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A découvrir Winter is fcking coming [Levi]
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@Levi Boyle
Arco en était certain : il y en avait qui donneraient cher pour avoir une telle vue sur les étoiles. Les mêmes, prêts à se payer des appartements de dingues près de Central Park ou des villas hors de prix pour ne même plus trouver le temps d’en profiter. Parce que pour avoir de telles baraques, ils n’avaient plus le temps de ne rien faire comme Arco. Lui par contre, du temps il en avait plus que nécessaire. Il ne travaillait pas ce soir et il n’avait personne avec qui sortir, personne non plus pour occuper ses pensées. Quoique, Gabrielle aussi aimait regarder les astres. Mais pas comme ça, pas le siège abaissé à son maximum, à regarder à travers un pare-brise fissuré et un peu crade, aussi. En réalité, il n’avait pas spécialement de partager sa voiture avec qui que ce soit, plus maintenant du moins.
De toute manière, il n’y avait pas vraiment la place pour deux à l’heure actuelle : la banquette arrière était occupée par ses affaires et le siège passager lui servait de lit, de canapé et même de bureau. Avec sa haute stature, Arco achevait de remplir l’espace.
Bref, la voiture d’Arco, c’était surtout devenu son nouvel habitat, faute de mieux. Ce n’était pourtant pas comme si le sou lui manquait : il travaillait, le gosse. Mais ce n’était pas avec son modeste salaire de serveur qu’il risquait de se payer un appartement avec vue sur jardin.
Sa situation ne faisait sans doute pas rêver, mais il avait appris à s’en contenter et puis, sa vieille Ford, il l’aimait bien quand même, ils en avaient vécues des choses, ensemble, mais aussi chouette soit-elle, le carburant n’était pas gratuit et il n’avait pas de quoi faire tourner le chauffage assez longtemps pour se réchauffer franchement.
Alors oui, elle était sans doute belle la vue sur les étoiles, mais ses dents claquetaient malgré l’épaisse couverture autour de ses épaules et son bonnet enfoncé sur son crâne.
Vu comme on se pèle les grelots, il y a intérêt d’avoir de la neige pour Noël, hein ! songeait-il, les doigts refermés sur un gobelet de café refroidi, depuis le temps, un épais nuage de vapeur devant son visage au nez rougi.
@ Invité
Il était tard ce soir-là, Levi avait passé la soirée à un gala de charité dont il se serait bien passé. Il préférait de loin aider sur le terrain plutôt que de faire bonne figure en costume trois pièces et gros chèque signés à la fin. Conscient que sa position l’obligeait à s’y rendre pour sourire durant des heures et parler de tout et de rien, Levi avait tenté de faire bonne figure en proposant des idées de projets pour l’association en aide aux enfants du Nigeria. Bien entendu, on lui avait répondu que ce n’était pas de leur ressort et que l’argent envoyé là-bas serait surement utilisé pour ça. Surement. Ça avait agacé le vieillard qui était sorti de l’hôtel, furibond, après avoir insulté tous ces pingouins de feignants qui avaient du avaler leur petite cuillère en argent !
Ils étaient rares, les moments où Levi sortaient de ses gonds. Lui qui donnait 90% de ses gains en tant qu’auteur à diverses associations, qui avaient passé 3/4 de sa vie à photographier les plus atroces actions de l’être humain, savoir qu’une bande de riches en costards cravates se pensaient utiles en trinquant avec du champagne sans bouger d’un iota, ça le… Il ne pouvait plus supporter ces idiots. Déambulant dans les rues, il n’habitait pas loin et n’avait clairement pas envie de prendre un taxi. Même s’il était plus de 23h, il n’avait rien à craindre et n’était pas du genre froussard.
S’emmitouflant un peu plus dans son manteau et sa grande écharpe, la température avoisinait certainement les -3°C. Il était difficile de ne pas être frigorifié malgré les couches de vêtements. Marchant tranquillement, les yeux voguant de droite à gauche par simple curiosité, il fut surpris de voir du mouvement dans une des voitures qu’il venait de dépasser. Levi n’était pas du genre curieux, à fourrer son nez là où il n’avait pas sa place mais… Il faisait si froid. S’il s’agissait d’un animal enfermé, il ne se voyait pas continuer sa route ainsi. Se rapprochant lentement, une silhouette plus humaine qu’imaginée se dessina devant ses yeux. Sacre-bleu, c’était un homme ! Dans une voiture ! Par -3°C ! Levi ne réfléchit pas plus de 10secondes avant de frapper à la vitre de la voiture.- Excusez moi, pouvez-vous ouvrir ? Je ne vous veux aucun mal !
Il était important de le préciser, vu l’heure et l’image qu’il devait donner avec ses cheveux blancs et ses couches de vêtements ! Un vrai bonhomme de neige
@ Invité
@Levi Boyle
Le café entre ses mains ne risquait plus de le réchauffer, ni en le buvant, ni en le faisant ainsi tournoyer dans le gobelet. Malgré tout, il en but une longue gorgée, non sans plisser un peu des yeux. Les cafés des commerces, c’était toujours la grande loterie. Trop souvent, Arco les trouvait imbuvables, bien trop forts pour ses papilles de gosse. Au final, ses préférés étaient toujours bourrés de sucre et bien plus chers pour ce que c’était. Qu’importe, Arco n’avait jamais su gérer son argent avec intelligence.
Soudain, on frappa à sa vitre et perdu dans ses pensées, il sursauta légèrement, manquant de peu de renverser son café froid. Ce serait vraiment pas cool du tout, ça ! De l’autre côté de la vitre, un vieil homme attendait, lui adressant quelques paroles rassurantes.
Hésitant une demi-seconde entre baisser la vivre et ouvrir la portière directement, il finit par entrebâiller la porte pour que le froid ne s’y engouffre pas. « Bonsoir ! Je peux vous aider ? » demanda poliment le garçon, se demandant s’il avait fait une connerie, s’il s’était garé sur sa place de parking où quelque chose dans ce genre-là ? Il n’avait pas l’impression, mais parfois le code de la route le dépassait.
L’homme ne semblait pourtant pas fâché contre lui, mais Arco restait méfiant. Quoique non, il ne se méfiait jamais de personne et surtout pas d’un papi qui lui avait assuré ne pas lui vouloir de mal. Il n’avait pas non plus la tête d’un gangster prêt à lui casser la gueule pour lui voler sa misérable Ford à la peinture défraîchie. Mais qu’il soit prévenu, si tel était son intention, il n’allait pas le laisser faire : elle ne payait peut-être pas de mine, mais elle avait vécu trop de belles histoires pour que leurs chemins se séparent.
« Je dérange ? »
@ Invité
Le froid lui glaçait le bout du nez malgré l'écharpe remontée sur son visage. Il devait ressembler à un grand bonhomme de neige, sans la carotte en plein milieu de la face ! Attendant quelques instants que la personne a l'intèrieur réagisse - sachant pertinemment qu'il était normal que l'inconnu y réfléchisse à deux fois avant d'ouvrir - Levi fut surpris de la tessiture de la voix entendue. Il s'agissait bien d'un homme et il devait avoir 20/25ans à tout casser d'après le ton. Mon dieu, que faisait une si jeune personne à la rue en ce temps glacial ? La porte était à peine entrouverte, le vieillard n'arrivait pas à voir clairement le visage de l'inconnu mais il se doutait parfaitement qu'il n'avait pas le chauffage allumé dans sa Ford : il y aurait eu plus de buée sur les vitres, ce qui n'était pas le cas.
Baissant un peu son écharpe, Levi se contorsionna légèrement pour que le jeune homme le voit clairement : ici, celui qui était le plus en danger, ce n'était pas le bonhomme de neige mais l'inconnu dans sa voiture. L'écrivain savait que voir un visage amical comme le sien et non seulement entendre sa voix, pouvait détendre la situation. Des agressions sur des sdfs, il en avait vu et lu dans les journaux. Levi avait beau parfois essayer de calmer les choses, son âge l'empêchait d'agir comme avant. Ça lui pesait beaucoup, de ne plus être capable de protéger autant. Mais malgré tout, un uppercut, d'un homme de 80ans avait toujours la même force que celui d'un trentenaire ! Et ça, il le savait !- Non, du tout jeune homme, je... Vous n'avez pas le chauffage dans votre voiture ?
Histoire de ne pas directement l'inquiéter avec ses propositions tombées du ciel, il valait mieux commencer par les faits !- Vous n'avez nulle part où aller, un foyer d'accueil ou...
S'arrêtant là, il savait pertinemment que les foyers étaient bondés et que très peu de jeunes appréciaient ces lieux. Levi pouvait le comprendre, parfois il était plus sécuritaire de rester seul dans la rue que de se mettre au centre d'un lieu où on parquait les personnes en difficultés. Car c'était ainsi qu'il voyait ces endroits, des rassemblements de gens dans le besoin alors que quelques rues plus loins, les riches de Manhattan trinquaient au champagne et balançaient des petits fours dans les bennes new-yorkaise. Accablant. Et dire qu'il en faisait parti involontairement.
@ Invité
@Levi Boyle
Dehors, le vent et la neige unissaient leur force pour glacer les gens jusqu’à la moelle et vu l’état du vieil homme, il devait marcher ainsi depuis un petit bout de temps. Arco aurait même juré avoir vu ses sourcils couverts de givre, mais à bien regarder, ça n’avait été qu’un reflet. Ce dernier fut dissipé dès la porte ouverte, mais malheureusement le froid n’était pas une illusion, lui. Le vent s’engouffra perfidement dans le col de sa veste, le faisant frissonner jusqu’au bas du dos.
S’inquiétant de gêner et de devoir rallumer sa vielle bagnole pour tourner des heures avant de retrouver une place où se garer, il regarda un instant droit devant lui, retenant son soupire las. La rallumer permettrait certes de remettre en route le chauffage, mais ça ne ferait pas de grande différence, elle ne serait pas chaude avant vingt bonnes minutes.
Par chance, l’homme ne semblait pas vouloir le voir dégager. Sa question eut pourtant de quoi le surprendre, ne voyant pas bien où il voulait en venir. In finit par hausser des épaules. « Si, mais je ne peux pas la laisser tourner dans le vide » expliqua-t-il avant d’ouvrir plus franchement la portière pour s’en extraire.
Le vieil homme poursuivit tandis qu’Arco fit quelques pas jusqu’à la poubelle la plus proche, y jetant son gobelet à moitié plein avant de revenir près de l’homme. « Ce n’est pas si mal, je suis au sec. Puis c’est juste provisoire. » expliqua-t-il d’un haussement d’épaule nonchalant. Il ne mentait pas, il savait que sa situation finirait par s’arranger, après tout il avait un travail Arco, il ne savait simplement pas gérer ses finances. « Faut pas s’en faire, je m’en sors bien » Là non plus ce n’était pas des conneries, lui au moins mangeait à sa faim au restaurant, grignotant tout au long de son service, ce n’était pas le cas de tous. Ainsi droit devant lui, les poings enfoncées dans les poches, il avait presque l'impression de se justifier, mais de quoi ?
@ Invité
En le voyant sortir de sa voiture, Levi pu se rendre compte plus aisément de l’age du jeune homme. Il ne devait pas dépasser les 25ans et le bagou dont il faisait preuve dans sa justification ne fut qu’une preuve de plus pour le vieillard. De plus, ce garçon n’était certainemnt pas habitué à voir quelqu’un s’arrêter à sa hauteur pour lui offrir une main tendue, comme une majorité de personnes sans logement. Ça mettait Levi en colère de savoir que de nombreux appartements étaient vides d’occupants alors que dehors, des dizaines de personnes cherchaient refuge entre deux poubelles et trois cartons. Si les logements vides étaient utilisés pour des sans abris, le nombre de SDF chuterait à New York, voir même celui des personnes sans emploi ! Tout le monde savait que sans toit sur la tête, il était difficile de chercher efficacement un travail. Quand on passe ses journés à tenter de survivre, le temps manque pour mettre en avant aptitudes ou diplomes ! Quel monde illogique !- J‘imagine très bien que vous vous en sortez jeune homme, je ne remets pas en cause votre débrouillardise.
Important à préciser, Levi a connu bien des situations compliquées pour pouvoir se permettre un quelconque jugement. Et puis, pire que de vivre à la rue, se sentir déshumaniser par des remarques étrangères est certainement la plus douloureuse des sensations. Encore plus pour une jeune personne qui n’a pas envie de donner une mauvaise impression en réclamant une quelconque aide.
Baissant la tête quelques instants, Levi réfléchit aussi rapidement qu’il le pouvait avant de reposer ses yeux sur l’inconnu.- N’y voyez ni un acte charitable, ni de la pitié mais j’ai deux chambres de libres chez moi ainsi qu’un canapé. Ça me ferait très plaisir de vous offrir un toit pour la nuit ainsi qu’un repas chaud et peut-être même un café !
Se rendant compte que sa proposition pouvait parraitre suspicieuse, il se précipita pour continuer :- Sans compensation bien sûr ! Je suis juste un vieil homme qui croit au destin et un petit doigt me dit que si je n’ai pas pris de taxi pour rentrer chez moi ce soir, ce n’est pas un hasard…
Le ton était tendre, le sourire, aussi. Non, si taxi il n’y a pas eu, c’est surement pour pouvoir rencontrer ce jeune inconnu dont la voiture ne pourra réchauffer que son esprit à défaut de son corps.
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