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A découvrir delice ⚜ everything's a mess but i wanna dream
@ Invité
Flashback - Août 2014, Outpost
We all are living in a dream
But life ain't what it seems
Oh everything's a mess
And all these sorrows I have seen
They lead me to believe
That everything's a mess
But I wanna dream
Les derniers rayons du soleil mourraient sur les collines, loin du brouhaha de la ville, derrière les buildings de verre et d'acier. Les lumières du jour s'éteignaient, alors que naissait le chuchotis de la nuit. Grouillante de monde, la rue se dévidait dans les bars, se remplissant à mesure que les minutes passaient. Cela faisait environ dix minutes que la fine silhouette occupait un siège rembourré, à trois pieds de la scène. Sirotant un cocktail anisé, les lippes roses s'étirèrent en une fragile grimace. Les cheveux rejetés en arrière, les longues mèches brunes coulant sur les épaules frêles, elle attendait. Ses yeux charbon scrutait les allées-venues des personnes, allant du bar à leur table, de leur table à une autre. Ici, beaucoup se connaissaient, se retrouvaient pour passer un bon moment. Elle, ne pouvait pas encore en dire autant. Les sourcils droits, la peau hâlée, le regard rêveur de l'égyptienne se perdait à imaginer ce qu'aurait pu être sa vie, chez elle. En Egypte. Ses amis étaient là-bas. Sa vie était là-bas. Son passé, également. Et ce présent, ce futur qu'on lui proposait ne l'équivalait en rien. Certes ici, la liberté de la parole était là, l'égalité des sexes était censée faire loi. Mais au fond, rien n'avait changé pour elle.
Prisonnière de ses barreaux d'or et de mensonges, l'oiseau rêvait de s'envoler, s'en aller loin, bien loin d'ici. Seule. Et pourtant entourée. Des amis, c'est ce qui lui manquait ici. Quelque peu timide, elle n'arrivait pas à aller vers les autres. Ils avaient l'air de tous se connaître, à l'école. Ils avaient tous plus ou moins grandi ensemble. Elle ? C'était l'étrangère, celle à qui l'on inventait une vie, des soucis. Celle qui à chacun de ses pas, entendait des chuchotis désordonnés. La fortune familiale avait commencé à faire parler d'elle, l'isolant un peu plus. Les faux sourires, les faux amis, les fausses marques d'affection et les multiples invitations.. elle aurait pu être invitée dans bien des fêtes, si elle l'avait voulu, faisait malgré elle partie de bien des groupes, sans se reconnaître dans aucun d'entre eux. Était-ce ça, l'Amérique ? Cela faisait un an tout juste, et elle détestait déjà ça.
Avalant une autre gorgée de l'immonde liquide, elle se promit de ne plus faire confiance aux titres aguicheurs des cocktails. Sa curiosité la tuera. Elle détestait l'anis. La réglisse. Tout ce qui finissait par -is. Eilis. C'était le nom de la propriétaire de ce maudit téléphone qu'elle avait vu tomber, quelques heures auparavant dans la rue. Elle avait voulu la rattraper, avertir son propriétaire mais celle-ci avait déjà disparu, envolée. New York était une ville folle. Stressante. Bondée. Heureusement pour elle, le téléphone n'avait pas de code pin. Nouvel achat ou oubli ? Faisait-elle partie de ces gens qui considéraient que la confiance était plus importante que la sécurité ? Dans le monde de Dahlia, il n'y avait pas de confiance. Trouvant son application Messenger, elle s'envoya un message à elle-même, d'Eilis à Eilis. J'ai trouvé ton portable. Je serais à l'Outpost à 20h ce soir. Simple et efficace. Pourtant, cela faisait désormais vingt minutes que la jeune femme attendait. Certes, elle était arrivée un tant soit peu en avance, mais seulement parce qu'elle pensait que la jeune femme se dépêcherais également. Elle ne voulait pas la faire attendre. Mais visiblement, elle avait l'air de s'en foutre royalement. A moins qu'elle n'ai eu un empêchement ? Une voix interrompit son monologue intérieur, coupant net sa réflexion.
@ Invité
everything's a mess but i wanna dream
Parfois, Eilis maudissait vraiment sa maladresse légendaire. Combien de choses perdaient-elle chaque mois. La plupart du temps, elle les retrouvait, mais parfois, pas du tout. C'était à cause de ce genre de stupidité que la jeune femme avait investit il y a des années dans un contrat mobile qui lui permettait de bloquer et débloquer son téléphone à loisir (tout comme sa carte bancaire d'ailleurs). Cela lui coûtait plus cher à l'année, mais moins que si elle devait à chaque fois passer par de longues procédures pour faire bloquer ses comptes et se faire rembourser ce qui avait été pris entre temps. Car oui, autre désavantage à sa tête de linotte, elle ne réalisait pas toujours immédiatement qu'elle avait perdu ses affaires.
Une fois n'est pas coutume, c'est en voyant un message messenger sur son propre compte apparaître sur son ordinateur qu'elle réalisa sa bêtise. Elle qui était pourtant presque toujours greffée à son téléphone, n'avait pas réalisé ce jour-là. Il faut dire qu'elle était en retard pour son cours lorsqu'elle avait pratiquement traversé tout un quartier de New York en courant, perdant au passage son précieux partenaire de vie. « Merci. J'y serais. Comment je vous reconnaîtrais ? » envoya à son tour la brunette. Après un échange sur le comment du drôle de rendez-vous, la brunette bloqua tout de même son téléphone par sécurité après avoir informé la jeune femme qu'elle le ferait pour qu'elle n'ait pas à se préoccuper d'appels ou autres notifications intempestives qui pourraient la gêner dans la journée. Elle était idiote et tête en l'air, mais pas complètement imprudente et même s'il était vrai qu'elle avait bloqué l'engin pour éviter que sa sauveuse du jour ait à se préoccuper de la vie d'un téléphone qui ne lui appartenait pas, la brunette se disait aussi que cela pourrait être un bon moyen d'éviter les appels constants à ne plus être une bonne personne faisant une bonne action, mais à profiter de l'opportunité d'arnaquer quelqu'un. Elle ne connaissait, après tout, rien de la personne. Elle pouvait être complètement angélique, comme pas du tout. Faire confiance aveuglément à quelqu'un, même de visiblement bien intentionné, sans même connaître son identité aurait été plus que stupide. Elle poursuivit ensuite sa journée avec une bonne d'ose d'anxiété supplémentaire.
Son intention avait été d'aller à l'Outpost le plus tôt possible pour être certaine de ne pas louper la personne, mais comme le sort semblait s'acharner, c'est avec plusieurs longues minutes de retard que la brunette arriva enfin à destination. Elle repéra vite sa sauveuse grâce à la description que celle-ci lui avait faite et s'approcha rapidement. « Bonsoir ! Merci encore pour votre gentillesse. Je suis désolée d'être en retard. Le bus que j'ai pris a crevé un pneu et j'ai dû patienter jusqu'au suivant pour pouvoir reprendre ma route. Un pneu crevé sur un bus, sérieusement ! Je crois qu'on peut dire que ce n'est pas ma journée », dit-elle en riant un peu, plus de dépit que de véritable amusement.
Une fois n'est pas coutume, c'est en voyant un message messenger sur son propre compte apparaître sur son ordinateur qu'elle réalisa sa bêtise. Elle qui était pourtant presque toujours greffée à son téléphone, n'avait pas réalisé ce jour-là. Il faut dire qu'elle était en retard pour son cours lorsqu'elle avait pratiquement traversé tout un quartier de New York en courant, perdant au passage son précieux partenaire de vie. « Merci. J'y serais. Comment je vous reconnaîtrais ? » envoya à son tour la brunette. Après un échange sur le comment du drôle de rendez-vous, la brunette bloqua tout de même son téléphone par sécurité après avoir informé la jeune femme qu'elle le ferait pour qu'elle n'ait pas à se préoccuper d'appels ou autres notifications intempestives qui pourraient la gêner dans la journée. Elle était idiote et tête en l'air, mais pas complètement imprudente et même s'il était vrai qu'elle avait bloqué l'engin pour éviter que sa sauveuse du jour ait à se préoccuper de la vie d'un téléphone qui ne lui appartenait pas, la brunette se disait aussi que cela pourrait être un bon moyen d'éviter les appels constants à ne plus être une bonne personne faisant une bonne action, mais à profiter de l'opportunité d'arnaquer quelqu'un. Elle ne connaissait, après tout, rien de la personne. Elle pouvait être complètement angélique, comme pas du tout. Faire confiance aveuglément à quelqu'un, même de visiblement bien intentionné, sans même connaître son identité aurait été plus que stupide. Elle poursuivit ensuite sa journée avec une bonne d'ose d'anxiété supplémentaire.
Son intention avait été d'aller à l'Outpost le plus tôt possible pour être certaine de ne pas louper la personne, mais comme le sort semblait s'acharner, c'est avec plusieurs longues minutes de retard que la brunette arriva enfin à destination. Elle repéra vite sa sauveuse grâce à la description que celle-ci lui avait faite et s'approcha rapidement. « Bonsoir ! Merci encore pour votre gentillesse. Je suis désolée d'être en retard. Le bus que j'ai pris a crevé un pneu et j'ai dû patienter jusqu'au suivant pour pouvoir reprendre ma route. Un pneu crevé sur un bus, sérieusement ! Je crois qu'on peut dire que ce n'est pas ma journée », dit-elle en riant un peu, plus de dépit que de véritable amusement.
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