La nouvelle version a été installée cute ! Pour découvrir les nouveautés c'est par ici & pour commenter c'est ici
S'intégrer sur un gros forum, le mode d'emploi excited A découvrir par iciii avec toutes les initiatives mises en place !
Le Deal du moment : -21%
LEGO® Icons 10329 Les Plantes Miniatures, ...
Voir le deal
39.59 €

Ghost from our past ✘ Wesley

@ Invité

avatar
   
#
Mar 13 Oct - 17:23
GHOST FROM OUR PAST
Feat. GABRIELLE SCOTT & WESLEY TAKAGI



⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝


Tu devrais lui parler. Les mots de sa mère raisonnaient dans son crâne comme une sorte de mantra incessant. Elle lui avait écrit un message, comme un fantôme sorti du passé, sorti de nulle part, lui donnant rendez-vous dans un café où ils avaient l'habitude de se retrouver il y a de cela bien longtemps à quelques pas de Juilliard. Son chauffeur l'avait déposé à l'angle de la rue et une fois passée la porte du café, elle s'était machinalement rendue tout au fond de la salle, sur l'une des banquettes isolées, une sorte de réflexe pour avoir une vue d'ensemble et voir venir les éventuelles personnes qui pourraient arriver. Cela devait faire des années qu'elle n'avait pas mis les pieds ici mais rien n'avait changé, comme si une fois la porte passée le temps s'était arrêté il y a une vingtaine d'année. Elle était en train de se demander si c'était toujours la même personne qui tenait cet endroit, la réponse ne tarda pas trop lorsqu'elle remarqua que l'homme d'âge mûr derrière le bar la fixait avec insistance, d'un petit signe de la main elle répondit comme pour lui confirmer que oui, oui, c'était bien elle. Il s'affaira quelques minutes derrière le bar puis se dirigea vers elle, un verre à la main et envoya la serveuse s'occuper d'une autre table. "Si je me doutais que je te reverrais un jour … testons ma mémoire, c'était bien ça ta commande habituelle." Déposant le verre d'une couleur douteuse devant elle, il prit appuis sur la banquette en face de la sienne et l'observa attentivement. Attrapant le verre et y trempant les lèvres elle eut une sorte de vague de nostalgie en goûtant le thé glacé avec une forte dose de sirop de citron et de menthe qui donnait cette couleur peu ragoutante. "Max, ta mémoire est intacte, je suis contente de voir que certaines choses ne changent pas, comme toi ou comme cet endroit !" Le sourire aux lèvres, le patron lui balança un "T'as l'air d'aller mieux gamine, tu fais plaisir à voir !" tournant les talons ils retourna derrière le bar. Elle savait très bien que même s'il n'avait pas dit grand-chose, que cette phrase somme toute anodine pour tout un chacun était lourde de sens pour elle. La dernière fois qu'elle était venue ici, elle était encore une toxico qui consommait sans réfléchir, elle n'était pas vraiment nette et même s'il ne disait rien, Max voyait clair dans son jeu, et il n'approuvait pas. Aujourd'hui elle allait mieux, c'était principalement la raison de sa venue ici, elle était nerveuse pourtant, son pied tapait machinalement le sol alors qu'elle tirait son portable de sa poche et se mit à répondre à des messages reçus plus tôt. À chaque fois que la porte s'ouvrait elle levait le regard, cela arriva cinq ou six fois avant que le visage qui passe la porte ne soit celui qu'elle attendait.

⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝

PIVETTE



@ Invité

avatar
   
#
Mar 13 Oct - 22:59
Wes avait du retard, comme d’habitude. Heureusement, il en avait suffisamment peu pour que ça ne suscite pas l’agacement, ou du moins pas trop. Dgee avait dû patienter une petite dizaine de minutes, tout au plus. En entrant dans le café, casquette vissée sur la tête, Wes adopta cette démarche flegmatique qu’il choisissait lorsqu’il voulait paraître à l’aise. Comme si la situation n’avait rien de bizarre et qu’il n’avait absolument aucune raison d’être nerveux. Comme s’il s’était attendu à recevoir un message de Dgee après des années de silence. Et à vrai dire, sa nonchalance était assez convaincante.
Le fait que son look n’ait quasiment pas évolué depuis l’adolescence y était sans doute pour quelque chose, mais étonnement, sur lui, ça n’avait pas l’air ridicule. Il avait sur le dos un tee-shirt de festival datant de plusieurs années, avec le line-up inscrit dans une police futuriste. Le vêtement était froissé mais sentait l’adoucissant. Wes avait eu assez d’énergie pour faire une lessive, mais pas pour repasser ses fringues — en matière de repassage, le rapport temps investi/résultat ne lui paraissait pas assez satisfaisant pour qu’il se donne la peine.
Si Max avait mis un peu de temps à remettre Dgee, il reconnut tout de suite Wesley. Il lui administra même une tape dans le dos, ce à quoi l’intéressé répondit par un « Salut, mec » amical. Wes venait ici souvent. Depuis la séparation de son groupe, il avait repris ses habitudes dans les endroits qu’il fréquentait lors de ses années à la Juilliard. Le fait que rien n’ait vraiment changé depuis était rassurant, confortable. Et en même temps, il trouvait ça infiniment déprimant, comme si c’était la preuve qu’il n’avait pas avancé d’un pouce en plus de dix ans.
Sous la visière de sa casquette, son regard parcourut la salle. Il ne fut pas étonné de trouver Dgee assise légèrement à l’écart. Wes s’installa en face d’elle, souriant comme il avait coutume l’être. « Salut, Dgee. Ça fait un bail. » Il ne pensa pas une demi-seconde à s’excuser pour son retard. De toute façon, Wes ne disposait d’aucune excuse valable et il aurait été incapable d'improviser un bon mensonge.
Il nota tout de suite que la jeune femme avait l’air en forme. Wes était déjà au courant qu’elle allait mieux, il s'était enquis de son état auprès de sa mère à plusieurs reprises, mais le constater de visu lui fit plaisir. Il hésita à le lui faire remarquer, comme Max quelques minutes avant qu’il n’arrive, mais il eut peur de la mettre mal à l’aise. Wes se sentit alors obligé de faire une vanne, là, maintenant, parce qu’il craignait de tomber dans les banalités et que l’ambiance ne soit trop formelle. Or il se connaissait, les situations inconfortables étaient sa hantise, plus l’atmosphère était austère et plus il devenait susceptible de faire des gaffes. «  C’est cool d'avoir de tes nouvelles. Ta mère est sympa, c’est pas le problème, mais je préfère quand même prendre un café avec toi. »
Max lui apporta un déca sans qu’il ait besoin de commander. Wes le gratifia d’un sourire. Puis il reporta son attention sur Dgee, qui sirotait son thé glacé, et son sourire se transforma en une moue dubitative. « Ça a toujours l’air aussi ignoble, cette boisson, rien que la couleur me colle une angoisse. »

@ Invité

avatar
   
#
Mer 14 Oct - 2:47
GHOST FROM OUR PAST
Feat. GABRIELLE SCOTT & WESLEY TAKAGI



⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝

Il s'avance, salue Max qui l'accueil comme s'ils s'étaient vus il y a moins d'une heure, elle réalise qu'il doit venir ici plus souvent qu'elle. Il semble à l'aise ici et il prend place face à elle et soudain lorsqu'elle entend sa voix, lui qui n'a pas beaucoup changé elle a presque l'impression d'avoir rattrapé le temps et a cette étrange impression de se sentir à la fois heureuse et un brin mal à l'aise, elle met cela sur le compte du fait que c'est la première fois qu'elle est totalement clean en le voyant, depuis bien des années. "Wes' j'suis contente que tu sois venu !" Elle est sincère, s'il avait refusé ou s'il n'était pas venu, sur le moment elle aurait sans doute été soulagée mais elle aurait regretté de ne pas pouvoir lui dire tout ce dont elle doit lui parler. Elle sourit lorsqu'il évoque sa mère, cette cachotière durant deux ans elle ne lui a rien dit, durant deux ans elle a donné des nouvelles de sa fille à Wes lorsqu'il en demandait, sans un mot. Lorsqu'elle le lui avait révélé il y a quelques jours elle avait plaidé sa cause, elle lui avait fait comprendre qu'il avait comme beaucoup d'autre personnes de son entourage, droit à des explications de sa part. Sur le moment Dgee avait été à la fois déçue et contente. Déçue d'une certaine manière que durant plus de deux ans sa mère ne lui ait rien dit, et contente de savoir que malgré le mal qu'elle avait pu lui faire par le passé, il y ait toujours une partie de Wes qui voulait savoir comment elle allait alors qu'ils ne faisaient que se croiser en concerts, en festivals sans pourtant prendre le temps de parler, juste se balancer quelques banalités d'usage avant de continuer sa route chacun de son côté.

"Elle t'a toujours adoré, elle voulait te garder rien que pour elle c'est pour ça qu'elle a mis autant de temps à me dire que vous aviez contact, elle m'a dit ça la semaine dernière." C'était dit sur le ton de la plaisanterie mais il y avait du vrai dans ses mots. Quand elle avait annoncé à sa mère à l'époque qu'elle sortait avec Wes, elle avait tout de suite été contente, elle voyait sa fille sourire à nouveau et ne plus sombrer uniquement dans sa routine musicale et studieuse. Son père avait été plus réticent au début, il y avait eu un peu tout en même temps en quelques années, les changements physiques, le fait qu'elle sorte, qu'elle ait son premier petit-ami, qu'elle se découvre un intérêt pour "cette musique de sauvage". Mais c'était aussi parce qu'il vivait à Los Angeles et qu'il ne venait à New York que de temps en temps. Elle observa Max venir déposer le café de Wes et retourner à ses occupations, les laissant seuls, comme à l'époque ou ils passaient des heures ici avant, entre ou après les cours à Juilliard.

Prenant son verre et avalant une grande gorgée du thé glacé customisé par les soins du maître des lieux, elle ne pu s'empêcher de rire en voyant la tête plus ou moins dégoutée de Wes. "Pourtant j'adore ça ! Faudra que je réussisse à lui tirer les vers du nez pour qu'il me donne le dosage exact de sa potion magique !" Elle savait que cet échange de banalité était sympa mais qu'il fallait qu'elle lui parle, qu'elle soit honnête avec lui et il n'y avait pas de manière douce de le faire. "J'ai pensé à t'parler il y a un peu moins d'un an, je suis presque venue te voir quand on s'est croisés dans une salle de concert, mais j'me suis dégonflée … C'est sans doute pour ça que ma mère a attendue que je sois prête à le faire pour me dire que t'avais eu contact avec elle." Fouillant dans sa poche, elle en tira son porte clé auquel se trouvait attaché le jetons de ses deux ans de sobriété. "Il m'a fallu un éléctrochoc mais comme ma mère a pu te le dire, aujourd'hui je vais bien mieux, je ne dis pas que je vis comme une sainte non plus mais encore quelques mois et j'arriverai à trois ans sans toucher à aucune drogue, et ça je voulais te le dire de vive voix.

⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝

PIVETTE



@ Invité

avatar
   
#
Mer 14 Oct - 22:24
Wes secoua la tête entre deux gorgées de déca. « Je le savais, on a toujours eu une connexion particulière elle et moi. Par contre avec ton père rien à faire, ça n’a jamais matché. Pourtant j’ai fait des efforts, franchement, ça me désole encore. » Wes s’en amusait, mais il n’avait pas manqué de remarquer une légère animosité à son égard, les rares fois où il avait croisé le père de Dgee, à l’époque. En même temps, avec le recul, il le comprenait. Le Wesley adolescent était un vrai branleur, un gars insolent, sans ambition, qui entretenait à peine sa chance d’être à la Juilliard. Pas exactement le gendre idéal, donc. Et puis son intérêt pour le heavy metal n’avait pas joué en sa faveur. Depuis, il n’avait pas beaucoup changé, si ce n’est qu’il avait tempéré ses opinions et perdu son goût pour la provocation.

Wes mit une seconde à réaliser ce que venait de lui glisser Dgee sous couvert de plaisanterie. Il passa une main sur sa nuque, embarrassé. «  Je… Je croyais que t’étais au courant depuis longtemps. » Wes s’était imaginé que Dgee ne souhaitait pas le revoir, peut-être parce qu’une vieille rancœur traînait encore entre eux. Il n’avait pas essayé de chercher plus loin. Il s’était contenté de se tenir au courant, tout en gardant soigneusement ses distances. «  Ouais, bah potion magique ou pas, je refuse de savoir ce qu’il met là-dedans, en plus je suis presque sûr qu’il est en train d’écouter notre conversation l’air de rien. » Wes désigna Max par-dessus son épaule, d’un signe discret. Celui-ci baissa aussitôt la tête, se concentrant sur un cocktail d’une couleur encore plus douteuse que celui de Dgee. Wes pivota sur sa chaise, moqueur. « Max, t’es sérieux là ? »

Wes abandonna son air badin lorsque Dgee aborda la vraie raison de leur rendez-vous. Il se doutait de ce qu’elle avait à lui confier, d’ailleurs il était soulagé qu’elle mette le sujet sur le tapis. «  Tu n’as rien à te reprocher, t’avais besoin de temps, c’est tout. C’était pas très courageux de ma part non plus, j’aurais pu me bouger et venir te parler en face, plutôt que me planquer derrière ta mère. Tu sais, parfois je me dis que j’ai pas été à la hauteur, je savais que ça allait pas et j’ai même pas essayé d’être là pour toi. » Wes détourna le regard. « Heureusement, t’avais ton groupe. » Sa phrase était emplie d’amertume, mais il s’en rendit compte trop tard, les mots avaient déjà franchi ses lèvres. Là où Dgee avait trouvé une seconde famille en The Rip, lui n’avait quasiment plus de contact avec les membres de Spleen Code. Wes n’osait même pas imaginer à quel point la solitude lui pèserait s’il n’y avait pas eu Anneke pour l’héberger. Il se savait incapable de rester seul avec ses névroses.
Wes s’en voulut immédiatement et enchaîna très vite, trop vite peut-être, pour noyer le poisson. Le recontacter n’avait pas dû être une démarche facile pour Dgee, il ne voulait pas tout gâcher avec son aigreur et ses tendances égocentriques. « Je sais qu’on s’est beaucoup pris la tête à propos de tout ça, à l’époque, et j’y ai pas mal repensé depuis… Je crois que c’est l’occasion de te le dire : je me suis comporté comme un con. Je n’avais pas à te faire la morale, c’était stupide et condescendant. Je suis mal placé pour donner des leçons à qui que ce soit de toute façon. » Wes tendit une main pour saisir les jetons au bout du porte-clé. Il en fit tourner un entre ses doigts, comme absorbé, avant de relever les yeux vers Dgee. « Cela dit, ça me fait plaisir que tu prennes le temps de me l’annoncer en personne. T’en as fait du chemin, Dgee. Je suis fier que tu y sois arrivé. T’es une vraie battante.  »

@ Invité

avatar
   
#
Lun 19 Oct - 22:53
GHOST FROM OUR PAST
Feat. GABRIELLE SCOTT & WESLEY TAKAGI



⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝


L'entendre plaisanter sur sa mère et son père la fit esquisser un sourire qui la ramenait à d'autres souvenirs moins plaisants, elle ne voulait pas forcément revenir sur le sujet mais après tout elle était là pour parler avec lui, en toute honnêteté, avalant une nouvelle gorgée de sa boisson, avant de croiser ses mains sur la table, se penchant un peu comme pour lui confier un secret. "Rassure-toi, t'es celui qu'il aime le plus, il s'en est juste rendu compte trop tard !" Elle ne savait pas vraiment si elle parlait encore de son père ou d'elle après tout, peut-être un peu des deux. Elle fut surprise lorsqu'il lui dit penser qu'elle était au courant des contacts entre sa mère et lui, elle haussa simplement les épaules et leva les yeux au ciel, "J'crois que ma mère ne me dit pas la moitié de ce qu'elle pense par peur de me vexer ou de me voir m'éloigner d'elle ou de replonger je pense." Sa mère avait été un roc, sa bouée de sauvetage lorsqu'elle avait décidé d'entrer en désintox, ça n'avait pas été simple pour aucune d'elles, il y avait eu des bons moments de complicité mère-fille qu'elles n'avaient plus eu depuis longtemps, mais il y avait aussi eu des bas, très bas, des engueulades à n'en plus finir lorsqu'elle était en manque, chacune avait reproché à l'autre tout ce qui avait pu arriver de mal dans sa vie durant les dernières années. Mais à force de dialogue et de beaucoup de remises en question elles étaient arrivées à se faire confiance à nouveau et Dgee savait que sans elle, elle n'aurait sans doute pas eu la force d'être là où elle en est arrivée aujourd'hui.

Jouant avec son verre elle s'amusait des réactions de Wes quant au breuvage qu'il contenait, elle ne savait plus exactement comment cela avait commencé mais c'était la recette secrète de Max et même après toutes ces années, si elle devait être une des rares à consommer ce thé glacé des plus chimiques à l'heure ou tout le monde souhaite faire de son corps un temple de bien-être et de santé, elle savait qu'après tout ce qu'elle avait consommé dans sa vie, ce ne serait jamais le cas pour elle, elle pouvait se félicité d'avoir un métabolisme qui lui permettait de manger à peu près tout ce qu'elle voulait, elle le dépensait sur scène, elle faisait un peu de sport aussi mais elle préférait nettement passer des journées tranquille chez elle désormais que de devoir mettre les pieds dans une salle de sport, dans laquelle la plupart des gens la dévisageaient se demandant si oui ou non c'était elle, si oui ou non ils allaient l'aborder, heureusement quand elle y allait c'était avec "Alfred" qui jouait bien son rôle de garde du corps. Ses fans elle les aime certes mais dans les salles, après les concerts en backstage, en tournée, pas quand elle fait une balade, boit un verre, fait du sport ou va faire des courses avec sa mère. Comme Max était plus ou moins en train de le faire de derrière le comptoir, mais lui ça ne comptait pas, lui n'avait jamais été du genre à la balancer aux paparazzis, il avait plutôt été du genre à la planquer dans l'arrière salle et la faire sortir par la porte de service quand elle essayait d'échapper à quelqu'un. Elle fit semblant de faire les gros yeux au patron lorsque Wes l'interpella alors qu'il les observait.

Elle le laissa parler, l'écoutant attentivement sans l'interrompre, il se reprochait de n'avoir pas osé venir lui non plus et se contenter d'avoir pris des nouvelles par sa mère, lorsqu'il dit ne pas avoir été à la hauteur elle voulu répondre mais s'en retint attendant qu'il puisse dire tout ce qu'il avait à dire lui aussi. Lorsqu'il détourna un peu le regard, elle pouvait sentir la rancœur qu'il y avait dans sa phrase lorsqu'il dit qu'heureusement elle avait le groupe. Cela avait toujours été source de conflit entre eux, la rivalité entre leurs deux groupes, et elle savait qu'aujourd'hui, alors que The Rip était toujours là, Spleen Code s'était séparé. Ce qu'il avait vécu avec son groupe était sa plus grande peur, depuis quinze ans The Rip était sa famille et elle ne pouvait pas imaginer ne pas continuer de vivre cette aventure avec eux, de ne plus les voir. Surtout pas maintenant qu'elle avait réussi à retrouver Tony. Elle n'eut pas le temps de répondre quoi ce soit, il continua rapidement pour s'excuser de son comportement qu'il avait été con d'agir comme ça, de vouloir lui faire la morale. Elle n'était pas venue pour que lui lui fasse des excuses, c'était tout le contraire c'est elle qui lui en devait. Elle le laissa attraper le porte clé avec le jeton de ses deux ans de sobriété, l'entendre lui dire qu'elle était une battante, qu'il était fier d'elle, c'était trop cette fois elle devait répondre à son tour. Sans réfléchir elle tendit ses mains et attrapa celle de Wes, se forçant à le regarder alors qu'elle lui parlait. "Wes … c'est moi qui te dois des excuses, c'est moi qui ai merdé, c'est moi qui m'suis laissée embarquer et qui me défonçais, toi t'as aucun reproche à t'faire, au contraire, t'as essayé au début et c'est moi qui voulait rien entendre ! Tu savais que c'était de la merde et t'as voulu me mettre en garde, j'étais juste trop fière pour t'écouter à l'époque. C'est pour ça que j'voulais te voir aujourd'hui, c'est moi qui dois m'excuser de t'avoir traiter comme ça, aujourd'hui je sais que tes intentions étaient bonnes, mais à l'époque c'est pas comme ça que je voyais les choses … je … je pensais que tu voulais pas que je réussisse et tu sais comme je suis bornée je voulais montrer que j'en étais capable plus que toi !" Elle relâcha sa main comme si elle s'était rendue compte que ce n'était pas approprié, ou que c'était un geste déplacé. Pourtant ça avait été instinctif, elle ne savait pas si elle devait lui dire pourquoi elle avait continué à se droguer, ce que la drogue lui apportait à l'époque, baissant les yeux comme si elle n'osait plus le regarder, comme si elle était redevenue la gamine de l'époque de Juilliard avant que toute cette aventure commence. Elle reposa les doigts sur son verre comme pour se donner une contenance. Elle qui était normalement si forte en toute situation, là elle ne l'était pas, si elle s'écoutait, elle se lèverait, partirait du café et irait se calfeutrer chez elle sous ses couvertures jusqu'à ce que tout le monde l'oubli. Elle n'aimait pas cette sensation de ne pas contrôler ce qui se passe.

⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝

PIVETTE



@ Invité

avatar
   
#
Ven 23 Oct - 19:22

Depuis le début de leur conversation, Wes avait fait son quota de plaisanteries médiocres, quitte à être lourd, mais pour lui c’était presque vital. Dans les situations qui demandaient une forte implication émotionnelle, il avait besoin de mettre de la distance entre lui et le reste du monde, sans quoi il pouvait se mettre à angoisser jusqu’à être obligé de quitter la pièce. On lui avait beaucoup reproché de tout prendre à la légère, d’être incapable de tenir une conversation sérieuse plus de deux minutes. C’était sans doute ce qui revenait le plus souvent dans la bouche de ses ex. Depuis quelques temps, il avait conscientisé ce problème qui parasitait sa façon de communiquer et avait travaillé dessus. Si le réflexe d’auto-protection qu’était l’humour reprenait parfois le dessus, il parvenait désormais à parler sincèrement, posément, sans se sentir oppressé.

Arrivé au terme de son monologue, Wes se sentit soulagé. Parler lui avait fait plus de bien qu’il ne l’avait imaginé. Il y avait beaucoup de gens avec qui il avait pu commettre des erreurs, Dgee en faisait partie, même si les torts étaient sans doute partagés. Or les occasions de reconnaître ses fautes, de remettre les compteurs à zéro, étaient aussi rares que précieuses. Wes était du genre à ressasser, chacune de ses erreurs le suivait longtemps, le moindre reproche qu’on lui adressait (ou bien qu’il s’adressait à lui-même) pouvait demeurer des mois entiers dans un coin de sa tête, en filigrane, et ce même s’il faisait mine de s’en ficher royalement.

Wes se tendit imperceptiblement lorsqu’elle lui prit les mains. Il ne s’attendait pas à un tel élan de spontanéité. Voir Dgee aussi déstabilisée le désarma totalement. Elle ne l’avait pas habitué à ça, au contraire, il connaissait la Dgee têtue, obstinée même, celle qui lui tenait tête quoi qu’il dise, celle qui le défiait en permanence — c’est ce qui, chez elle, avait d’abord vaguement agacé son lui adolescent, puis l’avait amusé, avant de finir par vraiment lui plaire. Wes ne pouvait même pas imaginer à quel point ces dernières années avait dû être difficiles pour elle, ni combien son combat contre l’addiction lui avait coûté et quelle force elle avait dû puiser en elle pour en venir à bout. Bien sûr, il avait été en colère contre elle, pendant longtemps il avait pris leur rupture comme une injustice et considéré le succès international de The Rip comme une provocation. Depuis, il avait nuancé son avis, même si un soupçon de jalousie traînait encore au fond de son esprit — ce qu’il n’aurait avoué pour rien au monde. « Hé, c’est bon, ne te tortures pas avec tout ça, j’ai eu le temps de m’en remettre. Ce serait te mentir si je te disais que je ne t’en ai jamais voulu, mais ça fait des années et depuis j’ai compris. Enfin non, je ne prétends pas pouvoir comprendre ce que tu as traversé. Mais ce qui est sûr c’est que tu ne me dois rien, absolument rien. » Il haussa les épaules. « De toute façon ça n’est pas important, le plus important c’est que tu ailles mieux, que tu ailles bien même. Tout le monde n’y serait pas arrivé, à ta place. » Wes eut un sourire tranquille, de ceux qui font croire qui rien n’est grave. «  Dgee, tout va bien, d’accord ? »

En finissant son déca, Wes se rendit compte qu’il ignorait tellement de choses sur la Dgee d’aujourd’hui, sur ses envies, ses projets. Ces dernières années, il avait eu les échos d’une mère inquiète, qui lui lâchait des infos au compte-goutte. Il avait aussi entendu le brouhaha des tabloïds, qui n’avaient rien d’une source fiable. Mais tout compte fait, il ne savait plus grand-chose de la vraie Dgee, celle qui se cachait derrière la star, derrière les unes de papier glacé. Depuis la dernière fois où ils avaient eu une conversation de plus de cinq minutes, Dgee avait eu le temps de changer dix fois, de devenir quelqu’un d’autre, quelqu’un de complètement différent de celle qu’il avait connue. Réaliser cela lui fit une impression bizarre, presque vertigineuse. Elle avait trente-cinq ans, il en avait trente-neuf, et il avait la sensation que c’était l’âge où il devenait urgent de se projeter dans l’avenir. Wes était curieux de savoir ce qu’elle voulait vraiment, désormais. « Comment tu envisages la suite, maintenant ? Je parle de tes projets avec The Rip, déjà, mais aussi des tiens, de ton côté ? » Wes posait la question comme si c’était une évidence, pourtant il était incapable d’y répondre si on la lui retournait.

@ Invité

avatar
   
#
Lun 26 Oct - 2:03
GHOST FROM OUR PAST
Feat. GABRIELLE SCOTT & WESLEY TAKAGI



⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝


Si elle n'était pas autant stressée, avec les nerfs aussi à fleur de peau, elle aurait pu rire de la situation. Généralement lorsque l'on revoit son ex ce n'est pas tranquillement autours d'un verre, ce n'est pas dans une conversation aussi sincère qu'ils semblent avoir tous les deux en ce moment. Et surtout ce n'est pas à qui s'excusera le plus comme c'est les cas aujourd'hui. Mais entre eux c'est différent, de nombreuses années ont passés depuis leur rupture, chacun à fait sa vie, chacun a digéré ses griefs et bien qu'ils ne voulaient pas se l'avouer chacun à penser un peu à l'autre, à ce qu'il devenait, restant pourtant dans l'ombre. Bien entendu elle s'en voulait, pas forcément que leur histoire se soit terminée parce qu'après tout un premier amour ne dure par forcément pour la vie, mais c'était la manière dont ça s'était terminée. Elle avait été lâche, elle savait qu'entre eux ce n'était plus possible, qu'avec le succès de The Rip elle devait s'investir entièrement et que les reproches qu'il pouvait lui faire la retenait, ses leçons de morales sur les débuts de sa consommations excessive d'alcool, sa nouvelle consommation de drogue avec Edge puis Karl et Tony. Elle avait attendu, au lieu de mettre un terme d'elle-même, elle avait attendu une nouvelle dispute et c'est au cours d'une dispute juste avant de monter sur scène qu'ils s'étaient quittés, comme souvent, mais cette fois c'était différent. Cette fois-là, elle n'avait pas repris contact, elle n'avait pas fait le premier pas, elle n'avait pas envoyé de message pour s'excuser. Pire quelques semaines plus tard dans une interview elle avait clamé être célibataire et vouloir en profiter. Le message était on ne peu plus clair.

L'entendre dire qu'elle ne lui devait rien, que le plus important était qu'elle aille bien aujourd'hui. Elle se rendait compte que mine de rien, ils avaient grandi, mûris tous les deux. C'était bien qu'ils se revoient après une aussi longue période, avant ils n'auraient pas été près l'un et l'autre, elle le sentait. Relevant le visage vers lui, ne lâchant pas son verre pour autant, elle esquissa un léger sourire lorsqu'il lui dit que désormais tout allait bien. "Tu sais, j'suis contente que tu saches pas ce que c'est, que t'ais pas vécu ça, parce que j'le souhaite à personne, c'est quand tu touches le fond et que tu t'en rends compte que c'est le plus dur. J'veux dire, j'suis contente que toi tu ne sois pas tomber là-dedans." Bien sûr elle s'était laissée glisser dans les brumes de la drogue au début pour voir si comme le disait Edge ça lui ouvrait l'esprit et qu'elle pouvait explorer d'autres horizons dans la musique. Et ça avait été le cas, c'est pour ça qu'elle avait continué sur cette voie, c'était indescriptible, elle pouvait presque voir ou toucher la musique qu'elle avait envie de créer. Et puis ça a été la spirale, au début c'était pour trouver l'inspiration, ensuite pour la garder, pour la faire revenir, pour qu'elle ne s'en aille jamais et puis c'était devenue une habitude dans la routine de sa vie avec le groupe. Bien entendu elle avait des moments où elle était sobre, clean, lucide mais c'était là que tout allait mal, que les cauchemars revenaient, qu'elle se rendait compte de ce qui n'allait pas, de ce qui lui manquait, alors c'était tellement plus simple d'en reprendre que de faire face à ses problèmes.

"J'sais pas ce que ma mère t'a dit ou ce que t'as pu lire dans les journaux ou sur le net, mais c'est quand j'ai vu Tony à l'hôpital que j'ai eu peur et que j'ai réalisé que ça pourrait être moi la prochaine. J'en ai chié je vais pas le cacher, le manque c'est une des pires sensations que j'ai connu, alors oui j'ai été forte mais j'ai eu la chance d'avoir du soutiens et du fric pour le faire dans des bonnes conditions." C'est quand elle allait aux réunions des narcotiques anonymes qu'elle réalisait la chance qu'elle avait, elle, elle avait les moyens d'avoir fait sa désintox dans un super centre, avec des médecins super qualifiés, elle sait que tous n'ont pas cette chance et que beaucoup replongent parce qu'ils n'ont pas les ressources pour les soutenir.

Elle l'écoute lui demander ce qu'elle envisage ensuite désormais. Elle passe la main dans ses cheveux courts comme elle le fait lorsqu'elle est empruntée ou qu'elle réfléchis. "Pour le moment on est à New York, on a quelques concerts mais on ne reprend pas de tournée, j'aimerais réussir à faire revenir Tony pour ça. J'bosse sur des compos avec Edge et j'ai mon père qui m'a demandé de faire quelque chose pour un de ses projets. Je suis bien occupée, ça me plait d'être posée à New York pour un moment, j'ai plus de temps pour voir ma mère." Avalant une nouvelle gorgée de son verre, elle le repose et interroge Wes à son tour. "Toi ? Tu t'es caché où ces dernières années ? J'ai été désolée pour toi quand j'ai appris que Spleen Code c'était fini, je sais à quel point t'y tenais ! Vous vous voyez toujours ?" Elle le savait ça avait souvent été cause des disputes ou de rivalités entre eux, mais comme elle avec The Rip, elle savait que ce qui unissait Wes à son groupe était fort, elle ne savait pas comment il tenait le coup, ce qu'il faisait, elle savait que de toute manière s'il ne voudrait pas en parler il la rembarrerait alors elle n'avait pas tourné autour du pot et en avait parlé directement.

⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝

PIVETTE



@ Invité

avatar
   
#
Ven 30 Oct - 16:13
Wes hocha la tête, conscient de sa chance. Les excès lui avaient toujours inspiré une certaine distance, il n’aurait pas su expliquer pourquoi. Malgré un fort esprit de contradiction à l’adolescence, il y avait toujours eu dans un coin de sa tête ce côté raisonnable qui le poussait à s’éclipser lorsque la fête dégénérait. Juniper, l’ex leadeuse de Spleen Code, lui avait souvent reproché d'être rabat-joie, d'être snob même, ce à quoi il répondait par un haussement d'épaules désabusé. Wes était lucide, il se connaissait, il savait qu’il aurait facilement pu tomber dans la drogue s’il avait rencontré les « mauvaises personnes » et qu’il s’était autorisé une exception, puis deux, puis trois… Il connaissait la déshérence des artistes qui n’ont plus d’inspiration. Il avait conscience d’à quel point cela pouvait fragiliser une personne. Dans ce genre de situation, il était tentant de se raccrocher à n’importe quel psychotrope pour fuir la sensation de vide. Bien sûr, à l’époque, il avait essayé d’empêcher Dgee de sombrer, de la prévenir du moins, mais il était jeune et infiniment maladroit. Toutes ses tentatives s’étaient révélées contre-productives. Jusqu’à cette fameuse interview, qui l’avait blessé dans son ego et après laquelle il avait totalement cessé de se battre, vexé comme un pou. C’était il y a plus de quinze ans et pourtant il s’en souvenait comme si ça datait d’hier.

« T'as peut-être eu de la chance, mais la chance ne fait pas tout. » Certes Dgee avait bénéficié de moyens financiers conséquents, mais Wes n’imaginait pas ce qu’avait dû être la pression des médias, en plus du reste. Les journalistes people se délectaient des faiblesses des stars. La lutte de Dgee contre son addiction leur avait donné du grain à moudre. Voir un combat aussi personnel étalé et déformé dans les pages des magazines devait être d’une violence rare. « Je suppose que la surexposition médiatique était pas facile à vivre non plus. » Wes lui sourit en l’écoutant raconter sa vie à New York. Retrouver une certaine harmonie après une période trouble demandait du temps et de la patience, il était heureux qu’elle y soit arrivé. « C'est génial que t'aies réussi à trouver un équilibre à New York, que tu sois bien entourée, tout ça, c’est précieux. C'est quoi le projet de ton père ? »

Wes n'était pas du genre à cacher sa situation, mais devant Dgee, ce fut plus fort que lui, il ne réfléchit même pas. « Ouais, c’est vrai, j'ai été très occupé avec… » Il se reprit presque aussitôt et baissa les yeux comme un gamin pris en faute. Wes n'était pas un affabulateur. Et Dgee avait été tellement sincère qu'il ne pouvait décemment  lui mentir. « Et puis non, je sais même pas pourquoi j'essaye de te mentir, la vérité c'est que je ne suis absolument pas occupé, je n'ai même jamais été aussi désœuvré que ces derniers mois. » Il ne précisa pas qu'il n'avait envie de rien, que tout l'agaçait ou l’indifférait, qu'il était incapable de produire quelque chose de bien. Il se trouva ridicule, lui qui n'avait rien affronté dans la vie, qui n'avait eu aucun combat, aucune embûche sur son chemin. Si jusqu’ici il avait réussi à canaliser sa nervosité, Wes se sentit tout à coup mal à l’aise face à Dgee, d’autant plus qu’il ne l’avait pas vue depuis des années — et qu’elle réussissait bien mieux que lui à nombreux niveaux. Pour la seconde fois, il se frotta la nuque. Il avait des fourmis dans les mains, ses doigts se mirent à pianoter sur le bord de la table.

« On a quasiment plus aucun contact, avec le groupe. Je nous croyais plus soudés que ça, mais on était juste une bande de potes et faut croire que notre amitié était superficielle. » Wes avait lâché ça avec détachement, comme si ça ne le touchait pas outre mesure, comme s’il avait fait la paix avec cette interruption brutale de sa carrière. Il n’en voulait qu'à moitié aux autres membres du groupe. Quelque part, il leur était redevable, même si, vers la fin, il n’était plus sur la même longueur d’onde qu’eux. Après tout Juniper avait su déceler en lui quelque chose que peu de monde voyait, elle lui avait donné sa chance. Même si les dernières années avaient été marquées par des tensions au sein du groupe, Wes s’était quand même éclaté pendant plus de dix ans. Les décharges d’adrénaline des concerts lui manquaient, il avait du mal à se ré-habituer à la monotonie du quotidien.

@ Invité

avatar
   
#
Sam 31 Oct - 0:16
GHOST FROM OUR PAST
Feat. GABRIELLE SCOTT & WESLEY TAKAGI



⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝


La surexposition médiatique. Pour beaucoup de gens cette célébrité soudaine, être suivi par des photographes, être sollicité par des journalistes, voir se moindres faits et gestes épiés, cela serait un enfer et peu de gens en sortiraient indemne. Pourtant malgré cela, pour Dgee c'était sa vie. Elle était sous les caméras, sous les objectifs pratiquement depuis sa naissance, contrairement à ceux qui découvrent cette situation, elle n'avait jamais connu autre chose que cela. Lorsqu'enfant on grandit en jouant un rôle dans une série télévisée durant les huit premières années de sa vie, cela forge d'une certaine manière votre caractère. Dans le métier depuis longtemps, ses parents avaient toujours fait en sorte que leurs filles ne confondent pas la vie sur les plateaux avec la vraie vie, qu'elles fassent bien la différence entre leur propre personnalité et leur rôle à la télévision.

Un quotidien qui l'embêtait lorsqu'elle voulait être avec des amis, lorsqu'elle faisait les magasins avec sa mère et sa sœur, lorsqu'elle était en séjour avec son père à Los Angeles, mais cela faisait partie de sa vie, elle s'y était habituée, jamais elle n'avait vécu dans un parfait anonymat comme la plupart des gens, le simple fait d'aller en cours, d'aller faire des courses était presque impossible quand elle était enfant. Mais tout avait changé, tout s'était écroulé le jour où sa sœur était morte. Dès ce moment-là elle aurait voulu pouvoir vivre sur une île déserte, qu'on lui laisse faire son deuil sans essayer de capturer chaque instant de faiblesse, chaque moment de recueillement ou d'hommage et les voir étaler aux yeux de tous. Elle enviait ces gens anonymes qui pouvait se balader dans une rue sans pour autant attirer tous les regards.

Elle s'était forgée une carapace au fil des ans, en changeant d'attitude, en changeant d'apparence, en devenant cette autre jeune femme, en changeant son prénom. Elle n'avait gardé que très peu de personnes proches d'elle aujourd'hui, de sa vie d'avant il ne restait que Jeza qui avait été là à ses côtés d'aussi loin qu'elle s'en souvienne. Et puis Wes. Il l'avait connue en tant que Gabrielle, ils avaient grandi ensemble, et c'est Dgee qu'il avait aimé, il avait été le premier à percer sa carapace, à découvrir qui elle était vraiment, malgré tout ce qu'ils avaient vécu de négatif par la suite, ce serait quelque chose qu'elle ne pourrait jamais oublier et que même si elle avait mis beaucoup de souvenirs du passé dans un coin de sa tête pour les oublier, elle savait que ce ne serait pas possible. "T'as dû en lire des conneries à mon sujet j'imagine … mais t'as aussi du être au courant du coup de pute que m'a fait le connard avec qui je suis resté un an … j'en avais pas besoin de ça … mais je suis contente de lui avoir pris tout son fric en contrepartie, il a pas du aimer connaître le tarif de l'avocat de la famille." Elle était autant amère qu'amusée en disant cela, il lui avait fait vivre une des pires trahisons de sa vie alors elle n'avait eu aucun scrupule, il avait voulu devenir connu, il avait voulu se faire du fric, elle avait fait en sorte qu'il ne lui reste plus rien et surtout qu'il ne puisse plus jamais se trouver proche d'elle. "Le projet de mon père j'peux pas trop en parler pour l'moment, tout ce que j'peux t'dire c'est qu'il a fait un court métrage et qu'il m'a demandé de faire la bande son, ça m'stresse autant que ça me motive à vouloir lui montrer de quoi sa fille est capable et qu'il a eu raison de me le demander ! Quand ce sera fini je t'en dirai plus si ça t'intéresse … pour autant que tu sois d'accord qu'on garde contact, sans passer par ma mère cette fois …"

Elle le regarde de manière un peu surprise lorsqu'après avoir dit être très occupé il fait volte-face et se ravise, lui confiant qu'il ne voulait pas mentir, qu'il ne faisait pratiquement rien, sur le moment elle ne savait pas quoi lui répondre, elle se sentait coupable de lui avoir balancer ce qui lui arrivait de positif alors qu'il ne semblait pas être forcément dans une bonne période. Se mordant la lèvre comme elle le faisait tout le temps lorsqu'elle était un peu empruntée, elle se redressa un peu sur son siège, et se concentrant sur lui. "Pourquoi t'as pas commencé par ça Wes ? Et moi qui te balance toutes ces histoires …" Elle n'osait pas lui proposer son aide parce qu'elle savait qu'il était trop fier pour l'accepter même s'il l'aurait voulu. Elle l'écoutait lui dire ensuite qu'il n'avait presque plus de contact avec le reste de son groupe, elle les avait toujours vu comme inséparables, c'était d'ailleurs un point sur lequel les médias les comparaient, les deux groupes de potes indivisibles … aujourd'hui The Rip l'était toujours, malgré les mauvaises passes … Elle se souvenait aussi avoir été jalouse quand ils s'étaient quittés, de savoir qu'il passerait plus de temps avec eux qu'avec elle, même si de mon côté elle faisait exactement pareil. Ils étaient stupides à cette époque tout de même. Se penchant un peu sur la table, baissant le ton presque sur le mode de la confidence, elle lança une connerie juste histoire d'essayer de faire redescendre la tension. "S'il faut te venger de quelqu'un, j'suis certaine que Max doit toujours avoir sa batte de baseball sous le comptoir …"

⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝

PIVETTE



@ Invité

avatar
   
#
Sam 31 Oct - 18:42
Contrairement à Dgee, Wes ne s’était presque jamais retrouvé dans les pages de la presse, sauf peut-être lorsqu’on avait essayé de leur prêter une liaison, à Juniper et lui, alors qu’il n’y avait jamais eu entre eux qu’une communion artistique on ne peut plus platonique. Ils avaient pris ça à la rigolade et la rumeur s’était éteinte d’elle-même quelques temps après. Mais Wes n’avait pas la notoriété de Dgee, il n’était donc pas aussi exposé qu’elle. Quoi qu’il en soit, même sans l’avoir vécu, il ne fallait pas être un génie pour deviner que les journalistes people ne sourçaient presque aucun de leur scoop. «Ouais j'ai lu un peu tout et n'importe quoi, mais de toute façon j'y accorde pas trop de crédit, y a même pas 10% d'infos véridiques dans tout ce qu'ils publient. » Il grimaça lorsqu’elle évoqua son ex. « J'en ai entendu parler, ouais. Un énorme salopard, ce type. J'espère qu’en plus de l’avoir ruiné, t'as retourné son appart et flingué sa caisse en partant. » Il avait connu Dgee énervée et à vrai dire, dans son souvenir, elle était assez effrayante sous l'effet de la colère. Wes ne plaignait pas ce gars-là une demi-seconde, évidemment, mais il n'aurait pas aimé être à sa place. Dgee avait dû faire de sa vie un véritable enfer après avoir découvert sa trahison. L'idée était assez jubilatoire, d'ailleurs.

Il l’écouta parler du projet de son père, attentif. « Il ne t’aurait pas demandé de t’en occuper s’il ne savait pas déjà que tu allais assurer, t’en fais pas pour ça, tu vas déchirer. » Wes songea à ses propres parents. Avec eux non plus, il n’était pas sur la même longueur d’onde. Ils avaient été enchantés par l’entrée de leur fils à la Juilliard, ils l’imaginaient déjà en costard au beau milieu d’un orchestre philharmonique. Mais ils avaient très vite déchanté en le voyant s’orienter vers un style de musique inaudible et marginal (de leur avis). Ils ne l’avaient donc ni découragé, ni encouragé, se contentant de s’intéresser de loin à l’évolution de sa carrière. Depuis la séparation du groupe, Wes n’avait cessé de trouver des excuses pour éviter de leur rendre visite à Chicago. Il se limitait à quelques appels en visio, de temps en temps. « Bien sûr que ça m’intéresse, tiens moi au courant, t'as mon numéro de toute façon. » Wes une expression faussement plaintive et ironisa. « Comment ta mère va être dé-goû-tée de ne plus m’avoir au téléphone ! »

Wes arbora un air contrit lorsqu’elle lui demanda pourquoi il n’avait pas commencé par lui raconter tout ça. « C'est pas vraiment le truc dont je suis le plus fier donc... Mais bon, c'est comme ça, j’essaye de m’y faire. » Il apprécia qu’elle ne lui propose pas son aide, qu’elle ne le prenne pas en pitié, sans quoi son amour-propre en aurait prit un coup. À cause de sa fierté mal placée, il aurait trouvé ça extrêmement humiliant. Pour parler d’autre chose, il tendit à Dgee le spéculoos que Max avait glissé avec son déca et qui ne le tentait absolument pas. « Tu le veux ? »

La plaisanterie de Dgee fonctionna à merveille sur Wes, elle le détendit un peu, c’était exactement ce qu’il lui fallait. Il éclata de rire, un peu trop fort peut-être. « Non, on va laisser cette batte là où elle est, y a personne à blâmer dans cette histoire. » Personne à blâmer à part lui, peut-être. Car c’était bien lui qui avait foutu le bordel avec ses caprices d’artiste contrarié. Mais Wes ne voulait pas (trop) se plaindre, il jouait déjà suffisamment les victimes. Il préféra éluder, Dgee ne l'avait pas recontacté pour l'entendre parler de sa crise existentielle. « Et puis en général, j'évite de tabasser des gens ou des voitures, c'est pas trop mon style. À part celle de ton ex, là y a aucun problème, c'est quand tu veux, tu m'appelles et on s'organise ça. En plus ça tombe bien je sais jamais quoi faire le dimanche après-midi. » Ça le fit ricaner de les imaginer en train de bousiller le pare-brise de la bagnole de son ex, alors que Wes était sans doute le gars le moins violent de la ville, incapable d'écraser une araignée sans ressentir une pointe de remords.

@ Invité

avatar
   
#
Lun 2 Nov - 16:40
GHOST FROM OUR PAST
Feat. GABRIELLE SCOTT & WESLEY TAKAGI



⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝


Tout et n'importe quoi, c'était exactement le terme approprié quand il s'agissait des différents scoops et soi-disant rumeurs qui pouvaient apparaitre dans les médias pour pouvoir faire de l'audience. Quand elle pensait à tout ce qu'on avait pu dire sur elle au cours des ans, que ce soit sur elle personnellement ou sur les relations entre les membres du groupe. Ils s'étaient toujours amusés à faire semblant juste pour faire croire aux paparazzis qu'ils étaient dans le vrai. L'un des plus grands coups avait été lorsqu'elle et Egde avaient été vus entrant dans une chapelle de mariage à Vegas alors qu'ils étaient en tournée et que tout le monde s'était rendu compte quelques mois plus tard que c'était pour le tournage d'un de leur clip vidéo, ce jour-là des fans avaient été déçus, mais eux jubilaient. Il y avait toutes les fois où elle était obligée d'aller incognito aux réunions des narcotiques anonymes, trouver un stratagème pour entrer sans être vue, elle se fichait qu'elle soit reconnue, mais ce qu'elle voulait c'était préservée l'anonymat des autres participants, cela ne s'appelait pas les narcotiques anonymes pour rien. C'est certain que l'histoire avec son ex avait fait grand bruit vu que ce connard avait vendu pas mal de détails aux médias. "Sa caisse et toutes ses affaires ont été envoyées à la décharge, un vrai plaisir ! Mais j'ai surtout voulu taper là où ça fait mal, il avait fait ça pour être connu, pour pouvoir apparaitre dans des émissions de TV, mon avocat a réussi à faire en sorte que s'il parle de moi, de notre histoire ou de tout ce qui pourrait à voir avec The Rip, il sera poursuivi donc les TV ne le veulent pas s'il ne peut rien dire, je l'ai eu ma revanche ! Ho et il n'a pas le droit de m'approcher moi ou les membres du groupe à moins de cent mètres ! Elle doit être sympa sa vie aujourd'hui !" Elle ne cachait pas son sourire, il lui avait fait mal, parce que durant presque un an elle y avait cru, elle l'avait aimé, il l'avait vu avec ses forces et ses failles, il avait connu la vraie Dgee et pas seulement la rockstar, et il avait eu le culot de lui mentir dès le début, il était bon acteur elle devait l'avouer car elle n'avait rien vu. Même quand Jeza avait tenté de lui ouvrir les yeux, elle n'avait rien voulu en savoir. Il ne fallait pas jouer avec le cœur des gens, et à cause de lui elle savait pertinemment qu'elle ne serait plus capable d'accorder sa confiance à d'autres personnes que celles qui l'ont déjà.

Entendre Wes lui dire, comme le lui avait dit Tony, qu'elle allait cartonner avec le projet de son père lui faisait chaud au cœur. Wes avait été le premier avec qui elle avait évoluer au niveau musical, et il ne lui avait jamais fait de cadeau, il n'avait jamais été du genre à lui dire que tout irait bien lorsque ce n'était pas le cas, à lui dire que c'était très bien lorsqu'elle se plantait. C'était ces avis qui l'avaient poussée à se dépasser, à vouloir lui montrer de quoi elle était capable, et ça, quinze ans plus tard c'était toujours les cas, elle n'était jamais satisfaite d'elle au début, une perfectionniste. Il pouvait également le dire pour rester poli mais ce n'avait jamais été son genre donc s'il le lui disait c'était sincère, elle espérait qu'il n'ait pas changé sur ce point-là. "J'espère, ça me tient vraiment à cœur de lui montrer de quoi je suis capable et qu'il a fait le bon choix en me confiant ce projet ! Dès que ce sera finalisé et qu'il me donnera le feu vert je te tiendrai au courant et on pourra s'écouter ça." Riant à sa réaction par rapport à sa mère elle lui confia en souriant. "Ho si vraiment elle te manque je l'inviterai aussi …" Bien sûr que ce n'était pas le cas mais il faudrait tout de même qu'elle parle à sa mère et qu'elle la remercie de l'avoir forcée à reprendre contact avec Wes, c'était étrange mais parler avec lui, sincèrement, sans filtre, c'était plaisant.

Elle décida de ne pas rebondir sur ce qui semblait être un sujet, elle sentait que ce n'était pas forcément un sujet sur lequel il avait envie de s'étendre. Elle fut ravie lorsqu'il détourna la conversation en lui proposant le biscuit qui accompagnait son café. "C'est un biscuit Wes … t'as une question plus évidente ? Si tu l'manges pas bien sûr que j'le veux, j'allais demander à Max pourquoi j'y avais pas droit moi !" Bien sûr elle plaisantait, pour la seconde partie de sa phrase en tout cas. La conversation se détendait encore d'avantage quand il entrait dans son jeu, et alors que Max les regardait l'air interrogateur, Dgee se contenta de lui faire un signe de la main, le voir secouer la tête et lever les yeux au ciel la ramenait des années en arrière. "On va éviter de tout casser je crois que ça vaut mieux, sinon si on se retrouve dans les gros titres j'aurais des problèmes avec ma mère … et toi aussi !" Voyant des étudiants entrer dans le café avec leur étui d'instruments, elle s'adossa à nouveau, terminant son verre. "On en a quand même passé du temps ici … ça me fait penser que je dois aller à Juilliard la semaine prochaine, un de nos ancien prof m'a contactée pour que j'aille parler dans sa classe …"
⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝

PIVETTE



@ Invité

avatar
   
#
Sam 7 Nov - 21:09
Wesley fronça légèrement les sourcils. Derrière le sourire de Dgee, il était facile de deviner les séquelles que pouvaient laisser une relation aussi toxique. « T’as bien fait de lui rendre la pareille. Sale histoire, n’empêche. » Lui n’avait pas vécu d’expériences amoureuses aussi traumatisantes, seulement des ruptures d’une banalité affligeante. La dernière en date avait eu lieu un peu avant la séparation de Spleen Code. À cette période, l’ambiance au sein du groupe était électrique et Wes se montrait insupportable, il tournait en rond, enrageait, à tel point que sa copine avait fini par ne plus supporter son humeur massacrante. Leur séparation s’était faite presque en douceur, il n’y avait eu ni cris, ni larmes, seulement une grande tristesse et une certaine forme de lassitude. Il avait trente-neuf ans et commençait à être habitué aux relations qui foirent.

Effectivement, à l'époque, il n’avait pas fait de cadeau à Dgee. À vrai dire, au début, elle lui avait fait une  première impression assez mauvaise – ou disons plutôt qu’elle l’avait complètement indifféré. Il avait d’abord connu Gabrielle, l’ex-enfant star, la fille modèle qui jouait de la harpe. Sa réputation la précédait et Wes n’avait pas cherché plus loin que ses préjugés. Et puis il y avait eu ce drame, après lequel Gabrielle était devenue Dgee. Ils n’en avaient jamais vraiment parlé, tous les deux. Mais à partir de ce moment-là, ils avaient commencé à se chamailler, à se défier mutuellement. Il n’avait pas épargné Dgee, il s’était montré impitoyable et d’une très légère mauvaise foi. Elle avait dû se donner du mal pour qu’il finisse par avouer qu’il la trouvait talentueuse. « Avec plaisir. Pour écouter le résultat, hein, pas pour que tu invites ta mère. J’avoue qu’elle me fait un peu peur, en fait. » Wes songea qu'il lui faudrait peut-être arrêter les blagues sur sa mère, sans quoi Dgee allait finir par croire que ça virait à l'obsession.

La réaction de Dgee le fit sourire. « Max est prêt à t’offrir l’intégralité de son stock de spéculoos, il t’adore, c’est très clairement une groupie. » Max entendit Wes prononcer son prénom. À en juger par son regard désapprobateur, il avait compris que le musicien se moquait gentiment de lui. Par-dessus le comptoir, le patron grommela quelque chose qui ressemblait à : « L’a pas changé lui, toujours un sale gosse ! » L’entendre grogner donna à nouveau à Wes cette impression étourdissante d’être tombé dans une espèce de faille spatio-temporelle. « C’est bizarre, de se retrouver là, exactement au même endroit qu’il y a quinze ans, tout est presque pareil. Excepté le fait qu’on est devenus des vieillards. »

Wesley suivit le regard de Dgee et observa les étudiants s’installer. « Quel prof t’a contactée ? Je suis sûr que c’est le vieux là, je me souviens même plus de son nom, celui qui pouvait pas m’encadrer et qui refusait que je mette les pieds dans son cours. » À l’époque, Wesley avait marqué le corps enseignant de la Juilliard, parfois pour le meilleur, souvent pour le pire. Quand le cours l’intéressait, il faisait preuve d’une application remarquable. Mais dès qu’un professeur avait des méthodes un peu trop rigides, Wes mettait un point d’honneur à se montrer particulièrement insolent. C’était d’autant plus infernal qu’il trouvait toujours le moyen de s’en sortir, parfois de justesse, parfois brillamment, et ce même en passant l’année entière à jouer les abrutis. « Bon faut dire aussi que je l’avais cherché. » Parler de ses années étudiantes fit naître en Wes un fort sentiment de nostalgie, aussi agréable que déprimant. Ce n’était peut-être pas les meilleures années de sa vie, mais la Juilliard avait été une chance inespérée, c’est là qu’il avait affirmé sa passion, affiné sa culture et découvert son talent. Il y avait découvert des œuvres qui avaient influencé son style et fait des rencontres qui avaient changé sa vie. « T’as une idée de ce que tu vas leur raconter, aux étudiants ? »

@ Invité

avatar
   
#
Ven 27 Nov - 1:58
GHOST FROM OUR PAST
Feat. GABRIELLE SCOTT & WESLEY TAKAGI



⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝


La remarque de Wes sur l'état de groupie de Max la fit rire et lorsque le patron grommela Dgee le regarda avec un grand sourire et lui lança "Hé ben alors Max, tu m'as pourtant jamais demandé d'autographe ou de photos, t'es sûre que t'es une vraie groupie ?" Le vieux leva les yeux au ciel et comme pour donner raison à Wes s'approcha de quelques pas et lança un nouveau speculos en direction de Dgee qui l'attrapa au vol en lui faisant un clin d'œil. "Moi je suis du genre admirateur secret qui te fais sortir en douce par la porte de service gamine !" Levant son verre à moitié vide dans sa direction comme pour trinquer de loin avec lui. "Et c'est pour ça que je suis ta plus grande fan Max, pour ça et pour ton breuvage secret !" Reportant son regarde sur Wes elle fit mine d'être vexée lorsqu'il les qualifia tous les deux de vieillards par rapports aux étudiants d'aujourd'hui. "Vieillards … parle pour toi ! Je sais pas je me sentais un peu nostalgique et quand j'ai chercher un endroit où se voir, c'est le premier qui m'est venu en tête pour être tranquille. Vu le nombre d'heures qu'on y passait, c'était notre quartier général ce café !"
Elle avait plus ou moins dévié la conversation en reparlant de Juilliard et du prof qui l'avait contactée. "Il était déjà vieux quand on était étudiants, il doit être mort depuis longtemps lui à mon avis ! Non c'est Mme Blake, elle est pas aussi vieille, bon forcément comme nous, plus vieille qu'à l'époque mais elle enseigne encore." Se rappeler cette époque la fit sourire, c'est vrai que Wes avait un caractère plus que trempé durant leurs études.  Au début ça avait été plus que tendu entre eux, il était plus âgé et elle était invisible à ses yeux, jusqu'à ce qu'ils soient forcés de jouer ensemble, collaborer. C'est là que la compétition avait débuté, ils ne se faisaient pas de cadeaux, tous les coups étaient permis et lui montrer de quoi elle était capable c'était devenu l'un de ses moteurs, lui prouver qu'elle avait beau être plus jeune que lui elle était tout aussi douée si ce n'est plus que lui. Puis ils s'étaient mis à se regarder différemment, à se chercher pour finir par se trouver et sortir ensemble. Certains avaient été surpris vu les clashs qu'il y avait entre eux les années passées, et pour d'autres ça avait été une évidence depuis le premier jour et Dgee et Wes étaient les deux seuls à ne pas s'en être rendus compte. "T'étais une plaie à l'époque ! Pour les profs … dans ce genre d'école ils avaient d'avantage l'habitude qu'on leur fasse des révérences et qu'on soit toujours d'accord avec eux. Un mec comme toi qui leur tenait tête, c'était pas dans leurs manuels de savoir vivre !"

De quoi elle allait leur parler à ces nouveaux étudiants. S'enfonçant dans son siège elle passa ses mains sur son visage comme pour se cacher avant de répondre. "J'en ai pas la moindre idée !! Elle veut que j'vienne parler de mon parcours professionnel, leur montrer qu'on peut passer par Juilliard et faire autre chose que rejoindre un orchestre philarmonique." Croisant les bras sur la table et y posant sa tête quelques secondes elle releva le visage vers Wes. "C'est sur que comme exemple de parcours alternatif en sortant de Juilliard, je suis un bon cas d'étude … et promis je leur dirai de pas prendre de drogue non plus ! Si t'as des suggestions je suis preneuse ! "

⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝

PIVETTE



@ Invité

avatar
   
#
Ven 4 Déc - 14:59
Jouant machinalement avec la tasse vide posée devant lui, il assista aux chamailleries de Dgee et Max d’un œil nostalgique. Lorsque Dgee pivota à nouveau vers lui, il prit un air faussement mièvre. « Vous avez une alchimie incroyable, vous iriez si bien ensemble. Quelle tension entre vous deux. »

Puis Dgee évoqua leurs anciens enseignants et Wes fut à nouveau happé par la mélancolie. « Je me souviens de Mme Blake. Elle était plutôt sympa. » S’entendre être qualifié de « plaie » par la musicienne le fit rire. Dgee avait toujours été un petit prodige, fut un temps où ça avait même rendu Wes envieux – et il se surprenait encore à ressentir une pointe de jalousie à son égard. Il ignorait si elle s’en rendait compte. Il espérait que ça ne soit pas le cas. Mais Dgee était loin d’être idiote. Elle avait sans doute deviné que la situation de The Rip faisait luire les yeux de son ex. « Toi par contre, t’avais tout de la première de la classe. » Il eut un rictus amusé, mais cependant exempt de toute forme de moquerie. Si on avait montré au Wesley de 20 ans à quoi allait ressembler la Gabrielle Scott de 35 ans, il n’y aurait jamais cru. Il reprit les mots de la jeune femme sur un ton badin : « T’es un sacré cas d’étude, ça c’est sûr. »

Il écouta attentivement ce que Dgee prévoyait de raconter à la promo de la Juilliard, jusqu’au moment où elle sollicita son avis. Il fit mine de réfléchir une fraction de seconde. «  Des suggestions, hum… ? Je pense qu’il faut leur dire que dans ce milieu, rien n’est jamais acquis. Que tout peut s’arrêter du jour au lendemain. » Wes avait encore le sourire, mais ce dernier sonnait faux, à présent. Son regard s’était terni, lui qui blaguait l’instant d’avant n’était plus aussi rieur. Il s’en voulut aussitôt. Il retombait dans ses travers. Il s’était pourtant promis d’avoir l’air enjoué. « On nous l’avait pas dit, ça, quand on était jeunes. Enfin si, peut-être, mais on y croyait pas. » Gérer le succès et son déclin, hélas, ne s’apprenait dans aucun cours, aussi prestigieuse la Juilliard soit-elle.

Max vint poser l’addition sur leur table. Il en profita pour gratifier Wes d’un sourire discret. Le musicien venait régulièrement ici et le patron l’avait plus souvent vu malheureux que rayonnant. Wes passait beaucoup trop de temps dans son café pour avoir un mode de vie sain. Officiellement, il y venait pour lire. Mais en vérité, il profitait juste du bruit des gens, pour de fuir le silence oppressant d’un appartement vide durant la journée. Comme aurait pu le faire un vieil oncle, Max s’inquiétait pour lui, de loin.

@ Invité

avatar
   
#
Lun 7 Déc - 0:16
GHOST FROM OUR PAST
Feat. GABRIELLE SCOTT & WESLEY TAKAGI



⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝


Elle ne peut s'empêcher de rire lorsqu'il mentionne, bien que sur le ton de la plaisanterie, qu'elle et Max irait bien ensemble. Lançant un clin d'œil au patron elle regarde Wes et entre dans son jeu. "Ça tombe bien que tu en parles, on ne savait pas comment te le dire qu'on était ensemble … n'est-ce pas chéri ?" Le patron lève les yeux au ciel et retourne à ses occupations, comprenant que les espionner discrètement ce n'est pas dans ses meilleures aptitudes et que ce n'est pas demain la veille qu'il pourra postuler pour devenir agent secret.

La première de la classe … ça aussi ça remontait à loin, elle était bien loin la petite fille modèle et sage qu'elle était en entrant à Juilliard alors qu'elle avait tout juste quinze ans. Cette petite fille, cette adolescente c'était du passé pour Dgee, depuis sa deuxième année d'études elle était devenue Dgee, elle avait tout donné pour la musique, elle s'y était réfugiée et devenir la meilleure était ce sur quoi elle se concentrait pour ne penser à rien d'autre, pour ne pas penser à sa sœur à longueur de journée. "Il fallait bien que quelqu'un se dévoue pour te pousser dans tes retranchements …" La compétition entre eux elle avait adoré ça dès le début même si elle ne l'avait jamais montré. Wes n'avait pas été comme les autres avec elle, il n'avait pas été de ceux qui l'avaient pris en pitié et voulait la câliner dès que quelque chose n'allait pas, il n'était pas non plus de ceux qui voulait absolument devenir ses amis à cause de sa notoriété, non il avait été ce mec qui se contentait de la juger sur son travail et de râler quand elle faisait quelque chose de faux, c'est ce qui l'avait poussée à vouloir lui montrer qu'elle pouvait être meilleure, la meilleure, meilleure que lui.

Elle lui avait demander s'il avait des suggestions pour des conseils à donner aux étudiants auxquels elle devrait parler. L'écoutant attentivement elle se regrettait presque de l'avoir fait, elle sentait le sérieux de ses propos, elle se sentait mal pour lui qui n'avait pas eu la même chance qu'elle au niveau de la durée de son groupe. "Je penserai à leur en parler… ça craint quand ça s'arrête surtout lorsque le talent est là !" Bien sûr il y avait eu des rivalités, de la compétition entre leurs groupes mais ce n'était pas pour rien, le groupe de Wes était tout aussi doué que le sien. Sur le moment elle n'avait pas compris pourquoi cela s'était arrêté et elle n'avait plus trop de contact alors elle n'avait pas cherché à savoir, ce qui était certain c'était que ce n'était pas un problème de qualité de leur musique, jusqu'à la fin de leur groupe elle avait toujours trouvé bien ce qu'ils faisaient.

Lorsque Max s'approcha de leur table pour venir déposer l'addition, Dgee commença a réfléchir, c'est elle qui lui avait proposer de se voir, ce serait à elle de la payer en toute logique. Mais après ce dont ils avaient parlé à demi-mots, est-ce qu'il le prendrait comme une manière pour elle de vouloir montrer qu'elle réussissait toujours mieux et implicitement qu'elle ne voulait pas qu'il dépense son argent pour elle. Et si elle le laissait payer, est-ce qu'il penserait qu'elle s'y attendait, que ça lui était du. Et si elle proposait de partager ? Elle ne pensait pas qu'elle serait prise dans une telle tempête de réflexion pour quelque chose d'aussi simple qu'un café et un thé glacé. Elle était du genre à s'en foutre totalement des convenances en général mais là dans cette configuration elle était comme perdue.

⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝

PIVETTE



@ Invité

avatar
   
#
Lun 14 Déc - 9:39
Wes croisa les bras. « Je vois pas de quels retranchements tu parles. Ça a toujours été hyper facile de te battre. » Ils savaient tous les deux que Wes n’avait jamais laissé gagner Dgee, même s’il s’en était souvent donné l’air, rien que pour frimer. Il eut une pensée émue pour son lui adolescent : quel abruti il était, tout de même. On est pas très malin, à vingt ans.

Le musicien apprécia le tact de Dgee, elle tentait de le réconforter à demi-mots, sans jamais le mettre directement face à son échec. « Comme tu dis... Ça craint. » Il fit la moue, retrouvant sa confiance de façade, avant de conclure avec conviction : « Mais je vais rebondir. » Il avait à nouveau ce sourire factice qui signifiait « il n’y a pas de problème, ça n’est pas grave, rien n’est jamais grave ». Comme si c’était simple, comme s’il avait la moindre idée de comment se réinventer.

Puis Wes remarqua la distraction de la jeune femme, elle semblait perdue, ou tout au plus perturbée. « Hé Dgee, tout va bien, t’es avec moi là ? J’appelle une ambulance ? » Il claqua des doigts devant le nez de la jeune femme, l’air moqueur. «  Je sais que je suis pas le gars le plus intéressant de la ville, mais de là à s’endormir... » Il n’aurait jamais pu deviner que Dgee se prenait la tête pour quelque chose d’aussi dérisoire qu’une addition. Pour lui, il était naturel de partager, ça évitait justement les malaises. Il désigna le ticket d’un geste désinvolte. « On fait 50-50 ? »

Il jeta un coup d’œil par la fenêtre. C’était l’hiver, la nuit commençait à tomber. Il réalisa qu’ils avaient parlé longtemps, bien plus longtemps que ce qu’il aurait cru. Ils en avaient besoin, c’était agréable de mettre les choses à plat, même après toutes ces années. Et puis, soudain, Wes supposa que Dgee avait mieux à faire que perdre son temps avec lui dans un café de Manhattan. Peut-être que, par politesse, elle n’osait pas s’éclipser. Dans le doute, il prit les devant. Ce n’était pas comme s’il avait quoique ce soit d’urgent à faire, mais il ne voulait pas mettre la musicienne dans l’embarras. « Je crois que je vais pas tarder, Dgee. C’était cool de parler, ça m’a fait plaisir de voir que tu vas bien maintenant. » Le « maintenant » sous-entendait beaucoup de choses, le mot flotta un instant entre eux, lourd de sens. À peine eut-il dit ça qu’il remarqua que Max, discrètement, commençait à ranger les chaises sur les tables vides. L’établissement ne faisait pas de service le soir, il ne restait plus que quelques clients retardataires, le patron devait donc avoir hâte de fermer et rentrer chez lui. En plus, Max ne faisait pas partie des commerçants les plus aimables du centre-ville, il avait beau être attaché aux deux musiciens, il n’hésiterait pas à les mettre dehors s’ils traînaient trop. Tout en enfilant sa veste, Wes lâcha : « On reste en contact, hm ? »

@ Invité

avatar
   
#
Lun 14 Déc - 14:43
GHOST FROM OUR PAST
Feat. GABRIELLE SCOTT & WESLEY TAKAGI



⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝


Ses paroles lui parvenaient mais comme si elle était entourée dans du coton, comme si elle entendait sans comprendre, c'est son claquement de doigts qui la fit se concentrer à nouveau. Elle sourit et éclata de rire, tentant de trouver une manière de se donner une contenance. "Excuse-moi, je crois que je me suis perdue dans mes souvenirs quelques instants." Elle n'allait pas clairement lui dire qu'elle se triturait les méninges pour essayer de résoudre un problème qui n'en était pas un, sauf dans son cerveau. Elle a l'impression d'être sauvée de la noyade lorsqu'il propose de partager l'addition, elle lui sourit en sortant son portefeuille et déposant le montant de sa part sur la table.

Après avoir fait de même, il lui annonce qu'il va devoir partir, ajoutant que cela faisait du bien de voir qu'elle allait mieux maintenant. Maintenant. Elle sourit un instant, ils n'avaient jamais vraiment eu la même notion d'aller bien, mais elle comprenait ce qu'il voulait dire, que désormais qu'elle était clean elle était sans doute dans une vie plus saine, mais il y avait encore d'autres excès sur lesquels Dgee n'avait pas fait l'impasse. Alors qu'il se levait, enfilant sa veste, il lui demanda s'ils restaient en contact, elle se leva à sont tour et s'approchant de lui, le pris dans ses bras pour le remercier et lui dire au revoir. "Bien sûr, on va pas à nouveau attendre dix ans cette fois-ci, et j'ai mon projet à t'faire écouter." Elle le laissa partir, prétextant avoir un téléphone à faire encore avant de partir, ce qui n'était pas totalement faux, elle envoya un message à Alfred pour qu'il passe la chercher. Puis elle tapa un nouveau message à sa mère. T'avais raison, je viens de voir Wes et ça m'a fait du bien de parler avec lui. Merci Maman. Se levant, enfilant son manteau, posant ses lunettes de soleil sur son crâne, bien que comme la nuit tombait elle n'en avait pas vraiment besoin, mais c'était plus fort qu'elle, comme un enfant qui pense qu'en fermant les yeux on ne va plus le voir, lorsqu'elle met ses lunettes de soleil, Dgee pense qu'on ne va pas la reconnaitre dans la rue. S'approchant de Max qui fini de ranger en espérant que le groupe d'étudiants se décide à partir. "Fais moi plaisir Max, dis leur que tu leur offres leurs boissons, comme tu l'faisais avec nous de temps en temps." Elle lui glissa un billet sans doute bien plus important que le total de leurs consommations, en lui adressant un clin d'œil avant de sortir du café. Elle avait passé tellement de temps ici que d'une certaine manière si ces jeunes pouvaient trouver chez Max un endroit accueillant.

Fin du sujet


⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝ ⸝


PIVETTE



@ Contenu sponsorisé

   
#

Poster un nouveau sujetRépondre au sujet

permissions de ce forum

Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum