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La liberté n'a de prix que celui que l'on veut bien lui donner

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Ven 27 Déc - 15:58
L'hiver s'était doucement installé sur la ville, berçant de ses plus purs et tous premiers flocons la ville qui pourtant jamais ne s'endort. Les fêtes avaient, comme toujours, entraîné dans leurs sillages ces flots continus de touristes et de badauds qui s'éparpillaient dans les avenues de Manhattan. Ils s'émerveillaient de ces décorations que Sophia réalisa, abritée dans l'habitacle de sa berline de luxe, ne plus même parvenir à regarder. Ce sapin gigantesque qui arrachait aux passants des « oh » d'émerveillements... Ces guirlandes et ces devantures qui rivalisaient d'ingéniosité et de talent pour mieux se distinguer...Elle, ne voyait plus rien de cela. Elle qui n'avait jamais vécu que dans le confort extrême de sa vie de privilégiée en était presque venue à être l'un de ces êtres blasés de tout et qu'elle méprisait pourtant si fort ! Elle ? Sophia était de ces êtres qui ne voulaient que s'émerveiller de ces infinités de petits riens sans lesquels le monde ne serait que tristesse et ennui. Mais bon sang ne saurait mentir et le sien la destinait à vivre dans la plus indécente des opulences. Jamais, elle n'aurait à lever ne serait-ce que son petit doigt pour obtenir ce qu'elle désirait. Pas encore tout à fait majeure et, pourtant, elle possédait ce que la plupart des humains ne posséderaient jamais ! Les gens travaillaient pour réaliser leurs rêves... Les gens avaient des rêves ! Elle... Un soupir et son regard qui se voilait tandis qu'elle réalisait que son seul rêve était de ceux qui ne s'achètent pas. La liberté. Celle d'être elle-même. De vivre de cet art qui savait si bien la faire vibrer mais dont ses parents ne faisaient jamais que se gausser. Vivre pour aider ces prochains moins chanceux que sa famille, toujours elle, ne considéraient jamais que comme des pions tout juste bons à servir leurs intérêts idiots et capitalistes... Elle étouffait ! Elle périssait à petit feu dans cette vie qui était sienne mais, en fin de comptes, ne lui ressemblait que si peu.

Heureusement il était des moments, comme celui là, où Sophia parvenait à s'offrir le luxe d'une illusion. L'un de ces instants bénis ou elle s'autorisait une escapade sur cette île du Gouverneur où, pour quelques heures et loin des diktats familiaux, elle pouvait être libre. Comme en cet instant où, penchée sur son Lipizzan, elle filait à si vive allure sur la piste de sable. Sa bête et elle qui faisaient corps, se connaissaient si bien qu'elles ne faisaient plus qu'un. Des obstacles qu'elles franchissaient avec élégance et adresse. Et ce vent qui venait faire voler le crin et les cheveux. Cette bise qui soufflait pour mieux tenter de les rattraper. Là, Sophia se sentait vivre. Là, elle était heureuse. Le parcours n'était pas même fini que l'impulsivité de son cœur juvénile la poussait déjà à briser les règles. Entorse minime mais qui la fit rire aux éclats alors que, après avoir murmuré à l'oreille de sa jument, elle avait raccourci ses rênes et lancé leur tandem jusqu'à ces barrières qui cernaient l'enclos et qu'elles franchirent dans un saut parfait. Ces terres sauvages ou presque, ces étendues boisées vers lesquelles Sophia filait maintenant au triple galop et avec, au fond de ses iris, les plus radieuses et étincelantes des étoiles. Elle aimait se sentir ainsi libre... et tant pis si cela ne devait être qu'éphémère ou illusoire. Elle décidait ! Elle et elle seule ! Le bruit de ces sabots qui résonnaient derrière elle et sa tête qui se tournait légèrement pour mieux découvrir dans un large sourire la silhouette du cavalier arrivant maintenant à sa hauteur. Son sourire qui s'élargissait encore un peu plus alors qu'elle lançait, de sa voix chantante

« On fait la course pour rentrer ? »

Puis, sans même attendre de réponse, elle avait serré ses rênes et les talons enfoncés dans les flancs de sa Shahina, avait repris la direction du haras. Ces arbres qui les cernaient, se faisaient témoins de leur course effrénée. Les rayons d'un soleil d'hiver venant, ici et là, baigner de ses feux blancs les silhouettes de ces cavaliers émérites. Sophia savait pertinemment n'avoir aucune chance de l'emporter face à ce joueur de polo presque professionnel mais il lui plaisait de jouer, de tenter sa chance. Matthew possédant ce talent, ce con inégalé et inespéré, de parvenir à faire sortir de sa coquille celle qui, essoufflée et le rose aux joues, sautait maintenant à bas de sa monture en riant. Elle avait gagné ? Uniquement parce qu'il l'avait bien voulu ! Ôtant sa bombe et sa cravache encore en main elle abandonnait cependant les rênes à ce lad qui venait chercher la jument pour mieux s'en aller la doucher et la panser. Riant encore aux éclats, mimant une révérence polie et parfaite devant son concurrent bien galant elle avait dit, en se redressant

« Vous m'avez laissée gagner Mr Jenkins ! C'est tout aussi adorable que vexant, tu sais ? » puis, désignant le country club à quelques pas seulement d'eux, elle avait proposé « Me ferais-tu l'honneur de t'offrir un café ? Ou, vue l'heure, un cocktail ? » puis, donnant sa bombe et sa cravache à son chauffeur elle avait pris le temps d'attacher ses cheveux en un catogan et se retournant vers son invité « C'est toujours un plaisir de te croiser Matthew ! Enfin... quand ce n'est pas lors de l'une de ces réceptions dont nos parents ont le secret ! A ce sujet... Mère m'a dit que vous organisiez un gala de charité ? Sache que nous serons présents, évidemment. »

Le Gotha ? Un microcosme étrange. Mais leur monde à l'un comme à l'autre. Et Sophie se surprit à penser que, parfois comme en cet instant, elle aimait ce monde.

@ Invité

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Jeu 2 Jan - 20:08
La fraîcheur de l’air n’empêchait jamais Matthew d’aller passer quelques heures à prendre soin de son cheval, préférant Governors Island plus que tout autre endroit pour délier les pattes de son quarter horse. À défaut d’avoir les pelouses manucurées des tournois de polo, en été, les sentiers et les installations des courses à obstacles suffisaient largement à remettre monture et cavalier de bonne humeur. Il avait exploré l’île pendant une bonne partie de la journée, quand bien même il la connaissait par coeur et en dépit de l’interdiction de sortir des endroits indiqués pour monter — bien candidement, l’homme était persuadé que les règles ne s’appliquaient pas à lui, en raison de son nom, de sa réputation, aussi, dans les cercles sportifs des hautes sphères de New York. Il réapparaît en fin d’après-midi alors qu’une autre cavalière se prévaut des obstacles et il l’observe un instant, après s’être laissé glisser de sa selle. Matthew l’aurait reconnue, éventuellement, mais la distance fait que c’est plutôt la jument qu’il associe à celle qui la monte, le port altier et la technique impeccable — et surtout, l’esprit rebelle, alors qu’elle saute au-delà des remparts qui délimitent le manège. L’employé a beau crier qu’il lui faut absolument revenir sur ses pas, elle est bien trop loin pour qu’elle l’entende. « J’y vais », signale simplement Matthew alors qu’il grimpe sur son cheval, laissant l’employé de l’écurie tenir le reste de son équipement, qu’il n’avait pas pris la peine de quérir. La blonde a une certaine avance, mais il parvient à la garder dans son champ de vision alors qu’il pousse sa monture, les jambes fortes de l’animal les propulsant vers l’avant avec un certain enthousiasme. Il tire les rênes lorsque Sophia ralentit, lui rendant son sourire avec une certaine retenue. « Est-ce que j’ai le choix? » fait-il d’une voix forte alors que la blonde repartait déjà, assurément enterré par le bruit des sabots sur le sol ferme. Il se lance à sa suite, tempérant les envies compétitives de son cheval pour l’empêcher de doubler la blonde — d’une part, il valait mieux éviter les manoeuvres dangereuses alors qu’il ne portait pas sa bombe, mais d’une autre, laisser le petit plaisir d’une victoire à Sophia valait son pesant d’or.

Matthew esquisse un rire alors qu’il laisse à son tour les rênes, même si son regard demeure fixé sur son cheval jusqu’à ce qu’il disparaisse de son champ de vision. Il détestait laisser le soin de sa monture à d’autres — il le faisait par nécessité, mais il aurait largement préféré s’en occuper lui-même. « Je crois que la coutume veut que le perdant offre à la gagnante le rafraîchissement de son choix », insiste-t-il alors qu’il se penche pour embrasser brièvement la joue de Sophia en guise de salutations. « J’ai déjà hâte de vous y voir, alors. La liste d’invités vient de s’améliorer avec votre présence. » Les parents de Sophia, en vérité, il n’en avait rien à faire, même s’il s’était surpris à s’attacher à la gamine qu’ils avaient mise au monde alors qu’il était déjà adolescent. Il y avait une certaine simplicité dans leur amitié un peu singulière, car rythmée parfois par les affaires — en dépit de l’âge de la blonde, techniquement interdite d’entrée dans son Jazz Room, il l’employait régulièrement pour le plaisir des oreilles de ses clients. Matthew lui offre son bras avant d’entamer une marche lente vers le country club, profitant des derniers rayons que le soleil d’hiver daignait leur offrir. « Tu as presque causé une extinction de voix à ce pauvre lad en t’échappant de l’enclos. Shahina avait envie d’un peu d’herbe, plutôt que de sable? » Il esquisse un sourire en coin, plongeant sa main libre dans la poche de sa veste. Il se doutait que ça n’était pas le caprice de sa jument qui l’avait poussée à sauter la clôture, mais sa frivolité avait au moins eu pour effet de le mettre sur sa route. « L’école ne t’a pas retenue aujourd’hui? »

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Mer 22 Jan - 12:45


« Le choix ? Depuis quand cela concerne-t-il les gens comme nous ? Nous appartenons à la race de ceux qui décident, non ? »

avait-elle lancé, en riant de plus belle, à ce cavalier émérite qui ne fit mine de rentrer dans son jeu que pour mieux, en parfait gentleman, la laisser gagner leur course impromptue. Sophia sut goûter à sa juste valeur ce geste qui, à ses yeux d'enfants encore trop rêveuse, voulait en dire bien plus qu'il ne l'était sûrement en réalité. Mais le cœur a ses raisons à laquelle la raison reste le plus souvent parfaitement et si volontairement sourde... Et, elle ne cherchait plus même à le nier ou à se questionner sur le sujet : ce qu'elle trouvait auprès de l'aîné de la fratrie Jenkins était tout ce qu'elle recherchait dans son existence parfois trop bien réglée. Il était cet autre, cet homme membre à part du Gotha et qui, sans renier sa place ni sa fortune indécente ou son insolente réussite, parvenait quand même à garder une liberté que Sophia, elle, peinait à seulement oser s'approprier. Sauf quand, comme ce jour apparemment pas tout à fait comme les autres... Pendant ces instants volés à Chronos lui-même, elle parvenait à s'échapper. Sa jument qu'elle flattait d'une caresse à son flanc avant que, le regard étincelant, elle ne se décide à la confier au lad. Celui qui, à en croire l'homme, avait frôlé de peu l'aphonie et sans doutes une attaque devant son attitude quelque peu, il est vrai, aussi inattendue que déplacée. Rougissant légèrement elle avait haussé les épaules et, prenant le bras de Matthew, s'était contenté de commenter d'une voix rendue basse par la gêne

«  Crois-le ou non mais je ne voulais nullement embarrasser qui que ce soit et surtout pas ce pauvre garçon ! Je ne manquerais pas d'aller lui présenter mes excuses sincères après que tu aies, comme le veut donc l'une de nos traditions qui pour une fois n'est pas pour me déplaire, offert le premier des rafraîchissements. »

Ces êtres qu'ils croisèrent pendant leur cheminement jusqu'au country club et que, en un parfait accord, ils s'arrêtaient pour mieux saluer de ces politesses et de ces mots qu'ils récitaient d'une voix chaude mais où, Sophia le savait, tintaient aussi les plus convenus et presque hypocrites des notes. Leur monde ? Un univers fait de paillettes mais où, dans le fond, tout n'était jamais que faux-semblants et mensonges. Pourtant, alors qu'elle avait évoqué plus tôt le sujet de ce gala que les Jenkins entendaient bientôt donner, la jeune blonde ne put s'empêcher que, aussi imparfait soit le Gotha, il n'en demeurait pas moins son monde. Et elle y tenait. Parfois en ayant chevillée à son âme éprise d'absolu, la honte d'autant apprécier ce qui, en somme, n'était jamais que futilité. Peu importaient bien les apparences caritatives que l'on voulait leur donner, leurs réceptions n'étaient jamais qu'un prétexte pour faire la fête et, oui, parler affaires.

« Je me ferai une joie, plus encore qu'un devoir, de participer à votre levée de fonds. Pourrais-je au moins savoir en faveur de quelle œuvre vous organiser cette soirée dont tout le monde parle déjà ? Et, question subsidiaire ? Vais-je devoir demander à Chip de débloque de nouveau fonds pour l'occasion ? »

L'argent, les sommes indécentes et qui donnaient le tournis au commun des mortels, étaient pour elle aussi naturelles que le fait de respirer et, non, Sophia ne craignait jamais de parler avec légèreté de cet argent que, paradoxalement et sans doutes un peu naïvement, elle prétendait détester. Alors qu'ils arrivaient dans la salle principale du country club, avisant une table en plein centre, elle sourit à Matthew étant certaine qu'il comprendrait. Leur tandem, aussi étrange qu'en réalité légitime vues leurs origines et leurs fortunes presque semblables, attirait les regards et faisaient déjà murmurer alors pourquoi ne pas en jouer ? S'exposer était une chose qu'elle honnissait mais, en compagnie de l'homme, rien ne lui semblait impossible. Laissant un employé les guider jusqu'à leur table en vue, remerciant d'une phrase polie l'homme qui lui avait présenté son siège, elle s'y assit sagement et, attendant que son hôte n'ait commandé pour elle, elle avait ensuite dit

« Savais-tu que Père entendait racheter ton équipe de polo ? Je ne sais trop si c'est l'amour subit du sport ou, comme je le pense, l'envie de te complaire ? » puis, alors que son apéritif lui était servi, attendant que Matthew ne prenne le sien en main, elle avait ajouté, sautant d'un sujet à un autre « Au fait... Puis-je toujours jouer ce soir à ton club ? Je m'en réjouis tant ! Et, si jamais tu avais un peu de temps à m'accorder dans les jours prochains j'envisageais de m'acheter un nouveau piano, te plairait-il de m'accompagner pour le choisir ? »

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