La nouvelle version a été installée cute ! Pour découvrir les nouveautés c'est par ici & pour commenter c'est ici
S'intégrer sur un gros forum, le mode d'emploi excited A découvrir par iciii avec toutes les initiatives mises en place !
Le Deal du moment :
Cartes Pokémon : la prochaine extension ...
Voir le deal

valser au bord du vide. (wyatt)

@ Invité

avatar
   
#
Ven 19 Juin - 21:24

Je veux succomber sans égard et valser au bord du vide.   -- @Wyatt Gunn & @Jade Monroe

« Mademoiselle Jade, essayez de rester tranquille s’il-vous-plaît, ou je vais devoir tout recommencer. » la voix douce, mais autoritaire, de sa maquilleuse attitrée depuis bien dix années, vient la sortir du mail qu’elle tapait sur son téléphone dernier cri. Le tintement frénétique des ongles parfaitement manucurés sur l’écran tactile s’arrête, instantanément, comme par magie. Lena la connaît depuis qu’elle est adolescente et, incontestablement, s’est occupée d’elle plus que ses propres parents. Elle sait, Lena. Elle sait qu’elle n’apprécie pas beaucoup les séances photos qui durent des heures. Elle sait qu’elle n’est pas aussi à l’aise qu’elle en a l’air derrière l’appareil. Elle sait que, tandis que ses admirateurs admirent les poses voluptueuses de la princesse née, Jade ne pense qu’à son corps tant détesté. – Bien, Lena. Je ne bouge plus.  et les opales fermées pour la laisser appliquer un peu d’or poudré sur ses paupières, la belle héritière ne voit pas le coiffeur qui remercie Lena en silence. Elle n’a pas un tempérament des plus faciles, Jade, encore moins avec ses employés. Douce, respectueuse, toujours encline à les écouter, elle a toutefois la fâcheuse tendance à croire qu’ils peuvent aller aussi vite qu’elle le voudrait. La figure maternelle sait, mieux que les autres, canaliser l’énergie constante de l’auto-entrepreneuse incapable de s’arrêter. C’est grâce à elle que le shooting va bien pouvoir commencer. Parée d’un grand couturier, l’ébène de sa peau est mise en valeur par la soie éthérée d’une création qui sied à la perfection. Les étoiles scintillent et suivent avec volupté chacun des gestes de la sirène.

Comme un rappel céleste,
Jade toujours dans la lumière.

Règne en maîtresse qui n’a plus rien à prouver à personne. Du haut de ses vingt-huit ans, l’empire qu’elle a construit fait d’elle une régnante. Le port altier, le sourire parfait, elle a tout d’une reine du monde, alors qu’elle avance sous les feux des projecteurs. Ils la regardent, avec émerveillement, parfois avec crainte quand ils ne savent pas encore bien comment se comporter avec elle. Les employés défilent, en vérité, sans qu’elle ne les retienne. Sans qu’elle ne s’en souvienne. Il y a trop de monde qu’elle engage, trop de personnes recrutées, sans qu’elle ne sache jusqu’à leur identité. Elle ne s’en préoccupe pas, Jade, elle a bien d’autres choses à gérer.

Loin de se douter,
de l’identité d’un nouvel employé,

loin de se douter,
que son existence risque d’être soudain chamboulée.

La princesse avance avec élégance, les escarpins lui font mal mais elle ne le montre pas. Elle arrive devant le photographe, déjà présent, en train d’ajuster son appareil. Deux assistantes la suivent, peinent à aller aussi vite que la belle aux jambes interminables. L’une d’entre elles tient le flacon de parfum dont elle va devoir faire la promotion, l’autre vaporise sur sa peau satinée de quoi la faire encore davantage briller. – Bon sang, stop, je vais finir par ressembler à un sapin de Noël. Aussitôt, l’employée arrête, alors que quelques sourires apparaissent. De ceux qui sont faits seulement pour lui plaire. Et cela l’agace plus qu’autre chose, Jade. Elle a la sensation désagréable que rien n’est jamais vrai. Que, même les personnes qu’elle s’évertue à apprécier, sont seulement intéressés. Mais ses pensées sont balayées quand son photographe approche. « Jade, chérie, on a un nouveau technicien pour la lumière, je dois te le présenter. » à quoi bon ? Le regard qui en dit long, la beauté orientale n’a pas le temps de réagir. Parce que, soudain, ses diamants se posent sur lui. Et aussitôt, la voilà submergée par les brûlants souvenirs.

(c) calaveras.

@ Invité

avatar
   
#
Sam 20 Juin - 11:36
valser au bord du videJade & Wyatt“Désolé, mais je ne peux rien faire de plus.”

Je le regardais durement dans les yeux. Toute ma haine était concentré dans ce regard. Je pouvais exploser d’un moment à l’autre, mais il avait bien choisie l’endroit pour que j’évite d’agir, de me tourner contre lui. Alors qu’il est censé me représenter, assurer ma défense et convaincre la justice de mon potentiel, il venait carrément de me décevoir et rendre ma situation encore plus décourageante.

Je tombais de bien haut et, en réalité, je ne pouvais qu’en vouloir à moi-même de mettre emporter dans l’abondance et le risque. J’avais carrément vendu mon corps, ma force et mon sang pour de l’argent sale. Sacrifier mon ascension, ma carrière et ma vie confortable pour du luxe. Une richesse masquée dans l’illégalité et l’arnaque. Je m’étais laissé entraîner ne voyant plus clair, oubliant le plus important.

Résultat, je me retrouvais dans ce café avec mon avocat commis d'office, m’annonçant que je devais me soumettre à cet emploi de bas étage afin de faire bonne impression pour ma prochaine comparution. Espérer ramasser un bon montant, avoir un toit convenable et une vie ordonnée pour reprendre la garde de ma petite soeur. Seulement, en regardant l’ensemble de la situation, je voyais bien qu’il y avait une faille. Une immense faille qui rendait la chose impossible. Ce poste n’était pas assez pour avoir la sympathie du juge. Le salaire était minable et j’allais avoir du mal à payer les factures basiques pour vivre. Il me fallait plus. Bien plus pour le bien de ma Coccinelle. Je refusais d’être pris au dépourvu de la sorte et qu’on voit mon cas comme un échec absolue.

“ Au moins pouvoir faire les combats en salle, reprendre ma carrière…Si je peux remonter dans une cage et affronter des hommes de mon niveau, j’aurais une rémunération convenable et…je…je pourrais la sortir de là plus rapidement…Merde, tu as su ce qui s’était passé ! Je ne peux la laisser là-bas. Elle…elle a besoin de moi !”

“ Tu dois encore attendre ton évaluation, Wyatt, tu le sais…Tu ne peux que pratiquer dans le gym, pour le moment. Et puis, ce n’est pas en frappant le surveillant, à la première rencontre que tu prouves que tes séances chez ton psy vont bien! Tu dois faire attention, bon sang! Comment veux-tu que j’améliore ton image, si toi, tu la massacres!”


“ PARCE QU’ILS FONT TOUT POUR ME PROVOQUER !!! Non, mais merde, ils ont fait exprès de rien lui dire ! Elle a cru que j’allais la chercher !!! Comment veux-tu que je puisse leur faire confiance si eux, font tout pour me briser en osant même utiliser ma soeur contre moi !!! Ils veulent pas que je m’en sorte. Ils veulent me voir échouer, c’est ça hein ?! Que je me rabaisse à lécher le cul de ce patron à cravate de riche pour un salaire de merde !!!”

“ Tu n’auras pas le choix, Wyatt. C’est comme cela que ça marche quand on se met dans la merde ! Tu as voulu jouer le plus malin en participant à des combats illégaux et bien tu dois subir les conséquences et faire ce qu’on te dit...”

Une grande enveloppe atterrissait sur la table. Mon avocat venait de la sortir de sa chemise afin de me la présenter. Mon nom était écrit dessus. Lentement, je la prenais constatant son poids. Encore de nombreux papiers.

“ C’est ton contrat d’embauche, mon vieux. Prends bien soin de lire les règles, les codes éthiques et les caractéristiques de ton poste. Tu trouveras aussi l’adresse, la personne référent que tu devras rencontrer et quelques noms importants de la boîte. Comptes-toi chanceux que tu ai une job dans ton domaine. Bien des délinquants du programme doivent se résigner avec des jobs ingrates et inférieurs à leur compétences. Les entrepreneurs ont peur d’engager des anciens prisonniers; la crainte de salir leur image. Ce patron à cravate, comme tu dis, c’est une patronne et elle te donnes une 2e chance. Arrêtes de critiquer et prends-la. Après tu pourras faire des combats puis reprendre la garde de ta soeur. J’irais la voir, cette semaine et m’assurer qu’elle aille bien. Je lui diras ce qui en est, d’accord? Alors, je t’en prie, aides-toi un peu…Je dois y aller.”

J’avais à peine eu le temps de lui souffler un remerciement qu’il avait déjà franchit la porte du café. Ces belles paroles, ces tentatives d’encouragements, je voyais quand même rouge poussant violemment mon verre d'eau au sol. Me sentir sous-estimé, être pris dans un carcan dont je ne pouvais pas sortir; c’était la pire des sensations. Les poings liés, pousser de force vers cette direction dont je n’avais guère envie de marcher. Pourtant, il le fallait, ne serait-ce que pour ramener ma Coccinelle à la maison.

Je déchirais donc l’extrémité de l’enveloppe et commençait ma lecture obligatoire…

Et ainsi prendre conscience de ce qui m’attendait…voyant le nom de ma nouvelle patronne...

***

5 am…

Déjà debout dans mon nouvel appartement, faisant des pompes à côté de mon matelas au sol. Je n’ai pas pu dormir beaucoup de toute façon. Même si je connaissais le métier, c’était quand même la journée où j’allais connaître ma nouvelle vie. Une vie de bon citoyen. Quelques exercices matinales avant de sortir pour une course. Quelques kilomètres pour évacuer le stress et l’angoisse qui me crispaient le corps. Cela va me permettre de me calmer, de me présenter convenablement en éliminant toutes tensions en moi. En aucun cas, je souhaitais apporter mes problèmes à ce job. Non, je me devais de bien paraître, de ne pas avoir le mot “criminel” collé au front aux yeux de tous. J’étais un homme comme un autre…

Pour cela, je me devais de bien choisir ma tenue. Pas trop chic, ni trop confortable…J’étais un technicien, pas une secrétaire. J’étais conscient qu’il fallait éviter les trous et les t-shirts vulgaires, mais ma garde-robe était assez limité. Alors, après une bonne douche, j’optais pour le neutre. Un simple t-shirt noir et des jeans sans trou. Ma casquette chanceuse vers l’arrière sur la tête, une ceinture, mes vieux runnings et des verres fumées. Sans éclat, mais confortable afin d’être l’aise.

Boisson protéinée et une pomme en main, j’embarquais dans le taxi en indiquant l’adresse où je devais me rendre. Aussitôt assis, je posais mes écouteurs sur mes oreilles et sortait délicatement une photo dans mon porte-feuille. Je n’ai cessé de l’admirer en prison et je continuais de le faire. Une photo de nous deux: ma petite soeur et moi. Tous les deux souriants, collé l’un contre l’autre…

C’était ma source de motivation derrière les barreaux, ce sera encore le cas pour continuer d’avancer…

C’est bien d’écrire une adresse sur une feuille, mais quand l’adresse n’expliquait pas les directions, une fois à l’intérieur, la tâche était plus difficile. À peine entré et déjà, je me sentais hors catégorie. En plein milieu d’une parade de milléniaux dans des vêtements neufs,  je semblais être un touriste perdue. C’était probablement ainsi que le responsable avait pu facilement me repérer. Je gardais le sourire et la bonne humeur me présentant à lui en lui montrant le papier officiel. Ainsi commençait le cirque….

Pas une seconde à perdre, je me faisais expliquer que la patronne était en route pour un shooting important. Nous avions à peine le temps d’installer le studio et la mise en place avant son arrivé. Il fallait que quelques minutes pour comprendre qu’elle était très exigeante et n’attendait pas moins que l’excellence. Je n’avais pas pu m’empêcher de sourire à ces propos ayant vu une toute autre facette de cette jeune femme autoritaire…à une certaine époque.

Une époque où elle commençait à peine à sortir du lot avec ces apparitions à la télévision. Elle en était très fière de me le préciser, d’ailleurs. Moi qui ne connaissait rien dans ce domaine, ce n’était pas sa notoriété qui m’avait attiré lors de cette soirée. Non, c’était tout autre chose…

Pour le moment, je devais me concentrer sur les explications afin d’assimiler les exigences de ce shooting bien spéciale. Malheureusement, dès le départ, je sentais que les choses allaient être difficile.

Je rentrais dans le studio avec mon guide et je m’étais arrêté d’un coup sec en plein milieu du studio. Je regardais autour de moi. J’analysais l’espace, l’ambiance et la lumière qui se dégageait des grandes fenêtres…C’était une salle géniale, plein de potentiel…qu’ils n’utilisaient pas.

Le matériel qu’ils avaient en leur possession et de la disposition de la mise en place étaient aucunement approprié. Pour une lumière naturelle, nous étions aucunement dans le bon angle.

Outre mon analyse de la lumière naturelle, je constatais la présence d'une jolie collègue de travail. Une maquilleuse de toute évidence qui, tout comme moi, s’attardait à une vue bien précise. Un grand sourire, une salutation de la tête vers elle et je rattrapais mon guide allant déposer mes choses dans un coin.

“ Si tu veux que la lumière tombe bien sur son visage, ce n’est pas avec ces projecteurs qu’on y arrivera. Ils ont trop jaune…” disais-je tout bas…

“ C’est ce que le photographe à demandé…donc…il faut pas le contredire…”

Ça commençait mal, bien mal pour ma grande gueule…et ma profession.

Le photographe venait de faire son entré tel une star de cinéma regardant le montage jusqu’à présent. Celui-ci s’empressait de venir à ma rencontre me regardant presque de haut afin de mettre les choses au clair. J’étais inférieur à lui, tant pour la tenue, le diplôme et la reconnaissance…

J’enfilais mes gants, prêt à commencer:

“ Donc, Wyatt, on t’a bien expliqué ce que j’ai demandé…C’est pour une pub de parfum, donc on veut que ce soit chaud, sensuelle, accrocheur…Front lighting…Donc, mettre ces trois projecteurs autour ici…et un anneau lumineux en face pour bien saisir le visage de Mademoiselle Monroe et le produit…”


“ …Ce…serait pas mieux un “Ambient Light” ? Utiliser la lumière naturelle de grandes fenêtres ?…Juste rajouter un projecteur de blanc plus clair et cela va fondre sur son teint de peau. Il faudrait juste…”

“ …Donc, tu n’as pas compris…Je te demande de mettre trois projecteurs autour ici et un anneaux lumineux devant afin de rendre cela chaud, sensuelle et accrocheur…C’est tout ! Merci ! “

Il me tournait le dos comme si j’étais un moins que rien continuant de donner ces directives aux autres techniciens. Les muscles de mes bras se crispaient tenant fermement un des projecteurs qui me restaient. J’étais déjà mal payé pour ce job, j’allais pas avoir à subir cela. Ainsi donc, on avait pas besoin de mon expertise, juste de mes bras pour installer des foutus spots…?!

Je ne pouvais rien conseiller, rien dire…Fermer ma gueule et suivre le troupeau conduit par “Le Grand Seigneur du Front lighting".

À peine quelques heures de boulot et déjà, j’en avais marre…

Je fermais les yeux, une bonne inspiration et je reprenais le 2e projecteur entre mes mains. Je me concentrais sur mon mandat, montant tranquillement l’appareil ne prenant pas compte de l’arrivée de la grande Monroe. Je sentais qu’il y avait du brouhaha derrière, mais, j’étais dans une bonne lancée souhaitant prouver ma bonne foi. Les bras tendue, reliant les fils aux bons endroits.

Des bruits de pas. De nombreux bruits de pas…qui s’approchaient de moi.

Je remarquais le grand manitou de la photo du coin de l’oeil pour voir, ensuite, la fine silhouette qui se trouvait à ces côtés…

Et la voilà, enfin…

Ce pourquoi je gardais un grand sourire. Un sourire sincère, quoi que, légèrement mesquin. Je relâchais les fils et arrêtais mon travail un instant pour porter mon attention sur elle. Je m’approchais lentement tout en retirant un de mes gants. Je me préoccupais pas du photographe. Il n’avait pas besoin de me la présenter. Je savais très bien à qui j’avais à faire…

Toujours aussi jolie, ravissante. Quoi que son maquillage était légèrement plus défraîchi lors de notre première rencontre. Il faut dire que l’ambiance était tout autre. Quoi que, tout aussi chaud, sensuel et accrocheur, mais moins…professionnel, disons-le ainsi.

Ici, j’avais la présence d’une femme fière, hautaine et…détachée, comme si elle ne me reconnaissait pas…ou ne voulait pas me reconnaître.

Fermement, je tendais ma large main:

“ …“Mademoiselle Monroe”…Heureux de te…revoir…”

Alors, elle avait réussi son objectif de monter son entreprise…et j’en faisais, maintenant, partie.

:copyright:️ 2981 12289 0

@ Invité

avatar
   
#
Sam 20 Juin - 19:58

Je veux succomber sans égard et valser au bord du vide.   -- @Wyatt Gunn & @Jade Monroe

Une erreur de parcours.

Un coup d’un soir, une aventure d’une nuit. Aussitôt écartée, comme si elle n’était jamais arrivée. Comme si, elle ne l’avait jamais rencontré.
Pourtant, Wyatt, il l’a marquée.
Elle n’a pas l’habitude de tomber dans les bras d’un parfait inconnu. Au cours d’une soirée, désinhibée par l’alcool absorbé, elle s’est laissée aller. C’est bien assez pour la marquer, l’héritière ayant bien trop tendance à tout contrôler. Elle a craqué, auprès de cet homme dont elle ne savait rien, mais qui lui plaisait bien. Qui lui plaisait bien trop en réalité. Suffisamment pour qu’elle aille à l’encontre de ses habitudes, suffisamment pour qu’il parvienne à l’en détourner. Le charisme invétéré, l’humour singulier, cet homme si particulier.

Jade, elle ne l’a pas oublié.

Mais elle ne pensait pas le revoir,
encore moins sur son lieu de travail.


Elle se demande, l’espace d’un instant, comment son nom a pu lui échapper ; mais doit se résoudre à l’évidence : elle n’a pas lu son dossier. En tout état de cause, si elle avait su, la femme d’affaires aurait refusé de l’engager. Purement, simplement, elle n’aurait pas su comment accepter. Elle ne peut décemment pas être l’employeur d’un homme avec lequel elle a couché. C’est… embarrassant. Incroyablement gênant. Mal à l’aise, elle l’est, alors que son ébène se pose dans ce regard inoublié. Elle y retrouve, instantanément, cette lueur furieuse qui l’avait tout de suite captivée. Troublée, la reine n’en a pas moins appris à cacher ses émotions alors qu’elle n’était même pas encore adolescente. C’est ce qui lui a permis d’entamer sa carrière comme modèle, parfaite quoi qu’il advienne. C’est ainsi que, devant son amant d’une nuit, ses prunelles laissent entrevoir l’indifférence. Ni la froideur, ni la prétention, juste l’indifférence. Une plate indifférence.

Comme si elle ne le connaissait pas,
comme si elle ne le reconnaissait pas,
comme s’il n’était rien, Wyatt,
rien qu’un homme lambda.


Mais c’est ce qu’il est, n’est-ce pas ?
Sa réaction est maladroite, probablement, mais elle ne saurait comment faire autrement. Elle est là, des dizaines de regards braqués sur elle, sur eux. Elle ne peut décemment pas faire un faux-pas qui serait… mal interprété. Ou peut-être trop bien interprété. Les lippes à peine entrouvertes, alors qu’il lui offre ce sourire provocateur dont elle se souvient un peu trop bien, la poupée ne s’attendait pas à le voir. Elle s’attendait moins encore à la main courtoise. Les lunes noires glissent des iris dans lesquels elles étaient plongées jusqu’à ses doigts tendus vers elle en attente d’un geste. Mais Jade, elle ne bouge pas. – Bonjour… je ne crois pas avoir le plaisir de vous connaître. elle fait mine de pencher légèrement la tête sur le côté, comme si elle tentait de se remémorer. La princesse n’assume pas la coucherie d’un soir, beaucoup trop loin de son image parfaite et idéale. Au fond d’elle, il y a bien une part de culpabilité qui la submerge.

Mais… que pourrait-elle faire ?

Comment pourrait-elle connaître cet homme, ce technicien, cet employé subalterne… comment pourrait-elle, elle, savoir qui il est, autrement que la réalité ? Et la réalité est impossible à avouer. Il en va de sa réputation, son prestige, tout ce qu’elle a construit. La moindre rumeur à son sujet pourrait vite la faire tomber ; briser le palais de verre dans lequel elle règne. Le photographe, devenu un ami de l’influenceuse, autant qu’ils peuvent l’être dans cet univers empli de paillettes sournoises et de vérité édulcorée, reprend la parole. – Hum, c’est… Wyatt, c’est ça ? Elle acquiesce d’un signe distrait de la tête, comme si elle intégrait l’information, qu’elle connaît par cœur. – Je suis Jade. dit-elle, comme s’il ne le savait pas. Alors qu’elle a conscience qu’il le sait, doublement. Pas si hautaine, la belle Turque semble, quand on lui parle, accessible à ses employés. Pas difficile à approcher, bien plus compliqué de s’en faire apprécier. De trouver ses faveurs… alors qu’il en a obtenu bien plus, bien trop, lui. – Bienvenue dans l’équipe. Si tu as besoin de quoi que ce soit, n’hésite pas. Et, là-dessus, Jade dit vrai. Intransigeante, c’est vrai, mais sans une once de cruauté. Sauf, peut-être, avec lui qu’elle fait semblant de ne pas reconnaître. Les perles noires posées sur les siennes, la nymphe le supplie intérieurement, sans oser se l’admettre, de garder le lien qui les unit pour eux.

(c) calaveras.

@ Invité

avatar
   
#
Mar 23 Juin - 5:32
valser au bord du videJade & WyattJ’aurais cru, enfin, un peu de reconnaissance…

Une énergie, une ambiance plus agréable que celle que je ressentais présentement. Non, je ne me sentais aucunement, aucunement confortable. En l’espace de quelques secondes, alors que j’avais fais le premier pas, je perdais mon optimisme, le plaisir de la revoir ramenant lentement ma main généreuse dans ma poche de jeans.

Piler son mon orgueil d’indépendant, j’étais prêt à me soumettre et montrer de la politesse à celle qui sera ma patronne…

J’aurais cru qu’en voyant mon visage, mon sourire, ma volonté de me montrer courtois, elle en ferait de même…

Mais non…

Rien…rien qui présageait la moindre sympathie, la moindre étincelle d’un souvenir passé. Non, absolument rien…

Elle ne me reconnaissait pas...Je voyais rien.

Pourtant, elle avait été contre moi, dans mes bras, une bonne partie de cette soirée. Des heures de sourires, de rires pour finir par de longs baisers qui ne se sont arrêter que le lendemain matin. J’ai pu scruter les moindres parcelles de son corps et me perdre dans le creux de ces iris.…

Bien entendu, j’ai visité plusieurs lits chaleureux depuis, mais, pour me rappeler d’un nom, d’un moment aussi…enivrant, elle ne m’avait pas laissé indifférent. Et c’était, réciproque. Elle y avait prit autant de plaisir que moi, sinon plus. Je me souvenais trop bien de ces douces lamentations, d'ailleurs, pour qu'elle ose me dire le contraire.

Alors, je n’y croyais pas. Pas du tout. Elle se souvenait de moi. Nous étions tous les deux, ensemble, cette nuit-là. Un corps ne peut mentir quand il est éprit. Je l’ai vu bouger entre mes mains, je l’ai sentie m’enlacer comme on me l'a rarement fait. Et ces baisers…

Elle me mentait en pleine gueule…

Elle ne m’avait pas oublié, mais elle refusait de le démontrer…

Or, c'était donc cela...

Elle avait honte…

Honte de moi…un simple employé, un gaillard du Bronx…ex-taulard. Derrière ce costume de soirée, elle voyait véritablement dans quel monde j’étais…Pas le sien…

J’étais peut-être en bas de l’échelle, mais j’étais quand même humain, et c’était vraiment dégueulasse d’agir de la sorte, même avec un mec comme moi…

Je me rendais compte rapidement la Princesse qu’elle était, ne voulant pas s’avouer impure d’avoir toucher à un type de 3e classe. D’être tombé bien haut de son carrosse dans les bras d’un pauvre paysan de son royaume…

J’étais écoeuré mais je la lâchais pas du regard, montrant bien ma déception et une frustration bien ressentie…

…Je hochais même la tête laissant le petit chien de poche rafraîchir la mémoire courte de sa majesté. Un sourire en coin, comprenant de plus en plus son petite jeu qui étant vraiment enfantin.

“ …Wyatt…Wyatt Gunn…” disais-je fièrement, malgré ce goût amer dans la bouche. Je continuais de la regarder, remettant rapidement ce gant dont j’avais pris soin de retirer pour la saluer…et qu’elle avais décliné.

J’étais quand même conscient que nous étions dans un lieu professionnel. Qu’il fallait rester discret sur certaine chose. Je n’allais quand même pas crier cela sur les toits, mais…j’aurais préféré un simple geste, regard complice de sa part que de complètement me faire disparaître comme un vulgaire insecte dérangeant dans sa petite vie rangée…

Elle voulait jouer à ce jeu, et bien nous allons jouer. Je me tenais toujours droit devant elle, avec le caniche photographe comme témoin. J’écoutais attentivement son charmant discours d’accueil…

Puis…

“ Et bien justement…” disais-je sans hésiter en lui coupant presque la parole.

Je freinais sûrement son empressement de me quitter et poursuivre sa belle journée, mais j’étais son employé, son expert de l’éclairage. Donc, j’avais un mot à lui dire.

D’ailleurs, son photographe semblait surprit de mon audace en cette première journée.

Après cette insulte, je me foutais bien de son impression sur moi…mais je tenais à mon professionnalisme…

“ J’ai regardé l’équipement et les spots qu’on veut utiliser sont à chier, surtout pour ce shooting photo. La lumière sera trop jaune orangé. Avec ce décors en arrière, le produit ne sortira pas, encore moins ton visage,…"Jade".” disais-je en appuyant bien sur son prénom puisqu’elle m’avait donné la permission de le prononcer.

Je tournais mon regard sur le photographe qui m’avait, pourtant donner l’instruction de suivre ces ordres. Pas très content, d’ailleurs. J’ai une tête de cochon et un respect pour mon métier.

“ Ces spots ne sont pas "à chier"…”

“ Ils le sont si tu veux lui donner l’aspect d’un bronzage raté…Je ne crois pas c’est l’effet qu’on cherche…” osais-je dire en le confrontant du regard.

Je reculais lentement pointant les grandes fenêtres mimant le trajet de la lumière sur la mise en place.

“ Je sais que je dois suivre les ordres, mais…si tu souhaites un meilleur résultat, quelque chose qui frappe, qui sortira d’avantage le produit, ce serait mieux un éclairage plus naturel utilisant le minimum en éclairage artificiel…Je viens peut-être juste d’arriver, tu ne me “connais” pas encore, mais c’est ce que je te conseil, c’est ce que je pense qui serait le mieux…”

Je me rapprochais d’elle, allant même jusqu’à chercher son attention en suivant son regard espérant une approbation. Qu’elle allait suivre mon conseil et ne pas se fier à son photographe incompétent….

:copyright:️ 2981 12289 0

@ Invité

avatar
   
#
Mar 23 Juin - 22:54

Je veux succomber sans égard et valser au bord du vide.   -- @Wyatt Gunn & @Jade Monroe

C’est quelque chose dans ses prunelles ; une lueur qu’elle vient d’éteindre.
Le cœur pourtant cadenassé de la jolie poupée se serre instantanément quand elle voit ce voile d’ombre se déposer dans l’intensité de son regard. On ne le soupçonnerait pas, là, tout de suite en l’observant aussi lisse et imperturbable. Mais Jade, bien malgré elle, se sent vite coupable. Toutes les pensées se bousculent dans son esprit. Le doute, lui non plus, ne met pas longtemps à l’envahir. Peut-être n’aurait-elle pas dû faire comme si elle ne le connaissait pas… peut-être aurait-elle pu le saluer comme un ami, une connaissance… n’importe qui. Mais qui aurait-il pu être, Wyatt ? Ils ne fréquentent pas le même monde, ne viennent pas du même milieu. Reine d’un empire quand il est… quand il n’est… que son employé. Et elle a honte de penser de cette manière, la princesse. Mais c’est la vérité, c’est ce qu’il est. Un employé. Si elle avait assumé avoir déjà fait sa rencontre, elle sait d’avance que cette découverte aurait suscité des questions, partout, autour d’elle. Le reste de l’équipe n’aurait pas pu s’empêcher de se demander comment lui, pouvait bien la connaître ; quel genre de relations ils entretiennent ; et les suppositions auraient été de plus en plus indécentes, jusqu’à atteindre la réalité. Elle ne peut pas laisser une telle chose arriver. Outre le fait qu’elle tienne beaucoup trop à sa vie privée, elle a une certaine image à garder. Une réputation à maintenir. Une couronne à tenir.

Wyatt, il ne rentre pas dans ces critères-là.

Il ne doit pas comprendre son attitude, il est peut-être même blessé. Vexé, d’une indifférence faite alors qu’il l’a vue, tout, sauf indifférente à sa présence. Il ne sait rien de la pression sur ses frêles épaules, il ne sait pas que le moindre de ses faits et gestes risque à tout moment de lui faire perdre son trône. Il ne sait rien de tout ce qu’elle pourrait perdre, juste à cause d’une rumeur, seulement pour un dérapage qui ne signifie… rien. Le ténébreux vient d’un univers si différent du sien. Elle l’avait décelé, lors de cette nuit idyllique qu’ils ont passée. Il était trop spontané, trop vrai, trop entier pour faire partie de son monde fait de paillettes et de richesse. Mais elle n’imaginait pas non plus qu’il en était… aussi éloigné. Qu’elle aurait pu, elle, se laisser tenter par un homme qui lui est aussi opposé. L’héritière, du haut de son piédestal, n’a toujours fréquenté que des personnes aussi huppées qu’elle. Ceux qu’elle aime, ceux qu’elle déteste… ils viennent tous de son univers. Elle n’en sort pas, ou très peu, elle reste dans ce joli royaume doré dans lequel elle est née. Elle reste dans cette jolie cage dorée dans lequel elle est emprisonnée. Non, Jade, elle ne se mélange pas.

Peut-être qu’elle regrettera,
peut-être qu’elle s’en voudra,
mais elle a fait la seule chose en son pouvoir.


Les noisettes posées sur cet amant d’un soir, elle reste neutre, désespérément professionnelle alors que les questions la submergent. Elle ignore comment elle a pu être attirée par un homme aussi différent d’elle. Mais, chaque fois qu’elle a le malheur de croiser l’encre de ses yeux, elle se souvient comme elle s’y est facilement noyée. Comme il a su si naturellement la captiver. Les souvenirs brûlants de cette nuit passée ensemble, ils sont toujours là. Ses caresses, ses baisers, son corps entier, lui si ardent, si vivant, il l’a consumée cette nuit-là. Comme une flamme qu’il a éveillée jusqu’à l’incendie. Mais tous les feux finissent cendrés. Poupée de glace, souffle sur la flamme et évite, en même temps, toute possibilité de la raviver. Elle lui fait bien comprendre qu’il n’est que son employé. Et dans les poussières qui leur restent, leur relation s’éteint alors qu’elle n’a même pas commencé, au moment exact où il consent à son tour à se présenter. Soudainement, l’ébène sent la culpabilité monter en intensité. Comme si, en l’entendant accepter de jouer à ce jeu, elle se rendait compte plus encore combien c’est odieux.

Mais elle ne dit rien, Jade,
ne montre rien,
jamais.


La femme d’affaires est toutefois soulagée, qu’il n’essaie pas d’insister. Il a compris, aussitôt, et l’a semble-t-il, accepté. Accepté de n’être rien… constat terrible qu’elle préfère évacuer alors qu’elle se charge, cette fois, de l’accueillir comme elle l’a toujours fait. Jade ne prend pas toujours le temps d’accueillir les nouveaux membres de son équipe qui, en vérité, change beaucoup trop vite. Mais, quand elle a l’occasion de le faire, elle sait le faire avec douceur et politesse. Elle sait, plus qu’elle n’en a l’air, mettre à l’aise. Peut-être un peu trop, parce que le nouveau technicien ne met pas longtemps à formuler sa première demande… qui n’en est pas vraiment une. C’est plutôt son avis qu’il veut donner, sur les lumières choisies. La belle Orientale, bien que sincère dans son invitation, ne s’attendait pas à ce qu’il la saisisse au vol… moins encore pour critiquer le choix qui a été fait. Les mots crus, sortent des lèvres qu’elle a dévorées, alors que les siennes restent stupéfaites. Ses opales se tournent un instant, comme en quête de réponse, vers le photographe auquel elle voue une confiance presque (presque, car il s’agit de Jade) aveugle. – Un bronzage raté, hum. Intéressant. elle répète, l’air légèrement déstabilisée. Pas l’habitude d’être secouée, la reine, elle est de celles que l’on préfère ménager ; flatter ; admirer… plutôt qu’agir avec sincérité. Le photographe est là pour le prouver. – Jade a un teint naturellement hâlé, son bronzage ne paraîtra ja-mais raté. Il lui jette un regard entendu, un sourire faussement complice, alors que les iris de la principale intéressée passent de l’un à l’autre. Mais c’est Wyatt qui s’impose en expliquant, non sans conviction, ce que lui voudrait faire. À cet instant, il y a deux parties en elle qui s’opposent. La professionnelle, qui l’écoute, attentive, à la recherche du choix le plus approprié, le plus parfait. Puis, il y a l’autre, plus personnelle, qui se demande pourquoi il la met dans une telle position à peine arrivé.

Pourquoi il ose s’approcher, aussi, rendant les battements de son cœur plus effrénés.

Elle glisse distraitement ses doigts délicats dans sa chevelure jusque-là impeccable. Aussitôt, une coiffeuse s’approche pour parfaire une coiffure qui n’a pas bougé. Même pas libre de ses mouvements, Jade, c’est pourtant à elle de prendre une décision. – Une lumière naturelle fait toujours son effet. et elle donne, l’air de rien, raison à celui qui vient seulement d’être engagé, sous le regard effaré de son photographe attitré. – Je suis le photographe, Jade, je sais ce qui ira. Elle le fixe, de ses yeux de biche, beaucoup plus tempérée que lui qui paraît irrité. La voix douce, elle finit par lui suggérer une proposition qui est davantage un ordre en réalité. – Tu peux faire un test avec les deux si tu le souhaites. Et elle tranchera, puisque c’est comme ça. Elle n’a vraiment pas le temps pour ces… futilités. Et peut-être qu’elle ne veut pas davantage prolonger son embarras, face à Wyatt.
(c) calaveras.

@ Invité

avatar
   
#
Mer 24 Juin - 19:01
valser au bord du videJade & WyattJe suis conscient que j’ai peu d’éducation. Que je n’ai pas de diplôme qui pourrait m’aider à me rendre plus crédible. Même mon vocabulaire laisse à désirer. Je ne connais pas les rudiments de la bourgeoisie ou du savoir vivre. Pourtant, cela prouve qu’une chose: je parle avec mes tripes. Je parle sans flafla, sans artifice. Je dis ce que je pense, ce que je crois et j’agis pour le prouver.

S’il y a une chose dont je refuse qu’on m’écrase, qu’on me repousse, c’est bien le monde de l’éclairage. J’ai été baigné dans le domaine depuis ma tendre enfance. Suivis mon père dans chacun des spectacles qu’il travaillait. Regarder du haut de la scène pour le voir performer, éclairer les artistes, les rendre éblouissants comme des dieux sur une scène. Prendre le temps avec moi afin que je comprenne la logique derrière ces choix de couleurs, d’intensité et de profondeur. Pourquoi une teinte plus qu’un autre. Comprendre comment la lumière agit sur un corps, sur un visage ou un objet. Analyser le sujet convenablement afin qu’elle rayonne au lieu de la cacher.

Je n’ai pas de papier académique, pas de preuve physique de mon expérience, mais tout mon expérience était dans ma tête et ma dévotion pour le métier dans mon coeur. Je voulais rendre justice à mon père.Que son travail n’était pas disparue. Qu’il soit fier de moi…

Même si, jusqu’à présent, je ne fais que le décevoir…

Je lui avais promis de prendre soin de ma soeur, de lui donner tout ce que je pouvais. J’ai été trop loin voulant la gâter…

Résultat: elle était dans un putain d’orphelinat. Et pour la sortir de là, je dois me plier à des juges, avocats et un stupide photographe qui ne voit pas plus loin que le bout de son nez.

C’était mon domaine ! Ma vocation première: l’éclairage. Et on me demande de suivre un mec qui n’a aucunement conscience de la gaffe qu’il était en train de faire, tout cela par pure autorité. Refuser qu’un simple mec qui vient tout juste d’arriver le détrône de son poste…

Un gamin des vulgaires quartiers. Oh, je le voyais bien. Il suffisait de le regarder comment il me regarde. Cela ne me faisait que sourire. Comme dans une cage, je lui faisais face, m’interdisant de me soumettre à sa volonté. Non, je ne m’écraserais quand je savais très bien que j’avais raison.

Même si cela pouvait choquer la grande patronne. Mes propos étaient peut-être fort, mais je voulais réveiller les troupes afin qu’ils évitent l’erreur d’utiliser ces spots désuets. Cela devenait peut-être effrayant de voir tous ces regards sur moi, mais je tenais fermement à divulguer mon point…

Il s’agissait quand même d’un shooting dont Mademoiselle Monroe était le sujet. Et disons que pour avoir eu…l’occasion de scruter la particularité de sa peau, je savais ce dont elle avait besoin qu’elle rayonne.

“ Ai-je dis cela ? Ne mets pas ces mots dans ma bouche…Justement, elle a un teint particulier et fort intéressant: il faut le mettre en valeur…et ce n’est pas avec ces spots jaunis qui va lui rendre justice…” disais-je en me retournant vers le photographe qui commençait sérieusement à m’énerver.

J’avais du culot, c’est vrai. Cela ne faisait pas une journée que j’étais employé et déjà, je m’opposais aux demandes du photographe. Je sentais des regards sur nous, étonnés de voir quelqu’un contrer les directives du fameux chef de tête. Un nouvel employé aurait fermé sa gueule, mais quand on m’attribut une tâche, je veux qu’elle soit bien rendu. Pas question de donner de la merde avec mon nom inscrit dessus.

Heureusement, la voix de son altesse se faisait, enfin, entendre, et semblait pencher à ma faveur. Je détournais ma tête vers elle, soulagé de voir un peu de jugement ici. Je posais un léger sourire vers elle, la remerciant presque de me donner la chance de faire valoir mon point.

Mais cela ne durait que quelque secondes avant que l’autre se mettait de la partie, prônant son autorité par son métier. Cela me rendait encore plus pompé, comme si son métier valait plus que le mien. Alors, je me gênais pas…

“ ..Et je suis éclairagiste…La lumière est mon domaine. J’éclairais déjà des concerts et des défilés de mode pendant qu’il prenait des notes en classe…” rajoutais-je ne le défiant du regard, encré solide dans le sol. J’étais trop loin de lui pour utiliser ma force et c’était tant mieux. J’étais déjà en train de jouer mon poste en agissant de cette façon, il ne fallait pas rajouter une confrontation physique.

– Tu peux faire un test avec les deux si tu le souhaites. 

Je quittais le regard du connard pour la Princesse et sa coiffeuse, étonné.

Qu’est-ce que cela voulait dire ? Qu’elle me croyait pas ? Qu’elle refusait de me donner justice ? Donner ma chance et lui faire voir mon potentiel ?

“Si tu le souhaites…” Il est clair que ce mec ne voudra pas suivre mes directives croyant que la sienne est meilleur. Elle préférait suivre son “ami”, je peux comprendre, mais ce n’est pas intéressant, justement, d’avoir l’avis d’un autre qui vient chambouler la routine ? Si cela peut les déroger de leur quotidien et apporter plus de couleur à leur pub, j’y serais pour quelque chose…

Suite à ces paroles..., je levais les bras, abdiquant à sa volonté.

“ …parfait…” murmurais-je, me voyant littéralement perdant dans tout ce cirque. Je quittais la zone de guerre pour me diriger vers ma table de travail où se trouvait ces spots jaunis. J’ouvrais la boite d’outils avec rudesse afin de commencer à ajuster le tout. Je sentais bien que dans les quartiers riches, on se foutait bien de la parole des plus pauvres, même s’ils ont plus d’expérience.

Encore une fois, je me sentais repoussé, en retrait à cause de mon identité, de mon rang…et cela me frustrait royalement.

“ Alors, si tu connais bien le métier, je vais avoir mes spots installés convenablement dans 20 minutes ?”

C’était la goutte de trop…, mais je serrais les dents pensant à ma Coccinelle que je devais libérer au plus vite.

Je devais piler sur mon orgueil. J’aimais mieux pas répondre à son audace…me contentant de le regarder durement en dévissant ce vieux boulon. Malgré sa lourdeur, je tenais le spot d'une main en grimpant dans l'échelle pour commencer à installer le premier spots de Môsieur.

:copyright:️ 2981 12289 0

@ Invité

avatar
   
#
Jeu 25 Juin - 20:45

Je veux succomber sans égard et valser au bord du vide.   -- @Wyatt Gunn & @Jade Monroe

Elle aurait voulu arriver, et que tout soit prêt.
Elle n’a pas l’habitude d’attendre alors que c’est elle, en règle générale, qui se fait désirer. Pas nécessairement du fait de sa propre volonté, mais parce qu’elle a mille choses à faire et à penser. Elle n’a pas le temps pour les chamailleries entre les employés, elle préférerait de loin que les choses soient tranchées avant son arrivée. Mais, du haut de son trône, la reine n’a pas conscience que tout n’est pas aussi évident dans la réalité. Que, si elle n’était pas arrivée, le nouvel employé n’aurait même pas eu le droit de donner son avis. Car elle l’écoute, elle, avec le même intérêt qu’elle écoute son photographe aguerri. Elle ne fait pas de différence et suppose, naïvement, que Wyatt a autant le droit à la parole qu’un autre. C’est certainement pour cette raison qu’elle ne saisit pas la tension qui semble émaner des deux hommes. Elle devine la susceptibilité de Miles, le photographe, autant qu’elle décèle l’agacement dans la voix grave de son amant d’un soir. Et elle ne comprend pas, Jade, comment ils peuvent la mettre dans une telle position. Comme si elle était la plus à même de prendre cette décision. Elle est sous l’objectif depuis l’âge de cinq ans, elle a indéniablement appris quelques rudiments. Mais ce n’est pas son métier, c’est loin d’être sa spécialité. Et elle se retrouve, pourtant, à devoir jouer les arbitres pour les deux hommes sous les regards indiscrets des autres employés. Quand elle commence à donner raison à Wyatt, son photographe lui lance un regard désapprobateur tandis que lui paraît satisfait… elle, ne l’est nullement, de devoir ainsi les arbitrer. Ses opales les fixent toujours aussi sérieusement, sans prendre en compte leurs émotions. Elle n’est pas ici pour gérer les susceptibilités et les humeurs de chacun. Pourtant, les siennes aussi sont mises à mal par cette conversation qui ne mène à rien. Les lunes se détournent, imperceptiblement, quand la belle héritière les entend évoquer sa peau d’ébène ; ils débattent sur ce qui  la mettra, elle, en valeur. Cela ne doit pas paraître gênant pour la princesse habituée à être au centre de l’attention… en réalité, quand on la connaît suffisamment, il s’agit précisément d’une situation qui la met mal à l’aise. Elle, qui ressent un perpétuel malaise quant à sa propre apparence, son propre corps.

Mais elle doit prendre sur elle,
la reine,
mettre de côté ses complexes,
ses travers,

sans jamais les faire disparaître.


La jeune femme d’affaires garde le silence jusqu’à ce qu’elle sente l’irritation devenir plus fulgurante entre les deux interlocuteurs. – Messieurs, s’il-vous-plaît. Il ne s’agit pas de savoir qui vous êtes mais ce qui est le mieux pour ce shooting. autoritaire, ferme. La voix emplie d’assurance vient les sermonner comme deux enfants. Et de finir par conclure par une demande qui n’en est pas une. Elle n’est sûre de faire le bon choix qu’en comparant les deux résultats. Elle voit bien, à la réaction de Wyatt, qu’il n’est pas ravi, mais elle n’y accorde aucune importance. Elle attend qu’il aille exécuter son travail pour se retrouver seule avec son photographe – et toutes les paires d’yeux braqués sur eux. L’influenceuse approche légèrement de lui, pour qu’il soit le seul à entendre ses dires. – Nous allons profiter du temps qu’il installe les spots pour essayer ce qu’il a proposé, n’est-ce pas ? Une question qui n’en est pas une. – Jade, tu veux vraiment écouter un mec qui débarque de nulle part plutôt que moi ? – Je n’écoute aucun d’entre vous, je veux voir les deux résultats, c’est assez clair comme ça ? Il doit la maudire intérieurement. La détester indéniablement. Mais elle n’est pas là pour se faire apprécier, Jade, elle ne fait pas dans le sentiment. – Bien. Satisfaite, elle part s’installer dans le décor, aussitôt rejointe par l’une des maquilleuses. Elle offre une dernière retouche à son maquillage alors qu’une autre assistante approche avec le fameux flacon de parfum. Elle le récupère et la remercie brièvement avant que la séance de photos ne commence. Et elle pose, la poupée, elle pose avec professionnalisme, avec assurance. La sensualité mise en avant, elle enchaîne les poses avec le flacon comme si elle l’avait fait toute sa vie. Elle l’a fait toute sa vie. Parfois joueuse, parfois mutine, parfois plus séductrice, elle se détend au fil des clichés. Elle fait abstraction de l’incident réalisé un peu plus tôt, jusqu’à complètement l’oublier. Comme le photographe, ils ne font que leur métier. – Elles sont magnifiques. déclare-t-il au bout de quelques minutes alors que la séance s’arrête un bref instant pour recharger son appareil. Et les prunelles assombries ne peuvent s’empêcher de rechercher, le jeune homme qui a tant insisté pour obtenir cette lumière.
(c) calaveras.

@ Invité

avatar
   
#
Ven 26 Juin - 5:35
valser au bord du videJade & WyattJe ne comprenais pas l’intérêt alors...

D’engager un éclairagiste, un spécialiste de la lumière et ne pas l’écouter. S’ils voulaient simplement un homme à tout faire, il aurait engagé un tout autre individu. Un homme, probablement, plus tranquille et doux que moi. Qui ne poserait pas de question et ne ferait que son boulot. Récupérer que son fric et partir après son quart…

Hors, ce n’était pas mon cas. Avoir ce poste implique une responsabilité. Une responsabilité qui implique des connaissances, de l’expérience et un intérêt. Là dessus, je rajouterais de la passion. La passion du métier; d’utiliser la beauté de la lumière afin de rendre une magnifique image.

On m’a engagé à ce poste, alors je me devais d’y faire honneur, osant même me confronter au chef de la séance, soit le photographe.Je ne comprenais pas son opposition, comme si c’était la première fois qu’on tentait de lui proposer une autre alternative à ces habitudes. Il devait, sans doute, agir comme bon lui semblait étant le seul expert des environs, ayant personne pour le contredire…même sa propre patronne. Probablement de la confiance aveugle, ne voulant qu’un résultat convenable pour le mandat demandé.

Il fallait qu’un sale gamin du Bronx pour le faire sortir de ces habitudes. De lui proposer une autre alternative, tout aussi intéressante, sans nécessairement être coûteuse. Seulement utiliser ce qu’il y a à porté de main: la lumière naturelle. Rien de plus beau, plus éclatant qu’une lumière véritable et qui rendra justice à la beauté de Mademoiselle Monroe.

Voilà pourquoi je ne lâchais pas le morceau, car je savais. Je savais très bien ce qui la rendra immortelle sur pellicule…risquant mon poste. Dès la première journée, je poussais la limite envers cet être se croyant supérieur à moi, m’opposant à me taire et le suivre. J’avais une raison d’être ici; c’était d’améliorer la qualité du travail de cette compagnie et donner une meilleure image à Mademoiselle Monroe.

Mais, en écoutant les paroles de ce photographe, je comprenais finalement que leur seul intérêt de ma présence c’était de faire bonne impression et avoir une subvention pour contribuer à mon insertion en société.

Je n’étais pas dupe. On se foutait bien de moi…de mon talent. Ce n’était que les applaudissements et le fric qui les intéressaient…

Comment croire le contraire quand ma propre patronne nie me connaître jouant l’innocente et que ce photographe tente de me rabaisser montrant son autorité ? Je voyais bien leur jeu. On m’utilisait, carrément…

C’est pourquoi je me résignais, reprenant ma place, près de ma table de travail, dès que j’entendais Mademoiselle demander le calme. Je me repliais, certes, mais je ne voyais plus l’intérêt de créer encore plus de tension, désormais. Ils veulent ces foutus spots, alors ils les auront.

Dès que j’en touchais une, je grimaçais, voyant la vieillesse, l’usure et le manque de professionnalisme des outils qu’ils avaient en leur possession. Je pouvais comprendre qu’ils avaient d’autres priorités. La compagnie était, sans doute, encore jeune pour disposer de l’équipement plus moderne, mais delà à ne jurer que par ceux-ci…

Je rechigniais de l’intérieur effectuant des mouvements secs et rapides me sentant littéralement ridiculisé et sous-estimé. Je regardais du coin de l’oeil, les deux bourgeois qui avaient repris leur quotidien comme si rien ne s’était passé, comme si je n’existais pas. Pourtant, je devais remonter ces spots presque rouillés me donnant du fil à retordre.

Je n’avais pas de matériel d’entraînement chez moi, mais avec ce projet c’était tout comme. Il fallait forcer, pousser et tirer avec ténacité sur ces engins afin de remplir ma tâche. Je me retrouvais déjà juché, au-dessus de la mise en scène, raccordant le premier spot à son socle. C’était ainsi que je constatais qu’ils avaient, malgré tout commencé le shooting…

….En utilisant la lumière naturelle des fenêtres: chose dont je leur avais proposé.

J’étais surpris ralentissant mes gestes, concentré sur la vu, plus bas….

Mademoiselle Monroe avait prit place, dévoilant la tenue choisie pour représenter le parfum…

Je ne bougeais plus fixant le spectacle qui m’était offert. Un sourire se dessinait sur mon visage, voyant Mademoiselle Monroe effectuer sa part du travail: celle de porte-parole. Dès les premières prises, je la voyais littéralement se transformer ne faisant qu’un avec le produit et l’appareil…

Elle avait cela dans le sang, remarquant à quel point elle devenait un sujet fort intéressant pour la photographie. Je pensais aussitôt à des prises possibles.

Les postures, les angles et le regard. Elle dévorait la caméra. Je devenais presque envieux de ne pas pouvoir prendre cette place derrière l’appareil et chercher à capter le moment parfait…

Faire qu’un avec elle…pour obtenir le meilleur d’elle…Avoir l’image par excellence. Ici, on allait promouvoir le produit, mais mon intérêt était tout autre. Mademoiselle Monroe est une muse. Elle m'inspirait...

Je descendais lentement de l’échelle, ayant déjà terminé avec le premier spot.

Je ne voulais pas déranger la session, près de moi, mais je me devais de continuer à faire mon boulot. Enfin, c’était l’excuse de pouvoir déambuler en pleine séance.

Je voulais voir. Je voulais m’approcher…terriblement curieux. Je l’observais lui, bougeant très peu, appareil posé sur un socle à une grande distance du modèle.

Et puis, elle...

Je marchais nonchalamment, les bras croisés, allant derrière le photographe, admirant chacun de ces mouvements de la demoiselle répondant aux propositions de son ami…

Je devais l’admettre; elle était majestueuse…

Malgré sa concentration, malgré ma discrétion nous avons échangé un regard…surpris tous des deux de ce moment particulier...

Un sourire en coin...,profitant de ces quelques secondes intimes avec elle. C'était aussi une façon d'admettre ce talent dont j'ignorais d'elle...

Dire que je pourrais facilement être à la place de ce foutu photographe de mes deux et avoir la chance de la prendre, moi, en photo…Et encore là, avoir une toute autre vision de cette mise en place ; plus naturelle, plus vibrante et vraie…Je m’en mordais les lèvres de l’intérieur, frustré par ma nouvelle condition, voyant mon idée, entre ces mains alors que moi, je devais rapidement me remettre au boulot…

J’embrayais le pas, les laissant continuer, retournant à ma table de travail, afin d'ajuster le deuxième spot. Plus ardue, plus lourd, comme si on lui avait ajouté des éléments supplémentaires, Je devais forcer d’avantage, retenant mes grognements. Ne voulant pas faire de bruit et encore, créer des emmerdes, je reculais allant jusque dans la grande remise, au fond, me retrouvant seul, avec l’appareil. J’avais peu d’outils pour m’aider, employant tout simplement ma force pour retirer cette prise supplémentaire et inutile.

Décidément, je n’avais pas besoin d’aller au gym, en soirée.

:copyright:️ 2981 12289 0

@ Invité

avatar
   
#
Ven 26 Juin - 20:13

Je veux succomber sans égard et valser au bord du vide.   -- @Wyatt Gunn & @Jade Monroe

On peut lui reprocher beaucoup de choses, à Jade, beaucoup de défauts.
Mais pas son manque de professionnalisme.
Elle travaille depuis qu’elle est enfant. Elle avait cinq ans seulement, quand sa carrière a débuté. À l’âge où la plupart de ses camarades s’amusaient et ne se préoccupaient de rien, l’héritière Monroe avait toute une réputation à tenir. Elle se devait de briller, constamment, pour la réussite de ses parents. L’ambition dans les veines, elle n’y a jamais décelé le moindre problème. Elle est sérieuse, travailleuse ; et ne compte jamais ses heures. Son sens du professionnalisme est plus fort que les caprices de son photographe, les rancœurs de sa conquête d’un soir ou, même, ses propres désirs. Elle met de côté tout ce qu’elle peut ressentir, jusqu’au malaise éprouvé vis-à-vis de cette aventure d’une nuit. Elle fait abstraction de tout ce qui pourrait la troubler pour se focaliser sur le meilleur pour ce shooting.

Et c’est précisément pour cette raison qu’elle choisit d’écouter Wyatt.

Pas parce qu’il la met dans l’embarras ; pas pour faire taire son capricieux photographe ; pas pour tenter de lui présenter ses excuses pour son apparente ignorance. Non, rien de tout cela. Elle n’accepte de poser à la lumière naturelle que pour une seule raison : c’est peut-être le mieux pour la séance photos. La belle Orientale n’a aucune envie de passer à côté des meilleurs clichés qu’elle pourrait avoir. Alors elle est prête à tout mettre de côté, pour se lancer. Elle ne porte plus aucune attention sur le reste de l’univers. Dès l’instant où elle entend le premier flash de l’appareil, elle pose, professionnelle. Elle pose, Jade, comme une reine. Sa beauté transparaît sous les lumières, sans même qu’elle n’en ait conscience, elle qui n’aime rien de son apparence. Elle se fait mutine, elle se fait séductrice. Elle fait la moue, ou au contraire, elle offre son plus beau sourire. Son charme transparaît alors qu’elle joue faussement négligemment avec la chevelure de jais qui avait été si bien soignée. Le shooting se poursuit, quelques minutes durant. Elle sent les regards posés sur elle, comme d’ordinaire, mais il y a quelque chose de différent. Ce n’est pas comme les autres fois. Parce qu’elle est tentée, cette fois, d’identifier qui est en train de l’observer. Ses pensées se tournent vers celui dont elle a partagé le lit juste avant que la bobine de Miles ne se termine.

La princesse lève la tête,
instinctivement à sa recherche.


Et c’est là qu’elle le voit, la noirceur ambrée de ses grandes opales. Ses prunelles y plongent instantanément sans même qu’elle ne le remarque. À cet instant, les yeux fauves ne dévorent plus l’objectif mais lui, Wyatt. L’instant est bref, fugace, mais non moins intense. La jeune femme ne s’en rend compte qu’après plusieurs secondes, s’obligeant à détourner le regard au moment où il en fait de même. Il finit par s’éloigner alors qu’elle se sent quelque peu déstabilisée. Heureusement, elle va pouvoir reprendre contenance le temps que le photographe recharge son appareil. Mais, d’abord, il approche de la belle. – Je crois que j’ai trouvé ma préférée. Il lui montre directement le cliché dont il est question. Elle ne regarde pas l’objectif à cet instant, ses iris sont tournés ailleurs. C’est quand elle était en train d’observer Wyatt. Elle se sent d’autant plus troublée alors qu’elle ne sait comment répondre devant un tel constat. – Celle-ci est sublime aussi. Cette fois, il en montre une autre, où elle scrute clairement l’objectif. Le produit est merveilleusement mis en valeur. – Elles sont très belles. déclare-t-elle simplement avant qu’il ne lui adresse un sourire satisfait. Il tend négligemment l’appareil à un assistant pour qu’il puisse le préparer. – Tu veux quand même les spots de lumière ? Elle lui lance un regard stupéfait, de l’entendre parler comme si c’était elle qui avait tant insisté. – Je te rappelle que c’est toi qui y tenais. – Hum, ouais, c’est vrai. On peut essayer avec un seul spot. Elle acquiesce d’un bref signe de tête, prête à s’y remettre. Mais l’appareil photo n’étant toujours pas préparé, elle finit par ajouter. – Je reviens quelques instants. Et, sans attendre une éventuelle réponse, l’influenceuse quitte le plateau pour aller se rafraîchir un peu. Elle n’en montre rien devant les employés mais faire ces séances photos n’est pas une simple partie de plaisir. Elle se remet constamment en question et a besoin de s’assurer que… elle tient toujours la cadence. C’est ainsi qu’elle change de pièce pour retourner dans les loges qui lui sont destinées. Mais, au passage, elle arrive devant le local technique… la remise destinée aux employés, à… Wyatt. Il est là.

Et ton cœur manque un battement.

Jade, elle ne s’attendait pas à se retrouver nez à nez avec lui. Encore moins après ce qui s’est produit. Elle hésite, une brève seconde, avant de se lancer. Elle n’a jamais eu peur des hommes, ce n’est pas maintenant qu’elle va commencer. – Il semblerait que ta lumière naturelle ait fait son effet. elle laisse échapper pour attirer son attention. Ses onyx s’accrochent aux siens alors qu’elle reprend la conversation. – Nous allons essayer avec le spot que tu as installé également, il est inutile que tu doives mettre les trois. Autant lui éviter un travail difficile et laborieux avant d’être certaine de vouloir se lancer sur ce terrain. Et c’est sa manière, à Jade, de lui prouver sa bonne foi.
Elle n’est pas si dérangée qu’il soit là.

(c) calaveras.

@ Invité

avatar
   
#
Sam 27 Juin - 22:08
valser au bord du videJade & WyattC’était difficile de faire abstraction de cette aura qui planait autour de moi. Ce sentiment désagréable d’être jugé au premier regard ou par la vue d’un dossier criminel à mon nom. Ce n’est qu’une image, que des mots qui me décrivent au premier plan, sans prendre le temps de creuser d’avantage sur ma personnalité et mes sentiments.

Au-delà de tout cela, je suis un homme comme un autre. Je veux faire ma vie convenablement, cherchant à obtenir le mieux pour mes proches. Et n’ayant pas eu cette chance ou la facilité à franchir les étapes de la vie, je me devais de trouver d’autres moyens pour parvenir à mes objectifs, même s’ils sont plus risqués et imprudents.

Je voulais simplement trouver ce sentiment de bien-être, de ne plus avoir cette peur au ventre de ne pas avoir assez, de me retrouver avec le frigo vide, plus rien pour subvenir aux biens de ma petite soeur. En quoi cela peut être offensant pour me plaquer ce jugement sur mon front ? Enfin, je n’ai pas menacé qui que ce soit, je n’ai pas mis la vie d’innocent en jeu. Non, j’ai…j’ai simplement utiliser mes compétences, mon talent dans des confrontations dont nous étions, les deux opposants, consentants. Obtenir un peu plus d’argent que le salaire minable que j’avais, payant de justesse toutes les factures dont j’étais responsable.

J’entends déjà les grandes gueules me dirent que j’aurais dû étudier d’avantage, me battre dans mon éducation plutôt que dans une cage. Encore là, je répondrais en disant qu’il y a une différence entre avoir la capacité d’étudier et le soucis de subvenir aux besoins de sa famille. Je voyais bien que mon père avait du mal à tout payer et garder le cape. J’avais vite compris qu’il fallait que je l’aide. Que je contribue au financement, que ce soit avec des petits boulots ou prendre soin de ma petite soeur le temps qu’il s’absente, qu’il trouve moyen de nous en sortir…

En quoi cela permet aux gens de me manquer de respect ? Parce que je suis inférieur sur l’échelle de la société ? Parce que je n’ai pas l’intelligence de répondre autrement que par mes poings ?

Non, les cravates ne m’effraient pas. J’avais une assez grande gueule pour leur prouver, pouvant facilement me mettre dans la merde…, mais je ne le regrettais pas.

Pas tout à fait. J’étais fier d’avoir la capacité de me faire valoir mon opinion, m’opposer à l’injustice et avoir la volonté de protéger ceux qui sont effrayé face à l’autorité.

Cela dit, je pouvais risquer gros…comme mon emploi.

Ce n’était qu’une question de temps. Ils étaient sans doute en train de discuter de mon cas, de mon culot de m’être emporté de la sorte dès ma première journée. Qu’un simple shooting a pu me rendre aussi tendu, aussi…offensant.

C’était toujours après, étant seul avec moi-même que je me rendais compte de mon audace, de cette manie de m’impliquer autant quand on parle de photographie, de la qualité de l’image, de la lumière. Je n’ai pas de grands talents, de nombreuse cordes à mon arc, mais ceux que je possèdes me sont très cher. Je ne pouvais pas passer sous silence voyant dans quelle direction ils se dirigeaient. Je me devais d’intervenir, mais à un moment de ma vie où tout était compté, avais-je été trop loin ?

Ma passion s’était-elle joué contre moi…?

Je lâchais ce spot d’un coup, m’appuyant les bras contre cette table de travail. J’avais, effectivement, dépassé les bornes….envers des gens qui ont bien voulu me prendre, m’accorder le bénéfice du doute sur ma situation. Au lieu de les remercier, je les avais, littéralement mis à dos…et ce, la première journée.

Je n’avais vraiment pas appris sur mes 3 ans d’incarcération…Il fallait, parfois, que je ferme ma grande gueule…

Et apprendre à dire merci…même si je me sentais pas le bienvenue…

Je reprenais le spot dans mes mains et l’outil pour tenter, à nouveau de sortir cette prise inutile…

Il semblerait que ta lumière naturelle ait fait son effet.

Sa voix….Je l’avais bien reconnu, me tournant aussitôt dans sa direction.

Tenant l’outil dans mes mains gantés, je la regardais ne sachant pas trop comment prendre ce renseignement. Un compliment…, une tentative d’approche ou…une insulte comme s’ils m’avaient pas cru…voulant me défier.

Pourtant, c’était bien difficile de rester impassible face à la situation, puisque je la voyais, en face de moi…dans toute sa splendeur.

En tenue de spectacle dans une vieille remise, elle détonnait…rendant cette piètre pièce plus…chaleureuse, et j’étais le seul à en profiter.

Néanmoins, je ne pouvais pas oublier la façon dont elle s’était présenté à moi, il y a quelques heures à peine.

Me ramenant drastiquement à la réalité. À ces dernières paroles, je déposais l’outil d’un lancer court sur la table de travail:

“ …Ah bon ?…Le grand manitou de la photo a été capable de s’abaisser à écouter les conseils d’un simple employé…?”disais en terminant pas un rire léger.

Non, ma rancune me donnait du mal à être reconnaissant. J’avais énormément de la difficulté à ce jeu de pouvoir…

Cependant, je m’entendais parler et cela ne m’aidait à rien à obtenir le respect de mes nouveaux employeurs envers moi…

“ Je travaille dans le domaine de l’éclairage et de la photo assez longtemps pour ne pas dire des balivernes. Je sais ce que je dis. Je voulais que le bien de ce shooting, rien d'autre. C'est pour cela que je suis ici, non ?…Enfin, j’apprécie qu’il ai eu ce respect envers moi pour suivre mes conseils…”


Et mon regard changeait du tout au tout me montrant plus irrité:

“ Ce n’est pas comme certains…qui prétendent de ne pas me connaître…”

Irrité, insulté, voir même blessé. Je n’hésitais pas à m’avancer vers elle, malgré la tension qui se dégageaient entre nous. À cette proximité, j’arrivais à tenir bon, à outre-passer la beauté et le charme de sa majesté. Je voulais absolument, à lui démontrer mon ressentiment. Les muscles de mon corps crispés, je tenais bien droit, la fixant avec énormément d'incompréhension. Avec ces talons, nous étions à la même hauteur, face à face.

“ Ne pas vouloir te montrer amicale avec un type de la basse-cour, c’est ça ?….Pourtant, tu ne t’en plaignais pas, dans ce lit à mes côtés…Enfin, tu t’en plaignais...oui mais, de plaisir. Ne me dis pas le contraire…Je te fais honte à ce point pour jouer l’innocente envers moi devant tes employés…, "Jade" ?”

Je laissais le silence planer, me retenant de ne pas lui cracher ma haine au nez ou c’était plutôt de constater l'erreur que j'avais fait de me retrouver si proche d'elle: cette embrasement soudain de mes sens que je devais maintenant combattre ne voulant pas me donner à une femme qui me manquait littéralement de respect.

:copyright:️ 2981 12289 0

@ Invité

avatar
   
#
Dim 28 Juin - 11:32

Je veux succomber sans égard et valser au bord du vide.   -- @Wyatt Gunn & @Jade Monroe

Jade, elle ne devrait pas être là.
Elle n’aurait pas dû approcher ce local destiné aux subalternes, aux employés qui travaillent pour la reine.  Elle n’aurait pas dû l’approcher, lui, après l’avoir volontairement snobé, après l’avoir si durement ignoré. Mais elle n’y pense pas, l’héritière, trop habituée qu’elle est à voir toutes les portes s’ouvrir devant elle. On la trouverait hautaine sans aucune difficulté. La vérité, c’est qu’elle ne réalise pas bien le mal qu’elle fait. Trop haut, elle est beaucoup trop haut, juchée sur son trône pour déceler les états d’âme étrangers. Plus encore, ceux de cet homme qu’elle n’a pas vu depuis une éternité. Mais la cruauté n’est pas intentionnelle, c’est peut-être pire encore car elle n’en a pas même conscience. Elle l’approche comme si elle possédait un passe-droit, comme si… elle les avait tous, les droits.
Et, dans son monde à elle, c’est peut-être bien le cas.
Les quelques mots lâchés innocemment, comme un insouciant compliment, semblent entendus bien plus douloureusement. Elle voit sa silhouette robuste se retourner instantanément pour lui faire face. Et les opales charbonneuses retrouvent les prunelles noires. Elle se rend compte à cet instant seulement, sans pouvoir se l’expliquer réellement, qu’elle n’aurait pas dû. Elle ne sait pas pourquoi, elle ne sait pas comment, mais elle devine déjà qu’elle va le regretter. C’est son instinct qui parle pour elle, un instinct qu’elle a tendance à écouter dans la sphère professionnelle mais… dès lors qu’il s’agit de ses sentiments, elle l’oublie complètement. C’est l’amertume qui semble étayer les paroles du technicien, la rancune face à ce photographe – son photographe – un brin trop prétentieux. La beauté reste impassible, le visage impénétrable, alors que son regard se fait plus trouble. Elle se demande ce qu’il attendait, ce qu’il espérait. Il est tout juste engagé, personne ici ne le connaît. Il va devoir s’imposer, s’il le veut, pour que ses idées soient écoutées. C’est certainement un univers difficile mais chacun a la place qu’il mérite… C’est ce qu’elle dirait, Jade, si elle parlait. Mais elle se contente de l’observer en silence, écouter son point de vue sur ce qui s’est passé. – On ne te connaît pas ici. Des techniciens, il y en a des centaines. C’est à toi de faire tes preuves pour prouver ce que tu vaux, Wyatt. Sa voix est douce, mais ferme. Presque autoritaire. Car la princesse a l’habitude de tenir les rennes. Elle peut en paraître agaçante car, après tout, le pouvoir irrite vite ceux qui n’en ont pas. Mais elle porte la couronne avec une assurance inébranlable, Jade.
Ou presque.
Elle aborde un sujet complètement professionnel quand il choisit, sans qu’elle y soit préparée, de répondre de manière bien plus personnelle. La poupée le fixe, son encre posée sur lui, le port toujours altier. Elle ne se laisse pas démonter alors que lui ne se gêne pas pour lui confier sa manière de penser. Peut-être qu’il est blessé, peut-être qu’elle l’a vexé, mais elle avait des raisons d’agir de cette manière. Elle a une image à préserver, une vie privée à conserver. Ne le voit-il pas ? Elle n’est pas seulement l’égérie de son empire. Elle en est le visage, l’ambassadrice. Sa marque, c’est elle. C’est elle que l’on consomme, c’est elle que l’on achète. Ses produits, ils ne seraient rien sans elle. Alors il peut bien se lamenter sur son attitude, Jade sait pourquoi elle a agi de cette manière. Indéchiffrable, elle le scrute en le laissant terminer sa tirade des plus dramatiques sans réagir. Il n’y a que lorsqu’il évoque le plaisir qu’il lui a donné au lit qu’elle a une réaction à peine perceptible. L’un de ses sourcils se arque. Quelle classe, Wyatt. Il évoque la nuit, la seule et unique nuit qui les a unis comme si cela suffisait à prétendre qu’il la connaît. La princesse se sent embarrassée, qu’il puisse rappeler les instants intimes qu’ils ont partagés. Elle n’a pas l’habitude de parler de ses aventures… tout bonnement parce qu’elle n’en a pas. Cette nuit-là, il a éveillé une partie d’elle souvent inconsciente. Et elle n’acceptera pas longtemps d’être réduite à… cela. – Je me suis montrée plus que courtoise avec toi. Il ne peut pas le nier. Elle l’a accueilli avec tout le respect qu’elle offre à ses employés. Mais peut-être pas celui que l’on offre à un ancien amant.
Loin de te laisser impressionner,
tu sens pourtant tes battements s’accélérer,
quand il prend le risque de se rapprocher.

Elle sent la tension submerger l’atmosphère à chaque pas qu’il fait jusqu’à elle. À la même hauteur, quelques centimètres les séparent seulement à présent. Le pouls plus rapide, la nymphe le contemple sans ciller de ses iris. Elle éprouve une drôle de sensation quand elle le voit si près. Comme un écho des instants charnels partagés. Le feu palpite dans ses veines mais, habituée à la colère plus qu’à la luxure, la pécheresse met ces impressions sur le compte de l’agacement provoqué. – Ma vie privée n’appartient qu’à moi. Si tu ne peux pas comprendre une chose pareille, je ne peux rien faire pour toi. elle balance avec une froideur qui contraste totalement avec l’incendie de leur passion consumée. Mais les flammes virevoltent toujours dans ses opales assombries, comme un reflet du passé. Comme la preuve qu’elle n’est pas aussi indifférente qu’elle n’y paraît, la jolie poupée.
(c) calaveras.

@ Invité

avatar
   
#
Mar 30 Juin - 8:48
valser au bord du videJade & WyattVous savez, ce ralentissement…

Cet effet que l’on met souvent dans les films où il y a un croisement de regard. On sait donc, immédiatement que quelque chose de passe entre les deux personnages dans ces quelques secondes. C’est pourquoi ils prennent soin de diminuer la rapidité du moment pour être sur qu’on prenne le temps d’observer…s’observer.

Un déclic…un constat que ces deux-là ont quelque chose en commun, une perception mutuelle s’attirant l’un l’autre à croiser leur regard. Ni un, ni l’autre ne sait pourquoi il ou elle devait se tourner, mais c’était instinctif. Il le fallait…Comme un aimant….

Comme un amant…

J’étais attiré, je l’admet. À regarder le travail exécuté du photographe…

Marcher lentement pour voir le résultat de mon idée.

C’était réussi. Plus que réussie. Elle rayonnait littéralement ne me préoccupant plus du produit. Non, il n’y avait qu’elle…Il n’y avait qu’elle que j’admirais. L’éclat de la lumière naturelle sur son visage. Le même éclat qui couvrait son épiderme perlé par la lumière du soleil matinal. Sa tête endormi sur mon torse tout aussi humide d’une nuit enivrante.

Plus rien n’avait d’importance, me troublant moi-même d’avoir fait ce lien dans ma tête et de m’être arrêter quelques secondes de trop.

Mais enfin, c’est…c’est une belle jeune femme, ce serait stupide de mentir sur ce sujet. Complètement cinglé, même…

Seulement, cette beauté avait deux faces. Derrière ces airs angéliques, se cachait littéralement une personnalité des plus outrageuse, tâchant son image à mes yeux. Égocentrique comme j’avais rarement vu, ne se préoccupant pas des conséquences de son attitude et ces gestes…

Tout ce qui était important, c’était la propreté de sa réputation et rien d’autre…

Alors, l’idée de me répondre à ma salutation, à serrer ma main de 3e classe était hors de question. Elle allait se salir, se montrer inférieur d’avoir un lien avec un être de mon espèce…

Et pourtant, je lui avais quand même donné une piste des plus éclatants pour cette prise de photo. Je m’étais laissé prendre à mon propre jeu, emporté par la pulsion du métier, désirant le meilleur résultat.

Malgré tout, cela ne semblait pas l’impressionner. Aucunement reconnaissante…comme si tout lui était dû.

Devant moi, dans cette tenue, je voyais d’abord, la femme sublime qui était dans cette mise en scène, dont son visage avait été capturé des centaines de fois sur pellicule.

Jusqu’à ce que le 2e visage frappe de plein fouet dans cette remise, me donnant des ordres, des indications qui n’exprimaient aucune douceur, aucune honte de son attitude envers moi.

Pas d’excuse. Non, elle en avait cure…

Ce pourquoi je m’étais pas gêné de répliquer de lui en faire mention détestant ce mur qu’elle avait irrigué entre nous, comme si j’étais une nuisance, un mal à endurer voulant, à tout prix effacer…

Et qu’elle pouvait m'effacer en un claquement de doigt, ayant le pouvoir de me renvoyer à tout moment…et me faire perdre ma liberté…

Était-elle sérieuse ? Avait-elle déjà cette idée en tête de se débarrasser de moi ? Ne plus me voir et prendre le premier qui traverserait la porte ?

J’étais plus qu’insulté et aussi très tendu. Devrais-je plutôt me calmer et éviter de faire bouillir la discussion d’avantage ou, au contraire, piquer dans le vif du sujet…et crever l’abcès ?

Mes lèvres agissaient plus vite que ma pensée:

“ Des preuves ? Ne t’ai-je pas, justement prouvé mes connaissances et ce que je suis capable de faire ?! C’est mon idée que vous venez de shooter, non ? Ne viens-tu pas de me dire que ma lumière…a fait son effet ?”

Je suis ainsi. Je ne passe pas par quatre chemins. Je pique, je plonge. J’affiche avec franchise…

À vous de le saisir.

J’ai poussé un rire léger à son affirmation avant de débuter ma marche. J’étais dans une lancée. Propulsé par l’offense, la colère et la volonté de lui faire comprendre l’amertume qu’elle a causé de part sa méprise sur ma personne en m’ignorant…

“ Courtoise…?  Et ce: “ Bonjour… je ne crois pas avoir le plaisir de vous connaître…” en refusant de me serrer la main, t’apercevant qu’on nous regardait. Je l’ai vu. Je l’ai bien sentie. Tu ne voulais pas me serrer la main. Pourquoi ?”

J’essayais bien, tant que mal…Retrouver ce regard que j’avais croisé, lors de cette soirée. Ce même regard que je venais de voir, dans le shooting. Non, c’était bien différent. Elle se fermait…à moi.

“ J’ai été, par contre, quelques instants, dans ta vie privé, ma chère. Tu étais bien différente. Plus agréable envers moi. Ensemble et égaux. Tu as eu le plaisir de me connaître, Jade. Le mot est juste, mais ce que je ne peux pas comprendre c’est que tu as refusé de l’admettre ici…comme si tu avais honte de me connaître, que tu le regrettes. Comme si…mon rang te dérangeait, salissant ta belle liste propre de riche prétendants. C’était si difficile de me saluer amicalement ?”

Contrairement à cette demoiselle, le jugement des autres m’importaient peu, presque pas du tout. Je mènes ma vie comme je l’entends, faisant face aux difficultés comme je peux avec ce que j’ai. Je regarde droit devant et je fonce. Ceux qui veulent me suivre, qui sont prêt à m’encourager, je les sers contre moi. Ceux qui me veulent du mal, qui ne me croient pas réussir, et bien, ils traînent derrière ne m’empêchant pas d’atteindre mon but.

Je n’étais pas un ennemi. Aucunement, j’avais l’intention de lui faire du mal, de faire couler son entreprise. Au contraire, j’avais l’intention de lui démontrer tout ce que je savais pour l’amener encore plus loin. Encore faut-il qu’elle le veuille et qu’elle me fasse confiance…

Ces propos et son attitude m’accusaient presque de respirer…, mais il y avait autre chose qui m’invitais encore à persister. Une force dans son regard. Cette sensation aimantée désirant encore m’en approcher, m’y coller. Je devais y mettre un frein gardant cette légère distance entre nous; me contentant de la regarder.

Je le sentais encore plus d’ici…Ce mur rapidement fabriqué qui s’effritait à chaque pas que je faisais. Non, c’était un rôle qu’elle se donnait. Un rôle de femme d’affaire forte et indifférente, repoussant toutes menaces à sa supercherie.

Je prenais appuie sur l’établie, tout près, posant ma main gantée sur la surface. Cette action excusait une légère approche supplémentaire de ma part, me plaçant plus en biais pouvant presque sentir le parfum de sa chevelure.

“ Pourtant moi…je n’ai pas honte. Je ne regrette pas cette soirée avec toi…Au contraire…Je n’ai pas peur de dire que tu es un magnifique sujet en mode photo…et cela me fait bien plaisir de savoir que…ma lumière a fait son effet…sur toi.”
terminais-je de dire tout bas en la scrutant de bas en haut dans sa belle tenue raccourcissant encore la distance de deux-trois centimètres pour y plonger tendrement mon regard dans les siens.

Un grand sourire. Un sourire pour me faire pardonner…Un sourire pour cacher la blessure qu’elle m’a causé, ayant honte de moi.


:copyright:️ 2981 12289 0

@ Invité

avatar
   
#
Mar 30 Juin - 10:38

Je veux succomber sans égard et valser au bord du vide.   -- @Wyatt Gunn & @Jade Monroe

Il y a, comme, une attraction.
Quelque chose qui l’a attirée, quelque chose qui l’a captivée ; instantanément. Elle n’est pas de celles qui se laissent avoir par les paroles enjôleuses d’un bel inconnu. Pas plus qu’elle n’a l’habitude d’enchaîner les aventures d’une nuit. Sa vie sentimentale n’est pas aussi remplie que l’on pourrait le penser, elle a bien d’autres choses pour occuper ses pensées que… de telles futilités.

Mais, avec Wyatt, il s’est passé quelque chose.

Il a réussi à la faire sourire et, chose si rare, la faire rire. Désennuyée, grâce à lui, lors d’une de ces soirées mondaines qui ne lui apportent plus depuis longtemps de surprises. Il l’était, cette surprise. Cet homme différent, envoûtant, qui a capté toute son attention. Il l’était… pour une nuit.
Cela ne signifie aucunement qu’elle a envie de lui dans sa vie.
Sa présence au sein même de son équipe a quelque chose de dérangeant. L’idée qu’il pourrait… divulguer une partie de sa vie privée à ses employés, la met mal à l’aise. Mais elle en fait abstraction, Jade, elle demeure professionnelle. Elle est toujours professionnelle. Et, quand elle vient le retrouver pour le complimenter, c’est un encouragement qu’elle vient lui donner. La preuve que, malgré les tensions avec son photographe, il a ici sa place. Elle prend sur elle, sur son sentiment de malaise pour lui. Uniquement pour lui. Il n’a même pas conscience de combien elle n’est pas obligée d’agir ainsi.

Non, il ne se rend pas du tout compte.

Loin de se montrer reconnaissant, il paraît irrité, agacé. Importuné par quelque chose qu’elle ne parvient même pas à deviner… tant elle pense de manière opposée. Elle ne comprend absolument pas sa réaction, comme si elle lui faisait un quelconque reproche, alors que c’est un conseil qu’elle lui donne. C’est humblement qu’il doit agir, donner son avis, sans démonter ceux des professionnels qui sont là depuis bien plus longtemps que lui. Son photographe s’est senti insurgé, exactement comme lui, par la réaction de la belle Orientale. Mais, contrairement à lui, il était en droit de l’être. C’est pourtant Wyatt qu’elle a choisi, Wyatt qui ne semble pas saisir, la chance qu’elle lui a offerte sans même réfléchir. – Je ne te parle pas de tes connaissances mais de ton attitude. Au lieu de t’estimer content que ton idée soit prise en compte alors que tu viens d’arriver, ta première réaction quand je t’en parle est encore de t’en prendre à lui alors qu’il n’est même pas là. Son ton est toujours aussi calme mais, cette fois, elle est agacée. Agacée par ce manque de professionnalisme, agacée par cette attitude puérile. Elle a la sensation de se trouver face à un enfant rancunier et en plein caprice. C’est… horripilant, pour une femme comme Jade, qui n’a jamais fait le moindre caprice de sa vie.  

Mais la princesse n’est pas pour autant exemplaire,
il se fait un plaisir de lui en faire la preuve.


Elle ne saisit pas un instant le rapport entre son travail et… eux. Il n’y a même pas de « eux ». Ils ne sont que deux inconnus qui ont franchi la limite une seule fois dans leur vie. Deux adultes consentants qui ont partagé une nuit. Il va devoir en faire abstraction, Wyatt, parce qu’ici, elle est son employeur. Elle ne devine même pas, en réalité, qu’elle a pu le blesser parce qu’il n’y a que la colère qui est visible sur ses traits. Il lui reproche son ignorance mais l’influence ne voit pas comment elle aurait pu agir autrement. Le moindre de ses faits et gestes a des enjeux qu’il ne semble pas percuter. Devant son incompréhension, Jade lève les yeux au ciel, l’air désabusée. Elle n’a vraiment pas le temps pour ces gamineries, ces futilités. – Oh je t’en prie, Wyatt, grandis un peu. elle balance, hautaine, agaçante autant qu’elle est agacée. Elle en a assez de l’entendre évoquer une seule nuit partagée, qui ne se reproduira… jamais. Elle laisse échapper un soupir, omettant peu à peu son image si lisse. Mais la reine de glace peut s’avérer bien plus enflammée qu’elle ne le laisse envisager, il devrait s’en douter. – Il faut bien que tu comprennes que j’ai une image à tenir. Elle est à la base même de toute cette entreprise. Je ne la mettrais pas en péril pour… une aventure d’un soir. Presque gênée de prononcer ces mots-là, la reine le contemple pourtant toujours fixement de ses grands yeux noirs. Et elle le voit, s’avancer ; elle le voit, se rapprocher.

Elle ne devrait pas en être troublée.

Honte de le connaître, peut-être. Elle ne l’assumerait pas devant son entourage mondain. Mais elle ne regrette pas la nuit qu’ils ont partagée… elle ne la regrettait pas, en tout cas, avant de le revoir. Avant qu’il ne cesse de lui en parler, lui rappelant comme elle a si facilement craqué. Mais plus il la met en colère, plus elle le contemple de ses yeux revolver, plus il approche d’elle. Comme si, la colère et la rancœur étaient liées à autre chose… quelque chose de bien plus fébrile, plus chancelant, mais si présent. Une force ancrée, qui l’empêche, elle aussi, de s’en aller. Les escarpins comme plaqués au sol, l’héritière ne bouge pas alors qu’elle peut respirer les fragrances masculines. Ce parfum qui l’a envoûtée lors de cette fameuse nuit. Il semble, contre toute attente, se calmer. Comme s’il avait décelé la faille minuscule engendrée, avant même qu’elle puisse elle-même le remarquer. Il retrouve ce sourire qui l’a fait craquer une première fois ; met son cœur un peu plus en émoi. Ses paroles la chamboulent, elles aussi, plus qu’elles ne le devraient. Mais c’est son regard, plus que tout, qui la fait chavirer. Ces prunelles intenses qui la fixent de haut en bas, lui donnant la sensation d’être dénuée de tout vêtement, tout à coup. Jade, elle penche un peu la couronne, sans pouvoir masquer complètement son trouble. Sa voix se veut pourtant assurée, alors qu’elle tente de rétablir les choses avec clarté. – Il va falloir que tu cesses de parler de cette nuit. Ici, je suis ton employeur, Wyatt, rien d’autre. Et elle espère réellement qu’il va le comprendre. Elle n’a aucune envie de jouer les patronnes tyranniques, ce n’est pas dans son tempérament. Mais il l’oblige, là tout de suite, à remettre chacun à sa place.


(c) calaveras.

@ Invité

avatar
   
#
Mer 1 Juil - 20:29
valser au bord du videJade & WyattLe jugement…c’est pas mon truc.

Je vis dans un milieu où nous sommes majoritairement regardé comme de la vermine; la cause principale des problèmes de la ville de New York. Ceux qui n’arrivent pas à s’en sortir et qui demandent constamment du soutien des plus riches. Ces gens plus hauts nous méprisent ne comprenant pas cette manie de chercher des ressources, des soins ou une âme compatissante pour soutirer un peu de sa force.

Comme si c’était facile de partir du bas. Quand on se retrouve déjà en haut, juché sur un balcon doré, difficile de savoir ce qu’est la misère, la travail prenant et les subir les moqueries des autres rangs de la communauté.

Non, je n’ai pas quitté le fond. J’y suis toujours, mais contrairement à ce qu’on peut croire, je me bats encore pour en sortir. Même à 33 ans, je refuse de me voir défaitiste, considéré cette vie comme celle que j’aurais toute ma vie. Je ne me laisse pas intimider, même par l’autorité. Ceux qui espèrent me voir crouler et reprendre la tenue de prisonnier. Ce ne sont pas tous qui le pensent ainsi, mais il en faut quelques uns pour penser qu’ils sont tous ainsi. Nous traiter comme de la vermine qui se multiplient au fil du temps, espérant avoir la chance de nous exterminer, un jour. Et quelques fois, certains osent même contourner les règles pour nous corriger, caché derrière leur badge, se croyant au-dessus de tout soupçon. Non, je n’exagère pas. Cela existe. J’en avais vu et j’en vois encore.

Et cela me donne encore plus la force, la fougue de me battre pour la contrer. À commencer par cette énergie négative autour de moi. Que ma condamnation, que mes origines me ternissent. L’homme que je suis devenu vaut plus que ces représailles. Et pourtant, je ne regrette pas ce qui m’est arrivé. Je le mérite peut-être, mais ces coups n’ont fait qu’éveiller en moi une soif. Un envie profonde de me prouver et de montrer à ces types de la haute bourgeoisie que l’on peut commencer en bas et monter; sans corruption, sans influence, rien. Juste avec ce que j’ai, ce que je suis…

Mais, encore là, c’était difficile…

“ Et j’en suis reconnaissant, quoi que c’est mon job. Je suis éclairagiste et lui c’est un putain de photographe. On doit prendre en considération mes suggestions à la base…Et d’ailleurs, tu penses qu’on ne parle pas de moi dans mon dos depuis mon arrivé ? Toi, même, tu me juges sans vraiment me connaître…Juste part ton attitude, ta froideur…cela en dit long de ce que tu penses de moi...C’est du donnant donnant…”

Et j’avais vu juste…Elle me jugeait…me dénigrait, même.

À ces yeux, j’étais “ l’aventure d’un soir”. Cette chose qu’on a fait sans penser et qu’on regrette. La grande honte dans son journal intime. S’être laissé emporter par un vulgaire homme de la rue, mais qui a pu la faire sourire et être elle-même…

Un homme sans carrière honorable, pas de compte en banque prestigieux, même pas une demeure convenable pour sa famille. S’il fallait que cela se sache, que cela se rend aux oreilles de ces belles petits copines en talons hauts, sa réputation de Princesse pourrait s’écrouler…

C’est dans ce genre de situation qu’on remarque que ce clan de riche ne tiennent qu’à des futilités. Des principes en soie qui peut facilement s’effriter et qui ne tiennent à rien de concret. Ce n’est pas cela la vie. Des banquets, des soirées de paillettes ou des stupides galas pour s’applaudirent entre eux et se décerner des prix.

Il y avait tellement d’autre chose de plus préoccupant dans ce monde, mais ils sont tellement aveugle avec le reflet de leur bijoux et leur propre estime…

Oui, je les jugeais, car c’est bel et bien ce qui sont…refusant de voir la véritable misère en bas.

Tellement recouverte de prestige qu’elle ne voit pas le mal qu’elle peut cracher dans ces propos. Inhumaine…

Oui, cela me blessait. Qu’elle me voit comme une menace, la tache de sa fiche personnelle propre…L’erreur dont elle avait honte.

“ C’est vraiment dégelasse ce que tu me dis-là…Tu le sais ça ? Que tu te laisses mener par ta réputation, une image artificielle qui cache ta vraie personne. Tout cela pour des “likes” ou des sourires crispés de gens à cravate qui n’auront pas peur de te poignarder dans le dos. Tu vaux tellement mieux que cela, non ? Tu joues un rôle…qui ne te vas pas, ayant aucun mal à blesser ceux qui veulent ton bien juste parce qu’ils sont pas du même sang que toi… Car, Mademoiselle Monroe, je suis pas qu’un aventure d’un soir. Je suis une personne vrai…et qui est aussi, maintenant, votre employé dévoué. Alors non, j'y crois pas que tu penses vraiment ce que tu dis."

Oui, elle joue un rôle…, car ce n’était pas la même fille que j’avais vu, ce soir-là. Elle la cache sous ces allures de patronne autoritaire et intransigeante.

Je le voyais bien. Elle faisait tout pour me repousser, me voyant comme la représentation de sa vrai personnalité; celle qui aime s’amuser, rire et profiter de la vie. La nuisance à sa vie de patronne réputé. Je peux comprendre ces objectifs de carrière, les enjeux de l’entreprenariat, mais delà à s’effacer soi-même…et ne plus vivre…

Sacrifier son existence pour un peu de reconnaissance et du prestige…Vraiment ?

Je pourrais carrément m’en foutre, la laisser mourir sous son masque de diamant, sa belle couronne en papier mâché…, quelque chose en moi refusait de la laisser s’ensevelir de la sorte. J’ai eu la chance, peut-être même l’unique chance de la voir sous son vrai jour et…cela ne s’oublie pas. Savoir qu’elle était capable de faire disparaître celle que j’ai vu briller sur la piste de danse pour garder son trône m’inquiétait…

Hésitant pas à persister, prenant cette responsabilité au sérieux…

Je sautais aussitôt pour répliquer, utilisant ces propres mots:

Et….si on est ailleurs qu’ici ?…Sur une piste de danse ?…Est-ce que je pourrais te réinviter à danser…et te faire sourire à nouveau ?” disais-je dans un doux murmure…si doux qu’on pouvait l’entendre à peine.

Je ne bougeais pas. Presque pas, il n’y avait que ma main dont j’avais retiré le gant subtilement afin qu’elle s’approche furtivement de celle de Jade et la saisir doucement. Je faisais attention, prenant le temps de glisser mes larges doigts sur son épiderme doux et sensible. Tout en ne la quittant pas des yeux, allant scruter la profondeur de ses pupilles cherchant l’âme de cette demoiselle dont j’avais fais danser toute une nuit.


:copyright:️ 2981 12289 0

@ Invité

avatar
   
#
Jeu 2 Juil - 10:12

Je veux succomber sans égard et valser au bord du vide.   -- @Wyatt Gunn & @Jade Monroe

Elle n’aurait pas dû.
Elle n’aurait pas dû l’approcher, elle n’aurait pas dû venir lui parler. Elle aurait dû se contenter de tracer son chemin comme elle l’aurait fait, peut-être, s’ils n’avaient pas partagé des souvenirs passés. Wyatt, il n’est plus qu’un employé. Mais elle lui donne l’occasion de croire que ce n’est pas le cas. Une opportunité qu’il saisit sans hésiter alors qu’il commence à s’emporter. Refroidie par une attitude aussi présomptueuse pour un homme qui vient tout juste d’être engagé – et dont elle ne sait rien en vérité – l’auto-entrepreneuse tente de lui ouvrir les yeux sur son comportement. Mais sa réponse lui fait presque regretter de l’avoir écouté. La prochaine fois, elle se contentera de les laisser travailler entre eux sans intervenir.
Oui, Jade, elle a mauvais caractère.
Elle fronce légèrement les sourcils lorsque son interlocuteur lui affirme que le reste de l’équipe parle de lui derrière son dos et, pire encore, qu’elle le juge elle aussi sans le connaître. Ce n’est absolument pas du tout le cas. Elle n’a eu aucun a priori sur lui. C’est cette assurance exacerbée qui lui donne le sentiment qu’il dépasse le rôle d’un simple employé. Une arrogance que, peut-être, sans se rendre compte elle possède également de son côté. Mais la princesse a prouvé depuis longtemps ce qu’elle vaut, à l’inverse d’un homme qui vient seulement d’arriver. – Je ne pense rien du tout de toi, je ne te connais pas. Et je n’ai rien à te donner. elle affirme, revêche, ses prunelles noires ancrées dans les siennes. Elle n’a pas besoin de lui, elle pourrait avoir n’importe quel technicien de la ville. Elle n’aurait qu’à claquer des doigts pour le remplacer… alors, non, elle n’a rien à lui prouver.

Il n’est rien,
rien de plus qu’une aventure,
une erreur de parcours,
une coucherie sans lendemain.


Pourquoi prétendre l’inverse ?

Ils n’ont pas cherché à se revoir. Ils savaient, tous les deux, qu’il n’y aurait rien de plus après ce fameux soir. Ils ne viennent pas du même monde, n’ont sans doute rien en commun. Ils ne se supporteraient peut-être même pas, au quotidien. Trop différents, trop opposés, ils sont déjà en train de le prouver. Car il lui balance en plein visage combien elle est cruelle quand elle ne dit que la vérité. Et c’est lui qui, sans la connaître, se met brutalement à la juger. – Et c’est moi qui te juge, tu es sûr ? elle rétorque, piquée au vif. Mais elle ne se laisse pas atteindre, la reine. Elle est habituée depuis sa naissance aux regards, aux jugements, aux critiques de personnes qui lui sont totalement étrangères. Comme il la juge, lui, en affirmant qu’elle porte un masque alors qu’il ne sait rien de son vrai visage. Ses jugements glissent sur elle, jusqu’à ce qu’il assure qu’elle ne pense pas ce qu’elle peut dire. Un léger sourire, un peu fébrile, se dessine sur ses traits, davantage sous le coup de la nervosité que parce qu’elle est amusée. – Tu n’as aucune idée de ce que je pense ou non. Il.ne.la.connaît.pas. Qu’il cesse de prétendre le contraire, de faire comme s’il avait lu à travers elle. Car il parvient seulement à l’agacer, Wyatt, comme s’il la connaissait suffisamment pour pouvoir l’analyser. Il est uniquement capable de la braquer.

Et au cœur cadenassé,
s’ajoute l’âme de plus en plus fermée.


Son doux minois s’est assombri alors que le jeune homme ose davantage approcher. Tout son être se barricade comme pour empêcher ses frontières de tomber. Elles ne faibliront pas, sûrement pas pour lui, cet homme qu’elle ne connaît pas. Mais il ne se laisse pas démonter puisqu’elle entend soudain les mots qui sonnent comme une invitation. Une proposition, mais à quoi ? À le revoir ? Après l’avoir blâmée comme si elle était coupable d’un crime qu’elle ignore encore ? Wyatt, il rêve tout haut. Les opales le fixent avec une certaine intensité, à la recherche d’une preuve quelconque qu’il est en train de plaisanter. Mais, à la place, c’est sa main qu’elle sent délicatement saisir la sienne. Avec une telle finesse qu’elle ne réagit pas, pas tout de suite. Un frisson lui parcourt l’échine, et c’est là, que sans prévenir, elle la retire. – Arrête ce petit jeu. elle exige, l’héritière, les prunelles qui le fusillent. Elle recule d’un pas alors qu’elle poursuit. – Toi et moi, ça n’a duré qu’une nuit. Jamais, on n’avait prévu de se revoir. Ce n’est pas maintenant qu’on va le faire. Non, pas maintenant qu’il est devenu son employé. Pas maintenant qu’elle se rend compte, aussi, combien ils sont opposés. Il n’aime visiblement pas ce qu’il voit d’elle, pourtant c’est ce qu’elle est pour de vrai, Jade. Au quotidien, tous les jours, depuis vingt-huit ans, c’est cette personne qu’elle est. Pas la fille légère et insouciante sous l’effet de quelques verres et peut-être de sa présence. Il n’aime pas ce qu’elle est et, à vrai dire, elle n’apprécie pas davantage l’attitude qu’il a envers elle. Il paraît la juger, la condamner, et en même temps, tenter de la charmer. Elle ne sait pas sur quel pied danser, avec lui. Mais s’il y a une chose qu’elle déteste, Jade, c’est de ne pas savoir où elle va. Se sentir en danger, loin de sa sécurité… non, ça ne l’attire absolument pas. – À partir de maintenant, nous nous en tiendrons à des rapports professionnels, sur ce… elle explique très clairement avant de franchir le pas de la porte, sans même attendre sa réponse. Cette nuit-là, il a été capable de pénétrer une brèche qui n’est pas censée exister. C’est arrivé, c’est trop tard pour le regretter. Mais Jade, elle ne laissera pas une histoire sans avenir entacher tout l’empire qu’elle a construit.
Elle ne le laissera pas, lui, venir chambouler sa vie.
(c) calaveras.

@ Invité

avatar
   
#
Sam 11 Juil - 20:53
valser au bord du videJade & WyattJ’ai tant traversé au cours des dernières années. J’aurais pu facilement me laisser tomber, plonger comme plusieurs qui ne peuvent facilement se laisser tenter par les drogues ou tout autre cochonneries en prison afin de nous permettre de s’échapper durant quelques instants…

Mais, j’ai combattue cette tentation. J’ai refusé de me laisser convaincre, de céder sous la pression des plus forts qui souhaitaient que j’entre dans leur jeu. Comme la pêche, ils tentent les nouveaux leur promettant de vivre une belle expérience. Une fois consommé, ils en veulent plus…encore et encore, jusqu’en devenir accro, ne pouvant plus supporter la réalité de l’incarcération. Ainsi, ils deviennent leur chose, leur poupée, pouvant faire d’eux ce qu’ils veulent et pire encore.

Certains n’en peuvent plus et on les retrouvent la gorge remplie de leur propre vomie en overdose ou…pendu avec leur draps de lit…

J’aurais pu être un d’entre-eux, mais quelqu’un avait besoin de moi, dehors. Je ne pouvais pas me permettre de gaffer, de faire des conneries qui allaient me retenir encore des années. J’ai tout fait pour en sortir…

Alors, il n’était pas question que quelqu’un me catégorise comme si j’y étais toujours, me voyant comme un moins que rien…

…De la part d’une femme dont j’avais gardé un bon souvenir…même excellent.

“…Si tu ne penses rien de moi, pourquoi tu n'essaies pas de me connaître ?”

C’était tellement évident ce comportement en mon égard. À ces yeux, j’étais une obligation sur gouvernement, un sacrifice qu’elle devait se plier pour faire impression. Rajouter ma condition, mon rang, j’étais un vrai merdier.

...Un mauvais souvenir…Un cauchemar…qui vient la hanter.

Mais à l’entendre, à saisir le sous-entendus, je comprenais qu’elle était comme les autres de ce monde superficielle. L’apparence et la réputation en premier lieu, le reste n’a aucune importance.

J’avais donc osé, lui dire ma vision de ce genre de mentalité et les effets qu’ils donnent sur les autres; ceux qui lui sont inférieurs, mais qui travaillent pour elle. Comment ils se sentent face à cette attitude…

“…C’est pas un jugement; ça toujours été comme cela. Il y a des classes sociales, chacun dénigre l’autre…sans prendre le temps de se connaître…Et tu veux faire partie de ces gens sans personnalité alors que tu en a une très...intéressante...TJe t’ai tendu la main, voulant apprendre à te connaître et tu l’a repoussé sans hésiter…une seconde…Juste cela, veut tout dire pour moi.”

Pourtant, j’ai eu la chance de la voir véritablement, sans les artifices et la pression sociale. Elle s’amusait tellement à cette soirée. Libre comme l’air, se foutant de tout. Uniquement s’éclater et profiter du bon temps…

C’est elle…la vrai Jade Monroe…Celle qui avait capté mon attention, accroché à son regard et la suivre toute la soirée.

Et la voilà…qui me balançait que c’était illusion…une erreur de parcours et que jamais…jamais elle avait l’intention de me revoir…

Cela me saisissait d’un coup me coupant l’air. Pour une rare fois, je n’arrivais pas à répliquer, à dire quoi que ce soit. Il n’y avait que mon visage qui exprimait le choc et….l’amertume de me sentir…rejeter de cette façon.

Je me sentais bizarre. Elle avait touché une partie sensible en moi. J’ai subis bien des supplices au cours des dernières années. Je ne comprenais pas pourquoi ces mots venaient me chercher autant.

J’ai connu bien des aventures, mais celle-ci avait été une des rares ou je me sentais connecté avec quelqu’un…Quelques instants nous avaient suffit pour afficher ouvertement notre attirance mutuelle…

Pourquoi le reniait-elle et avec…autant de…méchanceté ?

Mon visage se fermait. Aucune énergie positive. Plus rien. Je la fixais avec chagrin. Assez pour qu’elle se sent de trop…refusant de sentir cette culpabilité…

Comme si de rien était, comme si elle avait gagné son point, elle fuyait la pièce…

Je la suivais des yeux avec ce regard déçue…presque honteux d’avoir été si…ouvert avec elle.

Dès qu’elle avait disparue, je me retournais, en colère, frappant la table avec force avant de m’y appuyer, enfouissant ma tête entre mes épaules…ayant plus d’énergie pour encaisser quoi que ce soit…

J’en avais assez de me sentir aussi…rabaissé.


- FIN -

:copyright:️ 2981 12289 0

@ Contenu sponsorisé

   
#

Poster un nouveau sujetRépondre au sujet

permissions de ce forum

Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum