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Even if it's just a lie

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Dim 26 Avr - 5:12
C’est une mauvaise idée. Mais il sait qu’elle est de retour à Manhattan. C’est sa saison estivale qui débute. Elle sera là, il en est certain. Enfin, si elle n’a pas changé sa routine. Mais pourquoi elle l’aurait fait ? Normalement, il ne serait même pas levé à cette heure. Il n’a pas non plus changé sa routine. Sauf aujourd’hui. Parce qu’il sait qu’à cette heure, elle travaille. C’est ce qu’elle doit faire, nécessairement. C’est quelque chose qu'il sait. Parce que c’est nécessairement ce qu’elle doit faire à cette heure. C’est en se dirigeant vers son atelier, un café à la main, hyper sucré, pour elle, bien sûr, qu'il se dit qu’elle n’est peut-être pas là. Il aurait l’air con devant une porte close qui ne s’ouvre pas. Elle doit être là. Sinon trop de choses ont changer et il aurait du mal à l’encaisser. Elle doit être ici, à New-York et elle doit être dans son atelier à cette heure. Parce qu’il la connaît Jane. Oui, nécessairement.

Il ne l’a pratiquement pas vu en deux ans. Et pas du tout depuis une grosse année. Il l’évite, clairement. Il ont discuté au téléphone, mais ça se termine mal. Et il évite d’être dans la même ville qu’elle, ce qui permet de ne pas la croiser ou qu’elle ne tombe pas dessus par hasard… ou volontairement. Il essaie généralement d’être à l’autre bout du pays. C’est ce qu’il aurait dû faire dès qu’il s’est rappelé qu’elle arriverait bientôt dans son aire estivale. Et pourtant, non seulement il n’a pas prit le premier avion pour l’autre bout du monde, mais en plus il lui apporte un café. Et clairement, il n’est même pas certain du résultat. Si ça se trouve, elle va lui balancer le café à la figure. Ça explique peut-être pourquoi il s’est contenté d’un t-shirt très simple et d’un jeans tout aussi très simple.

Il ne fait rien pour se cacher, ni se dissimuler. Il essaie d’arriver tout ce qu’il y a le plus normalement, comme si ça faisait deux jours plutôt que deux ans qu'il n’a pas mis les pieds ici. Il pose la main sur la poignée et tire. Avec soulagement, il se rend compte qu’elle s’ouvre. Elle est là. Ou du moins l’atelier est ouvert. Il fait le vide dans sa tête, ce qui n’est pas très difficile à faire, puisqu'il n’est même pas certain de réfléchir à quoique ce soit en ce moment. Il sait que c’est une mauvaise idée, mais il le fait quand même. Et si tout était normal ? Enfin, normal, plutôt comme avant ? Après tout, il est doué pour ignorer ce qu’il veut bien ignorer. Comme les papiers de divorce.

Il est dans l’atelier. L'odeur du dissolvant lui est familier. Tout va bien. Jane est là, tout va bien. Tout est normal. Parfaitement normal. Il a sans doute tout inventé, parce que tout ça, voilà. Il se sent alors pas mal soulagé d’avoir tout inventé. C’est beau le déni. C’est rassurant. Et jusqu’à un certain point, il le sait. Mais c’est un mensonge confortable. Étrangement, juste le fait de la voir lui accroche un sourire sur les lèvres. Il n’a même pas besoin de le feindre. Il aurait du venir avant arrive-t-il à se convaincre. Jane l’a surement entendu arriver, mais soit elle fait semblant que non, soit elle veut l’ignorer. Ok, fair play. Il pose le café qui sent fort le caramel à côté d’elle. Même l’odeur du dissolvant n’arrive pas à masquer l’odeur sucrée du caramel.

- Hello, dit-il en s’appuyant contre la table la plus proche d’elle.



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Mar 28 Avr - 4:42
Le peuple de Jane est un peuple nomade, se déplaçant entre les campements d’été et d’hiver. Entre LA et NY, Jane préférait NY. C’est froid, humide et sale, mais il y règne une certaine atmosphère… Urgence et décadence! Et puis quand on se prend pour Batman, on apprécie de vivre dans la ville qui a inspiré Gotham… Il y a toujours quelque chose à faire à NY. Des trucs légaux, d’autres qui ne le sont pas du tout… Le territoire était plus propice à la chasse sauvage… C’est le nom de la galerie : La chasse sauvage…

Elle entendit la porte s’ouvrir et se refermer… Et une odeur de café sucré, très sucré. Elle reconnut sa démarche et évita de se retourner… Ne pas montrer à sa proie qu’elle a été reconnue, ne pas l’effaroucher, pas de geste brusque.

Jane peignait ce matin-là une grande toile monstrueuse, abstraite, sombre et inquiétante. Ce n’était pas une commande… Elle intercalait souvent son art avec les commandes. Parce qu’une commande est une interprétation, alors qu’une toile spontanée c’est s’arracher les tripes et les plaquer fumante et sanglante sur le canevas. Elle achevait de nettoyer ses pinceaux, les asséchant délicatement dans une guenille tout en fixant son œuvre d’un regard détaché. Elle ne regardait pas les détails, elle observait la vivacité du geste, la violence dans les transitions brutales de couleur, le point de vue vertigineux de l’observateur.

Bien sûr qu’elle sait qu’il est à Manhattan. Elle n’a pas cherché à le contacter… Ils ne sont plus en relation. Définitivement. Elle ne lui a pas réclamé la clef de l’appartement, elle n’en a pas besoin. Son avocat s’adresse à son agent. Évidemment qu’elle sait ce qu’il a fait des papiers du divorce. C’était tellement mature!

- L’atelier n’est pas ouvert au public.

Si c’était pas un coup sous la ceinture ça!

Pas souriante. Inexpressive. L’œil noir et acéré. Froide et stoïque comme une pierre de rivage immergée par la marée. Elle le détailla de pied en cap d’un œil appréciateur.

- T’as l’air d’un voyou… dit-elle affectueusement en tendant la main vers le café qui embaumait le caramel.

Jane souleva le couvercle pour en humer le contenu et ferma les yeux sans cacher une expression de satisfaction. Hummm! Pas de doute, il la connaissait bien.

- T’as bien fait de choisir un grand format! Pour cette offrande, je te consacre le temps de boire ce café… Elle prit une gorgée en le dévisageant d’un regard hypnotique à la Kaa. Tu n’as rien apporté d’autres? Susurra-t-elle d’une voix câline…

Il y avait une tension entre eux. Pas seulement née de leur conflit ou parce que les époux ne s’était pas vu depuis près de 2ans. Il l’avait évité. Il avait donc un peu peur d’elle… Il avait tout à fait raison d’avoir peur d’elle. Et la peur est une chose excitante lorsqu’elle est dosée, non?

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Sam 2 Mai - 5:31
Il y a quelques secondes, de trop longues secondes à son avis, où elle ne dit rien. Elle a baissé les yeux sur le café. Elle essaie sans doute d’en deviner la saveur. Il lui dirait bien, mais il a l’impression que s’il parle trop tôt, elle va disparaître. Et s’il parle trop tard, elle va lui tourner le dos. Alors lorsqu’elle affirme que l’atelier n’est pas ouvert au public, il se demande si c’est parce qu’il n’a pas parlé assez rapidement ou si c’est parce qu’il a dit hello trop tôt. Est-ce qu’il aurait dû saluer en entrant ? Non, c’est pas son genre. Si c’est ce à quoi elle s’attendait eh bien elle est de mauvaise foi.

- Je sais, se contente-t-il de répondre,

Ainsi il ne se considère pas comme un « public » ce qui est déjà un bon début. Accessoirement, si lui n’a pas d’atelier, il ne crée pas en public non plus. Un autre genre de création.D’ailleurs, il n’a pas créé grand chose depuis… depuis qu'il a presque tout balayé du revers de la main. Il n’a pas eu le choix. Enfin, on a toujours le choix, mais c’était ça ou risquer la mort. Il s’est choisit, lui. Égoïste ? Oui, probablement, mais c’était surtout une question de survie. Du moins c’est ce qu’il croyait. Il n'est tout de même pas à l’abri de s’être planté à ce sujet.

- Ah bon ? Et moi qui essaie d’avoir l’air du bon garçon pour changer… dit-il, n’y croyant pas vraiment.

Dans un certain sens, c’est pas tout à fait faux. Même si sa mère connaît ses frasques, il n’est pas obligé de les afficher constamment. Et puis, comme sa vie est devenue plus rangée, plus sage, il cherche nécessairement à se distancer de cette vision de lui. alors il ne sait pas trop si c’est une bonne chose que Jane lui affirme qu’il a l’air d’un voyou. Et elle lui offre son temps le temps de boire le café. Eh ouais, heureusement qu’il a prit un grand format. Malheureusement, il aurait du le réchauffer bouillant avant d’arriver ici… il aurait eu plus de temps. Il espère qu’elle prendra tout son temps.

- Il n’y a que ce café et moi, dit-il. Il hoche la tête. Tu veux autre chose ?

Une interrogation candide, badine, avec pourtant une certaine appréhension. Il est sur son territoire. Il n’est pas certain de ce que ça implique. Avant, il n’éprouvait aucune appréhension. Avant, il ne craignait rien. Ou du moins, il ne savait pas qu’il avait peut-être quelque chose à craindre. Mais est-ce que c’est vrai ?



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Mer 13 Mai - 3:52
Bonne réponse. Tony ne fait pas partie du public pour lequel elle entretient les apparences. Ils ont été un couple sans artifice et sans faux semblant. Familier, uni, lié. Tony se sait privilégié et il sait qu’elle est toujours amoureuse de lui.

Ils ne se sont pas vu depuis presque 2ans.

Ce qu’elle voulait d’autre? Jane souleva un sourcil noir et expressif et s’engouffra dans la porte ouverte :

- Les papiers signés du divorce? Suggéra-t-elle avec bonne humeur…

Inutile de les réclamer, il ne les avait pas en main et cette liasse de papiers légaux ne pouvait pas tenir dans la poche arrière de son jeans… Elle devrait peut-être vérifier? Jane s’étrangla dans son gobelet en s’imaginant lui palper les fesses… Non, ce n’était pas ce message qu’elle voulait passer.

La remarque sur le grand format lui avait échappé… Parce que maintenant qu’il est là, elle n’a pas envie qu’il parte. Parce qu’il s’est levé tôt pour la voir. Parce que son sourire diffuse une chaleur rayonnante propre à faire fondre le cœur le plus froid. Parce que son odeur est tellement réconfortante. Salopard… Valait mieux entretenir une conversation active que de fantasmer en le fixant d’un regard affamé.

- Et pourquoi tu essaies d’avoir l’air d’un bon garçon?
Demanda-t-elle en l’invitant à venir s’assoir avec elle dans les marches de l’escalier. À qui cet effort est-il destiné?

Tony avait tout balayé après son overdose… Et il l’avait écarté elle aussi alors qu’elle n’avait jamais fait partie du problème. Peut-être faisait-elle partie de la solution? Elle aurait aimé faire partie de la solution.

Puis elle avait demandé le divorce.

La question l’intéressait vraiment. Elle y avait un intérêt personnel. Parce que Jane n’était pas une bonne fille… C’était un tueur de sang froid et elle redoutait qu’il l’ait deviné après toutes ces années de vie commune. Parce qu’elle avait assassiné le dealer responsable de l’incident.

2 ans plus tard.

Jane est une chasseuse, elle connait les vertus de la patience. Elle attendit donc en silence, immobile, s’efforçant d’ignorer leur proximité.

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Sam 13 Juin - 2:03
Ces satanés papiers de divorce. Il aurait bien aimé qu’elle les oublie ceux-là. Évidemment, si c’était la première fois, elle pourrait peut-être les oublier, mais c’est la troisième fois qu’il les reçoit. Il suppose qu’après-trois fois, c’est qu’elle y tient, mais pas lui. C’est même tout le contraire.  D’ailleurs, sa moue dégoutée en dit long sur ce qu’il pense de ces papiers à signer. Mieux vaut qu’elle n’y tienne pas trop, parce qu’elle risque d’être déçue. Jamais il ne les signera, ces papiers. C’est pas son genre. Il n’en a pas envie non plus. Ok, ouais, après deux ans, il suppose qu’elle suppose que c’est fini, mais ça n’a rien à voir. Il faut bien qu’il vienne voir par lui-même si elle l’aime encore ou si c’est juste parce qu’après deux ans d’absence, ce serait « normal » de divorcer. Mais il n’y a rien de « normal » et « ordinaire » avec Tony Chatwood.

- Oh que non, dit-il d’un ton placide, comme s’il affirmait qu’il fait nuageux aujourd’hui.  Sont pas signés, ajoute-t-il du même ton que s’il précisait que demain, il fera soleil.

Il ne s’en cache pas. Ce serait bête. Il n’a pas du tout l’intention de les signer. Jamais. Il n’a pas besoin d’y réfléchir. Il n’a jamais vraiment réfléchit à quoique ce soit, en fait. Du moins pas avant de se retrouver seul avec lui-même pendant trop longtemps. Il n’est pas vraiment un mauvais garçon. Il en a tout l’air, pourtant, le train de vie, des décisions discutables, mais concrètement, il ne regrette pas grand chose. Enfin, si, peut-être d’en avoir trop fait trop rapidement, trop souvent. C’est en gros cet abus d’excès qui avait hypothéqué sa vie. Heureusement, il a eu peur. Peur de mourir. Peur que ça s’arrête là. Parce que franchement, il s’était bien amusé jusque là.

- Parce qu’au fond, c’est ce que je suis, affirme-t-il sans doute. Il l’observe tapoter la place près d’elle dans l’escalier. Lui, il n’a pas bougé de sa place. Un peu pour ma mère, dit-il quand jusqu’à tout récemment, il pensait sa mère morte depuis sa naissance, beaucoup pour mon père, mais surtout pour moi, dit-il en la rejoignant, mais sans toutefois s’asseoir à côté d’elle.

Et peut-être pour elle aussi. Avec un peu de chance, elle oubliera cette histoire de divorce. Quoique peut-être qu’elle préférait le mauvais garçon. Ouais, bon, concrètement, ce mauvais garçon servait de couverture médiatique au bon garçon, mais sauf ces deux dernières années, ils ont toujours été proches, depuis leur rencontre, leur fréquentation, leur mariage… elle devait bien s’en rendre compte, non ? Enfin, il exagère peut-être un peu. Il n’est peut-être pas un bon garçon, mais il a toujours essayé de ne pas être le mauvais garçon. Mais bon, ce n’est pas toujours ce qu’il a affiché. Il le sait maintenant, parce que ça fait deux ans qu’il est tout seul avec lui-même. Enfin, lui-même et des étrangers, s’il peut le dire comme ça, puisqu’il n’est jamais vraiment seul, mai que ce sont de nouvelles connaissances de moins de deux ans. Ça change les perspectives.

- Je ne vais pas les signer, ces papiers de divorce, annonce-t-il avec un calme attentif.

Il attend la réaction. Placé face à elle, il reste immobile, appuyé contre une table, il guette sa réaction.



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Jeu 30 Juil - 4:28
- Tu aurais dû dire que c’était pour moi… souligna-t-elle en sirotant son café. Quitte à mentir, tu aurais au moins donné l’impression d’essayer de m’amadouer.

Jane souhaitait lui montrer que malgré sa retenue, elle n'était pas séduite. Elle porta ses lèvres au rebord de son verre en prenant d’infime gorgée pour le faire durer. Le breuvage serait bientôt tempéré et imbuvable. Le regard de Jane erra sur la silhouette de son futur ex-mari. Un tshirt tout blanc. Si c’était pas un appel à le salir… Comme une toile neuve…

En tourné, Tony était sur un high perpétuel… Il ne se modérait que pendant les brèves périodes à résidence. Jane pouvait s’en accommoder. Elle s’était montrée tolérante pendant de longues années. Elle le connaissait. Elle connaissait son fond, son coeur et son plumage. Elle l’aimait. Tony avait toujours été un bon garçon… Ça n’aurait pas pu être autrement. Les salopards, elle n’emménageait pas avec eux, elle les tuait.

Jane redoutait qu’il ait compris qu’elle n’était pas une bonne fille. Il n’avait jamais été pleinement conscient de ses occupations. Elle a été un satellite du RIP s’éclipsant de temps à autre. Elle ne pouvait pas gérer Tony s’il l’évitait.

- Je sais qu’ils ne sont pas signés, fit-elle d’un timbre de voix bas. Que puis-je faire pour te motiver à les signer?

Parce que le point de vue de Tony est équivoque, inutile d’approfondir, autant l’aiguiller tout de suite sur le sien. Il était temps qu'ils se parlent.

- Pourquoi t'es là, Tony?


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Ven 31 Juil - 5:01
Mentir ? Il a fait des tas de choses, souvent. Des choses bien, des choses moins bien. Parfois des choses un peu mal, surtout pour lui en y réfléchissant bien. Mais pourquoi il mentirait, là, maintenant.

- Pourquoi je mentirais ? Et sur quoi je suis supposé mentir ? Il baisse les yeux sur le café et le désigne du menton. Ça, c’était pour t’amadouer. Et ça marché, dit-il avec un grand sourire.

Après tout, il est là et elle sirote le dit café. Eh oui, le café marche. Dans les deux sens, d’ailleurs. Lui aussi succombe aisément au café. Mais aujourd’hui, c’est à Jane qu’il doit faire plaisir, pas à lui. C’et en fait la seule chose qu,il a préparé. À vrai dire, il n’a pensé à rien d’autre. Ou enfin, il avait peut-être une vague idée de ce qu'il voulait faire, mais c’était surtout dans des intentions et rien de concret. Tout serait bien plus facile et moins compliqué si elle avait tout de suite abandonner cette idée de divorce dès qu’elle l’a vu. Mais il devait avouer, au moins à lui-même, que c’était plutôt naïf, voir idiot, de le croire. Mais elle se trompe en affirmant qu’il n’a pas signé les papiers. Il ne les a certes pas signé, mais en plus, il vient de dire qu’il ne les signera pas. Il hoche la tête. D’accord, elle a bien compris, mais elle tente de le confondre.

- Rien, absolument rien de ce que tu pourras faire ne me motivera à les signer.

Au contraire. Tout ce qu’elle pourrait faire le motiverait plutôt à ne pas les signer. Il ne sait pas trop comment s’y prendre, mais il sait qu’il doit lui expliquer pourquoi. Il n’est pas certain que ça puisse régler quoique ce soit, mais elle doit savoir. Mais l ne sait pas par où commencer. Alors ouais, elle pose une bonne question. La première réponse qu’il donne lui semble évidente. Et cette réponse est tout ce qu’il y a de plus sincère, même si à vrai dire, il ne sait pas trop en quoi ça répond vraiment à la question.

- Il était temps que je revienne, je crois. Il se souvient où il se trouve et hoche la tête. Enfin, je veux dire, c’est chez toi, ici. J’aurais dû attente que tu rentre à LA, mais comme je suis aussi à New-York depuis quelques mois, eh bien… Il s’embrouille un peu lui-même. Il a une brève hésitation. J’ai terminé mon programme de deux ans… enfin, il devait être que d’un an au départ, mais j’étais pas prêt… encore moins prêt que maintenant…

Il se tait, parce que de toute évidence, remettre ses idées en ordre lui demande un effort considérable. Pas qu'il soit bête, non. Il était plutôt brillant dans son genre, un petit génie de la musique et il résonnait assez bien sans toutefois être très raisonnable, mais il n’arrivait pas encore tout à fait à expliquer tout ça. Il se doute qu'il va devoir commencer du début. Mais pour l’instant, répondre à la question. Qu’est-ce qu’il fait là ?

- Je suis là parce que je te dois des explications. Je sais, c’est deux ans trop tard, mais j’étais incapable et pas en mesure d’expliquer quoique ce soit parce que je savais même pas ce que c’est… je suis pas certain de le savoir encore… j’ai pas de de bonnes raisons, c’était purement égoïste, mais fallait que je le fasse. Ça fait cliché, mais c’était littéralement une question de vie ou de mort… fallait que je survive par moi-même, tu vois…

Il hausse les épaules. Non, il ne sait pas du tout si elle peut voir quoi que ce soit. Il n’est même pas certain que ce soit une raison, bonne ou mauvaise, mais c’est la vérité… du moins sa vérité. Sa perception des choses. Bonne ou mauvaise, il ne le sait pas.

- J’ai remis toute ma vie en question. Littéralement. Sauf toi. Il pose les yeux sur elle, puis soutien son regard avec tout de même une certaine appréhension. J’ai passé à travers deux ans de ma vie sans toi et je ne veux pas que ça se reproduise. Jamais.

De tous leur mariage, jamais il n’a eu l’air plus sérieux, ni l’air plus grave que maintenant. Si ses voeux de mariage avaient été vibrant et sincères, ses dernières paroles avaient l'intonation d’un choix décisif. C'était risqué, après tout, elle avait fait suivre les papiers du divorce trois fois. Et si c’était sa décision finale à elle, le divorce ?



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Lun 3 Aoû - 3:09
Oh non! Elle n’est pas amadouée. Pas du tout. Jane a un beau sourire. Elle ne sourit pas.

- Le café n’est que le prétexte d’un entretient,
rectifia-t-elle d’un ton tranchant.

Jane l’écouta attentivement, le fixant de ses yeux noirs, par en dessous, immobile. Elle fonça les sourcils dans une grimace douloureuse, prit une gorgée de son breuvage, dégluti, et secoua la tête négativement.

- Non, ce café n’est pas assez fort pour me permettre de décortiquer tout ça!

C’était très insuffisant et c’était bien plus qu’il n’en fallait.

Il est plein d’hésitation, d’incertitude. Tout remettre en question, travailler sur soi jusqu’à être prêt… Est-on jamais vraiment prêt? Survivre. Jane sait survivre, elle est une chasseuse. Même aujourd’hui il a du mal à formuler la raison de ses actes. Tout remettre en question sauf elle…

Eh merde…

- Absolument rien ne pourrait te motiver à signer les papiers du divorce?
Répéta-t-elle d’un ton qui donnait froid dans le dos. T’es certain? Je peux me montrer créative, tu sais, je suis très inspirée…

Jane se releva de la marche ou elle était assise. Grande, souple, musclée, vive. Prédatrice. Tony avait toujours été trop con pour avoir peur d’elle. Son audace et sa hardiesse l’avait séduite autrefois. Et son nouveau refus de signer les papiers constituait un défi affriolant; Parce que sa détermination réveillait toutes sortes d’instinct en elle. Des instincts qui impliquaient des griffes et des dents.

- Tu es en retard. J’ai eu 2ans pour bâtir ma résolution. Si tu avais été là, tu aurais pu m’influencer. Maintenant j’ai pris ma décision et je te réclame le divorce.

Malgré tout elle est curieuse… Parce qu’ils sont encore mariés.

- Mais outre ma colère, Tony, puisque tu es là… Permet-moi de te demander : Et maintenant? Après ce ‘programme’ de 2ans… questionna-t-elle alors qu’il entendait parfaitement les guillemets dans son élocution. Elle est comment la version revue et améliorée de Chatwood? Parce que j’imagine que ce n’était pas qu’un simple recentrage, il doit y avoir eu une évolution, une progression?

À ce moment-là elle a l’air intéressée, enthousiaste à l’idée de le découvrir. Jane est une artiste. Spleen et idéal. Sauf qu’elle se tient devant lui, flamboyante, et impitoyable. Jane s’envoya une longue rasade de sa boisson.

- Tu vois Tony, le problème c’est que ça fait 2ans maintenant. Nous ignorons tous deux qui se trouve en face de nous. Nous n’avons pas cheminé ensemble. Nous aurions pu! Mais tu as choisi de passer au travers de tout ça seul. Tu t’es infligé ça à toi-même.


Elle lui coupa la parole, dressant un index entre eux, requérant encore un instant, bu une autre rasade... Puis Jane examina le fond de son verre. Elle s’était montrée suffisamment tolérante.

- En ce qui me concerne, ça m’a été imposé et ce n'est pas ce que j'attend de mon couple.

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Jeu 13 Aoû - 6:40
A h non, elle confond. Le café était vraiment pour l’amadouer. Une offrande, en quelque sorte. Elle avait accepté qu’il reste le temps qu’elle termine son café. L’offrande avait fonctionné.

- Non, le café c’était pour t’amadouer. Pour que tu acceptes l’entretien. Une offrande, dit-il avec un sourire en coin. Après tout, c’est une petite victoire. J’avais pas besoin de prétexte pour venir.

Non, pas de prétexte. C’est nécessaire. Il devait venir. Pas besoin de prétexte pour venir voir son épouse, non ? Est-ce qu’il aurait dû en avoir un ? Il est certain que non. Il est convaincu qu’il n’a besoin d’aucun prétexte pour venir voir Jane. Pourquoi devrait-il y en avoir ? Peut-être parce que ça fait deux ans qu'il aurait dû trouver un prétexte pour venir. Mais non. Il est sur que non. Mais elle a raison, tout ce qu'il pourrait pouvoir exprimer s'il pouvait le faire, s'il savait comment le faire, ce café ne sera jamais assez long à boire. Surtout à la vitesse où elle le boit. non, elle ne lui fera pas de cadeau. Et elle essaie de le convaincre encre. Ou plutôt qu'il trouve quelque chose pour qu’elle puisse le convaincre. Très inspirée ? Il hausse vaguement un sourcil. Ça reste à voir. Il secoue la tête. Non. Rien, absolument rien ne le convaincra de signer ces saletés de papiers. Elle se lève, il le voit très bien, mais tout ce que ça lui inspire, c’est une réflexion parfaitement raisonnable. Ce qu’elle est belle, même dans ses vêtements de travail fait pour empêcher sa peau de se tacher, bien que très souvent, c’était que pour éponger le plus gros. Elle avait toujours quelques gouttes de peinture quelque part. Il retient un soupir, mais il ne peut s’empêcher de la détailler avec admiration.

Il n’attendait pas de cadeau de sa part. Il s’attendait à ce qu’elle ne soit pas facile à convaincre, qu’elle ne renonce pas à ce divorce avec aisance, mais… mais quoi ? Il l’espérait, peut-être. Et puis, s’attendre à quelque chose n’implique pas nécessairement qu'on l’accepte et qu’on saura y faire face. Elle lui réclame le divorce. Parce que c’est nécessaire ? Parce qu’elle estime que ça lui est due ? Ou tout simplement une exigence de sa part ? Sans doute un peu de tout ça. Il inspire pour répondre il ne sait pas encore trop quoi quand elle lui pose toutefois quelques questions. Ah bon ? Oh, oui, oui, il lui permet. Il a du mal à s’aiguiller lui-même, expliquer tout ça, alors si elle lui pose des questions, il est ravie de pouvoir y répondre. Il hoche la tête.

- Déjà, je ne suis plus constamment complètement high. Plus du tout, à vrai dire. Ce qui va reposer mon petit coeur et permettre un progression enviable. Dans le temps. Longtemps.

Ou du moins plus longtemps que les perspectives s’il reprend de la coke. C’était essentiel. C’était la principale de ses motivations à rester clean. Il ne veut pas mourir. C’est peut-être égoïste, mais c’est sa vie qu'il jouait après tout. Et il a mis plus de trente ans avant de comprendre que ça lui est précieux. Il était temps, direz-vous. Il aurait ajouté quelque chose, peut-être plusieurs, mais il semble que déjà, à la base, ça ne soit pas suffisant pour Jane. Un arrière goût de persécution le fait déglutir, mais il ne se laisse pas emporter… comme il l’aurait fait avant. Il comprend très bien qu’elle ressent l’envers de cette injustice. Il sait aussi que ce n’est pas vraiment une injustice plus qu’une vérité qui n’a pas les nuances de la sienne. Elle lève un index entre eux et il ferme la bouche. Ce n’est pas dans ses habitudes. Deux ans plus tôt, il se serait contenté de répondre quand même, par-dessus Jane et plus fort pour être certain de se faire entendre. Enfin, il croyait que parler plus fort suffisait à se faire entendre. Entendre, possible, mais comprendre, surement pas. Il attend qu’elle ait terminé. Il ne sourit plus.

- Si tu voyais les choses de mon point de vue... il marque une brève pause. Ce n’est pas ce que j’attends de mon couple non plus. Mais si je signe les papiers de divorce, il n’y en aura plus du tout. On avait tous les deux notre carrière, on ne se voyait déjà que par brève périodes. On n’aurait pas cheminé tous les deux, j’aurais surtout entravé ta vie. Et c’est moi qui aurait demandé le divorce dès ma sortie du centre et je l’aurais regretté et je t’en aurais voulu que tu les signes. Ça explique un peu pourquoi il refuse de les signer, outre qu’il ne veut pas les signer. Il est sérieux. Sérieux et calme. Calme et sérieux. Sérieusement calme. Ou calmement sérieux. Dans tous les cas, ça ne lui ressemble pas vraiment. Je sais que je t’ai imposé mon choix, mais aucun de ceux que tu aurais fait ne m’aurait convenu. Ni à toi, ni à moi. Et j’étais pas en état de comprendre. Je me serais senti persécuté par toutes tes décisions, parce que je devais briser toutes mes habitudes de vie et j’aurais trouvé injuste que tu gardes les tiennes. Et j’aurais trouvé injuste que tu changes tes habitudes. Je pensais pas non plus que ce serait si long et si difficile. J’ai dû me sevrer. changer mes habitudes et ensuite faire le deuil de moi-même. C’est vrai, je ne suis plus exactement celui que j’étais, mais je sais que ça ne peut pas être pire que celui que j’étais.

Ou alors, elle préfère peut-être le drogué pas très présent même quand il est là. Évidemment, une telle supposition remettait les choses en perspectives...




@ Invité

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Sam 15 Aoû - 19:09
Ce fichu petit sourire en coin… Jane lutta, agacée de réaliser que ses émotions se synchronisent encore avec les siennes. Lui adresser son avocat était beaucoup plus facile, plus prévisible. Elle ne s’attendait pas à lui faire face encore, pas après qu’il ait passé 2ans à l’éviter. Le voir lui sourire aujourd’hui lui rappelait douloureusement pourquoi elle avait craqué une première fois…

Jane pris un moment pour lui répondre. Un moment de réflexion, et d’analyse. Elle mit son hostilité de côté et se plongea dans ses sentiments pour lui. Finalement, elle releva la tête, plongea ses yeux noirs dans les siens et lui dit, détachant soigneusement chaque phrase :

- Je te souhaite le meilleur. Je te souhaite que tes espoirs et tes espérances se réalisent. Je te souhaite de trouver l’équilibre et la paix. Et je te souhaite une longue vie. Et c’est pour ça que je te demande de signer les papiers du divorce.

Il y a plusieurs cruche d'eau de rinçage sur la déserte...Toutes les nuances du gris au noir. La palette dont elle s'est servie ce matin est funeste. L'environnement de Jane est sombre, assortie à sa petite âme noire. Les toiles qu'elle peint sont empreintes de violence et les seules touches de couleur, de lumière, mettent en relief le côté dramatique de ses sujets. La chasse sauvage l'habite toute entière et c'est pour ne pas s'y enliser qu'elle se repait de paillette, de lumière. Jane est attirée par le glamour mais celui-ci n'existe pour elle que de manière superficielle.

Si elle lui réclame le divorce c’est pour le protéger d’elle. Elle avait toujours eu peur de le voir mourir…

- Une longue vie. C’est ce que le divorce t’assurera. Une longue vie sans moi. Tu as 2 ans d’avance, tu es très bien parti comme ça.

Elle termina le café, froissa le gobelet et le jeta dans une corbeille.

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Dim 16 Aoû - 1:41
Certes, Jane affirme vouloir divorcer, mais elle était loin de réussir à le convaincre. Déjà qu’elle lui demande ce qui pouvait le motiver ne montrait-il pas qu’elle n’avait pas les arguments pour le convaincre, justement ? Évidemment, le convaincre serait sans doute difficile et il serait probablement de mauvaise foi si elle trouvait de bons arguments, mais jusqu’à maintenant, il n’a pas eu à faire de gros efforts de mauvaise foi. Peut-être que si elle n’avait pas posé de questions, peut-être que si elle avait refusé d’entendre ses « explications » il aurait envisagé qu’elle se fichait pas mal de lui, mais ce n’était pas le cas. Il a même l'impression qu’elle comprend ou du moins qu'elle conçoit que son cheminement n’est pas totalement débile.

Et là, encore, elle lui souhaite tout plein de choses, ce qui est bien, mais toutes ses choses, il les imagine mal sans elle. Et puis, elle n’a jamais dit pourquoi elle veut divorcer. C’est la première chose qu’elle aurait dû faire, non ? Si elle l’avait vraiment voulu.  Rien ne le motivera jamais à les signer, ces papiers de divorce, mais il n’est pas non plus totalement égoïste au point de la rendre malheureuse. Mais elle n’a jamais dit qu’elle est malheureuse. Et, mieux, elle n’a pas dit qu’elle est heureuse sans lui. Il ne croit pas qu’elle se soit morfondue et lamentée pendant ses deux ans d’absences, mais… mais elle n’a toujours pas dit pourquoi elle veut divorcé. Elle l’exige, mais elle ne s’explique pas. Lui, il s’était expliqué. Ses raisons était loin d’être raisonnable, mais c’était ses raisons et Tony n’a jamais été très raisonnable. Elle le savait et pourtant elle avait attendu qu’il soit absent plus d’un an avant de demander le divorce.

Il n’apprécie tout d’abord pas ce qu’il entend. Ouais, elle lui souhaite plein de bonnes choses, mais sans elle. Mais tout ça, c’est loin de le convaincre de divorcer. Elle a peut-être de bonne raisons, mais elle ne les a pas encore dévoilés. Elles sont peut-être excellente ses raisons, mais elle ne les lui dit pas. Il suppose que la bonne chose à faire serait de lui demander pourquoi elle veut divorcer. Comme ça, il serait fixé. Mais ce serait placer entre eux une lame à double tranchant. Et si elle avait de bonnes raisons ? Et pire, si elle avait toutes les raisons de vouloir le divorce ? Il sait très bien qu’il le prendrait très mal. Mais elle pourrait aussi avoir de très mauvaises raisons, mais là, c’est elle qui le prendrait mal. Alors il préfère ne pas demander. Mieux vaut se concentrer sur ce qu’elle affirme et confirme.

- J’aurai une plus longue vie que prévue si je ne fais pas l’imbécile, c’est un fait, pas un souhait. Que je signe ou non. Et en ce qui concerne tout le reste, je ne vois pas en quoi je pourrai mieux les atteindre sans toi, quand c’est avec toi que j’espère y arriver.

Il suit du regard le mouvement du gobelet se froisser et son trajet vers la poubelle. Eh merde, il aurait du prendre un format de café tellement plus gros. Un douze tasses ? Même ça, ça n’aurait pas été assez long. Évidemment, il aurait préféré ne jamais repartir, mais elle a jeté son gobelet. Elle lui avait dit lui consacrer le temps de boire son café. Il est terminé, maintenant. Respecter sa part du marché. Il ne va quand même pas se mettre à la harceler et à s’imposer, ça nuirait à sa cause. Et ça ne serait pas vraiment lui. Mais il reviendra. Peut-être avec plus de café. Il se redresse, parce que bon, il est temps de partir, non ? C'est ce qu’elle avait dit. Il fixe le sol quelques secondes et hoche la tête.

- Je ne crois pas avoir deux ans d’avance et encore moins être bien parti. J’ai tout juste réussi à trouver un direction à emprunter. Une direction que je veux emprunter. Et elle passe par toi. Une jolie métaphore, non ? Et en plus, elle est tout à fait sincère. Il la regarde et il a un sourire déterminé. Je ne signerai pas.




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Ven 21 Aoû - 2:03
Il y avait eu quelque chose entre eux, inutile de le nier. Il existait encore quelque chose. Toujours… Le calme de sa future ex-femme n’est pas l’expression de son indifférence. Jane est une femme réfléchie et déterminée. Amoureuse, bien consciente de ses mœurs, de ses buts et de toutes les implications que celles-ci peuvent avoir sur l’âme délicate de Tony. Bon sang, il avait déjà de la difficulté à se gérer lui-même… Il avait passé 2ans loin d’elle, hors de portée, de son rayon d’influence…

Le point d’équilibre. Son obstination, son engagement. Ce qu’il pouvait être têtu!

- Tu signeras. Répondit-elle, sans appel, sûre d’elle-même et aussi ferme dans sa résolution que dans la sienne.

Le problème était que Jane n’estimait pas avoir à le convaincre ni à se justifier. Surtout pas après 2ans. Elle était convaincue et c’était suffisant. Et quant à se justifier, il ne lui avait rien demandé et ses raisons étaient inavouables. Argumenter? Non, ce n’était pas une négociation. Elle exigeait qu’il signe.

- Rend toi compte, si tu es maintenant lucide, que si je ne t'ai jamais rien caché, tu n'as jamais vu distinctement ce qui se trouvait sous tes yeux. D’un geste large de la main, elle engloba son environnement, son art, sa galerie et elle-même. Un avertissement. Je suis Jane Sgidaa Kaw. Je suis issue d’un peuple de chasseurs. C’est ce que signifie mon nom : tueur! Sache que si la direction que tu souhaites emprunter passe par moi, je te chasserai, je te poursuivrai sur cette voie, et j’aurai ta peau.

Tant d’hommes divorcés se plaignent que leur ex-femme a eu leur peau… Sauf que Jane ne parle pas au sens figuré et ça s’entend. Depuis 2ans, elle s’est complètement investit dans son second travail et s’est engagée sur un chemin professionnel qui ne leur laissait pas d’espace pour exister.

- Signe les papiers que t'as transmis ton avocat, Tony, parce que ‘veuve’ me va très bien aussi.

Est-ce qu’elle surréagissait? Certainement. Tony n’était pas facile à effaroucher. Il allait se montrer difficile et elle devrait se montrer convainquante. Elle pouvait se montrer redoutablement convainquante.

Il avait l'air bien... Il avait l'air reposé, frais... Jane s'efforça très fort de ne pas lui sourire... Il fallait qu'il quitte l'atelier sur un impression de tension, de menace... Pas en ayant l'impression que sa femme avait envie de lui ébouriffer les cheveux et de lui passer un bras autour du cou. Elle croisa ses bras sur sa poitrine dans une attitude fermée et le toisa intensément.

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Mer 26 Aoû - 4:54
Quoi, c’est un ordre ? Une menace ? Il ne répond rien, se contentant de secouer la tête lentement. Non, il ne signera pas. Et puis quoi encore ? Il ne va pas céder à la première confrontation. Peu importe les explications, Ni les menaces d’ailleurs. Il n’a jamais cédé aux menaces. Et généralement, après de longues discussions, il changeait parfois d’avis. Mais c’est toujours très difficile de le faire changer d’avis. Depuis toujours. Quitte à se retrouver seul pour la soirée, ou autres problématique. Mais quand même, la tournure de la conversation change brusquement. Normalement, il serait du genre à surréagir. Il a toujours trop réagit. Trop vite, trop fort, trop. Mais étrangement, là, s’il a un bref instant où il dévisage Jane avec un mélange de doute et d’incompréhension, quelques déclics se font dans les rouages de son cerveau. Pourquoi elle se présente ? Il sait qui elle est. Il ne sait pas tout ce qu’elle fait, mais il sait qui elle est.

Ok, c’est une menace. Des menaces de mort ? Ok, elle n’a vraiment aucun argument pour lui sortir des conneries pareil. Pas qu’il doute de ce qu'elle vient de dire, au contraire, il sait très bien qu’elle aura sa peau, pour la simple et bonne raison qu’elle l’a déjà, sa peau. Enfin, la vraie expression c’est qu’il l’a dans la peau, ok, mais concrètement, ça revient au même, non ? Et puis si son chemin passe par elle, pourquoi elle aurait besoin de le chasser ? Il est là, il ne va pas se sauver. Veuve ? Il a une moue dégoûtée.

- T’as failli être exaucée y a deux ans, fallait en profiter. Tu aurais eu beaucoup plus de facilité, je me serais laissé faire. T’aurais eu de nombreuses occasions de le faire, j’étais fragile. Une autre overdose, fatale cette fois, n’aurait même pas surpris mon père.

Théoriquement, même aujourd’hui ça ne surprendrait peut-être personne, il en est bien conscient, mais il n’est pas nécessaire l’avouer à Jane. Soit elle le sait, soit elle ne veut pas le savoir. Il est l’heure de partir. Respecter ses engagements. Il l’a toujours fait. Il a toujours été loyal. Peut-être pas fidèle, mais loyal. Elle prend la peine de le menacer. Il a perdu son sourire. Il n’y a pas tant de crainte, malgré les menaces ouvertes. Non, étrangement, il n’a pas peur d’elle. Il a plutôt l’air désappointé.

- Tu ne m’avais jamais menacé avant… et pourtant, j’en ai fait des trucs pas très convenable, avant.

Qu’est-ce qu'il avait fait, cette fois ? Une petite voix lui dit que c’est surtout ce qu’il pourrait faire. Ou plutôt ce qu’il croit qu’elle croit qu'il pourrait faire. Et c’est parce qu’elle parle et surtout parce qu’elle menace qu’il saisit ce qu’elle ne lui a pas dissimulé mais qu’il n’a jamais vu parce qu'il n’a jamais voulu voir. Il la dévisage un instant, puis il hoche la tête et se dirige vers la porte.

- Je ne suis pas prêt à te laisser tomber, dit-il en montant l’escalier.

Et il n’est pas non plus prêt à croire qu’elle pourrait mettre ses menaces à exécution. Il a toujours été doué pour ignorer ce qu’il ne veut pas voir. Il reviendra, à l'improviste, parce que sinon, elle ne serait malencontreusement pas là.



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Lun 26 Oct - 1:28
Jane ne l’avait jamais menacé parce qu’elle n’avait jamais eu à le prendre au sérieux. Pour quoi faire? Il était généralement complètement défoncé! Sauf que là, il semblait en possession de tous ses moyens. La laisser tomber?? Il n’avait jamais été le pilier de leur relation! Il ne l’avait jamais supporté. Il était en chute libre. La seule raison pour laquelle Tony n’en avait jamais été conscient c’est qu’il n’avait encore jamais heurté le fond.

Il avait l’habitude de savourer l’instant. Ressentir, sans chercher à comprendre ou à savoir. Ainsi il ne connaissait que sa nature profonde et rien de son univers. Tony vivait à la lumière se son rayonnement sans s’intéresser aux ombres qui se trouvaient à la périphérie du cercle de lumière.

La chasse sauvage… C’était le nom de la galerie. Ce n’était pas que le nom de la galerie… Elle imprégnait ses toiles, elle prenait vie dans ses œuvres, parce que Jane l’exprimait au travers de ses médiums, parce qu’elle était l’incarnation de la chasse sauvage. Elle prenait la peine de s’identifier, parce qu’il ne la connaissait pas. Elle avait marchandé son esprit pour un rêve.

D’un coup de pied rageur, elle renversa la desserte sur laquelle était ouvert ses couleurs et son eau de rinçage. Le contenu des pots éclaboussa une bonne partie de la pièce y compris le bas des marches. L’effet était magnifique, se dispersant de son point d’origine en éventail. Ce n’était pas suffisant. Avec un rugissement, elle lui balança le contenu d’un galon d’encre noire au moment ou il se retournait pour voir ce qui se passait. Le récipient le heurta à la poitrine et l'éclaboussa jusqu'aux oreilles.

- Qu’est-ce qui te fait croire que tu vas t’en tirer comme ça?

Elle l’avait prévenu. Signer était la voie facile. Maintenant elle était en colère. Si la direction qu’il avait choisie passait par elle, il s’agissait d’une route difficile avec de nombreux cahots.

Il fallait trouver une stratégie pour le motiver. Les menaces le laissaient froid. Soit… Il était resté en retrait 2ans sans s’émouvoir, aussi l’ignorer ne suffirait pas à entamer sa résolution. Bien… Alors elle serait présente. Elle l’agresserait tant et si bien quotidiennement et dans tous les aspects de sa vie et de son existence, qu’il finirait par craquer. Elle  allait si bien le couvrir, l’entourer et l’étouffer qu’il suffoquerait et demanderait grâce. Bien sûr elle devrait momentanément mettre ses activité de côté et y consacrer toute son énergie... Contretemps. Elle le sentait fragile, elle était motivée.

- Signe les papiers du divorce Tony... Ne me force pas à me montrer désagréable.

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Mar 10 Nov - 4:03
EVEN IF IT'S JUST A LIE
Difficile de savoir exactement à quoi peut bien penser Jane. Il ne l’a jamais vraiment su, en fait. Il lui a parfois demandé, mais il n’est pas certain qu’elle ait vraiment répondu. Ou peut-être n’a-t-il pas compris. Il ne comprend d’ailleurs pas pourquoi elle tient tant que ça à divorcer. Si elle le détestait, ce serait compréhensible. S’il lui était totalement indifférent, il comprendrait aussi. Mais il sait très bien que ce n’est pas le cas. Oh non, il y a une autre raison qu’elle ne dévoile pas. Mais pour cette fois-ci, la discussion est terminée. Il se reprendra, peut-être autrement, la prochaine fois.

Un fracas mouillé se fait entendre dans son dos, tandis qu'il monte les marches pour sortir. Il se retourne rapidement, parce que bon, il a sursauté et puis tout le monde se retourne dans ce genre de situation. Il se retourne et reçoit un récipient d’eau noire qui le prend par surprise. C’est froid ! TELLEMENT FROID !! Il ne s’y attendait pas. L’eau lui dégouline le long de la joue. Il se regarde et constate que son t-shirt blanc n’est plus blanc. Et ne le sera probablement jamais plus. Il serre la mâchoire. Il essuie sa joue avec sa main et semble hésiter. Il aime bien ses t-shirt blanc. Il regarde Jane, puis s’essuie la main sur son t-shirt. Ils ne restent jamais blanc bien longtemps et généralement, c’est ce qu’il aime des t-shirt blanc. Il descend une marche et Détaille Jane quelques secondes. Il secoue la tête.

- M’en tirer comme ça ? Oh non, c’était juste pour te prévenir que je suis là.

Et il ne compte pas être ailleurs. Évidemment, il ne peut pas s’imposer nécessairement chez Jane comme s’il avait déjà habité chez elle, à New-York. Il n’y a jamais que brièvement séjourné. Très brièvement. Leur maison, elle est à L.A., pas ici à New-York. S’ils étaient à L.A., ce serait probablement différent, parce que c’est aussi chez lui. Il devra s’y prendre autrement. IL semble vouloir mettre un pied sur le sol, mais vu l’eau qu’il y a, ça ne serait pas prudent. Mieux vaut rester les pieds au sec.

- Non, Jane, je ne les signerai pas. Oh et pis merde. Il descend la dernière marche et avance vers Jane. Parce que si je les signe, ça voudra dire que je sais que tu ne m’aime plus. Et je sais que c’est faux. Et maintenant, j’en suis sûr, dit-il en tirant sur son t-shirt taché pour le décoller de son torse. C’est froid. Je vais pas signer.

Et puis il réplique, en balayant du pied l’eau sur le sol et en éclaboussant Jane. C'est pas vrai qu'il sera le seul mouillé.





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Lun 21 Déc - 2:56
- Ça n’a rien à voir avec l’amour!

Elle ne hurlait pas mais elle avait franchement haussé le ton d’une manière à la fois contrôlée, mais vibrante et émotive.

Eh merde! Jane baissa les yeux sur ses jeans maculé de peinture et maintenant éclaboussé d’eau sale.

Dans les faits, c’est une riposte parce que c’est elle qui a commencé.

- Je suis sensible à ta provocation… rétorqua-t-elle posément.

Jane décrocha la serpillère appuyée contre le mur et entreprit de ramasser le dégât. Elle se rapprocha de lui. Tony n’avait jamais été conscient de la menace qu’elle représentait. D’un large mouvement circulaire, elle se ménagea un chemin jusqu’à lui, repoussant la vague jusqu’à ses pieds et tu tartinant les chaussures jusqu’aux chevilles avec l’instrument ménager.

- J’espère que tu ne comptais pas repartir en taxi?

Elle posa la main sur sa poitrine, sur la tâche d’encre, en tapota l'étoffe comme pour vérifier que c’était bien passé au travers, et s'examina les doigts... C’était de l’encre… Ça pourrait être du sang. Mais ça lui serait intolérable. Son geste se fit presque caressant, certainement familier. Elle s’essuya la main là où il restait du blanc. Elle n’avait jamais eu peur de se salir les mains.

- Je t’ai épousé pour te faire plaisir, Tony… Ce rite n’a rien à voir avec les miens. Ça n’a rien à voir avec l’amour… essaya-t-elle de le raisonner. Je veux divorcer.

Il ne comprenait pas, il ne pouvait pas comprendre, évidemment. Diable! Comment avait-elle pu se mettre dans une situation pareille!! Pourquoi avait-elle accepté, pour commencer! Eh merde!

Quelque part pendant ces 2 dernières années, elle avait renoncé à quelque chose. Quelque chose qu’il lui inspirait et à quoi elle avait cru un temps. Et ce stupide contrat de mariage en attestait quelque part. Elle ne lui disait pas pourquoi. Elle éluderait cette question et Tony avait trop peur de la réponse pour la lui poser. Jane avait ses secrets et elle les dissimulait dans le scintillement du glamour, dans des éclats de lumière.

- Je suis prête à négocier.


Tony adoucissait ses mœurs… Parce qu’il était doux, sans malice et innocent. Tony n’avais rien qui pouvait être associé au genre de crapule qu’elle chassait. L’univers de Jane n’était que violence, mais Tony, dans tous ses débordements et sa résilience, représentait une promesse de calme, un univers suspendu comme un poème de Wiliam Blake, un pilier de vent sur une mer de tempête.

Il avait voulu l’épouser et elle avait accepté sans réfléchir… Pas seulement à ce que ça représentait pour elle, mais aussi à ce que ça représentait pour lui. Parce que pour Tony c’était clair que c’était un absolu. Et pour elle? Elle avait demandé le divorce… Parce qu’au fond, l’avoir épousé n’avait strictement rien changé à ses sentiments. Ce n’était qu’un papier légal, un contrat sans poids et sans importance par rapport à la manière dont elle avait lié son âme à ma sienne.

- Nous n’avons pas de projet en commun. Nous n’avons pas d’avenir en commun. Tu as cherché par où commencer pendant 2ans et tu as à peine trouvé ta voie. Tu penses qu’elle passe par moi mais je t’affirme que tu te trompes. Tu n’as pas remis en question notre relation? Mais nous n’avons aucune relation depuis 2ans! Et combien de temps ça va durer encore?

Tony Chatwood poursuivait sa route d'une manière particulièrement libre. Si sa route passait par elle...

- Si tu ne veux pas divorcer, alors j'exige que nous vivions comme un couple. Immédiatement.

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Sam 9 Jan - 5:49
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Il marque un temps d’arrêt. Ah bon ? De toute évidence, il n’a pas compris quelque chose. Bien sûr que ça tout à voir avec l’amour. Sinon à quoi ça sert ? Et à quoi sert de divorcer si ça n’a rien à voir ? Il ne comprend pas. À tenter de comprendre pourquoi elle veut divorcer si ça n’a rien à voir avec l’amour, il réagit à peine à l’eau froide qui s’insinue dans ses chaussettes. Et de toute manière, qu’elle le touche lui fait nettement plus d’effets que de l’eau froide.

- Quoi ? Non, je suis venu dans mon char.

Il la fixe, les sourcils froncés, pas très certain de ce qu’il doit comprendre de ce qu’il entend. Il a du mal à suivre son chemin de pensées. Il ne saisit pas les nuances de ses remarques. Il ne saisit pas pourquoi si le mariage était si peu important, pourquoi le divorce l’est ?

- Oh, parce que si tu m’as épousé pour me faire plaisir, je vois pas pourquoi c’est important de divorcer. Et si tu m’as épousé pour me faire plaisir, je comprend pas en quoi ça pourrait te faire plaisir de divorcer. Ça veut dire que tu m’aimes toujours ou non ? Et si ça n’a rien à voir, pourquoi divorcer ? Il ne suit pas du tout. Ça n’a rien de logique. Négocier quoi contre quoi ? Je ne vais pas négocier. Je ne signerai pas.

Déterminé, il n’est effectivement pas prêt à négocier. Il ne comprend pas. Hors de question de négocier quoique ce soit s'il ne comprend pas. Bien sûr, il y a la possibilité de ne pas comprendre parce qu’il ne veut pas comprendre, mais il n’est pas certain de faire preuve de mauvaise foi. Parce que de son point de vue, refuser de signer ce divorce, ça ne peut pas être mauvais.

- Projet commun ? Et nous deux, c’était pas un projet assez… commun ? Ou c’était trop commun ? Je sais que j’étais pas là ces deux dernières années, mais ce n’est pas une raison pour se priver d'un avenir commun. D’autant plus que maintenant, j’ai un avenir plus probable. Et je vais pas partir en tournée la semaine prochaine…

Alors c’est ça ses exigences ? Tout ou rien, quoi. Ou plutôt rien ou tout. Elle s’attend à quoi ? Qu’il refuse ses exigences ? Ce serait stupide de refuser puisque concrètement, refuser le divorce ne l’implique-t-il pas déjà ? Il a un bref silence, mais uniquement pour être certain de ce qu’elle vient de dire. Il hausse les épaules.

- Ça marche ! affirme-t-il, tout sourire.

Il ne va sûrement pas passer à côté de ça. C’est concrètement tout ce qu'il voulait, non ? Il ne sait pas trop si elle s’attendait à ce qu’il refuse. Est-ce qu'il aurait dû ? Et non, il ne sait pas exactement ce que ça implique pour elle de vivre comme un couple, mais il n’y a pas grand chose qui pourrait l’effrayer.





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Ven 15 Jan - 2:47
Apparemment Tony Chatwood n’a jamais été rejeté de toute son existence… Fichue vedette… Divorcer était important dans la mesure où lui, il y accordait de l’importance. Parce que ce rite signifiait quelque chose pour lui, parce qu’il le liait à elle. Elle voulait le repousser parce qu’elle l’aimait! Parce que Tony Chatwood n’a rien à faire avec un assassin tout confit de violence et de rancœur, se faisant justice selon son propre code moral.

- Toi, tu as voulu te marier pour le party! Et moi, je veux divorcer pour t’écarter de ma vie!! C’est tout aussi valable!

Deux ans plus tard, Jane était devenue Lee à part entière.

Et aussi parce qu’il est parti. Un puissant et terrible désaveux… Il a tout abandonné, même elle, même eux.

Jane inspira profondément, serrant les mâchoires d’une rage contenue.

- Nous, c’était un projet commun, répondit-elle avec une douleur palpable. Ce projet n’existe plus depuis que tu l’as abandonné depuis 2ans et j’ai d’autres projets! Alors si je dois les mettre de côté pour toi, alors j’exige tout, et tout de suite.

Des exigences, elle n’en avait jamais formulé. Elle l’avait laissé libre. Or Tony avait abusé de cette belle liberté et il s’appercevrait bientôt qu’il lui faudrait s’investir bien d’avantage qu’il ne l’avait fait auparavent.

- Tu vas le regretter tu sais? Ne viens pas dire que je ne t’ai pas prévenu. Elle ramassa un carnet de croquis sur la table et le lui tendit : Donne-moi ton adresse, j’y ferai porter mes affaires dans le courant de la semaine, annonça-t-elle tout tordant la serpillère dans un seau. Oh! Et, Tony? Je veux des enfants… Et le père de mes enfants sera présent, sobre et responsable. Alors les tournées… à ta place, je n’y songerais pas avant une petite vingtaine d’année… Mais tu peux garder la fourmilière…

Elle est en colère… Elle va lui en faire voir de toutes les couleurs… Si sa route passe par elle… Sometimes it hits like a car crash, and it’s too late to reverse. Un assassin ne se retire pas du circuit comme il l’entend… La retraite n’existe pas dans ce type de carrière.

- Et si tu disparais encore, je te jure que j'aurai ta peau!

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Ven 15 Jan - 5:47
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Non, en effet. Outre l’abandon de sa mère, effectivement, il n’a jamais vraiment été rejeté. Et il n’est pas du genre à rejeter qui que ce soit. Certes, il avait déserté durant plus de deux ans, mais c’était un mal nécessaire, du moins il le croyait et il n’avait sûrement pas eu de mauvaises intentions derrière tout ça. Fondamentalement, il n’a pas un mauvais fonds. À cause désespérées, mesures désespérées. Il a failli mourir, il devait revoir sa vision de la vie. De sa vie, surtout. Et franchement, il ne saisi pas du tout de quoi elle parle. Ou du moins il ne comprend pas comment elle réfléchit à tout ça. Et son incompréhension est presque palpable.

- Nan, la cérémonie publique avec les centaines d’invités, ça c’était pour le party. Si tu veux m’écarter de ta vie, c’est que tu ne m’aime plus ? Dis-le si c’est ça, parce que ce serait la seule raison valable pour m’écarter de ta vie.

De toute évidence, ils n’ont pas du tout le même point de vue de la situation. Il n’a rien abandonné. Il n’a jamais prévu de rester loin de toutes ses passions aussi longtemps. Au début c’était le temps de se rétablir, il avait besoin de repos. Ensuite, le temps de la désintox. Après le temps de la réadaptation. Ce qui lui avait pris le plus de temps, c’était de surmonter la peur. Et c’était pas encore gagné. Il avait quand même peur, tout le temps. Peur de ne pas tenir le coup. Peur de retomber dans ses vieilles habitudes. Mais rien de ce que pouvait proposer Jane ne lui faisait peur. Mais elle se trompe. Il n’a rien abandonné. C’est un projet de vie, une vie de couple, alors ça prendrait toute leur vie, non ?

- J’ai rien abandonné, Jane. Nous, c’est un projet qui n’a jamais eu de date de fin. On a pas de planning, pas d’échéances. C’est juste nous et je ne l’ai jamais abandonné. Et je ne t’ai jamais demandé de mettre un quelconque projet de côté pour moi. Et je ne le ferai pas. T’as qu’à le dire ce que tu exiges.

Comme s’il l’avait déjà empêché de faire quoique ce soit. Et pourquoi l’aurait-il empêché de faire quoique ce soit ? Il se croit assez ouvert d’esprit et assez laxiste pour envisager à peu près n’importe quoi. Si elle s’empêchait de mettre à exécution certains projets, c’est elle qui se mettait des freins pour des raisons qu’il ne comprenait pas. Il n’a jamais été très exigeant. Enfin, il était chiant musicalement parlant parce qu’il cherchait toujours à obtenir le son parfait, du moins à son oreille et il pouvait généralement argumenter assez longtemps jusqu’à ce qu’il n’en ait plus, des arguments. Mais il ne demandait pas l’impossible non plus. Sauf peut-être une fois ou deux, mais il avait fini par comprendre et accepter que pour le moment, ce n’était pas possible. Surtout, il n’appréciait pas trop que Jane décide avant toute chose ce qu'il pouvait bien en penser. C’était agaçant et tellement loin de sa vision des choses. Fallait tenter le coup, non ?

- Bah coudonc, si je le regrette tant que ça, t’auras ce que tu veux, c’est tout, dit-il en soupirant. Non, parce que ça lui semblait être de la mauvaise foi. Il prend le carnet et s'intéresse plutôt aux croquis. C’est dans le Bronx, ce sera pas pratique de traverser le Bronx à Manhattan tous les jours quand t’as ton appart à quelques pas de ton atelier. Et puis les pièces sont minuscules, encombrées par tous mes trucs et mes bricolages, l’immeuble est bruyant, et il y a une série télé qui tourne au 4e étage et les voisins sont de vraies pipelettes. Et franchement, je comptais pas y rester le reste de ma vie non plus.

Ouais, ben si elle compte s’installer au Miranda Height, là c’est elle qui risque de le regretter. Il repose le carnet sur la table, sans y avoir écrit quoique ce soit. C’est pas comme s’il était trop occupé pour ne pas lui-même trimballer les quelques trucs de Jane. Il est toutefois surpris lorsqu’elle parle d’enfants. Ok, oui, il n’y avait jamais sérieusement songé et concrètement, ils n’en avaient jamais parlé. Mais effectivement, avant d’être clean, ça n’avait jamais vraiment été une option. Mais comme l'usage de drogues risquait de le tuer plus concrètement qu’auparavant, il comptait effectivement rester clean. Il ne savait pas encore comment tout allait se reconstruire, mais il était toutefois hors de question de ne pas reprendre les tournées. Mais ça ne sera pas demain, ça c’est sûr. Ni même dans quelques mois.

- Je vois pas du tout en quoi la fourmilière serait une condition à avoir des enfants ou pas. Un n’empêche pas l’autre. C’est la seule chose qui méritait d’être questionnée là, tout de suite. J’ai pas encore reparlé avec les autres, sauf Angie et Teddy. Je vais pas repartir en tournée cette année, ça c’est sûr, dit-il avec une pointe de tristesse. Ça lui manquait, mais il ne se sentait pas encore assez solide pour y faire face. Pas plus que faire face à Karl d’ailleurs. J’ai pas vraiment disparu. Je voulais voir personne et je voulais pas devoir raconter quoique ce quoi à qui que ce soit, mais suffisait de demander à mon père. Mais à ce qu’il sache, personne n’a jamais pris la peine de poser la question à son père. Même pas Jane. J’vais pas disparaître, mais je demande que ça que tu aie ma peau, dit-il, le plus sérieusement du monde, avant que son visage s’illumine d’un sourire radieux.





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