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A genoux. | ft. Jules

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Jeu 16 Avr - 22:06

A genoux.


Lorsqu’il avait commis son larcin, la hargne l’avait emporté sur la honte. Il s’était convaincu que la femme l’avait bien cherché, que les blessures qu’elle avait infligé à son égo de sa langue vipérine méritaient réparation, et que réparation il avait trouvé. Mais rien ne pouvait être plus faux. Après la nuit passé en sa compagnie, à chaque rappel des billets volés dans sa poche, il avait senti poindre les remords dans le flot tumultueux de ses sentiments. Et l’étonnante affection dont avait fait preuve Jules sur la fin l’avait fait se sentir plus coupable qu’il ne l’aurait cru. Toute la journée durant, Kenneth avait guetté son téléphone la boule au ventre, inquiet de recevoir un message de la part de la femme. Mais les heures passant, son esprit avait peu à peu chassé l’effroi d’être pris la main dans le sac, et il avait fini par penser qu’elle ne saurait jamais. Et  évidemment, c’était lorsqu’il s’était cru hors de danger que le karma l’avait finalement frappé.
A son nom s’affichant sur l’écran tactile, les yeux de Kenneth s’écarquillèrent et il s’arrêta de respirer. Il parcourut plusieurs fois du regard les mots mordant, dont il devinait le ton accusateur et le regard assassin.
C’était foutu. Elle savait tout.
Il faillit mentir de nouveau, dans l’urgence, inventer une énième calomnie. N’importe quoi, rien qu’une excuse branlante, rien qu’un prétexte à moitié plausible pour ce sortir de ce faux bond, se laisser le temps de réagir. Seulement, c’était inutile. Il se demandait comment elle avait pu savoir, mais il était probablement l’unique personne avec qui elle avait interagi la veille,  puisqu’à ce moment là, elle avait tout fait pour attirer son attention, une fois de plus. Et s’il ne tenait qu’un tant soit peu à elle, à leur relation, certes charnelle et assurément ténue, s’il désirait avoir une chance de préserver leurs nuit improvisées, leur joutes cinglantes qui se soldaient en embrassades, il saurait que ce n’était plus l’heure aux salades.*
Aussi n'écrivait-il aucune réponse dans l’immédiat. Mais plutôt que d’avouer son méfait et de s’en excuser, il prit à nouveau la fuite.

Ainsi s’écoula la semaine. Jules devait fulminer de son côté, mais il s’efforçait de ne pas y penser. De ne pas écouter la voix qui lui indiquait qu’il prenait encore les mauvaises décisions. Qu’il était trop lâche pour avouer avoir commis une erreur. Sa route, ces derniers temps, étaient semée d’embûches.
Dans le même temps, sa soeur Erin débarqua sans prévenir à New-York. Elle divorçait. Elle avait besoin de lui. Et il avait joué aux sauveurs, bombé le torse comme le plus fier des héros, alors qu’il n’en était rien. Il avait affirmé, sans même avoir une idée de comment s’y prendre, l’aider à trouver un logement, lui fournir une solution meilleure que le coût exhorbitant des hôtels. Une catastrophe de plus s’ajoutant à une liste qui n’en finissait plus, qu’on pouvait désormais dérouler sur des kilomètres.
L’idée saugrenue de faire appel à Jules lui était venue. Qui de mieux que la célibataire fortunée, à l’appartement si grand, si vide, pour accueillir sa soeur, au moins temporairement. C’était stupide, puisqu’il n’avait même pas su s’expliquer au moins. Elle devait fulminer de son côté, ne voudrait probablement plus entendre parler de lui. Mais qu’avait-il à perdre ? Dans l’impératif d’aider sa soeur, Kenneth prit donc cette décision illogique de ravaler sa fierté et d’aller sonner chez la reine des talons hauts et des regards hautains, presqu’une semaine après l’incident. Son téléphone sonna, parvenu en bas de chez elle, et il eut l’espoir qu’elle réponde.

*ps: ni aux champignons d’ailleurs. Arrow

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Sam 18 Avr - 21:46
Elle avait retrouvé des billets qui jonchaient le sol, comme un objet qui ne sert qu’à attirer l’oeil, alors elle avait froncé les sourcils Jules, puis elle avait jeté un oeil dans sa pochette, par curiosité, se répétant que ce n’était pas possible, mais il lui manquait des billets, elle n’avait pas dépensé autant pendant la soirée et elle avait utilisé sa carte bancaire. Alors le chemin c’était fait dans son cerveau et elle lui avait envoyé un message qui était resté sans réponse. Pas une, pas un message d’excuse, alors qu’elle savait que c’était lui. Et tout ça, c’était il y a une semaine. Une semaine sans réponses et Jules s’en voulait d’avoir été faible devant lui alors qu’il n’est qu’un hypocrite doublé d’un menteur. Et si, tout ce qu’elle savait de lui n’était rien ? Non, c’était impossible puisqu’il avait fait parti du gotha. Mais est-ce que c’était la vérité ? Elle ne voulait pas se prendre la tête pour lui, elle ne savait même pas pourquoi elle le faisait en vérité, mais au fond, elle avait été vexée, vexée de croire qu’elle pouvait lui faire confiance. Sombre idiote, elle faisait plus attention désormais, et elle ne voulait plus entendre parler de lui, ni même de cette histoire, il pouvait toujours aller courir pour qu’elle lui court après elle ne sait pas courir en talons. Il trouverait bien quelqu’un avec qui s’envoyer en l’air dès que l’envie lui prendrait, mais ce ne serait certainement pas Jules. Parce que Jules, on la plume une fois, pas deux, elle n’est pas un poulailler à elle toute seule.

Alors qu’elle est dans son bain, son téléphone sonne, elle tend le bras, regarde l’appelant et elle rit un peu avant de simplement laisser sonner. Elle n’a pas envie de décrocher, pas envie d’entendre sa voix, d’entendre ses excuses. Elle était aussi persuadée qu’il trouverait des excuses complètement bidons et elle n’avait pas envie de se faire avoir, après tout, qui aurait envie de se faire avoir par un menteur hypocrite. Elle raccrochait même le second appel, puis Jules éteignait carrément son téléphone, pour ne plus être dérangée pendant son bain. C’était sans compter la sonnerie qui raisonnait à travers tout l’appartement qui la fit soupirer. Personne n’était pas là pour répondre, a part le portier en bas, et elle était heureuse d’avoir cette personne au rez-de-chaussée. Elle enfilait alors une tenue décontractée, signe qu’elle n’allait pas sortir aujourd’hui -pour une fois- et elle se dirigeait jusque dans la cuisine pour se servir un thé. Alors qu’elle faisait son chemin, elle s’arrêtait net et elle fronçait les sourcils, contractant la mâchoire « Qu’est-ce que tu fous là ? Je t’ai pas payé assez cher ? Tu veux encore du fric ? » Demande t-elle comme introduction, sifflant entre ses dents. « Si je n’ai pas répondu à tes appels, c’était clair non ? A moins que tu aie envie que je te le dise en face? Pas la peine de revenir, je ne veux plus te voir. » Mais elle savait aussi au fond d’elle, Jules, que s’il s’approchait un peu trop près, elle serait foutue.

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Dim 26 Avr - 15:05

A genoux.


Son espoir s’éteignit un peu plus à chaque sonnerie retentissant dans le vide. Et quand bien même il s’y était attendu, il ne put s’empêcher d’en ressentir de l’amertume. Il se pouvait certes qu’elle ait juste manqué son appel, mais il n’y croyait guère ; après l’odieux acte qu’il avait commis, il savait que son silence n’avait rien d’hasardeux. Il rappela une seconde fois, juste pour se convaincre tout à fait qu’elle ne répondrait pas, et elle raccrocha instantanément. Son coeur se serra. Il le méritait. Il rassembla ses pensées, là, juste en bas de chez elle. Il se refusait à rebrousser chemin, à repartir la queue entre les jambes. Il était venu pour lui quémander son aide, pour sa soeur, et il ne pouvait pas juste s’arrêter à ce premier revers. Il pénétra dans le vestibule, en bas, et sonnait chez Jules. C’est le portier qui vint lui ouvrir. Il salua l’homme, et, l’air inquiet : « Est-ce que Miss Aintsworth est là ? » Il eut le droit à un regard soupçonneux comme réponse. « Je suis… un ami. » ajouta Kenneth, d’une voix hésitante.
Ils eurent une conversation à bâtons rompus. L’un, campant sur ses positions, d’un professionnalisme aigu, refusant de céder à un inconnu le droit de monter aux étages sans l’autorisation préalable d’un habitant. Et l’autre, borné, incapable d’accepter qu’il ne puisse voir Jules, vociférant des menaces jusqu’à ce que le premier cède.

Kenneth obtint finalement la permission de monter, après avoir échafaudé un énième mensonge. Dans l’ascenseur, il réfléchit à tout ce qu’il voulait lui dire. A comment lui dire. La montée fut trop rapide à son goût, et il se retrouva pris de court lorsque les portes s’ouvrirent sur l’appartement de Jules. Il leva les yeux, et soudain elle était là, face à lui. Elle ne l’avait pas entendu arriver, et elle se stoppa net dans son mouvement lorsqu’elle le vit. Le visage de la femme virait soudain à la grimace dédaigneuse, et il lut l’orage dans ses yeux clairs.  « Je...» voulut-il commencer, mais elle lui coupa la parole. Il encaissa les accusations en se mordant les lèvres, affaissant les épaules un peu plus à chaque mot mordant de dégoût qui franchissait les lèvres de Jules.
Il resta coi un moment, les yeux écarquillés. Il avait prévu l’avalanche de mépris, mais c’était plus dur à avaler qu’il ne l’avait cru. « Jules… » il fit un pas vers elle.  « Laisses-moi au moins t’expliquer. » la supplia t-elle. Il se campa à deux pas d’elle, pénétrant un peu plus à l’intérieur de l’appartement. Il soutint son regard aussi longtemps qu’il le put, attendant le verdict.

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Lun 27 Avr - 20:45
Elle a l’impression qu’elle hallucine, purement et simplement, une hallucination de son esprit étriqué qui lui donne ce qu’elle veut, sans pour autant qu’il soit présent. Et pourtant, il est bien là. Après l’avoir ignoré pendant une semaine, après ne pas avoir comprit qu’elle ne voulait plus le voir, ni lui parler. Il est là, devant elle et Jules sait que s’il s’approche trop près, elle risque de plier, elle risque de s’approcher et de l’enlacer jusqu’à s’oublier elle-même. Il y a des périodes dans la vie où tout devient plus facile, où tout devient plus simple et puis il y a des périodes qui s’étirent, qui effritent le coeur et qui embrume l’esprit et Jules est dans une de ses périodes, elle peut bien dire ce qu’elle veut, elle lancer des appels à l’aide silencieux que personne ne comprend, parce qu’elle est la reine des garces et son mépris passe pour de l’arrogance, alors que l’arrogance pur n’est qu’un appel à l’aide. Du moins en ce moment. Un appel à l’aide éphémère et silencieux. Et quand elle le voyait planté la, devant elle, elle se demandait s’il venait pour se moquer. Pour célébrer sa victoire, la victoire de l’avoir ignoré pendant une semaine, la victoire de la voir flancher un peu quand il s’approchait, mais Jules ne perdait pas le nord, elle gardait la tête haute, le visage un peu plus hautain que d’habitude pour ne pas flancher plus, pour ne pas plier face à lui. Elle ne voulait pas l’entendre, elle ne voulait pas l’écouter, elle se contentait de déverser sa haine, son mépris et sa colère face à celui qui l’a pigeonné, à croire qu’il la voit comme une égoïste qui n’aura pas pu lui prêter quelques billets alors que Jules, quand bien même, elle est proche de son argent, c’est la première a donné un billet important à un sans domicile fixe ou à aller lui acheter à manger. Pauvre idiote qui a cru qu’il la connaissait bien, alors qu’elle a juste l’impression qu’il s’est laissé par des faux-semblants qu’elle n’a jamais voulu lui montrer. A part quand elle l’a prit pour un serveur, et qu’ils avaient déclenché une joute verbale sans précédents. Mais depuis, elle pensait qu’il avait pu changer d’avis et une fois de plus, elle se trompait. Quand il s’avance vers elle, elle se recule, se retrouve bloquée par le plan de travail et elle déglutit, tournant la tête. « Tu veux m’expliquer quoi ? » Demande t-elle, la voix tremblante, le regard fuyant, elle serre les poings en le regardant finalement, son regard qui se plante dans celui de Kenneth, elle s’interdit de flancher, elle passe une main derrière sa nuque et le regarde en serrant les dents « Tu veux m’expliquer que tu pensais que j’allais pas te donner un billet ou deux ? Tu voulais m’expliquer que t’avais juste envie de me sauter pour pouvoir me voler ? C’était quand ? Après qu’on ait couché ensemble ? Après que je t’ai invité à dormir ? Tu t’es levé en pleine nuit et… et tu t’es dit que t’allais me tirer deux-trois billets ? Voir plus ? » Elle sort tout ce qu’elle a à sortir, la voix est trop tremblante et elle souffle pour se reprendre « Comment tu peux te regarder dans le miroir ? Comment tu peux te dire que j’allais te pardonner alors que tu m’as ignoré pendant une putain de semaine ? » Son index qui se pose sur son torse, elle le fusille du regard « Si t’avais besoin de fric, t’aurais pu me demander. Mais à croire que j’étais bonne qu’à être sauté et à être volé. »

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Jeu 14 Mai - 16:27

A genoux.


Il laissa passer l’orage, bien que ses yeux s’écarquillaient au fur et à mesure qu’elle le cinglait de reproches. Il s’était préparé à la tempête, mais c’est un ouragan de fureur qui le cueillait. Dans tous les scénarios qu’il avait imaginé depuis qu’elle avait envoyé son message, jamais il n’aurait cru qu’elle soit si folle de rage. Après tout, ce n’était qu’une poignée de billets pour cette femme qui dépensait sans compter l’argent d’un autre. Après tout, il n’était que Kenneth, le gars qu’elle appréciait suffisamment pour s’envoyer en l’air avec lui, ni plus, ni moins. Il maitrisa le tremblement de ses genoux et de ses lèvres. Les mots de Jules l’écorchaient à vif. Il comprit, dans l’oeil du cyclone, qu’il avait fait bien plus de mal qu’il ne le pensait. Qu’elle s’était sentie bafouée, trahie, violée dans son intimité. Qu’il lui avait donné la sensation de n’être qu’une putain de luxe, une traînée qu’on amadoue pour mieux lui soutirer son fric. Il sut alors qu’il lui devait l’exacte vérité, qu’il devait se mettre à nu devant elle pour qu’elle lui pardonne. Tout cela, il lui devait à elle, et à Erin. Car s’il ne mettait pas son orgueil de côté, jamais il ne pourrait demander service à Jules.
« Ce n’est pas du tout ça… » souffla t-il si bas qu’elle aurait aussi bien pu ne pas l’entendre. Il répéta, plus fort : « C’est pas du tout ce que tu crois, Jules ! » il avança d’un pas encore, si proche qu’il aurait pu toucher son visage en tendant la main. Il prit une grande inspiration, et après un regard suppliant, il se lança avant qu’elle ne le chasse réellement hors de chez elle. Avant qu’il ne lui fasse plus de mal. A coeur ouvert. « Quand on s’est revus… au casino. Cela faisait longtemps. Je ne pensais pas te croiser là-bas. Je ne pensais pas que la soirée tournerait comme elle a tourné. » Quelques flashs des gestes suaves de Jules ainsi que de leurs ébats s’imposèrent à son esprit. En d’autres circonstances, un sourire doux aurait flotté sur ses lippes. « Tu as commencé par gagner, par avoir le dessus sur moi. Et puis tu m’as raillé, comme toujours. Ca m’a rappelé la toute première fois, quand tu m’avais prit pour un serveur. Ca m’a rappelé la fureur que j’ai ressenti ce jour là. Cette envie arrogante que j’ai eu de te posséder, pour te montrer qui j’étais. » A s’entendre le dire, il se faisait l’effet d’un enfant. Oui, c’est ce qu’il avait été. Rien qu’un enfant qui se venge avec méchanceté sans en considérer les conséquences. Qui ne gère pas ses émotions. Il poursuivit. Sa voix se fit plus basse, néanmoins chargée d’intensité. « Alors… Quand tu es partie chercher à boire. Quand t’as laissé ton sac à main sur la table… Mon cerveau a vrillé. Je t’ai vite piqué de l’argent avant que tu ne reviennes. » Il reprit son souffle, et plongea son regard dans le sien. « Je voulais gagner… tu comprends ? Je voulais te battre à plate couture. » Il serra les poings un court instant, et laisse retomber ses bras le long de son corps comme un pantin désarticulé. « A ce moment là, je ne savais pas que la soirée se terminerait comme ça. Chez toi. » Il y eut un silence, presque un peu trop long, avant qu’il n’ajoute finalement. « Pardon. Pardon Jules… Je n’aurais pas dû. » Sa voix mourut et il baissa les yeux, contemplant le dallage.

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Sam 16 Mai - 23:01
L’animosité avait que le temps de grossir, de gonfler, Jules avait eu le temps de réfléchir et de penser et c’était sûrement pour cela que les mots étaient aussi assassins. Elle ne pouvait pas contenir son agacement, elle ne pouvait pas contenir ce qu’elle ressentait parce qu’elle savait que sinon, tout finirait par lui exploser au visage, mais il était là, en face d’elle, son air désolé sur le visage et à ce moment là, elle avait envie de le gifler, elle avait envie de lui mettre une gifle pour lui faire comprendre qu’on ne joue pas avec elle. Elle, elle joue avec les autres, elle, elle prend les gens pour des pions, et encore, pas tous. Mais elle est vexée, princesse, de se dire qu’encore une fois, elle est tombée dans ses filets. Encore une fois, elle s’est faites avoir comme une adolescente amourachée, alors que ce n’est pas ça. Alors que Jules, elle n’a jamais eu besoin de personne, Jules, elle a jamais eu besoin de lui, alors pourquoi est-il ici maintenant ? « Ce n’est pas ce que je crois ? Et tu es qui pour penser savoir ce que je crois ? Ce que je crois c’est ce que je vois, et tu m’as volé. C’est la vérité ça, non  ? T’es qu’un putain de voleur. » Voilà qu’elle jure maintenant, et elle ne peut pas bouger, elle n’arrive pas à le faire, elle pourrait appeler la sécurité, elle pourrait appeler le gardien pour qu’il l’escorte vers la sortie, mais une petite voix lui dit de ne pas le faire. Peut-être qu’il est sincère. Sincérité. Elle lève les yeux au ciel alors qu’elle s’écouter penser et elle le regarde, sa langue qui passe sur ses lèvres. Et puis les mots flirtent dans l’air et Jules cesse de respirer, au bout d’un moment, elle relève le regard vers lui pour plonger son regard dans celui de Kenneth, elle veut lutter, elle doit lutter. Ne pas fondre contre lui, parce que c’est ce dont elle a envie. Fondre contre lui, lui dire que ce n’est que quelques billets verts, mais non. Elle est trop fière pour faire ça, lui et son larcin, lui et son silence. Toutes ces pensées qui l’ont tourmenté tout au long de la semaine, elle ne peut pas passer l’éponge comme cela. L’électricité dans l’air entre les deux alors que les mots faisaient leurs chemins dans le cerveau de la rousse. Elle serrait les poings, soufflant de temps à autre. Son monologue qu’elle n’osait couper, qu’elle n’osait pas interrompre. « Tu ne pouvais pas me battre à plate couture si tu étais le seul à jouer espèce d’idiot. » Parce qu’elle, elle ne jouait pas ce soir là, elle, elle n’avait pas eu l’intention de jouer avec lui. Elle n’en avait pas eu envie, pour une fois, elle n’en avait pas eu envie. Mais il était rare qu’ils ne finissent pas dans les mêmes draps, c’était toujours comme ça, l’électricité palpable. Et elle le laisse terminer, le palpitant qui s’affole un peu trop dans la cage thoracique. Pardon, alors ça elle ne s’y attendait pas. Elle ne s’attendait pas à ce qu’il s’excuse. Elle l’a toujours connu fier, mais là, elle ne comprend pas, pourtant, elle se bat avec son coeur et sa raison, le coeur qui veut pardonner, la raison qui dit qu’il recommencera forcément. Elle souffle et du bout des doigts, elle relève son visage et elle plante son regard dans celui de Kenneth, se mordant l’intérieur de la joue pour ne pas dire de bêtises. « Tu t’excuses ? » Demande t-elle de prime abord pour l’entendre le redire, parce qu’après tout, c’est satisfaisant de l’entendre s’excuser. Elle passe une nouvelle fois sa langue sur ses lèvres avant de souffler. « Je sais que je vais regretter c’que je vais te dire, mais je te pardonne. » Elle ne quitte pas son regard, et passe une main dans ses cheveux « J’sais que je fais sûrement la plus grosse connerie du siècle, mais tu m’as rappelé qu’il faut toujours se méfier de celui qu’on invite chez soi. De celui à qui on accorde confiance. » Elle a l’impression d’être une enfant qui donne sa confiance à n’importe qui. « Mais même si j’ai l’impression que je pourrais t’arracher les yeux, c’est toujours moins fort que ce que tu as pu me faire ressentir cette nuit là. » Et toutes les nuits précédentes, aurait-elle envie de rajouter. Mais elle préfère se taire, parce qu’elle risquerait d’aggraver son cas et de revenir en arrière.

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Ven 22 Mai - 0:47

A genoux.


Fut un instant où Jules rompait le silence, et Kenneth encaissait ses mots sans se risquer à croiser son regard. Le seul à jouer ? Qu’entendait-elle par là ? Il osa un coup d’oeil vers elle, l’observant par en dessous comme un gamin conscient de sa bêtise et ne sut déchiffrer quelle émotion transparaissait le plus sur le visage pâle de la femme. Naïvement, il espérait son pardon, même s’il savait au fond de lui qu’il était peu probable qu’elle passe l’éponge juste parce qu’il lui avait présenté la vérité à coeur ouvert. Il se sentait si fragile, comme nu devant elle, de s’être rendu si accessible alors qu’ils avaient toujours maintenu une certaine distance entre eux. Une sorte de barrière défensive, une protection visant à ne pas trop s’attacher, qui consistait à vivre leur relation nuptiale sans lendemain sans s’émouvoir des agissements de l’autre, puisque rien ne les reliait vraiment mis à part ces moments de volupté irréfléchis. C’était paradoxal que de comprendre qu’ils franchissaient une étape dans leur relation parce qu’il l’avait leurrée, qu’il lui avait fallu commettre un acte aussi odieux pour se montrer pour une fois totalement honnête envers elle.
Elle l’obligea à répéter ses excuses. Il se mordit la lèvre ; c’était une forme de punition qu’il acceptait sans broncher, puisqu’il méritait d’endurer bien pire. Rassemblant son courage, il inspira profondément et, la toisant d’un regard brûlant du désir de se faire pardonner, il réitéra. « Excuses-moi, Jules. » d’une voix rauque sans vanité, dénuée de toute l’arrogance dont était pourtants empruntées d’ordinaire chacunes de ses phrases. Il se sentit pitoyable à ainsi mendier son pardon, et il sut qu’il lui faudrait désormais vivre en sachant que Jules aurait à jamais l’ascendant sur lui. Qu’elle pourrait lui rappeler à tout moment qu’il l’avait un jour volée, et qu’elle, dans sa grandeur d’âme, avait su lui pardonner. Qu’il l’avait priée de l’excuser de ses actes avec des regards implorants, comme un vaurien souhaitant s’esquiver à la prison.
Un silence.
Jules le toisa de haut, et trancha soudain. Il écouta son verdict sans la lâcher des yeux et sentit comme un immense poids quitter ses épaules. Elle l’excusait ! Il respirait soudain à nouveau. Avant qu’elle ne conclue, il se surprit à lui saisir les mains sans y réfléchir. « Merci! » dit-il en serrant doucement les doigts manucurés de celle dont il était le favori. Il ouvrit néanmoins la bouche de stupéfaction à sa dernière affirmation, surpris qu’elle en dise autant. Il ne méritait pas tout cela. A ses yeux, Jules était une femme farouche, indépendante, si sûre d’elle qu’elle en paraissait hautaine. Il ne méritait pas qu’elle se montre si compréhensive, si honnête avec lui. Sans réfléchir, il exposa cette idée tout haut. « Je… ne suis pas digne de ton pardon. Je te suis redevable. » Il entendait par là qu’elle pourrait lui demander n’importe quel service, et il savait qu’il serait son obligé pendant les mois à venir. Mais il n’osait pas le formuler de vive voix, de peur qu’elle ne le saisisse que trop bien et se serve désormais de lui à tout bout de champ.
Dans le fond de son esprit subsistait la raison de sa venue, cette idée folle qu’il avait eu de vouloir héberger Erin ici temporairement. Il savait que ce n’était pas le moment, qu’il ne pouvait pas décemment lui demander cela tout de suite après avoir obtenu son pardon. Elle aurait alors su qu’il s’était surtout excusé pour obtenir une faveur de plus de sa part. Il resta planté devant elle, sans mot dire, n’osant pas reculer de peur qu’elle pense qu’il prenait la fuite, ni avancer plus sûr elle, sinon quoi cela serait revenu à l’enlacer ; une affection qui leur était étrangère en dehors de leurs ébats. Il lâche les mains de Jules et se tint droit, solennel, lui adressant un regard intense comme pour lui signifier qu’il attendait qu’elle décide de la suite.

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Ven 22 Mai - 23:10
Le coeur qui bat trop fort, trop vite. Idiote martèle la conscience. Il t’a bien eu hurle la conscience alors qu’elle le regarde, là, devant lui, en attente d’une réponse qui ne parvient pas à franchir ses lèvres. Elle n’arrive pas à parler et sa capacité à se taire l’agace alors qu’elle voudrait dire mille et une choses, alors qu’elle voudrait lui hurler que ce n’est qu’un pauvre con et qu’elle veut qu’il dégage. Et le pardon lui parvient aux oreilles alors qu’elle n’y croit plus. Elle ne veut pas y croire Jules, si bien qu’elle lui demande de répéter, signe qu’elle pense avoir mal entendu, sauf que non. Il réitére ses excuses et elle ne peut s’empêcher de déglutir. La conscience qui lui dit de ne pas le croire, qu’il recommencera encore. Mais le coeur qui tambourine un peu plus fort. Elle se déteste Jules, d’être si faible face à lui, elle qui ne cesse de clamer haut et fort qu’elle n’a besoin de personne. Si elle en avait vraiment envie elle lui aurait déjà demandé de dégager, de s’tirer mais non. Elle est là, en face de lui, silencieuse. Les mots qui s’immiscent dans l’esprit. Elle cherche comment formuler ses phrases, comment formuler ce qu’elle a envie de lui dire. QU’elle le déteste, qu’il est con, idiot et des mots plus péjoratifs les uns que les autres, mais c’est tout autre chose qui parvient à franchir les lèvres. Je te pardonne. Il lui en a fallu des secondes pour lui prononcer ces quelques mots. Son regard plongé dans celui du brun. Elle le pardonnait. Elle ne savait pas si elle faisait bien cependant, mais elle ne pouvait lui en vouloir plus longtemps, même la rancoeur restera tenace et ancré dans un coin de la tête pendant quelques temps encore, elle lui pardonne. Elle n’est plus maître de ses mots Jules. Quand il saisit ses mains, elle regarde leur mains liées et elle hausse un sourcil étonné. Elle ne s’attendait pas à cette réaction mais ce n’est pas pour autant qu’elle s’éloigne, elle reste là, encore sans bouger. Puis elle conclut, une conclusion sur le pardon qui explique pourquoi. Pourquoi elle ne peut pas lui en vouloir, pourquoi elle est si stupide de lui avoir accordé son pardon alors qu’il ne le mérite pas. Je te suis redevable. Un sourire satisfait qui se naît sur les lèvres de celle qui a été volé, elle passe sa langue sur ses lèvres en se mordant la lèvre. « Ce n’est pas une chose que je risque d’oublier. » prononce t-elle en récupérant finalement ses mains, après quelques longues minutes avant que son regard reprenne celui de Kenneth en presqu’otage. Elle en aurait oublié son thé. Elle se recule alors, s’échappe histoire de ne pas faire de bêtises et elle se sert une tasse de thé. Elle le regarde, l’îlot de la cuisine qui les sépare et elle lui demande « Tu veux boire quelque chose ? » La politesse en toutes circonstances et un sourire en coin qui se dresse, la lionne qui refait surface. « A moins que tu ne sois venu simplement pour t’excuser, moi qui pensait que tu te serais mis à genoux je suis déçue. » Une moue se dresse sur ses lèvres avant qu’elle ne plonge le sachet de thé dans sa tasse. Son regard amusé qui parcourt le visage du brun en face d’elle. « Si tu attends ma permission pour partir, parce que c’est ce que tu veux, tu peux. Mais si tu veux rester, tu peux aussi. Tu fais ce que tu veux, après tout, t’as l’habitude, non ? »

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Sam 23 Mai - 1:30

A genoux.


C’est une promesse qu’il ne devait pas oublier non plus ; s’il est une chose que le Kenneth d’il y a quelques années n’aurait pas souhaité, c’était bien d’être redevable de l’unique Aintsworth. Au contraire, il s’était promis de la tenir à sa merci, de lui faire regretter les mots qu’elle avait prononcé, de tordre son air hautain en un désir ardent pour lui. Mais aujourd’hui il n’avait pas le choix. Il était allé trop loin, et il devait le payer d’une façon ou d’une autre.
Jules fit quelques pas en arrière, contourna le mobilier au centre de la cuisine sans un mot, et Kenneth resta interdit tout en coulant un regard curieux sur elle. Il l’observa se servir du thé silencieusement, quoi qu’un peu mal à l’aise, se dandinant d’un pied sur l’autre. Il restait dans cet espace limitrophe à la pièce, comme n’osant pas s’aventurer plus loin dans l’appartement, de peur qu’elle change soudain d’avis et ne lui interdise de pénétrer réellement dans son foyer. Il tordit ses doigts dans son dos, sagement, presque trop sagement pour qui le connaissait, lui qui était d’ordinaire si fougueux, si plein de soi. Lui dont l’arrogance défiait d’ordinaire le monde entier. Mais depuis son renvoi, sa confiance n’était plus, et il se surprenait à courber l’échine devant autrui de plus en plus souvent. Une étincelle de colère brûla dans ses pupilles noires, qu’il effaça bien vite lorsque Jules s’adressa à lui. Il tissa un embryon de sourire sur son visage embarrassé, pour répondre à l’air un peu mesquin de la femme, et acquiesça vivement alors qu’elle se moquait de lui. Sans rétorquer. C’était une première. « Non ! enfin oui ! Non je ne pars pas, et oui je veux bien du thé. » D’un pas qui trahissait sa prudence, il s’avança dans la cuisine et dépassa la frontière invisible qu’ils avaient esquissé quelques minutes plus tôt. Jules semblait avoir repris contenance et être redevenue la même. Il n’aurait su dire s’il devait en ressentir du soulagement ou non. C’était stupide, au fond, puisque c’était plutôt à elle de s’inquiéter de lui. Il pianota des doigts sur le plan de travail, tâchant de prendre un air détaché, de réendosser son costume de Kenneth l’impétueux.

La conversation s’éteint aussi vite que Jules l’avait démarrée. Il semblait que sans leur joute verbale ils fussent incapable d’échanger. L’homme se racla la gorge et lança soudain « Sinon ça va toi ? Le boulot ? » Son regard fuya Jules et se perdit dans le décor, honteux de cette tentative balourde pour changer de sujet. D’ailleurs, il lui demandait rarement ce à quoi elle occupait ses journées. Dans l’image caricaturale qu’il se faisait d’elle, Jules volait de soirée huppée en soirée huppée, faisant souvent les boutiques, toujours avec ses talons hauts et sa pochette, dépensant sans compter l’argent de son père. Il se souvenait d’études orientée vers le marketing, mais ne savait plus si c’était elle qui le lui avait raconté, ou bien si c’était une personne du Gotha qui lui avait confié la chose. Il comprit que sa question était d’autant plus stupide ; une étudiante n’avait pas forcément de job. Il se rattrapa gauchement et se mordit les lèvres. « Enfin les études, je veux dire... » Il jouait désormais avec ses boutons de manchette. Elle lui avait pardonné. Mais il continuait à agir de sorte à obtenir son pardon. Peut-être parce qu’il avait du mal à y croire, qu’il peinait à accepter qu’elle ait si facilement tourné la page. Magnanime ne figurait pas au rang de qualités qu’il aurait prêté à Jules en priorité. Il se força pourtant à rassembler ses esprits, et décida soudain qu’il ne devait plus s’inquiéter de tout ceci. Ce qui était dit, était dit, et si elle avait jugé vouloir être indulgente envers lui, et bien tant mieux. Il s’appuya de ses mains sur le comptoir et d’une pression des bras bondit sur le meuble, adoptant une posture désinvolte qui lui seyait mieux. Il fit un sourire éclatant à Jules pour gommer toute faiblesse en lui, un de ses sourires forbans dont il avait le secret.

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Lun 25 Mai - 22:42
Jules pardonne rarement mais ce soir, là, devant lui, elle en avait envie. Peut-être une envie stupide et infondée mais pourtant, elle sentait que c’était ce qu’elle devait faire. Peut-être parce que Kenneth était quelqu’un qu’elle appréciait. Même si elle ne l’avouera sûrement jamais, elle l’apprécie un tant soi peu, peut-être bien plus que tout les hommes et les femmes avec qui elle a pu coucher. Peut-être parce qu’il est différent, peut-être parce que lui, a osé lui tenir tête, à l’impétueuse Jules qui prononce parfois des mots trop hauts, des mots qui te font plié échine mais lui ne l’avait pas fait. Lui, il lui avait tenu tête. Et c’était sûrement pour ça, de toutes façons, elle ne voit pas d’autres raisons pour laquelle elle pourrait lui pardonner. Ou peut-être à cause de la dernière fois, cette fois où les pensées se sont immiscées, plus virulentes que jamais et qu’il l’a vu alors qu’elle aurait pu plier, alors qu’elle aurait pu craquer là, devant lui. Et elle ne veut pas qu’il s’en serve contre elle la rousse, alors elle préfère l’avoir de son côté plutôt qu’en face, les ennemis toujours plus proches pour ne pas être touché. Mais est-il vraiment un ennemi ? Elle trouve ça étrange cependant qu’il plie le genou si facilement, peut-être parce qu’il sait qu’elle se venge de façon exagérée quand on lui fait une crasse la rousse. Mais ça lui semble étrange. Quand il lui confirme qu’il veut du thé, elle se saisit d’une tasse et verse de l’eau chaude dedans avant de lui sortir la boîte contenant les sachets, histoire qu’il choisisse et quand il s’approche d’elle, elle ne peut s’empêcher de reculer d’un ou deux pas. Pour ne pas craquer, pour ne pas flancher. « Sers toi. » prononce t-elle, sans plus de mots, après tout qu’est-ce qu’elle pourrait lui dire ? Que votre majesté se serve, non, ça ne sert à rien d’user trop de mots pour le coup.

Quand il essaye d’engager la conversation, un rire amusé franchit les lèvres de Jules, alors qu’elle lève les yeux au ciel quand il lui demande si le boulot ça va. Quel boulot ? Il devrait savoir que Jules n’a pas encore le temps de se salir les mains dans un job qui ne lui convient pas, qu’elle n’est pas de ces filles a prendre un job étudiant pour le plaisir de vivre. Mais il se rattrape vite et elle ne peut s’empêcher de sourire. « Oui ça va, j’ai des examens, et après j’en ai fini avec ça. Encore une lubie qui ne me servira sûrement pas. » prononce t-elle en haussant les épaules. « Mais bon, si ça peut me permettre de me faire un peu d’argent en plus que l’argent de mon père, ça m’arrange. » conclut-elle avec nonchalance. Elle aurait voulu rajouter une pique assassine, le genre de mots qu’on n’oublie pas, mais elle n’y arrive pas. Ça reste bloqué dans le fond de sa gorge, et elle se gratte la nuque parce qu’elle est gênée mais surtout agacée de son comportement à elle. Quand il saute tel un cabri sur le plan de travail, elle se mord la lèvre, puis la question traverse les lèvres sans qu’elle ne la contrôle « Pourquoi tu t’es excusé ? » Demande t-elle avant de le regarder, s’appuyant sur le meuble en face de lui, adoptant la même posture, assise sur le plan de travail, les jambes croisées. « Pourquoi tu m’as volé ? » Encore une réponse qu’elle aimerait obtenir. « Et ne me sort pas l’excuse du j’avais envie de te posséder, et du j’avais envie de gagner » réplique t-elle, cinglante. « Pourquoi t’es là ? Tu veux du fric ? » Elle était trop calme Jules, le calme avant la tempête, le calme avant que toutes les pensées qu’elle a en tête ne lui explose à la gueule. « Est-ce que ça va être ça maintenant ? Des silences à n’en plus finir, tu vas te rabaisser devant moi comme un pantin désarticulé qui ne demande que sa sentence ? Ne plus avoir envie de dire un mot plus haut que l’autre par peur de je ne sais quoi ? Si t’as peur que tout change, tu peux te casser, parce qu’il en faut plus que ça pour que les choses changent. Tu m’es redevable, mais si j’te voyais crever de faim, j’te donnerais un billet, voir deux. Si tu débarquais comme ça, à m’dire que t’es sans domicile fixe, j’t’ouvrirais ma porte parce que tu es toi. Et j’peux pas l’expliquer mais tu m’agaces tellement que ça en devient risible. Mais tu m’agaces autant que tu peux m’faire du bien, et c’est tout ce qui compte. »

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Mar 9 Juin - 15:41

A genoux.


Il fut étonné du ton résigné qu’elle employait pour parler de ses études. Les siennes étaient encore récentes, et il se souvenait le feu intérieur de son ambition qui l’avait porté durant toutes ces années d’apprentissage. On aurait que ce n’était qu’un passe-temps pour Jules, comme une idée saugrenue qui lui était venue un jour, et à laquelle elle s’était accrochée, plus pour occuper son temps que par réelle nécessité. Cherchait-elle à s’affranchir de la richesse de son père, à gagner une certaine forme d’indépendance sur lui ? Etait-ce une réelle motivation chez elle, ou bien juste une idée dérangeante qui l’avait un peu bousculée, mais qui l’effleurait tout juste ? Kenneth ne put s’empêcher d’hausser un sourcil intrigué, mais ne la relança pas. C’était un terrain qu’il pressentait glissant, et sur lequelle il n’avait nulle envie de s’engager, surtout après la conversation difficile qu’il venait de mener. Non, il souhaitait plutôt badiner, s’entretenir avec elle de choses sans importance, seulement pour ramener un semblant de normalité dans son comportement envers elle.

Mais Jules n’était pas de cet avis. Elle le prit de court, à l’instant même où il pensait pouvoir chasser ses idées noires. « Pourquoi tu t’es excusé ? » Il ouvrit la bouche, interloqué, et son sourire s’effaça. « Pourquoi tu m’as volé ? » Pressentant qu’elle avait plus encore à dire, il se tut, écouta la suite sans broncher, bien que surpris qu’elle éclate soudain. Elle n’avait pas tiré un trait si simplement sur son méfait, n’avait pas rendu les armes à ses simples excuses. Elle restait Jules, cette femme aussi digne que hautaine, qui ne pouvait supporter qu’on la floue, pour un prétexte aussi ridicule que celui de vouloir gagner contre elle. Kenneth cligna des yeux. Il sentait qu’il avait écorché le coeur de la rousse plus qu’il ne l’aurait cru. Ca et là se dissimulaient dans ses aveux des vérités qu’elle taisait jusqu’alors. Et il en ressentit autant de peine que de joie. Qu’elle touche du doigt sans le savoir la situation qui était la sienne le vexa sans qu’il ne comprenne pourquoi. Il avait refusé de lui dire qu’il n’avait plus d’argent, probablement parce qu’il refusait tout autant qu’elle le considère à nouveau comme un sous-fifre, comme un homme loin de son statut social. Il était l’enfant qui avait toujours désiré jouer dans la cour des grands.
Mais il n’était pas sans domicile, pas assez fauché pour mettre de côté son égo, aussi ne lui demandait-il rien pour lui-même. Il était venu pour Erin, mais il repoussait le moment où il lui faudrait demander cette aide à Jules. Il tâcha de garder son calme, mais elle l’agaçait soudain, elle aussi. Aussi loin qu’il se souvienne, elle l’avait toujours agacée, avec ses grands airs, avec sa démarche qui criait l’opulence. Et elle l’échauffait présentement, à jouer les prodigueuses de leçons, à lui dire ce qu’il devait faire ou ne pas faire, penser ou ne pas penser. Alors qu’à tout bien y réfléchir, elle était tout aussi fautive que lui, à toujours chercher à le piquer dans son amour-propre, à essayer de tirer des réactions démesurées de lui. N’était-ce pas ce comportement qui les avait conduit au lit, la toute première fois ? N’était-ce pas ce même comportement qui les avait poussé à toujours se donner la réplique, masquant leur appétit mutuel derrière du dédain ? Il hésita un instant à lui répondre, mais s’élança finalement. « C’est pourtant vrai! Je t’ai volé de l’argent pour gagner. » Il marqua une courte pause et sa main agrippa le rebord du plan de travail, comme s’il se raccrochait pour éviter de tomber, ou alors pour éviter de gronder plus fort qu’elle. « Je t’ai volé de l’argent parce que je n’en ai plus! Parce que sans ces billets je n’aurais jamais été capable de continuer à jouer. L’argent pour participer à la soirée n’était même pas le mien, c’est une amie qui me l’a prêté. » J’ai plus de job. pensa t-il, mais ces mots là restèrent coincés au fond de sa gorge. Il détourna le regard, et but une gorgée du thé avant que celui-ci ne refroidisse. Le liquide chaud le réchauffa à bien des égards, mais ne l’empêcha pas de poursuivre« Et j’aurais pensé devoir t’être redevable un jour. Ca m’amuse pas une seule seconde, d’avoir fait le con. D’avoir à te demander pardon, à toi, après toutes les fois où j’ai eu envie de te faire taire! Tu m’agaces tant que j’en perds les pédales, que je me retrouve à t’arracher tes thunes comme un vaurien. Quand tu t’y mets, tu me fais vriller Jules, alors je m’excuserais pas de t’exaspérer. Sur ce point au moins, je sais qu’on est quittes. » Le souffle-court, il s’arrêta et la fusilla du regard. Ce qu’il n’avouait pas, c’est que c’était tant son arrogance que ses airs charmeurs qui le rendaient cinglé de contrariété. Tantôt à gauche, tantôt à droite, elle avait ce don de le prendre à contre-pied, d’être là où il ne l’attendait pas, ne sachant jamais si elle allait le bousculer avec mordant, ou bien lui susurrer de mielleuses promesses.

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Ven 12 Juin - 20:43
Elle a envie de le gifler, elle a envie de lui dire d’aller se faire foutre et de dégager, mais non. Les mots restent bloqués au fond de sa gorge parce qu’il est lui. Il est celui qu’elle pourrait envoyer balader mille fois et le rappeler par la suite, parce qu’il lui manque. Ce n’est pas le manque de tendresse, c’est le manque de ses mains contre son corps, c’est le manque de son souffle contre sa peau. Rien de plus, rien de moins, l’animosité qui se transforme en plaisir. L’animosité qui se transforme en des ébats charnelles qui lui manquerait sûrement trop s’il n’était plus là. Et pourtant, elle se tait, elle reste silencieuse avant d’exploser. La bombe à retardement qui explose purement et simplement parce que les mots se sont enfin insinués dans le cerveau, le cerveau a enfin réfléchi, a enfin décrypté ce qu’il lui avait dit. Les mots explosent dans l’air déjà trop électrique, loin de cette électricité qui était présente la plupart du temps qu’ils étaient dans la même pièce. Quand les mots finissent, elle est essoufflée, là sur son perchoir, en face de lui, mais elle n’a pas envie de perdre de sa prestance Jules, alors elle ne perd pas le nord et garde la tête haute. Quand il lui rappelle le vol, elle tourne la tête, comme si ça allait agir comme bouclier, comme si le simple fait de tourner la tête allait la protéger, mais il n’en ait rien. Et puis le fait qu’il lui avoue le fait qu’il n’a plus d’argent, Jules a l’impression de s’éclater sur le sol. Elle se pince les lèvres et souffle, la mâchoire qui se contracte. Il n’a pas confiance en elle. Pourquoi aurait-il confiance de toutes façons ? Elle le regarde maintenant, elle le regarde qui boit sa tasse de thé et elle sent son coeur qui s’affole un peu. Alors il n’a plus d’argent. Et elle, elle lui balance sa richesse au nez. Elle détesterait qu’on lui fasse cela. Mais, elle n’a pas pu s’en empêcher. « Je… Je ne comprend pas. Pourquoi tu as voulu jouer alors que t’étais déjà fauché ? » l’appât du gain pense t-elle, l’appât du gain, plus fort que tout. Elle connaît ça. Avoir toujours envie de plus, toujours plus d’argent. Jules secoue la tête et ne bouge pas, et pourtant, elle aurait envie. « Si t’as envie de me faire taire, alors fais moi taire. » réplique t-elle, un sourire en coin, amusée. Et puis, elle reprend son sérieux. Et se mord la langue pour ne pas être trop acerbe. « Si t’avais pas de thunes, je vois pas pourquoi t’es allé jouer. » Mais bon, enfin si, elle comprend mais elle n’avouera pas ça. « Je sais que je ne suis qu’une connasse qui peut paraître égoïste mais il faut croire que tu ne me connais pas Kenneth. Si tu m’avais dit que t’avais besoin d’aide, je t’aurais aidé. » explique t-elle en prenant une grande inspiration « On a dépassé le stade d’être deux simples inconnus non ? » Elle hausse les épaules en prenant une gorgée de thé avant de le regarder, son regard céruléen qui capte celui du brun. « Pourquoi t’es venu ? Je pense pas que t’avais envie de me dire que t’étais fauché. Et j’pense pas que t’as envie qu’on s’envoie en l’air, t’as dû en trouver d’autres à plumer. »

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Mer 1 Juil - 17:02

A genoux.

Digne, toujours digne. Telle était la ligne conductrice de Jules, et ce en toutes circonstances, songea t-il en la dévisageant. Elle gardait la tête haute, le regard hautain, malgré tout ce qu’il pouvait lui dire. Il repensa brièvement à leur dernière nuit, à ces quelques soupçons de faiblesse disséminés ça et là, à ce comportement doucereux qui l’avait quelque peu inquiété tant il était habitué à la rudesse de la femme. Tout ceci avait vite disparu, et peut-être ne lui présenterait-elle plus jamais cette facette d’elle-même maintenant qu’il l’avait trahie une fois. « Si t’as envie de me faire taire, alors fais moi taire. » Il releva le nez pour lire le sourire amusé sur son visage. Etait-elle réellement en train de l’inviter à quelque chose de plus intime, ou bien n’était-ce qu’une tentative d’humour pour détendre l’atmosphère ? Il jugea qu’elle ne cherchait qu’à le provoquer; entre curiosité et raillerie, elle balançait toujours. Kenneth se laissa tomber du plan de travail d’un mouvement qui se voulait nonchalant, cependant son corps était plus raide qu’il ne le pensait. Ses muscles étaient au moins aussi crispés que ne l’était son esprit. Il se réceptionna sèchement sur le dallage et tourna un instant le dos à Jules, taisant les émotions contradictoires qui bouillonnaient à la surface de son âme. Lui-même ne savait plus trop sur quel pied danser , car rien ne se déroulait vraiment comme il l’avait prévu. Il ne pensait pas sortir de ses gonds, mais elle avait un talent inouï pour la chose. « Si t’avais pas de thunes, je vois pas pourquoi t’es allé jouer. » C’était la seconde fois qu’elle lui posait la question, mais il se trouvait incapable d’y répondre. Il haussa les épaules puis se tourna à nouveau vers elle. « Je sais que je ne suis qu’une connasse qui peut paraître égoïste mais il faut croire que tu ne me connais pas Kenneth. Si tu m’avais dit que t’avais besoin d’aide, je t’aurais aidé. On a dépassé le stade d’être deux simples inconnus non ? » L’aveu le laissa pantois. Ce n’est pas qu’il ne la croyait pas capable de lui tendre la main, c’est plutôt qu’il n’avait jamais envisagé demander de l’aide à Jules Aintsworth, par pur amour-propre, pour ne pas perdre dans leur lutte d’égos. Nouveau haussement d’épaules. Qu’aurait-il pu répondre qui ne la blesserait pas plus encore ? Tout ce qu’il pourrait ajouter ne pourrait racheter sa conduite. De toute façon, il semblait qu’elle ne cherchait pas de réelle réponse non plus. Nouvelle question, nouveau sarcasme. Il caressa le plan de travail du bout des doigts, et fit quelques pas de gauche et de droite dans la pièce.  Puisqu’elle le lui demandait si franchement, et comme elle affirmait qu’elle l’aurait aidé, il ne voyait pas d’autre raisons valable pour repousser l’échéance. S’il s’écoutait vraiment, il aurait tant cherché le moment parfait pour lui révéler la raison de sa présence que ledit moment ne se serait finalement jamais présenté. Aussi saisit-il l’occasion au vol, tout en ignorant la pique qu’elle lui lançait au passage. Si Erin le voyait, elle désaprouverait certainement son initiative. « Je suis venu pour m’excuser, pour m’expliquer… ce qui, je crois, est chose faite. » Il marque une courte pause, et, se mordant les lèvres, hésita un instant avant de donner la véritable raison. Il avait pris un ton protocolaire, qu’il n’employait habituellement que dans les affaires. Après tout, il avait la sensation de s’apprêter à signer un deal. « Mais… puisque tu le demandes… J’aurais besoin que tu me rendes service. » Quel culot il avait. Il n’était pas sûr de mesurer à quel point ce qu’il allait demander était effronté. Il n’en dit pas plus pour le moment, attendant de voir quelle réaction aurait la femme cette fois-ci. Il se préparait à tout, à ce qu’elle lui crie dessus de nouveau, le snobe, ou lui refuse son aide tout simplement. Tout ceci n’était qu’un pari ambitieux, mais Dieu qu’il aimait parier. Laissant de côté ce qu’il attendait d’elle, il rebondit plutôt sur ce qu’elle sous-entendait par ailleurs. « Quant aux femmes que je pourrais plumer, je ne suis pas sûr de pouvoir remplacer une poule aux oeufs d’or telle que toi de sitôt. Rassures-toi, tu es la seule dont je puis abuser. » Il lui décocha un sourire froid. Kenneth n’était pas un homme volage, et même si rien ne les liait officiellement, il n’avait jamais été badiner ailleurs, depuis tout ce temps. Il gageait qu’il aurait probablement refusé de continuer avec elle s’il avait trouvé meilleure chaussure à son pied entre-temps, mais il était déplaisant qu’elle songe n’être qu’un plan de secours, une femme dont on profite parce que son offre charnelle apporte une sécurité de l’égo. Kenneth n’avait jamais eu besoin de ça ; il s’emparait de ses draps par caprice, jamais par force d’habitude.

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Mar 14 Juil - 11:27
La provocation qui lui sied aux traits à Jules, toujours la tête haute, les épaules droites. Elle n’a pas envie de flancher une fois de plus devant lui, et elle n’avait pas prévu de lui demander des explications mais c’est lui qui est venu là pour s’excuser, elle est sûre qu’il ne pensait pas. Elle essaye de comprendre mais parfois, ça ne vient pas. Elle a tant de questions qui fusent dans son esprit. Mais finalement, elle préfère taire ses questions en lui pardonnant. Même si elle sait que c’est prendre une claque dans son égo. Elle n’a pas envie de se prendre la tête encore plus, elle a autre chose à penser. Autre chose à faire. Mais il ne semble pas vouloir partir et elle n’a pas envie de le laisser partir au fond. Il y a des jours comme ça ou la carapace craquelle un peu plus et Jules n’a pas envie de recouvrir la brêche, tant de pansements sur le coeur abîmé. Et Kenneth, dans sa façon d’être, dans sa façon d’agir, ne lui rappelle pas que son coeur est bien trop pansé. Et c’est sûrement pour ça qu’elle apprécie sa présence, parce qu’il n’a pas envie de savoir ce qui cloche dans son esprit, il n’a pas envie de creuser quand elle flanche, comme l’autre soir et c’est pas plus mal. Un coup de « ça va ? » Et rien d’autre. C’est ce dont elle a besoin Jules, du moins pour l’instant. Et puis une dernière question, sûrement la plus importante. Mais elle n’a pas vraiment envie d’avoir de réponses. Pour elle, ils ont dépassé le stade de simples inconnus, après tout, ils se connaissent un peu plus, l’un et l’autre. Mais est-ce qu’il pense la même chose ? Elle ne veut pas de réponses, la réfutera sûrement. Puis il prend enfin la parole. « Oui, c’est chose faites. Je t’ai même pardonné, dans ma grande bonté du moment. » Rappel qu’elle seule avait le monopole du pardon dans cette histoire. Elle ricane un peu en levant les yeux au ciel quand il lui parle de service. Elle pourrait lui cracher son venin à la figure mais elle n’a pas envie de se lancer sur une pente glissante, elle se doutait que c’était un grand pas pour lui de venir s’excuser ici. Kenneth le fier, Kenneth qui ne s’excuse presque jamais. La voracité pour maître mot, elle se doutait qu’il lui fallait faire énormément d’efforts pour venir s’excuser et se mettre à genoux comme il l’a fait. Elle se mord la joue avec ardeur avant de le regarder, son regard qui se balade sur le visage de l’homme avant de répondre « Explique moi. » Elle s’étonne elle même de la façon dont elle prend les choses avec facilité, mais elle n’arrive pas à deviner ce dont il a besoin. Elle peut lui faire un chèque s’il veut, lui balancer avec dédain mais elle se doute qu’il n’est pas là pour de l’argent. Quand il lui répond à son sous-entendu, Jules se rapproche de lui, beaucoup trop dangereusement. Son doigt qui se pose sur le torse et elle plonge son regard dans celui de Kenneth « Je suis bien contente d’apprendre que tu ne trouves pas mieux que moi » Son doigt qui se balade de haut en bas avant qu’elle ne se mette à rire à gorge déployée pour se reculer et finalement sortir une bouteille de vin et s’en servir un verre. « Je vais être honnête avec toi. Je me suis sentie bafouée, je me suis sentie souillée à cause de ton vol de bas étage. Mais le pire ça a été cette non réponse. T’aurais pu m’envoyer me faire foutre, t’aurais pu me dire que je n’avais que ce que je méritais. » Elle boit une gorgée de vin avant de se mordre la lèvre « Mais ça a le mérite de m’avoir fait ouvrir les yeux sur qui je ramenais chez moi et surtout en qui je pouvais faire confiance. A force d’accorder sa confiance trop vite, on finit par s’en mordre les doigts. »

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Mar 21 Juil - 17:31

A genoux.

A bien y réfléchir, son arrogance n’était peut-être pas la meilleure façon de négocier l’aide de Jules; il n’était cependant pas certain que les règles habituelles du négoce s’appliquent à la Aintsworth, et il se pouvait fort bien qu’elle se braque s’il n’agissait pas en tant que Kenneth l’orgueilleux, qu’elle lui montre les crocs s’il se trouvait trop mielleux dans sa demande. Là, dans le feu de ses excuses, il lui était difficile de prendre suffisamment de recul pour analyser la situation comme il aimait le faire d’habitude, mais son instinct lui soufflait que la rousse n’appréciait guère qu’il courbe l’échine devant elle. Comme si elle même se refusait à le voir perdre leur lutte éternelle, qui n’aurait plus de sens dès lors qu’il aurait abdiqué du combat. Aussi carrait-il les épaules, tâchant de présenter une figure dédaigneuse semblable à celle de la femme aux talons hauts. Le ricanement de Jules sonna pourtant comme un mauvais augure. Ses mâchoires se crispèrent, et il croisa les doigts en pensée, pour Erin. S’il devait choisir une seule raison de se plier en quatre, c’était bien évidemment pour venir en aide à son unique soeur. Il sentit que Jules l’observait avec la plus grande attention, qu’elle cherchait à deviner ce qu’il pouvait bien vouloir en attendant qu’il ne l’exprime à voix haute. Elle fit un pas en avant, puis un second, jusqu’à n’être plus qu’à quelques centimètres de lui. Malgré lui, Kenneth frissonna au contact du doigt sur le tissu de sa chemise, électrisé au rappel de leurs peau-à-peau. Incapable de se détourner du regard céruléen de la femme qui le fixait, l’homme déglutit, pris au piège dans la manoeuvre. Il avait voulu se moquer d’elle, mais dans son égo tout ce que la rousse avait compris était “je suis une maîtresse irremplaçable, et tu n’auras de cesse de me revenir.” Voyant son désarroi, Jules se moqua de lui d’un rire retentissant et s’écarta de lui pour se servir du vin - à croire que les journées de la nantie se résumaient à acheter des sacs à mains et boire du vin hors de prix. Tout ce temps durant, lui n’avait pas bougé d’un pouce, tétanisé. C’aurait dû être son tour de prendre la parole, de lui exposer ce qu’il attendait elle, et pourtant il ne pouvait que l’écouter. Elle se répétait quelque peu, mais il n’eut pas le coeur de le lui dire. Il haussa les épaules pour lui signifier que la leçon qu’elle en tirait ne lui importait que peu au regard de son pardon. Il prit une grande inspiration, et coupant court au laïus de la rousse, s’élança :

« Je sais pas si je t’en ai déjà parlé, mais j’ai une soeur. Elle vivait avec son mari à Chicago il y’a quelques jours encore, mais elle a tout quitté et est venue en catastrophe à New-York pour me rejoindre. J’aurais aimé l’héberger et lui venir en aide d’une quelconque façon, mais je ne peux pas. » Il lui était si simple de narrer l’histoire d’Erin, comparativement à la sienne. « C’est peut-être beaucoup demander mais… Je sais que t’as de l’espace ici. » Il ouvrit grand ses bras et désigna la superficie dont disposait Jules. Il marqua une courte pause, hésita brièvement mais conclut : « Est-ce que tu peux accueillir ma soeur un moment, le temps qu’elle se trouve un job et rebondisse ailleurs ?  » Il joint les mains et lui adressa un regard franc. Il combla l’espace qu’elle avait mis entre eux, comme elle l’avait fait juste avant, et souffla presque contre ses lèvres « S’il te plaît. »

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Lun 3 Aoû - 18:36
Elle ne sait pas pourquoi elle lui pardonne, une partie d'elle lui hurle de ne pas le faire, de lui dire d'aller se faire voir, de passer à autre chose. Mais elle n'y arrive pas, elle a besoin de savoir pourquoi il est venu ici si ce n'est pour s'excuser de son larcin, si ce n'est pour lui expliquer pourquoi il a fait ça. Naïvement, elle avait pensé que ce n'était que pour ça mais visiblement, il y a une autre raison et Jules n'accepte pas qu'il tourne autour du pot de la sorte. C'est fatiguant, agaçant même, cependant elle n'est pas certaine de le laisser partir sans savoir. Elle ne prononce que deux mots qui veulent tout dire et pourtant, il ne parle pas. Elle l'a connu plus causant et elle préfère nettement quand il ne cesse de parler, quand il ne cesse de s'exprimer, encore plus quand c'est pour s'adonner à des joutes verbales avec la rouquine. Elle le préfère sûr de lui, plutôt qu'avec l'envie qu'elle le pardonne à tout prix. Comme s'il était capable de se mettre à genou encore et encore jusqu'à ce qu'elle prononce les trois mots magiques qu'il attendait avec impatience. Elle ne supportait pas le silence mais quand il prenait enfin la parole, elle fronçait les sourcils, suspendant le geste qu'elle venait de faire pour boire une gorgée de vin. Elle essaie d'imprimer, essaie de comprendre ce qu'il veut dire, où il veut en venir. Et ça s'assimile bien trop vite dans sa tête, si bien qu'elle n'a pas l'impression de comprendre. Quand il montre son appartement, Jules a un mouvement de recul. Partager son appartement avec quelqu'un ? Est-ce qu'il est réellement sérieux ? Elle attend un instant avant de répondre, l'instant de trop sûrement parce qu'il se rapproche d'elle et dès lors, son cerveau se met à vriller. Elle souffle un peu, détourne le regard pour ne pas être happé dans une sphère de pensées qu'elle veut à tout prix éviter et finalement, elle ne peut refuser. Elle ne connaît pas l'histoire de sa soeur mais si elle a tout plaqué c'est sûrement pour une bonne raison. Elle se mord alors la lèvre inférieure et le regarde, son regard qui se plonge finalement dans celui de l'ancien trader pour lui murmurer à la même distance qu'il ne l'était il y a deux minutes à peine, là, à deux centimètres de ses lèvres. « d'accord. » Un seul mot, une acceptation simple. « Pour le coup, tu me seras plus que redevable. » prononce t-elle simplement avant de se reculer. Oui parce que ça ne vient pas maintenant. Pas comme ça, pas instinctivement. Elle passe alors une main dans ses cheveux. A envie de lui demander de rester, mais la fierté prend le dessus. « tu voulais autre chose ? Tu m'enverras les informations par message. Si elle a besoin d'une voiture, d'un chauffeur pour ramener ses valises.» Elle voudrait qu'il s'en aille, elle est beaucoup trop en apnée. Elle voudrait qu'il parte pour ne plus avoir l'impression de se noyer dans des pensées brûlantes et dévastatrices.

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Jeu 6 Aoû - 16:49

A genoux.

C’était une approche mesquine ; il le savait parfaitement. Il escomptait la troubler, fausser son jugement grâce à quelque ton mielleux doublé d’un regard entendu, de ces airs matois qu’il décochait habilement pour parvenir à ses fins avec la gent féminine. Et cet aspect turpide de sa personne ne l’inquiétait guère. En évoluant parmi les requins de la haute société, il avait appris à truquer le jeu à leur façon, sinon quoi il aurait coulé bien avant qu’on ne le vire.
Il cligna des yeux, d’un battement de cil un peu trop prononcé, et fit un pas en arrière. Il eut la soudaine impression d’exécuter une sorte de valse qui leur était propre, à sans cesse avancer et reculer, comme virevoltants au milieu de l’appartement de la rousse, à toujours s’attirer à gestes sucrés, puis se repousser par leurs mots âpres. Oui, c’était définitivement une drôle de danse, qui durait maintenant depuis plusieurs années, mais dont le rythme avait subitement gagné en intensité ces derniers jours, depuis qu’il l’avait temporairement délaissée jusqu’à la revoir ce fameux soir de jeu pluriel au casino.

Il y eut un silence.
Kenneth pouvait presque entendre Jules réfléchir, et de son regard il tenta de découvrir sur quelles pistes s’engouffrait sa réflexion, quels étaient les pours et contres s’amoncelant dans la balance de sa décision. Il aurait souhaité être dans son esprit, pour pouvoir tirer les ficelles du raisonnement de Jules dans un sens l’arrangeant lui. Mais il était condamné à attendre, à ne mot dire ces quelques secondes précieuses avant qu’elle ne rende son verdict. La décision tomba soudain, soufflée à brûle-pourpoint. « D’accord. » Et tout ce qu’elle ajouta ensuite n’avait plus aucune importance. Les traits de Kenneth s’illuminèrent et il relâcha toute la tension dans ses épaules, eut l’impression de respirer plus librement maintenant qu’elle avait donné son accord. Sa manoeuvre avait fait mouche. Il avait amadoué la reine du sarcasme ! Et cela le ravissait au moins autant que de savoir qu’il avait trouvé une solution temporaire pour sa soeur, et qu’il n’aurait plus à s’inquiéter de comment et où la loger désormais. Il s'efforça de ne pas trop exulter, de peur qu’elle ne se froisse et revienne sur sa décision, mais la joie que lui apportait sa réponse était évidente quel que fussent ses tentatives pour la masquer. « Je… Oui. Plus que redevable. Merci ! Je vais lui donner ton numéro, comme ça vous pourrez voir ensemble ! » Il sortit son téléphone de sa poche, et, ignorant Jules une seconde, envoya un rapide message à sa soeur. Jusqu’ici, il ne lui avait rien dit de son entreprise, aussi il se contenta de lui dire l’essentiel et d’y joindre le numéro de Jules.
A la façon dont elle lui demanda s’il avait besoin d’autre chose, il eut l’impression qu’elle le chassait un peu. Comme si elle l’avait soudainement assez vu pour aujourd’hui, ce qu’il comprenait fort bien. Tout ceci avait été bref, mais intense. « Non, rien d’autre sinon… Je ne te dérange pas plus. Je file. » Il marqua une hésitation, et se tourna lentement vers l’ascenseur. Maintenant que tout était dit, il avait la sensation de partir comme un voleur, et il en ressentit un certain malaise. Il prit un air sérieux, et se retournant vers la rousse il ajouta :  « Merci Jules. Tu ne sais pas à quel point ton geste est important pour moi. » Il était sincère, plus qu’il ne l’avait jamais été.

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