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I just want to see it in your eyes ft. Aleksej

@ Invité

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Sam 17 Oct - 23:05
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@Aleksej Svendsen - I just want to see it in your eyes

- Et maintenant ?
- D'autres examens seront nécessaires. Il faudra vous rendre à l'hôpital pour une biopsie, notamment.

Le reste de la conversation n'est plus que poussière. Il s'est pourtant dit beaucoup de choses dans le bureau de ma gynécologue cet après-midi mais mon esprit ne veut pas se remémorer toutes les paroles prononcées. Lui comme moi sommes particulièrement fatigués en cette fin de journée pluvieuse.
Quand j'arrive à l'appartement, Maroon ne me fait pas la fête mais vient m'accueillir avec douceur. Il sent bien que sa maîtresse n'est pas tout à fait comme d'habitude en ce moment. Je vois bien qu'il est plus sur mes talons, comme s'il devait me protéger de quelque chose. Malheureusement, il est question d'un monstre invisible contre lequel ni mon compagnon à quatre pattes ni moi-même ne pourrons rien y faire. Il faudra laisser d'autres personnes gérer le problème pour nous, cette fois-ci.

Aleksej souhaitait m'accompagner à ce rendez-vous mais j'ai refusé sa proposition pourtant très tentante. Qui ne souhaiterait pas être accompagné dans un tel moment ? Pourtant, j'ai refusé. J'avais besoin d eme confronter à ma propre réalité quitte à craquer devant mon médecin. Cela ne s'est même pas produit. J'ai été secouée mais j'imagine qu'une partie de moi a eu le temps de s'attendre au pire depuis les premiers examens. Il y en aura d'autres. En espérant que les nouvelles n'aillent pas de mal en pis.


Il est 18h30 et je sais qu'Aleks ne sera pas là de suite.
Depuis que le doute plane, lui comme moi rentrons beaucoup plus tôt qu'avant du travail. Comme si nous souhaitions passer plus de temps ensemble, profiter plus que nous en avions jusqu'alors l'habitude. Peut-être comprenons-nous enfin qu'il est plus important d'être en compagnie l'un de l'autre plutôt que de rester chacun dans son bureau.

- Tu veux sortir ?

Maroon me fait vite comprendre que cette proposition ne serait pas de refus alors nous quittons l'appartement que je viens à peine de retrouver. Maroon passe avant mon petit confort personnel, j'en ai bien conscience. Voilà l'une des caractéristiques du fait d'être propriétaire d'un animal. On s'en occupe et pas seulement quand cela nous arrange.

Quand nous revenons, une grosse demi-heure plus tard, une odeur que je connais bien embaume l'entrée.

- Aleks ? Tu es rentré ?

@ Invité

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Dim 18 Oct - 22:36
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@Solveig Lazzari - I just want to see it in your eyes

Ces derniers jours, Aleksej n’avait pas fait d’excès de zèle au bureau. Il avait mis les bouchées doubles dans les heures ouvrées, empêchant ses pensées de trop s’éparpiller. Pour le reste, il avait assez confiance en son staff pour savoir qu’il pouvait rentrer chez lui l’esprit tranquille. Du moins en ce qui concernait le travail. Après l’épisode tendu de la dernière quinzaine, il tâchait de rentrer à l’heure à la maison. De faire en sorte d’être là quand Solveig rentrait du travail. Il avait été aux petits soins avec elle. S’il savait qu’elle n’aimait pas être traité comme une chose fragile, il ne pouvait pas s’empêcher de lui porter toute son attention.

Elle s’était laissé faire. Le laissant cuisiner, s’occuper d’elle. Peut-être pour ne pas attiser ses craintes à lui. Parce que prendre soin d’elle l’empêchait de se monter la tête, de tirer des conclusions hâtives. Parce qu’il ne pouvait pas simplement attendre, même si c’était ce qu’il l’avait enjoint de faire. Plus facile à faire qu’à dire. Ils avaient passé toutes leurs soirées ensemble, discutant de leur boulot, des nouvelles du monde juridique, les derniers évènements qui animaient la ville de New-York. Aucun sujet sensible.

Aleksej était rentré un peu avant 19h pour retrouver l’appartement vide. Maroon ne lui avait pas fait la fête quand il avait passé le pas de la porte, il en avait donc déduit que Solveig était allée faire un tour avec lui. Il ressortirait avec l’animal un peu plus tard dans la soirée pour une dernière promenade dans le quartier. Il était assis à son bureau, rangeant ses dossiers quand il entendit la clé tourner dans la serrure de l’appartement et la voix de la jeune femme. Le canin entra assez rapidement dans la pièce pour quémander quelques caresses.

Le Danois écarta sa chaise pour pouvoir attraper Maroon et le prendre sur ses genoux. Ce dernier lui accorda un salut chaleureux, tentant de lui lécher le visage. Ces deux-là étaient devenus des comparses complices. Aleksej retira ses lunettes pleines de bave en rigolant. Solveig suivi non loin derrière. Quand elle apparut finalement dans l’embrasure de la porte, il ne pu ignorer la posture de son corps, l’expression de son visage qui semblait éteint. Son rire s’arrêta instantanément.

“Tout va bien ?”

@ Invité

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Mer 21 Oct - 19:39
J'ai envie de lui dire que oui, tout va bien. Je veux me focaliser sur Maroon qui a trouvé réconfort sur ses cuisses. J'ai envie de ne garder que le positif de cette journée aussi bref a-t-il été. Je n'ai pas envie de voir cette étincelle disparaître des yeux d'Aleks. J'ai envie de lui demander sur quoi il est en train de travailler.

Il y a de milliers de choses que j'ai envie de faire ou de dire mais rien n'est possible. Le sujet doit être abordé et vite. Je ne peux pas lui cacher ce que je sais même si, au final, je ne sais pas grand-chose.

Je secoue simplement la tête mais ne pipe pas mot. Je n'y arrive pas. Il faut que je le fasse, j'en ai conscience. Impossible pour moi de reculer ou de lui cacher la vérité.

- J'ai revu le médecin, lâché-je finalement. « On peut dîner avant d'en parler ? »

Autant dire que je sais que je ne vais pas énormément manger mais si, en plus, on en parle avant de dîner, on ne va rien manger du tout. Or, je ne peux pas me le permettre et, au fond, Aleks non plus. Il faut que nous fassions d'autant plus attention maintenant. Surtout moi, je le sais. Il ne faudrait pas tenter le Diable encore plus qu'il ne l'est déjà. Cette enflure a déjà planté ses crocs dans ma chair et cherche apparemment à m'étriper.

- On mange et on en parle.

C'est décidé et Aleksej ne pourra pas me faire change d'avis. C'est ça ou rien.

@ Invité

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Jeu 22 Oct - 22:10
Le visage d’Aleksej s’était fermé instantanément. Ce noeud qui s’était logé dans son estomac des jours auparavant venait de se resserrer. Maroon essayait toujours de lui renifler le visage mais il n’y portait plus aucune attention. Il attendait plus d’elle, il attendait qu’elle lui explique, qu’elle lui donne de plus amples détails. Pourtant Solveig s’était contenté de lâcher cette bombe et laisser les morceaux partir en éclats. Manger ? Tout ce à quoi Aleksej était capable de penser à cet instant précis c’était que la jeune femme ne lui avait pas dit “tout va bien”, “fausse alerte” ou quelque chose du genre.

Le Danois sentit son front perler et une goutte dévaler sa colonne vertébrale. Ses épaules se crispèrent. La jeune femme avait déjà tourné les talons pour se rendre dans la cuisine. Aleksej poussa doucement Maroon pour le faire descendre de ses genoux. Il referma doucement ses lunettes et les posa sur le bureau avant de se frotter le visage. Son souffle était lourd, trop lourd. Respirer devenait difficile, presque douloureux. Il prit une grande inspiration tentant de se calmer. Ses oreilles bourdonnaient sourdement.

À ses pieds, Maroon l’observait la tête penchée sur le côté l’air circonspect. Il repoussa sa chaise pour se lever finalement. Il déglutit avec difficulté. Chaque pas qu’il faisait était un pas qui le rapprochait de l’inévitable. Peu importait ce que l’inévitable puisse être, il était là. Il avait franchit la porte de leur appartement. Cette ombre qui avait plané sur eux depuis le dernier rendez-vous médical de Solveig, cette épée de Damoclès au dessus de sa tête. Il avait pourtant l’impression qu’elle venait s’abattre sur eux deux.

Il arriva finalement dans la cuisine où Solveig se trouvait dos à lui. Il ne voulait pas avoir cette conversation. Il ne voulait pas savoir. Il voulait simplement retourner à cette journée pluvieuse où ils avaient passé l’après-midi installé devant la cheminée, la tête de la jeune femme sur ses genoux.l avait caressé doucement ses cheveux jusqu’à ce qu’elle finisse par s’endormir. Sereinement. Il s’accrochait à ce souvenir mais il savait pertinemment que la suite ne serait pas plaisante.

“Qu’est-ce qu’elle t’a dit ? Tu as eu les résultats des examens ?”

@ Invité

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Ven 23 Oct - 10:23
Mon départ pour la cuisine est une fuite. Je ne souhaite que cela : fuir une réalité qui me dépasse et qui dépassera très bientôt l’homme que j’aime aussi. Même si je ne l’ai pas mérité, dans ma tête, c’est surtout l’idée qu’Aleksej ne mérite pas qui me tourmente. N’a-t-il pas déjà assez donné par le passé ? Pourquoi dois-je encore lui faire subir une chose pareille ?

Une chose dont tu ne sais encore rien…

Ma fuite n’est que de courte durée. Aleksej me rejoint et ne respecte pas ma décision. Ce n’est pas vraiment une surprise. Ses deux questions me percutent de plein fouet et je ne sais pas quoi répondre. Plus précisément, je ne sais pas comment répondre. Je sens une boule douloureuse se former dans le fond de ma gorge et mes yeux qui commencent à me piquer. Cela n’annonce rien de bon. Je doute de ma capacité à former le moindre mot, tout à coup. Moi, l’éloquence même, me voilà incapable de dire quoique ce soit.
Alors, je secoue lentement la tête, d’un air défaitiste. Il ne comprendra pas tout, bien-sûr, mais ce sera un début. Aleks saura plus ou moins à quoi s’en tenir.

Je viens m’appuyer contre le réfrigérateur et ferme les yeux. Je ne comprends pas encore ce qu’il m’arrive et je suis dépassée par la situation. Rien de clair n’a encore été dit mais je soupçonne le pire. Ma gynécologue n’est pas confiante, elle ne s’en est pas cachée. Voilà qui me laisse dans une position de semi-victime incapable de décrire ses maux.

- Elle…elle m’a parlé d’une biopsie nécessaire. Et de prise de sang.

Il m’est impossible de dire où j’ai puisé la force de prononcer ces quelques mots. Ils me viennent de loin. Ils vont aussi probablement détruire le moral de l’homme en face de moi.

- Elle m’a pris rendez-vous, l’hôpital doit me contacter prochainement.

Mes yeux se lèvent vers lui, difficilement. J’ai peur d’affronter son regard car je ne sais pas encore ce que je vais y trouver.

@ Invité

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Sam 24 Oct - 21:31
La position de son corps, l’angle de ses épaules. L’attitude toute entière de la jeune femme traduisait un malaise. Ce n’était pas le moment pour Aleksej de se laisser envahir par la panique et les questions qui resteraient sans réponse. Il voyait bien que Solveig était sur la brèche et le ton de sa voix lui confirma qu’il était bien plus prêt de la réalité qu’il ne l’aurait pensé. La fêlure dans ses paroles. Ça lui tordait les tripes. Quand les yeux de la jeune femme arrivèrent finalement à se poser sur lui, il eu l’impression que le sol s’ouvrait sous les pieds.

Il s’approcha d’elle et l’attira contre lui doucement. Il se contenta de hausser la tête avant de l’embrasser doucement sur le front. C’est lui qui manquait de mots à présent. Rien de tout cela n’avait de sens. La vie. Aleksej détestait perdre le contrôle, il détestait également les choses qu’il n’était pas capable de comprendre. Il avait besoin d’aller d’un point A à un point B et que 1 + 1 fassent 2. Et bien que sa relation avec la brunette l’avait poussé à sortir de sa zone de confort, ce n’était pas pour autant qu’il était prêt pour ce qui allait venir. Même s’il ne savait pas de quoi il s’agissait, il sentait au plus profond de lui qu’ils entraient dans un tunnel sombre emplit d’incertitudes.

Et s’il aimait Solveig pour cette part de vulnérabilité qui était la sienne, il ne s’agissait plus seulement de faire face à des sentiments ou à d’anciens démons. Et comme ce genre de sentiment était souvent contagieux, les yeux d’Aleksej c’était également légèrement embué en voyant cette détresse dans le regard de la jeune femme. Il renifla avant de s’écarter doucement d’elle. Il fallait qu’il reprenne du poil de la bête, il ne pouvait pas perdre ses moyens quand elle avait besoin de lui. Il passa une mèche de ses cheveux derrière l’oreille de la brunette et caressa tendrement le lobe de son oreille.

“Je pense que tu devrais appeler ta mère…”

À part être là, être présent pour elle, il était impuissant. Il ne connaissait pas le sens caché derrière les mots qu’elle prononçait. Il n’était pas médecin, il ne savait pas non plus dans quelle mesure s’inquiéter ou ne pas s’inquiéter. Virginia Lazzari était l’un des médecins les plus réputés de New York. Elle devait connaître les codes, les protocoles. Elle pourrait rassurer Solveig ou le cas échéant accélérer la machine.

@ Invité

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Dim 25 Oct - 18:55
Aussi surprenant que cela puisse paraître, j'y ai également pensé. J'ai sérieusement songé à appeler ma mère en sortant du cabinet médical mais je n'ai pas réussi à le faire pour deux raisons. La première étant que je refusais d'annoncer une chose pareille à quelqu'un d'autre avant Aleksej. La seconde étant que je ne savais pas comment dire ça à ma mère. Nos relations ne sont toujours pas au beau fixe et je n'ai simplement pas réussi à me résoudre à lui annoncer ça alors que nous ne sommes pas parlées depuis un moment. Le dîner a (encore) laissé des séquelles.

- Je n'ai pas le cœur à le faire, avoué-je difficilement.

Quoi dire de plus ? Je n'ai pas tellement envie que ma mère devienne le centre de conversation de ce soir. Je crois que je n'ai plus envie qu'elle devienne le centre de quoique ce soit d'ailleurs. Je pensais sincèrement que nous pourrions repartir sur de bonnes bases après la mort de papa mais la vérité est que, sur bien des points, elle n'a jamais été meilleure que lui. Après tout, elle aussi me laissait seule les soirs de Noël.

- Ecoute... Je...

Je quoi ? Impossible à dire. Il est pourtant important que je trouve les mots mais ils me restent coincés dans la gorge.

En levant les yeux vers ceux d'Aleks, j'y vois ce que je craignais en rentrant : de la tristesse. Il y a peut-être aussi un peu de peur, je n'en suis pas certaine. J'imagine que j'aurai un peu peur aussi si je me trouvais à sa place. Me concernant, je ne sais plus ce que je ressens. A vrai dire, c'est comme si la vie m'acenait un énième bout de massue. Peut-être qu'au fond, je le mérite. Je n'en sais rien.

- Tu ne mérite pas ça, finis-je par dire.

@ Invité

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Dim 25 Oct - 22:52
Aleksej se mordit nerveusement la lèvre inférieur. Il savait que parler de Virginia Lazzari était épineux. Depuis le dîner qu’il avait organisé, une veine tentative de rapprocher la mère et la fille, la situation était au point mort. Ou peut-être bien qu’elle s’était envenimée. Par sa faute. Parfois les bonnes intentions ne donnaient pas les résultats escomptés, il avait retenu la leçon. Elle lui laissait un goût amer. Mais tout de même. Il n’arrivait pas à effacer cette idée de sa tête.

“Elle reste ta mère, Solveig… Et l’un de meilleur médecin de New York…”

Il ne lui demandait pas de tirer une croix sur ses rancœurs, de faire comme si la vie avait été un long fleuve tranquille dans la famille Lazzari. Mais de les mettre entre parenthèses le temps qu’ils voient plus clair, le temps d’arriver à comprendre ce qui arrivait. Et malgré le fait qu’il savait pertinemment que la jeune femme ne partageait pas son avis, il ne pouvait s’empêcher de penser qu’il y avait quelque chose à réparer entre les deux femmes. Qu’elle ne pouvait continuer à ignorer le lien indéfectible qui les reliait. Une partie inconsciente de lui avait besoin que Solveig croit en cette idée de la famille. Parce que cette idée était son socle.

Il fronça les sourcils quand elle commença à balbutier. Il ne doutait pas que la situation actuelle était compliquée à gérer pour elle et il voulait être sûr qu’elle savait qu’il était là pour elle. Toujours. Mais il s’agissait d’autre chose. La manière dont elle évitait de croiser son regard. Comme une impression de déjà vu. Un souvenir déplaisant qui se rappelait à sa mémoire. C’est quand elle finit par finalement lâcher le morceau que le visage du Danois se renfrogna un peu plus.

“Arrête. Ne commence pas avec ça…”

Il avait relevé son visage avec un peu plus de fermeté. Il voulait qu’elle le regarde sans se soustraire. Malgré toutes les choses qu’ils avaient déjà traversé ensemble en si peu de temps, il ne pouvait pas croire qu’elle puisse encore tenir un discours pareil.

“Toi et moi on a choisi de se lancer dans cette relation. Peu importe les tournants qu’elle prendra. Tu n’es pas responsable de ce qui arrive… Je suis flatté que tu t’inquiète pour moi mais j’aimerais mieux que tu te concentres sur toi.”

Son ton aussi était un peu plus ferme. Pourtant il n’avait pas levé la voix. Il l’observait avec intensité. Parce que parfois ses regards avait plus d’impact que ses paroles. Parce que parfois, elle n’était pas capable de l’entendre. Et parce qu'il refusait ce qu'elle était en train de faire, consciemment ou pas. Même avec les meilleures intentions du monde. Peut-être bien qu'elle cherchait à le protéger. Probablement. Mais il ne la laisserait pas le mettre à l'écart, quelque soit ses motivations.

“Je peux encaisser un certain nombre de choses… je ne suis pas en sucre, Solveig. Alors sors toi cette idée de la tête. Je pense que tu as déjà assez de raisons de t’inquiéter comme ça…”

@ Invité

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Lun 26 Oct - 17:57
J’entends et comprends tout ce qu’il me dit et pourtant, je ressens ce besoin inexplicable de le protéger outre mesure. Cet homme est pourtant plus âgé que moi et en a connu des vertes et des pas mûres. Chercher à le protéger n’a strictement aucun sens mais il semblerait que cela soit plus fort que moi. Bien que tout n’ait pas été dit entre la gynécologue et moi, je me doute que les futures conversations que j’entretiendrais avoir les médecins n’auront rien de très joyeuses.

Malheureusement pour moi (ou non), je n’ai jamais été quelqu’un de très positive. Ou plutôt, je me suis auto-éduquée de manière à toujours tout imaginer : le meilleur comme le pire. Cela m’empêche d’être prise de court. Ma psychologue me dit maniaque du contrôle mais je sais que c’est autre chose. Ne plus vouloir se faire avoir par le destin est tout à fait naturel selon moi. Et puis, ce n’est pas comme si on pouvait me changer à mon âge. Je suis faite de ce bois-là, dorénavant.

- Et tu sais quoi ? dis-je subitement, prise d’une fougue qui me surprend la première. « Tu as raison. Sauf sur un point : je ne vais pas commencer à m’inquiéter. Je ne sais rien. Et même si je savais, je n’y peux rien à l’instant T. Je n’ai pas le droit de rendre notre soirée morne et triste sous prétexte que j’ai eu un soupçon de mauvaise nouvelle chez la gynéco ! »


Dire que je viens de faire un volte-face est le minimum mais je refuse de voir la lumière quitter les yeux de l’homme que j’aime. J’ai eu suffisamment de mal à admettre que je l’aimais lorsque nous nous sommes retrouvés, ce n’est pas pour le briser aujourd’hui. Il a raison, nous avons déjà traversé des crises alors une de plus ou une de moins ne changera rien. Je dois garder le moral pour qu’il garde la tête hors de l’eau. Si c’est ça ma mission, je l’accepte volontiers. Je n’ai pas le choix. Pas sur ce coup-là. Aleksej m’importe trop.

Je relève la tête et l’embrasse sur la joue.

- On se reprend.

Sans attendre, je me tourne et ouvre le frigo. Il y a des tas de choses mais je ne sais pas quoi faire. Avec un peu de chance, Aleksej aura plus d’idées que moi, du moins, c’est ce que j’espère au fond de moi.

Il faut que je garde le cap.

@ Invité

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Lun 26 Oct - 22:46
Il pouvait le voir dans ses yeux. La crainte, le désarroi. Mais pas pour les raisons qu’il aurait pensé. Solveig avait eu au début de leur relation la fâcheuse habitude de le tenir à distance, de tirer un frein à leur relation. Par peur de l’attachement, le sien et également celui d’Aleksej. Et puis peu à peu, elle avait relâché la bride. À présent les choses étaient un peu différentes. Elle n'essayait pas de le tenir à l’écart mais de le protéger. De manière tout à fait ingénue. Mais avec la même ardeur dont il pouvait faire preuve à son égard quand les rôles étaient inversés.

Un air ébahi marqua son visage pendant quelques secondes. Un sourcil levé, les épaules un peu en arrière, il ne s’attendait pas à un tel revirement de situation. En un claquement de doigts, la jeune femme avait réussi à dissiper la lourdeur qui régnait dans la pièce depuis déjà plusieurs jours. Il avait suffit d’un sourire en coin, ce sourire espiègle qu’elle affichait parfois. Ce sourire que sa bouche dévoilait à peine mais que trahissaient ses yeux. Et puis ce baiser volé sur sa joue. Assez pour lui arracher un sourire, pas trop peu pour qu’il soit vraiment satisfait.

Et aussi vite qu’elle avait prononcé les mots “On se reprend”, elle était déjà loin de lui. Alors qu’elle inspectait le frigo en quête d’une idée lumineuse, il l’attrapa doucement par les hanches et l’attira vers lui. Avant même de voir son visage, il savait qu’elle était en train de lever les yeux aux ciel en retenant un sourire. Il releva son menton et l’embrassa amoureusement avant de l’écarter du réfrigérateur en rigolant et de prendre sa place. Il attrapa plusieurs boîtes divers qu’il vint poser sur le plan de travail.

Sans un mot et avec une grande minutie, il déballa les différents ingrédients. Il ne savait pas toujours où il allait mais à force la mécanique était plutôt bien rodé. Il sortit une planche à découper et tendit un couteau à la jeune femme. Il était plutôt d’accord avec ce qu’elle avait dit. Ils ne pourraient rien faire de plus et passer leur soirée à se morfondre ne les avancerait à rien. Ils n’échangèrent pas un mot de plus pendant le reste de la préparation. Ils n’avaient pas besoin de mots. Leur suffisait les regards, les caresses et les frôlements imperceptibles en apparence.

Il termina de dresser les assiettes et en posa une devant Solveig agrémenté d’un “Bon appétite” dans un français plus ou moins approximatif. Il embrassa doucement l’intérieur de son cou avant d’aller s'asseoir en face d’elle. Il était plutôt satisfait de cette petite collaboration culinaire. Tous les deux se contentèrent d’apprécier le repas qu’ils avaient préparé ensemble dans un silence presque religieux. Une fois terminé, Aleksej posa ses couverts et appuya son menton contre son point.

Son regard se perdit sur la jeune femme qui ne tarda pas à relever l’intensité avec laquelle il la fixait. Les joues de Solveig rosirent légèrement, pour une fois que ce n’était pas lui. Et cet instant précis fit fondre son coeur. Il lui sourit avec une tendresse profonde avant de baisser les yeux pour fixer son assiette.

“C’est déconcertant… à quel point je t’aime…”

@ Invité

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Mer 28 Oct - 15:11
Je suis quasiment certaine qu’on ne prononce pas le « e » à la fin de « bon appétit » mais je n’ai pas repris Aleks parce que ça n’en valait pas la peine. Il était trop content de son petit côté « frenchy » alors je n’ai pas eu le cœur à le corriger.  
Nous avons dîné dans le calme. L’angoisse ne m’a pas entièrement quittée pendant ce dîner mais l’instant n’a pas été désagréable pour autant, au contraire même. Le silence qui règne pendant que nous mangeons ne me perturbe pas. Il est presque naturel. Nous n’avons rien à dire pendant que nous dînons, c’est comme ça.
Ce n’est que lorsqu’il a terminé son assiette (ce qui n’est pas mon cas) qu’il ose prendre la parole pour me faire une déclaration. Je ne suis pas idiote, je sais que ce n’est pas dit pour « rien ». Il a besoin de m’affirmer ses sentiments parce que les nouvelles ne sont pas bonnes. Je comprends et je lui en suis reconnaissante. C’est agréable d’entendre de telles choses.

- Je ne pensais pas pouvoir te perturber autant, dis-je en agrémentant mes paroles d’un petit clin d’œil avant de reprendre ma dégustation.

Maroon n’est pas très loin et me guette du coin de l’œil visiblement dans l’espoir que quelque chose tombe de mon assiette. Il n’a pas été chanceux ce soir mais nos efforts ont payé puisqu’il a perdu les deux kilos qu’il avait en trop. C’est le véto qui va être content.

- Va te coucher, tu n’auras rien, dis-je à mon chien qui a l’air de comprendre puisqu’il s’allonge (mais toujours à la même place, au cas où).

Qui ne tente rien n’a rien, paraît-il. J’imagine que c’est le nouveau mantra de mon animal de compagnie.

Quand je viens à bout de mon assiette, je pose lentement mes couverts dans celle-ci. Il faut que nous fassions la vaisselle. Je ne supporte pas me lever et constater qu’elle n’a pas été faite. Il n’y a pas pire début de journée.

- Qui s’y colle ?
demandé-je au Danois qui a le regard toujours fixé sur moi. a

@ Invité

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Dim 1 Nov - 20:51
Le clin d’oeil adressé par Solveig lui prouvait bien le contraire. Et ça le fit sourire une nouvelle fois.

“Je pense au contraire que tu sais très bien à quel point tu peux me perturber et que tu sais également très bien t’en servir…”

C’est lui qui lui adressa un clin d’oeil cette fois. L’influence de la jeune femme sur la vie du Danois était indéniable. Qu’ils le veuillent ou non. Mais c’était quelque chose qu’Aleksej avait accepté assez rapidement. Parce que les sentiments qu’il avait pour elle étaient bien trop vigoureux pour pouvoir être réfutés. Alors oui, parfois elle le plongeait dans un profond égarement mais à l’inverse, elle lui donnait également une force de vie prodigieuse.

La jeune femme termina tranquillement son repas sous le regard attendri du quinca. Il suivit le manège du chien avec amusement. Cela faisait des semaines que le vétérinaire l’avait mis à la diète mais il n’y avait pas un jour sans que Maroon ne tente le coup. La patience et la ténacité avait été de mise. Surtout pour Aleksej qui avait rapidement pris la mauvaise habitude de laisser glisser quelques denrées à l’animal quand il était derrière les fourneaux. Et si ses habitudes alimentaires avaient quelque peu changé, cela n’empêchait en rien le chien de venir quémander.

Aleksej se leva doucement quand Solveig donna le signal de la fin du repas. Il fit le tour du plan de travail pour venir récupérer l’assiette de la brunette.

“Je vais m’en occuper.”


Ils s’attelaient généralement tous les deux à la tâche mais la question de la jeune femme traduisait bien son manque de motivation. Faire la vaisselle ne gênait pas Aleksej. Il l’avait toujours fait quand il vivait seul. Il posa les deux assiettes dans l’évier avant de revenir se poster derrière la jeune femme. Il posa son menton au creux du cou de cette dernière et l’enlaça doucement.

“Et pendant ce temps, tu vas pouvoir appeler ta mère calmement…”

@ Invité

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Dim 1 Nov - 21:25
- Tu peux ne pas parler de ma mère, s'il te plaît ?

Je n'appelerai pas ma mère ce soir, que cela plaise ou non à Aleksej. Je n'ai pas envie d'évoquer de nouveau le sujet et encore moins avec ma mère. Nous ne savons rien pour l'instant donc je n'ai strictement rien à dire à quiconque. Loin de moi l'envie de regretter d'en avoir parlé à Aleks mais...qu'il cesse de parler de ma mère.

- Fais la vaisselle, j'ai des papiers à vérifier pour une réunion demain matin.

Ce n'est pas vrai. Je n'ai strictement rien à vérifier mais j'ai besoin de mettre un petit peu de distance entre nous, ne serait-ce que quelques minutes. Sans attendre, je file vers le bureau qui abrite non seulement les affaires professionnelles d'Aleks mais également les miennes. Je m'installe dans le fateuil où se trouvait le Danois une heure plus tôt et soupire, cachant mon visage dans mes mains, les coudes appuyés contre le bureau.

- C'est un cauchemar, dis-je dans un murmure.

Ces mots ne sont adressés à personne en particulier. J'ai simplement besoin d'exprimer ma frustration et celle-ci n'est pas moindre. Impossible de dire ce qui me fustre le plus : de ne pas comprendre exactement ce qu'il m'arrive médicalement parlant ou le fait que l'homme que j'aime veuille impérativement que j'en parle à une mère qui n'a de cesse de me rappeler que je ne suis pas celle que je devrais être. Autant dire que mon esprit est fort tourmenté ce soir. Le dîner s'est tellement bien passé, je pensais que le reste de la soirée serait sur le même rythme. Quelle n'est pas ma déception...

@ Invité

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Dim 1 Nov - 22:48
Aleksej savait qu’il allait mettre le doigt sur un point sensible. Mais tout comme Maroon tentait sa chance quotidiennement, il espérait qu’avec le temps, le ressentiment que la jeune femme pouvait éprouver à l’égard de sa mère s’apaiserait. Ce jour-là n’était pas arrivé. Est-ce qu’il aurait pu prévoir la réaction de Solveig. Sans aucun doute. Et pourtant il n’avait pas pu s’en empêcher. Parce qu’il se faisait du souci pour elle, parce que l’annonce qu’elle lui avait fait un peu plus tôt dans la soirée le terrifiait. Et parce qu’il était un fils mais aussi parce qu’il avait été un père, il ne pouvait s’empêcher d’imaginer ce qu’un parent pourrait ressentir dans une telle situation.

Le Danois soupira en sentant la jeune femme se défaire de son étreinte avec une certaine vivacité. Il n’avait pas envie de se disputer avec elle mais ce genre de comportement de fuite le laissait déconfit. Dans ces moments-là, il se demandait si Solveig ne regrettait pas son ancien appartement. La possibilité de pouvoir prendre la poudre d’escampette. Il ne pouvait pas aplanir les angles à chaque fois. Pas cette fois en tout cas. Parce qu’il avait beau essayer de comprendre le point de vue de la jeune femme, il n’était pas capable de se défaire du sien. Ce n’était pas de l’entêtement. Mais simplement son expérience. Sa vision des choses qui passait par le prisme de sa vie.

Il se frotta le visage en fermant les yeux quelques instants. Il se dirigea finalement vers le bureau mais n’y entra pas. Il resta posté dans l’embrasure, appuyé sur la chambranle de la porte, les bras croisés sur la poitrine.

“Tu penses réellement, au plus profond de toi, qu’elle n’a pas une once d’amour à ton égard ? Parce que la manière dont tu réagis prouve bien que ça ne te laisse pas indifférente.”

C’était une vraie question. Dont il redoutait un peu la réponse.

“C’est toujours ta mère, Solveig… Elle a le droit de savoir. Même si tout ça est encore très incertain.”

Chaque parole était un pas de plus au beau milieu d’un champ de mines. Il allait probablement à l’avant d’un cataclysme. Mais cette situation avait été une bombe à retardement depuis le premier instant. Tôt ou tard, elle aurait fini par exploser.

“Elle pourrait te conseiller, décrypter le charabia des médecins et faire avancer les choses plus rapidement… il y a des gens qui seraient prêt à tout donner pour avoir ce genre d’opportunité…”

Dans sa tête, il réentendait les paroles des médecins. Tous ces termes qu’on lui avait assené à l’époque. Il n’y comprenait rien. Il voulait simplement savoir quand est-ce qu’il pourrait ramener sa petite fille chez eux. Et puis il avait finalement compris. Les phrases à rallonge, les mots sophistiqués. De l’enrobage. Parce que le dire était tout aussi difficile que de l’entendre. Ils avaient toujours respecté les gens qui les avaient pris en charge et il savait que pour eux comme pour lui, il s’agissait d’accepter que la bataille était déjà perdue.

Son regard se perdit sur le bout de ses pieds. Son esprit allait et venait entre son présent et ses souvenirs. Il déglutit avant de finalement faire demi-tour. Peut-être que c’était bien un combat perdu d’avance et il n’était pas sûr d’avoir envie de se jeter dans la fosse aux lions.

“Je vais finir la vaisselle et te laisser travailler…”

Il avait fait demi-tour pour retourner dans la cuisine. Elle avait besoin d’espace, soit. Elle avait besoin de temps, ça aussi il était prêt à lui en donner. Mais il devait vider son sac avant. Parce que c’était un poids trop pesant pour arriver à s’en débarrasser par simple indifférence.

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Lun 2 Nov - 14:22
Il sait pourtant que le seul fait d’évoquer ma mère crée en moi une vague de colère très difficile à calmer. Je ne comprends pourquoi il s’acharne et en particulier ce soir alors qu’il sait que je ne suis pas bien. J’ai beau avoir décidé de garder la tête haute, cela n’en rend pas moins la journée difficile dans son ensemble.

Qu’est-ce que je dirai à ma mère, au juste ? Salut maman, au fait, j’ai vu la gynéco qui a tiqué sur mes résultats, elle croit qu’il y a un truc qui cloche. Tu en sais plus qu’elle alors que tu n’as pas les examens sous les yeux ?
Cela n’a strictement aucun sens et Aleksej devrait le voir. Quand on en saura réellement plus, oui j’évoquerai le sujet avec ma mère mais pas avant.

“Elle pourrait te conseiller, décrypter le charabia des médecins et faire avancer les choses plus rapidement… il y a des gens qui seraient prêt à tout donner pour avoir ce genre d’opportunité…”

Je ne suis pas naïve au point de croire que ces mots ont été lancés par hasard. Il cherche à me faire passer un message et s’il choisit le crédo de la culpabilité, le Danois s’est trompé de victime. Je ne rentrerai pas dans ce jeu-là ce soir. Je suis fatiguée.

Finalement, parce que je ne réponds pas, il lâche l’affaire et quitte les lieux pour retourner à ce qui était censé être sa mission du soir.
Maroon m’a rejoint et vient d’allonger à mes pieds. Il sent que quelque chose ne va pas et je suis désolée qu’il ait à subir une telle atmosphère à la maison (encore une fois). C’est que cela devient habituel lorsqu’Aleks ose parler de choses dont il sait que je ne souhaite pas les mettre sur la table. J’ai conscience qu’il veuille que nous partagions tout, tout le temps mais il est important qu’il respecte certaines limites. Ma mère en est une et il le sait pertinemment.


Finalement, je trouve de quoi m’occuper sur mon mac et ne quitte le bureau qu’une heure et demi plus tard. Mes supérieurs seront contents de voir que j’ai rattrapé le travail en retard. Ces récents rendez-vous médicaux ne m’ont pas aidé à tenir mes engagements professionnels ce qui n’est pas évident pour moi.

Quand je sors du bureau, je ne bois aucune lumière dans l’appartement. Visiblement, quelqu’un a renoncé. Tant mieux, je n’ai pas le cœur à me battre ce soir.
Je prends place dans le canapé et me laisse bêtement absorbée par les bêtises d’Internet qui n’ont de cesse d’évoquer les élections. Celles-ci risquent d’avoir un gros impact sur l’économie et la gestion même du pays. Rien de bien rassurant…

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Lun 2 Nov - 19:01
Solveig n’était pas prête à mener cette bataille non plus. Il n’en avait pas pour autant le coeur moins lourd. Quand il réalisa qu’il avait déjà nettoyé deux fois les mêmes assiettes, il poussa un soupir en éteignant les lumières du plan de travail. La jeune femme était toujours dans le bureau où Maroon devait également camper. Ce chien avait un bon instinct. De l’espace. Peut-être qu’ils en avaient besoin tous les deux. Il éteignit toutes les lumières avant d’enfiler lentement son manteau et d’attraper son trousseau de clé. Quand il arriva dans la rue, la nuit avait déjà pris ses quartiers.

Le froid était mordant mais il n’avait pas envie de remonter chercher une écharpe. Il se contenta de remonter son col le long de ses joues avant de se mettre à marcher. Les évènements de ses dernières semaines repassaient dans son esprit en boucle. Encore et encore. Son regard fixait le sol, ne se relevant parfois que distraitement pour prendre connaissance des endroits où ses pas l’emmenait. Il savait que ses paroles envers la jeune femme avaient été dures. Au bout d’une demi-heure il se retrouva face au pont de Brooklyn. Il resta là de longues minutes, observant les va-et-vient des voitures. Toutes ces petites loupiotes qui clignotaient par intermittence.

Aleksej était conscient de l’égoïsme de sa réaction. Mais il n’y pouvait rien. Malgré les mots qu’il avait prodiguer à la jeune femme pour la réconforter un peu plus tôt, il était mort de peur. C’était viscéral. Il ne pouvait pas repasser par ça. Il voulait pouvoir être le soutien dont avait besoin la jeune femme. Mais il était incapable de porter une telle responsabilité. Il avait beau essayer de se convaincre qu’il ne servait à rien d’imaginer le pire, c’était la seule ligne que son cerveau pouvait suivre. Une ligne bien droite. Celle de l'électrocardiogramme. Le pire n’arrivait pas qu’aux autres. Ils ne pouvaient pas traverser ça seuls. Aleksej ne pouvait pas traverser ça seul.

Le Danois sorti son téléphone de sa poche. Une heure déjà s’était écoulé depuis qu’il avait quitté l’appartement. Ses doigts pianotèrent rapidement sur son clavier. Il n’y avait qu’une seule personne qui puisse être capable d’entendre ses peurs, de les comprendre. Mais quelles étaient les chances qu’elle lui réponde ? Contre toute attente, la sonnerie indiquant l’arrivé d’un nouveau message ne tarda pas. Lena n’était pas à New York. Elle avait été invité pour l’anniversaire du Kongelige Ballet à Copenhague et serait de retour à la fin du mois.

Il se frotta le visage. C’était probablement une mauvaise idée de toute façon. Forcer Lena à se replonger dans leurs souvenirs était là aussi un acte relativement égoïste. Il resta là encore un moment accoudé à une rambarde. Il ne trouvait pas de solution, ne voyait pas d’alternative. Tout n’était qu’incertitudes. Il se décida finalement à reprendre le chemin de l’appartement. La seule chose dont il était sûr c’était qu’il ne mettrait plus le sujet sur la table. Après tout, il avait réussi à garder un certain nombre de choses pour lui ces quinze dernières années. Il ne s’agissait que d’un exercice de plus.

Quand il rentra, Solveig avait quitté le bureau pour venir s’installer dans le salon. Il retira sa veste et ses chaussures et se dirigea directement jusque dans la chambre.

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Jeu 5 Nov - 21:00
Je ne rejoins pas Aleks de suite après qu'il soit rentré. A vrai dire, je décide d'attendre une demie heure. Ce n'est qu'après ce laps de temps que je me lève du canapé, donne une caresse à Maroon et file dans la salle de bain où je me démaquille et me prépare pour la nuit. Une fois cela fait, je rejoins enfin la chambre à coucher où je trouve le Danois allongé dans notre lit qui semble presque réconfortant. Je dis presque parce que l'ambiance n'est pas particulièrement chaleureuse, malheureusement.

En entrant dans le lit, je me demande si je dois m'approcher d'Aleks et puis, je renonce à me poser ces questions idiotes. Nous sommes ensemble, évidemment que j'ai le droit de l'approcher. Voilà pourquoi je viens me glisser doucement contre lui et ferme les yeux.

- Je ne veux pas qu'on se dispute, dis-je dans un murmure comme si cela devait rester un secret.

La vérité est qu'il est peut-être déjà en train de dormir mais j'en doute. Ce n'est pas tellement son genre de s'endormir aussi vite mais on est jamais à l'abri d'une surprise, quelle soit bonne ou mauvaise.

- Encore moins quand ça a avoir avec ma mère. Je lui dirai ce que je sais quand je le saurai, d'accord ?

Je lui demande son avis mais il sait que mon état d'esprit ne changera pas à ce sujet. J'ai besoin qu'il respecte ça.

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Jeu 5 Nov - 22:12
Un tour rapide par la salle de bain et Aleksej était couché. Allongé sur le côté, son regard s’était fixé sur la trotteuse de son réveil qui continuait à faire le tour du cadran inlassablement. Absorbé dans ses pensées, il n’avait pas entendu la jeune femme rejoindre la salle de bain et finalement la chambre. Ce n’est que quand il sentit les bras de Solveig contre ses hanches et la chaleur de son corps contre son dos qu’il se rendit compte de sa présence.

Ses yeux se fermèrent un instant en entendant les paroles de la jeune femme. Il ne cherchait pas la guerre. Et une part de lui était soulagée qu’elle ne soit pas fâchée en venant se coucher. Dans ces moments un peu compliqués, il se rappelait toujours les paroles de sa mère. Peu importait les maux, il ne fallait pas s’endormir sur un conflit non résolu. Malgré cela, il ne pouvait s’expliquer le poids qu’il avait toujours sur la poitrine.

Ou du moins, il ne pouvait pas s’expliquer pourquoi il n’arrivait de s’en défaire. Solveig venait de faire la moitié du chemin. Pourquoi n’était-il pas capable de faire l’autre moitié ? Elle venait d’accepter l’idée d’un dialogue avec sa mère, quand le temps viendrait. C’était déjà un pas en avant. Le Danois se retourna pour lui faire face et passa ses bras autour d’elle. Il embrassa son front avant de caler sa tête contre la sienne. Ses doigts se perdirent dans ses cheveux qu’il caressait doucement.

“Je n’aborderai plus le sujet…”

Sentir sa respiration contre sa peau avait pour effet de l’apaiser. Mais ce soir, les choses étaient différentes. Rien qu’il n’aurait pu prévoir. De vieilles blessures qui se réouvraient et la peur qui s’y engouffrait.

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