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last christmas, I gave you my heart (Alej)

@ Invité

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Ven 22 Nov - 23:00
- Papaaaaaa ?

La main sur la poignée de la porte de la chambre de sa fille, qu'il s'apprête à tirer pour la laisser dormir, Nate interrompt son geste et lui jette un regard tendre. Elle s'est glissée sous sa couverture aux couleurs d'un dessin animé, lubie du moment, et le regarde de ses yeux pétillants.

- Oui ?
- Est-ce qu'on peut aller au cinéma tous les quatre avec Esteban ce week-end pour voir la Reine des Neiges ?

Nate ricane, en imaginant son amoureux de fils au cinéma avec ses deux pères gays et sa petite soeur, devant la Reine des Neiges. L'entreprise lui semble difficilement réalisable, son fils a sans doute bien mieux à faire de son week-end.

- On demandera à Este, Lils. On verra s'il est disponible, sinon on ira tous les trois.

Il retourne embrasser son front, puis sort de la chambre et s'étire un peu, cassé par sa position semi-allongée pendant la lecture de l'histoire du soir. Il redescend pour gagner la cuisine, où un verre de vin l'attend qu'il accueille avec un soupir de soulagement.

- Ton fils boit du vin, apparemment, il y a des bouteilles qui disparaissent miraculeusement.

Nate rit à nouveau en embrassant son mari et s'installe sur le canapé du salon. Le sujet qu'il doit aborder est bien moins léger que ce qu'il vit depuis qu'il est rentré du travail, un peu plus tôt dans la soirée. Il prend une inspiration et laisse à Alej le temps de s'installer à côté de lui, posant son coude sur le dossier du canapé pour soutenir sa tête, orienté vers son mari.

- J'ai eu ton père au téléphone.

@ Invité

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Lun 25 Nov - 22:07
Pendant que Nate s'occupe de coucher Lily, Alejandro s'affaire avec les oignons qu'il fait revenir tranquillement dans une poêle à frire, la tête ailleurs. Ne pouvant se nourrir exclusivement de take-aways et ce bien malgré la flemme hivernale, le mexicain s'est décidé à faire plaisir à son mari (qui est à ce jour complètement épuisé par le travail et qui aurait probablement recyclé son omelette encadrée de trois feuilles de salade s'ils s'était mis aux fourneaux). Dans son extrême générosité, Alejandro s'est donc mis à cuisiner en rentrant et quelques odeurs bien agréables se dégagent déjà des plats qui mijotent sur la gazinière. Tous les prétextes sont bons pour ignorer son téléphone qui ne fait que de sonner depuis quelques jours.

Les mains couvertes de coulis de tomate, il aurait sans doute été malvenu de répondre à son père qui a étrangement besoin lui donner des nouvelles depuis quelques temps. Alejandro n'est pas complètement idiot, il n'a pas besoin de décrocher pour savoir que son père veut probablement les avoir pour Noël. Une cérémonie dont il se passerait bien pour être honnête. Alors, il fait l'autruche, reporte cette conversation désagréable à plus tard comme il sait très bien le faire lorsqu'il cherche par tous les moyens à éviter une conversation psychologiquement coûteuse.

- Je ne sais pas si on peut vraiment blâmer Esteban pour les bouteilles qui disparaissent Nate.

Un sourire s'étire sur ses lèvres tandis que son regard se pose sur la bouteille entamée qui trône sur l’îlot central. A la mention de son père, Alejandro se ferme déjà, haussant une épaule qui se veut désinvolte.

- Il vient de m'appeler. J'avais les mains prises j'ai pas pu décrocher, je le rappelerai ce week-end. J'ai pas le temps de m'occuper de ça maintenant.

S'il y a bien un sujet qui reste délicat avec les années, c'est bien la relation d'Alejandro Paredes avec son père. Les choses ne changent pas ou peu. Alejandro lui rend visite de temps en temps maintenant qu'il a la green card, principalement parce que Nate a insisté sur l'importance que les enfants connaissent leur grand-père.

@ Invité

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Mer 27 Nov - 23:04
Nate rit un peu en suivant le regard d'Alej vers la bouteille de vin posée en évidence sur l'îlot central, et embrasse le coin des lèvres de son mari, dont les mains sont prises par la cuisine qu'il maitrise tant.

- D'autres bouteilles. Crois moi, elles disparaissent, et je ne blâme pas notre fils, au contraire, je suis ravi de savoir qu'il apprécie le bon vin.

Il sourit et pique une tomate dans un petit bol qui trône près de son mari, profitant de l'occasion et de la discussion pour se servir un verre. Il doit bien l'admettre, le verre de vin du soir est souvent source de réconfort et de détente ; un geste rituel qu'il tente parfois de réfréner pour ne pas sombrer dans l'excès. Après tout, il parait que c'est bon pour la santé - avec modération, bien entendu.

- Tu n'as pas le temps, ou tu n'as pas envie ? Parce qu'à dire vrai, il ne va pas te falloir des heures pour t'en occuper. Ce qui risque de prendre plus de temps, en revanche, c'est la réponse à la question qu'il veut te poser.

Il soupire un peu. Les conflits d'Alej et de son père ont la peau dure et, Nate en est persuadé, rejaillissent occasionnellement sur la relation que son mari et son fils entretiennent tous les deux.

- Il commence à vieillir, je pense qu'il serait bon qu'on y aille.

Il embrasse la nuque d'Alej qui, il le sait, va être contrarié par la conversation. Nate sait déjà comment il se chargera de le détendre, un peu plus tard. Pour l'heure, il est vraiment important qu'ils aient cette conversation.

@ Invité

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Jeu 28 Nov - 0:13
Alejandro fronce les sourcils. Ses lunettes glissent ainsi sur son nez et lui donnent un air nettement plus sévère. Esteban piquerait des bouteilles en douce et il ne faudrait pas le blâmer ? Alejandro trouve cette histoire hautement suspecte et il ne manque pas de le faire remarquer, même si Nate a déjà changé de sujet.

- Moi je ne suis pas certain d'apprécier qu'il se serve sans demander dans ta cave. Il n'aime même pas le vin. Il essaye d'impressionner une fille tu penses ?

Parler des amours de leur fils est bien plus intéressant que de parler de son père à lui, dont le sujet est aussi sensible qu'il est tabou. A dire vrai, les muscles du mexicain se tendent à l'idée même de cette conversation qu'il n'a aucune envie d'avoir ce soir. Nathaniel ne se laisse pas impressionner cela dit et s'aventure sur ce terrain dangereux avec une audace que tout le monde ne peut pas s'autoriser avec Alejandro Paredes. Néanmoins agacé par la perspicacité de son mari, Alejandro massacre une carotte qui ne lui a pourtant rien fait du tout.

- Je n'ai pas envie de m'en occuper, busted. Il attendra que je sois d'humeur à avoir cette conversation. Et pour l'instant, j'ai autre chose à faire, comme préparer le dîner et mes cours de la semaine. Je ne vois pas pourquoi il insiste lourdement. On est déjà allé le voir cet été, tu ne vas pas me dire qu'on lui manque déjà ? Ce serait quand même un comble...

La fin de la phrase est presque grognée. Alejandro estime qu'il a fait suffisamment d'efforts. Si ça ne tenait qu'à lui, il se serait bien passé de rendre visite à son père, ne voyant aucun intérêt à cette relation qui n'a pas vraiment de raison d'être maintenant qu'il a dû faire sans la présence d'un père dans les années les plus difficiles de sa vie. S'il le fait pour les enfants, il ne voit pas pourquoi il devrait s’embarrasser de le voir plusieurs fois par an. Arturo a refait sa vie, revenir en arrière ne lui fait que plus de mal. Et puis ça l'épuise Alejandro de souffrir comme ça. Vis à vis de sa mère, ce n'est pas évident pour lui non plus d'être accueilli par sa belle-mère et cette demi-sœur qu'il n'a jamais connu. Nate a beau embrasser sa nuque, cela ne rend pas la conversation plus facile pour autant.

- Tu peux y aller avec les enfants si tu veux, Noël c'est pour la famille cela dit. On pourrait le passer avec ma mère, ou la tienne, il n'est pas en droit d'exiger ça. Il nous a abandonné et maintenant il faudrait qu'on soit à son service !

@ Invité

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Jeu 28 Nov - 22:55
- Peut-être, oui.

Il hausse une épaule ; lui s'en fiche. Son fils peut bien piquer toutes les bouteilles qu'il veut pour impressionner toutes les filles qu'il veut. Ce n'est que du matériel, tout ça. Et Nate n'est pas mécontent de voir son fils heureux. Après les années qu'ils ont traversé, il espère bien qu'Este va conserver cette humeur et que qui que ce soit qu'il cherche à impressionner va aussi rester dans les parages.

- Je lui en parlerai.

Il aimerait éviter d'avoir déclenché un conflit quelconque entre Este et Alej, si possible. Heureusement - ou malheureusement, plutôt - le sujet qui vient va sans doute chasser les histoires de bouteilles de vin de l'esprit d'Alej. Nate sent le corps de son mari qui se tend d'un coup, sa tendresse n'y changeant rien, et le discours d'Alej est légèrement plus tranché que ce que Nate pensait entendre au début de cette conversation.

- Je sais qu'on y est déjà allés, mais je crois qu'effectivement, on lui manque. Je me disais qu'on pourrait y aller les tous premiers jours des vacances, et rentrer pour Noël. Pour être avec ta mère, ou ma famille, peu m'importe, de toute façon, avec Theo dans les parages, tout risque d'être compliqué cette année.

Il soupire et glisse une main soucieuse dans ses cheveux.

- Tu es en colère, et ça, je ne peux que le comprendre, même si je ne peux pas imaginer ce que tu as traversé quand ton père a été déporté, puis quand il a refait sa vie. Je comprends que tu sois énervé, et triste, mais Alej, nos parents vieillissent. Un jour, Arturo va mourir, et si tu laisses votre relation dans cet état, tu vas le regretter. Je ne te dis pas que c'est simple, ni qu'il va devenir le père de l'année. Juste qu'il faut que tu trouves la force de pardonner. Ensuite, ce que tu vivras avec lui t'appartiendra, mais au moins, tu ne regretteras pas.

Nate sait qu'il va trop loin dans cette conversation, et qu'il va sans doute déclencher la colère de son mari. Il sait que c'est surement lui qui va prendre, parce qu'Arturo n'est pas là, parce qu'il est plus facile de l'ignorer que de lui dire la souffrance d'un fils qui s'est senti abandonné et déraciné.

- Et si tu n'arrives pas à pardonner, au moins le voir quelques jours. Avec les enfants.

Nate s'approche mais ne tente pas le contact.

- On a tout pour nous, Alej. Une belle maison, de beaux enfants, la perspective d'un troisième, des métiers, tes papiers, de l'argent, de la famille, des amis. Une réserve de téquila, une autre de vin, on fait l'amour régulièrement, on n'a jamais envisagé de se séparer une seule seconde depuis qu'on s'est retrouvés. Notre vie a des défauts, mais elle est tellement belle qu'ils sont aisément absorbés. Tu trouveras ici toute l'énergie dont tu as besoin pour gérer ce problème, qui, à mon avis, est un problème qui continue de te hanter et de jeter de l'ombre sur cette vie si belle qu'on a réussi à se construire.

@ Invité

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Jeu 28 Nov - 23:30
Nate se lance, il a bien étudié son dossier, mais pas choisi la cause la moins désespérée à plaider. Alejandro n'a pas spécialement envie que ça s'arrange et c'est ce qui bloque incontestablement toute la mécanique. Pour lui, il est bien trop tard pour espérer faire table rase, prétendre à une relation avec un homme qu'il ne connaît finalement plus. Son père est un étranger, un étranger qui n'a pas cherché à lui écrire après sa déportation, un étranger dont il n'a plus besoin aujourd'hui. Les excuses d'Arturo, Alejandro les connaît déjà, et s'il refuse de les entendre, c'est bien parce qu'il sait que son cœur ne peut pas lui pardonner, que les raisons soient valables ou non. Quand on présente ses excuses, on s'attend toujours à ce qu'elle s'auto suffisent, qu'elles effacent la peine qui a lacéré le cœur. Cela ne fonctionne pas toujours ainsi malheureusement et Alejandro en est la preuve évidente. Nate devrait le savoir après tout ce temps, ce n'est pas comme si son mari n'éprouvait pas les plus grandes difficultés du monde à s'ouvrir. Avec son fils, avec lui, avec quiconque souhaiterait l'amener dans un registre émotionnel. Quelque chose s'est bloqué, et les visites de temps à autre sont tout ce dont Alejandro est capable pour l'instant. Arturo devra se contenter de ça.

- Tu es un bon avocat, on a compris. Je suis ton mari pas un juge à impressionner.

Alej marmonne, injuste envers l'homme de sa vie qui tente de mettre des mots sur une situation qui a plutôt pour habitude de ne pas être abordée. Les jolies phrases ne changent rien à la douleur qui lui broie le cœur à chaque fois qu'il revoit l'arrestation de son père se dérouler sous ses yeux, dans sa tête. Arturo menotté, alors que lui rentrait sagement de l'école avec un étoile pour bonne conduite. Sa mère qui le serre fort contre son cœur et les larmes qui continuent de couler. C'était il y a des années, et pourtant aujourd'hui, il lui faut toujours un coupable. Il aurait pu éviter ça. Personne ne l'a forcé à boire en conduisant. Personne ne l'a empêché d'envoyer des lettres aux États-Unis non plus.

- Ce que tu ne comprends pas Nathaniel, c'est que je n'ai pas besoin d'un père. C'est trop tard pour ça. Crois le ou non, le voir une fois par an c'est déjà trop pour moi. Je le fais pour les enfants et ça s'arrête là. Je les ai attendues ses lettres tu sais ? Je guettais le facteur tous les jours. Puis un jour j'ai abandonné, comme lui a simplement jeté l'éponge. J'ai pas envie de rouvrir tout ça. Ca fait mal, tu comprends ça ?

@ Invité

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Sam 30 Nov - 21:25
Le rejet est sévère, plus sévère que ce que Nate attendait. Il se dit presque immédiatement qu'il devrait faire marche arrière, abandonner ce combat qui n'a pas de sens. Il n'est pas psychologue, il ne peut pas savoir si son mari a réellement besoin de panser cette plaie ou non, même si son instinct lui dicte que oui. Nate est persuadé qu'Alej est bloqué, parfois, dans ses relations avec Esteban parce que lui même n'a pas fait le deuil de cette relation qu'il rejette avec Arturo. Il ne le lui dira pas, parce qu'Alej n'est pas prêt à l'entendre, et que Nate est lâche, parfois.

- Je sais. Je sais que tu as mal.

Nate acquiesce et s'approche, glissant une main sur la joue de son mari qui va sans doute se dérober.

- C'est pour ça que je dis qu'il faudrait peut être creuser la question, parce que ce n'est pas juste que tu aies toujours mal et que ces souvenirs te hantent, et que tu mériterais de pouvoir passer à autre chose.

Nate hausse une épaule et avale une gorgée de son verre de vin, pour tenter de se détendre, lui aussi, pour se donner du courage.

- Ce qui m'inquiète, c'est que les choses restent ainsi. S'il lui arrive quelque chose, comment tu te sentiras ? Si tu me dis que ça ne changera rien, je peux l'entendre. Je ne juge pas ta relation avec ton père, je serais bien mal placé. Mais tu devrais quand même te poser la question, pour que la situation ne devienne pas irrémédiable si tu crois même un instant que tu as des choses à régler.

@ Invité

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Sam 30 Nov - 21:52
Alejandro mérite effectivement de pouvoir passer à autre chose, ça il ne va pas dire le contraire. Son problème c’est que son père en demande trop. Et ça, ça ouvre des plaies qu’il croyait refermées depuis longtemps, trop longtemps, piétine ses limites elles aussi trop facilement ignorées, parce qu’Alejandro Paredes peut tout supporter en théorie. Ou presque. Le mexicain se passerait tout à fait de voir son géniteur en réalité. il s’était d’ailleurs fait à l’idée, seulement la Green card a tout changé, les enfants aussi. Maintenant qu’il peut voyager, il a fallu qu’il aille au Mexique, voir ses grands parents dans un premier temps, puis son père inévitablement. Les enfants sont facile à acheter, Arturo n’as eu grand mal à obtenir l’affection d’Esteban et Lily à grand renforts de sourire et de cadeaux.

Qu’est-ce que tu entends par creuser la question exactement ? Tu veux m’envoyer chez le psy ?

Simple question, posée sur la défensive certes. Alejandro en aurait bien besoin, dans le fond il le sait, il est à mille lieues de l’admettre cela dit. Les implications de son mari lui font froncer les sourcils, dubitatif.

Crois le ou non, je fais un pas en avant en allant le voir. J’estime simplement qu’il en demande trop. Je lui tend la main, et il voudrait le bras entier.

Alejandro tente de se calmer. Nate n’a pas de mauvaises intentions, il le sait, seulement cela lui demande une énergie considérable de ne pas se braquer.

@ Invité

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Sam 30 Nov - 23:56
- J'ai passé la moitié de ma vie à aller chez le psy, Esteban aussi et la moitié des membres de ma famille l'ont fait. Ce n'est pas à moi que tu vas faire croire que c'est un signe de folie que d'aller voir quelqu'un quand on a besoin d'aide. Tu as le droit de ne pas vouloir y aller ou de ne pas être prêt mais ne prends pas cette suggestion pour une insulte.

Nate soupire un peu et avale une nouvelle gorgée de son verre de vin. Cette conversation va mal se terminer, il le sent, alors qu'il était plein de bonnes intentions en l'engageant.

- Ce n'est pas par rapport à lui que je m'inquiète. C'est pour toi.

Visiblement, Alej ne comprend pas vraiment ce qu'il essaye de lui faire passer comme message, et Nate ne sait pas comment l'exprimer autrement sans risque d'énerver encore un peu plus son mari. Il s'accroche à son verre comme il peut, et tente de s'approcher un peu.

- Je ne veux pas te contrarier. Juste être sûr que tu ailles bien, au final.

@ Invité

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Lun 2 Déc - 22:46
Alej fronce les sourcils, étonné par la révélation de Nate. Sans doute parce qu'il n'a jamais mentionné avoir consulté un psy une seule fois pendant leur longue vie commune. Comme quoi, on en apprend tous les jours même après vingt ans à se fréquenter. Le mexicain se calme quelque peu. Il est pris de court par cette vulnérabilité qu'il perçoit chez son mari. Pour tout dire, Alejandro s'imagine toujours un peu trop naïvement l'adolescence parfaite de Nathaniel. Ses parents n'étaient certes pas les gens les plus tolérants du monde, mais on pouvait pas nier qu'il faisait partie d'une certaine élite, qu'il avait de la chance, plus de chance que la plupart des gens en tout cas. Nate Gardner est la dernière personne que l'on s'imagine sur le fauteuil d'un psy, avec son joli sourire et son calme olympien.

- Tu ne m'as jamais dit que tu étais allé chez le psy. Et je ne dis pas que tu sous entends que je suis taré. Je déteste l'idée que tu penses que je ne gère pas en revanche, car c'est faux. Je gère Nate, je fais mon maximum et je ne vois pas ce qu'un psy pourrait ajouter à ça. Rien ne m'oblige à lui pardonner si je n'en ai pas envie.

Alejandro soupire, il se sent étouffé par cette situation. Il ne dit pas qu'il ne va pas y réfléchir, mais il a besoin de temps. Une chose est sûre, il n'avait franchement pas besoin d'une psychothérapie ce soir. S'il avait voulu voir un psy, il l'aurait fait. Et en l’occurrence cette idée ne lui a pas traversé l'esprit jusque là. Alors il se sert un verre de vin, qu'il avale un peu trop rapidement. Quand son regard se pose de nouveau sur Nathaniel, le brun a fait quelques pas vers lui.

- Je ne veux pas me disputer avec toi, mais tu ne peux pas me balancer tout ça, comme si j'avais juste besoin d'une psychanalyse en rentrant du boulot. Je l’appellerai, juste il peut attendre. Je les ai attendues moi ses lettres, pendant quatre ans !

Et on en revient toujours à la même chose, mais Alejandro ne peut pas s'empêcher de le souligner. Dans le fond, il sait qu'Arturo a eu besoin de temps pour s'en remettre, que lui-même n'a pas la moindre idée de la violence et du choc que l'on peut ressentir dans ce moment là. Il aimerait pouvoir comprendre, mais le mur qu'il a battu entre lui et son père semble aujourd'hui infranchissable.

- Je ne veux pas qu'il s’habitue, qu'il pense que c'est facile. Je veux qu'il sache à quel point c'est dur, encore aujourd'hui...

@ Invité

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Ven 6 Déc - 22:29
Nate non plus n'a pas envie de se disputer avec Alej. En réalité, il n'a jamais envie de se disputer avec son mari, et est bien trop effrayé à l'idée qu'un jour, leur couple pour cesser. Même s'ils sont stables aujourd'hui et qu'ils ont trouvé un indéniable équilibre, Nate sait qu'il a de la chance que sa relation ne soit pas semée d'embuches, de disputes et de stress. Ils ont tous les deux des métiers prenants, stressants parfois. La situation administrative d'Alej a longtemps été sujet de tensions ; et la tentative de suicide de leur fils également. Tous ces sujets n'ont pas réussi à avoir raison d'eux, de leur couple, de leur force, et Nate sait qu'il est rare d'être aussi chanceux.

Il n'irait pas au bout de cette conversation s'il ne l'estimait pas utile ; mais alors qu'Alej se montre plus réservé, plus à cran, il décide de battre en retraite. Même s'il pense avoir raison, il n'a pas le droit de juger des réactions de son mari dans le cadre de ses relations familiales ; elles sont bien différentes de celles qu'il entretient lui même avec sa famille, de son côté. Alors il acquiesce, lentement, remet du vin dans leurs deux verres et prend une inspiration hésitante.

- D'accord. Excuse-moi, je ne voulais pas te blesser. Je n'ai pas le droit de porter un jugement sur ta relation avec ton père, sur son absence. Et je sais que tu souffres.

Il hausse une épaule et lui offre un sourire triste.

- Je veux juste que tu saches que je suis là si tu as besoin. Rappelle le quand tu le souhaiteras, et si tu ne veux pas y aller, on peut très bien trouver une excuse.

Il pose sa main sur le bras d'Alej et avale une nouvelle gorgée de vin, qui l'aide à faire passer la pilule de conversations trop intenses.

@ Invité

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Sam 7 Déc - 0:24
Nate se ravise, sans doute pour le mieux. Aller plus loin dans cette conversation ne rimerait pas à grand chose. Alejandro a besoin de temps, et ce particulièrement lorsque cela touche à son père. La situation est compliquée, trop compliquée pour être résolue par une belle plaidoirie de la part de son mari. Nathaniel est plein de bonnes intentions, mais Alejandro n’est pas prêt pour toutes les vérités qu’il s’est senti légitime à lui balancer au visage ce soir.

D’ordinaire Nate est plus prudent, plus dans l’encouragement que dans la confrontation. Et peut être qu’il a bien fait de prendre moins de pincettes que d’ordinaire finalement. Alejandro y réfléchira, probablement pas ce soir, mais il y réfléchira. En attendant, son mari fait bien de calmer le jeu. Il le connaît si bien qu’il sait probablement de source sûre qu’il n’est pas bon et certainement contre productif de le pousser dans ses retranchements.

Sans surprise, la décision permet à Alejandro Paredes de se calmer légèrement. Il n’a pas envie d’ajouter une dispute avec Nate à la liste des choses pour laquelle il peut blâmer son père. La liste est déjà incroyablement longue.

- Je ne veux pas me disputer avec toi à cause de lui. Il ne manquerait plus que ça !

Il soupire et passe ses bras autour du cou de Nathaniel Gardner. Son regard triste fait fondre la glace. Il est toujours fâché, mais pas contre Nate.

- A vrai dire je préfère largement d’autres activités à faire avec toi...

Le mexicain se fait comprendre aisément. C’est sa façon de communiquer avec Nate, d’exprimer ses envies, ses frustrations. Alors sa main glisse le long de son dos. Il est grand Nathaniel Gardner, attirant, et il n’aura aucun mal à lui faire oublier cette conversation désagréable, c’est certain.

- Assez parlé de mon père.

@ Invité

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Sam 7 Déc - 11:35
La communication n’a jamais été leur fort, ni à l’un, ni à l’autre. Souvent, leurs grandes discussions s’échouent sur le même chemin ; ils haussent le ton, se ravisent, font l’amour et oublient tout jusqu’à la prochaine grande conversation. Beaucoup de problèmes ont été glissés sous les tapis de leur belle maison immaculée comme ça, et finalement, ça ne leur a jamais vraiment porté préjudice car ils se sont toujours débrouillés pour s’en sortir. Nate ne sait pas bien ce qu’il adviendra, au final, de la relation entre Alej et Arturo même s’il y a selon gros à parier sur le fait que cette histoire se terminera mal. Ce qui hante Nate, c’est la possibilité qu’il arrive quelque chose au père d’Alej sans qu’il n’ait pu lui dire ce qu’il avait sur le cœur ou réparer l’état de leur relation. Nate ne sait pas comment Alej passerait au dessus d’un évènement pareil ; lui ne peut qu’imaginer que l’aventure serait indéniablement douloureuse.

- Je crois que je ne vois pas bien ce que tu veux dire...

Nate hausse un sourcil prétendument curieux, et se mord le bord de la lèvre dans un sourire provocateur. L’art de se séduire, de se reséduire, voilà un exercice auquel ils sont bien meilleurs que la communication.

@ Invité

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Sam 7 Déc - 20:43
S’il y a quelque chose qui rend fier Alejandro Paredes, c’est bien la famille qu’il a fondé avec son âme sœur. Sans tomber dans la niaiserie dégoulinante, qui ne serait de toute façon pas vraiment de son goût, le soutien indéfectible de Nate, n’est pas quelque chose qu’il prend pour acquis ou sous estime de quelque manière que ce soit. Le mexicain a la vie dont il n’osait même pas rêver et Nate a raison lorsqu’il lui rappelle la chance qu’ils ont tous les deux. Cette famille lui fait presque oublier à quel point la sienne est brisée, beyond repair, à quel point il ne se sent pas la force de faire quoi que ce soit pour arranger la situation avec Arturo Paredes. La vie qu’il a avec les Gardners, c’est tout ce dont il a besoin finalement. Son père passera toujours après eux, parce que lui se battrait contre vents et marées pour son mari et ses enfants. Il n'abandonnerait pas.

Alors à la remarque peu innocente de son mari, un sourire se dessine au coin des lèvres d’Alejandro Paredes, qui s’avance vers son mari et encadre ses hanches de ses deux mains. Il l’invite à reculer jusqu’au rebord de l’îlot central et plonge ses lèvres dans son cou. Lorsque ses baisers remontent jusqu’à son oreille il murmure avec une voix aussi douce qu’elle est pleine de provocation.

- Vraiment Mister Ivy League ?

Leur regards se croisent un instant, puis leurs lèvres se retrouvent tandis que la main d’Alejandro se fait plus baladeuse.

- Il faut vraiment que je sois plus explicite ? D’habitude on se comprend plutôt bien à ce niveau là…

@ Invité

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Dim 8 Déc - 21:25
Nate caresse doucement la hanche de son mari, mitigé sur l'issue de la soirée. La conversation aurait pu tourner de manière bien plus catastrophique, et il va sans dire qu'ils auraient pu être en état de guerre froide et ne pas s'adresser la parole pendant quelques jours. Leurs disputes ne sont pas fréquentes, mais elles sont en général assez violentes pour être retenues. Nate préfère cette issue, donc, c'est indéniable, même s'il reste persuadé du bien fondé de ses intentions. Peu importe, il faut sans doute retenir le positif. Le positif, c'est la vie qu'ils ont réussi à se construire ensemble, leurs beaux enfants qui sont en bonne santé, leurs projets. Nate a appris, aussi, à composer sans ses parents ; d'une façon différente d'Alej, pas par un éloignement physique imposé, mais par la froideur et la distance d'un père intolérant, par les remarques acerbes d'une mère manquant cruellement de discernement et de délicatesse. Il a appris à composer avec tout ça, et il n'est pas parfait non plus, il aurait sans doute d'autres choses à régler qu'il ignore. Il doit accorder la même faiblesse à Alejandro, il le réalise maintenant.

- Je crois que j'ai saisi.

Il offre à Alej un sourire un coin et embrasse ses lèvres avec une ferveur bien éloignée de l'innocence de sa question initiale.

- Est-ce qu'on devrait monter, alors ?

Lily dort, certes, mais ils ne sont jamais à l'abris d'une petite visite impromptue suite à un cauchemar ou à une soudaine envie de faire pipi ou de boire une verre d'eau.

Il mêle ses doigts à ceux d'Alej et l'entraîne vers l'étage, claquant la porte de la chambre derrière eux avant de se jeter sur ses lèvres à nouveau, glissant ses mains sous sa jolie chemise pour caresser sa peau.

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