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and suddenly you’re a father (Meghan)

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Sam 23 Nov - 16:49
Oscar caresse le chaton d'un air distrait, le carton éventré posé devant lui a coupé sa motivation. Il a trouvé un appartement, pas un palace, un petit appartement minuscule dans le Bronx, quartier mal famé et mal fréquenté - mais au moins, il sera chez lui, et plus sur le canapé confortable mais exposé d'Irene. La recherche d'un nouveau lieu a été grandement motivée par la rencontre d'Esteban, qui en plus  de le pousser à avoir envie d'un peu d'intimité chez lui, a cet effet étrange sur sa personnalité, cette capacité à faire ressortir des envies qu'il pensait ne plus avoir. Déménager, bouger, faire du théâtre. Vivre finalement comme s'il méritait de vivre et non pas comme s'il fallait se résoudre à subir pour les prochaines années. C'est rafraîchissant, et peut-être un peu fou, aussi - mais peu importe.

Il a un peu de temps pour déménager, et pas beaucoup d'affaires pour remplir les cartons. Sa vie un peu nomade de ces dernières années l'en a empêché, et les dettes qu'il a dû payer en rendant son dernier appartement lui ont volé la plupart de ses meubles. Ce n'est pas très reluisant, et il lui faudra du temps, sans doute, pour réussir à remeubler un appartement - mais il prend le risque.

Le chat s'échappe pour aller se rouler en boule dans un coin du canapé quand quelqu'un ouvre la porte - et Oscar se retourne, un sourire aux lèvres, prêt à accueillir sa meilleure amie ; mais à la place d'Irene se tient sa fille, Meghan. Leur fille. Oscar lui offre tout de même un sourire, même s'il se sent immédiatement un peu mal à l'aise. Il aime beaucoup Meghan, comme la fille de sa meilleure amie. Mais il était plus simple de se comporter comme si de rien n'était quand Meghan n'était pas au courant que c'est lui, son père biologique. Maintenant, il a nettement plus de mal.

- Salut Meghan. Ta mère n'est pas là, il murmure sans se départir d'un sourire qui s'est transformé en l'esquisse d'une excuse. Tu veux l'attendre ? Tu veux boire quelque chose ?

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Lun 25 Nov - 12:03
La princesse ouvre les yeux et elle sait que le monde est retourné à l'endroit, la méchante belle-mère a perdu la vie, les monstres qui hantaient ses nuits se sont éteints, mais en lieu et place du prince charmant déposant son baiser sur les pétales de son visage, c'est un roi qui l'observe, les cheveux grisonant et le sourire rassurant de l'homme qui ne partira pas. Elle est heureuse, et tout est bien dans le meilleur des mondes...

Meghan sait qu'elle doit différencier ses fantasmes de la réalité, c'est un des points les plus importants de sa thérapie. Expectations can hurt you. Il y a des jours où elle peut les arrêter par un effort de concentration, mais d'autres ou c'est bien plus compliqué. Il y a des jours où elle se laisse emporter par ses contes de fée tout simplement car elle ne peut faire autrement. D'autant plus quand elle doit affronter une situation compliquée comme par exemple parler avec sa mère pour la première depuis une révélation des plus explosives. Meghan connaît son père, ce n'est pas un inconnu que sa mère a trouvé dans le rue et ramené dans sa couche, mais un homme que la jeune femme fréquente depuis aussi loin qu'elle s'en souvienne et qu'elle considérait comme un oncle. Au lieu de partir dans une rage violente - pour changer, pour se protéger, l'éditrice a fui le temps de se calmer, le temps de faire le point et si elle ne se sent pas tout à faut prête, la blonde a conscience de ne pas pouvoir remettre à demain cette douloureuse conversation. Douloureuse, mais nécessaire.

Alors, elle toque à la porte et prend sur elle pour ne pas laisser ses émotions prendre le dessus encore une fois, maintenant une respiration constante, elle fixe son regard sur les disparités de la porte et répète son texte. Cependant tout tombe à l'eau quand ce n'est pas sa mère qui lui ouvre mais Oscar. Son père... qui lui sourit. Cet homme qu'elle peut apprendre à connaître après tant d'années passées à le rêver. Un sourire éclaire ses traits tandis qu'elle entre dans la pièce. "Ce n'est pas grave, je vais l'attendre." Elle enlève son manteau qui vient rejoindre le porte manteau. "Je veux bien un verre d'eau s'il te plait." Ses mains se frotent, et ses yeux papillonent de cet homme qui l'a créée jusqu'à son sac. Espoir, doutes, ça se mélange dans sa tête. "En fait, je suis même contente de tomber sur toi, je ... je voulais te parler depuis que maman m'a tout dit." Ils brillent ses yeux, il est éclatant son sourire. Si seulement Meg savait, elle ne se laisserait pas bouffer par l'espoir. Mais elle n'en sait rien, alors elle plonge la tête la première dans cette mélasse qui ne lui fera pas que du bien. Elle va s'asseoir sur le canapé en l'attendant et caresse d'un geste absent le chaton qui vient se poser sur ses genoux. Probablement qu'il doit sentir l'odeur des trois chats qui habitent chez elle. "Et c'est sans doute mieux si ma mère n'est pas là. Je j'espérais qu'on puisse passer un peu de temps ensemble pour rattraper le temps perdu, et parce que j'ai besoin de comprendre tellement de chose, Oscar." papa manque-t-elle de dire avant de se rattraper au dernier moment, ses dents machouillant sa lèvre inférieure. "Pourquoi ?" Finit-elle par ajouter. Pourquoi tu ne m'as rien dit ? Pourquoi m'avez-vous menti ? Ne voulais-tu pas de moi ? Ou ma mère t'en a empêché ? Tant de questions dans un seul petit mot. Et elle n'est pas bien sûre d'être prête à entendre la réponse.

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Jeu 28 Nov - 23:39
Meghan décide d'attendre sa mère et le coeur d'Oscar accélère légèrement sa course dans sa cage thoracique, signe d'angoisse imminente. Il aimerait pouvoir dire qu'il sait pertinemment comment gérer la situation, comme un adulte prévenant. Mais ce n'est pas le cas. Il n'a pas envie de la décevoir, ou de lui faire de la peine. Ce n'est pas qu'il la connaisse parfaitement, mais c'est tout de même la fille de sa meilleure amie depuis toutes ces années. Il connait les inquiétudes d'Irene à son sujet, il sait comment elle va, comment elle a évolué au fil des ans. Même s'il s'est sorti assez rapidement l'idée qu'ils étaient liés de la tête, il tient à elle, et il ne veut pas qu'elle souffre. La souffrance est d'ailleurs une chose qu'Oscar ne souhaite à personne, fondamentalement.

Il s'écarte pour la laisser entrer en lui offrant un sourire, et la laisse prendre ses marques ; elle connait cet endroit mieux que lui, sans doute. Il file à la cuisine en forçant le chaton à descendre du canapé au passage, et remplit un grand verre d'eau qu'il s'empresse de lui rapporter - et évidemment, qu'elle veut lui parler. Ca ne le surprend pas, il savait bien que ça finirait par arriver. Il ne savait juste pas quand, comment. Il n'a pas eu le temps de demander à Irene ce qu'il avait le droit de dire ou non. Il n'a pas eu le temps de faire le point avec elle, avant, pour savoir ce qu'elle veut ; parce que c'est ça, finalement, qui a toujours dicté la conduite d'Oscar pour ce qui concerne Meghan, en tout cas. Meghan s'installe sur le canapé, aussitôt rejointe par le chaton qui campe ses genoux sans se faire prier, et à nouveau, une forme de stress s'empare d'Oscar.

Il s'installe sur le canapé, lui aussi, et ne peut qu'acquiescer à ses paroles. Il ne va pas la chasser, il ne va pas lui refuser cette histoire qu'elle a envie, qu'elle a besoin d'entendre surement. Rattraper le temps perdu, passer du temps ensemble ; ce n'est pas quelque chose qu'il refuserait. Lui, il aime bien cette gamine, et puis il n'est pas cruel. Il a presque 50 ans, aucune attache, aucune famille, rien que quelques amis dans son entourage proche. Il n'a rien construit, il ne laissera rien derrière lui si ce n'est la fierté d'avoir réussi à aider Irene à un moment où elle avait besoin de lui, et peut-être, les années le diront, le souvenir qu'il laissera à cette gamine, le rattrapage qu'il parviendra peut-être à opérer.

Mais cette question, en suspens, ce pourquoi qui passe les lèvres de Meghan, qui glisse autour d'eux, qui résonne presque dans l'atmosphère de la pièce, ce pourquoi est une question, est mille questions à la fois. Il faudrait qu'il lui dise tout, qu'il remue ses propres démons, son passé, ses échecs. Il faudrait des heures pour répondre correctement à cette question, pour qu'elle puisse saisir l'ensemble et pas seulement l'impression de n'avoir été rien d'autre qu'une concession, qu'un coup de main banal à une amie d'enfance. Des heures pour redessiner le tableau complexe de sa vie à l'époque, qui serait si facilement réduit en poussière par une réponse hâtive et maladroite qu'il pourrait formuler. Ce n'est pas son fort, manier les mots. Il n'a pas fait de longues études, il n'a pas lu les bons livres. Il parle comme il pense. Réfléchir avant de parler, peser le sens des phrases, ce n'est pas un art qu'il maitrise, et il aimerait lui dire avant de commencer, pour qu'elle ne s'attriste pas de ses maladresses, mais il a bien trop honte de lui offrir l'imagine d'un homme inachevé, tellement imparfait, tellement incertain. Alors il commence par se taire ; le silence s'impose le temps de quelques secondes qui s'étirent dans le temps.

Et puis, il prend une inspiration, il offre un sourire, à mi-chemin entre l'excuse et la tendresse.

- Sache que ta mère ne m'a jamais exclu ni de sa vie, ni de la tienne. On a toujours été très proches, et si je n'avais pas été homosexuel, je l'aurais sans doute demandé en mariage à un moment donné. Mais je suis homosexuel, et elle, elle voulait un enfant. Plus qu'un mari, qu'un compagnon, plus qu'un boulot ou une maison, Irene voulait un enfant qu'elle pourrait aimer et élever et choyer. Et comme elle ne trouvait personne pour faire un enfant, elle s'est tournée vers moi.

Il marque un temps de pause et se mordille légèrement la lèvre inférieure. A tout bien y penser, il aurait dû, lui aussi, prendre un verre d'eau.

- C'est comme ça qu'elle a décidé de t'avoir. Je n'ai pas réfléchi une seule seconde avant de décider de lui apporter mon aide, parce que je savais qu'elle serait une mère formidable.

Une affirmation avec laquelle Meghan n'est peut-être pas d'accord, en cet instant précis - mais lui le pense. Il marque une nouvelle pose, espérant secrètement qu'elle va guider le fil de la conversation avec des questions plutôt que de le laisser raconter tout seul, prenant le risque de révéler trop de détails, de s'emmêler les pinceaux. De tout faire foirer.

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Lun 16 Déc - 10:03
Si elle prétend ne pas être touchée par cet échange, Meghan n’en montre rien. Le va-et-vient de sa main dans le pelage du chaton l’aide certainement à supporter cette situation inconfortable. Ca la jeune femme a peur autant qu’elle a besoin de connaître le fin mot de cette histoire qu’hier encore elle ignorait. Un père retrouvé pour des années de mensonge. Acte incompréhensible pour celle qui toujours aurait voulu d’un papa, bien que sa mère ne se soit jamais montrée défaillante. Ce père, elle l’avait rêvé jusqu’à l’idéal, transformé un fantasme que la réalité ne pourrait probablement jamais comblée. Et voilà que l’inatteignable s’était fait possible en la personne d’un homme qu’elle connaissait depuis sa naissance, et qu’elle découvrait aujourd’hui pour la première fois. Quand il s’assoit à ses côtés, sans rien répondre de ses interrogations, c’est son myocarde à elle qui palpite et s’agite dans sa cage thoracique. La blonde voudrait partir et rester à la fois, se cacher derrière sa frange qu’elle portait adolescente, mettre sa manche dans sa bouche comme quand elle avait trois ans. En somme, Meghan n’a plus rien d’une adulte, là maintenant, tout de suite. Et tout de la fille qui retrouve un père sans vraiment y croire.

Le sourire qu’il lui envoie – faible – prend des allures de soleil pour celle qui a un goût prononcé pour l’exagération et les faux semblants. Préférant souvent se voiler la face que d’affronter un réel sordide, Meghan s’est faite experte du déni et de la fuite. Toutefois, elle n’est plus la même qu’il y a un an, et cela elle peut le reconnaître. Sans doute que les choses n’arrivent pas par hasard – pas complètement – et que si cette entrevue arrive aujourd’hui, c’est parce qu’elle est capable de se défendre et de la surpasser. Maladroitement et avec fracas, mais de la dépasser tout de même. Et puis Oscar prend la parole et, l’enfant entend à la fois toutes les réponses qu’elle désire et aucune. Elle n’est pas le fruit d’une passion dévastatrice qui laissa sa mère écorchée mais comblée par la venue de cet être inespéré, elle n’est pas l’enfant non plus d’une nuit sans lendemain. Quelque part, elle est la plus belle démonstration d’un amour maternel, d’une femme qui souhaitait tellement la rencontrer qu’elle était prête à tout pour que cela devienne réalité. Peut-on faire une plus belle déclaration d’amour à sa progéniture ? Sauf que la Taylor ne le voit pas de cet œil-là, et sa psychiatre n’est pas là pour lui faire reprendre ce qu’elle entend sous toutes les coutures pour en distinguer l’authentique de l’interprétation. Et si ses analyses se font plus justes et précises à mesure que sa thérapie avance, il y a un point qui reste le plus sensible de tous – si on exclut ses relations amoureuses – c’est bien celui de ce père absent, présent sans l’être, réel sans avoir pris cette place qui laisse un vide en son âme. Elle prend un temps pour tout enregistrer, avant de répondre sans réfléchir comme elle a été conçu au final, sans réfléchir « Tu savais qu’elle ferait une mère formidable… Tu n’as pas réfléchi … As-tu pensé au père que tu aurais pu être ? As-tu pensé à ce bébé que tu concevais, ou seulement à la femme pour qui tu l’as fait ? » Ses yeux s’abaissent, elle est blessée dans son amour propre, se sent soudain pas digne d’être aimée, car sinon il se serait battu pour être plus qu’une présence dans sa vie, il se serait battu pour son rôle de père. « Est-ce qu’elle t’en a laissé le choix ? Je suis sûre que non ! » On en veut toujours plus à ceux qui restent, c’est un travers bien humain et cela explique certainement l’acharnement que prend Meghan pour remettre sur le dos de sa mère des erreurs partagées. Et puis, si c’est sa mère qui l’a voulu ainsi, alors ça veut dire qu’elle est digne d’être aimée, qu’elle n’est pas méprisable, qu’elle n’est pas ce déchet que souvent elle pense être. Si c’est la faute de sa mère, alors ce n’est plus la sienne et la jeune femme ne devient que le produit des erreurs d’une autre. Si seulement c’était aussi simple…

@ Invité

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Lun 16 Déc - 21:19
Parfois, Oscar aimerait pouvoir faire en sorte que les gens voyagent avec lui dans ses souvenirs, pour qu'ils voient les images, comprennent les émotions. C'est tellement difficile d'expliquer avec des mots simples ce qui se passait dans son esprit à cette époque. Il n'était passionné que par une seule chose, l'idée de faire son trou sur les planches. Résolu à n'avoir jamais d'enfants, à une période où l'homosexualité était bien moins acceptée qu'aujourd'hui. S'il devait reprendre la décision aujourd'hui, son raisonnement serait sans doute différent, mais à l'époque, il ne s'est pas interrogé sur les besoins d'un enfant. Irene, lui, et leurs copains communs faisaient partie d'un groupe progressiste qui tentait de s'affranchir des diktats de la Société et pour lesquels faire l'amour n'avait pas la même signification que les gens de l'époque. Faire un enfant tout seul n'était pas choquant. Ils ont peut-être fait n'importe quoi sans songer aux conséquences ; mais ils ont tout fait parce qu'ils aimaient vivre, et parce qu'ils s'aimaient aussi. Oscar n'a jamais cessé d'aimer Irene ; dans son esprit naïf, à l'époque, cela suffirait forcément à surmonter tout le reste.

- J'ai réfléchi. Je réfléchis toujours, même si je ne le fais pas aussi bien que les autres. J'ai réfléchi et c'est précisément la raison pour laquelle j'ai décidé de le faire avec Irene ; parce que nous n'aurions pas pu être des parents ensemble. Je suis homosexuel depuis plus longtemps encore que je ne connais ta mère, nous n'aurions jamais pu dresser un portrait de famille traditionnelle. Je pensais qu'elle finirait par trouver quelqu'un qui assumerait le rôle de père et ce n'était pas grave ; pas parce que je n'avais pas d'affection pour le bébé que tu étais à l'époque, mais parce que je savais que je serais un père terrible. J'étais jeune, naïf, inconstant, persuadé que je finirais par réussir à faire du théâtre ma vie, volage, voyageur. Bien éloigné de ce que je suis aujourd'hui.

Il soupire un peu et ses mains se joignent pour se triturer nerveusement ; un trait de leur personnalité qu'ils partagent, visiblement. L'idée le ferait sourire s'ils n'étaient pas plongés tous les deux dans une conversation si sérieuse qu'il sent ses joues rougir un peu.

- Je ne lui ai pas demandé de me laisser le choix parce que j'ai considéré moi-même qu'il valait mieux que quelqu'un d'autre assume ce rôle ; que n'importe quel inconnu valait mieux que l'inconstant que j'étais alors. Et peut-être que j'ai eu tort, mais à l'époque, j'aurais été misérable et peut-être que ça serait pire aujourd'hui.

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