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Ready to move on ft. Kwamie Franklin

@ Invité

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Lun 27 Juil - 15:48
READY TO MOVE ON
Aleksej Svendsen & Kwamie Franklin
27 Juillet 2020 - Williamsburg


Cela faisait presque trois semaines qu’Aleksej et Solveig avait pris la décision de vivre ensemble. Vraiment ensemble. Fini les allers et venues chez l’un ou chez l’autre. C’était décidé. Il allait emménager dans un nouvel appartement. Depuis un an, l’idée de repartir vivre à Brooklyn trottait dans la tête d’Aleksej. Il avait commencé à visiter des lieux depuis un certain temps à la recherche de quelque chose de plus simple. Exit le penthouse dans l’Upper East Side. Il était temps de quitter son perchoir, la cage dorée dans laquelle il s’était enfermé lui-même.

Solveig lui donnait le goût des choses simples. Revenir à l’essentiel. Et si Williamsburg était son quartier de prédilection, c’est qu’il y avait vécu de nombreuses années. Il y a longtemps. Sa vie d’avant. Celle qu’il avait cristallisé dans une bulle. À la manière d’une boule à neige qu’on regarderait de loin et qu’on oublierait sur le coin d’une étagère. Et même si son passé le tourmentait encore, il avait un jour été heureux ici. Il s’y était senti chez lui et il voulait retrouver cette sensation. Et se sentir chez eux. Elle et lui.

Trois semaines qu’ils écumaient les petites annonces à la recherche de la perle rare. Et si Aleksej avait affirmé à Solveig que peu lui importait où il vivait tant qu’ils étaient ensemble, les recherches avaient peu à peu commencé à se préciser et tous les deux avaient réalisé qu’ils avaient chacun des attentes. Ils avaient finalement réussi à se mettre d’accord, ils avaient négocié tel ou tel aspect de leur futur foyer, fait des compromis sur d’autre pour arriver à tomber d’accord. Seulement leur appartement de rêve n’existait pas ou alors il n’arrivait pas à mettre la main dessus.

C’est ce qui les avait poussé à prendre la décision de faire appel à un professionnel. Leurs emplois du temps étaient déjà bien chargés, il avait besoin de quelqu’un qui serait capable de comprendre leurs besoins et de faire les recherches à leur place. Un chasseur en somme. Ils étaient entré en contact avec un certain Kwamie Franklin. C’était un indépendant qui avait la réputation d’arriver à saisir les souhaits de ses clients avec une acuité particulière. D’après la collègue de Solveig, il lui avait trouvé l’appartement parfait et lui avait fait prendre conscience de besoins et de désirs qu’elle-même n’avait pas imaginé avoir.

Alors pourquoi pas ? Même s’il était maintenant rare que les deux tourtereaux passent un jour sans l’autre, emménager tous les deux étaient un grand saut dans l’inconnu. Solveig avait toujours voulu garder son indépendance et cela faisait plus de quinze ans qu’Aleksej vivait seul. Ils auraient peut-être besoin de quelqu’un pour les aiguiller et conseiller leur choix. Ils ne prenaient pas cette décision à la légère. Ils voulaient trouver l’endroit parfait. Et jusqu’à présent, aucune visite n’avait déclenché de coup de coeur. Il était peut-être temps de faire confiance à quelqu’un dont c’était le métier.

Ils avaient donc pris rendez-vous, discuté un peu de leur attentes et l’agent immobilier n’avait pas tardé à les rappeler pour leur proposer une première visite. Prise par un contre temps, Solveig n’avait pas pu se libérer et Aleksej s’était rendu seul à l’adresse qu’on lui avait indiqué. Il était sorti quelques bouches de métro plus tôt pour prendre le temps de traîner ses guibolles dans Williamsburg. Certains souvenirs se rappelaient à sa mémoire. Comme des odeurs, des sons. L’atmosphère ici était bien différente de celle de Manhattan. Tout semblait plus calme. Comme si le temps ne passait pas à la même vitesse.

Il arriva finalement devant la façade de l’endroit qu’il voulait visiter. Il aimait les rues si typique de Brooklyn. Les briques rouges, les perrons qui se suspendaient au-dessus de ces quelques marches. Et malgré le fait qu'il aurait préféré que sa petite amie l'accompagne, il sentait qu’il était déjà dans de bonnes prédispositions.

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Mar 4 Aoû - 19:28
La banque a encore appelé. Le compte à découvert et aucune source de revenu à l’horizon. Les prochaines commissions sur les biens vendus ou loués ne seraient versées qu’en septembre et clairement, le père de famille ne pourrait pas attendre jusque là pour renflouer son compte bancaire. Pour autant, demander une énième avance sur salaire semblait compliqué, surtout du point de vue de son égo. Difficile d’avouer qu’on ne s’en sort pas tout seul quand jour après jour, vous faites tout pour sauver les apparences. Et demander de l’argent à Kore – sa femme – encore moins possible psychologiquement pour Kwamie. Non, il ne contacterait pas la femme qui l’a abandonné sans un mot quelques mois en arrière. Il ne s’abaisserait pas à ça, quitte à devoir faire la manche ou devoir manger des pates pendant deux mois…

Le brun soupire alors que les idées fusent dans sa tête en quête d’un plan pour le sortir de la panade. D’ici quelques jours, il recevrait sans doute un avis d’huissier, à moins qu’il trouve miraculeusement 500 $ d’ici 24 heures. La panique le gagne, mais il se concentre en voyant l’heure sur son téléphone portable. Il faut qu’il accélère le pas sans quoi il va être en retard. Il tourne bientôt à gauche, puis à droite, avant d’arriver enfin à destination. Il doit faire visiter un appartement à un couple et autant dire qu’il a vraiment envie que tout se passe bien dans le meilleur des mondes – surtout que c’est leur première visite ensemble.

Le client l’attend déjà. Et merde ! Tant pis, faire comme si de rien n’était et afficher un très large sourire. « Je ne vous ai pas trop fait attendre j’espère ?! » dit-il d’un ton désolé plein de sincérité. « Madame n’a pas pu se libérer ou bien elle va nous rejoindre ? » Le couple semblait très uni à la première impression qu’avait eu l’agent immobilier, ce qui lui avait fait chaud au cœur d’ailleurs. Après sa propre rupture, croire encore à l’amour était difficile mais quand on voit deux êtres qui s’aiment passionnément, ça aide un peu à avoir un peu d’espoir. « Qu’est-ce que vous pensez du quartier déjà pour commencer ? Je dois vous prévenir que l’appartement ne remplit pas les critères à 100% mais il a un petit quelque chose qui fait qu’il vaut le coup d’être visité et qu’il pourrait vous plaire malgré tout. Et puis, les premières visites, c’est toujours l’occasion de comprendre mieux les goûts de nos clients. » Un large sourire se lit sur ses lèvres.

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Sam 15 Aoû - 22:33
Aleksej reconnu l’homme qui devait être son futur agent immobilier. Il l’avait reconnu à la photo de son annonce. À première vue, l’afro-américain semblait bien présenter. Son sourire était plutôt engageant. Mais il était toujours un peu compliqué pour Aleksej de faire confiance à des inconnus. Il restait néanmoins sur la réserve. Il lui rendit son sourire et secoua la tête d’un signe négatif. Il venait à peine d’arriver, les deux hommes étaient dans le même timing.

“Non, non, je vous rassure. Je voulais prendre le temps d’observer un peu le voisinage. M’imprégner du quartier... “

C’était un sentiment plutôt étrange mais dans le bon sens du terme. Il se sentait relativement confiant à vrai dire. Il voulait que ça marche. Et il était prêt à s’en donner les moyens. Le projet d’emménager avec Solveig lui tenait vraiment à coeur. C’était un nouveau départ pour lui et il voulait que ce soit parfait. Il ne voulait pas être le genre de client casse-pied mais il n’était pas prêt à faire des concessions. Solveig et lui avaient réussi à se mettre d’accord et avaient une assez bonne idée de ce qu’ils voulaient. Il esquissa un sourire en coin quand il entendit Mr Franklin parler de sa “femme” en terme de “madame”.

“Mademoiselle… non, elle a eu un empêchement professionnel de dernière minute et ne sera malheureusement pas présente… J’ai un peu la pression du coup, je dois bien l’admettre. On attend tous les deux beaucoup de vos visites… Sans vouloir vous mettre la pression à vous cette fois…”

Il sourit une nouvelle fois. Il n’était pas très doué en relation social. Quand ça sortait du cadre de son travail, il n’était plus l’avocat confiant et déterminé. Quand il s’agissait de droit, son esprit cartésien était son seul allié et il ne lui faisait jamais défaut. Mais là il s’agissait de trouver le nouvel endroit où il allait vivre. Les enjeux étaient différents. Il acquiesça lorsque l’homme lui annonça que l’appartement qu’ils étaient sur le point de visiter n’était pas tout à fait concordant avec leurs critères. Aleksej n’était pas naïf, il savait que leur liste constituait un joli fantasme et qu’ils devraient bien faire des concessions sur certaines choses.

“Solveig et moi sommes prêt à prendre le temps qu’il faudra. Nous sommes impatients de déménager bien sûr mais nous voulons trouver le bon endroit. Je ne m’attends pas à trouver chaussure à mon pied du premier coup, ce serait trop beau…”


Dans tous les cas, il avait mis son cerveau en mode observation. Il savait que sa compagne l’attendrait de pied ferme dans la soirée pour qu’il lui raconte dans les détails de l’appartement. Elle lui avait une liste plutôt exhaustive de tous ce sur quoi il devrait porter attention. Il avait presque envie de dresser la liste sur papier avant de partir pour être sûr de ne rien oublier. Il ne voulait pas la décevoir. Le fait que la jeune femme prenne la décision de vouloir franchir ce pas était bien trop important. C’était comme si dans son fort intérieur, il avait peur qu’elle change d’avis si les obstacles se montraient trop importants. C’était une pensée ridicule car il savait pertinemment que ce n’était pas le genre de Solveig mais il ne pouvait pas s’en empêcher. Cette pensée disparaîtrait le jour où ils auraient chacun un trousseau de clé du même appartement et qu’ils partageraient leurs draps, leur réfrigérateur, et qu’ils nettoieraient leur sous-vêtements ensemble.

“Je pense que vous avez raison, ce sera l’occasion de préciser certains détails et peut-être aussi de faire le point sur certaines de nos attentes. J’ai déjà vécu à Brooklyn mais en dix ans le quartier a changé, mon niveau de vie aussi… Je pense qu’il faut que je me fasse une meilleure idée de la réalité immobilière actuelle. Vous-même vous vivez dans le district ?”

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Dim 30 Aoû - 15:47
Ouf. La pression retombe légèrement avant que son client le reprenne sur le terme utilisé. Espérons qu’il va savoir se rattraper sur la suite, mais Kwamie ne s’en fait pas trop. Avec l’expérience, il a appris avec son bagout à se sortir de toute situation. Un sourire s’affiche sur le visage de l’afro-américain, qui s’excuse pour son mauvais vocabulaire.

« Vous avez bien fait. Se sentir bien dans le quartier est aussi important que le logement en lui-même. » Il regarde autour de lui, comme s’il tentait de faire une analyse rapide du quartier à son tour. « Ça va être votre premier nid douillet à deux ? » Il ne veut pas paraître curieux, mais connaitre ses clients permet un meilleur conseil, souvent. Et puis, c’est toujours sympa de discuter au-delà de la tapisserie, du parquet ou du montant de la facture d’électricité. Pour ce qui est de la pression, l’expression le fait rire. Il a l’habitude des clients exigeants, mais si cela dérange certains de ses collègues, lui ne voit là-dedans qu’une chose logique. Pour pouvoir être heureux chez soi, il faut avoir le coup de cœur, et comme avec tout ce qui est sentimental, on ne contrôle pas forcément tout.

Kwamie hoche bientôt la tête. Il y a dix ans, il ne faisait pas encore ce métier mais pour autant, il sait que le marché a effectivement évolué, ne serait-ce qu’au cours des dernières années. « Le marché est plus bas qu’il y a dix ans, donc ça, c’est une bonne chose pour le porte-monnaie. Par contre, le quartier séduit de plus en plus, donc les biens partent souvent très vite. Dans tous les cas, pas d’inquiétude, on visitera tant que vous n’aurez pas trouvé LE logement qui vous convient ! Un chez-soi, c’est très important, il faut s’y sentir bien, alors hors de question de se forcer à acheter ou louer quelque chose qui ne nous plait pas. » Et vraiment, il le pense.

Puis, le voilà qui se déballe un peu sur sa propre vie. En véritable livre ouvert, il partage fréquemment son expérience et sa vie privée sans que cela ne le dérange. Il faut dire que ce n’est pas comme s’il avait grand-chose à cacher. « Et non, je vis dans le Queens actuellement ; mais je devrais bientôt déménager. Où ? C’est la question par contre. » Il y a de grande chance qu’il ne bouge pas de quartier, sa fille ayant ses habitudes, et lui aussi d’ailleurs, mais pour autant, il n’exclue pas la possibilité. « J’ai presque envie de dire que tout dépendra du coup de cœur. » Et du prix qu’il arrivera à vendre son appartement, soyons honnête… Après le remboursement du crédit à la banque, il ne restera sans doute pas grand-chose malheureusement. Ce qui est certain, c’est qu’il redeviendra locataire…

Il se dirige vers l’entrée du bâtiment et ouvre la porte à Aleksej. « Donc, on est sur un deuxième étage. Pas d’ascenseur malheureusement. » dit-il en introduction. « Pas de travaux prévus dans l’immédiat au niveau de l’immeuble. » enchaine-t-il, en prenant le pas dans l’escalier. Rapidement, ils arrivent devant la porte et Kwamie sort le trousseau de clés avant d’ouvrir la porte et d’entrer à l’intérieur. Il laisse son client prendre les commandes de la visite, le suivant pour lui donner toutes les indications dont il pourrait avoir besoin. « C’est habité par un couple d’une soixantaine d’années actuellement. Ils veulent aller vivre en banlieue pour pouvoir profiter de leurs vieux jours au vert. »

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Lun 12 Oct - 10:22
À l’évocation de nid douillet, les joues d’Aleksej prirent une teinte légèrement rosée. C’était toujours pareil quand il abordait sa vie privée avec des étrangers. Il était d’une pudeur maladive. D’ailleurs il avait fallu un certain temps pour qu’il arrive à se sentir à l’aise en public avec cette nouvelle casquette de “compagnon”. Si au début de leur relation c’était pourtant généralement Solveig qui tirait gentiment le frein, les choses en avaient été autrement quand ils avaient commencé à sortir. À officialiser.

“Disons qu’on vit pratiquement toujours chez l’un ou l’autre… Enfin, elle vit plutôt chez moi. Mais oui, c’est un cap qu’on veut franchir. Avoir un chez nous.”

Aleksej était plutôt satisfait de la situation actuelle. Mais quand il avait décidé de quitter son appartement luxueux de l’Upper pour revenir s’installer à Brooklyn, il n’avait pas pu s’empêcher d’imaginer qu’ils pourraient faire ce changement ensemble. Et contre toute attente, c’était Solveig qui avait mis la possibilité sur la table. Elle qui aimait tant son indépendance et la sécurité de savoir qu’elle pourrait toujours filer chez elle à l’abri de tous. C’était un sacré pas en avant dans leur relation. Et il ne pouvait que s’en réjouir.

“Vous… vous êtes marié ?”

Comment lâcher un pavé dans la marre. Le Danois avait écouté l’agent immobilier avec attention et ses conseils et remarques semblaient pertinentes. Il aimait ce qu’il entendait. Mais emménager avec la femme qu’il aimait représentait tellement pour lui, il avait besoin d’être rassuré sur d’autres aspects que le coût de l’immobilier actuellement. Il ne voulait pas faire d’erreur, ne rien oublier. Ne pas laisser le moindre doute se poser dans la tête de Solveig. Non pas qu’elle en ait réellement. C’était simplement ses craintes à lui qui remontaient à la surface.

“Pardon… c’est très indiscret comme question… Ne vous sentez pas obligé d’y répondre.”

La visite se continua tranquillement. Aleksej était à l’affût. En bon petit soldat, il avait fait le tour de chaque pièce, cochant mentalement les cases de la liste que Solveig et lui avait dressé, passant ses mains sur les cloisons, ouvrant parfois une fenêtre pour s’enquérir de l’extérieur. La vérité c’est qu’il aurait pu probablement acheter n’importe quel appartement là tout de suite, juste pour pouvoir emménager avec elle. Son côté rationnel lui faisait parfois défaut quand il s’agissait de la brunette et il n’était pas sûr que ce soit une si bonne idée qu’elle le laisse faire ces visites seul.

“La lumière n’est pas mauvaise. L’appartement est plutôt bien exposé. Vous avez une idée de la date des dernières rénovations ?”

Il continuait à faire le tour, enregistrant chaque information. Où se situait telle ou telle pièce. La taille de la salle de bain. Il y avait pourtant une pièce où il pris plus de temps. La cuisine. C’était ce qui l’intéressait le plus finalement. C’était son domaine. Tant qu’il pourrait aménager la cuisine à son goût, avoir assez de place pour y installer tout ce qui était dans son appartement actuel.

“Au niveau aménagement, nous voudrions être sûrs de pouvoir modifier à notre convenance. J’ai une grande cuisine dont je ne suis pas prêt à me séparer… Je voudrais pouvoir être en mesure de faire le nécessaire pour qu’elle puisse s’adapter à notre nouvel appartement.”


C’était l’un des points qui taraudait Aleksej même s’il n’avait pas réellement confronté Solveig à se propos. Locataire ou propriétaire. Pour elle, louer était une évidence alors il n’avait pas cherché à argumenter. Mais même si le Danois avait les moyens, il avait du mal avec l’idée de mettre de l’argent à fonds perdus dans un loyer plutôt que d’investir.

“Je crois que Solveig vous a parlé de location quand elle vous a eu au téléphone… mais j’aimerais tout de même que vous ajoutiez les biens en vente à votre listing… Ce serait idiot de passer à côté d’une belle opportunité. J’ai quelques placements à faire et une affection particulière pour Brooklyn.”


Il s’était rapproché de Kwamie et lui adressa un sourire tout en soutenant son regard.

“Si ça ne vous ennuie pas je préférerais qu’on garde cette spécificité entre nous. Au moins le temps des visites. Le cas échéant j’en parlerais avec elle…”

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Ven 30 Oct - 18:54
Kwamie se revoit, quelques années en arrière, quand ils avaient fait les visites d’appartements avec Kore. A cette époque-là, ils étaient amoureux, comme si leur couple était une évidence. Ça avait été le coup de foudre au premier regard et ils n’avaient pas réfléchi bien longtemps avant de sauter à pieds joints dans cette idylle. Pourtant, c’était si peu conforme à ce que l’afro-américain avait imaginé pour sa vie, une vie qu’il se voyait partager avec un homme, sans forcément avoir d’enfants, donc. C’est pour cela d’ailleurs, que les choses se sont assez vite dégradées, qu’il y a toujours eu une part de lui se sentant incomplète, comme pas à sa place. Alors, quand il entend son client aborder son bonheur, il sauve les apparences en gardant son sourire, mais au fond de lui, la petite lueur terne des souvenirs renait, celle des regrets.

« Ne vous en faites pas alors, si vous êtes déjà habitués à vous réveiller l’un à côté de l’autre chaque jour, et à vous supporter en toutes circonstances, ce nid douillet ne sera qu’un pas de plus vers le bonheur. »

Il le pense, dans le fond. Parce qu’il sait que tous les couples ne sont pas comme l’était le sien. Parce que lui, il ne connaissait pas assez Kore, quand ils avaient acheté ensemble.

« Officiellement, oui. » laisse-t-il échapper après un rire, face à la confusion de son interlocuteur qui semble s’en vouloir de son indiscrétion. « Mais nous sommes séparés depuis plusieurs mois maintenant. »

C’est bien la première fois qu’il en parle en riant, parce que le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il en a souffert du départ de sa femme, et surtout des conséquences que cela a eu dans sa vie. Entre apprendre le rôle de père si longtemps délaissé, et les soucis financiers qui ne cessent de pourrir ses journées… Se concentrer dans le boulot et dans les recherches de ses clients, c’est encore la partie la moins difficile de sa vie.

Ils continuent la visite. L’afro-américain se montre le plus efficace possible, le plus précis dans ses réponses. Il tente de se montrer convainquant, également, sans pour autant vouloir mettre la pression ou forcer à l’achat. C’est simplement qu’il croit en son produit, et qu’il a un bagout naturel.

« La salle de bains a été refaite il y a cinq ans et les fenêtres ont été changées il y a sept ans. Pour le reste, ça a au moins quinze ans. »

Il hoche la tête quand Aleksej lui parle de sa cuisine. La sienne est minuscule. Il faut dire qu’il n’est absolument pas un fin gourmet et qu’il préfère largement les plats à emporter, par facilité. Même faire cuire des pâtes ou un œuf a tendance à relever du miracle quand il y parvient, au grand déboire de Callie qui adorerait pouvoir faire des tas de gâteaux avec son papa…

« Je dois avoir les plans bruts à l’agence. Je pourrais vous les donner pour mesurer et vous assurer que tout puisse rentrer. Ou voir avec un cuisiniste, éventuellement ? »

Une cuisine, c’est comme le reste des meubles après tout. Rien n’oblige à la laisser quand on quitte un logement, surtout si elle a été faite à notre goût. Et même si l’agent immobilier est loin de s’arrêter sur ce genre de détails, il comprend parfaitement le point de vue de son client. Il hoche la tête à la suite de la discussion. Il aurait pu froncer les yeux, s’il n’avait pas autant d’expérience. Des demandes particulières, il en a presque tous les mois, bien plus que ce qu’on pourrait croire. Et en bon commerçant, il ne trahit jamais les petits secrets de ses clients, aussi farfelues ces demandes soient.

« Je peux vous faire ça oui ! Vous… vouliez mettre l’équivalent en budget ?... Ou bien je pars sur autre chose pour les recherches ? »

Evidemment, entre un loyer fixe au mois et un appartement à acheter, on ne parle pas tout à fait de la même chose, bien qu’en terme de recherches et critères, ce soit tout à fait similaire. Histoire qu’Aleksej ne se sente pas mal vis-à-vis de sa demande, Kwamie décide de faire de l’humour préventif, une de ses tactiques habituelles, qui se retourne parfois contre lui…

« Je sais tenir ma langue, ne vous en faites pas. Vous n’imaginez même pas le nombre de demandes ‘secrètes’ je peux avoir. » Enfin, il a bien compris que là, ce n’était pas un réel secret. Quoi que, les clients cherchent parfois à minimiser les choses, ou mentent pour mieux faire passer leur demande. « Entre la fois où une femme m’a demandée une chambre secrète pour son chien, et une autre où un homme voulait un espace acoustiquement isolé pour s’adonner à des pratiques sexuelles… disons… peu ordinaires… » Il laisse échapper un rire, c’est plus fort que lui.

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Dim 1 Nov - 21:36
Aleksej fronça les sourcils et mordit nerveusement sa lèvre. Il ne voulait pas mettre les pieds dans le plat et il n’avait pas vraiment réfléchi aux implications de sa question. Ce n’était pas très subtil, il devait bien l’accorder. Il tenta un sourire gêné, en acquiesçant.

“Je suis désolé. Je ne voulais pas vous lancer sur un sujet délicat. C’est surtout que j’ai l’impression que l’enjeu est de taille et je ne voudrais pas faire de faux pas. Je veux vraiment qu’on trouve le bon endroit mais je dois bien avouer que je manque sérieusement d’expérience et de recul. Ça fait plus de quinze ans que je vis seul. Je crois que j’ai un peu peur de ne pas arriver à me débarrasser des mes habitudes de vieux loup solitaire…”

Aleksej observait l’espace en essayant de se faire une idée. Il savait parfaitement qu’il n’aurait pas autant de place que dans son appartement de l’Upper. Mais ce n’était pas le but. Avec Solveig, il avait pris la décision d’un commun accord, il voulait mener un train de vie plus simple. Aller à l’essentiel. Mais cuisiner était plus qu’un simple hobby pour le Danois, il s’agissait également d’un exutoire. Et cuisiner pour la personne qu’on aimait donnait à ces moments-là une toute autre dimension.

“Ce n’est pas tant le mobilier qui m’importe mais le piano de cuisson, le four et puis tous les ustensiles… Je passe beaucoup de temps dans la cuisine et j’aimerais ne pas avoir à changer trop mes habitudes à ce niveau-là.”

Emménager avec Solveig était différent de vivre chez l’un et l’autre. À présent, ils devraient faire le choix des choses à garder ou pas dans leurs affaires personnels. La chambre, la salle de bain, le bureau… C’était déjà pas mal de chamboulement. Il était prêt à laisser le champ libre à la jeune femme tant qu’il restait maître de la cuisine. Une fois ce point établi, les deux hommes passèrent à un tout autre point de réflexion. Il rougit légèrement quand Kwamie posa le doigt sur ce qu’il était en train de faire.

“Je ne suis pas du genre à faire des cachotteries. J’ai toujours mis un point d’honneur à ce que notre relation soit basée sur l’honnêteté. Mais Solveig est parfois un peu têtue et je dois bien avouer que sur la question du budget, elle était intransigeante. C’est moitié-moitié. Mais j’ai les moyens alors je ne voudrais pas nous priver d’une opportunité s’il s’en présentait une.”

Aleksej avait très bien gagné sa vie jusqu’alors. Et n’ayant plus de famille, plus de projets particuliers, il avait soigneusement placé l’argent qu’il gagnait et de manière perspicace. Il était propriétaire de l’appartement de l’Upper et le louerait une fois qu’il n’y habiterait plus. Et il savait pertinemment que ce genre de revenu rapporterait plus que budget qu’ils s’étaient fixé pour la location de leur nouvel appartement. Bien entendu il s’était abstenu d’en faire part à la jeune femme.

“Je ne suis pas sûr d’avoir envie d’en savoir plus…”

Il éclata de rire en entendant Kwamie commencer à énumérer les demandes farfelues de ses clients. Agent immobilier était effectivement un métier particulier. Il s’agissait de faire le commerce de l’intimité des gens quand on y réfléchissait. Vendre un bien, une maison, mais aussi peut-être un foyer. Le rire franc et jovial de l’agent immobilier plaisait bien à Aleksej. Il ne savait pas comment l’expliquer mais ce type lui inspirait plutôt confiance ce qui était assez exceptionnel pour un homme aussi prudent que le Danois.

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Dim 15 Nov - 15:01
« Aucun souci, ne vous en faites pas. » Et quand bien même ça aurait été un problème, Kwamie aurait été trop poli pour l’avouer au Danois. Il écoute ses inquiétudes avec attention, celles-ci lui étant plus familières que ce qu’on pourrait croire. « Ça me semble légitime d’avoir quelques inquiétudes. Mais il parait que l’être humain est capable de s’habituer à tout. Il faudra peut-être un peu de temps, mais je suis certain que vous parviendrez à trouver votre équilibre, peu importe où vous serez. » N’est-ce pas ce qu’on dit sur les couples heureux ? Que peu importe le lieu, peu importe l’endroit, tout va bien tant qu’ils sont à deux ? L’afro-américain l’a pensé, fut un temps, pendant les bons moments, et notamment à la naissance de Callie, ou tout semblait si beau si rose dans le meilleur des mondes. Il lui suffisait de poser les yeux sur sa beauté pour savoir que tout irait bien. Force est de constater que tout n’a pas tourné comme il l’imaginait à l’époque.

Alors qu’ils parcourent la cuisine, Kwamie hoche la tête, essayant de visualiser mentalement comment son client pourrait mettre son électroménager, mais n’étant pas très doué pour cela, il s’abstient de commenter les idées qui lui viennent en tête. « On s’assurera que tout rentre, alors ! » dit-il convaincu, se notant mentalement d’inclure ce critère dans les priorités pour les futures visites, s’il venait à y en avoir.

Puis, ils abordent la demande un peu particulière d’Aleksej. « Je peux la comprendre, je crois. En étant à 50/50, on se sent plus en sécurité, la peur de pouvoir ne pas avoir le dernier mot étant moins forte. » Il sourit. Il n’avait pas eu ce souci avec Kore, car ils venaient tout les deux de milieux modestes et n’avaient pas grandes économies. Toutefois, il aurait sans aucun doute été très mal à l’aise à l’idée de ne posséder que 20% du logement, par peur qu’on ne lui remette dans les dents à la moindre dispute cet écart. « C’est vrai que quand tout va bien, on ne se pose pas tant ce genre de questions, mais ça peut vite ressortir dans certains couples à la moindre dispute. » Il rit. Ce n’est pas drôle, pourtant, mais il vaut mieux cela que d’en pleurer. « Vous avez l’air d’être un homme bien qui a seulement envie de faire plaisir à la femme qu’il aime et c’est tout à votre mérite ! Il est bien dommage que tous les hommes ne soient pas ainsi. » Est-ce qu’il le serait, lui, s’il était riche ? Bonne question…

Kwamie s’étend sans doute un peu plus que ne le ferait ses confrères, mais il est ainsi, naturel et honnête. Si son avis ne plait pas, alors il saura s’excuser, mais à quoi bon mentir ou chercher à ne pas être soi-même ? Enfin, il ment, souvent, mais seulement quand c’est nécessaire, seulement quand il a besoin de faire bonne figure ; jamais sur la nature des biens qu’il vend, par exemple.

« Vous avez toujours été substitut ? » lui demande-t-il, se souvenant du métier que lui avait indiqué son client sur la fiche d’information remplie préalablement à leur rencontre. « Car je ne me serais pas imaginé qu’on gagnait « vraiment » bien sa vie dans ce métier. Enfin, pardon… Je ne veux me montrer ni grossier, ni trop curieux… » C’est juste pour faire la conversation et apprendre à connaitre son client.

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