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tornado-like stranger (ofelia)

@ Invité

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Mer 19 Aoû - 5:32

Les Frauenfeld avaient de la visite. Ou plutôt, Franziska Frauenfeld, plus connue sous le triste sobriquet de la sorcière du Bronx, avait de la visite. Son fils de trente ans, Brahms, ne recevait jamais personne; il préférait se terrer dans sa chambre d’enfant quand le soleil brillait dans le ciel et s’aventurer dans les rues du quartier quand la lune montrait le bout de son nez. Ce mode de vie assez particulier lui convenait toutefois parfaitement. Il répugnait à se mêler à ses semblables — les êtres humains. Il se sentait en sécurité du haut de sa tour d’ivoire, un gamin captif mais comblé. Quand il s’ennuyait, ce qui arrivait fatalement assez souvent, compte tenu de l’oisiveté qui ponctuait ses jours et ses nuits, il se postait à la fenêtre de sa chambre pour observer les allées et venues de tout un chacun. Tel Big Brother dans le roman de George Orwell ou encore Sauron dans l’œuvre de Tolkien, il voyait tout. Enfin, presque tout. On ne pouvait dire que le trentenaire, s’il aimait observer, était très observateur, loin s’en fallait d’ailleurs.

Néanmoins, il ne souffrait d’aucun problème d’audition et à ce propos, la tempête qui grondait derrière la porte de sa chambre ne laissait planer aucun doute : la sorcière du Bronx guerroyait contre leur visiteur ou visiteuse, qui aurait mieux fait de sonner à la porte de quelqu’un d’autre ce jour-là. Crescendo de cris, d’insultes étouffées par la cloison. Allongé dans son lit, Brahms se boucha les oreilles et ferma les yeux très fort. Il détestait les conflits; ça le rendait malade. Après un long moment, la porte d’entrée claqua, puis le silence revint dans l’appartement. Qui avait gagné la bataille? Impossible de le savoir. Curieux, le jeune homme se leva de son lit, manqua de se tordre la cheville contre la pile de bandes dessinées qui se dressaient sur son chemin, puis tira non sans empressement les rideaux jaunes de sa fenêtre.

Une silhouette s’éloignait à grands pas de l’immeuble. Une jeune femme qui ne lui disait absolument rien. Sans crier gare, elle freina net à ce moment précis, le visage levé en direction de Brahms. Ce dernier sursauta malgré lui et, le cœur tambourinant, s’accroupit sur le plancher dans l’espoir de passer inaperçu. Quelques secondes s’écoulèrent avant qu’il ne trouve le courage de se redresser lentement, très lentement, les mains posées sur le rebord de la fenêtre. Surprise, l’inconnue l’observait toujours. Il eut juré qu’elle se retenait de ne pas éclater de rire face à sa réaction puérile, mais peut-être s’imaginait-il des choses? Brahms tourna la tête vers la porte de sa chambre. Toujours ce silence inquiétant dans l’appartement. Il déglutit avant d’ouvrir la fenêtre et de s’adresser à la jeune femme d’une voix chevrotante : « Si j’étais vous, je ne resterais pas là. Ma mère est capable de vous pourchasser avec une poêle à la main et croyez-moi sur parole, vous ne voulez pas voir ça. » Il était sincère, Brahms. Il ne tenait pas à être témoin de ce morbide spectacle. La dernière fois, la pauvre fille s’était retrouvée à l’hôpital.

@ Invité

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Dim 23 Aoû - 2:18
tornado-like stranger
@brahms frauenfeld & ofelia bernal
Qu’est-ce qui t’a motivé à venir te frotter à nouveau à cette femme ? Tu ne saurais le dire, encore moins alors que tu hausses le ton pour répondre à ce qu’elle te dit. Le ton avait monté plus vite que de raison, tu ne sais même pas pourquoi elle refuse autant de te laisser parler à son fils. C’est pas comme s’il y avait quelque chose de louche dans l’affirmation "votre fils a besoin de plus d’amis, je me propose" non ? Ça part de bonnes intentions, c’est à peine un jugement sur la façon dont cette femme de comporte (quoi que). Elle a même pas aimé quand t’as souligné que laisser entrer des gens dans sa demeure aiderait à faire taire les rumeurs à son égard. Toi tu veux aider et on te répond sèchement, c’est tout de même honteux. Le ton continue de monter et peut-être que certaines paroles t’échappent avec une violence qui ne t’es pas habituelle. Le ton continue de monter et t’es finalement chassée des lieux, sans plus de cérémonie. La porte claque derrière toi, ne laissant pas grande chance à ton envie de retenter une approche.

Repoussée pour cette fois, mais pas complètement vaincue, tu entames une retraite vers des lieux plus surs. Ou du moins, tu feins le faire puisque ton attention repasse vers le building, vers une fenêtre en particulier où ton regard se pose sur un jeune homme, Brahms sans doute. Tu lui adresses un sourire, pas que ça semble changer grand chose, puisqu’il est on ne peut plus déstabiliser par ton regard sublime (ou juste parce que tu l’as fixé sans raison). Tu le vois revenir vers la fenêtre et t’as un peu de mal à cacher l’amusement que sa réaction a créer en toi.
Les dires du jeune homme suffisent à te faire perdre le contrôle et t’en ris, plus que de raison. Tu ne t’attendais pas à un tel avertissement, t’es pas certaine de si tu dois le prendre au sérieux ou non. Alors t’en ris, un bon mécanisme de réaction tu trouves. « Qu’elle essaie, je demande à voir ça. » Tu ne ferais peut-être pas le poids contre la Sorcière du Bronx, mais rien que pour la scène que ce serait, t’es prête à courir le risque. Et oui, semblerait-il que tu as décidé de ne pas trop prendre l’avertissement au sérieux, comme si ce n’était pas possible. « T’as pas envie de sortir un peu ? Le toit est tout particulièrement agréable pour discuter » Et tu lui offres un beau sourire en prime pour ponctuer ta phrase, comme si ça suffirait à le convaincre de quitter le confort de l’appartement, de sa chambre (?) pour venir discuter avec toi. « Sinon je peux m’installer ici, mais c’est tout de suite moins charmant. » Et tu doutes que ce soit le plus sage si la Sorcière risque de sortir avec une poêle pour t’attaquer.

Tu te demandes un peu comment il va réagir à ta proposition, mais tu refuses d’abandonner si rapidement, après tout, c’est bien la première fois que tu as l’opportunité de lui parler de cette façon. Ce n’est pas faute d’avoir essayé, mais il y a toujours eu la mégère pour se mettre au travers de tes tentatives de socialisation. Pas cette fois. « Je m’appelle Ofelia. T’es Brahms non ? » Après tout, il ne peut qu’être cette personne, celui que tu voulais rencontrer par curiosité. Ton futur ami, t’en es certaine. 
(c) DΛNDELION

@ Invité

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Mar 1 Sep - 7:09

Sa mère l’avait toujours cru trop sensible et peut-être avait-il eu tort de douter d’elle, puisqu’elle le connaissait mieux que quiconque. C’était vrai, il était trop sensible. Il détestait être la cible de moqueries, de regards méprisants ou de tout autre comportement cruel à son égard; il ne savait jamais comment agir dans les circonstances. Devait-il sourire et faire comme si de rien n’était? Ou encore, prendre la fuite? Comme la vie en société pouvait être compliquée! Pas étonnant qu’il préférait s’enfermer dans sa chambre à longueur de journée. Il se cachait jusqu’à la nuit tombée, là seulement osait-il mettre le nez dehors. Dans les ténèbres du petit matin, il se sentait à l’abri. Bien sûr, sa mère désapprouvait ces sorties nocturnes, mais hélas pour elle, elle ne pouvait pas toujours contrôler ses allées et venues. Par exemple, en cet instant précis, il hésitait à braver l’autorité maternelle et aller à la rencontre de cette jeune femme qui n’avait décidément pas froid aux yeux. Pour croiser le fer avec la Sorcière du Bronx et ensuite en redemander, il fallait avoir du cœur au ventre. Ça piquait sa curiosité, il devait l’admettre.

Le regard fuyant, il se mit à ronger l’ongle de son pouce gauche, mauvaise manie qui le suivait depuis sa tendre enfance. Sortir un peu, disait-elle? Mais pourquoi? Il était très bien là où il était, dans le confort de sa chambre, là où personne ne pouvait le voir. Enfin, sauf cette jeune écervelée, de toute évidence. Il aurait préféré qu’elle ne lève pas les yeux vers sa fenêtre et qu’elle continue son chemin. Est-ce que Brahms dérangeait les gens, lui? Non. En plus, elle lui souriait de toutes ses dents, comme pour l’amadouer. Il n’était peut-être pas le crayon le plus aiguisé de la boîte, mais il n’ignorait pas que certaines personnes usaient de leurs charmes pour en convaincre d’autres — ainsi allait le monde. Dans le cas présent, ce n’était pas en vain, parce qu’il ne se voyait pas décliner l’invitation d’une fille. Ça ne se faisait pas… si? Il n’en savait rien. Il n’avait guère d’expériences avec la gent féminine.

« On a le droit d’aller sur le toit? Tu en es sûre? » Il opta pour un ton familier, tout comme elle. Ils ne se connaissaient ni d’Ève ni d’Adam, et voilà qu’ils discutaient comme de vieux amis. Il réfléchit à sa proposition. Ça faisait presque trente ans qu’il vivait dans cet immeuble et pourtant, jamais, au grand jamais, n’avait-il songé à monter sur le toit. Quelle idée saugrenue. « Je veux bien qu’on discute là-haut, mais à la condition que tu m’expliques pourquoi tu veux tant me parler. » Ça lui paraissait être un marché équitable. Avant qu’ils ne se quittent momentanément, le temps pour eux d’emprunter l’escalier et de se rejoindre sur le toit comme prévu, l’inconnue se présenta. Ofelia. Prénom peu commun, mais bon, pouvait-il réellement la juger sur ce point? « Oui, je suis Brahms. Comment ça se fait que tu connaisses mon nom? » s’étonna-t-il. Sa mère aurait-elle parlé de lui à cette fille? Il ne voyait pas d’autre solution. Même s’il ne comprenait toujours pas pourquoi cette Ofelia s’intéressait tant à lui. À la Sorcière du Bronx, oui. À elle seule, elle était presque une attraction dans le quartier. Mais à lui, Brahms? Non, décidément, ça le laissait perplexe.

Mais un marché était un marché, alors il soupira : « Bon, alors, on se rejoint sur le toit? » Cela étant décidé, il voulut se relever, mais maladroit qu’il était, il se fracassa le crâne sur le bord de la fenêtre. Il lâcha un petit cri de douleur et massa sa tête endolorie d’une main; de l’autre, il ferma la fenêtre, à travers laquelle il crut apercevoir Ofelia se bidonner. Lui qui se ridiculisait, elle qui riait : voilà les prémices de leur drôle d’amitié. D’un pas gauche, il sortit de sa chambre. Dans la salle de bains, l’eau coulait; sa mère devait prendre une douche. Il espéra que sa rencontre avec Ofelia ne prendrait pas trop de temps, histoire que sa mère ne s’inquiète pas de sa soudaine absence. En silence, il se dirigea vers l’escalier de l’immeuble, qu’il gravit jusqu’au dernier étage. Là, il poussa la porte qui donnait, présuma-t-il, sur le toit. Aussitôt, la lumière du jour l’aveugla et il grimaça, sa main en guise de visière. Les yeux plissés, il aperçut la jeune femme qui semblait l’attendre. Ofelia devait avoir emprunté l’ascenseur, à moins qu’elle ne possède le pouvoir de se téléporter à volonté. « C’est la première fois que je viens sur le toit. Drôle d’endroit pour avoir une discussion. » Il recommença à se ronger les ongles.  

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Mar 8 Sep - 13:40
tornado-like stranger
@brahms frauenfeld & ofelia bernal
Peut-être que tu outrepasses les bonnes manières en abordant le jeune homme, après tout, il est dans le confort de son appartement, de sa chambre même. Ça ne te décourage pas, lui parler est ce que tu voulais faire depuis le début (enfin ça et te frotter à la Sorcière du Bronx) alors tu vois plutôt la chose comme une victoire. Tu lui proposes le toit pour discuter en toute tranquillité (et sans risque de te prendre un coup de poêle). Est-ce que tu penses qu'il accepterait ? Tu n'en sais rien, mais ça ne te coute rien de le proposer. Sa première réaction, une question, t'apparait comme un pas dans la bonne direction. Ton sourire s'agrandit un peu, amusée, alors que tu lui réponds : « Bien sur qu'on a le droit ! C'est un endroit idéal pour prendre un verre après le boulot. » Sans compter les quelques fêtes qui y sont organisées, mais tu doutes que c'est quelque chose que Brahms connait vraiment. Entre son hésitation face à ton innocente proposition et sa sorcière de mère, tu n'as pas l'impression qu'il doit beaucoup sourire. Tu ne démords pas pour autant, gardant ton beau sourire comme une arme de persuasion. Et ça semble fonctionner puisqu'il finit par accepter ton invitation tout en y imposant une condition. « Marché conclu. » Tu n'as aucun problème à lui expliquer, tu pourrais le faire là, tout de suite si ça pouvait lui faire plaisir, mais bon autant attendre d'être montée sur le toit. Il faut juste que tu donnes une petite précision, la façon dont tu as connu son nom. « Une magicienne ne révèle jamais ses secrets. » Ouais en fait, t'aurais pu ne pas répondre que ça lui aurait apporté autant d'information. Tu lui adresses tout de même un clin d'oeil, signe que tu répondras (peut-être) plus sérieusement plus tard.

Et comme ça, c'est décidé, vous allez vous rejoindre sur le toit. Tu hoches la tête, t'apprêtes à te retourner pour monter lorsqu'un bruit attire ton attention. Tu ne peux que rire, en voyant qu'il se cogne la tête. Ce n'était pas méchant, pas dans l'idée de rire de lui. Tu trouves sa maladresse attachante, pas ridicule. Mais tu ne t'attardes pas plus longtemps, peut-être un peu soucieuse de ne pas le vexer alors que tu veux discuter avec lui. À la place tu montes rapidement sur le toit et t'installes sur l'un des sièges préparés à cet effet. Brahms ne tarde pas et tu peux lui adresser un nouveau sourire, toujours aussi charmante. « Tu trouves pas ça génial plutôt ? » D'un geste de main tu peux désigner le monde qui vous entoure. « Ce n'est pas la meilleure vue qui soit, mais elle vaut quand même le détour je trouve. » Puis bon, il y a quelque chose d'agréable dans l'idée de s'installer sur un toit, à l'extérieur pour discuter. Tu l'invites à s'assoir à son tour, toujours aussi souriante. Tu devrais sans doute lui dire quelque chose pour le rassurer, tu crois deviner une certaine nervosité dans ses gestes. Tu ne perds pas de temps pour tenter une approche : « Tu sais je ne vais pas te manger, je veux juste apprendre à te connaitre. » Est-ce que ça le rassurerait vraiment que tu affirmes que "tu ne vas pas le manger" ? Peut-être pas, c'est pas vraiment une précision géniale non plus. Mais toi tu continues de sourire, parce que t'es contente d'avoir cette opportunité, d'avoir réussi à passer outre la Sorcière du Bronx aussi, autant l'admettre. Mais tu ne t'attardes pas sur ce point, te contente plutôt d'ajouter : « Je me disais que t'étais peut-être seul, vu comment ta mère repousser tout le monde. » Et c'est la vérité. Si à la base, c'est bien l'attraction que représente sa mère qui t'a intrigué, ça ne veut pas dire que tu n'as pas de bonnes intentions à son égard. Tu considères qu'il pourrait être ton ami, qu'il a peut-être besoin d'ami.e.s aussi. Une pierre deux coups en quelque sorte.  
(c) DΛNDELION

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Dim 1 Nov - 17:31

Un endroit idéal pour prendre un verre après le boulot? Puisqu’elle le disait, ça devait être vrai. Pour sa part, il ne sortait jamais avec ses collègues — ou avec quiconque — dans les bars ou dans tout autre endroit propice à la socialisation, alors il n’aurait su le dire. Il n’entretenait guère de relations avec ses collègues, d’ailleurs. Un hochement de tête ou une salutation amicale quand ils se croisaient sur leur lieu de travail, rien de plus. Pas vraiment des amis, plus des connaissances qu’il ne regretterait pas de ne plus jamais revoir si jamais il quittait cet emploi. Ce n’était pas qu’il était asocial, non. Juste qu’apprendre à connaître quelqu’un demandait beaucoup de temps et d’efforts et qu’ultimement, il ne jugeait pas ces efforts comme étant essentiels pour son bien-être. Et puis, en général, ça ne donnait jamais de résultat concret. Tôt ou tard, les gens se lassaient de lui, s’ennuyaient en sa compagnie. À la vérité, la plupart des gens considéraient Brahms, non sans une pointe de pitié, comme un individu lent et un peu stupide, hélas prisonnier du joug maternel malgré ses trente ans. Mais il arrivait que certaines personnes s’arment de patience et essaient de percer sa carapace, du moins de voir au-delà des apparences. Comme cette Ofelia, sortie de nulle part, semblait-il. Voilà qu’elle l’invitait à passer du temps en sa compagnie sur le toit de l’immeuble. C’était vraiment une proposition inusitée, mais poussé par la curiosité, il se prêta au jeu.

À son arrivée sur le toit, il découvrit la jeune femme déjà installée dans un siège. Elle ne lui avait pas menti, ces sièges et ces tables semblaient avoir été placés pour passer du temps entre amis avec en bonus une superbe vue de la ville. Brahms observa le monde miniature qui s’étendait à ses pieds, plusieurs mètres plus bas. De là-haut, les voitures semblaient des jouets et les silhouettes, des figurines. Un sentiment de vertige l’assaillit toutefois et il recula de quelques pas du précipice qui s’ouvrait devant lui. Il tourna la tête, Ofelia semblait avoir examiné chacune de ses réactions. « Oui, je suppose… » répondit-il, soudainement gêné d’être scruté de la sorte. Sans doute consciente de son malaise, elle l’invita à prendre place à ses côtés. Son sourire avait l’air sincère. Lentement, comme dans toute chose, le jardinier obtempéra. « Apprendre à me connaître? Mais pourquoi? » s’enquit-il d’une voix candide sans pouvoir s’en empêcher. Le derrière posé sur l’extrémité du siège, les mains posées sur ses genoux, il dévisageait Ofelia en se demandant bien ce qu’elle voulait réellement, ce qu’elle attendait de lui. Elle lui souriait encore comme pour le rassurer, mais ça ne faisait que l’intriguer encore plus. Est-ce que c’était ainsi que les gens normaux faisaient connaissance? Il n’eut pas le temps d’y songer davantage, car à ce moment, elle ajouta qu’il se sentait peut-être seul. En toute honnêteté, ce n’était pas faux, il se sentait bel et bien seul de temps en temps. Mais ce n’était pas pour autant qu’il abordait des inconnus dans la rue pour apprendre à les connaître, pour reprendre les mots employés. Est-ce que ça signifiait qu’Ofelia se sentait seule elle aussi? Son sourire amical ne cachait-il pas un profond sentiment de solitude?

Brahms baissa le regard vers l’ongle de son pouce qu’il avait commencé à ronger tout à l’heure. « Ma mère ne… repousse pas tout le monde. C’est juste qu’elle n’aime pas que les gens s’invitent chez nous, mais… hum, tu as dû t’en rendre compte. » Il frotta sa nuque d’une main, soudain un peu embarrassé par le comportement sans doute extrême de sa mère. Il se doutait que toutes les mères n’agissaient pas de la sorte, normalement. « C’est vrai qu’il n’y a pas beaucoup de gens qui osent frapper à notre porte. Je crois qu’ils ont tous un peu peur de ma mère. » Et peut-être, oui, peut-être qu’au fond de son cœur, Brahms était celui qui en avait le plus peur. Il ajouta à brûle-pourpoint : « Je ne sais pas comment elle va réagir quand elle va apprendre que je t’ai adressé la parole, Ofelia, mais dans tous les cas, je ne pense pas que ça va lui plaire. » À son âge, il ne devrait plus raisonner comme un petit garçon effrayé, mais c’était plus fort que lui; maintenant qu’il était là, il s’en voulait d’être monté sur le toit en catimini, de peur d’avoir blessé sa mère qui le chercherait partout en sortant de la douche.

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