Une bouffée d'air frais. C'est ainsi qu'elle décrirait la jeune artiste si on posait la question à Isolde. Un oeil neuf et coloré. Isolde aime s'entourer, certains diraient qu'elle évite l'ennuie, qu'elle se cache dans les relations sociales pour échapper à ses pensées. Mais ces certains là ne la concernent pas. L'artiste a toujours agi selon ses envies et ses convictions et ne changerait pour rien au monde. Surtout quand les rencontres qu'elle fait lui permettent de grandir aussi bien humainement que artistiquement. La vie est un perpétuel renouveau, l'art demande une incessante évolution. Et c'est dans les liens avec les autres, en discutant et en expérimentant qu'elle trouve les pépites de l'inspiration.

Sa dernière muse se trouve présentement dans son entrée, un grand sourire sur les lippes alors qu'elle se défait de son sac et pose la question attendue. "Eh oui !" Qu'elle répond. Sans perdre un instant Isolde attrape la main de Clementine et l'entraîne jusqu'à son atelier où repose la peinture, (in)achevée, un mélange du visage de son modèle et de couleurs et de formes géométriques, le coeur d'Isolde palpite, comme toujours quand elle montre pour la première fois une de ses dernières créations. Elle sautille d'une jambe à l'autre - telle l'enfant qu'elle n'a jamais complètement cessé d'être en attendant les impressions de celle qu'elle considère comme une élève, une pupille, une artiste à guider dont le potentiel ne pourrait qu'éclater si elle était accompagnée dans la bonne direction. Isolde le sent, et elle a toujours fait grandement confiance à son instinct. "Alooors ? Tes impressions ?"