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Je ne boirais jamais jusqu'à Outrance. Je ne sais même pas où c'est ! [Aleks]

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Mar 11 Aoû - 10:17


Je ne boirais jamais à Outrance. Je ne sais même pas où c’est !

Aleks & William



La soirée allait être longue. Trop longue à mon goût. Je me retrouvais dans un hôtel de Manhattan, pour une rencontre entre le NYPD, le bureau du Procureur, ainsi qu'un juge qui me sortait par les yeux. Un juge, qui, à mon sens, n'était clairement pas compétent mais qui, malheureusement, est en service depuis de nombreuses années. Si je le déteste à ce point, c'est davantage parce qu'à mon sens, il a fait de nombreuses bourdes, comme juger innocent ou trouver des circonstances atténuantes à des types mauvais, malgré toutes nos preuves. Et, à contrario, il a pu juger coupable une femme qui a tué son mari après avoir subi pendant de trop nombreuses années des violences conjugales, aussi bien physiques que psychologiques. Avec lui, la justice est mauvaise. Très mauvaise. Alors l'écouter ce soir déblatérer pendant près de trois heures me blase au plus haut point.

Dans un ennui mortel, je balaye l’endroit du regard. Mes collègues ont l’air aussi blasé que moi, même si certains, bons élèves, écoutent le juge avec un intérêt certain. Plus loin, les membres du bureau du Procureur. A ma plus grande surprise, et pourtant, ça ne devrait pas l’être, je me rends compte qu’Aleksej n’est qu’à quelques mètres de moi. Pour avoir travaillé avec lui sur une affaire, je sais qu’il déteste au moins autant que moi ce juge et à se fier à la tête qu’il fait, il n’est pas loin du suicide mental non plus… Je finis par croiser son regard et je l’observe silencieusement. Je lève les yeux au ciel, avec un air désabusé, comme si, finalement, nous cherchions un peu de soutien dans ce moment particulièrement éprouvant.

Mes yeux continuent de balayer l’endroit. J’ai bien évidemment remarqué, en arrivant, le bar de l’hôtel et je cherche déjà un moyen de m’y rendre, en toute discrétion. Quitte à être bloqué ici, autant passer du bon temps, n’est-ce pas ? Je reçois un coup de coude dans les côtes, ce qui attire mon attention. Mon regard croise celui de Morgana, à côté de moi, qui semble comprendre ce que je m’apprête à faire. Elle me jauge avec une certaine sévérité, comme si elle me défendait de faire quoi que ce soit d’autre que d’écouter sagement ce que disait l’abruti devant cette assemblée. Elle me connait un peu trop bien. Et vue l’expression sur mon visage, elle comprend que je ne crains pas une seule seconde ses remontrances. Nous sommes bien assez nombreux pour que mon absence passe inaperçue. Pourquoi donc s’en priver ? Je déteste rester là à écouter des gens parler pendant des heures, encore moins quand je ne les supporte pas. Pour tout avouer, je suis le genre de personne, pendant les mariages dont je suis contraint à assister, à m’éclipser de l’église pour aller boire une bière dans le pub à côté. Ca a souvent exaspéré Solveig. Et c’est la raison pour laquelle je choisis toujours méticuleusement ma place, tout au fond, comme un mauvais élève au collège.

Je n’ai qu’à faire quelques pas pour passer derrière le gros piller. La grande porte n’est qu’à quelques mètres. C’est impressionnant de voir à quel point je peux me montrer concentré pour ce genre de conneries. Je finis par reposer mon regard sur Aleksej qui m’observe et semble comprendre que je m’apprête à m’évader. Et comme je sais qu’au fond de lui, il doit en rêver également, je lui fais un signe de tête particulièrement discret. Je ne suis pas certain qu’il me suive, mais s’il le souhaite, il le peut. L’enquête que nous avons mené ensemble l’année dernière avait fait disparaître l’animosité entre nous. Nous nous étions même trouvé un certain nombre de points communs, même si nous ne l’aurions jamais avoué. Dans un contexte différent, c’est une personne que j’aurais beaucoup apprécié. Mais la situation a fait que nous nous sommes toujours méfiés l’un de l’autre. Aujourd’hui, ce n’est plus le cas, même si je doute que nous devenions de grands amis. En parlant d’amis, il a fini par rencontrer les miens. Je sais que Mark et Hayden l’apprécient, même si, par loyauté envers moi, ils doivent garder leur distance avec lui, ce qui est complètement stupide. Seule Alice semble avoir compris qu’elle pouvait apprécier pleinement le danois sans mettre à mal notre amitié. Bref, il va falloir que je leur en touche deux mots.

Morgana me fait de gros yeux alors que je recule discrètement. Il me paraît plus que nécessaire que le Commissaire Mihigo et la Commissaire Adjointe, Claire Wellings, ne me voient pas. Je fais un clin d’oeil à Morgana avant de m’éloigner, à pas de loups. La grande porte est restée entrouverte, ce qui me permet de m’éclipser sans faire le moindre bruit. Ca me facilite clairement la tâche. Une fois arrivé dans le grand hall de l’hôtel, mes yeux bleus se dirigent automatiquement vers le bar, dans un renfoncement rêvé pour ne pas être à la vue des collègues quand ils sortiront.. Ah ! Voilà l’Oasis tant rêvé ! Quelques minutes à peine plus tard, j’ai déjà un verre de whisky dans les mains, comme un bébé face à son biberon.

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Lun 17 Aoû - 23:15


Je ne boirais jamais à Outrance. Je ne sais même pas où c’est !

Aleks & William



Cela faisait déjà vingt bonnes minutes qu’Aleksej écoutait l’intervention affligeante de l’un de ses pairs. Les bras croisés, il mordait l’intérieur de sa lèvre avec exaspération. D’ordinaire, il était toujours le premier à relever l’importance d’organiser des conférences entre les différents districts, départements et unités de justice de Manhattan. C’était important que les équipes du NYPD et celles du bureau du procureur soient sur la même longueur d’ondes. Particulièrement après les évènements du BlackTuesday et la prise de position de sa patronne.

Le juge en question en faisait pas parti de ceux étant dans les petits papiers du danois. Et pour cause, ils avaient eu plusieurs contingences fâcheuses par le passé. Si Aleksej était un homme très carré, qu’il était passionné par la justice et le respect des règles, sa conscience jouait parfois le rôle de compas moral et vacillait dans le gris. Parce que parfois, justice ne rimait pas forcément avec le respect implacable des règles. Et pourtant, c’était de cette manière que ce juge opérait.

Il avait fait la malencontreuse expérience de se confronter à ce mur d'intransigeance lorsqu’il travaillait en collaboration avec le William H. Gates Pro Bono program. À l’époque, il encourageait ses élèves à prendre part au programme, à travailler bénévolement pour la communauté ce qui était également une bonne expérience de travail sur le terrain. Mais à plusieurs reprises, ce qui avait semblé être des cas faciles sauvés de l’interminable bureaucratie des commis d’office avait fini en eau de boudin à cause de cet homme bien trop rigide pour arriver à des compromis.

Et ce soir, il était obligé d’être assis là, à l’écouter, alors qu’il pourrait être chez lui. Il pouvait au moins se consoler en se disant que Solveig avait son cours de danois ce soir et qu’avec un peu de chance, il ne rentrerait pas trop longtemps après elle et qu’ils pourraient profiter un peu de leur soirée. Lui qui avait pris de bonnes résolutions pour lever le pied et ne plus rentrer tard le soir, on peut dire que leur première semaine de vie commune n’avait pas été une grande réussite. Certaines habitudes étaient dures à perdre. Lâcher prise sur son travail lui demandait un certain effort.

Aleksej poussa un long soupir avant de détourner le regard à la recherche de la moindre chose qui pourrait l’extraire de cette torture mentale. C’est à ce moment qu’il croisa un regard familier. Il n’y avait pas pensé mais maintenant qu’il le voyait cela semblait tout naturel. Même s’il n’avait pas recroisé William dans le cadre de son travail, il savait que l’Irlandais avait repris du service. Le policier lui adressa une moue dubitative tout en levant les yeux au ciel. Ils partageaient le même avis sur leur orateur. Aleksej répondit silencieusement, en mimant la consternation.

La dernière et la seule fois où William et Aleksej avait été amené a travailler ensemble avait été plutôt cocasse. Un cas particulièrement difficile à une époque pour le moins compliqué. Aleksej était entré dans la vie de Solveig, William en sortait. Mais les deux hommes avaient réussi à dépasser cela pendant leur enquête. Et un an après, il semblait bien que l’animosité qui avait pu s’établir entre eux deux avait disparu. En tout cas, c’était l’impression qu’il avait eu lors de la soirée chez les amis de Solveig.

Le substitut du procureur était la patience même mais il commençait à ne plus tenir en place. Et il n’était pas le seul. William O’Connor tentait une manoeuvre pour s’esquiver discrètement. Et aux vues de la facilité avec laquelle il avait réussi à se glisser hors de son siège sans attirer trop l’attention, il avait probablement l’habitude. L’Irlandais se retourna alors pour lui faire un signe de tête. Ce n’était absolument pas le style d’Aleksej. Mais à cet instant précis, l’impulsion avait été plus forte que lui. Une fois hors de la salle, il ne pouvait s’empêcher de rire comme un gamin. Non, il n’avait vraiment pas l’habitude marcher à côté des lignes tracées.

À seulement quelques mètres derrière lui, il avait aperçu William faire un crochet et se diriger vers le bar. Il hésita quelques secondes. Et puis pourquoi pas, après tout ? Solveig n’allait pas rentrer tout de suite, ça lui laissait une petite marge de manoeuvre. La jeune femme lui avait parlé du déjeuner qu’elle avait pris avec Will et il savait l’importance qu’elle accordait au fait de rester ami avec lui. Alors peut-être qu’il était temps pour Aleksej de faire un pas vers l’irlandais et d’enterrer la hache de guerre définitivement. Ou disons que c’était William qui avait montré patte blanche en lui faisant un signe de le suivre. Autant saisir la main qu’il lui tendait.

Il balaya le bar avant d’apercevoir finalement le policier assis dans un coin plutôt discret. Il prit une grande inspiration avant de finalement le rejoindre. Il tira vers lui le tabouret qui se situait à côté de William et prit place au bar. Tous les deux échangèrent un regard entendu. Aleksej se frotta le visage en levant les yeux au ciel. Écouter ce discours ne serait-ce que vingt minutes avaient été plus harassant qu’une journée de travail. Le barman avait déjà servi William et lui adressa un regard interrogateur. Il se mordit l’intérieur de la lèvre, ne sachant pas trop quoi commander. Lui qui était fin amateur de spiritueux avait dû mettre certaines de ses inclinations dans sa poche depuis que Solveig travaillait sur sa sobriété. Par compassion, par soutien. Mais aussi parce qu’il redoutait l’idée-même qu’elle puisse sentir l’odeur de l’alcool sur lui, que cela ne puisse éveiller le moindre sentiment de rejet ou de dégoût vis-à-vis de lui.

Et même s’il savait qu’elle était sur la bonne voie, ce n’était pas un risque qu’il était prêt à prendre. Jusqu’à ce que ce soit elle qui finisse par lui commander un verre de rouge alors qu’il refusait poliment la carte des vins de l’un de leur restaurant favori. Elle le lui répétait à chaque fois, il n’était pas obligé de faire ce genre de concession. Elle connaissait son goût pour les grands millésimes et les bons scotch. Et surtout, elle ne voulait pas qu’il se prive de quoi que ce soit pour elle. Encore une discussion sur laquelle ils tombaient rarement d’accord. Il continuerait à le lui répéter jusqu’à ce qu’elle l’entende. Il pourrait sacrifier n’importe quoi pour elle.

“Je prendrais la même chose que mon collègue…”

Les deux hommes étaient restés silencieux quelques instants. Probablement le temps nécessaires pour s'accommoder de cette situation pour le moins cocasse.

“Je ne crois pas que j’aurais eu l’audace de quitter ce séminaire avant la fin… J’aurais probablement endurer ce calvaire jusqu’au bout… Alors merci d’avoir donné l’élan…”

Il tendit son verre vers l’Irlandais pour l’inviter à trinquer. À leur fuite déraisonnable. À la page qui était en train de se tourner également.

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Mer 19 Aoû - 9:45


Je ne boirais jamais à Outrance. Je ne sais même pas où c’est !

Aleks & William



Aleks ne prit pas beaucoup de temps à me rejoindre. Une part de moi restait surpris de cette décision. Tout d’abord car il y a plus d’un an, jamais nous n’aurions imaginé être sur le point de partager un verre ensemble, dans un bar. Et ensuite, parce que je sais à quel point cet homme sait faire preuve de professionnalisme et de contrôle. Là, comme moi, il joue le mauvais élève. C’est assez étonnant de sa part. Moins de la mienne, quand on me connait. Aleks vient s’assoir à ma table et quand il emploie le mot « collègue », j’esquisse un fin sourire. Oui, nous avons été collègues, suite à cette affaire qui a touché de près Calliope Winshop. A cette pensée, je me demande ce que cette femme est devenue. Désormais hors de danger, je l’imagine couler des jours heureux avec ses deux fils. Peut-être même qu’elle a refait sa vie avec quelqu’un, que sais-je ? Aleks, lui, doit le savoir, puisqu’il est son meilleur ami. Peut-être finirais-je par lui poser la question, au cours de la soirée. J’avais commencé à tisser un lien avec cette jeune femme, jusqu’à ce que je décide de partir un an à l’autre bout du monde, sans prendre la peine de prévenir qui que ce soit d’autre que mes proches et mon travail.

Un court silence s’installe entre nous. C’est étrange de nous trouver là, ensemble, dans une telle situation. Et j’imagine sans aucun doute que si Solveig avait connaissance de cela, elle serait pour le moins étonnée, et probablement peu rassurée. Je m’apprête à prendre une gorgée de mon whisky quand le danois casse le silence en reprenant la parole. Je trinque avec lui, un air amusé sur le visage.

- J’ai un talent plutôt inné pour fuir ce genre de situation.

Je prends une gorgée de mon whisky. Je me retiens de préciser que j’ai tendance à faire ça quand je me retrouve à un mariage dont j’ai été contraint de me rendre. Je suis tellement doué pour cela que je suis même parvenu à fuir mon propre mariage avec Solveig, il y a plus de dix ans de cela. A cette pensée, j’ai le sentiment d’être le plus grand connard que la Terre n’est jamais connue.

- Et puis, entre nous, je ne me sentais pas capable d’écouter ce con déblatérer son discours.

Je sais qu’Aleks ne porte pas non plus ce juge dans son cœur. Quand je vous dis qu’on a des points communs. Je l’observe quelques instants, après avoir reposé mon verre sur la table.

- Alors, c’est fini pour toi la criminelle ?

Je sais que l’affaire que nous avons menée ensemble n’a pas été des plus simple pour le danois. Mais je ne savais pas qu’il avait raccroché juste après, dans la mesure où j’étais moi-même partie. La seule chose que j’avais pu observer, c’est que s’il travaillait toujours avec le NYPD si cela était nécessaire, il n’était plus sur des enquêtes criminelles. Et forcément, ça attisait ma curiosité.

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Lun 31 Aoû - 21:07


Je ne boirais jamais à Outrance. Je ne sais même pas où c’est !

Aleks & William



Qui aurait cru il y a un an de cela que ces deux hommes seraient un jour installés ensemble dans un bar et trinqueraient à une cause commune. Il fallait dire que cette année avait été chargé pour l’un comme pour l’autre. Si la vie d’Aleksej n’avait pas connu beaucoup de remous ces dix dernières années, les mois qui venaient de s’écouler avaient été plutôt riches. Les événements s’étaient enchaînés à un rythme soutenu. Du côté de William, c’était un peu l’inverse, il avait pris une parenthèse dans une vie plutôt mouvementée et était parti se ressourcer à l’autre bout du monde.

À cette époque, si les deux hommes avaient bien dû se rendre à l’évidence et considérer le fait qu’ils aient plus de points en commun qu’ils ne l’avaient imaginé, l’admettre était une autre paire de manche. Le retour de William avait créé un certain trouble chez Aleksej, leur première rencontre depuis le départ de l’irlandais n’avait pas été si désastreux. Il avait toutefois soulevé un certain nombre de questions et d’incertitude face auxquels le couple avait dû s’entretenir. En l’entendant parler de la Criminelle, Aleksej mordit sa lèvre inférieure en secouant la tête.

“Quand j’ai terminé mes études, j’ai débuté ma carrière au bureau du procureur. À l’époque, je touchais un peu à tout. On m’envoyait là où il fallait déléguer. Bosser avec la Criminelle, c’était stimulant. Excitant aussi d’une certaine manière. C’était un peu comme dans les films. Mais j’ai passé la plus grande partie de ma carrière dans des choses très procédurières…”

Aleksej avait travaillé pour le compte d’entreprises privées. S’il n’avait jamais été contre ses principes pendant toutes ces années, il ne pouvait pas non plus se targuer d’avoir fait avancer le bien commun. C’était probablement ce qui l’avait poussé à prendre ce tournant dans sa carrière et à choisir de retourner travailler pour le Procureur de New York. Il avait besoin de redonner du sens à ce qu’il faisait. Mais son nouveau patron l’avait mis devant le fait accompli en l’assignant à cette enquête.

“Je dois bien avouer que ces meurtres ne m’ont pas laissé tout à fait de marbre. Je pensais que ce serait plus facile en vieillissant. Qu’on s’endurcissait… mais j’avais probablement tort. Certaines choses, certaines personnes vous rendent plus doux... plus vulnérable aussi. À présent je m’occupe principalement de dossiers dans le domaine social… Les meurtres, la violence… je ne veux plus ramener ça chez moi en rentrant du boulot.”

Il voulait que ses capacités, ses compétences soient mises au service des autres. Pas juste à quelconque intérêt personnel. Il voulait tenter d’améliorer la vie des gens et se battre pour endiguer le fossé qui se creusait entre les classes sociales. Un peu plus de justice sociale dans un monde où l’individualisme était devenu une religion. Et s’il avait pris cet engagement, s’il s’était remis dans un chemin qui jugeait plus vertueux, c’était uniquement parce Solveig avait poussé son compas moral à reprendre la place qu’il n’aurait jamais dû quitter.

“ Et toi ?”

C’était très étrange pour Aleksej de tutoyer William mais comme ce dernier avait donné l’exemple, il aurait été encore plus bizarre de ne pas le suivre.

“J’imagine que le dépaysement entre faire du bénévolat en Asie et retrouver les rondes dans les rues de New York doit être assez important ?”

Ça le titillait parfois. Prendre une valise et y jeter quelques unes de ses affaires ainsi que celle de la jeune femme et se faire la malle. Il y avait bien la maison de Montauk qui leur permettait de déconnecter un peu mais c’était bien différent que ce qu’on devait ressentir à l’autre bout du globe.


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Dim 6 Sep - 22:25


Je ne boirais jamais à Outrance. Je ne sais même pas où c’est !

Aleks & William


J'écoute Aleks me parler de son parcours, mais également du fait que l'enquête menée ensemble, à la criminelle, lui avait fait prendre conscience qu'il ne serait plus capable de travailler dans ce domaine. Et je ne le comprends que trop bien. Si je parviens à rentrer chez moi avec tout ça, c'est uniquement parce que je travaille au NYPD depuis de nombreuses années. Et quand je l'ai quitté quelques temps, ça a été pour m'engager dans l'armée, ce qui n'était pas mieux, niveau "douceur".

- Je ne peux que te comprendre. D'autant plus que cette enquête a touché une de tes proches. D'ailleurs, comment va Calliope ? , finis-je par lui demander, puisque cette question me brûlait les lèvres depuis quelques temps déjà. Je m'étais quelque peu attaché à cette femme, probablement parce que son histoire m'avait touché. Mais finalement, quand je suis partie au Sri Lanka, je n'ai même pas pris la peine de la prévenir. De toute façon, je n'étais clairement pas dans une assez bonne posture pour faire preuve de politesse.

Quand Aleks me demanda en quelque sorte comment je vivais mon retour à New York, un sourire se dessina sur mes lèvres.

- Je me suis toujours plutôt bien adapté à ces changements de vie, de rythme, et de paysages.

Quand on y pensait, ce n'était pas la première fois que je me retrouvais à l'autre bout du globe, pour des mois ou des années complètes, dans des environnements complètement différents. Ça a commencé lorsque j'avais quatorze ans, lorsque mes parents ont décidé de retourner en Irlande, nous emmenant, ma sœur jumelle et moi. J'ai abandonné tout ce que j'avais ici, tous mes repères, pour aller vivre à Belfast. Là-bas, j'y suis resté quatre années consécutives. J'ai bien vécu ce changement de vie, même si mon cœur balançait entre New York et l'Irlande.

Ensuite, il y a eut l'armée, et les pays dans lesquels je suis parti. Quelques fois l'Afrique, mais le plus souvent, le Moyen-Orient. L'Afghanistan, l'Irak, la Syrie. Et j'en passe. Des pays différents, des cultures différentes, des environnements différents. Là aussi, je me suis étonnement bien adapté, même lorsqu'il s'agissait de se retrouver en danger de mort. Surprenant de voir que mes traumatismes de guerre sont devenus insoutenables uniquement lorsque ma carrière militaire s'est arrêté.

Et enfin, le Sri Lanka. Mais cette fois-ci, je suis parti à l'autre bout du globe, dans une atmosphère plus apaisante. Être en compagnie de mon fils et de Sarah avait eu un impact très positif sur ma vie. Comme tout le reste d'ailleurs. La population locale, la nature, le bénévolat. Tout. Et là encore, je m'étais adapté avec une facilité déconcertante.  Tout comme mon retour à New York d'ailleurs.

- Mais oui, c'est très différent la vie là-bas comparé à la vie d'ici. Et c'était plus que nécessaire que je refasse le point sur ma vie pour reprendre certaines choses à zéro., poursuivis-je avec conviction. Je parlais bien évidemment de ma relation avec Solveig. Ce voyage avait été nécessaire pour que je prenne conscience de certaines choses, mais aussi pour faire une croix définitive sur cette femme. Je prenais une gorgée de mon whisky, visiblement bien décidé à rendre plaisant une soirée qui devait être atrocement barbante.

- Mon travail m'a manqué finalement. Enfin, pas tous les aspects. Ce genre de conférences, avec un type comme ça, à qui ça peut plaire, vraiment ?

Un air désabusé sur le visage, j'affichais finalement un sourire en reprenant :

- Alors on est voué à se retrouver dans ce genre d'endroits maintenant ? Dommage, parce qu'au delà des piques qu'on a pu s'envoyer, on formait une assez bonne équipe.


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Mar 15 Sep - 20:48


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Aleks & William


Si Aleksej avait eu une année plutôt mouvementée, il en était de même pour son amie Callie. Elle non plus, l’enquête ne l’avait pas laissé tout à fait indemne. Mais elle avait su rebondir. Le danois fit un rapide résumé au policier assis à ses côtés. Il connaissait le passif de William avec Thomas Kray évidemment. Il avait aussi appris de la bouche de Callie un certain rapprochement entre eux. Ils discutèrent un moment du NYPD, notamment du retour de l’irlandais au sein de son équipe. La discussion dévia peu à peu vers les émeutes, le travail du bureau du procureur et l’engagement des policiers dans le mouvement du Black Tuesday.

Les verres s’enchaînaient également. C’était étrange la manière dont la discussion s’était mise en place tout naturellement. Aleksej et William avait énormément de point en commun et si leurs avis divergeaient parfois, ils s’intéressaient ou étaient touchés par un bon nombre de sujets similaires. Étant tous les deux employés de la fonction publique, l’ordre et la justice, leur travail trouvaient également une certaine résonnance. Ils se découvraient des connaissances communes et tant que la discussion ne déviait pas sur Solveig, ils n’étaient que deux anciens collègues et non pas deux hommes qui avaient partagé la vie de la même femme.

“J’ai entendu que des félicitations étaient de circonstance…”


Aleksej adressa un sourire sincère à William. De quelle manière ils en étaient arrivé là ? Il n’en était pas certain. Pas plus que du nombre de verres qu’ils avaient à présent à leur actif. S’il n’avait pas été sous l’effet de l’alcool, il n’aurait peut-être pas été en mesure de se détendre de la sorte. Surtout pas en présence de l’Irlandais. C’était une sorte de cercle vicieux. Plus il se sentait à l’aise et plus il buvait, plus il buvait et plus il se sentait à l’aise. Il en avait oublié qu’il ne consommait plus de spiritueux depuis plusieurs mois déjà. Quoi qu’il en soit, Solveig lui avait parlé du fait qu’il attendait un enfant.

“Tu dois être ravi ?”

Pour lui, ce n’était pas vraiment une question mais plus une affirmation. Il se souvenait du bonheur qu’il avait ressenti en tenant sa fille dans ses bras pour la première fois. William avait déjà un fils mais de ce qu’il avait pu en comprendre, il ne l’avait découvert que quand le garçon avait déjà quelques années.

“Prêt à se remettre dans les biberons et les couches ?”

Pour lui c’était très loin mais pour avoir côtoyer Callie pendant toute sa grossesse et s’être souvent occupé de Jaime, tout ça était plutôt frais dans son esprit. Si ça ne semblait pas très glamour sur le papier, ces instants-là passé avec les enfants étaient souvent les plus importants, de peu qu’on en apprécie leur juste valeur. Une intimité partagée, pas de faux semblant. Juste l’instant présent.



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Mar 29 Sep - 10:48


Je ne boirais jamais à Outrance. Je ne sais même pas où c’est !

Aleks & William


Les discussions allaient bon train. Les verres, eux, s’enchainaient. Finalement, cette soirée ressemblait davantage à deux vieux amis qui refont le monde, autour de bons whiskys. Beaucoup de sujets avaient été abordés, et les esprits commençaient à s’embrumer. Quand Aleksej me félicita, je piquais un fard, ne comprenant pas tout de suite de quoi il parlait. Je pris finalement conscience qu’il évoquait la grossesse de Morgana, et donc le fait que je deviendrais papa, d’ici quelques mois. Solveig lui en avait donc parlé. Etais-je un sujet de conversation entre eux ? Je trouvais ça quelque peu étrange, mais l’italienne avait été surprise, voir choquée de cette nouvelle et visiblement, elle avait eu à cœur de pouvoir en parler avec son compagnon. L’homme en face de moi semblait voir cela d’un bon œil. Et même si l’idée d’être papa à nouveau me plaisait, ce serait mentir que de dire que la situation était parfaite. Morgana et moi n’étions pas ensemble et ce, même si nous étions particulièrement proches, bien plus que des collègues de travail. Cette grossesse résultait d’un stupide oubli de protection, le soir où nous nous étions retrouvés, après une année complète loin, l’un de l’autre. Jusqu’alors, Morgana et moi n’avions jamais laissé quoi que ce soit se produire entre nous. Nous étions déjà très proches, l’un de l’autre, mais sans pour autant se laisser aller à un quelconque désir. Probablement parce que, pour ma part, j’étais à l’époque avec Solveig, et que je ne voyais que par cette dernière. Quant à Morgana, elle n’est jamais parvenue à tourner la page sur sa première histoire d’amour, ayant perdu l’homme de sa vie, le père de ses deux enfants. Le plus étonnant dans cette histoire, c’est que je suis également très proche de Gabriel et d’Angela, pour avoir passé beaucoup de temps avec eux. Pour son aîné, j’avais fini par devenir une figure masculine qui lui permettait de pouvoir se confier sur de nombreux sujets, notamment maintenant qu’il devenait un adolescent. Des sujets qu’il était plus simple d’aborder avec moi, plutôt qu’avec sa mère.

- L’idée me plaît assez, même si pour être honnête, j’aurais aimé que la situation soit quelque peu différente.

Je savais qu’en disant cela, j’allais attiser la curiosité du danois, et que je devrais en dire davantage. Qui aurait pu croire qu’un jour, je me confierais à lui ? Finalement, on dit toujours que l’alcool délie les langues. Nous en avons encore la preuve ce soir.

- Morgana et moi formons un binôme au travail. On est très proches. Elle est présente dans la vie de Saeed, et moi, dans celle de ses enfants. On a toujours été très amis. Je pense que finalement, beaucoup de nos collègues pense qu’on devrait finir ensemble mais… aucun de nous n’est prêt à ça.

Je n’allais pas faire un dessin à Aleksej. Malgré l’alcool qu’il venait d’ingurgiter, il serait capable de comprendre que si je ne voulais pas m’engager dans une nouvelle relation amoureuse, Solveig en était la cause. Il m’avait vu plus bas que terre, quand ma relation avec l’italienne s’était terminée. D’un point de vue extérieur, probablement avait-il penser que finalement, Lazzari et moi passions notre temps à nous envoyer les pires saloperies à la figure. Et pourtant, cela découlait d’une relation forte, de sentiments puissants. Forcément, quand tout cela s’est terminé, j’ai mal vécu cette situation et malheureusement, il a été le spectateur privilégié de cela. Donc forcément, laisser la possibilité à quelqu’un de me détruire comme cette relation m’a affecté, je n’en suis pas encore prêt.

- On s’est rapproché quand je suis revenu du Sri Lanka. Et finalement, et bien… on n’a pas pris toutes nos précautions.

Le plus ironique, dans cette histoire, c’est que visiblement, je ne sais avoir des enfants que de cette manière. Avec Sarah pour commencer, quand j’étais dans l’armée américaine, en mission en Afghanistan. Le même schéma se reproduisait avec Morgana. Ironique, non ? Surtout quand on sait que mon souhait le plus cher, avait été de fonder une famille avec Solveig. Solveig qui était stérile et qui, en plus de ça, ne voulait pas d’enfants. Et je pense malgré tout, cela a dû la remuer, de voir que finalement, j’avais des gosses avec d’autres femmes, alors qu’elle, elle ne pouvait et ne voulait pas m’offrir cela, quand nous étions ensemble.

- Bref, il va falloir que j’arrête mes conneries, sinon, dans dix ans, j’aurais dix gosses, avec dix femmes différentes.

J’arquais un sourcil avant de finir mon énième verre de whisky. Mais à côté de tout cela, je remarquais, dans les paroles d’Aleksej, qu’il trouvait génial le fait d’avoir un bébé. Je ne savais pas s’il avait des enfants, ou bien s’il en désirait avec Solveig. Malheureusement, si cela était le cas, il risquerait de devoir faire une croix dessus, car l’italienne n’en désirait pas. Elle ne pouvait en avoir, certes, mais l’adoption restait toujours une solution. Mais je ne me sentais pas assez à l’aise de lui en parler aussi directement, d’autant plus que finalement, peut-être que Lazzari serait capable de changer d’avis. Après tout, elle a bien déjà passé le cap de l’emménagement avec le danois, chose qu’elle avait refusé de m’accorder, lors de notre dernière relation de deux ans. Alors je me contentais de lui demander :

- C’est quelque chose qui te plairait, je me trompe ?


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Mer 7 Oct - 20:11


Je ne boirais jamais à Outrance. Je ne sais même pas où c’est !

Aleks & William


S’il n’avait pas été sous l’influence de l’alcool, Aleksej aurait trouvé cette situation plus qu’insolite. Invraisemblable serait plus juste. L’homme assis en face de lui était l’ex-petit ami de sa compagne. Et leurs premières rencontres n’avaient pas été des plus cordiales. Pourtant ils étaient là, tous les deux à discuter de la vie comme deux collègues normaux. Qui sait, peut-être que cette relation pourrait finalement arriver à évoluer. Il savait combien il était important pour Solveig qu’il s’intègre dans son groupe d’amis. Il s’entendait déjà très bien avec Alice et Marc et Hayden s’était un peu détendu en réalisant qu’il n’y avait pas de confrontation entre William et lui.

Il fronça les sourcils en entendant l’irlandais dire qu’il aurait aimé que la situation soit différente. Il pensait savoir de quoi il parlait. Quand elle était rentré de son déjeuner avec William, la brunette avait eu besoin de se confier sur la nouvelle qu’elle avait appris et la situation du policier. Elle semblait interloquée, presque choquée  et avait rapidement expliqué la situation de son ex. D’ailleurs Solveig était peut-être plus sidéré par le calme avec lequel William gérait la situation. Certes ce n’était peut-être pas l’idéal. Il préféra laisser l’irlandais donner son explication même si en réalité, Aleksej n’avait aucun jugement à porter. Il l’avait vu avec son fils Saeed, un enfant qui semblait parfaitement équilibré.

“À partir du moment où vous avez pris la décision ensemble et que vous êtes d’accord sur la manière dont vous voulez élever cet enfant, je pense que le reste est secondaire… Enfin ce que je veux dire, c’est que le bonheur de ton enfant n’a pas à être défini par ta relation sentimentale… Tant que vous arrivez à faire la part des choses.”

C’était l’idée qu’il en avait en tout cas. Même si de son côté, la question ne s’était jamais posé sous cet angle. La grossesse de Lena n’avait pas été à proprement programmée mais c’était dans la suite logique des choses. Le danois baissa légèrement les yeux en entendant William dire qu’il n’était pas prêt à s’engager dans une nouvelle relation. Si Solveig lui avait toujours dit que leur histoire était terminée quand ils avaient commencé à se fréquenter, il savait qu’il n’en était pas allé de même pour l’irlandais. William y avait cru jusqu’au bout et Aleksej avait toujours eu l’impression d’être arrivé avant la fin. Au milieu d’une histoire qui n’était pas la sienne.

Mais ce n’était pas un sujet dont il était prêt à parler avec William, peut-être qu’il ne le serait jamais. Et ce n’était pas si grave. Les deux hommes avaient d’autres points en communs. Il releva la tête surpris par la question du policier, se frotta la barbe machinalement. Jamais de la vie, il n’aurait abordé ce sujet avec lui, mais les verres s’étaient enchaînés bien trop rapidement. Il plongea son regard clair dans le breuvage ambrée qui tournoyait doucement dans son verre.

“Je… hum… J’avais une fille. Rebecka.”


Il ne disait jamais son prénom à voix haute. C’était comme si des lames de rasoirs tranchaient ses lèvres. Il ingurgita son verre cul sec avant de faire signe au serveur de les resservir.

“Ma femme et moi l’avons perdu dans un accident de voiture quand elle avait 7 sept ans.”

Peut-être était-ce parce que William aussi était père. Parce qu’il était flic et qu’il en avait déjà vu dans la vie. Peut-être juste à cause de l’alcool. Ou peut-être simplement que Solveig le rendait plus sociable. Il avait passé sa main dans ses cheveux l’air songeur. Ce n’était pas la première fois qu’on lui posait cette question et il l’avait toujours éludé.

“Avoir un autre enfant… je ne sais pas. Je ne suis pas sûr d’être prêt à me poser la question. Ou même d’être prêt un jour. Et comme Solveig n’a jamais manifesté ce désir-là… Disons que c’était plus simple de ne pas se confronter à ce genre de question.”

Aleksej adorait les enfants. Réellement. Avoir une fille avait fait de lui le plus épanoui des hommes. Mais son monde s’était écroulé quand il avait dû prendre la décision d’éteindre les machines. Il préférait faire l’autruche et ne pas répondre à cette question, ne pas se la poser, ne pas y penser. Ce n’était pas très brave mais c’était la seule manière qu’il avait de se préserver de la douleur. De l’espoir aussi.



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Mer 14 Oct - 9:12


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Aleks & William


Les paroles d’Aleksej furent en quelque sorte réconfortantes. Sans qu’il n’y soit obligé, il me donnait son point de vue sur le fait d’avoir un enfant, sans pourtant être en couple. Oui, cette décision, nous l’avions prise à deux. Morgana avait pris le temps de me parler de ses projets, sans me contraindre à quoi que ce soit. Elle n’avait pas attendu de moi à ce que j’assume cette paternité. Pourtant, je l’avais fait, parce qu’au fond de moi, même si j’aurais aimé que la situation soit différente, je me sentais prêt à cela. Je n’aurais pas accepté d’avoir un enfant, sans pouvoir le voir grandir. J’avais déjà été absent lors de la première année de vie de Saeed et ce, car je ne connaissais pas son existence. Je ne voulais pas que cela se reproduise.

- Oui, tu as probablement raison., lui répondis-je en lui adressant un fin sourire.

C’est tout naturellement que j’avais demandé à Aleksej si lui, voulait être père. Ce sujet de conversation semblait facile à aborder avec lui. Je ne le connaissais finalement pas beaucoup, mais j’avais pu le voir en compagnie d’enfant, notamment la fillette de Mark et Alice. Il s’y prenait bien et était à l’aise. Comme si, finalement, tout cela était naturel pour lui. Il s’était bien comporté également avec Saeed, même si ce dernier s’était montré assez désagréable en voyant qu’il était celui qui « avait remplacé papa » dans sa relation avec Solveig. Il en était jaloux, du haut de ses quatre ans.

Je lui avais donc posé cette question, non pas seulement pour faire la discussion, mais parce que cela m’intéressait, sans que je ne puisse cependant l’expliquer. En revanche, sa réponse me fit froncer les sourcils, d’un air interrogateur. Il parlait au passé, et il ne fallait pas faire preuve de beaucoup de réflexion pour comprendre qu’un drame avait eu lieu. Je ne sais pas si j’aurais osé lui demander davantage d’explications, mais Aleksej accepta de se confier à moi sur un moment aussi personnel de sa vie. Je l’écoutais, sans chercher à l’interrompre. Une vague d’empathie me submergea. Je n’aurais jamais imaginé que Svendsen ait dû vivre une épreuve aussi terrible. Solveig ne m’en avait jamais parlé, ce qui, dans le fond, était plutôt logique. Nous n’abordions pas vraiment le sujet d’Aleksej, lors de nos discussions, comme je ne parlais que rarement de Sarah, et jamais de mes conquêtes. Un contrat implicite entre nous. Et à côté de cela, cette partie de la vie du danois ne me regardait aucunement.

- Je suis désolé. Sincèrement., murmurais-je en l’observant. Je ne pouvais pas imaginer ce qu’il avait vécu. S’il devait arriver quoi que ce soit à Saeed, je deviendrais fou. J’ai vécu des moments dramatiques et traumatisants dans ma vie. Mais la perte d’un enfant est juste inconcevable. Ce n’est pas de cette manière que la vie doit être faite. A la simple idée que je puisse me retrouver à sa place, d’être en deuil de mon fils, j’en avais froid dans le dos. Je donnerais ma vie pour mon gamin, sans l’ombre d’une hésitation. Il était l’essence même de mon existence. Alors je ne pouvais que comprendre le positionnement d’Aleksej concernant sa projection d’être à nouveau parent.

- Je suis sûr que tu étais un père formidable.

Et je le pensais. J’étais triste pour lui, en tant que père. Et même s’il en parlait d’un air pensif, il était clair que le deuil n’était pas effectué, et qu’une page refusera toujours de se tourner. Un bref silence s’installa entre nous, alors que nous observions tous les deux nos verres. Finalement, je relevais la tête et nos yeux bleus se croisèrent.

- J’imagine que c’est la raison pour laquelle tu n’es plus avec ta femme ?

Loin de moi l’idée de me montrer indiscret et Aleksej était en droit d’éluder la question. Auquel cas je comprendrais que ce sujet de conversation est épineux et que nous devons cesser d’en parler. Dans le cas contraire, il pouvait se confier à moi. Vraiment, qui aurait cru cela de nous ?




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Lun 19 Oct - 19:29


Je ne boirais jamais à Outrance. Je ne sais même pas où c’est !

Aleks & William


Les verres s’étaient enchaînés à une rapidité déconcertante. Le barman débouchait une nouvelle bouteille mais les deux hommes étaient bien trop absorbés par leur conversation pour y accorder la moindre importance. L’expression qui s’affichait sur le visage de William, il la connaissait bien. À mi-chemin entre la pitié et la compassion. Il savait que les mots qu’on lui prodiguait étaient sincères mais à chaque fois qu’il les entendait la douleur se faisait plus vive. Pourtant c’était un peu différent avec l’Irlandais. Le fait d’être père lui-même lui donnait une grille de compréhension différente. Comme pour tous les parents.

La Danois tenta d’esquisser un semblant de sourire quand William fit remarquer qu’il avait dû être un père remarquable. Il avait fait ce qu’il avait pu. Mais cela n’avait pas été suffisant. Il aurait dû être moins confiant en la vie. Plus prudent. Il aurait dû être capable de la protéger du monde et de la folie des hommes. Son regard se perdit quelques secondes dans le vide, son cerveau s’était déconnecté de la réalité pour se brancher dans un autre monde. Un monde où Rebecka était toujours là, où il pouvait toujours entendre son rire quand il franchissait la porte de chez lui.

“C’était une enfant extraordinaire. Alors c’était facile d’être un bon parent…”

Aleksej ne s’attendait pas à ce que le policier enchaîne sur ce sujet. En général, les gens trouvaient rapidement un autre sujet de discussion. Quelque chose qui les mettrait moins mal à l’aise. Ses yeux s’étaient ouvert grand de surprise. Il les fit cligner une ou deux fois, le temps d’intégrer la question. Il prit une grande inspiration. Si Rebecka était un chapitre de sa vie, sa relation avec Lena en était un autre. Probablement le plus long et le plus compliqué.

“Aucun de nous deux n’a réussi à surmonter ça… pas ensemble en tout cas… rester ensemble… ce n’était plus possible… plus supportable…”


Il déglutit difficilement. Sa respiration se fit plus lourde. Il sentait déjà les sueurs froides s’emparer de son corps. Un simple flash. Les coups répétés. Tout son être qui n’était plus que rage. Ses doigts se crispèrent dans son point serré. Il prit une grande inspiration pour tenter de se calmer. Il pensa à la mer, à Montauk, à Solveig qui marchait pieds nus sur le sable mouillé. Sa psy lui avait conseillé de pratiquer cet exercice quand il sentait que la situation lui échappait et que la panique reprenait le dessus sur la raison. Imaginer des choses qui le rendaient serein.

“Pardon… ça ne devient pas plus facile avec les années…”


 


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Ven 13 Nov - 22:42


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Aleks & William


Je ne pus retenir un sourire en entendant Aleksej dire qu’il avait été facile d’être un bon père devant une enfant aussi extraordinaire. C’est souvent ce que je pensais, quand on me disait que je m’occupais bien de Saeed. Ce gosse est un rayon de soleil. Quand je vois d’autres gamins de son âge, je suis rassuré qu’il soit aussi adorable et ce, même s’il possède déjà son caractère – pas si différent du mien d’ailleurs… Alors oui, on dira que les enfants sont à l’image des parents et je suis plutôt d’accord avec cela. Mais je pense aussi que chacun à sa personnalité. Quoi qu’il en soit, je ne comprenais que trop bien ce genre de paroles du danois.

Je n’avais pu m’empêcher de continuer sur ce sujet de conversation. Et je me stopperais sans aucun souci si cela posait le moindre problème à Aleksej. Il ne pu d’ailleurs cacher sa surprise. Certains penseront que je manque cruellement de tact, que si j’avais été bien élevé, j’aurais changé de sujet. Seulement, je ne peux m’empêcher de penser que si tout le monde agit de cette manière, à qui dont pourrait-il se confier ? Et j’étais assez attentif à ses réactions pour savoir si je devais effectivement proposer une tout autre conversation.

- On dit souvent que ce genre d’épreuve consolide ou éclate un couple. Malheureusement, je pense que souvent, il s’agit de la seconde conséquence.

Ce que je voulais faire comprendre à Aleksej par là, c’est qu’on ne se remet pas de la mort d’un enfant. On peut être amoureux, forts ensemble, cela ne signifie pas que l’on puisse surmonter ensemble une épreuve aussi difficile. Aujourd’hui, il en faut bien moins pour casser une relation, après tout. Mais je décidais de ne rien ajouter de plus. La conversation commençait à bouleverser le danois, et je m’en rendis compte assez rapidement, de part sa respiration et sa crispation. Peut-être retiendra-t-il que s’il souhaitait se confier davantage, il le pouvait. Et si ce n’était pas ce soir, ça pouvait être plus tard, ou bien jamais. La balle était dans son camp.

- Ne t’excuse pas. C’est moi qui suis désolé. J’arrête avec mes questions. Si tu as besoin un jour d’en parler, n’hésite pas. Je ne pourrais pas comprendre ce que tu vis, seulement l’imaginer, si j’ose seulement le faire. Mais n’hésite pas., lui répondis-je avec sincérité. C’est comme si nous avions totalement mis de côté notre rancune respective. Ce soir, nous étions deux hommes avec un point commun : deux pères qui auraient tout donner pour leur enfant. Je lui adressais un sourire, avant de porter mon verre à mes lèvres.

- Tu penses que notre ami Monsieur le Juge a terminé son grand discours ?


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