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A découvrir Sheru & Bloom
@ Invité
Vendredi soir rime forcément avec sortie, dans la vie de Bloom. Ses parents avaient insisté pour qu’elle les accompagne à une soirée de gala plutôt importante pour sa mère. La jeune femme s’était donc apprétée pour l’occasion. Une robe chic, digne d’une femme de son rang. Puis, alors que le plus gros de la soirée s’était déroulé, Bloom avait décidé de s’éclipser avec quelques amis de son âge pour aller dans leur nightclub préféré. Ce n’est rien de plus qu’une habitude pour eux que de laisser les adultes seuls à partir d’une certaine heure.
A une heure du matin, la jeune femme est donc en train de se déhancher sur la piste de danse. Sa robe dénote quelque peu avec les tenues des autres congénères, mais dans ce lieu huppé, ce n’est pas si choquant. Elle n’avait pas amené de quoi se changer de toute façon. S’occupant à changer de partenaire au fil des musiques, cherchant le danseur idéal pour l’accompagner dans sa soirée, lançant des regards séducteurs aux femmes comme aux hommes qui partagent un moment de vie avec elle, la voici bientôt qui se tourne, testant un nouveau partenaire. Un homme aux originies indiennes, sans aucun doute. Bloom a toujours aimé l’exotisme, les personnes peu banales, alors elle le gratifie de son plus beau sourire. Puis, alors que leurs regards se croisent, une impression de déjà vu de plus en plus opressante l’envahie. Elle sourit encore davantage quand elle resitue cet homme, à la fois surprise et heureuse de le voir ici après tant d’années. « Sheru. » prononce-t-elle assez fort pour qu’elle puisse l’entendre. « Quelle surprise. »
@Sheru Kapoor
@ Invité
Ce qu’il faisait ici ? Il le savait sans vraiment réussir à l’accepter. Son maitre lui avait bien expliqué qu'il devait réapprendre à vivre, à accepter les erreurs de l’existence, à se confronter à ce qui lui faisait peur. Si Sheru voulait revenir en Inde, il devait d’abord panser ses blessures dans le monde occidental. Il ne pouvait continuer à feindre que tout allait bien, le jaïnisme n’étant pas une religion où on oublie tout ce qui a pu être réalisé auparavant, ce n’était pas une absolution. Le jaïnisme acceptait tout, les erreurs comme les réussites. Et Sheru n’était pas capable de ça, du moins pas encore, il espérait juste poser un voile sur sa vie d’avant et ne plus en entendre parler. Mais ça ne fonctionnait pas comme ça, il devait l'accepter et avancer. Alors ce soir-là, il avait réussi a renouer contact avec un ancien camarade de la LSE, camarade qui avait fini par devenir avocat et bossé à New York. Ils avaient rapidement parlé, Sheru avait même pensé qu’il allait vomir au téléphone (il avait vomi après au final) et ils avaient convenu d’un rendez-vous dans une boite huppée de la ville lumière. Ça faisait des années que l’indien n’avait pas enfilé un costume, des années qu’il n’avait pas fait si attention à son look ou à ses cheveux. Ça ne lui plaisait pas mais il devait essayer. C’était comme interpréter un rôle, et Sheru avait toujours été talentueux dans les jeux d’acteurs. Ce n’était pas un retour en arrière, ce n’était qu’un jeu de théâtre, qu’un simple jeu. Facile de se le dire, si compliqué à s’en convaincre.
Le bruit le rendait nauséeux, tout comme les lumières et les odeurs qui emplissaient la grande salle. Il s’était laissé approché, effleuré même par des femmes et des hommes connaissant son ancien ami. Tom qu’il s’appelait, Tom n’avait pas parlé d’Andrew, même pas sûr que Tom s’en souvienne. C’était mieux ainsi. Sheru s’en sortait assez bien, n’avait bu que de l’eau, assez pour se rendre trois fois aux toilettes en l’espace de deux heures.
Et puis, il y eu ce visage, cette voix, cette façon de lui sourire. Sheru avait bonne mémoire et voir devant lui, Bloom Walton n’était clairement pas prévu dans son programme. Les sourcils froncés, l’indien se rapprocha d’un pas, tout souriant, plus par habitude que par véritable bonheur. C’était… inattendu et cette réminiscence de son passé le mettait encore moins à l’aise que le reste de la soirée. Bloom l’avait connu au haut de sa carrière, à flamber dans les bars, à danser jusqu’à pas d’heure, à embrasser Andrew devant tout le monde sans aucune gêne ni terreur. Bloom avait connu les quatre amis, les quatre mousquetaires comme ils aimaient se faire appeler. Bloom était si jeune et rien que d’y penser, Sheru avait envie d’aller dégueuler dans les toilettes pour hommes.
Et toi Sheru, pourquoi t’essayes pas de t'enfuir ?
@ Invité
Bloom se déhanche et se déhanche encore. Danser est un de ses passe-temps préférés. Elle sait qu’on la regarde quand elle s’y adonne et Bloom est le genre de femmes qui aime avoir les regards braqués sur elle, la plupart du temps. Elle a une certaine assurance qui ne trompe pas, et son regard vers Sheru est carnassier. Il faut dire qu’elle a certains souvenirs de cet homme, qui savait faire la fête à l’époque. Malgré son jeune âge, elle l’admirait d’une certaine façon et son exotisme lui plaisait déjà, bien que le fait qu’il travaille avec son père l’aurait fait frémir plus d’une fois. Elle s’était toujours demandé s’il était au courant des affaires du padre Walton. Comment aurait-il pu en être autrement avec tout l’argent que son paternel donnait au trader ? Difficile de coire qu’il ne sache rien. Et ce soir, Bloom ne pouvait pas s’empécher de penser que leur rencontre puisse être l’occasion d’obtenir certaines réponses. Mais avant ça, elle allait profiter un peu.
« Je danse. Ça ne se voit pas ? »
Sourire espiègle, absolument fière. Question bête, réponse bête en même temps.
« J’habite à New-York, tu ne le savais pas ? »
Il est vrai qu’ils ne s’étaient jamais vu en dehors de l’Angleterre mais elle est certaine qu’il connait le lieu de résidence des Walton.
« C’est plutôt à toi que je devrais poser la question. La dernière fois qu’on s’est vu, c’était à Londres me semble-t-il. T’es là pour affaire ? Pour voir mon père peut-être ? »
Plus fort qu’elle, il faut que l’interrogatoire commence, même si c’est plutôt soft et bon enfant, comme si elle se renseignait sur un vieil ami. Elle continue ses mouvements, n’hésitant pas à se rapprocher un peu trop à l’occasion.
@Sheru Kapoor
@ Invité
Bloom continuait de danser, se déhanchant tellement que l’indien était un peu mal à l’aise. Il n’avait jamais été doué pour danser, avait toujours été trop rigide dans ses gestes. Il n’y a avait que ses amis pour le dérider et Andrew, collé à lui, pour lui donner envie de se laisser aller. Mais là, alors que le bruit lui donnait une migraine carabinée et que la voix de Bloom se perdait dans les beats musicaux, Sheru ne voulait faire d’effort. Il ne voulait pas continuer ainsi, à rester statique alors que la jeune adulte - car jeune, elle était - se trémoussait devant ses yeux.
Il parla plus fort, essayait de passer outre le malaise créé par le bruit et les lumières. Mais il n’y arrivait pas. Les yeux passant de droite à gauche, c’était trop. Trop intense, trop de monde, trop de bruits. Son hypersensibilité et son hyperesthésie n’étaient clairement pas simples à vivre à New York, encore plus qu’à Londres. Là bas, il avait au moins réussi à faire les faire taire, à vivre avec en les amoindrissant au possible. Avec sa retraite en inde, au contraire, il s’était laissé submergé et maintenant, c’était impossible pour lui de les confiner.
À peine avait-il fini qu’il attrapa son poignet avec précaution avant de filer en dehors de la salle principale et de retrouver un peu de calme et d’air. Il espérait que Bloom ne lui en tienne pas rigueur, il n’avait pas vraiment attendu sa réponse mais c’était intenable pour lui, cette situation. Arrivant dans un petit patio, le bruit n’était plus qu’un brouhaha lointain et seuls les beats s’entendaient toujours, résonant dans les murs.
@ Invité
Bloom a l’habitude de ce genre de soirées, de ce type d’ambiance, musique à fond, espace bondée. C’est quelque chose qui lui plait, qu’elle a dans le sang, en quelque sorte. Alors, trop occupée à ressentir la musique en elle, elle ne fait pas attention au mal être que peut ressentir son interlocuteur. C’est quand il lui propose d’aller discuter ailleurs, qu’elle s’apprête à hocher de la tête, mais il ne lui en laisse pas le temps, l’entrainant. Une fois qu’ils sont un peu plus au calme, elle ne peut pas s’empécher de lui faire une boutade.
« T’aimes toujours prendre les devants à ce que je vois. »
De son air de défi habituel, elle se remord cette soirée où il l’avait draguée. De son jeune âge de l’époque, c’est ainsi qu’elle avait perçu les choses en tout cas, et c’était loin de la déranger. Plaire était déjà un de ses moteurs.
« Enfin, fallait pas avoir peur, je t’aurais suivi quoi qu’il arrive. »
Son sourire est amusé. Il lui arrivait de dire non aux gens, bien sûr, mais là, avec Sheru, elle n’en avait aucune envie. Elle joue avec le tissu du bas de sa robe, de ses doigts, un vieux tic.
« Du coup, si t’es pas là pour affaire… Tu voyages ? Tu vis ici maintenant ? Tu sais, les devinettes, c’est pas vraiment mon truc de base… »
@Sheru Kapoor
@ Invité
La remarque de bloom, il la balaye d’une non-réponse, ne veut pas jouer à ce jeu dont elle a l’habitude mais dont l’indien ne veut plus entendre parler. Même s’il a suivi sa bande d’amis, même s’il n’a jamais rien dit, Sheru n’a jamais voulu se rapprocher de cette façon d’une jeune fille comme Bloom. Se dire qu’il a peut-être eu un comportement malvenu envers elle, ça le dérange. Pire, ça l’agace contre lui-même et Sheru est conscient qu’il ne peut changer le passé. Il doit apprendre à faire avec.
Arrivé, pas rentré, car à présent, sa maison, là où il se sent chez lui, ce n’est ni Londres, ni ici. C’est en Inde, dans le monastère, auprès de ses maitres et des autres jaïn. Il doit faire des efforts, s’intégrer au mieux ici mais il sait très bien qu’il ne restera pas toute sa vie à New York. Le bruit au loin est toujours un peu dérangeant mais il s’y fait. Et le sourire, plutôt attendrissant de Bloom aide un peu.
Ici à New York, pas ici dans cette boite de nuit ! Il froncé légèrement les yeux en posant la question, un sourire bienveillant sur le visage. Sheru a toujours eu ce sourire, positif, rayonnant et ça l'a beaucoup aidé pour faire passer la pilule sur certains sujets auprès de ses concurrents. Dans le passé, il s'en servait comme une arme. Maintenant, il l'utilise sans arrière pensée.
Cherchant des yeux une table libre, il en vit une à quelques mètres et invita la jeune femme à s’y asseoir d’un geste de la main. Elle a l’air tendu, elle chiffonne le bas de sa robe, peut-être qu’être assise la calmera ?
@ Invité
Ce qui est drôle, c’est que Bloom ne s’attendait vraiment pas à croiser une vieille connaissance ce soir. Elle voulait seulement s’amuser, profiter de sa jeunesse ; mais à la place de cela, désormais elle ne pensait plus qu’à une chose : les relations de son père. La dernière conversation qu’elle a encore entendu de lui suffit à la parcourir d’un frisson. Pourtant, elle ne sait rien, rien de concret en tout cas. Des soupçons, des suspicions. Son instinct de journaliste lui dit qu’il y a plus. Son instinct de fille lui dit qu’il y a de quoi se méfier de son paternel même s’il ne lui ferait jamais de mal à elle. Mais ça la rend tellement malade de penser qu’il pourrait faire du mal à d’autres. Parce que même si c’est la digne fille de son père en bien des points, elle n’est pas méchante, elle. Juste un brin peste sur les bords…
C’est comme si Sheru lisait dans ses pensées, à parler de son père. Elle reste silencieuse un instant, bien que ça ne lui ressemble pas et rejoint la table où Sheru l’invite. Elle s’installe, jette un regard noir à l’homme assis derrière, parce que son odeur de cigarette à l’intérieur est juste insupportable. Il semble comprendre le message mais ne fait rien pour autant. Tant pis. Dégage, tu pues ! qu’elle aurait dû lui dire.
« Je vis ici, depuis toujours. » Répond-elle simplement quand à sa présence à New-York. L’explication se suffit à elle-même. « Donc tu as tout arrêté… » Sa phrase reste en suspens, son regard vague, ses pensées en ébullition. C’est qu’il y avait bien quelque chose, s’il dit ça, non ? Il doit croire qu’elle sait quelque chose… Peut-être qu’il a peur qu’elle le dénonce ? Est-ce qu’elle saute dans le grand bain et l’interroge ? Ce serait bien trop dangereux ici ! Un dernier regard aux alentours… « Ça me perturbe de te revoir… » Finit-elle par lâcher. « Je sais déjà pas à qui j’peux faire confiance en temps normal quand il s’agit des affaires de mon père, alors là… »
@Sheru Kapoor
@ Invité
Elle vit ici. Il était vrai que Sheru avait oublié que la famille Walton n’avait pas un seul fief et que les nombreux voyages du paternel à Londres ne signifiaient pas qu’il y vivait. Cette vie d’autrefois lui échappait, Sheru était incapable de comprendre réellement comme il avait pu se laisser glisser lentement dans ce monde plein de fausseté et de pailletteS. L’appât du gain ? Non, ce n’était pas vraiment lui. Peut-être simplement se sentir normal, rentrer dans un moule bien qu’il n’en avait pas la forme. Oui, c’était surement ça et bien que difficilement avouable, Sheru avait encore des difficultés à accepter qui il était. Mais au moins, il se sentait à sa place hors de cet univers.
L’odeur de la cigarette derrière eux le dérangeait plus que la normale, son hyperesthésie touchée en plein centre. Il essayait de ne pas y faire attention mais le parfum du tabac était pire que les odeurs suaves de l’alcool. Et ça restait sur les fringues en plus. L’horreur pour Sheru. Se focalisant sur les mots de Bloom, l'indien fut surpris de la voir si... mal à l'aise ? Oui, c'était l'impression qu'elle lui donnait. Elle avait cette façon de laisser ses yeux trainer de droite à gauche qui n'était pas habituelle.
Il abandonna un léger rire avant de plisser du nez, l'odeur devenant plus qu'incommodante. Se relevant de son siège, faisant signe à Bloom d'attendre une seconde, il croisa le regard de l'homme derrière eux et lui intima d'aller plus loin.
Se rasseyant, Sheru avait ce ton et cette lumière qui laissaient peu de chances pour répliquer. Et dans le pire des cas, l'homme se lèverait pour venir les ennuyer et l'indien n'aurait qu'à faire venir la sécurité.
Ils ne se connaissaient pas vraiment mais l’inquiétude qu'il lisait à travers les gestes et les mots de l'adolescente le rendait incapable de ne pas l'écouter. C'était comme une alarme qui sonnait si fort qu'elle continuerait de bourdonner en lui, après l'avoir quitté.
@ Invité
Ils étaient dans de beaux draps, tout les deux, à ne pas trop comment prendre ces retrouvailles. Finalement, elle aurait peut-être dû faire comme si elle ne l’avait pas vu, ça aurait réglé bien des soucis, même si ce n’est vraiment pas son genre. Et puis, elle avait de bons souvenirs de Sheru, en dehors des affaires qu’il avait avec son père. A l’époque, elle n’était qu’une gamine et pourtant, elle aimait déjà le côté exotique de l’indien. Il avait toujours eu ce petit quelque chose.
Elle l’observe se lever, s’adresser à l’homme à la cigarette et elle lui en est reconnaissante, même si elle ne le dit pas ouvertement. Avait-il remarqué que ça la dérangeait ou est-ce lui-même qui n’était pas à l’aise avec ce fumeur ? Bonne question auquel elle n’aura pas de réponse. Elle le remercie d’un sourire quand il s’asseoit en face d’elle, même si elle est toujours mal à l’aise, surtout avec la question qui s’en suit. Elle en a à la fois trop dit et pas assez mais en même temps… C’est peut-être la seule manière de savoir.
« Excuse-moi, j’aurais même pas dû dire ça. »
Elle baisse la tête n’osant même plus affronter le regard de Sheru. Elle devrait s’en aller. Elle doit protéger sa famille. C’est le plus important. Un énorme dilemme continue de grandir en elle et la jeune femme ne se lève pas. Elle en est incapable. Elle reste figée sur son siège, ne pouvant se résoudre à faire autrement.
« J’ai pas de soucis. J’ai une vie d’étudiante riche lambda… Enfin, tu vois le genre. »
Lache-t-elle tout à coup. Elle profite. Elle sort. Elle voit ses amis. Elle boit un peu, fume quelques joints de temps en temps. Elle reste une fille relativement sage quand même, ne dépassant jamais trop les bornes.
« Mais je… Je me pose des questions sur mon père et ses activités. Il est tellement cachottier… J’en viens à imaginer le pire… Et comme personne ne me dit rien. »
Sheru lui expliquerait-il des choses lui ? Dévoilerait-il les secrets du paternel, si tant est qu’il en connaisse.
« D’où le fait que je ne sais pas à qui faire confiance… Mais c'est sans doute rien, je dois me faire des films. »
Il ne faudrait pas non plus qu'elle éveille des soupçons sur son père si Sheru n'est au courant de rien.
@ Invité
Il y a quelque chose dans le comportement de Bloom qui inquiète l’indien. Elle a l’air changeante, comme une bourrasque qui vous fouette le visage avant de disparaitre rapidement. Ce n’est pas anormal, Bloom est jeune, Sheru a connu bien des amis qui avaient ce même comportement avant mais… mais là, il y a quelque chose qui ne lui convient pas. Plus que changeante, elle a l’air sur la défensive, préférant se taire plutôt que d’expliquer ce qui la rend ainsi. Oui, comme une bourrasque, qui refroidit la peau avant de disparaitre pour laisser le soleil réchauffer la place.
L’écoutant attentivement, Sheru reste silencieux quand elle lui parle de sa vie d’étudiante. Si ça la rend heureuse, c’est le principal mais malgré tout, il y a toujours ce petit je-ne-sais-quoi qui attire la curiosité et surtout l’empathie du jeune homme. Tout devient un peu plus net quand la jeune femme commence à évoquer son père. C’est la deuxième fois en dix minutes de conversation. C’est sur cet élément que Sheru doit se renseigner, pas sur un autre. Le père de Bloom, l’indien a longtemps bossé pour lui en complément de son travail en crypto-monnaie. Lui, pas Andrew ni les autres. Lui seul. Monsieur Walton les avait pourtant tous rencontrés, les 4 mousquetaires du trading comme on les appelait à l’époque sur Londres. Les 4 inséparables, qui battaient des records et arrivaient à gravir les échelons plus vite que n’importe quel autre trader. Mais c’est Sheru Kapoor que Monsieur Walton avait engagé. Visiblement, le silence et surtout la présentation implacable du jeune homme avait su avoir sa préférence. Pour lui, Sheru déplaçait des sommes astronomiques, parfois même les mettait en bourse pour pouvoir acquérir quelques suppléments. Ça avait duré des mois, avait rendu un plus riche l’indien. Ce que Bloom ne savait pas, c’était que le contrat entre son père et lui avait été arrêté bien avait la disparition de Sheru, sur la demande du trader lui-même.
Les yeux papillonnèrent sur le côté, ne souhaitant pas se poser sur le visage gracile de l’étudiante. Elle avait l’air réellement inquiète et si Sheru savait que le père de Bloom était dans des affaires sales, il ne savait pas jusqu’où ça allait. Il n’avait pas voulu aller plus loin dans son enquête à l’époque, au risque de se griller totalement dans le milieu. Il aurait du au final, 6mois plus tard, il se barrait à l’autre bout de la planète. Au moins, il aurait eu quelques informations pour Bloom.
Sheru ne mentait pas, Bloom pouvait lui parler. Il avait toujours été ainsi, à l’écoute, sans soucis pour garder les secrets ou les pires bêtises. Se penchant un peu sur la table, les mains posées sur le verre poli.
Qu’elle le croit ou non, Sheru savait qu’il pouvait lui venir en aide. Même si cette vie n'était plus la sienne, qu'il ne voulait plus en entendre parler, il avait encore de nombreux contacts. Et si ça pouvait permettre à Bloom d'être moins sur la défensive, ça serait une bonne action de sa part. Ça valait le coup.
@ Invité
Sa bouche avait été trop loin, beaucoup trop loin. Et si son père était capable du pire, comme elle le pense, et qu'il s'en prenait à Sheru ? Après tout, ça reste une possibilité et cet homme n'a rien fait pour mériter d'avoir des ennuis. S'il lui ment en disant lui faire confiance – parce que oui quelqu'un a qui on ne peut pas accorder sa confiance dira toujours qu'on le peut, non ? - c'est elle qui va avoir des problèmes à avoir trop fouiné, et s'il lui dit la vérité, c'est lui qui risque d'être mêlé dans de beaux draps. Elle ne peut pas avoir ça sur la conscience. Soudain, suivant son intuition, elle se lève brusquement. « Non, tu peux pas faire ça. » Elle ne peut pas s'étendre davantage, toujours triturée par ce dilemme. Bloom n'a jamais été douée pour analyser les gens, pour savoir qui ils sont réellement. Ça aurait pourtant été un don très précieux dans ce milieu de faux semblants dans lequel elle évolue. « Si tu as tourné la page, tu devrais pouvoir continuer ta vie ainsi ! » Oui, il a le droit au bonheur et à tout le reste, enfin si c'est ce qu'il fait... Un dernier sourire, plus pour la forme et elle s'enfuit, sans lui laisser la chance de la rattraper. Elle se précipite au vestiaire où elle récupère ses affaires, ne dit même pas au revoir aux amis avec qui elle est venue, et sort du club, rentrant directement chez elle.
@ Invité
Surpris, c'était le mot qui décrirait le mieux Sheru quand Bloom se leva et précipitamment, quitta la table. Pendant une seconde, il se demanda si son ton avait été le bon, s'il n'avait pas dit quelque chose de mauvais ou pire, s'il lui avait donné cette impression de vouloir fouiner dans sa vie. Pourtant, les mots de la jeune femme trahissaient une véritable peur, ancrée au plus profond de son esprit. Elle ne voulait pas le mettre en danger, ça se sentait. Elle voulait le laisser hors de tout ça, qu'il soit libre de pensées et non totalement focalisés sur l'histoire du père Walton. Mais en lui donnant ces quelques informations, Bloom avait justement fait le contraire. Sheru était de ces âmes qui ne pouvaient pas laisser les autres dans la douleur ou la crainte. Il l'avait fait pendant longtemps, du moins, avait essayé pour rentrer dans le carcan qu'on lui avait cousu à Londres. Mais maintenant qu'il n'avait plus aucune obligation, il n'allait pas rester là, à accepter les dires de Bloom. Non, il l'aiderait, qu'importe ses conseils, qu'importe sa crainte. Elle était une enfant malgré ses 21ans, une jeune fille qui n'avait pas à porter sur ses épaules une telle peur. Si son père était dans des affaires sordides, Sheru pouvait l'aider, il avait assez de contacts de son ancienne vie pour dénicher quelques informations. Et puis, s'il allait trop loin, s'il se mettait en danger, ça ne serait pas important. Ce qui l'était en revanche, c'était que la jeune Bloom ne soit pas paniquée à la moindre évocation d'un père qui bousillait son avenir et ses croyances.
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