1. La famille, c'est la famille - Vega n'a pas toujours été en relations conflictuelles avec ses parents. A vrai dire, elle travaillait même pour la campagne politique de son père, fut un temps. Mais depuis qu'elle a dénoncé des irrégularités de comptes dans un de ses articles, les relations familiales sont froides, quasi-mortes, et Vega ne souhaite de toute façon plus rien avoir à faire avec eux. Elle s'obstine tellement dans son silence et dans sa vendetta personnelle que sa mère a fait en sorte qu'on ne l'embauche plus nulle part, dans aucun journal de la ville.

2. Work, work, work, work - Elle est blacklistée dans toutes les boîtes de journalisme de la ville. Alors elle pond un bulletin digital journalier sur un blog appelé "truth you don't wanna hear", et tire une version papier mensuelle. Ça ne lui permet clairement pas de rouler sur l'or, d'autant que ses revenus sont très irréguliers d'un mois sur l'autre (selon les articles et les scoops), mais ça lui permet de s'en sortir.

3. La vie, c'est bof - Qu'on soit clair, "ça lui permet de s'en sortir", ça veut simplement dire qu'elle a un appartement pourri dans le Bronx et de quoi bouffer des pâtes. Pour le reste, elle fait un peu de récup' (les poubelles des supermarchés), et n'achète plus qu'en fripes. Si ce mode de vie lui convient (d'autant qu'elle n'est pas spécialement matérielle), son entourage lui reproche souvent de trop donner d'elle-même à la cause de la vérité. Car il lui suffirait de fermer les yeux, de transiger et de s'excuser pour que sa mère lui ouvre à nouveau toutes les portes du beau monde.

4. La notoriété - C'est assez paradoxal, finalement, parce qu'elle commence à se faire connaître. Pas toujours en bien, pas toujours de la façon la plus conventionnelle qui soit, mais elle se fait connaître. De toute façon, la vérité n'est jamais agréable à entendre pour ceux qui vont contre elle ou qui la déforment. Elle a donc, naturellement, aussi son lot de détracteurs. Et il y en a des plutôt virulents. Il n'y a pas un jour sans qu'elle reçoive des menaces de mort.

4. La sécurité - Vega a deux bergers allemands chez elle et un flingue non déclaré. La plupart du temps, les menaces ne vont pas plus loin que la boîte mail ou le courrier, mais l'an dernier, un ex-flic s'en est violemment pris à elle après qu'elle ait pondu un article sur la corruption de son unité, et que cette dernière ait été dissoute dans la foulée, face aux preuves accablantes apportées par l'article.  

5. La vérité - Elle en est arrivée à un stade de dévouement où on ne peut plus vraiment dire qu'elle défend la cause de la vérité. Non, Vega est la cause. Elle ne vit plus tellement pour elle que pour tout ce qu'il y a de plus grand. Constamment en colère, contre les injustices, contre les pourris et les profiteurs, la journaliste tire sur la corde, essaye d'éradiquer les problèmes par des solutions radicales, et ne croit pas qu'on puisse arranger les choses en parlant. Il faut se battre. Prendre les armes. Tout défoncer. Recommencer sur les ruines.

6. Ce que ça coûte - Fut un temps où elle n'était pas si aigrie. En fait, fut un temps où elle était mariée à une femme parfaite et avait trois enfants parfaits. Mais la colère. Mais la vérité. Aujourd'hui, son ex-femme vit sur la côte ouest avec ses gosses. Ils ne viennent plus que pour les vacances d'été et, une fois sur deux, pour les fêtes de fin d'année. Vega garde son alliance autour du cou, comme une vieille relique pleine de remords. Oui, elle regrette d'avoir fait n'importe quoi, et de les avoir perdus. Mais elle ne cherche pas non plus à les retrouver. Elle n'est pas intéressée par ce mode de vie.

7. Les amours - Depuis, Vega privilégie les relations tenues mais indépendantes. Parfois plusieurs en même temps, avec accord de tous les partis. Elle sait qu'elle ferait une piètre partenaire de vie, alors ça lui va de n'être que la roue de secours, la relation secondaire, qu'on aime mais avec qui on préfère ne partager ni maison ni enfants. Au reste, elle ne considère pas les rapports sexuels comme de véritables relations, et n'a aucun problème à coucher avec des inconnus, voire à le faire pour se frayer des chemins vers des histoires.

8. Vendredi c'est misandrie - Elle tolère les hommes. Mais les hommes sont cons et privilégiés. Ça l'agace profondément. Surtout quand ils ne s'en rendent pas compte, et/ou quand ils participent activement (même inconsciemment) à la prospérité du patriarcat. Elle ne perd même pas son temps à essayer de les éduquer ou de les déconstruire, elle juge que ce n'est pas à elle de le faire, et surtout, elle a autre chose à foutre.

9. La justice - La justice telle qu'elle est dans la société moderne est corrompue, tellement pourrie qu'elle laisse les pires dehors et se contente souvent des boucs émissaires qu'on veut bien lui donner. Vega, frustrée par la situation, s'applique à trouver des preuves accablantes pour étayer chacun de ses articles. Si elle espère quand même prémâcher le travail des instances publiques pour qu'elles bougent officiellement, elle n'attend plus vraiment après. Elle rend la justice elle-même, d'une manière ou d'une autre. A l'ère actuelle, il y a mille façons pour pourrir quelqu'un, et vous seriez surpris par combien de ces façons sont légales et physiquement non violentes... Pour l'épauler, elle a créé une petite cellule de pseudo-justiciers, qui comme elle, en ont marre du système.