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A découvrir La vie n'est pas si rose - ft. Wesley P.
@ Invité
La vie n'est pas si rose
Financial District - Manhattan - August, 2022
– Solveig ? J’aurai besoin de votre présence à la réunion de demain à 16h.
– La réunion sur Richards and Sons ?
– Tout à fait, il semblerait que Steve Richards ait du mal à comprendre que les rapports que nous lui avons transmis ne sont pas de la propagande anti-Richards mais bel et bien une alerte avant collision. Peut-être entendra-t-il raison en écoutant notre avocate.
– Conseillère juridique.
– Oui, oui, conseillère juridique. En serez-vous ?
– Affirmatif. A demain.
Après un dernier email rapidement tapé puis envoyé, je ferme mon MacBook Pro et attrape ma veste posée sur le dossier de mon fauteuil. Il est 18h et j’ai rendez-vous.
Non, je ne trompe pas Aleksej. Je n’ai rendez-vous qu’avec Wesley, mon ami. Aleksej est au courant et jusqu’à preuve du contraire, cela ne lui pose pas de problème de me savoir en train de boire un verre non alcoolisé avec Wes. Aleks et moi avons pris le temps de poser les sujets douloureux sur la table cet été et depuis, les choses vont réellement mieux. Nous sommes à la recherche de la maison qui fera chavirer nos coeurs ainsi que ceux des enfants mais cela se révèle un tantinet plus difficile que ce que je voulais bien croire lorsque nous avons commencé les recherches. Malgré tout, je sais que nous finirons par trouver la perle rare, il suffit de bien chercher.
Lorsque j’arrive dans l’un des bars branchés du Financial District, je vais m’installer à une table et envoie un rapide SMS à Wesley pour lui dire que je suis arrivée. Evidemment, je suis en avance comparé à lui. Je suis toujours en avance comparé à Wesley de toute façon, cela n’a rien de nouveau.
Grouille-toi, mon verre va refroidir. -S
Je sais que cela ne lui fera ni chaud, ni froid parce qu’il sait ce que j’ai commandé. Depuis que j’ai arrêté l’alcool, je commande absolument toujours la même chose dans ce bar.
- Spoiler:
@ Invité
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Encore une journée de travail passée. Une journée rythmée de monologues ennuyants débités par des personnes que je ne connais pas et qui ne me connaîtront surement jamais. Acquiescement, rictus. Boutade qui semble amusante et qui rend hilare son auteur, rictus. Aucun mot, mais rictus quand même. Salutations, rictus. C'est un rôle que je ne connais que trop bien pour l'avoir joué tant de fois. C'était donc un jour de passé où j'ai perdu mon temps. Ce qui est nébuleux avec le temps, c'est que tu ne sais jamais comment l'interpréter, que se soit sur ton visage ou sur tes mains, mais tu sais pertinemment à quel moment il s'arrête. Prendre le temps d'accorder du temps aux mauvaises personnes. Perdre son temps en deux temps trois mouvements et en un rien de temps. Après, ma fausse sympathie dans le milieu professionnel est connue. Je suis le roi et je suis un tyran. Sauf que ce qui reste de ma journée, je vais le consacrer à une personne à qui je porte un réel interêt. Encore un plus de bientôt quitter Boston pour New-York, c'est de pouvoir me rapprocher de mon amie. Ton message me fait d'ailleurs secouer la tête, assis à l'arrière de la voiture que mon chauffeur conduit. Un sms auquel je répond : Je sors du bureau dans deux minutes. Ce qui est totalement faux, je suis en route et sur le point d'arriver. Mais ça me plaisait de saisir l'opportunité de te faire grogner. Le véhicule en warning, je m'en extirpe pour entrer dans ce lieu qui est notre QG. C'est généralement ici qu'on se retrouve pour un verre et papoter. Toujours sans alcool, car même si moi je n'ai pas eu de souci avec ce dernier, en ta compagnie je ne viens pas te le mettre sous le nez. Un signe de respect mais surtout, d'encouragement dans ce combat que tu as jusqu'ici, bien mené. Arrivant dans ton dos, une fois a bonne proximité je glisse ma main sur ton épaule pour t'alerter de ma présence. "Dis bonjour à ton con préféré." Pour faire référence à ce que j'ai envoyé un peu plus tôt. Je souris et viens te poser un baiser sur la joue, tendrement, avant de donner la mienne pour recevoir l'égalité. Je peux maintenant m'installer en déboutonnant ma veste comme pour me libérer du poids de cette journée. "Comment tu vas?" Une question que l'on pose par automatisme, mais qui est réellement pensée quand elle est adressée à ta personne. Je veux véritablement savoir comment tu te sens. Appeler le serveur attendra, tu passes avant tout ça.
EXORDIUM.
@ Invité
La vie n'est pas si rose
Financial District - Manhattan - August, 2022
– Probablement comme toi : fatiguée.
Comment pourrait-il en être autrement quand on voit les semaines de travail que nous effectuons chacun de notre côté ? La rentrée scolaire n’est pas pénible que pour les jeunes scolarisés contrairement à ce que beaucoup osent penser. Elle l’est également pour les gens dont le rythme avait baissé au cours de l’été, comme pour moi et la boîte dans laquelle je travaille depuis quelques années maintenant.
– Quoique vu ta tête, j’en viens à me demander si ce n’est pas toi le plus claqué de nous deux.
Ca, c’est gratuit. C’est pour lui faire payer ses minutes de retard. Wesley sait que je déteste ça mais ça ne l’empêche pas de ne jamais se pointer à l’heure quand on se voit. Et autant dire que ce genre d’événement reste assez rare depuis qu’Aleks et moi avons recueilli les enfants d’Alice et Mark. Dire que cela va bientôt faire un an, déjà… Le temps passe à une vitesse folle, si bien que cela commence à me faire peur. Maintenant, Timothy m’appelle maman et cela ne me choque plus. En octobre, ça va faire un an. Le fameux cap. Un an déjà depuis leur mort… J’ai encore du mal à réaliser que tout ceci est bien réel et ce, même s’il y a les enfants avec nous.
@ Invité
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Je ne peux pas nier que le rythme de mon quotidien est comment dire,... Pas reposant. Je jongle entre deux villes, entre mon siège principal et ce bureau New-Yorkais en cours de construction ou devrais-je dire, en cours d'évolution. "A qui le dis tu!" Je m'installais tranquillement mais toi, tu viens m'attaquer de ta taquinerie. Si fourbe, mes yeux revenus dans les tiens, je hausse mes sourcils en signe de contestation avant de souligner par la parole "Méfies-toi, je peux à tout moment m'inventer une urgence..." Et t'abandonner? Quelle cruauté. Et si je suis bien connu pour être le Diable en personne, je ne te ferais pas subir ça. Te voir me fait du bien, que ce moment ne sera pas écourté de quelconque manière. "Dis moi plutôt ce qui te fatigue!" Bien que je pense me douter un peu des réponses. Je veux juste lancer la conversation, que tu puisses vider ton sac en toute tranquillité. Et pour cela, il faudrait que je pense maintenant à commander. Un bras levé, j'interpèle le premier employé qui se rapproche trop près. "Je prendrais la même chose que mon amie." Solidarité dans ton combat. Et mon foie m'en remerciera. "Je t'en reprends un où ça ira?" Le sourire amusé, faisant référence à ton message qui me prévenait de sa possibilité de refroidir. Une fois ta réponse donnée, je balaie le vent pour dire au serveur de déguerpir pour vite ramener ma boisson.
EXORDIUM.
@ Invité
La vie n'est pas si rose
Financial District - Manhattan - August, 2022
Si je dois commencer à expliquer à Wes absolument tout ce qui me fatigue en ce moment, autant dire que je vais l’épuiser aussi. Non pas qu’il ait besoin de mes histoires pour l’être vu les cernes qu’il a (même s’il me dira qu’il n’en a pas et que j’invente tout de toute pièce comme toujours).
Je pousse un soupir en entendant sa question, me demandant un court instant s’il ne serait pas sincèrement temps de vider mon sac auprès de quelqu’un. Après tout, cela ne pourrait pas me faire de mal.
– Disons qu’entre le boulot et la maison, ça commence à faire un peu beaucoup.
Dans la famille “je ne suis pas claire”, je me demande moi. La vérité, c’est que je ne sais pas comment aborder les choses sans passer pour une pauvre petite chose fragile alors que des tas de gens voudraient avoir la vie que j’ai. En quoi ai-je le droit de me plaindre après tout ? J’ai un mari génial, deux mômes sous notre garde qui, même s’ils n’arrêtent jamais, sont absolument incroyables, deux chiens loyaux comme pas possible et un toit sur la tête. Et c’est sans évoquer mon poste au sein d’une entreprise solide et le fait que j’ai pas besoin de regarder les prix des aliments que j’achète et ce, malgré l’inflation folle qui s’abat sur le monde.
– Non merci, ça ira, dis-je en réponse à sa proposition de me reprendre un verre. Je n’ai même pas terminé le mien. On a encore le temps avant de repasser commande. Si seconde commande il y a, d’ailleurs. “Tout est un peu compliqué en ce moment mais j’imagine que ce n’est pas forcément mieux par chez toi, si ?”
Malgré tous les efforts que j’ai envie de fournir, il semblerait bien que je reste super évasive ce soir et je sais très bien que ça va très vite agacer le fin luron à mes côtés. Voyons voir combien de temps il tient avant de me faire une remarque passive-aggressive.
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