, le fait qu’elle soit extérieure à toute cette histoire facilitait peut-être les aveux. Pensive, elle murmura : « Alors c’est une histoire de cœur, hum… » Elle aurait dû s’en douter. Lorsque Swann insinua que Liam était un coureur de jupons, elle ne put retenir un ricanement. « Je vois l’animal, oui. » Elle se souvenait encore de l’attitude aguicheuse du pilote le soir où il s’était échoué devant chez elle, fin bourré et relativement pathétique. Sage, elle décida de taire cet épisode.

En temps normal, Olivia aurait su analyser et décortiquer la situation. En excellente observatrice, elle aurait deviné ce qui se tramait entre les deux jeunes gens. Hélas, l’éloignement avec son filleul l’empêchait d’avoir accès à toutes les clés. « J’aurais aimé te conseiller mais… » Je ne te connais plus vraiment. Olivia sourit tristement. Elle choisit de terminer sa phrase d’une manière moins accusatrice. Après tout, elle aussi avait sa part de responsabilités dans toute cette histoire. « Ça dépasse mes compétences. » Mais Olivia n’aurait pas été Olivia sans une réflexion pragmatique sur la situation. Posément, elle poursuivit : « Seulement, ça a l’air de te faire souffrir alors peut-être que tu devrais le confronter. Lui dire tout ça, une bonne fois pour toutes. À moins que tu ne l’aies déjà fait ? »

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Jeu 8 Sep - 15:40
tw: mention d'accident de voiture, de handicap, de maladie mentale et de tentative de suicide

Touché. On peut dire qu'Olivia m'a bien eu, sur celle-là. Je mime de me prendre une flèche en plein coeur. « Aïe ! » Puis me redresse, un léger sourire gêné plaqué sur mes lèvres. « Je l'ai mérité, celle-là. Bien joué. » Parce que je n'ai pas de bonne raison, que je ne peux pas justifier mon erreur. Elle n'a pas l'air de m'en vouloir, alors je décide de prendre ça au second degré également. « Avec moi, le plus simple, c'est de m'envoyer un courrier. Recommandé. Avec accusé de réception. Comme ça, t'es sûre. » Vaut mieux en rire qu'en pleurer, n'est-ce pas ? J'ai pas répondu à son texto. Après c'est pas la fin du monde, non plus...
« Peu importe, j'ai hâte de voir ça ! » Je réponds alors qu'elle tente de jouer la modeste, bien que je ne sache réellement pas le niveau auquel je dois m'attendre. Mais pour être embauchée dans un club, je suppose qu'il doit y avoir quelque chose d'intéressant dans son talent.

Le sujet Liam est plus sensible, me met moins à l'aise. J'essaye de calmer mes nerfs comme je peux, en frottant un peu mes mains l'une contre l'autre, en jouant avec ma cannette de soda ou en prenant quelques gorgées de celui-ci pendant qu'Olivia cherche une réponse à me donner. Quelque part, je suis un peu déçu de ce qu'elle a à répondre à mon histoire. Une partie de moi espérait que puisque c'était quelqu'un d'extérieur, qui ne connaissait pas vraiment un parti ni l'autre, elle aurait eu une solution facile à me donner d'un seul coup. Qu'elle aurait tout compris, mais elle a l'air aussi confuse que moi sur la situation. Je soupire, hausse les épaules. « C'est bien ça le problème, j'sais pas quoi lui dire.  » Soit parce que ce sont des choses que j'ai déjà dites, soit parce que je ne comprends pas encore tout moi-même. Une partie de moi aurait bien aimé qu'Olivia ai la science infuse et trouve chaque subtilité de la situation du premier coup. « Et puis après tout ça il est partit. Pendant des mois... et on ne s'est pas parlé du tout. On s'est recroisés par hasard à son retour... Parce qu'il a eu un accident de F1, il a été obligé de lever le pied et de rentrer à New York un certain temps... Depuis il a un truc a son bras et... » Je soupire, serre les dents. « Je m'en veux tellement de ne pas l'avoir recontacté quand j'ai su pour l'accident. J'étais tellement pris dans mes problèmes à moi que je voyais pas plus loin que mon nombril. Lui a jamais su pour mon... incident, il aurait pas pu prendre de mes nouvelles après ça. Mais moi je savais pour lui. Je savais que c'était sa passion et que sans ça il n'avait plus rien. Et pourtant, j'ai même pas envoyé un petit SMS. » La culpabilité ronge mes tripes. Liam est si mal, il a l'air si seul. S'il va chez la même psychiatre que moi, c'est qu'il a besoin d'aide, je sais dans quels types de problèmes elle est spécialisée. « Si seulement j'pouvais passer outre, comprendre ce qui me bloque et passer à autre chose, pour pouvoir l'aider comme je peux. » C'est comme s'il me manquait quelques pièces d'un gigantesque puzzle. Les pièces du milieu, celles qui font qu'on peut enfin voir l'image clairement.

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