Ton plus gros problème à l’heure actuelle ? D’après lui, un gros problème, ça n’existe pas. Il est bien trop méthodique pour aborder un souci comme une réelle épine dans le pied. Il traite chaque contrariété en pensant le pour et le contre, en envisageant toutes les solutions pour finalement agir, convaincre d’avoir opéré de la bonne manière. Dès lors, incapable d’accepter ou d’assumer un quelconque échec. Et pourtant, s’il se montrait totalement honnête envers lui-même, il admettrait – et s’avouerait – que la maladie de son fils l’inquiète parce qu’elle lui échappe, qu’il ne sait pas comment la gérer et qu’il déteste l’idée qu’il soit en foyer. Il déplorerait également den pas être assez influent pour ralentir la marche du temps. Il vieillit et ça l’embête, ça le renvoie à sa condition d’être humain et c’est une épreuve pour lui qui se sent au-dessus des lois, au-dessus de tous, peut-être de Dieu lui-même. Il ajouterait aussi que ce rapprochement entre Curtis, son meilleur ami, et Samara, son ex, lui laisse un drôle de goût dans le fond du gosier.

Une addiction à déclarer ? (Le café et les réseaux sociaux comptent aussi bien entendu on est là pour être honnêtes). Les femmes ! Il ne peut vivre sans elles au pluriel. Terry, il est moins fidèle qu’un chien et plus versatile qu’un serpent. Il a besoin de se flatter de l’intérêt de la gente féminine. Alors, il se sert, il prend, mais ne s’attache jamais vraiment. Le contrôle ! Il gère, maîtrise, organise sa vie et parfois celles des autres. Dès lors, qu’un être humain titille son intérêt, il doit l’avoir sous son emprise et le garder sous sa coupe, aussi longtemps que ç lui sera nécessaire ou que ça l’amusera. La cigarette ! Il fume énormément. C’est, pour lui, une façon de choisir sa propre mort. La musique ! Une journée sans l’écouter ou sans en jouer est une journée de perdue. L’alcool. Il ne boit pas de manière excessive, mais il en a parfois besoin pour se détendre. C’est plus une manie qu’une addiction cependant. Son téléphone ! Il contient toute sa vie : ses rendez-vous, des photos importante, des informations importantes… bref, il y passe beaucoup de temps puisqu’il est, d’une certaine manière, un outil de travail.

Comment s’est terminé ta dernière relation ? Comme toutes les autres : la rupture. Jusqu’ici, Samara a tenu le rôle ingrat de la femme avec laquelle on s’engage. Elle lui a donné un enfant. Elle a donc une place particulière dans sa vie. Ceci étant, ça ne l’a pas empêché de fuir… lasser ou effrayer par l’ampleur de cette histoire. Il ne saurait dire et ne s’en inquiète plus. N’allez pas croire qu’il est dénué de sentiment. Il est tout en nuance, le bougre. Quand il se prend d’affection, c’est aussi passionné que démesuré. A ce jour, son cœur n’a désigné personne à aimer pour la vie. Il n’est loyal qu’en amitié ou en famille. Il donnerait tout pour ses frères et sœurs et il en sacrifierait tout pour Curtis.

Le dernier texto que tu as envoyé ?  « Qui t’a autorisé a faire entrer un homme, un AUTRE homme, dans la vie de MON fils, mon amour… »
Ta relation avec tes parents on en parle cinq minutes ? Un malfra de père et une mère parfaite : le cocktail idéal pour apprendre à évoluer au milieu du bal des hypocrites des familles les plus fortunées de ce monde. Il leur doit beaucoup. Le premier lui apprit la rigueur et la suivante à faire semblant, quoiqu’en pense Siobhan, c’est une grande femme, la matriarche. Elle est d’une intelligence relationnelle rare dont il n’a pas hérité…ou seulement en partie.

En dehors du boulot, des études, tu fais quoi ? Les sports extrêmes pour se sentir vivant. Le luxe pour se rappeler qu’il a réussi. Le sexe pour se gorger du plaisir d’être aimé, désiré. La cigarette, pour choisir sa mort ou en avoir l’illusion. Travailler mon instrument de prédilection, pour approcher le génie ou la perfection.

Un fait peu glorieux à nous raconter ? Pour raconter ce genre d’anecdotes, il faut connaître la honte. Or, il n’a pas assez de droiture pour la ressentir. Sa seule exception, ce serait de ne pas être en mesure d’élever son fils lui-même. Chaque jour il se dit que la place de ce petit bonhomme est à ses côtés, qu’il doit grandir auprès de son père et non au milieu d’une maison de fou…mais il ne se sent pas à la hauteur de le faire. Aussi, évite-t-il d’en parler en attendant de trouver une solution .