Ton plus gros problème à l’heure actuelle ? Personnellement, ça va, je vis mon célibat plutôt bien, le club tourne à merveille, on réussit même à ne pas crouler sous le poids de la paperasse. Vraiment, sur le plan personnel, ça va pas mal. Par contre, il y a cette question qui me turlupine : comment on fait quand nos deux meilleurs amis sont en plein divorce et qu'on essaie de faire de son mieux pour qu'aucun des deux ne se sente laissé de côté tout en étant présent pour l'autre et sans prendre parti ? Vraiment, si vous avez la solution, je suis preneur. Parce qu'on a l'impression que je dramaqueen, là - bon, peut-être que j'en fais une ou deux caisses de trop, j'avoue -, mais retrouvez-vous dans la même situation et on en reparle. Parce que oui, c'est un gros problème. Surtout lorsqu'on gère une affaire avec l'un des deux amis en question et que, de fait, on passe un tas de temps avec celui-ci, mais qu'il faut quand même en dégager pour se voir en dehors tout en gardant une petite place pour voir la troisième. Le tout en essayant de donner l'impression que tout va bien pour nous et qu'on ne trouve pas du tout cette situation très incommodante, parce qu'après tout, c'est pas de moi qu'on parle, là, c'est d'eux. Bref, c'est compliqué, les potes. Surtout quand ça se marie. Et que ça divorce, surtout.

Une addiction à déclarer ? Mon téléphone, j'imagine, comme tout le monde. Ah, si vous vous attendiez à une réponse originale, c'est que vous avez posé la question à la mauvaise personne. J'ai peut-être une légère tendance à dépenser mon argent dans des trucs inutiles, aussi. Mon appart est un temple à gadgets trouvés sur amazon (et oui, je sais, amazon ça pue, on fait comme on peut, ok?), mon dressing est bien trop rempli de fringues que je ne porte pas. Ou plus. Voilà, un homme original, en somme.

Comment s’est terminé ta dernière relation ? Disons que ça aurait pu être pire ? J'ai débarqué comme un pansement après un divorce et de mon côté je pense que je cherchais à me prouver un truc. Autant vous dire que de son côté comme du mien, ça partait sur des bases assez peu solides. Quelques semaines plus tard et d'un commun accord, on décidait de rester potes. Honnêtement, c'était la meilleure décision à prendre : ça ne faisait pas assez longtemps pour qu'on ait vraiment commencé à développer quoi que ce soit et on est mêmes restés amis. Ce qui, on ne va pas se mentir, aurait semblé compliqué si on avait attendu de se déchirer avant de prendre une décision pourtant évidente. Bref, une rupture décevante mais plutôt douce. Et finalement, l'amitié qui en a découlé a un peu plus d'importance que quelques semaines de lune de miel qui ne servaient qu'à nous voiler la face.

Le dernier texto que tu as envoyé ? Okay, glad you're safe. Night A qui je l'ai envoyé ne vous regarde pas. Oui, bon, à tous les coups c'était à Naomi. J'aime m'assurer que mes ami·e·s sont bien rentré·e·s après une soirée, c'est tout, au moins je ne m'inquiète pas.

Ta relation avec tes parents on en parle cinq minutes ? [tw: abandon parental] La première question à poser serait plutôt : de quelle paire de parents parle-t-on ? Car si je dois parler de ma mère, le premier visage qui me vient est celui de la mère d'Isaac. Elle ne m'a pas adopté, mais c'est tout comme. Elle aurait adopté tous les gosses perdus du quartier si elle avait pu, cette sainte. La famille Goldmann m'a traité comme leur troisième fils alors que je n'avais même pas encore atteint la puberté, honnêtement ils en ont fait bien plus pour moi que mes propres géniteurs qui, eux, étaient trop occupés avec leur propre santé mentale pour prendre soin de leur fils efficacement - et c'est bien là l'unique excuse que je leur trouve, parce qu'ils n'ont même pas essayé. Et c'est uniquement grâce à ma grand-mère avant son décès et à la famille Goldmann que je m'en suis sorti dans la vie. C'est donc d'eux que je parle quand je mentionne mes parents, c'est devenu si naturel que je n'y pense même plus. A vrai dire, il m'arrive de stalker mes géniteurs sur facebook de temps en temps, pendant cinq minutes où je me dis que je devrais prendre de leurs nouvelles... et puis, non, en fait. Ils n'avaient qu'à en prendre de moi quand j'avais besoin d'eux. J'ai plein d'amour à rendre aux Goldmann, et ça me suffit amplement.

En dehors du boulot, des études, tu fais quoi ? Le club me prend une bonne partie de mon temps, si je dois être honnête, mais ça a été pire et aujourd'hui je peux me permettre de reprendre quelques activités. Je me suis découvert une passion un peu dévorante pour le rock acrobatique récemment, on verra combien de temps ça dure. Et sinon, je divise mon temps libre entre toutes les personnes qui comptent pour moi. Si vous n'avez pas encore compris de qui je parle, c'est que vous n'êtes vraiment pas attentifs. Non mais ça prend du temps de vérifier que tout le monde va bien. Je le fais avec plaisir, parce que je m'inquiète sans arrêt et que j'ai besoin d'être certain d'avoir fait ce que je pouvais pour aider, mais c'est chronophage. Si je ne le faisais pas, je me demanderais quoi faire, cela dit. Et puis, c'est loin d'être une plaie. Il y a pire qu'une après-midi drag race/vin blanc avec un·e ami·e, soyons honnêtes.

Un fait peu glorieux à nous raconter ? Demandez à ma mère, elle a probablement une liste longue comme plusieurs paires de bras de conneries qu'on a pu faire avec Isaac. Je serais pas surpris d'apprendre qu'elle a plus d'anecdotes à raconter que je ne m'en souviens. Après, on ne peut pas dire que c'était peu glorieux, vraiment, aucun regret à ce niveau et je continuerai à entretenir ce mythe avec mon frère jusqu'à la fin de mes jours. Même Naomi est blasée quand il est l'heure de se remémorer nos mille coups. Enfin, était. Enfin, bref, va falloir s'y faire. Ah, si, j'ai bien une idée d'idée pas glorieuse : le jour où j'ai décidé sur un coup de tête de me faire tatouer une chope de bière sur le mollet. J'étais jeune, débile et j'avais deux grammes dans chaque veine, ça va! Et en vrai, même ça, je ne le regrette qu'à moitié. C'est un souvenir comme un autre.