i'm ready to dig into all of it, abandonnement issues, dissociative episodes, my dad...1. Antek n'a pas de talent particulier. il n'a pas de don pour le dessin, n'a pas une bonne oreille, ne maîtrisait aucune matière plus qu'une autre à l'école. Il était moyen dans tout. par contre, il sait réfléchir et se poser, c'est d'ailleurs ce qui l'a mené à trouver sa vocation. répondre à cet appel ne lui a pas fait peur et les doutes l'aident constamment à grandir.
2. Il a été vicaire, une année en Pologne, dans une paroisse de village. et un jour, il a fini envoyé à l'autre bout du monde, à New-York. Il ne savait pas trop si c'était une réprimande, suite à certaines dissidences et désobéissances dont il avait fait preuve, mais, dans tous les cas, il prit cela comme un cadeau. De toute façon, il était voué à faire son ministère là où l'on aurait besoin de lui. Reverentiam et obedentiam.
3. Antek est de tous les combats, sur tous les fronts, que ce soit pour aider une famille démunie dans des tracas quotidiens, ou dans ses tâches à l'église. Il est très investi et très travailleur. ses journées sont longues et son agenda bien rempli, il ne laisse personne de côté. Il n'hésite pas à se surpasser lorsqu'il le faut. Il a une fâcheuse tendance à tomber dans l'activisme...et doit souvent se resaisir.
4. L'abbé Blaszczyk adore les beignets au chocolat. Cependant, les beignets sont secs et Antek est maladroit. Combien de fois a-t-il failli avaler de travers? Sa maladresse est légendaire dans tous le diocèse, et ceux qui le connaissent préparent parfois déjà des pansements avant son arrivée. Cependant, il a beaucoup de chance et n'a jamais eu aucun accident grave, juste des éraflures ou une bonne frayeur. il s'en amuse même beaucoup! 
5. Notre trentenaire apprécie grandement de se balader en pleine nature, de respirer un air sain à plein poumons et d'observer des paysages magnifiques. le monde est si beau! C'est ce qui lui a le plus manqué, lorsqu'il est arrivé en ville, après ses années dans la campagne polonaise. 
6. Lorsqu'il était enfant, il mettait tout ce qu'il trouvait dans sa bouche... du chewing-gum trouvé par terre, à la craie déposée devant le tableau. Un véritable cauchemar pour tous ceux qui avaient la tâche complexe de le surveiller! Au-delà de cela, il était pourtant si sage! 
7. Lire est pour lui une des plus grandes richesses. Les livres sont un élément très important de sa vie. D'ailleurs, il considère que l'on devrait lire des livres aux enfants dès leur naissance.
8. Il est très à l'aise avec les jeunes et les enfants. d'ailleurs, il a monté une équipe de baseball, et mis en place une aide aux devoirs, pour ceux qui n'ont pas de bonnes conditions pour travailler, où dont les parents n'ont pas les moyens de leur payer des cours particuliers. Antek n'a nullement peur du changement. au contraire, il pense qu'il faut bouger et qu'il est nécessaire de donner à disposition tous les éléments dont ils ont besoin. Il s'attaque même à la drogue et aux armes, avec des événements de préventions, et des cercles de paroles et de prières pour ceux qui, malheureusement, y sont tombés. 
9. Antek n'a pas d'allergies particulières, mais il est très sensible aux changements de température. Notre trentenaire peut donc prendre froid aisément s'il s'amuse à passer d'une pièce fraîche à un air chaud et vice-versa. et de fait, c'est plutôt pas mal, les cols romains, pour se couvrir la gorge! 
10. C'est un petit dormeur. il ne dort pas plus de cinq heures par nuit, mais cela lui suffit amplement.
11. Quand il est seul, il chante à tue-tête, et pas très juste, mais on le lui pardonne! 
12. Trier est une de ses passions. faire des post-it, organiser, mettre en ordre, classer. Le rêve. 
13. Il aime se déplacer à rollers en ville. c'est plus rapide et vraiment pratique. parfois, il roule dans l'église car le sol y est poli... petit sacripant. mais chut, ça, c'est un secret! 
14. Il ne se prend jamais au sérieux, et même si c'est quelqu'un de sage et responsable, il s'adonne parfois à faire quelques blagues. mais elles ne sont jamais de mauvais goût... bon d'accord, juste un peu lourdes de temps en temps. 
15. On ne lui connaît aucune histoire amoureuse, ou peut-être une, en maternelle, avec la fille de la voisine. Il est entré au séminaire alors qu'il n'avait que 18 ans. Beaucoup ont jugé que c'était trop tôt, qu'il était bien trop jeune, mais il s'en est très bien tiré. Il sait ce pour quoi il a été appelé. 
16. D'un naturel curieux, il s'est toujours intéressé à tout, même s'il n'avait pas les capacités de tout comprendre. Lorsqu'il était enfant, c'était plutôt pour tenter de se faire des amis, et plus il grandissait, plus il a développé le goût d'apprendre pour sa propre culture personnel.
17. Il ne boit pas, ne fume pas. Sa mère étant d'origine lettone, il parle letton, plus ou moins convenablement. Il parle évidemment polonais.

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Une jeune femme pose son regard sur l'enfant qu'elle tient dans ses bras, avec mépris. Ce nourrisson, elle le hait, de toute ses forces, et en même temps, à le voir si faible, elle l'aime, elle souhaite le protéger du malheur de ce monde. Il lui rappelle sa honte, son angoisse, la terreur et la violence qu'elle a subie. Car cet enfant, il n'était pas désiré. L'acte engagé pour le procréer n'était pas non plus consenti. La jeune maman tient dans ses bras le fruit des pulsions et de toute la violence d'un homme qui, ivre, n'a nullement su se contrôler, et qu'elle n'a pas su repousser. En observant le poupon, elle revoit la scène dans son esprit: cette odeur fétide d'alcool et de transpiration, ce corps qui la maintient, au-delà de sa volonté...
Un mal-être la saisit, alors qu'elle hésite un instant à reposer l'enfant dans son berceau, à le laisser là et s'enfuir, loin de ce souvenir intense et destructif.
Mais, malgré tout, elle tient également dans ses bras son avenir, une vie de famille qu'elle ne pensait pas trouver, du haut de ses dix-sept ans. Une vie qui ne sera pas simple, mais qu'elle se trouve contrainte de mener. Et cette vie porte un prénom: Antek, son petit ange.

***
Un an plus tard, elle se marie, oubliant ce terrible événement, prête à fonder une famille. Blaszczyk, voici le nom que cède son mari à son enfant, qu'il décide d'adopter. Les années de petite enfance sont candides... Malheureusement, ce mariage se termine, 4 ans plus tard, alors que le petit Antek n'a que 5 ans. L'époux est violent, les coups pleuvent, brutaux, douloureux. Le bambin finit à l'hôpital à plusieurs reprises.  Le père finit par quitter le domicile familial. La mère reste seule, tombe peu à peu dans le terrible cycle de la dépression et pis, celui de l'alcool.

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La jeune femme est allongée sur le canapé, complètement ivre. A côté, à même le sol froid, Antek joue avec une peluche, son unique peluche. Il n'a pas mangé depuis la veille, mais sa mère n'est pas en état de le nourrir.
La grand-mère de l'enfant entre dans la pièce, jette un regard désapprobateur en direction de sa belle-fille, endormie, une bouteille de vodka complètement vide à la main, et vient prendre Antek dans ses bras. C'est elle qui s'en occupe, sans relâche. Ce gosse est comme un orphelin. Son père était un salaud, son beau-père peut-être pire et sa mère est emportée par l'alcool. Elle ne rentre pratiquement jamais à la maison, part trouver l'aventure dans une nouvelle boisson, à travers les routes polonaises. Et son fils, qui grandit, atteignant peu à peu l'âge de comprendre, la regarde partir à chaque fois, en pleurs, derrière la fenêtre, se demandant quand est-ce qu'elle reviendra. Il veut courir derrière elle, lui sauter dans les bras et lui demander sa date de retour. Mais il ne le fait pas. Il a trop peur. Peur qu'elle lui donne une date, qu'il attende, et que le jour J, maman ne vienne pas.

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Antek a huit ans. Les services sociaux ont tranché: cette mère est indigne, elle ne l'élèvera pas. Sa grand-mère en devient la tutrice légale. C'est elle qui l'emmène à l'église, qui l'aide à faire ses devoirs, qui l'élève dans ses valeurs morales. Il apprend beaucoup, il grandit, se développe. Curieux et touche à tout,  les idées germent, et avec elles, les plus grandes bêtises. C'est un bon garçon, studieux, discret, ouvert à son prochain.
Sa mère s'en est allée, pour de bon cette fois. Elle ne revient plus. Enfin, si: lorsqu'elle a besoin d'argent. Mais elle obtient rarement ce qu'elle vient quémander: la famille est pauvre, le frigidaire est faiblement rempli. Heureusement, le potager et les volailles permettent de subvenir aux besoins en cas de crise.

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L'adolescent, âgé de quinze ans, tient la tête bien basse à l'enterrement de sa génitrice. Le silence est présent alors que le prêtre termine son office. Il n'y a pas grand monde; juste lui et sa grand-mère. Il fait moche, c'est l'hiver. Antek ne le montre pas, il reste stoïque, le visage fermé, mais il souffre. Elle avait beau être absente, c'était sa mère. Il l'aimait. Vraiment.

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Il y a ces vacances, de temps en temps, depuis qu'il a huit ans, en Lettonie. Il y va voir ses cousins et ses cousines. Eux non plus n'ont pas la vie facile. C'est sans doute pour cela qu'ils s'entendent si bien... Jamais il ne perd contact, surtout avec Zoe, sa cousine préféré, se lançant dans une longue discussion epistolaire.

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Il comprend vite qu'il a la vocation. Cela vient peu à peu, mais avec certitude. Il n'a pas trop de craintes, et lorsqu'il parle à sa grand-mère de sa possible entrée au séminaire, celle-ci est fière et le soutient totalement. Pourtant, il est si jeune, il n'a que dix-sept ans lorsqu'il prend cette décision, et seulement 18 ans à son entrée en études.
Il a donc 24 ans lorsqu'il est ordonné prêtre. Il commence son ministère dans un village voisin de son village natal, ne perdant pas ses repères. Les débuts sont compliqués, très concentré sur les écrits, il en oublie la communication. Mais le temps passant, il parvient à se faire une place dans cette paroisse pauvre et perdue. Les idées germent, certaines sont mises en place, d'autres rapidement abandonnées. Ainsi né un journal paroissial, un club sportif pour les enfants des alentours, des aides en tous genre. La vie est belle, tout se passe pour le mieux. Il a su trouver sa voix.

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Antek a un peu plus de 25 ans lorsque la surprise lui tombe sur le nez: il est envoyé à la New-York. Il tente de dissuader son supérieur de cette décision, prise après une dispute, Antek ayant désobéï à son supérieur, mais rien y fait: pour continuer à suivre sa vocation, il doit quitter sa grand-mère, et partir dans une ville à l'autre bout du monde. Il avait entendu parler de personnes envoyées ailleurs en Europe, mais de là à se rendre aux Etats-Unis? C'est étonnant, mais il ne peut qu'obéir. Il n'a que quelques semaines pour améliorer son anglais, et le voilà qui se retrouve dans cet avion. Son départ a été un déchirement, autant pour sa grand-mère, que pour ses paroissiens. Et pour lui.

***

Antek commence à prendre ses marques. Son accent polonais est très fort, ses homélies encore remplies d'erreurs de langage, mais il n'est pas seul, et commence à bien se débrouiller. Il y met en place ses idées, et ne recule devant rien, mais reste cependant très discret...
Les années passent. Le temps fait son ouvrage. Il a trouvé sa place parmi ses ouailles dans ce quartier pauvre de New-York. Il vit sereinement, malgré les menaces qui pèsent parfois sur lui. De tous les combats, il se fait effectivement quelques ennemis, les plus dangereux tenant du trafic de drogue ou d'armes. Mais aussi un bon nombre de maris brutaux, dont il a aidé les épouses à quitter le nid, les plaçant en foyer, là où plus personne ne les atteindraient... Jusque-là, la chance est de son côté, et rien de malencontreux ne lui arrive. Peut-être qu'après tout, ils n'osent pas toucher à un homme de Foi?
Dans tous les cas, rien ne lui manque... C'est une joie que d'être prêtre!