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blinded by the lights

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Lun 6 Avr - 15:18


blinded by the lights
@Dahlia El Jaamil




Soirée de patrouilles, une soirée comme une autre. Ça fait quelques jours que Teresa n’a pas travaillé de nuit, et ça lui a un peu manqué pour dire vrai. Ça lui plaît ces plannings qui tournent, ça casse un peu la routine. Pas que chaque jour se ressemble, loin de là, les journées en tant qu’officier de police sont totalement imprévisibles. Mais il y a une petite différence entre le travail de jour et celui de nuit. On ne les appelle pas pour les mêmes genres de problèmes, ce sont des situations souvent différentes. Les tapages nocturnes sont les moins intéressants et les plus réguliers, évidemment, mais il y a parfois des gens en détresse, ou des rixes entre bandes rivales, des courses de voitures, du trafic… La nuit amène tout un tas d’activités criminelles, les malfrats se sentant un peu protégés par les rues vides et l’obscurité. Teresa apprécie le challenge que représente chaque soirée, chaque nuit, mais elle se tient toujours prête à n’importe quoi.

La musique pop qui sort de la radio est à un volume assez bas, pour qu’ils ne soient pas trop déconcentrés. Peter aime bien avoir un fond musical pendant le travail, et ça ne dérange pas Teresa. Elle s’y est habituée. Ce soir, c’est plutôt calme. Ils ont déjà eu deux tapages nocturnes et une histoire de bagarre dans un bar, mais sinon il ne se passe pas grand-chose. Tant mieux. « Tu sais, j’me disais qu’on devrait aller faire un tour au Scarlet. » Adèle chante une mélodie mélancolique que Peter fredonne. Elle le voit taper du pied en rythme, et hocher lentement la tête. « Mmh, ouais, par rapport au gars qui s’est fait rouler l’autre soir, par une nana ? » Teresa tourne à gauche, le regard attentif aux piétons qui voudraient traverser. « Exact. Et puis ça peut pas faire de mal, un petit tour préventif. » Ça peut refroidir certains esprits belliqueux, de voir une voiture de police passer.

Le Scarlet est bien connu dans le coin, autant pour son intérêt économique que ses histoires parfois louches. En même temps, Teresa ne voit pas en quoi un lieu qui brasse autant d’argent pourrait être épargné de ce genre d’histoires – elle ne comprend pas l’intérêt d’un casino, de toutes manières. Ni l’attrait morbide qu’ont les gens pour l’argent. C’est bien simple, ça lui donne envie de gerber.

La vieille Cadillac customisée au couleurs du NYPD roule lentement devant le casino, et Peter et Teresa observent attentivement les alentours. Ils font un tour, reviennent devant, répètent l’opération quelques fois. Teresa repère une jeune femme adossée au mur pas loin de l’entrée, chevelure blonde platine, talons et légèrement vêtue. Plus loin il y a un groupe de jeunes hommes qui n’ont pas l’air d’avoir consommé que de l’eau. Pour l’instant ils ont l’air d’être assez calmes, et les vigiles sont à leurs postes, droits comme des i. Teresa et Peter s’accordent sur le fait qu’une petite visite de courtoisie pourrait être bénéfique. La mexicaine gare la voiture le long du trottoir, un peu plus loin, et ils sortent, aux aguets. Teresa resserre mécaniquement sa queue de cheval, et remet sa veste droite, passe les doigts sur le Glock à sa ceinture, geste qui la rassure toujours.

Peter s’éloigne d’elle et va dire bonsoir aux jeunes gens un peu éméchés. Teresa s’avance vers la femme blonde, qui a tout l’air d’être une croqueuse de diamant à son humble avis – mais bon, un simple pressentiment ne fait pas office d’une quelconque preuve. « Bonsoir Madame, tout va bien ? » Le contact est établi cordialement, la question est sincère bien qu’elle ne soit pas du tout l’objectif de cette conversation. Teresa y viendra bien assez tôt.

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Mar 7 Avr - 19:01

Did you find it hard to breathe?
Did you cry so much that you could barely see?
You're in the darkness all alone
And no one cares, there's no one there
But did you see the flares in the sky
Were you blinded by the light
You are not alone



Tout s'était passé si vite.. Elle sentait encore la chaleur oppressante sur son corps, l'enserrant comme une gueule fumante. Dans sa gorge, restait coincé des relents d'alcool, l'anis lui empuantissant le gosier. Et les lèvres, si sèches, si rêches. Seuls ses yeux demeuraient intacts, deux billes de charbon que nul fléau ne saurait ébranler. Les épaules hautes, les talons claquant sur le sol d'un pas déterminé, elle fit un geste de la main, tournoyant dans l'air frais du soir. Elle chassait ses démons d'un geste, comme s'il suffisait de ça pour stopper le feu qui l'habitait en cet instant. De la colère, pure et simple. Contre ces hommes, trop ou pas assez bons. Contre ce lieu, propice au vice et qui n'était pas digne de confiance. Contre elle-même, surtout, et pour tout ce qui s'était produit ce soir. Une chose était certaine : elle n'avait pas à s'inquiéter des Scierra, désormais. Elle venait de leur refiler un sacré paquet d'argent, à travers les deux idiots qui avaient accepté de suivre son plan. Tel est pris qui croyait prendre. S'adossant à un mur, non loin de la sortie, elle frémit. Ses épaules, aussi hautes que ce menton jusqu'alors, tremblèrent. Elle n'avait pas pris de veste chaude. Juste un petit blouson, cachant à peine ce décolleté plongeant, cette robe provocante. De quoi avait-elle l'air, dévêtue, une longue chevelure blonde accrochée à ses cheveux de jais, perçant ça et là dans la perruque, et des yeux en colère, jetant des éclairs dans la nuit. Elle jura entre ses dents. Pesta. Et trembla encore. De froid. « Imbécile. » souffla-t-elle. Elle qui se pensait si intelligente, à vouloir se faire son propre argent. Elle aurait dû écouter sa mère. Sa conscience, aussi. Ne pas sortir du "droit" chemin. Elle avait faux sur toute la ligne, enchaînait faux pas après faux pas. Et si elle souhaitait plus que tout gagner sa liberté, être indépendante financièrement afin de commencer sa propre vie, se battre pour ce en quoi elle croit et non protéger les intérêts de sa famille ; elle comprenait que le chemin serait long. Très long. Nouveau frissonnement. Les dents claquèrent sensiblement, rejoignant le concert frigorifié que donnait son corps à cet instant donné. Elle n'entendit qu'à peine ces jeunes gens, complètements saouls, qui se tenaient à quelques pas de là, gueulant avec force et bêtise. Fouillant dans son sac, elle fronça les sourcils. Non. C'était forcément là, quelque part. Lacérant les quelques objets s'y trouvant, bringuebalant portefeuille, rouge à lèvres et clés de la maison, elle ne la trouvait plus. La carte VIP qu'elle avait subtilisée à cet homme, l'autre soir, s'était volatilisée. Ce n'était pas possible.. elle l'avait auparavant, l'avait rangée dans son sac qu'elle n'avait plus ouvert depuis. C'était impossible. Et tout à coup, c'en fut trop pour elle. Les nerfs en boule, les épaules affaissées, les doigts toujours méchamment plongés dans ce petit sac synthétique à paillettes, elle lâcha finalement prise.

Le corps frêle de l'égyptienne se soulevait inégalement, sa respiration agitée, inspirant et soufflant de façon irrégulière. Des sanglots montaient dans sa gorge, qu'elle ne saurait plus refréner. Trop d'émotions l'avaient traversée ce soir, trop d'intensité. Elle n'était pas faite pour ça, n'était pas de celles qui mentaient à tord et à travers, qui se jouaient des gens et abusait de leur confiance. Pourquoi l'avait-elle fait, alors ? Pourquoi se pervertir de la sorte ? C'était comme si un petit diablotin s'était perché sur son épaule, lui montrant alors une voie plus facile, plus rapide pour obtenir ce qu'elle désirait tant : sa liberté. Et elle, aussi pressée que sotte, avait donné un coup de volant volontiers, sans plus soupeser les possibilités qui s'offraient à elle. Sans plus en analyser les dangers. Les larmes coulaient à flots, embuant ces yeux chocolat, entraînant dans sa course eye-liner et fierté. Elle renifla, alors qu'un sanglot lui échappa. Bâillonnant sa bouche de sa main, l'autre sortit du sac, pressant ce mur comme s'il était son dernier rempart avant la chute. Elle n'était pas en sécurité, ici, elle le savait. Il lui fallait rentrer, avant de s'attirer plus de problèmes. Mais c'était plus fort qu'elle. Son cœur tambourinait, alors que les larmes ne cessaient de dévaler sur ses joues, chutant de son menton pour venir s'écraser sur le sol, plus bas. Second sanglot, et la brune se recroquevilla, s'accroupissant lentement mais sûrement, touchant bientôt terre. Elle pleurait. Et entre ses yeux embués, désormais rivés sur le sol ; elle la vit. La carte VIP. Son cœur rata un battement. Écarquillant grand les yeux, elle marqua une pause. S'essuyant d'un geste hâtif les yeux, elle arracha rapidement la carte dorée, se relavant tout à coup. Elle la scruta quelques instants, vérifiant tout : l'identifiant, le nom... oui. Tout y était. Car si elle ne comptait pas retourner de sitôt au Casino, encore moins y faire ses magouilles, qu'elle classifiait de terminé vu comme ça s'était retourné contre elle ce soir, elle ne voulait pas non plus laissait de traces ; de preuves. « Victoire !! » s'écria-t-elle, fébrile, brandissant la petite carte volée dans les airs. Elle, qui n'était même pas à son nom. Elle, qui était désormais bien en visibilité de cette femme, qui l'interpellait, presque en même temps. Faisant volte-face vers elle, prise sur le fait, Dahlia ne savait pas quoi lui répondre. En revanche, si elle hésitait sur le qualificatif à employer quant à sa tenue, le maquillage noir qui traçait deux tâches autour de ses yeux, tel un panda, ne la fit plus doutée. Et elle fit face à cette policière, le regard fautif d'un animal pris au piège, maudissant la vie et le karma de la gifler au visage à chaque fois. « B-bonsoir.. Madame. » bafouilla-t-elle. Déglutissant, elle se redonna un peu confiance, bien que son honneur soit déjà bien bas, mordant la poussière. « Je .. viens juste de retrouver ma carte VIP. Enfin, celle de mon mari. No big deal. » justifia la brune. Que pouvait-elle bien dire d'autre ?

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Jeu 16 Avr - 11:42


blinded by the lights
@Dahlia El Jaamil




Les yeux maquillés, la tenue affriolante bien que pas encore vulgaire, les cheveux un peu trop blonds pour la couleur de ses sourcils… Teresa détaille la jeune femme en l’approchant, observation aussi bien professionnelle que celle d’une fille qui sait se pouponner aussi quand elle en a envie. Cependant le maquillage a quelque peu coulé, les yeux sont rouges et elle a vu son apparent désarroi avant qu’elle ne se relève, une carte dans les mains. Pas de problème, lui assure-t-elle, no big deal même, bien que tout ce que Teresa vient de voir lui indique le contraire. La jeune femme  reprend contenance tant bien que mal, une attitude que Teresa voit tous les jours auprès des personnes qu’elle interpelle. L’uniforme, ça dégrise. La jeune flic sent une pointe de compassion faire son chemin en elle, quoi que cette nana ait pu faire elle n’a pas l’air dans son assiette. Mais la compassion n’a pas lieu d’être pour l’instant, il faut qu’elle fasse son travail. Et les pointes de cheveux foncés qu’elle voit piquer ça et là d’entre les mèches blondes lui donnent l’impression qu’elle a sûrement visé juste.

Elle hoche la tête quand elle lui explique avoir retrouvé cette fameuse carte VIP, et hausse les sourcils, feignant la compréhension. Tiens tiens, c’est étrange, mais devinez qui a perdu sa carte VIP quelque jours auparavant ? Teresa sent un léger fourmillement s’agiter dans son ventre, celui de l’adrénaline qui se réveille doucement. « Ah, oui, c’est mieux de ne pas la perdre, hein ? » Un sourire, l’instant passe, et Teresa l’observe minutieusement, cherche des yeux la main gauche de la demoiselle pour voir si anneau il y a ou pas. Dommage, la main est fourrée dans son sac, serrant sûrement la précieuse carte VIP entre ses doigts. Elle acquiesce encore, l’air pensif. Teresa n’aime pas tourner autour du pot, mais elle n’aime pas non plus les mensonges. Et avec les années de métier, elle sait les flairer comme un chien-flic peut flaire des doses de coke.  « Votre mari, » répète-t-elle sans poser de question, sans attendre de réponse. Simple reflet de son scepticisme. « C’est très gentil de sa part de vous laisser sa carte sans venir avec vous au casino. Il fait ça souvent ? » Elle hausse les sourcils de nouveau, scrutant le visage de la jeune femme pour jauger sa réaction, puis elle enchaîne sans crier gare, décidant de ne pas jouer avec elle trop longtemps. « Vous ne voyez pas d’inconvénient à ce que j’y jette un coup d’œil ? » Cette fois, elle tend la main vers elle, adresse un sourire cordial à la demoiselle. C’est une demande qui ne laisse pas de place au refus, elle le sait bien, mais si tout est en règle elle n’a rien à craindre...


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Jeu 16 Avr - 23:00
La plume ne tombe jamais loin du nid. Ni le feu de bois de la chaudière. Non, ça n'avait aucun sens, ni aucun rapport avec la situation actuelle, mais elle n'arrivait pas à penser clairement, à cet instant. Elle n'a pas une once d'alcool dans le sang, pourtant : elle a à peine trempé les lèvres dans ce verre immonde aux relents anisés. C'est juste que c'en était trop pour ce soir. Trop d'émotions, spirale infernale qui avait fait voler en éclats son plan pourtant parfait. Ou pas. Mais elle, grande novice dans cet art de la duperie - et sûrement pas prête de retenter sa chance - pensait que son plan avait été parfait. Jusqu'à être réellement mis en condition, bien évidemment. Là, il s'était transformé en parfaite catastrophe. Tentant de reprendre contenance, reniflant, essuyant d'un revers de main inutile ces larmes qui se mélangeaient au noir de ses yeux, elle bafouilla une salutation, suivie d'un mensonge, immonde. Futile. L'autre se montra compréhensive, semblant mordre à l'hameçon. Un sourire doux, simulé, étira les lèvres de la blonde-brune. Pour mourir l'instant d'après. Elle ne croyait pas un mot de son histoire. Dahlia le vit à l'instant même où elle lui demanda de raconter son histoire, insistante. Elle connaissait ce regard pour l'avoir elle-même trop vu dans les iris de sa famille. Peu importe ce qu'elle dirait : on ne la croirait pas. Et quand bien même elle dirait la vérité, elle serait condamnée pour celle-ci, et plus encore si l'on pouvait l'accabler. La vie était un beau merdier.

Résignée, sentant la peur monter en elle, elle sentit le glas du destin pointer au-dessus de sa tête imbécile. La policière lui demande de jeter un œil à la carte de son prétendu mari. Rien que le mot donnait envie à la brune de faire une moue de dégoût, bien qu'elle se retint à chaque mention. Vu l'image qu'elle avait gardé de l'affreux personnage, la traitant comme un objet, la souillant de son haleine de chacal et de ses blagues misogynes.. Non. Et ces mots susurrés à l'oreille tel un porc, vieux goret qui couine et salit de son imagination boueuse ses tendre oreilles.. non vraiment, elle n'avait absolument pas envie d'être associée à ça. Trop tard, son mensonge était déjà parti, envolé dans l'air. « ..non. » souffla-t-elle, acceptant la sentence. Les épaules s'affaissent, les yeux perdent leur lueur d'espoir, les mensonges vomis sur le trottoir, alors que ses doigts sortent, fébriles, la dite carte dorée. Et une ribambelle d'idées fusent alors dans son esprit, derrière ce regard peu réticent à coopérer, le geste lent au possible. Que pouvait-elle faire ? Manger la carte ! Non, c'était du plastique. L'autre la lui ferait recracher en moins de deux. La brûler ? Pas le temps. Et pas de briquet, aussi. La casser en deux ! L'identifiant et le nom resteraient toujours visibles. OK, elle allait la lui donner. Et aller pourrir en prison pour le reste de ses jours. Car si ce n'était pas la prison qui l'attendait, c'était a minima celle du palace de sa famille lorsque son père l'apprendrait. Dahlia ne jurait jamais. Mais là tout de suite, tout ce qu'elle avait de crier était : Put*in de soirée. Et c'était son état d'esprit, à ce moment-là, alors qu'elle tendait la carte pouvant l'accuser à la représentante de l'ordre.

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Ven 17 Avr - 15:00


blinded by the lights
@Dahlia El Jaamil




Le moment est long, Teresa pense voir de la résignation dans l’affaissement des épaules de la jeune femme, tout comme une hésitation peut-être teintée de peur. Les yeux baissés, la jeune femme tend la carte du bout des doigts. La policière ne peut s’empêcher de tiquer, gardant pourtant contenance, un peu amadouée par la coopération visiblement paralysée de celle qu’elle est en train de prendre la main dans le sac, pour ainsi dire. Les doigts de la mexicaine se referment sur cette fameuse carte, comme dans un instant fatidique ou tout peut se jouer. Elle finit par jeter un coup d’œil à ce qui est écrit, la photo que l’on y voit. Bingo. Pas de doute, c’est bien le richous qui est venu porter plainte contre X quelques jours plus tôt.

Teresa lève les yeux, tente de croiser le regard de la jeune femme. C’est toujours une drôle de sensation d’avoir vu juste, d’avoir entre les mains la solution d’une affaire aussi simple soit-elle. Enfin justement, rien n’est jamais simple. La justice l’est, en principe. Lui faire honneur, par contre, l’est un peu moins. Mais c’est pour cela qu’elle s’est engagée, Teresa, pour cela qu’elle a passé deux ans de sa vie à trimer pour enfin rentrer dans la police. Et peu importe que le plaignant soit antipathique au possible, il a subi un délit, et visiblement la coupable se tient là, devant elle. La mexicaine soupire un peu et tapote la carte entre ses doigts, réfléchit un instant. Elle voit bien l’inconfort de cette inconnue, et son attitude ne laisse pas beaucoup de doute quand à sa culpabilité. C’est agaçant, parce que personne n’aime détruire la vie de quelqu’un d’autre. Enfin, Teresa n’y est pour rien, c’est ce qu’elle se dit souvent. Ce n’est pas elle qui lui a dit d’aller rouler les vieux riches dans les casinos.

Quelques secondes s’écoulent, pendant lesquelles le monde continue de tourner autour d’elles. Des gens sortent du casino à une dizaine de mètres de là, et les jeunes bourrés continuent de rire un peu plus loin. Au moins, ils ne font chier personne. Teresa décide de ne pas faire mariner la demoiselle plus longtemps. « Écoutez madame, je ne vais pas vous mentir. On a reçu une plainte il y a quelques jours de cet homme, » elle désigne la photo sur la carte,  « qui dit avoir subi une escroquerie dans ce casino. » Elle fait une brève pause, laissant ses propos bien prendre tout leur sens. « Son épouse était avec lui au poste, et il disait avoir perdu sa carte ce soir là. Vous conviendrez que c’est plutôt curieux comme situation, non ? » Elle lui adresse un regard inquisiteur, comme pour la défier de nier en bloc. « Vous ressemblez à la description qu’il nous a faite de la personne qui a profité de sa faiblesse. A part pour les cheveux, si tout du moins ce sont des vrais. » Elle ne sourit pas cette fois Teresa, car la situation est sérieuse. Ça ne lui plaît pas de faire ça mais c’est son travail, et c’est ce en quoi elle croit de toute son âme.


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Lun 20 Avr - 12:51
Elle comprends. Elle comprends, Dahlia, à l'instant même où la carte s'échappe de ses doigts, qu'elle est fichue. Le karma a répondu à cette sortie de route par une grande claque dans la figure, lui ôtant toute seconde chance, espoirs fanés d'une victoire radieuse, trop facile. Mais lui ôtant également tout doute sur le jugement qui allait tomber. Elle était coupable. Elle le savait. Et l'agent de police également. Que faire désormais.. Mentir ? Cela semblait assez idiot, bien que la brune attendait encore ce verdict qui peut-être la sauverait, lui dirait que ce n'est pas cet homme qui recherche la carte que.. trop tard. C'est bien lui. Et plus les mots de la policière sont prononcés, plus elle sent le destin l'affliger, l'accabler de toutes ses fautes. Elle n'ose plus lever les yeux, Dahlia, de peur de voir briller son reflet pathétique dans le regard de la défenseuse de l'ordre. Elle avait peine à déglutir, déjà, sentant sa gorge tout à coup nouée, asséchée par les mensonges et la malice. Anubis l'embaumait avant même qu'elle n'ai mis pied dans la tombe. Monstre de regret, statue de chagrin. Il ne manquait plus qu'il pleuve, et ce serait l'apothéose des calamités. Elle frissonna, se remémorant que le froid lui, était déjà bien présent. Avec un peu de chance, si le ciel décidait de pleurer lui aussi, ses larmes se transformeraient en neige, couvrant les vices de l'égyptienne du voile tendre du pardon, de l'immaculé renouveau. Pourquoi avait-elle fait ça ? Pourquoi, pourquoi, pourquoi ? C'était ce que son esprit lui criait, remontrance empreinte de conséquences. Elle entendit à peine ces mots, comprit que la femme en uniforme faisait référence à ses faux cheveux. Et d'une main qu'elle voulut forte, pourtant tremblante, elle arracha simplement la perruque de son crâne. Les cheveux de jais coulèrent pressement, dévalant en cascade sur son visage, nimbant ses épaules. Inspirant profondément, se donnant du courage, elle refusa à son cœur de laisser monter plus de larmes. Terminé. Si sa mère la voyait maintenant, quelle honte elle serait. Elle avait voulu tenter le Diable et, comme une parfaite nymphe du désespoir, s'était vue piégée dans l'un de ses tours.

Relevant le regard, le plongeant avec douleur dans les iris stricts de l'officière, elle déglutit avant de prendre la parole. « Je ne m'appelle pas Amanda. Ni Rosa. » souffle-t-elle le plus calmement possible. « Et je ne suis pas blonde non plus. » L'ombre d'un sourire passe tristement sur ses lèvres, disparaissant aussi vite qu'il eût apparut. Si l'autre ne connaissait pas son pseudonyme, elle le savait désormais. Elle n'était pas Amanda, la jeune turque fille à papa aux cheveux courts et noirs. Elle n'était pas Rosa, la somptueuse croqueuse de diamants à la crinière blond blé. Elle était juste Dahlia, l'héritière qui n'avait pas sa place, et se démenait pour obtenir indépendance financière pour acheter sa liberté. Mais ça, elle hésitait à le dire. Pouvait-elle réellement donner son identité, alors même qu'elle ignorait où elle allait finir. Le vent de la colère souffla un instant en elle, lui susurrant de fuir, de s'échapper ; de courir. Et si ses muscles se tendirent sensiblement, elle n'en fit rien. Cette fois, le petit démon sur son épaule pourrait aller au Diable. Elle avait merdé. Et elle comptait réparer ses méfaits, en priant pour la clémence de son jugement. Au pire des cas, elle risquait de rester enfermée dans la demeure familiale et privée de toute apparition publique. N'était-ce pas, à moitié, ce qu'elle désirait ? Ne plus avoir à faire partie de ce monde ? Mais était-elle prête à souiller sa carrière, son avenir pour nuire à la réputation de sa famille ? Elle qui voulait défendre la justice et les droits de ces femmes en Egypte, pourrait-on encore la penser pure après cette tâche indélébile ? « Je m'appelle Dahlia. Et je ne suis pas une voleuse.. je suis réceptionniste. C'est compliqué. » souffle-t-elle, ne sachant bien par où commencer. Ravalant sa fierté, elle demanda : « S'il-vous-plaît, je sais que j'ai commis des fautes. Mais y aurait-il un moyen de me racheter sans faire apparaître quoi que ce soit dans mon casier... ou nuire à ma famille ? Ils n'y sont pour rien, et je ne veux pas que ça ait des retombées.. » politiques finit-elle en silence. Elle se débat avec ses pensées, pesant le pour et le contre après que ses mots aient dévalés ses lèvres. Elle refuse d'aller au poste ; sent bien qu'elle n'a pas d'autre alternative, pourtant. L'empire El Jaamil ne la sauvera pas face à la loi, et elle comprend que l'évoquer même risquerait de flétrir le jugement de l'officier. Peut-être pas. Mais c'est un risque qu'elle n'est pas prête à prendre, tant qu'elle peut l'éviter. Si elle peut échanger sa peine contre des travaux publics, ou des informations, ou.. non, définitivement pas une mission sous couverture. Même si celle-ci ne serait pas proposée, les pensées de l'égyptienne allant trop loin, elle savait que si c'était le cas elle serait complètement mauvaise. Il n'y avait qu'à voir ce soir. Et celui d'avant, si on en croyait les retombées aujourd'hui. Définitivement, Dahlia n'était pas bonne menteuse.

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Mar 12 Mai - 11:20


blinded by the lights
@Dahlia El Jaamil




Il y a comme un arrêt dans la course fluide du temps, comme un battement de cœur raté, comme si des âmes perdues autour d’elles retenaient leur souffle soudainement. Adossée contre ce mur telle une biche acculée, la jeune femme finit par capituler, son regard ne laissant plus de place au doute. La perruque blonde est ôtée, laissant place à une cascade de cheveux aussi noirs que le ciel de New-York. Teresa observe ce visage qu’elle redécouvre alors, écoutant attentivement ces premiers aveux, partagée entre la satisfaction d’avoir eu raison, et une certaine empathie pour la demoiselle. Faute avouée est à moitié pardonnée, voudrait l’adage, et Teresa ne prétendrait pas vouloir aller à son encontre. Un dicton de grand-mère, peut-être, mais il reste plutôt cohérent en termes juridique. Et puis cela change tout. Aux yeux de Teresa, aux yeux de la loi. Dans le cœur de la policière, surtout. L’honnêteté est une des valeurs qu’elle porte aux cieux, qu’elle ne saurait laisser impunément bafouer. Alors quand la jeune femme s’avoue vaincue, sans plus de résistance, Teresa se sent tout à coup plus indulgente, sans pour autant baisser la garde. Au début de sa carrière, il lui est arrivé de se faire amadouer pour ensuite se faire avoir en beauté. C’est le genre de leçons qu’on oublie pas.

Elle hoche la tête pour signifier à la jeune femme qu’elle prend en compte ce qu’elle lui dit, et si son regard se fait peut-être un peu plus compréhensif, elle garde tout de même sa posture autoritaire pour ne pas trop lui laisser prendre de confiance. Elle lui annonce ensuite qu’elle s’appelle Dahlia – en tout cas, c’est ce qu’elle dit pour l’instant. Son plaidoyer est touchant, faisant penser à Teresa qu’elle n’est pas une véritable arnaqueuse, ou bien qu’elle joue extrêmement bien la comédie. Mais l’impression de peur panique qu’elle dégage, couplée à cette résignation rapide, lui font penser que c’est plutôt la première solution. Les remords. Le besoin de se repentir. Cela rappelle à la mexicaine cet après midi marquant, pendant son enfance, où Ignacio lui avait proposé de faire des canulars téléphoniques en appelant des gens au hasard. Ils avaient ri, après chaque appel, jusqu’à ce que Nacio lui passe le combiné et qu’elle se charge de faire sa propre farce. Elle l’avait fait, avec brio, mais à peine avait-elle raccroché au nez de la vieille dame au ton offensé qu’elle sentait déjà ce profond mal-être dans ses entrailles. Quand Nacio l’avait félicitée, elle avait plutôt eu envie de pleurer, de rappeler la grand-mère pour s’excuser. Et encore aujourd’hui, à 27 piges, c’est un souvenir qui lui fait honte.


Du coin de l’œil, elle repère Peter au loin qui, débarrassé des jeunes bourrés, se met à marcher dans sa direction. Elle adresse à Dahlia un bref sourire un peu sec, réfléchissant à comment procéder. Elle range la carte VIP dans la poche de son pantalon, considérant ses options. Elle n’a pas beaucoup de sympathie pour le vieux riche macho qui a perdu sa précieuse carte de capitaliste, un peu plus pour la fille fauchée qui pour essayer d’améliorer sa condition se retrouve obligée de lui susurrer des mots doux à l’oreille. Eurk. Cependant la loi se fiche pas mal de la sympathie, et elle n’est pas du genre à se moquer des lois. Là où il y a délit, il doit y avoir punition. Ou au moins, un bel avertissement. Elle repose les yeux sur Dahlia, décroche la paire de menottes qui est à sa ceinture. « Vous avez bien fait de m’expliquer tout ça, Dahlia. » Son coéquipier est encore à une vingtaine de mètres, il lui reste quelques secondes seule avec elle. « J’apprécie votre honnêteté et je vous promet que je ferai de mon mieux pour vous arranger la situation, mais il va falloir que vous coopériez à 100 %, c’est d’accord ? » Elle n’a pas vraiment le choix, malheureusement. Sauf si elle décide d’essayer de s’enfuir, ou si ce beau plaidoyer n’est qu’un joli spectacle couvrant une identité d’arnaqueuse professionnelle. Ils verront bien. « Vous allez devoir me suivre au poste, pour qu’on puisse prendre votre déposition. Nous aurons des questions à vous poser. » Sur ce vieux riche qu’elle a arnaqué, et qui n’est pas vraiment net, sur les personnes présentes à la table de poker du casino ce soir là. Nul doute qu’ils pourraient en tirer des informations intéressantes. Peter les rejoint, et interroge Teresa du regard. « Cette jeune femme a des renseignements à nous donner sur Monsieur Wheeler. » Omission des faits réels, Teresa garde ça pour elle pour l’instant, le temps de voir ce que Dahlia peut leur révéler d’utile. Elle regarde Dahlia, hausse un sourcil interrogatif, puis remet les menottes à sa ceinture, lui laissant l’opportunité de monter dans la voiture de police avec un peu plus de dignité. « On y va ? » lui demande-t-elle, alors, lui laissant au final le choix de la raison, ou celui de la folie.


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Mer 20 Mai - 0:22
Les secondes s’envolent, soufflées par un vent qui sans remord balaie les doutes, chasse les mensonges. Le murmure chuchotant de la conscience fait surface, dansant sur la tombe de ce leurre qu’elle n’aura gardé qu’un instant. La brune lève les yeux, la poitrine emplie de regrets. Dans ses yeux, le voile tombe, pâle réverbère de ce qui aurait pu être un échange rapide, facile ; de ce qui est devenu un puits sans fonds, une brasse effrénée vers la surface. Piégée sous la glace, Dahlia a cherché en vain cette obscurité, doux repère pour une sortie sans encombre. Elle n’a trouvé que le lumineux désarroi, frêle fantôme qui semble lui tendre la main, la bloquant pourtant dans l’outre-tombe, scellant son destin. Ses lippes s’entrouvrent, et une floppée de mots en sort, comme pressés de tinter dans le mordant de la nuit, souffle chaud embué. Elle lui dit tout. Ou presque, n’omettant que certains détails qui pourraient lui porter préjudice. Elle n’échappera peut-être pas de les lui mentionner plus tard, mais elle garde espoir pour le moment de pouvoir les passer sous silence. Peut-être, peut-être seulement, que la policière aura une alternative à lui proposer ? De toute façon, elle ne sait pas bien mentir, Dahlia, et si elle veut se montrer fière, paraître forte, elle n’a pas les épaules pour gérer autant de pression. Elle ne les a jamais eues. Celui qui la connait peut d’un regard détecter si la jeune femme dit ou non la vérité, si sa langue se perd dans des justifications incongrues, dans l’imaginaire, ou si ses mots sont véracité pure.

Elle lui tend une main salvatrice, lui expliquant qu’il va falloir coopérer entièrement. L’égyptienne déglutit. Elle n’a pas vraiment le choix, de toute façon. « Merci.. » lui souffle-t-elle. Mais elle doute. La policière peut-elle réellement ne pas dire à ses collègues qui elle est ? Ne pas prendre sa déposition comme nominative ? Est-ce seulement légal ? Elle ne veut pas savoir. Elle fera ce qu’on lui dit. Parce qu’elle ne veut pas d’ennuis, parce qu’elle est fatiguée, parce qu’elle veut juste rentrer chez elle et s’écrouler dans son lit pour en finir de ce cauchemar. Et alors qu’elle parle de déposition, le petit cœur tambourine, s’affole lorsque le collègue de la brune approche, que celle-ci lui explique tout. Elle n’a pas dit son prénom, se rassure-t-elle. Elle s’efforce de croire en la bonté de cette inconnue. Elle ne le fera plus. Elle se tiendra à carreau désormais. C’est ce qu’elle se promet, intérieurement, alors que les deux autres conversent de son cas. La première range alors les menottes, l’invitant à monter dans cette voiture.

Non. C’était trop réel, trop ancré dans le présent. En entrant dans cette voiture, elle avait l’impression de se voir déjà derrière les barreaux. Elle pourrait fuir, peut-être, en mourrait d’envie, de jouir de cette liberté, maintenant ; tout de suite. Sa mémoire occulta alors les secondes d’après. Tout ce dont elle se souvient, c’est d’avoir baissé la tête, le regard vide. Et du contact du siège sur ses cuisses, alors qu’une légère bruine entamait sa descente sur les limbes du paysage, le Casino disparaissant à vue d’œil derrière l’automobile. Elle n’avait pas le choix, pas vrai ? Et intérieurement, elle voulait y croire, faire confiance à cette jeune femme qui n’avait pas demandé à être ici, pas demandé à être lié à son histoire. Mais peut-être pourraient-elles s’entraider, dans ce bourbier. Elle crut alors distinguer un flocon de neige, pur, immaculé, trop vite emporté par la vitesse. Le temps d’un battement de cils, il avait disparu. Neigeait-il ? Elle ne se souvient pas avoir vu de voile blanc virevolter au dehors. Sans doute avait-elle rêvé. Après tout, sa tête n’avait pas tardé à tomber de fatigue, sur cette banquette arrière, les cahots de la voiture la berçant étrangement.

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