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Mar 19 Nov - 11:22
Ne pas juger un livre à sa couverture. Voilà ce que Natalia enseignait parfois à ses élèves afin de leur faire comprendre qu'il ne fallait pas juger sans connaître ou comprendre. Une leçon qu'elle même semblait avoir oubliée puisqu'elle n'avait pas hésité à critiquer un homme qu'elle n'avait pas pris le temps de connaître. Les rumeurs avaient parfois ce pouvoir sur les gens, et Natalia s'était laissée embarquer. Elle le regrettait aujourd'hui, alors qu'elle observait l'homme qui ramassait les feuilles dehors. Jonas Irvine ne ressemblait en rien au monstre et père indigne dont les gens parlaient. Il était gentil.
C'était sans doute par culpabilité que Natalia s'était décidée à sortir dans la cour du lycée pour s'approcher de Jonas « Monsieur Irvine. » fit-elle en élevant la voix légèrement afin qu'il puisse l'entendre malgré le vent. Elle n'avait pas osé l'appeler par son prénom non plus, ils n'étaient pas intimes. « Il fait trop froid et le vent commence à se lever. Venez à l'intérieur, je vous offre un café. »
Natalia lui fit signe afin qu'il la suive dans l'enceinte du lycée où elle venait d'allumer la cafetière afin de préparer le café dont il semblait avoir bien besoin. Peut-être préférait-il le thé. Merde.

Le café enfin prêt, Natalia put servir une tasse à Jonas et l'invita à s'asseoir autour de la table. « Vous aviez l'air frigorifié. Vous allez bien? » fit-elle alors qu'elle jouait avec son collier, un tic qu'elle avait lorsqu'elle se sentait nerveuse. Avait-il encore des soucis à cause de sa fille? Elle n'osait lui demander. « Comment se passent les choses? » lança-t-elle malgré tout. Son histoire était touchante lorsqu'on prenait le temps de connaître sa version de l'histoire. Elle voulait l'aider, elle ne savait pas comment elle pouvait lui être utile mais si un jour il avait besoin de quelque chose, elle l'aiderait.

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Mar 19 Nov - 15:05


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feat @natalia herrera

Aujourd’hui aurait pu être un jour comme un autre. Jonas avait terminé son service à la ville et il avait proposé de faire quelques heures supplémentaires au lycée : la semaine avait été venteuse, et les feuilles ramassées deux semaines auparavant recouvraient déjà toute la cour. Il n’y avait bien que Jonas pour proposer de faire ça, malgré le froid et le temps calamiteux. Ça l’occupait, lui faisait un peu de sous en plus et il aimait bien être au lycée. Et ça lui permettait d’occuper ses pensées pour ne pas penser à Anya. La gamine lui manquait terriblement. Les matins sans elle étaient sans charme, sa petite voix d’oisillon perdu qui appelait ses doudous quand il avait disparu sous son lit aussi. Tout en elle lui manquait. Mais ça faisait 6mois maintenant, Jonas devait se faire à l’idée que son enfant ne rentrerait pas de si tôt chez eux. C'était ainsi que ça devait se passer.

Un peu perdu dans ses pensées, le large balais à griffes en main, il entendit un brouhaha lointain, dissimulé par le bruit des bourrasques. À la porte, une des professeurs du lycée avait l’air de l’appeler, lui intimant d’un geste de rentrer. Sur le coup, Jonas ne comprit pas mais se voyait mal refuser une telle demande. Peut-être avait-il fait quelque chose de mal ou alors… On ne voulait plus du tout de lui dans l’enceinte de l’école. Il avait eu quelques soucis avec certains professeurs et parents durant l'année. La majorité avait pris connaissance de l’affaire de kidnapping datant d’il y a un an et depuis… Depuis beaucoup le comparait à un cinglé même s’il avait été innocenté. Tout ça à cause d’une personnalité différente ou d’une simplicité originale . Tout ça à cause de larmes qui n’avaient pas coulé sur ses joues quand il avait été interviewé suite à la disparition d’Anya.
Son balais en main - il ne pouvait le laisser dans la cour, c’était trop dangereux, il passa la porte avec un sourire pour la jeune femme. Il s’agissait de Mrs Herrera, professeur de littérature si sa mémoire ne lui faisait pas défaut. La suivant en silence, il remit les wagons en ligne dans son esprit quand elle évoqua le froid de dehors et mit en route la machine à café. Ce n’était donc pas pour le virer qu’elle l’avait invité à entrer.

- Oh, c'est gentil mais j-je... Je suis habitué, et mon manteau est conçu pour.

Il hésita quelques secondes avant de le retirer. Dessous, il portait un gros pull en laine écossais de couleur écrue, qui mettait en valeur ses prunelles bleutées. Prenant place à la petite table sur l’invitation de la jeune professeur, Jonas ne pu s’empêcher de lui sourire. Elle était si gentille, c’était étonnant. Pas que Mrs Herrerra était impolie en habitude, juste qu’elle avait tendance à l’ignorer ou éviter. Ça faisait du bien pour une fois de ne pas sentir les regards gênés sur lui.

- Oh bah vous savez, beaucoup de vent, beaucoup de feuilles dans la cour, beaucoup de travail. Mes collègues préfèrent finir plus tôt alors que je me suis proposé pour faire un peu plus d’heures ici. Ça me… me semblait important, pour éviter un accident et…

Il s’arrêta en route. La tasse de café brûlant entre ses larges paumes, il se rendit compte qu'il avait beaucoup parlé sans savoir s'il s'agissait du sujet que Mrs Herrera voulait partager. Les joues un peu rosies par la gêne et le froid, il baissa le menton, un léger rire étouffé par une gorgée de café.

- Vous ne vouliez pas parler des feuilles mortes, n’est ce pas ?

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Mar 19 Nov - 21:17
Elle avait toujours des réflexes de maman parfois, toujours à rappeler aux autres de bien se couvrir sinon ils allaient tomber malade. Parfois elle ne s'en rendait même pas compte. Elle revoyait sa fille lever les yeux au ciel lorsque Natalia lui rappeler de bien fermer son manteau ou de mettre son écharpe. Cette période de l'année avait tendance à la rendre plus nostalgique que d'habitude avec tous ces préparatifs pour les fêtes de fin d'années. « Ce n'est pas une raison, » fit-elle alors que Jonas lui expliquait que son manteau le protégeait « Il fait froid et avec ce vent vous n'en aurez jamais terminé. Si jamais vous tombiez malade je me sentirais coupable » Elle avait lancé ça comme si de rien n'était, comme si elle voulait simplement s'éviter la culpabilité de le savoir malade, à croire qu'avouer qu'elle avait de la compassion pour lui était trop difficile.

Natalia ajouta un peu de lait à son café, levant les yeux lorsqu'il se mit à parler du ramassage des feuilles. Avait-il sérieusement pensé que c'était ce qu'il lui avait demandé ou était-il en train de lui faire comprendre qu'il ne voulait pas parler de lui ? Elle se mit à sourire quand même « Les feuilles mortes est peut-être un sujet intéressant mais j'ai peur qu'on ne finisse par tourner en rond. Je n'ai jamais ramassé de feuilles mortes donc... » fit-elle, amusée. « Non, je voulais savoir si tout allait bien pour vous... Je... » Natalia fronça les sourcils « Je suis désolée de la façon dont on vous a traité. Je n'ai pas été la plus chaleureuse et je le regrette. » Elle évita de croiser son regard et fixa avec attention son café. Personne ne lui demandait comment il allait, personne ou presque ne lui parlait et pourtant tout le monde avait une opinion sur lui et Natalia ne trouvait pas ça très juste. « On tente d'enseigner à nos élèves à respecter les autres mais au final, nous les adultes nous pouvons faire bien pire »

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Mer 20 Nov - 18:01


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Alors Natalia Herrera ne devait pas vivre dans une maison avec un jardin si elle n'avait jamais ramassé de feuilles mortes. Peut-être un appartement ? Ou alors elle était le genre de personnes à aimer jouer avec les feuilles d'automne au sol ! Ça existait encore, il arrivait parfois à Jonas de le faire en pleine rue même s'il se disait dans un même temps que quelqu'un se casserait la figure en glissant dessus. Mais visiblement, le sujet que la professeur voulait évoquer était tout autre. Elle gardait les yeux baissés, concentrée sur sa tasse de café dont elle tournait le breuvage mécaniquement. À cette vitesse, le lait devait surement être déjà mélangé avec le café mais Jonas n'eut pas le courage de la couper.  Ne la quittant pas des yeux, il eut un faible sourire en entendant ses derniers mots. Elle était l'une des seules professeurs de ce lycée a lui en parler, c'était agréable de voir que les avis allaient changer. Pour le moment, seul le bibliothécaire, Lenny Cooper, lui avait adressé la parole. Et ça faisait près d'un an que l'affaire s'était déroulée. Et même si Jonas n'était pas quelqu'un de bavard, il appréciait discuter avec des personnes qui ne le jugeaient pas vis à vis de son métier ou de ce qu'il montrait de lui. Un an de silence, un an de regards en coin, d'avis biaisés, c'était long même pour quelqu'un de solitaire comme lui.

- Je n'en veux à personne si c'est ce qui vous inquiète. Vous sa-savez, l'être humain est connu pour juger constamment. C'est utile car c'est no-notre...Euhm...

Il chercha pendant une seconde son mot avant de se reprendre, tout sourire.

- Notre mécanisme de défense ! En se faisant une idée, on se protège un petit pe-peu. Parfois, l’idée est juste, parfois non. Mais c’est une protection comme une autre. Et je comprends que les gens aient eu be-besoin de se protéger de quelqu’un comme moi dans de telles circonstances.

Il garda les yeux hauts, les paupières légèrement plissées, ce qui formaient des petits rides d’expression autour. Jonas avait beau être perçu comme quelqu’un extérieur au monde, dans les nuages, il était pourtant très conscient de la société dans laquelle il était obligé d’évoluer. Si on disait aux membres d'un groupe que x était un meurtrier, 99% de ces personnes accepterait et se reculerait pour l'éviter. Même avec des preuves innocentant x, si on avait pensé ça de lui, c'est qu'il avait surement une part de vérité, non ?
Prenant une gorgée de café, Jonas essayait de faire relever les yeux à la jeune professeur en baissant un peu la tête. Anya faisait souvent ça avec lui, quand elle voulait lui adresser la parole sans le déranger dans ses miniatures de train.

- Vous pouvez relever les yeux Mrs Herrera. Vous savez, Anya va bien, c’est tout ce qu-qui compte pour moi. Vous n’avez pas à vous en vouloir, ça arrive de faire une erreur, ce n’est pas non plus ce que vous apprenez à vos élèves ? Que l’erreur est humaine ?

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Jeu 21 Nov - 14:06
Pourquoi se montrait-il aussi passif? Il avait l'air d'avoir accepté le fait que les gens racontaient les pires horreurs à son sujet et ne semblait pas décidé à se mettre en colère. C'était d'ailleurs précisément ce qu'on lui reprochait, ce manque de réaction. Natalia fronça les sourcils et leva les yeux vers Jonas, « Non, monsieur Irvine, dans ce cas précis c'est juste de la méchanceté. » Elle savait pertinemment que les gens n'avaient pas peur de lui, mais qu'ils étaient ravis d'imaginer que l'homme qui ramassait les feuilles était en réalité un dangereux psychopathe. Elle avait entendu des mères de familles se raconter des 'j'ai entendu dire...' qui commençait à devenir ridicule. Une avait même commencé à dire qu'il faisait parti d'une secte satanique, mais fort heureusement personne n'y avait cru. « Les gens semblent trouver cela amusant de se mettre à imaginer les pires choses sur leurs voisins, tout ça parce qu'un jour il ou elle ne s'est pas montré aimable. C'est être bête et méchant, tout simplement. Vous ne méritiez pas ça. » Natalia lui lança un sourire avant de prendre une gorgée de son café. Se trouver en face de lui après lui avoir fait des excuses la faisait se sentir plus légère, comme si un poids venait de lui être enlevé.

« Je suis ravie de savoir que votre fille va bien. Quel âge a-t-elle maintenant? » Elle avait entendu dire qu'il avait perdu la garde mais elle décida de ne pas se montrer trop indiscrète. « Je n'ai jamais pensé que vous étiez une mauvaise personne. En fait ce que je ressentais était plus personnel et je... Vous savez peut-être ce qui est arrivé à ma fille? » Natalia espérait vraiment qu'il ai entendu ce qui lui était arrivé car elle n'avait pas envie de revenir là-dessus et de voir ce regard de pitié qu'elle connaissait si bien et dont elle n'en pouvait plus.

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Dim 24 Nov - 0:09


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La méchanceté, Jonas connaissait. Il en avait bavé enfant, encore plus adolescent. Il se souvient encore d’un accident à son ancien lycée, accident qui l’avait profondément blessé. Jonas y était souvent absent, avait du prendre un travail à plein temp une partie de la semaine. Il avait 16ans, n’allait à l’école que deux jours sur cinq mais réussissait à garder le cap malgré tout. Car il aimait ça, le lycée. Apprendre, lire, découvrir, qu’importe ses notes et certaines remarques désobligeantes de ses professeurs, il continuerait à y aller jusqu’à ce qu’il soit renvoyé. Puis un matin, Jonas était arrivé au lycée, portant le même jean qu’en habitude. Un jean toujours propre mais qui était l’unique de l’adolescent. Sa mère, Martha, faisant bien attention à ce que son fils ait toujours des affaires propres et pas trop abimées. Jonas n’avait qu’un pantalon, deux t-shirt et un gros pull mais ça lui suffisait. Il n’était pas à la pointe de la mode, avait toujours les mêmes couleurs mais ça ne le dérangeait pas. Une bande d’adolescents en dernière année l’attendait à l’entrée ce matin-là. Il était 8h, Jonas avait cours à 8h10. Les quatre jeunes l’avaient aspergé de peinture à peine avait-il passé le portail. De l’acrylique blanche et jaune, de quoi faire un beau amalgame de couleurs poisseuses. Les fringues de Jonas étaient foutues. Se retrouvant nez à nez avec le proviseur par la suite, il avait été renvoyé chez lui pour changer de vêtements avant de revenir pour la suite de la journée. Sauf que Jonas n’en avait pas, un autre jean et un autre pull. Et même s’il aurait pu en trouver un pour 5$ au surplus, il avait bien compris du haut de ses 16ans, que la jungle du lycée l’avait rejeté. Que ça continuerait s’il revenait. Jonas Irvine n’avait plus jamais mis un pied dans une école en tant qu’élève après l’accident de la peinture acrylique. Alors oui, la méchanceté gratuite, il la connaissait. Et ici, ce n’était pas ça. c’était simplement une façon pour eux de s’occuper avec des commérages et de se sentir importants en ayant plus d’informations que le voisin.

Pourtant, il sentait qu’il était préférable de ne pas continuer sur le sujet. Le sourire de la professeur avait l’air si apaisé que Jonas ne se voyait pas être celui qui répliquerait. Il n’aimait pas ça, de toute façon, partir au débat sur un sujet qui ne mettrait jamais personne d’accord. Une gorgée de café plus tard, les yeux bleus ancrés dans ceux de Natalia, il resta quelques instants silencieux en comprenant vers quelle conversation ils se dirigeaient.

- Oui, je sais.

Il ne se voyait pas mentir, ni tenter des mots plus doux pour lui répondre. Il savait ce qui était arrivé à sa fille, la terrible perte qu'elle avait du subir. Jonas n'arrivait pas à imaginer ce que c'était. Même quand Anya avait été enlevé, il savait qu'elle lui reviendrait. Inconsciemment, il avait senti qu'elle était en vie et en bonne santé. Il était incapable de se mettre à la place de la professeur, qu'importe son empathie et sa compréhension des autres. Il ne pouvait pas car il n'avait jamais eu à ressentir une telle douleur.

- Je suis sincèrement dé-désolé si…. Ce qui s’est passé avec Anya a réveillé de mau-mauvais souvenirs pour vous.

Il lui adressa un sourire, sincère. Il n’y avait pas de pitié dans ses yeux, il n’en avait jamais Jonas.

- Je ne connais pas le prénom de votre fille, ça… Ça vous dérangerait de m'en parler ? Je peu-peux comprendre que oui bien sûr...

Mais si ça pouvait lui faire du bien, à Natalia et permettre à Jonas de mieux les connaitre toutes les deux, l’homme se ferait un plaisir de l'écouter.

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Dim 24 Nov - 17:12
Parler de sa fille était encore extrêmement douloureux, même quatre ans après. Personne ne lui avait dit d'arrêter d'être triste, mais Natalia s'était imaginé que les gens étaient lassés de la voir dans cet état alors elle avait décidé de faire comme si tout allait mieux maintenant. Dès qu'elle sortait de chez elle, elle abordait un léger sourire pour montrer qu'elle commençait timidement à reprendre goût à la vie. Si elle souriait un peu trop ou si elle se mettait à rire un peu trop fort alors peut-être qu'ils penseraient qu'elle avait rapidement oublié sa fille. Alors, oui, la Natalia de tous les jours n'était qu'une façade, un rôle de composition.
Mais même si elle aimait penser qu'elle était toujours aussi misérable, il y avait tout de même des moments où elle ne faisait pas semblant et où elle se sentait réellement bien. Ce moment avec Jonas Irvine en faisait partie. Ses excuses étaient sincères et elle espérait vraiment être pardonnée. Et puis peut-être que Natalia avait tout simplement envie de trouver quelqu'un qui pourrait comprendre.

« C'est juste que... J'ai été jalouse. » Natalia secoua la tête, gênée de ce qu'elle allait dire « Vous aviez récupéré votre fille. Moi non. Et je me suis dit, 'pourquoi est-ce qu'il à eu le droit de garder sa fille et pas moi?'. C'est stupide et injuste et je ne le pensais pas vraiment. » Mais elle avait bien pensé qu'il ne méritait peut-être pas de revoir sa fille en montrant si peu d'émotions après son kidnapping. Elle a aussitôt regretté d'avoir eu des pensées aussi horribles bien évidemment. « On peut penser qu'au bout de quatre ans, il serait temps de passer à autre chose » fit-elle en se mettant à rire nerveusement, en étant au bord des larmes.

Natalia eu néanmoins un léger sourire lorsque Jonas lui posa une question sur sa fille. « Eve. Elle s'appelait Eve. Elle était intelligente et drôle mais elle pouvait être tellement insupportable. Elle ne rangeait absolument rien, à croire qu'elle ne connaissait pas l'existence des poubelles» Cette fois elle se mit à rire franchement, se rappeler de sa fille de cette manière n'était pas désagréable.

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Lun 25 Nov - 18:13


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Il n’arrivait pas à la lâcher des yeux. Ce qu’elle disait, la façon dont elle lui expliquait la raison de sa légère colère, ça avait l’air de la rendre si triste que Jonas avait du mal à ne pas être en empathie avec elle. Il n’avait peut-être pas vécu ce qu’elle avait vécu mais… Il restait hyper sensible. Et voir ses prunelles se charger de larmes, sentir que dans ses mots, il y avait bien plus qu’une unique signification, ça le touchait plus que ça ne devrait. Mais à la différence de Mrs Herrera, Jonas n’avait pas le droit de montrer sa tristesse. C’était elle qui était dans la douleur, pas lui. Lui n’avait pas le droit de se mettre au centre de la conversation qu’importe qu’elle l’intégrait dans son explication. Ce n’était pas sa place. Il n’avait le droit que d’écouter et d’acquiescer sans jamais la juger.
Le reste des mots fut plus léger et Jonas se surprit même à rire avec elle sur les souvenirs de la petite Eve. Elle se serait bien entendu avec Anya !

- Ce n’est pas stupide Mrs Herrera, c’est… Normal de pen-penser à ça. J’ai… hum, attendez.

Sortant de sa poche un petit paquet de mouchoir, il lui en tendit un pour ses yeux.

- Avec moi, vous pouvez dire ce que vous ressentez, je n’aurais ja-jamais de jugement envers vous. Ce n’est pas que je ne veux pas, juste que… J’en suis incapable. C’est comme ça !

Il eut un léger mouvement de bras, relevant les mains comme un acteur interprétait un "tant pis" pour une scène de film ! Oui, Jonas était comme ça, incapable de jalouser, d’être en colère ou de haïr quelqu’un. C’était ancré en lui et alors que certains y voyaient un signe d’étrangeté, lui y voyait une véritable qualité. Il se sentait profondément humain, dans la plus pure définition de l'humanité. Pour ça qu'il ne changerait pour rien au monde, qu'importe les insultes et les moqueries qu'il reçu au cours de sa vie.

- Et où que soit Eve, je suis certain qu’elle fait tourner en bou-bourique quelqu’un avec ses affaires ! Anya a tendance à… Enfin avait tendance à cacher des gâteaux un peu par-partout pour en manger la nuit quand elle se levait.

Il eut un haussement de sourcil amusé en y repensant. Une petite souris avait adoré les biscuits d’Anya une nuit et la gamine avait fait toute la maison pour la retrouver. Finalement, ils l’avaient relâché après une traque infernale, Anya refusant de lui faire du mal. Après ça, elle laissait encore plus de biscuits, pour elle et pour Dolly la Souris.

- Et vous savez… Quatre ans, ce n’est rien. Vous avez plus de 90ans à vivre, quatre années, c’est…un vingt deuxième de votre existence Mrs Herrera. Un simple croc de biscuit.

Il avait les yeux qui pétillaient, d'un bleu si clair qu'une simple oeillade suffisait à ce que son interlocuteur sache qu'il ne mentait jamais.

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Jeu 28 Nov - 16:37
Natalia accepta volontiers le mouchoir que Jonas était en train de lui proposer. Elle n'avait pas fondu en larmes, c'était déjà ça. Elle détestait pleurer en public - mais qui aimait ça ? - et trouvait toujours le moyen de se contrôler mais aujourd'hui s'était avéré être une journée où elle s'était enfin confiée à quelqu'un qui n'était pas sa psychiatre. Elle ne savait pas si c'était une bonne chose ou pas. « Non, ce n'est pas normal, Jonas. Vous permettez que vous appelle par votre prénom? » Ils étaient arrivés à un stade où ils pouvaient s'appeler par leur prénom, après tout. Natalia effaça les quelques larmes qui avaient coulées sur son visage, avant de regarder Jonas « Vous voulez dire que vous ne montrez pas vos émotions? Vous gardez tout ça pour vous? Ce soit être douloureux... »
Il était désormais clair que tout le monde s'était bel et bien trompé sur ce pauvre homme, il était loin d'être un monstre.

« Il semblerait qu'Anya soit déjà très futée, et il est fort probable qu'elle vous fasse tourner en bourrique lorsqu'elle sera plus grande » fit-elle, amusée. Elle avait volontairement oublié la partie où il parlait de l'endroit où Eve pouvait se trouver. La vie après la mort, elle n'y avait jamais crû mais lorsque sa petite fille était partie, Natalia n'avait pas arrêté de se sentir mal à se demander si Eve était quelque part ou si elle avait simplement cessé d'exister. Au fond, elle espérait qu'il y avait quelque chose après la mort.

« Merci, Jonas. Vous devriez songer à vous tourner vers un autre métier, vous avez un certain don pour parler aux gens. Vous aimez lire? Ou peut-être que vous écrivez lors de votre temps libre? Je pense qu'il y a peut-être quelque chose à creuser. »

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Jeu 5 Déc - 16:46


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Acquisçant du menton quand Mrs Herrera lui proposa de s’appeler par leur prénom, malgré tout, Jonas savait au fond de lui qu’il aurait du mal à l’appeler Natalia. Pas que ça le dérangeait, mais dans l’enceinte de l’école, elle était pour lui, une figure d’autorité. Une professeure de littérature, qu’on devait respecter. C’était ainsi que Jonas les percevait tous au final, comme des hommes et des femmes intéressants, mystérieux, qui avaient une vie complexe entre la correction des copies et l’apprentissage à des jeunes générations. L'éboueur aimait être présent quand les adolescents étaient dans leurs salles de cours, passait parfois devant les portes pour visualiser leur intérêt en écoutant leur professeur. Lui qui avait quitté très tôt le système scolaire, être témoin de l’apprentissage était galvanisant. Ça lui donnait envie de rentrer chez lui, de prendre les livres d'école qu’il avait en stock et de progresser là où il avait perdu pied à 16ans.

- Oh Anya est beau-beaucoup trop futée pour son âge même !

Il releva un sourcil, se remémorant certains épisodes de son enfance qui avait failli rendre fou le père qu'il était. Heureusement,  Jonas appréciait son côté ingénieuse et parfois hyper active. Il savait aussi qu’elle n’était pas vraiment responsable ou turbulente comme certains le disaient. Juste que le cerveau d'Anya allait trop vite comme lui avait expliqué son psychologue. Lui offrir cette chance de voir quelqu’un d’externe à ses parents avait surement été la meilleure idée que Jonas avait eu ces dernières années.

Les yeux ancrés dans ceux noisettes de la professeure, Jonas eut un petit sourire en l’entendant lui parler de son métier. Ça le touchait beaucoup, qu’on s’intéresse à lui ainsi. Ils étaient rares, les gens qui s’arrêtaient pour lui parler ou même pour prendre de ses nouvelles. Pas que ça le dérangeait, Jonas n’en avait que faire de l’image qu’il donnait aux autres mais parfois, sentir un peu d’intérêt chez l’Autre faisait du bien à l’estime personnelle.

- C’est très-très gentil, je…

Se grattant la barbe, TIC qu’il avait selon ses collègues quand il était gêné, il prit quelques instants pour structurer sa pensée. Histoire de ne pas passer pour un imbécile de première, ce que beaucoup s’imaginait de lui quand il prenait la parole trop rapidement. Ça lui permettait aussi de moins bafouiller, quand il réfléchissait.

- Je lis énormément et j’écris aussi mais… Juste des petites histoires p-pour Anya ou pour moi. Et à vrai dire, j’aime mon métier. Ça peut pa-paraitre étrange mais savoir que les rues sont propres, bien rangées, que… Que personne ne trouvera sa pou-poubelle remplie au réveil, ça me plait. J’ai l’impression d’être vrai-vraiment utile pour la société.

Il reprit une gorgée de café avant de reprendre.

- Mais j’aimerai… Euhm… J’aimerai reprendre des cours. J’ai qui-quitté le lycée a 16ans, j’ai beaucoup de lacunes en orthographe ou… En vocabulaire. Et je bégaie aussi, ça n’aide pas.


Non, peut-être, mais son sourire lui, montrait bien qu'il n'avait aucune lacune en relationnel. Que lorsqu'il se sentait utile, qu'il avait l'impression d'aider, Jonas Irvine était aussi rayonnant qu'un soleil à son apogée.

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Lun 9 Déc - 20:33
Natalia eu à nouveau un petit rire, se remémorant plusieurs souvenirs où sa propre fille l'avait rendue folle. Qu'il était plaisant de se souvenir d'elle de cette manière. Avec le temps, Natalia avait tendance à se souvenir de sa fille comme un ange qui n'avait jamais rien fait de mal durant sa - trop courte - vie. Mais c'était faux. Eve pouvait être une petite peste qui savait quoi dire pour mettre sa mère en colère mais leurs disputes ne duraient jamais très longtemps et elles se retrouvaient souvent pour regarder des films sur le canapé. « Tout ce que je peux dire, c'est bon courage. Le plus dur reste à venir » fit-elle, amusée « Mais le plus merveilleux aussi. »

Natalia écouta attentivement ce que Jonas avait à dire. Et elle fût soudainement prise d'une envie de l'aider. Ce n'était pas par culpabilité, même si elle continuerait encore longtemps de s'être montrée aussi glaciale envers lui. Elle pensait réellement pouvoir aider Jonas à se sentir mieux dans sa peau. « Je peux vous donner des cours si vous voulez. » Natalia haussa les épaules, comme pour lui faire comprendre que cela ne le gênait absolument pas de proposer son aide « A vrai dire, je pense que ça pourrait me faire du bien... »
Elle fronça les sourcils « Je ne sors pas vraiment et je pense que ça n'aide pas à me faire me sentir mieux. On pourrait se retrouver dans l'endroit de votre choix et je pourrais évaluer votre niveau.  » Natalia lui lança un sourire « Je suis certaine que ce n'est pas aussi catastrophique que vous le pensez, Jonas. »

Elle ne pouvait rien faire contre son bégaiement mais espérait pouvoir lui redonner confiance. Natalia commençait à se sentir un peu plus vivante tout à coup, comme si elle venait de réaliser qu'elle n'avait pas à vivre comme si elle devait se contenter de vivre sa vie en évitant les autres et en s'isolant.

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Mer 11 Déc - 11:04


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Oh oui, le merveilleux, il le voyait déjà. Qu’importe les bêtises d’Anya, Jonas n’avait jamais réussi à lui en vouloir. Il l’avait éduquer convenablement même si, à l’époque, certains parents voyaient en elle une petite fille sauvage et quelque peu trop indépendante. Mais c'était ainsi que Jonas voulait la voire grandir. Le respect d'autrui mais aussi le respect de soi-même étaient certainement les valeurs les plus importantes que Jonas Irvine avait offert à sa fille. Il voulait qu'elle s'aime pour ce qu'elle était, qu'elle accepte de voir en ses aptitudes des qualités, et non des défauts comme la société lui inculquait. Il la préférait heureuse seule que malheureuse en groupe. Et la voir se créer des mondes dans le parc d'à côté, sans avoir besoin de l'accord d'un adulte et sans recevoir de moqueries ds autres enfants, c'était préférable pour elle. Anya n'avait pas à rentrer dans une case et même à présent, Jonas savait qu'Isra avec l'aide de Teddy, continuerait ce qu'il avait débuté avec leur fille.
Devant la proposition de Natalia, l'homme d'entretien eut un large sourire, ce qui dessina des petits rides aux coins de ses yeux. Lui qui semblait toujours ébloui par des détails insignifiants, comme un enfant, avait tout de même bientôt 44ans et c'était quand il souriait qu'on s'en rendait compte.

- C-ce serait avec plaisir ! Je connais un lieu où il y a très p-peu de clients mais où il est très agréable de l-lire. J'imagine que ça conviendrait ? C'est un... un petit coffeeshop, leur cookies sont déli-licieux !

Et il s'y connaissait en cookies, c'était lui qui cuisinait toujours quand il vivait avec Isra et Anya. Son ex épouse n'avait pas le temps pour ça, avait une carrière a gérer et Jonas aimait tellement l'accueillir le soir avec un bon repas. Attrapant le petit carnet qu'il avait constamment dans sa poche (en plus d'un livre à lire), Jonas griffonna rapidement son numéro de téléphone ainsi que son prénom et nom - au cas où.

- Envoyez moi un m-message quand vous avez envie. Je ne travaille que le m-matin.

Ça lui ferait tellement plaisir et sentait aussi, à travers les mots de la professeur, que cette activité donnerait le sourire à Natalia. Elle l'avait dit elle-même, elle ne sortait pas beaucoup et même si Jonas n'avait rien d'un grand fêtard, il aimait découvrir des lieux apaisants, là où les odeurs suaves du café rendait plus fertile son imagination. Il espérait que lieu auquel il pensait plairait à Natalia. En plus, il y avait une bibliothèque aussi grande que le mur de la salle de pause en face de lui.
La sonnerie retentit sans qu'il s'y attende, relevant la tête en comprenant que les cours allaient bientôt reprendre.

-Je crois qu'on vous appelle Mrs Herrera !

Il n'avait pas bégayer cette fois-ci, les mots avaient coulé normalement sans tressauts, avec son accent écossais habituel. C'était agréable, de se sentir à l'aise et de ne pas avoir ses émotions qui enraillaient sa voix.

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