Le sport et la boxe, c’est quelque chose que Jaden apprécie faire. Il essaie de s’y rendre quelques fois dans la semaine mais parfois il préfère retrouver sa petite amie chez eux. Aujourd’hui, il décide tout de même de s’y rendre car il n’y a pas été de la semaine. Il aime ne pas y aller aux horaires où tout le monde se rend, après le travail. Au moins, à cette heure-ci, la salle est davantage disponible. Il rentrera un peu plus tard ce soir. Il a emporté ses affaires de sport et de rechange dans un sac et se rend au vestiaire. Il se change et une serviette. Il prend également ses affaires de boxe au cas où il se déciderait d’en faire.

Il se rend ensuite dans la salle où il commence à s’échauffer. Il boit une gorgée d’eau et regarde autour de lui. Il y a quelques personnes présentes mais il ne remarque pas au début que Sirius se trouve présent. Il continue pendant un petit moment avant de décider d’utiliser le rameur. Il dépose sa serviette et il fronce les sourcils avant de se rendre compte qu’il connait la personne. « Tenez, on se retrouve toujours décidément. » Jaden se demande si c’est une mauvaise blague du destin, ça doit être fait exprès. Il se trouve toujours sur le même chemin et pourtant, même si Jaden est flic il ne le suit pas non. Il fronce les sourcils quand ils se retrouvent finalement dans le noir. Merde. Il ne manquait plus que cela. Le destin voulait créer une de ces scènes romantiques de ces films ou bien ? Parce qu’avec eux deux, il s’est bien trompé. « Manquait plus que ça. » Il soupire alors qu’il a pas son portable avec lui, l’ayant laissé dans les vestiaires. « Vous avez votre téléphone ? » Il lui demande alors, peut-être que lui pourra les sauver.

Une journée éreintante à n’en plus finir, des rendez-vous qui s’enchainent sans que Sirius puisse faire la moindre pause, et malheureusement, Miranda désormais en congé maternité pour plusieurs mois qu’il semble impossible de remplacer par quelqu’un de compétent… Ce n’est que vers 20h que le psychiatre sort enfin de l’hôpital et si l’envie de retrouver sa petite-amie et de se caler dans ses bras pour une soirée netflix-pizza est bien présente, il va devoir se contenter de la salle de sport, étant donné que Lyzianna est de garde. Il soupire rien qu’à y penser.

Grâce aux transports en commun, il rejoint le lift assez rapidement et après s’être changé, il commence par utiliser les appareils de musculation qui lui font vite se vider la tête. Il remarque Jaden Summers à un moment donné, mais décide de n’accorder aucune importance à cette présence. Comme d’ordinaire, moins ils se parleront et mieux ils le vivront tous les deux… Mais le destin en décide autrement, car alors que Sirius s’est décidé à changer d’activité et à utiliser le rameur, il croise plus étroitement le chemin de son ennemi préféré. Un raclement de gorge vient répondre à la remarque de Jaden. Et voilà que l’univers complique encore les choses quand ils se retrouvent dans le noir.

« Je vais bientôt croire que l’univers a vraiment un truc contre nous. » Qu’il veut les rapprocher ? Non, Sirius est incapable de penser à cela en ces termes, bien que son opinion sur le policier se soit un tout petit peu adouci depuis qu’il a eu une conversation avec Arya. « Dans les vestiaires, malheureusement… » Il n’emporte jamais ses affaires personnelles, de peur de se les faire voler. Il ne retourne pas la question, imaginant que si Jaden lui demande, c’est qu’il ne doit pas avoir le sien. « Ils ont peut-être un générateur qui va se mettre en route ? » Peu convaincu par sa propre phrase, le brun se relève à tâtons, tentant de ne pas se prendre une barre en pleine figure. « Quelqu’un a un téléphone ? » crie-t-il à travers la pièce. Sauf qu’à cette heure, ils ne semblent être que deux… Merde. Aucune réponse, donc, évidemment. « Vous sauriez vous repérer jusqu’aux vestiaires par hasard ? » Parce que Sirius, pas du tout…

Jaden appréciait aller faire du sport au lift, il aimait cet endroit et les divers choix qu’ils proposaient. Il entretenait son corps et puis, cela lui faisait du bien de se défouler un peu. Cela lui permettait de relâcher la pression sur ses épaules après une journée de boulot. Il voyait parfois certaines choses au boulot, avait des histoires difficiles à gérer. Aujourd’hui, il n’avait rien eu de tout cela mais il n’avait plus mis les pieds dans une salle depuis quelques temps. Seulement, ce fut en voyant Sirius s’approcher du rameur qu’il se disait qu’il aurait peut-être dû faire autrement. Il savait tout de même se tenir et il avait promis à sa petite amie de faire un effort. Il ne pouvait pas pour autant masquer le fait qu’il ne l’appréciait pas. « Je crois oui, ou il a décidé qu’on devait se rapprocher contre notre gré. » Il lève les yeux au ciel parce qu’il sait qu’ils ne seront pas amis de sitôt. Il ne pense pas qu’ils le seront de toute façon un jour. Pourtant, il allait devoir faire un effort puisque maintenant, ils se retrouvaient tous les deux dans le noir. Le flic n’avait pas emporté son portable alors il espérait que Sirius si mais visiblement, lui aussi ne l’avait pas emporté. « Bon.. on est mal barré déjà. » Il pousse un soupir. Il devrait penser à prendre son portable la prochaine fois mais bon, il a pas envie de se le faire voler ou qu’il se casse ou autre dans sa poche. « Je pense plutôt qu’il n’y a plus personne et qu’on va devoir se débrouiller à deux. » Il lui lance alors qu’il tente d’appeler quelqu’un pour avoir un téléphone mais aucune réponse. Forcément. Dehors il fait déjà nuit, alors pas la peine de compter sur une quelconque lumière extérieure. « Vous voulez que je me prenne une barre ou me tuer ? » Il lui lance et même si Jaden ne l’apprécie pas, il n’aurait pas souhaité ceci de son côté. « Je suis pas sûr, sauf si vous me filez un coup de main pour se guider. » Il n’aurait jamais pensé demander de l’aide mais c’était soit ça, soit ils allaient devoir attendre plusieurs heures avant que la lumière se rétablisse.

Sirius aussi lève les yeux au ciel, mais heureusement, ils ne se voient pas. « C’est peu de le dire. » confirme-t-il quand Jaden et lui tombent d’accord sur le fait qu’ils sont dans la merde. Pour une fois qu’ils sont d’accord sur quelque chose, c’est bien dommage que ce soit dans ces circonstances. Si Sirius espérait qu’ils trouveraient quelqu’un d’autre présent, celui-ci se rend rapidement compte que c’est illusoire. L’idée ne l’enchante pas, mais ce n’est pas comme s’il avait réellement le choix. « Bah non. » Il rétorque, bien que l’idée le fasse sourire dans un coin de sa tête. Non, il ne souhaite pas de malheur au petit ami de l’une de ses meilleures amies, mais malgré tout, ça reste l’officier Summers… Enfin, pour la barre hein, pas pour qu’il se tue !

« Et quoi, on se prend la main pour avancer plus facilement ? » Aussitôt les paroles sorties de sa bouche, il s’en veut. Vraiment, c’est plus fort que lui face à cet homme, bien que Jaden n’ai rien fait pour une fois. « Désolé… Je flippe un peu dans le noir… » avoue-t-il bientôt. Le problème en lui-même n’est pas le noir mais le fait que le psychiatre ne voit pas d’issue immédiate à la situation. La simple idée de rester bloquée dans le lieu l’angoisse, et quand il stresse, il dit des choses pas toujours très gentilles, sous la pression psychologique. « Simple système défensif… Un automatisme… » argumente-t-il encore pour sa défense.

Le voilà qui prend de grandes bouffées d’air dans l’espoir de se calmer, ce qui fonctionne plutôt bien. Prendre du recul quelques secondes, oui, parfait. Rapidement, il arrive même à se faire une image mentale de la salle de sport, même si elle est sans doute loin d’être complète et parfaite. « Bon… A environ 5 mètres derrière nous, il y a le couloir central. Ensuite, faut qu’on aille jusqu’aux vélos elliptiques… J’ai du mal à estimer la distance de tête… 20 ? 30 pas ? Et après, ça doit être à droite… » Enfin… Il croit… Parce que là, il a perdu le peu d’assurance qu’il lui restait avant la coupure de courant…

Jaden avait pas forcément envie de se retrouver face à Sirius mais force de croire que visiblement le destin avait obligé cela. Il pousse un soupir parce qu’il n’avait pas envie mais bon, ce n’était pas lui qui décidait visiblement. En plus de cela il semblait qu’ils allaient passer plusieurs minutes tous les deux. Jusqu’à ce que la lumière revienne mais visiblement elle allait s’absenter pour un petit moment celle-ci. Jaden soupire à cette pensée.

Il ne sait pas trop comment ils vont pouvoir se sortir de là dans le noir étant donné qu’aucun des deux ne possède son téléphone ni même de bougies ou quoique ce soit. Cela aurait pu être une simple coupure qui se serait rétablit tout seul mais visiblement non. Il lève les yeux au ciel aux mots de l’homme à ses côtés. « Si vous avez une meilleure idée.. » Il ne pensait pas à mal en disant pour le coup mais il n’avait pas d’autres solutions sur le moment. Sirius s’excuse finalement, peut-être conscient qu’il a été trop loin pour le coup. Jaden ne va pas jouer les cons à l’emmerder pour aujourd’hui. Ce n’est pas le moment et mieux vaut qu’ils sortent de là le plus tôt possible avant de finir par s’entretuer. « Vous êtes pas tout seul, bon je suis la dernière personne avec qui vous voulez être mais on va se sortir de là. » Il l’espère en tout cas parce qu’il a pas envie. Il tente de réfléchir à autre chose du coup. Il hoche la tête en réfléchissant aux mots de Sirius. « C’est possible ouais.. on devrait essayer on verra bien, je passe devant si vous voulez. » Il lui dit alors qu’il avance doucement. Il écarte un peu les bras pour tenter de se repérer et de toucher les alentours. « Ca va vous suivez ? » Il demande parce qu’il ne peut pas le voir donc il ne sait pas où il se trouve vraiment. « Ca devrait être là qu’on tourne. » Il sait pas vraiment mais bon, il faut bien qu’ils atterrissent quelque part.

Sirius doit prendre sur lui et se souvenir des techniques de relaxation, celles qu’ils donnent à ses clients pour leurs crises de panique. Ne dit-on pas que les cordonniers sont les plus mal chaussés ? Eh bien, c’est un peu la même chose avec les psychiatres en situation de crise, visiblement. Ils se mettent en route, après les explications du brun. Se faire une carte mentale d’un lieu est plus difficile que ce qu’il aurait imaginé. Il n’y a plus qu’à espérer qu’il ne se trompe pas. Ca l’arrange bien, en tout cas, quand Jaden propose de passer devant, bien qu’il ne dise rien à ce moment-là.

« Oui oui. » Enfin… Il imagine d’après la tonalité de la voix qu’il ne doit pas être loin derrière son partenaire, mais allez savoir. Finalement, un pas de plus et son bras vient toucher ce qui semble être un vêtement au toucher. Aucun doute, donc, sur le fait qu’il soit derrière l’officier Summers. « Allons-y. » Ca aurait été quelqu’un d’autre, il aurait aimé s’assurer qu’ils gardent un contact physique mais là… c’est un peu complexe. Un pas sur le côté et voilà que Sirius se prend le pied dans ce qui doit être un rameur, puisqu’il n’a rien senti en tâtant le terrain avec ses mains. Un juron lui échappe, à cause de la douleur et il tente de se reprendre rapidement. « Putain de panne électrique ! »

Après quelques instants, la douleur s’estompe quelque peu, et il est en mesure d’avancer de nouveau. De toute façon, fallait bien que ça arrive à l’un d’eux… Alors qu’ils y vont encore à tâtons, Sirius se laisse bientôt aller à la confidence. « C’est pas vous la dernière personne avec qui j’aurais envie d’être, mais le stagiaire que je me coltine depuis 6 mois… » A croire qu’en temps de crise, Sirius a besoin de combler le vide vocal. « C’est une calamité, ce mec. Vous le détesteriez sans doute aussi… » Il prend des libertés en s’avançant sur ce que penserait Jaden de cet homme, mais il est presque sûr qu’il ne se trompe pas en disant ça. « Je n’avais jamais vu quelqu’un d’aussi empoté… Il ne retient rien de ce que l’on dit, fait tomber des choses tous les jours, a toujours les oreilles qui trainent partout… Et le pire, il ment aux patients en leur annonçant de faux diagnostics alors qu’il n’a aucune compétence légale pour même leur parler… » Il soupire, un sourire nerveux venant se glisser sur ses lèvres. « Je ne lui fais même pas confiance pour aller me chercher un café ou ranger des dossiers… » Et pourtant, Sirius accorde très facilement sa confiance, même s’il n’a jamais montré cela à son acolyte du jour.

A force de parler, ils ont parcouru les 30 pas théoriques où ils devraient de nouveau tourner. Non pas que l’homme ait réellement calculé le nombre de pas… mais espérons que Jaden oui.

Jaden ne sait pas encore comment ils vont se sortir de là. Il espère au fond de lui que la lumière va finir par se rallumer mais c’est bien trop espérer n’est-ce pas ? En plus de cela, il se retrouve coincé en compagnie de Sirius et autant dire que ça ne lui fait pas vraiment plaisir. Il préfèrerait encore que cela arrive avec une autre personne, quoique, il préfèrerait que ça n’arrive avec personne finalement. Il n’aime pas Sirius, bon, il le déteste peut-être aussi. Il le trouve juste bizarre, il ne lui inspire pas confiance alors voilà.

Le flic fronce les sourcils face aux confidences de Sirius. Du moins, c’est ce qu’il va lui dire non ? Il semblerait bien que oui et visiblement, il n’est pas la personne qu’il déteste le plus. « Ah oui ? » Il se demande bien pourquoi d’ailleurs. Jaden ne déteste pas énormément de personnes, à part Sirius oui. Il déteste aussi celui qui a fait du mal à sa petite amie, son ex aussi. Bon finalement, en y pensant, sa liste s’allonge. Il ne peut s’empêcher de rire aux paroles du jeune homme. Ce n’est pas drôle en soit mais effectivement, Jaden n’aurait pas supporté cette personne au sein de la police. Pourtant, il est du genre patient et à vouloir aider ses collègues lorsque ça ne va pas mais certains.. eh bien, ils ne peuvent visiblement pas être aidés. « Vous êtes sûr que c’est pas une caméra cachée ou quelque chose du genre ? Non parce que bon ça y ressemble. » Et il espère que c’est ça pour le psychiatre mais il semblerait que non d’après ce qu’il lui dit. « Et vous ne pouvez pas mettre fin à son stage ? Non parce que je plains vos patients pour le coup. » Et il ne parle pas de lui pour cette fois. Il pensait avoir vu pire mais il faut croire que quelqu’un avait du dépassé Sirius. « Et il risquerait de vous empoisonner. » Non parce qu’un café mal préparé, c’est signe d’empoisonnement à ses yeux et il vaudrait mieux éviter. Une fois qu’ils ont fait assez de pas, Jaden avertit Sirius qu’il va finalement tourner et il avance doucement, parce que vaudrait mieux éviter qu’il se cogne. « Vous reconnaissez quelque chose ? »  Il lui demande alors.

Sirius ne se serait pas attendu une seconde au fait que parler de son stagiaire détendrait la situation. Jaden lui pose même quelques questions supplémentaires, sans doute plus pour faire la conversation et éviter un silence pesant, que par réel intérêt, mais quand même. Sirius ne pense plus à leur animosité réciproque pendant cette disgression, et autant dire que ça fait du bien. « Après six mois ? Ça ferait une sacrée longue farce. » Il laisse même échapper un rire malgré lui. Qui pourrait tenir une blague aussi longtemps ? Impossible, ce serait trop gros. « Malheureusement, c’est le neveu du directeur d’hôpital… Le genre de personnes pistonné qu’on ne peut pas se permettre de renvoyer… voir même de critiquer d’ailleurs. » Il roule des yeux, le ton de la fin de sa phrase en disant long sur son exaspération. Il avait essayé de faire passer le message en douceur à ses supérieurs, mais rien n’y faisait. On lui avait même fait comprendre que peu importe ce qui pourrait se passer, mieux valait qu’il garde tout pour lui et n’ébruite rien dans les couloirs de l’hôpital, qu’il trouve un moyen pour limiter les dégâts… Rien qui ne soit ni professionnel, ni éthique, en soi… « Plus qu’un mois à tenir, le plus dur est passé. » En espérant qu’il ne serait pas empoisonné d’ici là, en effet.

Le psychiatre se baisse et tâtonne de ses mains au niveau de ses genoux. Il grimace légèrement mais après un long instant, il est en mesure de se prononcer. « Je crois bien qu’il y a un vélo là. Un normal, pas un elliptique… » Cela signifie qu’ils ne sont pas encore arrivés au carrefour. « On doit plus être loin. 4 ou 5m de plus ? » Il n’en sait fichtrement rien. C’est comme s’il occultait tout avec le manque de lumière. « Et sinon… Arya va bien ? » Peut-être pas la meilleure question, mais la seule qui lui vienne… Il faut dire que les deux hommes n’ont pas grand-chose en commun. Il aurait peut-être mieux vallu aborder le sport ?

Jaden ne sait pas si Sirius lui raconte une caméra cachée ou non mais en tout cas, et au vue de ce qu’il lui dit, il avait plutôt l’impression que c’était ça. Il se serait senti dans une caméra de son côté et il n’aurait pas tenu aussi longtemps. Autant il pouvait être gentil, aider ses collègues et tout mais autant là, il n’était pas d’accord. Il n’aurait pas tenu autant de temps. « J’avoue que ça fait tout de même beaucoup là. » Il suppose qu’il se serait énervé ou en tout cas qu’il en aurait parlé avec un de ses supérieurs car ce n’était pas possible. Autant dans la police, c’était compliqué et il pouvait faire de grosses erreurs mais également à l’hôpital en tant que psychiatre. Il n’avait pas confiance en Sirius mais autant dire qu’il ne pensait pas rencontrer quelqu’un pire que lui. Il ne connaissait pas ce stagiaire mais il n’avait pas envie. « Effectivement ceci explique cela mais bon.. parfois mieux vaut connaître la vérité que de continuer. Enfin si ça fait déjà six mois je suppose que ça ne sert à rien. » C’était au début qu’il aurait fallu mais c’est vrai que ça pouvait être compliqué du fait que ce soit du piston. Il avait l’impression maintenant que c’était souvent le cas désormais. « Vous avez pas des jours à poser ? Au moins, vous le verrez plus. » Cela pouvait être une solution mais Jaden n’allait jamais poser un congé pour ne pas voir quelqu’un. Au pire des cas, il ignorait cette personne et on en parlait plus. Il se concentre de nouveau pour tenter de se sortir d’ici et du moins trouver la lumière. « Bon.. on va continuer d’avancer. » Il lance alors qu’il continue sur sa lancée. Il ne peut s’empêcher d’être un peu tendu quand il évoque Arya. Il ne fait rien de mal c’est vrai mais, c’est probablement sa façon à lui de la protéger ou quelque chose. « Elle va bien oui, on vit ensemble maintenant. »  Il ne sait pas pourquoi il se sent obligé de dire ça et puis, ils sont amis alors il était peut-être au courant. « Et vous, vous avez quelqu’un ? » Ca ne le regarde pas et dans le fond, il se fiche un peu de la réponse mais il demande quand même.

Dans le noir, il fait un geste de ses yeux que Jaden ne peut percevoir, pour signifier à quel point il est en accord avec lui. Du coup, ce n’est peut-être pas plus mal que l’acolyte ne puisse pas l’observer. « Ouais… disons que c’est un peu trop tard maintenant… » Il grimace, se consolant toutefois en se disant que c’est bientôt la fin… Enfin, dans le meilleur des mondes. « Si, j’en ai une tonne, mais je doute que ce soit une solution. » Surtout qu’il préfère réserver ses vacances pour un voyage en amoureux avec Lyzianna l’été prochain, chose qu’il n’a pas du tout encore abordé avec la blonde, mais qu’il est persuadé qu’elle acceptera. « Un peu plus ou un peu moins, de toute façon… » Nouveau haussement d’épaules, alors qu’il se repère bientôt au vélo qui lui tombe sous la main.

Puis, le psychiatre en vient à parler de son amie. Il croit déceler quelque chose dans le ton du lieutenant, mais il ne pourrait pas l’affirmer, alors il préfère faire style de rien, surtout qu’il a promis de faire des efforts. « Elle m’avait dit ça, oui. » se contente-t-il de dire. Ils avaient bu un café pas plus tard que la semaine précédente et Sirius avait pu lire dans les yeux de la belle tout le bonheur du monde concernant cette vie de couple. N’est-ce pas l’essentiel ? La question qui suit le perturbe plus que prévu et il hésite un instant avant d’y répondre. « Euh… Oui. » A se demander s’il n’est pas en train de s’inventer une petite amie. « Ça fait pas très longtemps… Je… J’ai perdu ma femme il y a 7 ans et… ça n’a pas été évident de remettre le pied à l’étrier, comme qui dirait… » Il se confie comme s’il était avec son meilleur ami, bien que ce soit loin d’être le cas. Peut-être qu’Arya avait déjà raconté tout ça à Jaden, après tout, mais le brun ne se pose pas de questions. « Mais Lyzianna m’a redonné confiance. Elle est extraordinaire. » On le sent, qu’il est amoureux, et d’ailleurs, son petit cœur se met à battre un peu plus vite alors qu’il pense à sa dulcinée. Grand cœur romantique ce Sirius, on ne pourra pas lui enlever cela.

Jaden comprenait bien que Sirius soit coincé avec ce stagiaire depuis plusieurs semaines maintenant. Il n’aurait pas apprécié de son côté se retrouver avec une personne ainsi. Il pouvait se montrer patient avec les gens mais lorsqu’une personne ne se trouvait pas à sa place et qu’elle empiétait sur son travail, sa patience pouvait être mise à dure épreuve. « Et il va partir quand ? » Il lui demande donc en espérant pour lui qu’il n’ait pas à le supporter pour encore longtemps. Il hoche la tête, en effet, il sait aussi que ce n’est pas la solution. « Non en effet ce n’est pas le cas, faut prendre sur soi et faire avec malheureusement. » Tu lui dit alors. Toi tu aurais perdu patience.

Tu continuais d’avancer avec le jeune homme alors que tu discutais de ta petite amie. Tu n’aimais pas trop en parler avec lui parce que tu ne savais jamais à quoi t’attendre. Tu ne lui faisais pas vraiment confiance même si vous aviez dû vous liguer ensemble tous les deux pour sortir de là. Il était au courant qu’elle allait emménager avec lui. Tu supposes qu’il avait du voir ta petite amie il y avait peu ou qu’ils avaient échanger quelques mots. Tu ne dis rien de plus et te contente d’hocher la tête. Tu préfères changer de sujet et parler de sa petite amie à lui s’il en a une. Tu as il semblerait toucher une zone sensible. « Je suis désolée pour votre femme. » Tu ne l’aimais pas mais tu avais un cœur. Tu savais lorsque les choses pouvaient se montrer difficiles. Tu avais eu du mal avec ton ancienne histoire et puis tu avais trouvé Arya. « A vous entendre elle a l’air en tout cas.. » Tu n’étais pas du genre à souhaiter du mal aux autres alors tant mieux s’il avait retrouvé quelqu’un. « Il semblerait que l’on soit arrivé. » Tu dis alors que tu tentes de chercher la lumière. « Si on arrive à retrouver nos affaires pour avoir de la lumière, ça devrait le faire. » Tu tatonnes toujours.

« Dans un mois normalement. » Des semaines bien trop longues, bien que dans une vie, ça ne représente qu’une infime partie. Les deux hommes finissent par parler de leurs amoureuses respectives, le noir ayant un effet déliant la bouche de Sirius. Le psychiatre ne réagit pas quand Jaden lui annonce être désolé pour sa femme. Il ne remettrait pas en doute ses paroles, mais pour autant, ça ne le touche pas comme quand d’autres lui avaient fait la même confession.

Lorsque l’officier annonce qu’ils sont arrivés, le brun s’avance à tâtons et réalise que ça a en effet l’air d’être le cas. Il ne peut s’empêcher de se laisser aller à un soupir de soulagement. « J’ai pour habitude de toujours prendre le casier le plus proche de la porte. » Une bénédiction dans leur cas. Allez savoir pourquoi le psychiatre a cette habitude, lui-même l’ignore. « Je passe devant. » annonce-t-il d’un ton assuré. Il trouve bientôt la poignée de la porte et alors qu’ils entrent dans la pièce, une légère lumière émanant des éclairages d’issues de secours aide Sirius à s’orienter. Assez rapidement, il trouve son casier, mais le vrai problème vient du cadenas… « Pourquoi est-ce que j’ai pas pris un cadenas à clé ?! » Tout simplement parce que ce n’est pas pratique, mais un code à faire dans le noir, c’est sacrément compliqué… « C’est le moment de la révéler si vous avez des yeux de lynx dans le noir. » rit-il, nerveux. La petite lumière de l'éclairage n'est pas suffisante pour la vision de Sirius qui ne met ses lunettes que quand il a un livre dans les mains ou qu'il travaille sur des rapports.

Jaden hoche la tête aux mots du psychiatre. Un mois ? Il trouvait cela encore long surtout qu’il devait déjà se le coltiner depuis un moment mais bon, comparé aux six mois, ce n’était rien. Jaden ne doutait pas que le temps passerait vite et que le mois serait écoulé. Bon, il espérait pour lui qu’il ne resterait pas davantage de temps ou qu’il ne viendrait pas travailler par la suite mais il valait mieux qu’il ne porte pas malheur. « Je vous souhaite bon courage alors. » Il ne dit même pas ça pour se moquer parce que lui non plus n’aurait pas apprécié ce stagiaire à ses côtés.

Ceci dit pour que Sirius arrive à le revoir il fallait encore qu’ils arrivent à sortir d’ici. Visiblement, ils y arrivaient petit à petit à atteindre le vestiaire. Il ne leur manquait plus qu’à trouver de la lumière ou bien à arriver à récupérer leurs affaires et de trouver le chemin de la sortie cette fois. Avec la lampe de leurs téléphones, ils devraient mieux y parvenir. « Allez y. » Jaden ne savait plus exactement où il avait mis son sac par rapport à la porte d’entrée du vestiaire. « Vous devriez c’est plus pratique. » Il lui dit alors. Au moins, il n’y avait pas de soucis de code oublié mais bon s’il perdait la clé ce n’était pas mieux. « J’aurais peut-être dû apporté mon chat pour ça. » Weasley n’aurait jamais réussi à ouvrir ce cadenas non plus. Jaden passe une main sur sa barbe, alors qu’il cherche dans ses poches un peu d’aide. « J’ai un briquet, ça n’éclairera pas beaucoup mais ça peut aider. » Il lui dit en l’allumant afin que Sirius puisse faire son code et débloquer son casier.

Sirius ne fait que peu attention aux commentaires de son compatriote, occupé à tenter tout ce qu’il peut pour parvenir à ses fins avec le cadenas. Il y a même un moment où il tente d’approcher son oreille de l’objet pour y aller à l’ouïe, mais naturellement, la vraie vie n’est jamais comme dans les films, alors rien n’y fait. Il hoche la tête dans le noir, ce qui ne s’avère pas très efficace, nous en conviendrons ; mais heureusement, Jaden n’attend pas après le psychiatre pour joindre le geste à la parole et allumer ledit briquet. La flamme est faible mais ajoutée à la borne d’issue de secours, ça commence à faire l’affaire. Il se retient de dire attention à ce que l’officier ne le brule pas, mais il ne manquerait plus que ça lui donne des idées. « C’est bon ! » Le temps a semblé long, et clairement, Sirius aurait du mal à dire combien de temps ça lui a pris pour parvenir à ses fins, mais le résultat est là, c’est l’essentiel. Il défait alors le cadenas et peut enfin fouiller dans ses affaires à la recherche de son téléphone portable. Il sait d’avance que celui-ci est loin d’être rechargé entièrement, et plus proche du ‘plus de batterie’, mais ça devrait suffire le temps qu’ils sortent de là. Encore quelques instants passent et Sirius brandit enfin le téléphone, tout fier de lui. Il le tend à Jaden, de bonne foi. « Tenez, le temps de chercher le vôtre. » Sirius en profite pour récupérer ses affaires. « Et après, on sort de là. » Enfin, c’est pas un ordre, c’est plutôt une suggestion, et ce que lui compte faire en tout cas. Après, que l’autre brun le suive ou non, il s’en contrefiche sur le principe. D’ailleurs, le voilà ouvrant la porte. « Enfin… Vous aviez pas envie de jouer les héros et voir pour rallumer le courant, rassurez-moi ? » On sait jamais…

Si on aurait dit à Jaden il y avait quelques jours qu’il aurait dû s’allier avec Sirius il aurait rigolé. Il n’en aurait pas cru un seul mot. C’était comme ça, ils ne se supportaient pas en général. C’était surtout Jaden en réalité mais il ne lui avait jamais vraiment montré un bon visage non plus il suppose. Pourtant, le destin avait destiné de les embêter et de faire venir une panne de courant. Forcément. Ils n’étaient que tous les deux en plus de cela. Le flic l’aide donc en prenant son briquet. Il ne sait pas trop si ça l’aide un peu mais bon, il a pas d’autres trucs sous la main. « Tant mieux alors. » Il lui dit en rangeant son briquet et en laissant le psy récupérer son téléphone et ses affaires. « Merci. » Il lui dit alors avant d’utiliser la lumière pour pouvoir retrouver son casier et l’ouvrir à son tour. Il récupère son sac ainsi que sa veste et cherche son téléphone dans la poche. Il avait encore de la batterie et du réseau alors il envoie un message à Arya pour la prévenir qu’il y a eu un petit contretemps. Il ne lui parle pas toute suite de Sirius parce qu’il se dit qu’elle va s’imaginer quelque chose au vue de leurs relations. Il le range dans sa poche avant de rendre le sien à Sirius. « Tenez c’est bon, merci. » Il enfile sa veste et prends son sac de sport. « Mais je suis un héros.. bon d’accord. » Il dit en rigolant. « Non c’est bon, je préfère rentrer et puis ils verront bien demain ou alors ça va finir par se rétablir tout seul. » Il n’avait pas envie de perdre son temps encore.

Pour la première fois, les deux hommes partagent un moment de rire. C’est clairement à noter car dieu sait quand est-ce qu’une telle occasion se présentera. Sirius rattrappe rapidement son téléphone, check s’il a des appels mais rien de spécial. Le dernier sms de Lyz est toujours sans réponse, mais ce n’est pas comme si elle n’avait pas l’habitude d’attendre… Sac de sport à présent sur l’épaule, le psychiatre a hâte de rentrer chez lui et il sent par avance qu’il ne reviendra pas au sport avant la semaine suivante après toutes ces aventures. Sirius hoche simplement la tête et il se met en route. Les deux hommes se suivent, en silence jusqu’à la sortie et un signe de tête entendu suffit, manière de remercier l’officier d’avoir été là pour l’épauler dans l’épreuve, sans trop en dire non plus. Puis, l’homme disparait au coin de la rue, chacun reprenant le cour de sa vie jusqu’au prochain coup du destin qui les réunira.