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La Carte aux Trésors. | ft. themis

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Mar 4 Fév - 16:54
Comme toutes les précédentes, j’ai passé cette journée là à ronger mes vieux os, les yeux hagards, plongés dans le fond d’un verre de scotch. A phosphorer sur un avenir qui n’existait plus. A rejouer chacune des décisions prises sur les dernières semaines - plus particulièrement celles qui m’avaient finalement coûté mon job -, comme on revient en arrière à chaque erreur dans un livre dont on est le héros. J’ai retracé les moindres faits et gestes, jusqu’à la façon dont j’avais jeté le sucre dans mon café. Ca tenait de l’obsession, et presque rien n’était capable de me tirer de ces sombres ruminations, de toutes ces questions sans réponses.
M’étais-je fourvoyé ? Aurais-je pu anticiper mon échec ? Étais-je victime d’un coup du sort, ou bien pouvais-je m’attribuer tout le mérite de mon fiasco ? Ou peut-être alors était-ce un coup monté, un enchevêtrement d’actions qu’on m’avait incité à saisir pour fomenter ma chute, parce qu’on avait pris ombrage de ma fulgurante ascension ?
Cette dernière supposition m’a plus particulièrement séduit, puisqu’étant celle qui me disculpait le plus. Rien de plus dangereux que l’égo. Je le découvrais à mes dépens.
J’ai raclé ma gorge et adressé des injures à mes fantômes.
J’ai relevé les yeux et j’ai eu un rictus mauvais. Le décor transpirait le luxe. Rien de clinquant, rien de tape-à-l’oeil, rien qui n’attire directement le client sur la valeur de l’ameublement. Non, c’était un luxe beaucoup plus passif, plus subtil, presque sournois. Si bien qu’à y regarder plus franchement, il n’en devenait que plus impressionnant encore. Et faisait curieusement écho à mon infortune.
J’enrageais un peu plus encore.
Foutu Soho, foutu Gotha et son cercle fortuné, foutue Samara qui me permettait d’en faire encore parti, d’autoriser mon amour-propre à s’accrocher aux vestiges de mon statut financier.
J’ai recommandé un verre.
J’avais perdu le compte.

Fut un moment où la porte s’est ouverte sur un autre habitué. Une, en l'occurrence.
Mes yeux se sont subitement éclairés et j’ai eu un rire sans joie.
Je crois que je lui ai décoché un regard vaseux et inapproprié. Tant pis.
« - Miss Devereaux… ai-je susurré en levant mon verre en guise de bonjour. Je l’ai observée minutieusement, avec une concentration relative à mon ébriété. Tu tombes à pic. » je murmurais pour moi-même.
Je me suis levé d’un bond pour aller à sa rencontre, l’abordant comme si nous étions de vieilles accointances. Je l’ai prise par le bras, dans l’idée de l’emmener à l’écart, avec de la suite dans les idées.

@ Invité

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Mar 4 Fév - 19:23

L'argent ne fait jamais le bonheur
Kenneth && Themis


La nuit… Ne dit-on pas que, en son sein, tous les chats sont gris ? Comme s'il eut suffit que l'impétueux astre solaire se couche pour que, sous la clarté de sa diaphane jumelle, les frontières et autres barrières s'effritent et s'effondrent. Comme si, perdus dans l'épais manteau de la nuit, les gens pouvaient enfin ne plus être qu'eux-mêmes. Sans plus aucune de ces étiquettes qui, le jour, leur collent trop bien à la peau. Mais, alors que tu tends les clés au voiturier, tu sais que cela n'est qu'illusion, bien trop pieux mensonge que les rêveurs tels que toi s'échinent à vouloir croire. Toi plus encore que toute autre… un miroir qui, si cruellement, te renvoie ton reflet. Celui d'une femme du monde… Parée de ces vêtements qui ont l'ironie moqueuse de sembler simple quand un ouvrier devrait économiser plus de deux ans pour pouvoir ne s'en offrir qu'un lambeau… Avec à tes oreilles, ton cou et tes doigts, ces bijoux qui te brûleraient presque la peau tant leur prix te gêne, te fait honte… Tu es belle, peut-être… Tu es riche, assurément… Mais ton bonheur, celui que tu feins encore trop bien d'afficher, n'est que mensonge…

« Ma suite habituelle est-elle disponible je vous prie ? »

Demandes-tu d'une voix atone à cet employé que tu gratifies du plus éphémère des regards et que tu cesses tout bonnement d'écouter une fois qu'il te confirma, de sa voix de basset bien dressé, que la clé de tes appartements t'attendrait à la réception. Bien. Ce soir, tu ne voulais pas rentrer. Ni chez ta mère qui n'en finissait plus de te presser pour que Thomas et toi fixiez enfin une date pour vos noces… Ni chez cet ami de toujours devenu par la grâce du plus caustique des marionnettistes un fiancé aussi adorable qu' insupportable… Ni dans cet appartement à l'Oak où tu pouvais presque imaginer Tessa et Leo s'inquiéter de ton absence… Ils étaient si gentils ces deux-là… bien trop pour que tu leur imposes ta si méchante humeur ! Alors, oui, une fois de plus c'est dans l'antre même des capricieux du Gotha que tu étais venue te réfugier. Comme si, luttant une fois de plus contre tes démons, tu voulais te baigner à t’en noyer dans tous ces ors discrets et ces privilèges que seule ta naissance t'avait valus ! Tu n'es qu'une hypocrite, une héritière… une inutile en quelques sortes.

« Ne manquait plus que lui à mon paysage tiens… »

Murmures-tu dans un souffle alors que là, bien trop proche de toi, tu vois la silhouette du loup fauché de Wall Street, s'esquisser. Pire, c'est bien dans ta direction qu'il ose lever son verre comme pour mieux te gratifier de son toast muet. Kenneth Myers… Encore l'un de ces rats qui avaient pensé, et même dans son cas réussi, à s'élever en grimpant pour mieux les écraser sur tous les autres. Encore un sale vampire qui ne devait sa fortune qu'à l'argent de ces autres qu'il aura sûrement arnaqués ? Pourquoi serait-il différent des autres ?

« Ken ! »

Mais tu n'as pas même le temps de finir tes hypocrites salutations que ton regard se pose sur cette main qui, sans manière, s'est posé pour mieux le serrer sur ton bras . Est-ce de surprise ou même de douleur ? Tu n'en sais rien mais tu gémis et le darde de tes prunelles où luisent l'incompréhension autant que la colère. Tu aurais pu hurler, mais tu ne le fais pas. Pas ici. Pas devant tous ces gens qui te connaissent trop bien et auraient si vite fait de reporter le moindre de tes écarts de conduite ! Et tu ne peux pas te le permettre ! Surtout pas maintenant que tu sais les journalistes de nouveau sur le pied de guerre et prêts à tout pour découvrir où sont passés les milliards de ton père… Alors, en bonne comédienne, tu accroches à tes lèvres un sourire affable et te penches vers l'ancien trader pour mieux murmurer à son oreille

« Tu empestes l'alcool ! Et, sache-le, si je ne t'apprécie guère à jeun je te méprise encore plus ainsi ! » puis, tentant mais en vain de te dégager de son emprise étonnamment forte, tu ancres ton regard au sien et siffle entre tes mâchoires si serrées que tu en as mal « Dis-moi ce que tu me veux et va-t-en ! » puis, sans ciller et une once de défi au fond des yeux « Tu es pitoyable Kenneth ! »


code by bat'phanie

@ Invité

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Jeu 6 Fév - 11:55
J’ai serré ma paluche autour de son bras frêle et l’ai entraînée à ma suite sans ambages, comme on reconduit un enfant capricieux à sa chambre. En l'occurrence, c’était moi qui était saisi d’une soudaine lubie, d’une envie spontanée d’inverser la vapeur. Une idée de génie - ou du moins m’en convaincs-je alors - qui avait percé comme un rai de lumière dans l’orage de ma conscience. Themis s’est montrée docile ; je n’en attendais pas moins.
J’étais conscient de profiter du cadre du Gotha, car sinon jamais ne m’aurait-elle suivi sans se rebiffer à grands cris. Ici, elle avait un nom à protéger, et ne pouvait certainement pas se permettre qu’on jase à son sujet. Je constatais alors ô combien les nantis sont vulnérables au regard de ceux qui ne possèdent rien. L’aurais-je alpaguée ailleurs, loin des regards curieux, qu’il en aurait été tout autrement.
J’ai imaginé sans peine les glapissements stridents de vierge effarouchée qu’elle aurait été capable de produire le cas échéant. J’ai eu un sourire malsain.
Me suivre docilement ne l’a cependant pas empêchée de me servir des avanies tout du long. Je l’ai toisée brièvement tout en continuant d’avancer vers un lieu plus propice. Mon regard a croisé deux prunelles brûlantes de colère. Je n’ai pas sourcillé. « - Exactement, Themis. Je suis pitoyable. Et … ne t’en fais pas. Tu le sauras bien assez tôt. » J’ai doucement dodeliné de la tête pour acquiescer, puis j’ai ricané.
J’étais tenté de lui offrir un souffle âpre aux relents de rince-gorge, mais je me suis abstenu.
J’ai des standards.

On ne s’était jamais vraiment cotoyés, elle et moi. J’ai toujours su qu’elle ne me portait pas dans son coeur, pour des raisons que j’ignorais. Et quelque part, je ne m’en étais jamais inquiété outre-mesure. Lorsqu’on accède aux hautes sphères de la société new-yorkaise, on se fait bien plus d’ennemis que d’alliés. On y trouve des collaborateurs, des partenaires, des associés. On y joue un simulacre d’amitié, une comédie savamment orchestrée où tout un chacun se montre mielleux avec son prochain, dissimulant son fiel et sa jalousie derrière des sourires acérés.
Probablement que je n’avais représenté pour elle qu’une nuisance. Peut-être se figurait-elle que j’étais un imposteur en ces lieux, rien qu’un chat qui feule parmi les lions. Aujourd’hui, je lui aurais presque donné raison, et je m’en moquais soudain.

Nous sommes entrés dans une petite pièce. Des bibliothèques travaillées dans du vieux bois paraient les murs, grimpant jusqu’au plafond.  Au dos des bouquins sur les étagères, on devinait que les sujets traités là n’avait rien du divertissement commun. Au pieds des armoires s'étendait un tapis persan finement ouvragé, couvrant un parquet tout aussi ancien que les meubles. Trois fauteuils en cuir, disposés en triangle et tournés vers le centre, semblaient inviter les potentiels habitués du coin à partager leurs lectures. Une large fenêtre au cadre blanc donnait sur l’extérieur.
Nous étions seuls.
J’ai refermé la porte derrière nous.
Puis j’ai lâché Thémis.  
Le plancher a vacillé un instant. J’ai grincé des dents. Mon corps tenait à me signifier que j’avais marché trop vite compte tenu de l’alcool ingurgité. « - Bien. ai-je tout de même croassé. J’ai fait quelque pas vers la fenêtre, et j’ai jeté mon regard au loin. En fait, c’est très simple Thémis. Je veux ton argent. »

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