Bbay, you don't know me
with, @Aloïs Kahnwald.

Castiel fait entrer sa dernière cliente dans son bureau. Comme à chaque fois, il prend au moins dix minutes pour discuter de tout et de rien avec la patiente. Un échange de banalité qui permet d'effacer quelques peu l'anxiété et/ou le stress que peut provoquer la visite annuelle chez le gynécologue. Castiel tente même une ou deux petits blagues pour détendre l'atmosphère, puis il l'a fait se déshabiller et débute la consultation. Il fait un frottis, passage presque obligatoire, vérifie qu'il n'y a rien d'anormal. RAS. Madame Brown semble n'avoir aucun soucis. « Je vous laisse vous rhabiller. Je vais déposer rapidement le prélèvement au laboratoire afin qu'on puisse avoir le résultat rapidement. » Le Heburn sort discrètement, fais de longs pas jusqu'au bout du couloir, et donne la fiole qu'il a préalablement nommée. Quand il revient sur ses pas, il salut sa secrétaire et lui souhaite une bonne soirée. Il n'aura pas le temps de le faire après, devant impérativement se dépêcher pour arriver à l'heure à son "rendez-vous" avec Aloïs. Il rentre dans la pièce, sourit brièvement à Madame Borwn, désormais assise sur la chaise en face de son bureau. « J'ai oublié de vous demander si vous souhaitiez des enfants bientôt ?  » La question qui fâche, parfois. Certaines femmes lui répondent qu'elles ne sont pas là uniquement pour enfanter et pondre des gamins en tout genre. D'autres, avoue ne pas encore se sentir prête pour faire le pas. Et certaines, un faible sourire sur le minois, parle ouvertement de leur envie de fonder une famille. Madame Brown faisait partie du deuxième groupe. En même temps, il était rare de voir des jeunes femmes de vingt-cinq ans vouloir un enfant. Beaucoup n'ont pas encore trouvé l'homme de leur vie, ou la femme, ou peu importe la personne. Beaucoup n'ont pas une situation qui leur permet de subvenir aux besoins d'un bébé. « Bien. Je vous tient au courant par rapport aux analyses. N'hésitez pas à reprendre rendez-vous avec ma secrétaire pour dans un an. Plus tôt, si vous souhaitez des enfants afin que je puisse enlever votre stérilet. » Une poignée de main même si on a plus le droit en vrai, un dernier salue et le voilà libéré de sa journée de travail. Castiel se dirige vers son casier. Il prend une douche rapide, met ses habits de tous les jours : un jean, un t-shirt, et un pull simple. Puis, il court, limite, jusqu'à sa voiture et roule jusqu'à Broadway. Aloïs lui avait proposé d'aller voir la toute nouvelle pièce de théâtre dont il était incapable de se souvenir du nom. Il se gare, difficilement, et arrive dans la fil d'attente le premier. Un exploit quand on sait qu'il a tourné pendant au moins quinze minutes dans les rues adjacentes afin de pouvoir se délaisser de sa voiture. Aloïs ne tarde pas à arriver. Il lui fait signe pour lui dire de la rejoindre. « Salut ! » Sourire sur le minois, il lui fait la bise. « Ca va ? » Il déteste poser cette question mais les banalités sont de rigueur dans la vie courante, apparemment. « Ecoute ... Pour le repas. » Castiel passe une main dans ses cheveux, et en profite pour se masser un peu la nuque. Parler de ce repas le rend étrangement gêné et anxieux. « Je ne savais que tu connaissais cette Jules là. » Malheureusement, il ne sait pas s'il peut lui avouer la vérité. Aux yeux d'Aloïs, il va se marier avec Jules. Il se doit de jouer le jeu jusqu'au bout.