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What's that smell ? (brane)

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Ven 1 Mai - 17:02
Le printemps était arrivé sur New York à grand renforts de rayons de soleil chaleureux et d'odeurs d'arbres en fleur qui ravissaient les promeneurs dans les parcs de la ville, masquant les relents déplaisants de pots d'échappements ou d'autres choses beaucoup moins avouables. Quoi que ce problème était beaucoup moins gênant dans les banlieues, qui elles se remplissaient davantage de hurlements d'enfants, enfin heureux de retrouver la vie en extérieur après le confinement des longs mois d'hiver. Il faisait encore trop froid cependant, pour ranger sa couette molletonnée ou sortir du placard les robes à fleur. C'était donc tout naturellement que Priya s'était enroulée dans son plaid pour s'abandonner aux sirènes envoutantes de la sieste sur le canapé. Bientôt, elle n'en aurait plus besoin, et elle accueillerai avec grand plaisir les fortes chaleurs de l'été, que d'autres trouvaient étouffantes.

Rien de tel qu'un petit somme un samedi après-midi avant de retourner en cuisine ! Elle grommela doucement, sentant la torpeur du sommeil la quitter. Elle adorait cet état de semi-conscience, quand le corps est encore engourdi et l'esprit au milieu des rêves tandis qu'on retrouve doucement la notion du temps. Un réveil en douceur. Ou tout du moins le croyait-elle.

Une sonnerie stridente la mis sur pied en moins de temps qu'il ne faut pour le dire, manquant de trébucher avec le plaid enroulé autour d'elle et le cerveau tentant tant bien que mal de reconnecter les différents neurones en charge de la mémoire qui confondaient encore les doux rêves avec la réalité plus crue. Cette sonnerie suraiguë, dérangeante, à même de faire saigner des tympans et qui laissait des acouphènes dans les oreilles pendant des heures était celle de l'alarme incendie. Mais pourquoi donc…

- Oh non, c'est pas vrai, les baati…

Recette que lui avait donné sa mère la semaine passée et qui lui rappelait par son arôme à la fois son enfance et les voyages qu'elle faisait parfois chez ses grand-parents à Jaipur. Une recette familiale, avait-elle dit. Et qui était présentement en train de brûler sur la plaque dans la cuisine. Une épaisse fumée s'échappait du moule en train de cuire, où les pains n'étaient sans doute déjà plus que des bouts de charbons. Après avoir pensé bêtement qu'elle pourrait toujours en faire don aux professeurs d'art du lycée pendant les cours de dessin au fusain, elle se mit à tousser abondamment et éteignit précipitamment la plaque à induction, avec toujours le bip insupportable du détecteur qui lui vrillait les oreilles. Malgré les fenêtres ouvertes, l'épaisse fumée semblait décidée à s'en aller. Priya remplit précipitamment une casserole d'eau froide avant de la déverser prudemment sur le plat en fonte et la plaque. Le plat émit à son tour un sifflement indigné, de même que la plaque qui se mit à son tour à bipper sous le tsunami qu'elle subissait.

La vapeur d'eau remplaça petit à petit la fumée, et même si on y voyait plus rien, l'incendie semblait avoir été évité. Elle reposa la casserole, se disant qu'elle avait peut-être court-circuité la plaque avec son déluge d'eau et que par prudence, elle devrait peut-être couper l'alimentation de l'appareil. Elle en était à marmonner devant le panneau électrique, paniquée à l'idée de déclencher un autre incendie, quand au dessus de la sonnerie du détecteur, retentit la sonnerie de la porte d'entrée. Peut-être que sa mère était dotée d'un sixième sens qui lui avait appris ce que Priya avait fait subir à son cher moule à baati ancestral… Gardant la main sur la portière du boitier pour laisser l'autre actionner la poignée de la porte, elle jura un brin pour malgré tout accueillir son visiteur.

- Ah heu bonjour, dit-elle avec un sourire un peu crispé et très peu naturel. Que puis-je pour vous ?

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Mar 12 Mai - 18:35
Un léger pincement au cœur se manifeste lorsque Brane regarde sa femme partir. D’un commun accord, le couple a pourtant décidé de prendre leur temps, de ne pas précipiter les choses au risque de se faire du mal. Mais il y a certains jours où Brane aimerait passer la vitesse supérieure. Quand tout va bien entre eux, Brane ne peut que se montrer impatient à l’idée de voir sa femme poser ses valises dans cette grande maison achetée à deux, quelques mois avant qu’elle ne parte à l’autre bout du pays. Il reste cependant raisonnable, Brane. Lui-même a encore beaucoup d’effort à faire avant que tout ne redevienne comme avant. Parce que le principal obstacle reste sa rancœur et son incapacité à faire confiance de nouveau. Alors même si c’est toujours dur pour Brane de se retrouver seul dans leur grande maison après de longues heures en compagnie d'Erin, il garde le plus important en tête : c’est pour leur bien.

Aussitôt après le départ d'Erin, le pompier enfile sa tenue de sport. Courir lui fait toujours beaucoup de bien, malgré les douleurs musculaires habituelles après ses gardes de vingt-quatre heures. Pour aujourd’hui, il n’a pas prévu de faire le tour de New-York. Une trentaine de minutes dans le quartier devrait lui suffire. Brane commence par des petites foulées, et accélère au fur et à mesure que ses muscles s’échauffent. Enfermé dans sa bulle de musique, il prend plaisir à parcourir ce quartier qu’il ne connait que trop bien. Voilà maintenant plus de dix ans qu’il vit ici et à aucun moment il n’a envisagé de partir. Il se sent bien ici, et posséder une maison telle que la sienne a toujours fait partie de ses ambitions. Il s’estime aussi chanceux de vivre dans un environnement agréable, conscient que ce n’est pas le cas de tout le monde à New-York.

Brane ralentit le pas de sa course quand il se sent à bout de force, jusqu’au point de simplement marcher. La maison n’est qu’à quelques mètres de là. Le temps de la rejoindre, il devrait avoir retrouvé son souffle. Bien vite, le calme qui l’habite se fait chasser par l’inquiétude. Sur la droite, il repère une fenêtre ouverte de laquelle s’échappe une épaisse fumée. Les incendies faisant partie intégrante de son quotidien, Brane ne peut décemment pas tracer sa route sans prendre la peine de vérifier si tout va bien. Alors sans y réfléchir à deux fois, il se décide à sonner à la porte. Brane n’est pas tranquille, il serait bien capable de forcer la porte s’il apercevait la moindre flamme. Il est dans un premier temps soulagé de voir la porte s’ouvrir. « Désolé, je viens juste de voir la fumée s’échapper par la fenêtre alors… Tout va bien ? » Demande-t-il en jetant un œil curieux à l’intérieur, dans le but de vérifier qu’il n’y a vraiment aucun risque. Il remarque ensuite le panneau électrique ouvert et se gratte l’arrière de la tête. « Vous avez besoin d’un coup de main ? » Brane propose ses services avec prudence, par peur de paraître trop intrusif. « Je suis votre voisin, et ça m’arrive de jouer les pompiers à l'occasion. » Loin de lui l’envie de passer pour un psychopathe. Brane préfère donc rassurer sa voisine - et éviter un éventuel incendie.

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Lun 18 Mai - 16:29
Un voisin. Et un bon samaritain en prime. C'était son jour de chance… Elle n'avait jamais vraiment fait connaissance avec le voisinage alors qu'elle était là depuis un an mais elle cru vaguement se rappeler de l'homme qui lui faisait face, sans pour autant connaître son nom. Il faisait partie de ces joggeurs infatigables qui avaient toute son admiration pour s'essouffler sur des kilomètres au mépris de la météo. En tous cas, quelle première impression elle faisait !

Priya commença par bredouiller quelques phrases sans aucune logique grammaticale, comprenant entre autre les mots "merci" ou encore "me débrouiller" avant de jeter un nouveau un œil au panneau électrique. Il lui semblait que soudainement tous les mots en dessous des plombs et autres boutons étaient devenus illisibles. C'était sans doute sous le coup de la panique, car elle sentait encore son cœur battre la chamade et l'adrénaline fuser dans ses veines comme un bolide sur l'autoroute. Elle savait que parfois, la panique menait à une anxiété qui rendait ses sujets incapables de déductions logiques ou même de mobiliser des souvenirs récents. Ce qui lui faisait se poser tout un tas de questions alors qu'elle était paradoxalement capable de consulter à froid ses souvenirs de la fac.

- En fait, non je crois que j'ai un problème… J'aimerai couper le courant, mais je n'ai jamais touché un tableau électrique de ma vie…

Et à sa grande honte c'était bien vrai. Elle était un vrai stéréotype : une femme qui n'y connaissait absolument rien en bricolage. A sa décharge, sa mère lui avait toujours déconseillé de toucher une caisse à outils, arguant que ce serait à son futur mari de s'occuper de ce genre de choses. Sauf que futur mari il n'y avait pas, ce qui n'était pas du tout prévu dans l'équation. On lui avait aussi raconté durant toute son enfance qu'elle serait un jour capable de cuisiner de quoi rendre son foyer heureux. L'odeur de brûlé entêtante amenée dans le vestibule par l'appel d'air disait lui aussi le contraire. Il sembla alors à Priya que les dieux eux-mêmes tenaient à cet instant à la mettre face à ses échecs en tant que femme trentenaire encore célibataire. Autant ne pas raconter l'incident à ses parents et aller faire une offrande au temple avant que quelque chose de pire ne se produise…

Elle s'effaça pour laisser l'homme entrer et batailler à son tour avec le compteur électrique, et il semblait de loin avoir davantage un œil d'expert que le sien.

- Ah au fait, fit-elle en lui tendant la main. Priya Adavani, et merci beaucoup…

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