So I guess I've got this thing now (Shiara)
@ Invité
feat @Kiara Nowinski
Tout son corps est endolori et il affichera un hématome qu'elle va devoir cacher pendant un moment - elle en est persuadée. Ses muscles lui font un peu mal et elle est prête à se laisser aller à une profonde somnolence, allongée sur le canapé du salon, une poche de glace sur la pommette gauche alors qu'elle repense à ce coup : « je croyais que tu ressentais rien ? » avait dit son partenaire de boxe après lui avoir adressé un crochet, assez fort pour qu’il ne soit pas accidentel. Peut-être était-ce mérité, peut-être qu’elle n’aurait pas dû coucher avec sa copine… Etait-ce assez douloureux pour que ça lui serve de leçon ? Sans doute que non. Recommencerait-elle si elle avait daigné envisager toutes les conséquences ? Probablement.
Son colocataire est en vacances quelque part sur la côte ouest, et l’idée de se retrouver seule dans ce moment la réconforte. Au même moment - ou presque - la porte s’ouvre et elle s’apprête à manifester son mécontentement en gémissant exagérément. Ce n’est pas son colocataire. C’est Cole. C'est Cole avec Kiara, et le visage de Shea se décompose irrévocablement. Elle n’est pas surprise de sa propre réaction, ce qu’elle n'a pas envisagé, c’est la sensation de replonger en adolescence, incapable de résister à son appel, ou à l’idée qu’elle vient illuminer sa journée. Shea se relève alors complètement de son état léthargique, bien trop consciente qu'il est hors de question de les laisser la voir dans cet état. Elle avise la situation quelques secondes. En pivotant, Shea ne remarque pas immédiatement qu’elle est toujours un peu déconcertée par la présence de Kiara, puis offre un regard interrogateur à son frère. « Tu devais pas aller répéter ou… peu importe ce que tu fais de tes journées ? » Elle gesticule nerveusement, découvre un peu malencontreusement le bleu qu’elle porte honteusement sur sa joue. « Tu t’es battue ? » demande Cole, alternant entre l'hilarité et la consternation. Shea se renfrogne, explique son mauvais coup à la boxe, omet les détails gênants. Elle n’entend pas ce qu’il lui répond parce qu'il est déjà en direction de la salle de bain mais il lui semble comprendre qu’il est sur le point de repartir. Dernier coup d’oeil vers Kiara : elle se tient toujours au même endroit, et Shea trouve qu’il fait beaucoup trop chaud tout à coup. « Salut... » Shea reste un moment en face d’elle. Pourquoi faut-il que Kiara soit aussi belle, et qu’elle n’arrive pas à la regarder plus de deux secondes ? C’est moins que le temps qu’elle met avant de pouvoir enfin effacer son sourire et afficher un visage plus neutre. « Tu peux rester, si tu veux. On peut jouer aux cartes. » Jouer. Aux. Cartes. « Ou bien regarder un film, boire et dire du mal de mon frère. » « J’ai entendu ! » fait-il depuis l'autre pièce.
Shea lève un sourcil inquisiteur vers ces yeux noirs et dans lesquels apparaissent, en fonction de la lumière, des nuances ambrées qui lui ont jusque là échappées. Elle lui paraît encore plus sublime à faible distance, que la regarder est presque impossible, que c’est comme voir le fantôme de quelqu’un de rêvé et d’halluciné. C’est la raison pour laquelle elle préfère revenir sur ses pas et se rasseoir sur le canapé, ouvrant méticuleusement le tube d'une pommade pour les ecchymoses. En appliquant la crème, Shea observe Kiara à travers ses cils. Leurs regards se croisent et un moment de flottement survient où Shea oublie d’étaler la crème. Peut-être même de respirer. « Bon j’y vais. » annonce Cole, et Shea, elle, n’écoute déjà plus le reste. Elle ne comprends pas pourquoi son coeur bat si fort. Elle met sur le compte de la chaleur et de la fatigue la sensation dans le bas de son ventre. Elle chasse rapidement l'idée de se retrouver seule avec elle alors qu’elle s’adosse entièrement sur le canapé. Elle l’épuise. Elle l’épuise et la redore d’une énergie nouvelle. Bientôt, elle réalise qu’elle n’a pas dormi depuis vingt-quatre heures, qu'elle a probablement tout intérêt à se retrouver seule, et néanmoins, qu’elle n'a plus qu'une envie : que Kiara reste. « Je vois pas trop ce que je fais... tu m'aides ? » Ben voyons.
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So I guess I've got this thing now
« You fall in love with the most unexpected person at the most unexpected time. »
Bouteille de bière entre les mains, Kiara est silencieuse. Ce n’est pas rare, Cole le sait, mais il voit bien que l’effet voulu de la soirée ne s’est pas manifesté. À la place d’un sourire sur les lèvres, elle arbore une mine fermée et des sourcils froncés. Ça ne lui ressemble pas. Elle sait qu’il sait. Elle sait qu’il sait parce que c’est l’une des premières choses qu’elle lui a dit le jour où ils se sont retrouvés. Elle sait qu’il sait parce qu’elle lui a demandé de ne rien dire à personne. La pitié dans le regard des autres, elle n’en veut pas. Ce discours réchauffé du si tu as besoin de quoi que ce soit, elle ne veut plus l’entendre. Alors ce soir elle a cherché un lieu, un bar où la musique est forte et une compagnie qui ne va pas chercher à poser mille questions auxquelles elle ne veut pas répondre. Elle pensait avoir besoin de se changer les idées, il semblerait qu’elle se soit plantée.
Bouteille tenue entre deux doigts, elle finit le fond de bière qu’il lui reste avant de désigner la sortie de la tête et Cole est le premier debout. En le suivant, elle sait qu’il va la ramener chez lui et elle hésite déjà à monter. Elle hésite à le suivre pour la suite de la soirée. Hésite à rentrer chez elle, peut-être aller courir pour essayer d’oublier la date. À force d’hésiter, il est trop tard. Ils sont en bas de l’immeuble et Cole ne lui laisse pas le choix lorsqu’il ouvre la porte. « Tu sais quoi ? Je vais… » « Tais-toi et monte. » Regard surpris, mais amusé, Kiara lui adresse un salut militaire avant de monter. Pour la première fois de la soirée, elle se laisse rire. Un rire qui résonne dans les couloirs avant de disparaître, net, lorsque Cole ouvre la porte de l’appartement et la nervosité revient. Shea est là. Bien sûr que Shea est là. Dans toute sa splendeur. Visiblement perturbée, sûrement par le bleu qu’elle porte au visage et alors qu’elle se justifie, Kiara se rapproche imperceptiblement de Cole, comme pour lui dire de ne pas la laisser…. seule. Il est déjà loin.
Sourire presque forcé en place, elle n’ose pas de réponse verbale lorsque Shea lui adresse enfin la parole. Elle préfère la saluer d’une main tandis que son regard se pose sur tout sauf sur elle. Il fait chaud. Elle est belle – encore plus avec le merveilleux bleu naissant sur sa joue. Et Kiara est désespérément homo. Mais Shea est Shea et Kiara peut être d’une humeur maussade, un rire saura toujours naître au creux de sa gorge devant les conneries que Cavendish peut sortir. Toujours sans ouvrir la bouche, elle lève un sourcil. Un vraiment ? audible sans même qu’il soit épelé. Jouer aux cartes ? Regarder un film ? « C’est ta nouvelle définition du sexe ? » Elle murmure enfin pour ne pas être entendue de Cole. Elle se laisse enfin aller, ose planter son regard dans celui d’une Shea qui se défile et un sourire satisfait se meut enfin sur ses lèvres.
Elle a toujours un poids sur ses épaules, Kiara, la fatalité de la date qui plombe son moral et lui donne envie de se saucissonner sous la couette devant Coronation Street. Mais la vision de Shea qui s’essaie à la subtilité est presque trop attachante pour qu’elle laisse l’anniversaire lui gâcher quelques instants volés. Elle a la gorge sèche et les yeux collés aux lèvres de Shea lorsque Cole annonce son départ et Kiara est obligée de se reprendre. Lèvres pincées innocemment comme si elle avait été prise la main dans le sac. « Cole ! » Elle appelle avant qu’il ne ferme la porte. La main sur son poignet, elle lui murmure un merci, malgré l’échec de la soirée. Il hausse les épaules dans un sourire innocent en toute réponse et l’inspiration qu’elle ose prendre en revenant près du canapé manque de l’étouffer devant la nouvelle attaque de Shea. Elle n’aura donc aucun répit ce soir.
Les mains soudainement moites, elle prend place sur la table basse pour faire face à l’objet de tous ses désirs inavoués. Sans jamais la quitter du regard, elle s’empare de la crème. « Les miroirs existent, tu sais. » Elle murmure, le visage à quelques centimètres de celui de Shea. Masochisme ? Peut-être. Elle n’ose pas bouger, par peur de gestes trop brusques. N’ose même plus respirer. Et cela risque de poser problème si ça continue. « Dis-moi si je te fais mal. » Le plus doucement possible, elle passe ses doigts sur sa joue dans ce qu’elle veut être une caresse. Peut-être, elle dit bien peut-être que l’envie de l’embrasser se fait plus vive à force d’être si proche. Ce n’est pas la première fois qu’elle a l’occasion de la voir de si près, mais c’est la première fois qu’elle se laisse réellement le faire. Elle devrait arrêter.
Toujours dans l’optique de ne pas lui faire mal, elle laisse sa main tomber doucement avant de se relever. « Maintenant que ton frère est parti, c’est quoi la vraie version ? » Mauvais coup à la boxe, sûrement. Mais le manque cruel de détails ne lui a pas échappé. Tube de crème rebouché et lâché nonchalamment sur le canapé, elle disparaît dans la cuisine en tendant l’oreille pour entendre la réponse officielle, quitte à devoir réinsister. Pas besoin de chercher longtemps dans la cuisine pour trouver un pack de glace qu’elle entoure d’un torchon. Le retour dans le salon est rapide, si rapide qu’elle se laisse encore surprendre par la présence, pourtant naturelle, de Shea toujours sur le canapé. Il va lui falloir trouver une solution pour arrêter ces palpitations. « 20 minutes. » Elle impose fermement, la main tendue pour lui donner la glace.
Bouteille tenue entre deux doigts, elle finit le fond de bière qu’il lui reste avant de désigner la sortie de la tête et Cole est le premier debout. En le suivant, elle sait qu’il va la ramener chez lui et elle hésite déjà à monter. Elle hésite à le suivre pour la suite de la soirée. Hésite à rentrer chez elle, peut-être aller courir pour essayer d’oublier la date. À force d’hésiter, il est trop tard. Ils sont en bas de l’immeuble et Cole ne lui laisse pas le choix lorsqu’il ouvre la porte. « Tu sais quoi ? Je vais… » « Tais-toi et monte. » Regard surpris, mais amusé, Kiara lui adresse un salut militaire avant de monter. Pour la première fois de la soirée, elle se laisse rire. Un rire qui résonne dans les couloirs avant de disparaître, net, lorsque Cole ouvre la porte de l’appartement et la nervosité revient. Shea est là. Bien sûr que Shea est là. Dans toute sa splendeur. Visiblement perturbée, sûrement par le bleu qu’elle porte au visage et alors qu’elle se justifie, Kiara se rapproche imperceptiblement de Cole, comme pour lui dire de ne pas la laisser…. seule. Il est déjà loin.
Sourire presque forcé en place, elle n’ose pas de réponse verbale lorsque Shea lui adresse enfin la parole. Elle préfère la saluer d’une main tandis que son regard se pose sur tout sauf sur elle. Il fait chaud. Elle est belle – encore plus avec le merveilleux bleu naissant sur sa joue. Et Kiara est désespérément homo. Mais Shea est Shea et Kiara peut être d’une humeur maussade, un rire saura toujours naître au creux de sa gorge devant les conneries que Cavendish peut sortir. Toujours sans ouvrir la bouche, elle lève un sourcil. Un vraiment ? audible sans même qu’il soit épelé. Jouer aux cartes ? Regarder un film ? « C’est ta nouvelle définition du sexe ? » Elle murmure enfin pour ne pas être entendue de Cole. Elle se laisse enfin aller, ose planter son regard dans celui d’une Shea qui se défile et un sourire satisfait se meut enfin sur ses lèvres.
Elle a toujours un poids sur ses épaules, Kiara, la fatalité de la date qui plombe son moral et lui donne envie de se saucissonner sous la couette devant Coronation Street. Mais la vision de Shea qui s’essaie à la subtilité est presque trop attachante pour qu’elle laisse l’anniversaire lui gâcher quelques instants volés. Elle a la gorge sèche et les yeux collés aux lèvres de Shea lorsque Cole annonce son départ et Kiara est obligée de se reprendre. Lèvres pincées innocemment comme si elle avait été prise la main dans le sac. « Cole ! » Elle appelle avant qu’il ne ferme la porte. La main sur son poignet, elle lui murmure un merci, malgré l’échec de la soirée. Il hausse les épaules dans un sourire innocent en toute réponse et l’inspiration qu’elle ose prendre en revenant près du canapé manque de l’étouffer devant la nouvelle attaque de Shea. Elle n’aura donc aucun répit ce soir.
Les mains soudainement moites, elle prend place sur la table basse pour faire face à l’objet de tous ses désirs inavoués. Sans jamais la quitter du regard, elle s’empare de la crème. « Les miroirs existent, tu sais. » Elle murmure, le visage à quelques centimètres de celui de Shea. Masochisme ? Peut-être. Elle n’ose pas bouger, par peur de gestes trop brusques. N’ose même plus respirer. Et cela risque de poser problème si ça continue. « Dis-moi si je te fais mal. » Le plus doucement possible, elle passe ses doigts sur sa joue dans ce qu’elle veut être une caresse. Peut-être, elle dit bien peut-être que l’envie de l’embrasser se fait plus vive à force d’être si proche. Ce n’est pas la première fois qu’elle a l’occasion de la voir de si près, mais c’est la première fois qu’elle se laisse réellement le faire. Elle devrait arrêter.
Toujours dans l’optique de ne pas lui faire mal, elle laisse sa main tomber doucement avant de se relever. « Maintenant que ton frère est parti, c’est quoi la vraie version ? » Mauvais coup à la boxe, sûrement. Mais le manque cruel de détails ne lui a pas échappé. Tube de crème rebouché et lâché nonchalamment sur le canapé, elle disparaît dans la cuisine en tendant l’oreille pour entendre la réponse officielle, quitte à devoir réinsister. Pas besoin de chercher longtemps dans la cuisine pour trouver un pack de glace qu’elle entoure d’un torchon. Le retour dans le salon est rapide, si rapide qu’elle se laisse encore surprendre par la présence, pourtant naturelle, de Shea toujours sur le canapé. Il va lui falloir trouver une solution pour arrêter ces palpitations. « 20 minutes. » Elle impose fermement, la main tendue pour lui donner la glace.
(c) DΛNDELION
@ Invité
@Kiara Nowinski
Shea voit bien que Kiara n’est pas à l’aise, alors elle essaie comme elle peut avec son humour maladroit et son narcissisme à toute épreuve de détendre l'atmosphère en espérant secrètement réussir à la convaincre de rester. Elle lui présente plusieurs options, ça ne prend pas. Elle récolte plutôt une remarque brillante et qui la laisse pantoise : lèvres entrouvertes - sous le choc, car même si ça n’en demeure pas moins vrai elle ignorait que c’était ainsi que Kiara qualifiait leur relation -, le coeur palpitant, les papillons dans le ventre, un manque de répartie affligeant, et surtout, l’envie soudaine de l’emmener dans sa chambre. Elle décide alors de prendre un air mutin, qui veut exactement dire : je vois pas du tout de quoi tu veux parler, tandis qu’elle s’étouffe avec sa fierté en direction du canapé.
Kiara s’assoit sur la table basse et non à ses côtés : premier échec. Il subsiste quelque chose de familier de quand elles se sont connues il y a très longtemps, songe Shea, comme Kiara se tient face à elle, mais la différence tient à la maturation de son corps et de son visage. Elle ne l’avait d’abord pas reconnue, tant sa physionomie lui était devenue étrangère, 15 ans après. Mise en exergue par sa robe, son maquillage et ses jambes interminables. Là encore, elle occupe l’espace avec assurance, élance dans la pièce son corps, l’affinage de son visage. Pour dissiper le silence qui pèse le temps que Kiara reprenne la parole, Shea s’avance un peu sur le rebord du canapé pour lui offrir un de ses sourires indéfectibles. « Peut-être que j’avais juste pas envie de m’en mettre plein les mains… » Non. Ce qu’elle veut vraiment dire c’est : peut-être que j’avais envie d’avoir tes mains sur moi. A chaque fois qu’elle la touche ou la frôle, un courant électrique la traverse. De ceux qui sont addictifs, et elle en veut encore, et plus à chaque fois. « Tu peux y aller. » souffle-t-elle, portée par la sensation. Pas de douleur en vue.
Trop tôt, le contact se brise et Kiara disparaît, sans que Shea puisse comprendre les raisons motivant cet élan. La présence de sa cadette soulève son besoin d’abdiquer face à ses questions : « J’ai brisé un couple, si on veut. En quelque sorte. » Son regard se relève vers elle quand elle revient et elle plonge ses yeux brillants dans les siens : « Tu vas me faire la morale ? » Et si son ton est sérieux, elle ne peut s’empêcher d'esquisser un demi sourire entendu. Kiara a cet air sévère, comme un animal blessé, et incroyablement belle, et Shea se demande à quel moment elle est passée d’une réserve étrange à l’envie de lui sauter dessus en l’espace d’une seconde. Et soudain, elle se sent de nouveau adolescente, incapable de résister à l’appel d’un baiser, alors elle communique de la seule façon qu’elle sache faire, et si elle est tout sauf subtile, elle n’essaie pas de l’être non plus : « 20 minutes ? J’en n'ai pas besoin autant. » annonce-t-elle alors soudainement en délaissant la poche de glace pour attraper sa main et l'attirer vers elle sur le canapé.
@ Invité
So I guess I've got this thing now
« You fall in love with the most unexpected person at the most unexpected time. »
Pas de répit ce soir. Kiara peut arrêter d’espérer. Comme à son habitude, Shea n’a de sage que l’apparence et là encore, le doute est permis. Elle a envie de tomber dans son piège, de jouer, de renchérir. Depuis que leur amitié a commencé à déraper, c’est tout ce dont elle a envie de toute façon. Voir Shea balbutier, ravaler sa fierté et repartir dans le sens inverse, la queue entre les jambes, il n’y a rien de plus amusant et de plus attachant à ses yeux. Mais c’est dangereux de penser de cette manière lorsque c’est de Shea qu’elle parle. C’est dangereux de penser à Shea tout court. Pour un nouveau départ à New York, sans complication, sans pression, c’est raté. D’un simple dérapage est né tout un tas de questions que Kiara ne veut pas se poser. Est-ce lâche de sa part de ne vouloir que vivre ? Sans les drames et les aléas de la vie et le bordel des émotions ? De s’arrêter une seconde, d’arrêter de réfléchir aux conséquences et à l’avenir et à tout ce qui pourrait se passer et de vivre ? Comment faire quand cette envie ne devient que plus forte en présence de la personne qu’elle cherche à fuir ? Quand cette même personne réveille en elle ce qu’elle n’avait jusque-là que peu expérimenté ? Une nervosité digne d’une ado incapable d’aligner deux mots à son crush. Une excitation digne d’une gamine de cinq ans à qui l’on vient de promettre une montagne de bonbons. Une euphorie digne d’un saut en parachute. Que faire, si ce n’est craquer ?
Il n’y a aucun mal, en vérité, à laisser les dérapages continuer. Shea ne lui a jamais promis quoi que ce soit. Il ne s’agit que de nuits isolées, sans pression, sans arrière-pensée. C’est vivre, exactement comme elle le souhaite. Et pourtant, de sa position, sa main sur sa joue, c’est se compliquer la vie. C’est mettre les pieds sur une mine prête à exploser au moindre mouvement. C’est un risque qu’elle n’est pas sûre d’avoir envie de prendre. Pas alors que Shea n’offre rien pour la rassurer. Mais comment résister à ce charme insupportable ? À ce regard empli de sous-entendus et de mystères ? À cet humour dévastateur ? Dans la tension qui les sépare, alors qu’elle caresse l’ecchymose, ou la joue elle ne sait pas trop, elle n’ose pas rire. N’ose pas de réactions trop brusques malgré la réassurance de Shea. Elle se laisse sourire malgré tout. Et dans un ton suggestif qu’elle n’arrive pas à retenir, elle s’accorde une réaction. Une seule. « C’est toi qui dit ça ? » Un sourcil levé pour appuyer le sous-entendu, elle passe pourtant très vite à autre chose. Elle marche sur le fil, elle en a conscience et elle ne sait pas si elle pourrait résister si Shea finit par le couper.
Debout, elle s’impose par son physique et son aura qu’elle veut intimidante. Le pack de glace commence à lui geler les mains, mais elle ne répond pas à la provocation. Pourquoi faire la morale ? Elle a depuis longtemps appris à choisir ses batailles. Difficile de raisonner quelqu’un qui ne veut pas écouter. Et Shea ne veut pas écouter. Ou, si elle écoute, elle oublie bien vite. Et Kiara n’a pas la force, ce soir, de se battre contre un mur. Elle est à peu près persuadée que ce coup ne suffirait même pas à l’arrêter. Ses épaules s’affaissent un instant. Une petite seconde et elle secoue la tête en guise de réponse. Un sourire étire les lèvres de Shea avant que la prochaine attaque n’arrive et Kiara n’a pas le temps de se préparer. Main saisie soudainement, elle parvient juste à temps à se tenir au canapé pour ne pas s’effondrer, tête la première, sur une Shea déterminée. Sourire aguicheur en place, Kiara en profite pour s’installer à califourchon sur ses genoux et alors que de sa main gauche elle vient jouer avec les cheveux de Shea, sa main droite se saisit de la glace qu’elle pose sans aucun avertissement sur sa joue. « 20 minutes. » Et s’il lui fallait tenir cette position pendant 20 minutes, elle le ferait. Elle est mannequin, elle a l’habitude des positions de merde. (Celle-ci est loin d’en être une.)
« Il va falloir que tu m’expliques comment tu arrives à te mettre dans ce genre de situation. » Dans son accès de jalousie dissimulé par une fausse curiosité, elle ne se rend pas compte que son accent, qu’elle essaie de dissimuler le plus possible depuis son arrivée, se fait plus fort. Dans cette nouvelle proximité, pire que la précédente, elle ne se rend pas compte non plus que son cœur s’est élancé dans une course dont lui seul connaît le rythme. « Un jour, ce ne sera pas un mauvais coup, ce sera un passage à tabac. Tu le sais ça ? » Et peut-être, peut-être qu’il y a une pointe d’inquiétude dans sa voix. Mais une amie à le droit de s’inquiéter. Et elles sont amies aux dernières nouvelles, non ? « Et ce n’est pas une leçon de morale, FYI. Mais j’ai pas particulièrement envie que Cole m’appelle un jour pour me dire que tu es à l’hôpital, ou pire. » Sa mine s’assombrit à l’idée. Difficile souvenir de l’appel de Kazia, dix mois auparavant. Souvenir qu’elle n’a pas envie de revivre, étrangement.
Il n’y a aucun mal, en vérité, à laisser les dérapages continuer. Shea ne lui a jamais promis quoi que ce soit. Il ne s’agit que de nuits isolées, sans pression, sans arrière-pensée. C’est vivre, exactement comme elle le souhaite. Et pourtant, de sa position, sa main sur sa joue, c’est se compliquer la vie. C’est mettre les pieds sur une mine prête à exploser au moindre mouvement. C’est un risque qu’elle n’est pas sûre d’avoir envie de prendre. Pas alors que Shea n’offre rien pour la rassurer. Mais comment résister à ce charme insupportable ? À ce regard empli de sous-entendus et de mystères ? À cet humour dévastateur ? Dans la tension qui les sépare, alors qu’elle caresse l’ecchymose, ou la joue elle ne sait pas trop, elle n’ose pas rire. N’ose pas de réactions trop brusques malgré la réassurance de Shea. Elle se laisse sourire malgré tout. Et dans un ton suggestif qu’elle n’arrive pas à retenir, elle s’accorde une réaction. Une seule. « C’est toi qui dit ça ? » Un sourcil levé pour appuyer le sous-entendu, elle passe pourtant très vite à autre chose. Elle marche sur le fil, elle en a conscience et elle ne sait pas si elle pourrait résister si Shea finit par le couper.
Debout, elle s’impose par son physique et son aura qu’elle veut intimidante. Le pack de glace commence à lui geler les mains, mais elle ne répond pas à la provocation. Pourquoi faire la morale ? Elle a depuis longtemps appris à choisir ses batailles. Difficile de raisonner quelqu’un qui ne veut pas écouter. Et Shea ne veut pas écouter. Ou, si elle écoute, elle oublie bien vite. Et Kiara n’a pas la force, ce soir, de se battre contre un mur. Elle est à peu près persuadée que ce coup ne suffirait même pas à l’arrêter. Ses épaules s’affaissent un instant. Une petite seconde et elle secoue la tête en guise de réponse. Un sourire étire les lèvres de Shea avant que la prochaine attaque n’arrive et Kiara n’a pas le temps de se préparer. Main saisie soudainement, elle parvient juste à temps à se tenir au canapé pour ne pas s’effondrer, tête la première, sur une Shea déterminée. Sourire aguicheur en place, Kiara en profite pour s’installer à califourchon sur ses genoux et alors que de sa main gauche elle vient jouer avec les cheveux de Shea, sa main droite se saisit de la glace qu’elle pose sans aucun avertissement sur sa joue. « 20 minutes. » Et s’il lui fallait tenir cette position pendant 20 minutes, elle le ferait. Elle est mannequin, elle a l’habitude des positions de merde. (Celle-ci est loin d’en être une.)
« Il va falloir que tu m’expliques comment tu arrives à te mettre dans ce genre de situation. » Dans son accès de jalousie dissimulé par une fausse curiosité, elle ne se rend pas compte que son accent, qu’elle essaie de dissimuler le plus possible depuis son arrivée, se fait plus fort. Dans cette nouvelle proximité, pire que la précédente, elle ne se rend pas compte non plus que son cœur s’est élancé dans une course dont lui seul connaît le rythme. « Un jour, ce ne sera pas un mauvais coup, ce sera un passage à tabac. Tu le sais ça ? » Et peut-être, peut-être qu’il y a une pointe d’inquiétude dans sa voix. Mais une amie à le droit de s’inquiéter. Et elles sont amies aux dernières nouvelles, non ? « Et ce n’est pas une leçon de morale, FYI. Mais j’ai pas particulièrement envie que Cole m’appelle un jour pour me dire que tu es à l’hôpital, ou pire. » Sa mine s’assombrit à l’idée. Difficile souvenir de l’appel de Kazia, dix mois auparavant. Souvenir qu’elle n’a pas envie de revivre, étrangement.
(c) DΛNDELION
@ Invité
@Kiara Nowinski
Shea ne manque jamais l'occasion de célébrer une victoire, et une Kiara qui s’installe en toute impunité sur ses genoux, c'en est une belle. Elle se sent confiante - voire carrément dominante - pour la première depuis longtemps, et en règne sur cette personnalité qu’elle a forgé et qui a marqué au fer rouge sa vie entière. Et ce soir, si l'envie la prend, elle va embrasser Kiara, après plusieurs jours sans la voir. Elle ne sait pas qu'elle trouve toujours quelqu'un pour lui ressembler, pour la voir là où elle n’est pas, et à la fin, on ne sait plus vraiment de qui elle a envie. Mais elle ne sait pas non plus que Kiara l’empêche de voir autre chose que Kiara. Shea ne voit personne d'autre lorsqu’elle les croisent dans la rue et qu’elles n’ont pas la chance de lui ressembler, et même celles-là, elles ne sont finalement jamais assez belles, jamais assez grandes, jamais assez gracieuse.
Le sourire espiègle de Shea se mue en une moue boudeuse qu'elle parvint difficilement à refréner et aussitôt elle lève le visage vers Kiaira pour anéantir cette sensation désagréable au contact de la glace. Confrontant leurs regards, Shea perçoit que, au-delà des commentaires entendus de Kiara et de ses reproches, quelque chose d'autre parle, différente de cette ambiguïté qu'elles se témoignent d'habitude. Saisie par cet échange, elle pose une main sur sa cuisse, fait mine de s'intéresser à ce qui ressemble de plus en plus à un sermon sur ses choix et leurs conséquences. Elle lève les yeux au ciel parce qu'elle a envie de lui rétorquer qu'elle est loin d'être la seule fautive, que ce genre de situation se décide à deux. Elle retrouve alors un visage insolite et emprunte soudainement l’accent américain avant d'enchaîner de façon totalement dérisoire : « Excuse-moi, j’ai du mal à me concentrer avec cet accent aussi sexy dans mes oreilles. » Mais c'est la mine qu'affiche Kiara qui la pousse à retrouver presque aussi rapidement un semblant de sérieux. « You should see the other guy ! » Un semblant, donc.
Il y a très peu d’espace dans la position qu’elles tiennent actuellement, et Shea réalise que le visage de Kiara est très proche du sien. Elle le sait parce que même en l’observant discrètement, elle voit que Kiara a le visage crispé, que ses poumons respirent bizarrement parce que sa poitrine se soulève à intervalles irrégulières. Et ses lèvres sont très, très proches. Comment se fait-il qu’elle n’ait jamais remarqué la forme de ses lèvres auparavant ? Sans doute qu’à cet instant elle devrait arrêter de se concentrer sur ses lèvres, alors elle s’interrompt, et : « Tu es vraiment très belle... ». C’est dit innocemment, vraiment, mais maintenant qu’elle a coupé court à ses réflexions, elle s’autorise à penser à autre chose. Des images qu’elle ferait sans doute mieux de chasser. Elle replace une mèche des cheveux de Kiara derrière son oreille. Elle trouve ce geste ridicule parce qu’elle-même déambule encore depuis ce matin avec des cheveux de sortie de lit, et elle se souvient avoir pensé quelques instants plus tôt que si Kiara n'était pas à proprement parler parfaite, en certaines occasions elle devait être époustouflante. Shea hausse des épaules, sa façon de lui dire qu'elle est désolée, sans doute, et glisse ses doigts sur la joue de Kiara, puis sur ses clavicules, et enfin dans sa nuque pour l'attirer à ses lèvres.