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There's someone I would like you to meet (reagan + oscar)

@ Invité

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Dim 12 Jan - 16:06
Esteban est dans le déni, un déni agréable cela dit, un déni qui le pousse à croire que la pilule passera bien mieux, s'il omet simplement de préciser l'âge de son petit ami (qu'il ne connaît pas vraiment d'ailleurs, l'art d'éviter les sujets délicats). C'est donc avec une bonne humeur notable qu'il prépare la rencontre entre Oscar et sa colocataire en cuisinant pour l'apéritif. Inutile de dire qu'il n'a pas non plus informé Oscar du fait que son ami n'était pas au courant de leur énorme différence d'âge. Le bouclé s'en est tenu aux détails les plus neutres: un homme de théâtre, qui travaille actuellement dans un bar avec lequel il va voir des expositions et qui semble partager avec lui un goût pour l'art, même s'il n'est pas un expert pour tout ce qui concerne la peinture et l'histoire de l'art en elle-même, ce qu'il reconnaît facilement. On peut donc aisément s'imaginer que le brun s'aventure simplement en dehors de sa sphère sociale avec un jeune qui n'a pas fait d'études et espère un jour percer dans le milieu de la scène. Vu de cette manière, on pourrait donc se réjouir pour lui, sans arrière pensée, ce qui est probablement le cas de la colocataire d'Esteban qui n'a pas toutes les cartes en main pour deviner l'anguille sous la roche. Seule l'absence de photos sur instagram pourrait mettre la puce à l'oreille, mais Reagan n'est pas Candace (Or isn't she?).

S'il avait réfléchi et ne s'était pas laissé aveugler par la peur inconsciente qui l'agite, Esteban aurait probablement organisé les choses différemment (ou pas du tout), mais déni aidant, il se persuade que normaliser la chose le plus possible est la meilleure option pour présenter Oscar à ses proches, chose qu'il n'a évidemment pas eu le courage de faire jusque là. Reagan est une première étape, un essai hasardeux pour ainsi dire. Ils sont colocataires certes, mais la brune ne fréquente pas les mêmes cercles, n'a vu ses parents une fois ou deux à tout casser, le risque est moindre.

Pour un œil expert, on pourrait déceler un semblant de nervosité dans les gestes du garçon, mais rien qui ne puisse pas être interprété de façon mignonne et innocente pour l'instant. Lorsqu'on frappe à la porte, Esteban abandonne son guacamole pour se diriger vers la porte.

@ Invité

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Dim 19 Avr - 0:19
Dire que Reagan était excitée par la perspective de cette petite soirée organisée par son colocataire aurait été passablement hyperbolique. Ils s'étaient retrouvés dans la vie l'un de l'autre par un simple concours de circonstances plutôt banal comme on en voyait beaucoup, avaient sympathisé plus par nécessité d'abord que par réel intérêt et certes, ils vivaient sous le même toit mais Esteban n'était décidément pas la première personne que Reagan contacterait en cas de souci. Toutefois elle s'était prise d'affection pour le jeune homme, amadouée par ses petites attentions — à base de cafetière prête à être utilisée au petit matin et de plateaux de sushi partagés à une heure avancée de la nuit — et ses sourires tendres. Tout bordélique qu'il pouvait être, c'était un gentil garçon, le genre qu'elle aurait probablement aimé avoir comme petit frère à une autre époque. Et, vraiment, elle était heureuse qu'il lui fasse suffisamment confiance pour partager des détails personnels avec elle, notamment sur sa vie amoureuse. Reagan n'en était peut-être là elle-même mais de toute manière, elle était bien trop occupée pour avoir quoi que ce soit de croustillant à raconter. Qu'Esteban lui présente son petit-ami était donc l'occasion rêvée de faire une pause dans le rythme effrénée de ses journées et de se détendre. Et, après tout, faire de nouvelles rencontres alimentait aussi son inspiration. De là à argumenter qu'elle avait sauté dans sa plus jolie combinaison fleurie pour le boulot, il n'y avait qu'un pas.

Accaparée par son feed Instagram qui n'en finissait pas de s'étirer — elle allait devoir faire un peu de ménage sur ses différents comptes avant de crouler sous le contenu pas nécessairement désiré — Reagan avait cessé d'observer la préparation du guacamole depuis un moment déjà et ne réalisa pas tout de suite qu'Esteban l'avait lui aussi abandonné. Elle lâcha son téléphone qui heurta l’îlot de cuisine où elle était appuyée avec un bruit sourd et claqua des doigts en direction de son colocataire.

Gardner, le guacamole, ok? lui rappela-t-elle en le rattrapant, son index pointu effleurant son épaule au passage. Je m'occupe de ton invité et promis, je vais être sympa, ajouta-t-elle en ricanant. Et, d'accord, Reagan pouvait être mordante mais elle avait été bien élevée. Elle n'avait pas l'intention de devoir trouver un nouveau colocataire de sitôt et, après tout, le peu d'informations qu'avait partagé Esteban jusque-là laissait entrapercevoir un homme plutôt sympathique. Ou, du moins, c'était ce qu'imaginait Reagan chaque fois qu'elle trouvait le même sourire sur le visage d'Esteban à l'évocation de son compagnon. Un reste de romantisme juvénile dont elle n'avait pas réussi à se débarrasser, sans doute.

Un peu comme ses préjugés, finalement. Reagan savait, pourtant, qu'il ne fallait pas s'arrêter sur les apparences ni leur accorder le moindre crédit. Elle s'était battue contre les idées reçues toute sa vie, l'image offensante des gros·ses fainéants·es, bêtes et méchants·es, comme les petites réflexions en apparence peu bénignes susceptibles d'être profondément destructrices  — et elle continuait de le faire, même si elle était relativement mal à l'aise avec l'idée de se victimiser ou d'en faire un quelconque combat. S'arrêter sur une première impression, basée uniquement sur un bref coup d'œil que venaient détailler tout un tas d'a priori pas très malins, pouvait sembler absolument stupide dans son cas mais c'est exactement ce qu'elle fit en ouvrant la porte pour découvrir un type d'une cinquantaine d'années. Peut-être moins ? Oui, sans doute, Reagan avait toujours eu du mal à estimer l'image des gens qui l'entouraient. La peur de vexer, peut-être. Probablement. Restait que ça ne pouvait décemment pas être le petit-ami d'Esteban. Pas l'un de ses pères non plus, elle se souvenait vaguement du couple et ce visage-là ne lui disait rien. Une erreur d'étage peut-être ?

Vous cherchez quelqu'un ? demanda-t-elle finalement après un bref silence, refermant légèrement la porte. Elle avait appris à se méfier en s'installant à New York, les gens chelous courraient les rues et n'avaient pas nécessairement le physique de leurs tendances criminelles. Vous avez dû vous tromper d'étage, non ? Je suis à peu près sûre que personne ici attend de livraison et la nana d'à côté est carrément anti-Amazon, donc ça doit être au-dessus. Pas qu'il avait vraiment l'air d'un livreur, d'Amazon ou d'ailleurs, ou qu'il semblait avoir quoi que ce soit à livrer mais mieux valait désamorcer une situation potentielle étrange, voire dangereuse, en jouant les idiotes. Et toute comique qu'elle était, Reagan était aussi comédienne, plutôt douée à en croire son cv.

@ Invité

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Sam 25 Avr - 23:49
Oscar doit bien admettre qu’il est un peu angoissé par la situation. Il ne sait pas vraiment à quelle sauce il va être mangé, ni si la colocataire d’Esteban va être sympathique ou non. Il ne sait pas non plus exactement l’étendue des informations qu’Este lui a communiqué - si elle connait son âge exact ou s’il a édulcoré la réalité. La seule chose qu’il sait, à cette heure-ci, c’est qu’il paraîtrait étrange à n’importe qui en serait informé qu’un homme de son âge sorte avec un homme de l’âge d’Esteban. Leur différence d’âge a beau ne pas être un vrai sujet pour Oscar, qui a l’impression d’être amoureux d’Esteban comme il serait amoureux de n’importe quelle autre personne, il est bien conscient que cela peut être un sujet pour les autres. Et il en ira bien évidemment ainsi de leurs proches - même si Este est bien plus fourni en la matière que lui, cela va sans dire. Il arrive à l’heure, a acheté une bouteille de vin sans trop savoir ce qu’il était censé apporter. Cette rencontre le rend nerveux, bien plus nerveux que ses rencontres habituelles et tendres avec Esteban.

Et sa nervosité grimpe d’un cran quand la colocataire lui ouvre. Il sait que c’est elle parce qu’il a vu des photos, d’abord, et aussi parce que de toute façon, qui d’autre pourrait être en train de lui ouvrir, à part Esteban, bien entendu ? Elle semble confuse, d’ailleurs, puisqu’elle lui demande s’il est un livreur et s’il a quelque chose à livrer à l’appartement du dessus. Oscar sent ses joues qui chauffent et deviennent rouges. Il cherche à dissimuler son trouble et pend une inspiration, car il se serait bien passé de devoir délivrer lui-même des explications.

- Hm. Non. Je suis... Oscar ? Je suis venu pour la soirée. Je...

Il se mord un peu la lèvre, se demandant si elle va faire le lien entre son prénom et le petit-ami d’Esteban. De manière évidente, elle manque cruellement d’informations puisqu’elle ne l’a, pour sa part, pas identifié.

- Vous êtes Reagan, c’est ça ?

Il tend une main qu’il essaye de n’avoir pas trop tremblante, et respire.

- Je suis Oscar. Le petit-ami d’Esteban.

Il est ridicule, ce mot, quand on y pense. Petit-ami, ça ne va pas vraiment aux hommes de cinquante ans qui mesurent presque 1,90. Pour éviter un moment trop gênant, il s’empresse d’ajouter :

- Je suis ravi de vous rencontrer.

@ Invité

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Dim 26 Avr - 0:12
Esteban n'a pas le temps d'ouvrir la porte que Reagan prend les devants. Une mauvaise idée sans doute, car il n'a pas le temps nécessaire pour amortir le choc. Ce qui devait arriver arrive et sa colocataire met les pieds dans le plat sans la moindre mesure. Avec son petit bol d'olives vacillantes dans les mains, Esteban offre donc une moue paniquée avant de retrouver l'usage de ses fonctions cérébrales. Par chance Oscar, blessé ou non ne s'offusque pas et s'introduit de lui-même ce qui n'oblige pas Mr Bouclettes à se lancer lui-même dans l'explication. Il est gêné soudainement, et son idée lui paraît la plus idiotes de toutes. C'est un peu comme s'il avait subitement été confrontée à une réalité qu'il aurait jusque là voulu ignorer.

Impossible de rebrousser chemin maintenant cela dit. Il ne peut pas non plus abandonner Oscar. Ce test servira de leçon. S'il doit annoncer la différence d'âge entre lui et son compagnon, ce sera avant la rencontre fatidique, lesson learnt. Clairement, le flou artistique teinté de déni suprême n'était pas l'idée de la décennie et Reagan doit probablement penser que tout cela est de très mauvais goût.

Le cœur d'Esteban s'agite et les petites olives fourrées menacent de rejoindre le sol tant ses mains sont tremblantes. Un peu de courage Esteban ! Voilà ce qu'il répète depuis qu'Oscar a fait son apparition devant la porte. Bien décidé à assumer ses conneries et sa relation, Este prend une inspiration.

- Reagan, Oscar, Oscar Reagan...

Esteban s'approche pour embrasser la joue d'Oscar, trop pudique sans doute, pour tenter une salutation plus intime.

- Tu as ramené du vin, c'est gentil, et pratique aussi, il faut que j'évite de piquer des bouteilles dans la réserve de mon père...

Petit rire nerveux, ce changement de sujet sera soit salué, soit complètement ignoré. Il y a une chance sur deux, reste à faire tourner la roulette de la chance.

@ Invité

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Dim 26 Avr - 1:00
La surprise qui se lisait sur le visage de l'inconnu paraissait sincère mais après tout, les bons comédiens n'étaient pas exactement une denrée rare à New York, devant ou derrière des barreaux. Reagan préféra donc d'abord camper de son côté de la porte, fermement accrochée à celle-ci. Prête à la claquer au premier geste un peu trop brusque du type. Il avait l'air un rien hésitant, si rouge soudain et dans d'autres circonstances, l'humoriste se serait fendue d'un ricanement fier et d'une vanne — un peu attendue peut-être — sur les Blancs et le soleil.

La soirée ? répéta-t-elle, sans comprendre, lorsque l'homme se présenta, emprunté. La soirée, quelle soirée ?

C'est lorsqu'il tendit une main dans sa direction que Reagan, finalement, réalisa ce qu'elle venait d'entendre. La soirée, celle d'Esteban, celle des présentations du fameux petit-ami. Oscar, donc. Oscar qui se tenait manifestement là, enveloppé dans son embarras, chose que Reagan n'avait pas imaginé dans les quelques scénarios catastrophes qu'elle avait pu imaginer
— vieille habitude, sale habitude. Cela dit, elle n'avait pas non plus pensé qu'il pouvait avoir, quoi, vingt ans de plus que son colocataire ? Peut-être plus ?

Sans un mot, un peu surprise, un peu gênée aussi, Reagan serra finalement la main tendue tandis que son propriétaire tentait tant bien que mal de rendre ces présentations moins étranges qu'elle ne les avait rendue. Esteban apparut à son tour et l'attention de la comédienne se reporta sur lui, sourcils vaguement froncés et sourire forcé braqués sur le jeune homme. Elle ne doutait absolument pas qu'il avait sciemment omis de mentionner l'âge de son petit-ami et oh boy, était-il chanceux qu'ils ne soient pas seuls tous les deux. Qu'il ait eu peur du jugement, Reagan pouvait le comprendre, prétendre le contraire aurait été égoïste de sa part. Combien de fois avait-elle été la nana qu'on osait pas nécessairement présenter tout de suite à ses ami·e·s ? Celle qui venait avec un avertissement un peu gêné, la mise en garde clairement offensante qui revenait parfois à ses oreilles sur le ton de la plaisanterie, une fois qu'on se sentait à l'aise en sa présence ? Elle comprenait, vraiment, mais il aurait pu lui éviter de commettre un impair ou deux — elle avait déjà oublié le nombre de bêtises qu'elle avait débité devant le pauvre homme qui, clairement, ne s'était pas trompé de porte.

Enchantée, moi aussi, fit-elle à l'intention du pauvre homme en question, abandonnant finalement l'idée d'avoir la moindre conversation silencieuse avec Gardner. Elle s'occuperait de lui plus tard et toutes les promesses de gérer les corvées domestiques du monde ne pourrait lui éviter un sermon en bonnes et dues formes.

Figure-toi qu'on a déjà fait les présentations, reprit-elle, peut-être un peu trop enjouée, juste après que j'aies pris ton mec pour un type de chez Amazon, ne put-elle s'empêcher d'ajouter. Bien malgré elle, Reagan grimaça légèrement à l'évocation du père de son colocataire, incapable de faire taire les idées qui lui traversaient l'esprit. S'étaient-ils rencontrés par l'intermédiaire de l'un ou l'autre des paternels ? Ce fameux Oscar était-il un ami de la famille ? Ladite famille était-elle même au courant ? Tant de questions qu'elle mourrait d'envie de balancer les unes après les autres sans s'arrêter, pas même pour entendre la réponse, mais après une telle rencontre, mieux valait se ressaisir et jouer finement. Oh, elle pouvait presque entendre sa mère et ses maudites camarades de bridge pérorer, la curiosité est un vilain défaut Reagan, ça finira par te perdre. Peut-être bien, oui, mais pas aujourd'hui.

Tu peux aussi en acheter tu sais, fit-elle remarquer et le reste, référence à son âge, sa carte d'identité et ses joues encore un peu rondes, Reagan préféra le garder pour elle. Pas la peine d'ajouter du malaise au malaise. Mais entrez, entrez, Oscar, c'est ça ? Désolée pour cette histoire de livraison, Esteban ne m'a pas dit grand-chose sur toi, j'ai pas fait le rapprochement tout de suite, j'espère que tu m'en tiendras pas rigueur. Pas tout à fait un mensonge, pas vraiment toute la vérité non plus mais ça partait d'une bonne intention. Donc, mh, ça commence à faire un moment tous les deux, si j'ai bien tout compris, c'est ça ? Reagan et la subtilité, ce n'était pas nécessairement un partenariat opérationnel, certes, mais on allait à la pèche aux informations comme on pouvait. Une fois qu'ils auraient ouvert cette fameuse bouteille, ce serait certainement plus simple.

@ Invité

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Dim 26 Avr - 17:42
Esteban finit par apparaître également dans l’entrée et la situation est cocasse, quand on y réfléchit. Il se doutait bien que la rencontre avec la colocataire de son petit-ami risquait d’être une situation particulière, peut-être même un peu gênante - mais de là à penser que l’entrée en matière serait déjà si... Bizarre, well, ça ne lui avait pas traversé l’esprit. Esteban embrasse sa joue et il lui donne la bouteille - ça lui fait toujours drôle d’entendre Esteban dire qu’il vole dans la réserve de son père. Surtout quand il songe au fait que les pères d’Esteban sont âgés de presque 10 ans de moins que lui, ce qui est une information passablement ridicule quand on y réfléchit, et qu’il ferait d’ailleurs mieux d’arrêter d’analyser.

- Oui on a... Enfin, on t’a pas attendu.

Il sourit, un peu gêné, et finit par se glisser à l’intérieur. Heureusement qu’il n’a pas trop perdu la face, mais il ne peut franchement qu’imaginer le tumulte des pensées qui valsent à l’intérieur de l’esprit de Reagan cela dit. Un professeur de théâtre lui a un jour dit que la meilleure façon de dissiper une gêne était de tourner la situation en dérision en évacuant sa propre gêne ; c’est ce qu’il s’empresse de faire, tant bien que mal.

- J’imagine donc qu’il a oublié de préciser que j’ai l’âge d’être son père. Ne t’en fais pas, je ne t’en tiens pas rigueur, je pense que j’aurais été choqué moi aussi, à ta place.

Il offre un sourire à l’attention tant d’Este que de Reagan, mettant donc en application immédiate la bonne vieille méthode du let’s laugh about it, espérant simplement que la jeune femme ne va pas être trop choquée.

- Ca fait... Quelques mois, oui.

Quelques mois qui sonnent comme un moment volé à l’interdit, pour être franc. Mais plus le temps passe, plus il s’attache, et plus il s’attache, plus son esprit fatigué tente de leur imaginer un futur.

- Et vous ? Vous êtes colocs depuis longtemps ?

@ Invité

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Mer 29 Avr - 10:52
Reagan lui rappelle qu'il à l'âge d'acheter du vin et Este grimace suite à cette remarque qu'il prend un peu personnellement pour être tout à fait honnête. Ils ont beau plaisanter du sujet tous les deux, Esteban n'est pas aussi prêt que ses comparses à répondre par l'humour à ce genre de choses. C'est un sujet sensible, même s'il ne s'ouvre pas sur la question et il a l'impression qu'on lui fait remarquer que ce n'est qu'un gamin qui doit toujours piquer dans la réserve de ses parents. C'est probablement le cas, mais le sentiment n'est pas agréable pour autant. Alors pour répondre à ce merveilleux commentaire, il affiche une moue qui en dit long sur la façon dont il prend la chose, même si l'idée de base n'est évidemment pas de le montrer.

- Je pourrais, mais celui-là je peux l'avoir gratuitement.

En plus il n'aime même pas le vin plus que ça. Quand il en achète, c'est surtout pour impressionner Oscar, qu'il s'imagine comme l'adulte qu'il n'est pas, celui qui aime le bon vin que l'on trouve dans la réserve de son père par exemple... Pendant qu'il finit d'apporter nerveusement les amuse-gueules sur la table, Reagan et Oscar continuent de chercher à détendre l'atmosphère, ce qui fonctionne sans doute pour eux, mais pour Este qui est sorti de son déni un peu trop brutalement par la remarque d'Oscar. Nouvelle grimace, il n'est pas certain de pouvoir supporter ce genre de blagues très longtemps. S'essayant lui aussi à l'humour, mais avec une touche beaucoup plus crispée, il finit par lancer avec dureté.

- En fait mon père est même plus jeune que toi...

Aucune envie de rire pour détendre l'atmosphère, il préfère changer de sujet que de rester bloquer la dessus. Il est sans doute un peu injuste avec Oscar, après tout, c'est lui qui doit subir le jugement des autres, mais il aurait aussi préféré qu'il n'accentue pas la chose, même pour détendre l'atmosphère. Il a l'impression de faire quelque chose de mal, maintenant qu'il est confronté à la situation. C'est facile d'ignorer certaines choses dans l'intimité d'un appartement, beaucoup moins en devant s'en expliquer devant les autres.

- Bref, quelques mois oui. Et sinon pour Reagan et moi, c'est depuis que j'ai cet appart.

Este ne se sent pas bien. Les sentiments qui agitent son cœur lui semblent bien difficile à contenir. Il sait que c'est idiot, mais il a juste envie d'annuler la soirée et de sortir prendre l'air.

@ Invité

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Sam 6 Juin - 14:52
Clairement, si Esteban n'avait pas mentionné l'âge de son petit-ami comme ce dernier le fit remarquer, ni de réels détails à son sujet, c'était intentionnel. Reagan n'avait pas non plus posé de question, convaincue que son colocataire n'avait pas spécialement envie de lui en parler ou ne se sentait pas suffisamment à l'aise pour le faire. De toute évidence, c'était la seconde option et bien qu'une infime partie d'elle en était légèrement peinée, elle se sentait bien plus coupable qu'autre chose. Lui avait-elle déjà donné l'impression qu'il ne pouvait pas se confier, qu'elle le jugerait d'entrée de jeu ? Certes, ce garçon — cet homme, Oscar — était bien plus âgé que Gardner mais après tout, elle n'était rien d'autre qu'une colocataire. Une amie même, du moins se plaisait-elle à croire, mais peut-être étaient-ils moins proches qu'elle ne l'imaginait. Ça avait longtemps été un problème pour elle, se sentir proche d'autrui. Elle avait fait des erreurs, s'était lancée à corps perdu dans des amitiés inégales, poussée par une solitude et un manque d'affection que ses troubles alimentaires ne pouvaient combler. Plus d'une fois elle s'était trouvée mal à l'aise, mise face à la cruelle réalité d'une relation à sens unique et avait fini par prendre des précautions derrière un mur construit de briques d'humour et de complexes. Elle avait l'impression d'avoir à nouveau seize ans, d'être redevenue la bonne copine d'une nana populaire qui n'hésitait pas à la laisser de côté sitôt qu'une occasion plus alléchante se présentait, la grosse avec laquelle on pouvait passer une heure en perm mais qu'on ne pensait pas à inviter pas à son anniversaire. Une mauvaise impression que Reagan chassa bien vite. Elle n'était plus une adolescente et ce n'était sans doute pas elle, le problème. At least, hopefully not. À en juger par l'attitude d'Esteban, c'était cette histoire d'âge, le cœur du souci, et il changea bien vite de sujet, non sans une réflexion sur son père, signe que ce n'était définitivement pas le moment de poser la moindre question, même sur le ton de la plaisanterie. Reagan leur adressa un nouveau sourire à tous les deux, espérant sincèrement que sa propre gêne, totalement indépendante de la présente situation et de leur histoire à tous les deux, ne se lisait pas sur son visage au risque d'être mal interprétée.

Ça commence à faire un moment, oui, confirma-t-elle d'une voix qui tremblait légèrement, toutefois ravie de se voir servie d'une occasion toute prête pour s'éloigner de ses vieux démons. Bon, on ne se croise pas beaucoup, je passe ma vie au boulot, mes nuits aussi parfois mais ça se passe plutôt bien, non ? fit-elle à l'intention d'Esteban, haussant un sourcil amusé. Sauf la dernière fois que je suis rentrée de tournée, la cuisine avait des airs de champs de bataille, j'ai cru que j'allais l'étriper, ajouta-t-elle à l'intention d'Oscar avec un bref éclat de rire. Le souvenir aurait pu être bien plus désagréable si Esteban n'avait pas su user de ses charmes — et de ses talents de barista surtout — pour se faire pardonner.

Désolée, je fais que parler de moi, je sais pas ce qu'Esteban a pu te raconter sur moi mais promis, je suis pas si égocentrique que ça. Je prends deux fois moins de selfies que lui déjà, c'est une preuve suffisante. Est-ce que c'était vrai ? Sans doute pas tout à fait, non, mas s'il était question de détendre l'atmosphère, Reagan n'excluait aucune option, certainement pas l'humour, aka son arme favorite en toute situation.

@ Invité

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Mar 23 Juin - 21:47
Oscar se sent extrêmement mal à l'aise, et presque coupable, aussi, comme souvent lorsqu'il se retrouve confronté à la jeunesse de son petit-ami. Ce n'est pas Esteban qui est jugé parce qu'il fréquente un homme de 50 ans ; en revanche, l'inverse est on ne peut plus vrai. Oscar voit bien le regard des gens quand il passe, il imagine sans difficulté les idées qui traversent la tête des passants qui les voient main dans la main. La remarque d'Esteban sur l'âge de son père est anodine, sans doute une boutade, mais elle le heurte de plein fouet quand il réalise ce que ça veut dire. Il est plus vieux que les parents d'Este. Il le savait, mais l'entendre à voix haute est un choc qui le fait légèrement vaciller ; son coeur ne comprend pas bien l'agression, d'ailleurs. Il n'a fait qu'essayer de détendre l'atmosphère, la répartie du brun le surprend et le pique au vif.

Heureusement, Esteban enchaîne, puis Reagan, pour faire la conversation. Il s'en sent soulagé. Même s'il n'a de cesse de se dire qu'il doit assumer ce qu'il est et ce qu'il ressent, la mise en oeuvre n'est pas si évidente quand il s'agit de sa relation. Reagan, qui se moque d'Esteban à deux reprises d'ailleurs. La situation crispe Oscar un peu plus encore, car il n'est pas certain que le brun supporte facilement ces petites piques alors qu'il semble déjà à cran.

- Si c'est pour te faire tester sa cuisine, j'imagine que ça vaut le coup...

Il offre un sourire à la colocataire et s'installe un peu plus confortablement, n'osant pas esquisser le moindre geste de tendresse vers Este.

- J'en déduis que tu aimes beaucoup alimenter ton compte instagram alors, toi aussi ? J'aime beaucoup ce qu'Este a fait du sien. Evidemment, je n'étais pas très au fait, mais je m'y suis mis maintenant.

Il évite toute référence supplémentaire à son âge pour justifier sa méconnaissance du réseau social, et sort plutôt son téléphone pour montrer ses prouesses.

- J'ai appris avec le meilleur.

@ Invité

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Dim 28 Juin - 16:51
Reagan se montre sympathique et cela devrait consoler Esteban, mais la panique qu’il ressent le submerge complètement. Il se déteste d’être ainsi, toujours à la merci de ses émotions, et pourtant force est d’admettre que c’est quelque chose chez lui qui ne changera jamais. Objectivement, tout se passe très bien, subjectivement, Esteban ne se sent pas bien du tout et les blagues d’Oscar ne font rien pour arranger les choses. Il est à cran, sans doute parce qu’il a présumé de sa capacité à sortir des rangs et à l’exhiber si fièrement.

Ça paraît simple, quand il voit les autres, ses parents, mais aujourd’hui il réalise the hard way, qu’il n’est pas les autres et que présenter un homme qu’il fréquente à quelqu’un de proche est quelque chose qu’il n’a jamais fait de sa vie. Si on rajoute à cela que l’homme en question a plus du double de son âge, la panique est facile à deviner.

Esteban a voulu brûler les étapes comme d’habitude, et le résultat n’est pas beau à voir. Tout a beau se passer au mieux, il aurait dû s’y préparer, car faire son coming out n’a rien de facile, même en ayant des parents homosexuels. La pression de la société n’est pas une variable que l’on peut simplement ignorer même avec l’éducation la plus tolérante qui soit.

S’il n’a qu’une envie, qui est que ce dîner s’achève rapidement, il ne peut pas se permettre de mettre Oscar dehors. Il faut qu’il se comporte comme un adulte, même si cela veut dire accepter les petites taquineries des deux qui sont sans doute superflues aujourd’hui. Il a envie de répondre que la moitié du monde prend dix fois moins de selfies que lui tant il est égocentrique, mais il lutte férocement contre l’envie irrépressible d’être dramatique une fois de plus.

- Il n’y a pas que des selfies sur mon compte Instagram. Je mets aussi en ligne mes peintures et des photos urbaines.

Ils le savent tous les deux, alors il limite l’agressivité dans ce commentaire. Il est clair qu’il fait la moue cela dit, et il prend une inspiration pour revenir à de bien meilleurs sentiments.

- L’apéritif est servi.

@ Invité

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Ven 17 Juil - 20:10
La tension était si palpable que Reagan aurait probablement pu se draper dedans et avoir encore suffisamment de matériel pour une toque et une paire de gants. Et elle pouvait concevoir, dans une certaine mesure, que l’exercice pouvait être difficile pour Esteban comme pour Oscar. Une telle différence d’âge avait, à n’en pas douter, son lot d’inconvénients, le regard des autres en tête. Elle connaissait ça, Reagan, avait déjà eu droit au sourire forcé du père, à la mine déçue de la mère lors de la présentation aux parents. Un exercice difficile et ô combien dangereux pour l’équilibre mental. Toutefois, elle n’était pas la mère d’Esteban et se fichait bien de savoir avec qui il partageait sa vie, à partir du moment où il était heureux et restait safe. Et ne transformait pas leur appartement en zone de guerre. Le leur faire comprendre de manière subtile était une autre affaire. On ne pouvait pas forcer quiconque à se sentir à l’aise après tout.

Disons que ça aide un peu pour le boulot et que ça occupe une partie de mon temps libre, oui.

Du temps libre, ah, la bonne blague. À ce stade, ses réseaux sociaux étaient presque un deuxième job mais considérant l’âge d’Oscar, ce n’était probablement pas le terrain d’entente idéal sur lequel se poser. Par bonheur, il lui offrit une porte de sortie en présentant son téléphone pour appuyer ses dires.

Je vois l’influence, c’est superbe, commenta-t-elle avec un sourire et un hochement de tête enthousiaste avant de se tourner vers Esteban, lequel paraissait visiblement contrarié — par la situation ou par ses commentaires, Reagan n’en était pas sûre et ne comptait pas demander tout de suite. I know babe, je te taquine. Et on sait tous les deux que je suis incapable de croiser mon reflet sans m’arrêter pour improviser une séance photo, donc je suis bien mal placée pour me moquer.

Peut-être, effectivement, que l’humour n’était pas la bonne stratégie à adopter ce soir. Reagan pouvait se montrer trop mordante, parfois un peu trop incisive au goût du grand public et si elle n’avait aucun scrupule lorsqu’il s’agissait de déranger et de froisser — voire de profondément offenser — les habituels détracteurs de SNL aux opinions très discutables, il n’en allait pas de même pour ses proches.

Je me doute que ça doit pas être évident pour vous deux mais je tiens à vous dire que je suis très contente qu’on soit là, lança-t-elle avec un sourire pour les deux hommes, quand il s’agit de me présenter quelqu’un, la plupart de mes amis se contentent de me montrer une photo en assurant qu’iel est bien mieux en vrai et j’avoue que je prends pas le temps d’aller chercher plus loin non plus mais… je suis vraiment contente d’être là. Touchée aussi, ajouta-t-elle après une seconde d’hésitation. Reagan Schuyler ou l’éloquence incarnée lorsqu'il s'agissait de s'ouvrir un peu aux autres. Il ne faudrait certainement pas s’attendre à ce qu’elle fasse un discours cohérent si par hasard elle était un jour récompensée personnellement à une quelconque cérémonie.

@ Invité

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Mar 18 Aoû - 16:04
Oscar regrette d’être venu. Il aurait sans doute dû poliment décliner ce dîner, même si avec le recul, il ne sait pas bien comment il aurait pu s’y prendre pour faire une chose pareille - toujours est-il qu’il est assez évident qu’Esteban est gêné et qu’il préfèrerait être ailleurs, et comme c’est lui, l’adulte censé disposer de la sagesse dans ce duo, il aurait peut-être dû amener la conversation de manière un peu plus ferme. Il s’en veut, et il s’en veut d’autant plus quand il constate qu’Esteban est mal à l’aise. Il ne connait pas le brun comme ça ; il a l’habitude de le voir rieur et détendu, blagueur, tendre. Là, peu importe ce qu’il parviendra à dire, Oscar a l’impression que tout sera analysé comme une gaffe ou une critique.

- Ton instagram est très beau parce qu’il est très artistique, il enchaine, acquiesçant aux paroles de Reagan.

Sans doute est-elle mieux placé que lui pour réconforter le jeune homme qu’après-tout, elle connait sans doute mieux. Il se noie un peu dans son verre, sentant un filet de culpabilité escalader sa poitrine, soudainement. Il ne devrait pas se plonger corps et âme dans cette relation, il le sait. Cette soirée est une preuve s’il en faut que quelque chose ne va pas et il a soudainement l’impression d’en être l’instigateur et le seul responsable, ce qui doit être vrai, au moins en partie. Heureusement, Reagan reprend la parole, pour s’ouvrir un peu sur un registre plus sentimental qu’humoristique, et Oscar lui adresse un sourire sincère.

- Moi aussi je suis content d’être là. Ca fait très longtemps que personne n’a eu envie de me présenter à ses amis. Merci de me recevoir.

Il hausse une épaule - c’est la vérité. Ses dernières relations n’étaient pas vraiment fondées sur le partage et les sorties de couple ; sa relation avec Esteban, même si elle est sans doute très discutable pour bon nombre de personnes, le change beaucoup, et en bien.

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