La nouvelle version a été installée cute ! Pour découvrir les nouveautés c'est par ici & pour commenter c'est ici
S'intégrer sur un gros forum, le mode d'emploi excited A découvrir par iciii avec toutes les initiatives mises en place !
Le deal à ne pas rater :
Manga Spy x Family Tome 13 édition Collector : où le précommander ?
14.50 €
Voir le deal

chevaliers sans armures | Wesley

@ Invité

avatar
   
#
Lun 2 Nov - 23:40
Cela faisait quelques semaines que Marley avait intégré les rangs des éclopés. Fini pour lui la boxe. Bien sûr, ça lui avait fait un choc. Et en même temps, il y avait de quoi : pourriez-vous imaginer un seul instant privé du jour au lendemain de votre raison de vivre ? Pire. S’il ne suivait pas à la lettre ces foutus exercices donnés par les kinésithérapeutes de l’hopital, il y avait de fortes chances pour que le blondinet pourtant si sportif jusqu’alors n’aie jamais la chance de remarcher ou du moins, pas sans béquilles. Il y avait de quoi déprimer ; aussi Marley ne boudait en rien son plaisir de ce coté ci. Remerciant le ciel d’avoir inventé netflix et la connexion wifi, il s’abrutissait devant ces séries qu’il n’avait jamais eu le temps de regarder. Et finalement… ce n’était pas si mal, How I Met Your Mother ! Du moins… les absurdités de Barney lui laissaient le loisir de s’échapper. Le temps d’un épisode, il s’imaginait faire partie de la bande. Jadis, il se serait vu à la place de Marshall, Eryn dans le rôle de Lily. Mais aujourd’hui, alors qu’elle l’avait plaqué, il était condamné à jouer les Ted, inlassablement. Dé-Pri-Mant.

Il éteignit son ordinateur. Lut un chapitre de son livre de chevet. Mais les allusions de l’auteur sur les joies des balades en forêt avec sa femme, les odeurs d’humus, les bruits de la forêt ; suffirent à arracher une larme au blondinet. Trop. C’était trop. Il fallait qu’il sorte de cet enfer. Il soupira, prenant quelques profondes bouffées d’oxygène. Comptant les gouttes tombant inlassablement au même rythme dans sa perfusion. Morphine était sa meilleure amie.

Avec difficulté, il se redressa dans son lit, se hissa tant bien que mal. Moment périlleux, le transfert sur son fauteuil. Arrivé non sans mal à destination sans se tuer, il remercia le dieu des hopitaux d’avoir inventé les potences à roulettes. Et cahin-caha, il se dirigea vers le distributeur ; acheter une des seules douceurs qui avaient grâce à ses yeux, ici. Les dragibus, dont les couleurs flashies non sans laisser présager le cancer présent dans leurs colorants qui tranchaient tant avec les murs froids et sans âme desquels Marley était prisonnier, depuis quelques temps… sur sa tablette, il posa le gobelet de café soluble en fusion que venait de cracher la machine. Si chaud que celui-ci aurait pu fondre. La touillette, d’ailleurs, avait déjà commencé à se tordre sous la chaleur du liquide.

Calcul rapide : dans dix minutes, Marley serait de nouveau dans sa chambre, pourtant à vingt mètres à peine. Eh, c’est qu’il ne maitrisait pas encore l’art de se déplacer d’une main en fauteuil, tenant sa potence de l’autre ! Le point positif, c’était encore que son café aurait tout le loisir de refroidir, tandis qu’il galèrerait.

Dix minutes plus tard et un café à parfaite température, Marley était enfin arrivé à destination. Surpris, il détailla la silhouette installée dans le fauteuil destiné à quelconque visiteur qui aurait l’idée superbe d’enfin venir égayer son nouveau quotidien morose. Yeux ronds comme des soucoupes, un sourire jusqu’aux oreilles se dessina sur la frimousse du boxeur à la retraite :

- OH. Dieu merci. T’es venu faire la conversation au grabataire ! Riant de bon coeur, heureux de voir son ami, il s’approcha, posant ses emplettes sur l’adaptable -lui servant à l’accoutumée de table de chevet/débarras lorsqu’on ne lui servait pas le repas dessus-, lui tendant la main afin de serrer la sienne. Comment tu vas Wes ? Tu veux un café ?
@Wesley Takagi excited keur

@ Invité

avatar
   
#
Ven 13 Nov - 0:54
Lorsque Marley regagna sa chambre, Wes était assis dans le fauteuil, la cheville droite posée sur le genou gauche, a priori parfaitement décontracté, comme s’il n’y avait pas d’endroit plus paisible qu’un hosto. Bien entendu, comme tout individu normalement constitué, Wes se sentait oppressé par l’ambiance des lieux. Il ne pouvait s’empêcher d’imaginer la douleur derrière chacun des murs. C’est pourquoi il faisait ce qu’il savait faire de mieux : agir comme si rien ne l’atteignait, comme s’il était dans son élément et que le ballet des infirmières ne l’angoissait absolument pas.

Il avait appris l’accident de Marley dans les médias, quelques jours auparavant, presque par hasard. Lui rendre visite lui avait alors paru évident, même si tout compte fait, ils ne s’étaient jamais vraiment vus en dehors de l’Overkill. Devant la surprise de son ami, Wes eut un sourire tranquille, ce genre de sourire qui ne cache rien d’autre qu’une sincérité débordante. « Ah non, c'est un malentendu, je ne viens pas te faire la conversation, je m'ennuyais chez moi et je me suis dit que l'endroit le plus agréable pour passer un samedi après-midi c'était bien évidemment un hôpital. »

Voir Marley en difficulté le peina, bien qu’il mit un point d’honneur à ne pas le montrer. Il ne fallait pas être particulièrement malin pour comprendre que le sportif allait être contraint d’abandonner la boxe, du moins au niveau à laquelle il la pratiquait jusque-là. C’était un drame dont Wes n’imaginait même pas les conséquences psychologiques. Et pourtant, Marley se montrait chaleureux, enjoué. Wes ressentit une vive admiration, qu’encore une fois il garda pour lui.

Il serra la main qui lui était tendue avant de répondre machinalement. « Ça va, et t... ? » Il s’interrompit avec une grimace désolée. « Oublie, question débile. Tu t'es pas loupé, mec. » Évidemment, Wes aurait pu faire preuve de plus de finesse, mais il craignait de tomber dans l’apitoiement. Il refusait d’adopter ce ton mielleux et infantilisant que l’on réserve habituellement aux malades. Il avait donc choisi l’extrême inverse et agissait comme si tout – ou presque – était normal. D’aucuns auraient trouvé ça agaçant, mais le  musicien connaissait assez Marley pour deviner que ça ne serait pas son cas. Et puis, avec tous les faux-culs qui avaient dû défiler à son chevet, il y avait de fortes chances pour que Marley trouve la lourdeur de Wes étrangement rafraîchissante.

« T’inquiète pas pour le café, j’en ai déjà pris un à la machine du hall. C’était infect, c'était ni plus ni moins qu’une tentative d’homicide. » Il ricana, puis son attention se porta sur les bouquets de fleurs posés sur la table. Tous aussi hideux les uns que les autres, ils étaient accompagnés de cartes sur lesquelles étaient écrits des vœux insipides, d’une banalité absolue. S’il avait été à la place de Marley, Wes aurait fini par être écœuré par les « reçois toute ma sympathie dans ces moments difficiles » et autres « bon rétablissement ». Wes n’avait pas acheté de cadeau, ni fleurs ni boîte de chocolats, il n’y avait même pas pensé une demi-seconde. « Je t'ai rien ramené. Sauf si t'es intéressé par... (Il fouilla dans les poches de sa veste) Un ticket de parking et un briquet. Par contre mes clopes, t'es gentil, mais je les garde. » Wes enchaîna en haussant les épaules. Manifestement, il prévoyait de parler de tout, sauf de l’accident de Marley. « Je t’avais dit que je voulais arrêter de fumer, mais finalement j’ai pas réussi. »

@ Invité

avatar
   
#
Mar 17 Nov - 16:24
A priori, il y aurait pu avoir de quoi flipper, à voir un mec vautré dans son propre fauteuil sans y avoir été invité. A le voir ainsi, d’ailleurs, Marley se souvint de nombreuses scènes de films d’épouvante où le héros ou l’héroïne se faisait avoir en beauté, convaincu d’avoir semé le grand méchant de l’histoire, déchantant bien vite en réalisant que, Oh, Heeeeell nowpe : il était juste en face. Arquant un sourcil, Marley ricana en regardant son ami :

-Ben alors ??? tu nous la joue Dr No?et joignant le geste à la parole, il illustra son propos d’une imitation digne de ce nom. Retournée de fauteuil maitrisée, il lui adressa un regard inquiétant : « Je vous attendaaiiiis, Monsieur Bond! Et riant à la remarque de Wes, il secoua la tête : eehh… perso, j’aurais choisi une morgue, à ta place : paraît que l’ambiance y est mortelle!

Souriant, il s’approcha volontiers de son ami, presque soulagé : rien n’avait changé. Wes n’agissait pas avec lui comme avec un chaton cancereux en fin de vie. Bon sang, c’que ça pouvait faire du bien d’être considéré comme normal ! De ne pas entendre les autres s’apitoyer sur soi. Les « tu as bonne mine ! » cachant des « pauvre vieux, il a prit si cher ! » et autres « il ne boxera plus jamais, sa vie est finie ! »

Surpris par le réflexe maladroit de son ami, il ne put s’empêcher de rire, surtout lorsqu’il le vit grimacer : - Non, j’vais bien ! Même mieux que prévu. C’aurait pu être pire. il grimaça, cette fois ci un peu plus sérieux, tentant de cacher son amertume et haussa une épaule, concluant dans un souffle : A s’casser la gueule… autant le faire en beauté, tu crois pas?

Il hocha la tête d’un air entendu. Bien sûr, Marley n’était pas du genre à faire le difficile et bien vite s’était résigné à cet immonde café capable de trouer n’importe quelle surface qui entrerait en contact avec celui-ci – sa paroi stomacale incluse. A regret, il s’était fait à ce goût acre, âpre, qui, même avec un mont Everest de sucre restait profondément dégoutant. Mais le caféînomane n’avait pas d’autre choix que de prendre son mal en patience. Une fois sorti, il rattraperait le temps perdu à boire de la merde, il s’en faisait la promesse ! Dans une moue sarcastique, il ajouta : et encore. T’es pas v’nu un mardi. C’est le jour où ils ajoutent la mort au rat et la javel, pour les fins gourmets que sont les résidents! Attrapant l’un des paquets de chocolats qu’il venait de prendre à la machine, l’ouvrant avec précaution, il finit par lancer : Oh ! Un ticket d’parking ! j’en ai toujours rêvé ! Comment t’as su?! et riant, il se dirigea vers la fenêtre qu’il ouvrit, prenant soin de ne pas taper le peu de meubles qu’il y avait dans la chambre avec son engin de destruction massive – comprenez ici : son fauteuil. hm…on peut pas réussir du premier coup . P’t-être que… si tu réessaye à un autre moment t’y arriveras ? You. Can. Do.it! et lui adressant un sourire, il ajouta : j’vais t’prendre ton briquet, mais rassure toi, j’le garde pas. Un café sans clope, c’pas un vrai café, n’est-ce pas? Et sortant son paquet de sa poche, il porta une des cigarettes à sa bouche, taxant le feu de son ami alors… c’est comment la vie, dehors?

@ Invité

avatar
   
#
Jeu 26 Nov - 22:21
Il ricana en s’imaginant en antagoniste : c’était absurde. Wesley savait qu’il n’impressionnait personne. Il était inoffensif et il le portait sur son visage. « Les trois quarts des méchants dans les films américains sont asiatiques, alors j’ai plutôt la tête de l’emploi, non ? » Le musicien était attaché à ses origines japonaises, il était fier de cet héritage qu’il tenait de son père, d’ailleurs il profitait de n’importe quelle occasion pour caser le sujet dans la conversation.

Les plaisanteries de Marley fonctionnèrent sur lui, il éclata de rire. Pourtant, il ne put ignorer l’amertume dans la voix de son ami, dissimulée sous une épaisse couche de jovialité. Ça lui retourna le cœur. La plus grande détresse se cachait souvent derrière les plus larges sourires. Mais Wes joua le jeu et fit mine de n’avoir rien remarqué, parce qu’il ne pouvait pas faire grand-chose d’autre qu’être là, les bras ballants, à faire des vannes idiotes.

« La vie dehors ? Hum… » Il songea à sa propre existence. C’était la guerre au sein du groupe et son couple prenait l’eau. Il sentait le naufrage arriver, alors il se voilait la face. Ces derniers temps, il faisait beaucoup la fête, alors que ça n’avait jamais été son genre. Il n’y prenait même pas vraiment plaisir, il essayait seulement d’oublier que sa vie était en train de se casser la figure. « Tu loupes rien, c’est toujours aussi lame. » Wes eut une moue nonchalante. Ses petits problèmes lui paraissaient bien fades comparés à l’épreuve qu’était en train de traverser Marley.

Il se leva pour aller s’accouder au rebord de la fenêtre. Imitant l’ex-boxeur, il s’alluma à son tour une cigarette. « Ouais, c’est ça, t’as raison, je retenterai à un autre moment. » Il s'écouta mentir : lui-même n’y croyait pas. Il resta silencieux quelques secondes, le regard perdu dans le vague, l’air subitement moins léger. Puis il lâcha : « Je sais pas comment tu fais pour être aussi… » Wes marqua une pause. Il avait peur de dire une bêtise, d’être maladroit, alors il prit le temps de choisir ses mots. Combatif ? Solide ? Résilient ? Oui, c’était ça. Résilient.

Il ouvrit la bouche pour terminer sa phrase mais fut interrompu. « Messieurs, vous êtes dans un hôpital, il est interdit de fumer. » La voix fit sursauter Wes. Il pivota et, dans un réflexe ridicule, glissa sa clope derrière son dos. Un infirmier avait passé la tête dans l’embrasure de la porte. Son expression austère fit glousser Wes bêtement. La situation lui rappelait ses années lycée, quand les profs l’attrapaient en train de fumer dans l’enceinte de l’établissement, à moitié planqué derrière un muret. Alors, comme à l’époque, il choisit son plus beau sourire d’ange et braqua ses yeux de chien battu sur l’infirmier. « Je vois pas de quoi vous parlez, m’sieur. On regarde juste par la fenêtre. » Jouer à l’abruti juste pour faire marrer Marley, voilà bien un truc qui ressemblait à Wesley.

@ Invité

avatar
   
#
Mer 9 Déc - 0:41
Le plus clair de son temps, Marley le passait à faire les cents pas dans le hall ou dans la cour de l’hôpital -enfin. Comprenez plutôt : les cents tours de roues : il allait avoir des bras en acier, en sortant de là !- mais lorsqu’un ami venait lui rendre visite, éclaircie dans son ciel nuageux d’ennui et de pensées qui tournaient en rond, il ne manquait jamais une seconde pour faire l’imbécile avec son comparse : surtout quand celui-ci s’avérait être Wesley !
Arquant un sourcil, il se mit à rire : « hm. Vas y, fais ton air méchant ? Avec un peu de chances, tu pourrais p’t-être jouer dans le prochain film de Jean-Claude Van Damme ! Tu sais faire le grand écart ? » et ricanant, il finit par lui poser la question fatidique : il avait besoin qu’on lui parle de l’extérieur. Lui faire oublier quelques instants son ennui permanent entre ces quatre murs… Il adressa un sourire à Wes, avant d’hausser les épaules :

«Roh, allez ! Même pas un p’tit truc ? Fais moi rêver ! y’a pas encore de dinosaures dans les rues ni de soucoupes volantes au dessus des toits ? Choqué, déçu que je suis !» il ricana légèrement, lui piquant une cigarette avant de poursuivre de plus belle : «boarf. On s’soutiendra alors. Faut dire que j’ai jamais réussi non plus !» lui adressant un clin d’oeil, il alluma sa cigarette et ouvrit la fenêtre, observant la cour de l’hôpital, lucarne sur le monde qui ne cessait de grouiller sous ses yeux. Et malgré sa condition, Marley avait l’impression de trainer, comme il aimait le faire, face à la baie vitrée de son loft, trop grand pour un gars seul. Mais il ne pouvait pas se résoudre à s’en séparer : trop de souvenirs hantaient ses murs, et en toute honnêteté, il n’y avait que là, qu’il se sentait chez lui, depuis qu’il avait quitté le cocon familial, des années auparavant… Les yeux rivés sur l’extérieur, il tira sur sa cigarette, écoutant son ami qui hésitait. Bien évidemment, il avait compris. Il n’en fallait pas plus à Marley pour être capable, plus ou moins, de continuer la phrase de Wes. Mais il ne faisait rien d’extraordinaire : tentant simplement de reprendre une vie normale au plus vite : remonter rapidement pour ne pas se laisser abattre. C’était ainsi qu’il avait toujours fonctionné, ce qui lui valait d’ailleurs parfois la réputation d’avoir un sale caractère. Têtu, ça, il l’était. Et lui enlever une idée de la tête était pour le commun des mortels, mission impossible. Adressant un sourire à son ami, il se contenta de répondre un brin moqueur : « aussi quoi ? Beau gosse ? Désolé mon pote. J’peux rien dire là dessus, tu risquerais de choper bien plus que moi après ! Et ça ! c’est absolument hors de question !» Il éclata de rire, adressant une moue moqueuse à Wesley, sursautant à entendre la voix de l’infirmier qui venait les engueuler comme des enfants. Il tenta d’abord un menaçant mais pas moins scandaleux :

« Tu sais qui je suis ? » comme sous-entendant que la fame dédouanait de toute loi : les règles étaient pour le commun des mortels ! Et le pire dans tout ça : c’était que Marley détestait ces petites starlettes qui se prenaient pour les reines du monde. « ouais. Justement, monsieur Burberry. Fumer dans votre état n’est pas une bonne idée. Vous venez d’avoir votre traitement et…. » Marley grimaça, imitant l’infirmier : Il exécrait ce ton infantilisant que celui-ci prenait avec lui et il comptait bien le lui faire payer : « nianiania hey, on parle de ton joint derrière le bloc hier à l’heure de la promenade ? Ok, j’avais rien à foutre là MAIS il n’empêche que je t’ai vu. Tu dis rien pour nos clopes… je dis rien pour ton herbe. Deal ? » Il adressa un regard carnassier et pas moins satisfait à l’aide soignant, lui tendant la main qu’il avait de libre avant de conclure « ceci dit, mon pote a raison : on r’gardait vraiment par la fenêtre il se passe des trucs… instructifs, dans le parc, viens voir par toi même ! » et riant légèrement, il recula de quelques centimètres son fauteuil, laissant ainsi un peu de place à son otage verbal : « admire la vieille qui fait son yoga ! j’pourrais regarder ça pendant des heures ! » L’homme avança, fronçant les sourcils : « mais… c’est madame Wilkins ! Elle n’a rien à faire dehors ! Excusez moi ! » aussi sec, il partit, laissant à Marley le loisir de prendre le meilleur des fous rires qu’il avait pu prendre depuis ces derniers jours : « Nom de dieu c’était moins une ! » lança-t-il satisfait, les larmes aux yeux tant il avait ri.

@ Invité

avatar
   
#
Mar 22 Déc - 0:25
Le musicien comprit que Marley avait vraiment besoin d’entendre parler de ce qui se tramait à l’extérieur de l’hôpital. La sensation d’enfermement, d’isolement, devait être difficile à supporter. Et pour combien de temps encore ? Wes n’osait pas lui poser la question, il se doutait que la rééducation prendrait du temps, beaucoup de temps. Alors il lui incombait la tâche de distraire l’ex-boxeur avec le récit de son quotidien. Lourde responsabilité, Wesley n’était pas certain d’avoir tant de choses à raconter. Sa vie, finalement, n’était pas si intéressante que ça. Pour l’instant, elle se résumait à des sessions studio, beaucoup de disputes et des soirées loin d’être mémorables. « Bah, j’ai croisé assez peu de dinosaures, mais j’étais à l’Overkill hier soir. Sauf que c’est moins drôle quand t’es pas là pour te moquer des clients métalleux. » Il se retint d’ajouter un commentaire espiègle. Il soupçonnait son ami de traîner à l’Overkill non pas pour la qualité de la clientèle mais plutôt pour la présence de la patronne. Jusqu’à maintenant, plein de tact, il avait gardé ses conjectures pour lui. Mais honnêtement, la tentation de taquiner Marley à ce sujet était grande.

Wes assista au petit cinéma qu’improvisa Marley devant l’infirmier. Il se mordit l’intérieur de la joue pour réprimer son envie de ricaner et garder un semblant de contenance. Mais lorsque l’aide soignant se sauva précipitamment, il céda et accompagna Marley dans son fou rire. Et à chaque fois qu’il parvenait à reprendre son souffle, il suffisait qu’ils échangent un regard pour qu’il replonge. Au final, il mit cinq bonnes minutes à se calmer. Puis, pour la forme, il protesta. « Le pauvre, tu l’as martyrisé... Il ne faisait que son boulot ! » Il essayait de se donner bonne conscience, les sourcils froncés, mais le sourire qui atteignait ses yeux trahissait son hilarité. « Bon, cela dit, vu qu’il se roule des joints en plein service, c’est pas l’employé du mois non plus. » N’empêche, le ton autoritaire qu’avait utilisé Marley était loin du caractère jovial auquel Wes était habitué. « T’es flippant quand tu joues les stars capricieuses, je te jure, c’est plus vrai que nature. » Ce n’était pourtant pas la première fois qu’il l’entendait s’exprimer sèchement. Wes l’avait déjà vu s’emporter contre des paparazzis à la place desquels il n’aurait pas aimé être. Il se demanda comment Marley gérait la médiatisation, d’autant plus depuis son accident. Les médias s’étaient jetés sur l’affaire, trop heureux de pouvoir faire du misérabilisme. Mais, de peur de plomber l’ambiance, il s’empêcha d’évoquer le sujet.

Une fois l’incident clos, il reprit sa position flegmatique en s’accoudant au rebord de la fenêtre. « On disait quoi, déjà ? » Il fit mine de réfléchir le temps de tirer une taffe. « Ah si c’est bon, t’as peur que je te pique ton statut de tombeur. » Un sourire ironique s’étala sur son visage. « Ça va, tu peux être tranquille à ce niveau-là. Je te rappelle que je resterai à jamais le gars qui s’est fait plaquer le soir du prom night. » Un trauma adolescent qui faisait beaucoup rire Wes, désormais. Avec le temps, la honte s’était transformée en un mélange d’amusement et de tendresse pour l’imbécile qu’il était. Cette anecdote ridicule, il n’hésitait jamais à la replacer, quitte à faire au passage un peu d’auto-dépréciation.

@ Invité

avatar
   
#
Sam 2 Jan - 12:46
En toute franchise, Marley aurait tout donné pour avoir un petit bout de vie normale. Pas grand-chose, juste de quoi se mettre sous la dents. Rire avec son ami à la terrasse des cafés, boire un peu trop, exagérer sur la cigarette, et s’étonner, le lendemain, dans un excès de mauvaise foi, d’avoir la voix de Jeanne Moreau. Petits plaisirs simples mais pourtant, Marley réalisait maintenant qu’ils lui étaient essentiels. Bon dieu, il se promettait que lorsqu’il sortirait de cet enfer, il ferait la plus grosse teuf qui lui serait possible de faire. Et dans l’idéal, Wesley serait là. Du moins ça, c’était la façon dont Marley se représentait sa sortie. Il l’imaginait souvent. Son moment. Enfin, il pourrait faire ses adieux à ces quatre murs et reprendre sa vie d’avant… Ou presque. Professionnellement, il était mort. Marley avait une peur bleue de la passivité. Maintenant qu’il ne pouvait plus boxer, qu’allait-il pouvoir faire ? En attendant de trouver une réponse à cette question, il bossait comme un forcené pour pouvoir de nouveau remarcher. Et il n’était pas en mauvaise voie ! Les kinés étaient même, à sa grande surprise, assez optimistes. Ce n’était qu’une question de temps, mais pour celui dont « impatience » était le second prénom, cette épreuve était vraiment un exploit à relever. Pas d’panique : challenge accepté. Marley ne se laisserait pas abattre, encore moins avoir par l’inaction : elle était la pire de tout : le début de la fin… Et lui, il était loin d’être fini.
Quand Wes se décida à lui raconter une once de vie quotidienne, Marley sourit de bon coeur, se remémorant d’autres soirées, qui devaient très fortement ressembler à celle que Wesley lui décrivait. Et presque aussi instantanément qu’il avait entendu « overkill », Marley posa la question fatidique :

« T’as vu Eryn ? Comment elle va ? Enfin… quand je dis elle… j’veux dire : ça s’passe bien à l’Overkill, ils étaient pas trop submergés ? » il avait beau tenter de noyer le poisson, le blondinet ne trompait personne. L’air de rien, il prit une nouvelle taffe sur sa cigarette, grimaçant. Il regrettait sa séparation avec la brunette. En même temps, elle ne lui avait pas vraiment laissé le choix. Mais il ne pouvait pas la blamer : comment aurait-elle pu continuer de vivre avec un fantôme ? Pour qu’ils passent une soirée ensemble, il aurait fallu un putain d’alignement de planètes, à l’époque où il pouvait encore taper dans un sac sans manquer d’équilibre. Mordillant sa lèvre inférieure, il adressa un sourire amusé à Wesley et pensa que la vie avait tout de même un drôle de sens de l’humour : il avait fallu une séparation et un accident de voiture pour qu’il puisse rester sur place quelque part plus de vingt quatre heures… Et Eryn n’était même plus là pour rire avec lui d’ce putain d’sarcasme.

Lorsque l’infirmier fit son passage éclair, refermant la porte derrière lui, Marley haussa les épaules jouant un peu nerveux avec ses doigts « ça m’manque, d’plus gueuler sur les paparazzis ! Alors à défaut… j’fais avec c’que j’ai, hm ? »adressant un clin d’oeil à son ami, il sourit : « t’en fais pas. J’te gueulerai jamais comme ça d’ssus. c’est juste que… j’l’aime pas beaucoup, c’petit branleur ! » et riant, il attrapa ses béquilles, entammant une tentative timide de se mettre à la hauteur de Wesley « un peu qu’j’ai peur pour mon statut d’beau gosse de l’Overkill ! c’est que… t’as quand même un p’tit niveau ! Regarde : j’ai les g’noux qui chantent joyeux Noël ! » ricanant, il manqua de s’étouffer avec son café «  AH. Tu pars avec un handicap, c’est vrai qu’j’avais presque oublié ça… Ceci dit, c’pas toi qu’est tombé dans une piscine en draguant la plus populaire des filles du lycée… J’crois qu’on est une belle bande de bras cassés ! »

Et lui adressant un clin d’oeil, il lui signifia le dessous de son lit : « j’te conseille de regarder sous le lit. R’garde c’que j’ai pu faire ram’ner ! » au programme ? Un magnifique lecteur cd et toute la panoplie d’albums que Marley aimait tant. D’ailleurs, que tout ça puisse entrer sous le lit était un miracle : il n’avait même pas eu la force de compter les cd!

@ Invité

avatar
   
#
Lun 1 Fév - 23:52
Son ami évoqua Eryn un peu trop précipitamment et Wes eut un demi-sourire. En mentionnant (innocemment ?) l’Overkill, il avait ouvert une brèche dans laquelle s’était aussitôt engouffré Marley. Le musicien joua tout d’abord les ingénus, faisant mine de ne pas comprendre le sous-texte : « Tu la connais, ça file droit à l’Overkill. Pour avoir mis un peu le nez dans les chiffres, je peux te jurer qu’elle assure grave. » Les finances se portaient bien, il en savait quelque chose. Pour dépanner la patronne, il avait ressorti ses vieux cours de comptabilité. D’ailleurs, il s’était étonné lui-même de ne pas les avoir brûlés en quittant la fac. Mais Wesley n’était pas là pour parler budget, business et autres réjouissances… Il laissa Marley essayer de se dépêtrer quelques instants – c’était cruel mais ça l’amusait – avant de finir par le couper : « Arrête tes conneries, je suppose que c’est pas sa compta qui t’intéresse. » Son demi-sourire s’était étiré. Sans prendre de gants, il posa la question qui fâchait : « Elle est passée te voir ? »

Lorsque Marley les qualifia de « bras cassés », il éclata de rire. « M’en parle pas. Par chance, je faisais de la musique, sans ça j’aurais été le plus gros loser du lycée. » Fort heureusement pour le Wes adolescent, faire partie d’un garage band lui avait automatiquement conféré une aura d’« artiste ». Ça ne l’avait pas rendu populaire pour autant, il était trop maladroit pour cela. Ça ne l’avait pas non plus aidé avec les filles. Mais au moins, on lui avait foutu une paix royale. Il faisait partie des invisibles, de ceux un peu en marge, et il s’en était très bien accommodé. « Tu t’étais bien gardé de me parler de cette histoire de piscine ! » À sa mine goguenarde vint se greffer un air curieux. « Premièrement, il va falloir que tu me racontes. Deuxièmement, t’as conscience que je vais être obligé de te charrier en permanence avec ça ? » Il n’en était que trop capable, Wes n’était pas connu pour être un modèle de délicatesse. En revanche, dans le genre « lourd », il raflait pas mal de trophées.

Marley l’invita à fouiller sous le lit, ce qui le fit grimacer. « J’ai peur. » Il s’exécuta tout de même, découvrant un carton débordant de cd. Il haussa un sourcil appréciateur en les parcourant. « Monsieur a de bons goûts musicaux à ce que je vois. » Moqueur, il ajouta : « Par contre, Monsieur est un vieillard, plus personne ne trimballe ses cd, un abonnement Spotify c’est quand même moins encombrant. » Il poursuivit son exploration, jusqu’à ce que l’un des cd attire son attention. C’était le premier EP de Spleen Code. Sur la pochette, Juniper et lui posaient. Ils étaient plus jeunes, plus ridicules aussi. L'imagerie avait vieilli. Sérieusement vieilli. Mais Wes fut amusé de constater que quinze après, il avait toujours la même casquette vissée sur le crâne. Il brandit le cd sous le nez de Marley, se désignant lui-même de l’index : « Bon sang, ça alors, mais qui est ce charmant jeune homme ? Quel charisme ! » Il changea de position pour s’asseoir en tailleur, soudain très sérieux. « Bon, voyons, qu’est-ce qui dans tout ça est le plus susceptible de rendre fou ton pote l’infirmier ? » Infiniment concentré, Wes entreprit de trouver l’album le plus bruyant et agaçant de toute la collection de Marley.

@ Invité

avatar
   
#
Mar 9 Fév - 17:56
Quel con, mais quel con il était ! À peine ses mots avaient-ils passé ses lèvres que déjà il regrettait. Non mais, sérieusement, qui allait pouvoir croire que l’évocation d’Eryn était un pur hasard ? Encore, par quelqu’un d’autre, pourquoi pas. Mais là, c’était aussi gros qu’un alcoolique demandant des nouvelles du Beaujolais nouveau « pour un pote. » Pourtant, il fit mine de rien, ne voulant pas éveiller les soupçons. Pas qu’il pense que son pote soit trop stupide pour connecter, non, c’était même plutôt le contraire. Mais il décidait de tout miser sur le bluff : sur un malentendu, ça pourrait peut-être marcher, non ? Ou pas. « arrête tes conneries » Marley grimaça. Eh merde. Pourtant, c’était prévisible. Mais il espérait que son ami ait la clémence de ne pas relever. C’était sans compter sur le bon sens de Wes. Haussant les épaules, il joua tout à coup la carte du gars détaché :

« effectivement. J’ai toujours été une merde en maths. Alors la compta... » il haussa les épaules, son regard se posant sur le paquet de bonbons qu’il ouvrit, comme pour se donner une contenance. Bien sûr, qu’elle était venue. Bien sûr aussi que malgré le bien que ça lui avait fait de la voir sur le coup, il s’était senti des plus minables une fois seul. Seulement à ce moment là, qu’il réalisait le sens de son sacrifice. La patience dont elle avait fait preuve à son égard tandis qu’il déplaçait quelques vertèbres à ses adversaires. Nom de dieu. Il avait tout foutu en l’air, et il avait fallu qu’il se retrouve estropié pour se dire que finalement, il aurait peut-être pu gérer autrement. Quel con. Gobant un dragibus ou deux, il hocha la tête, son visage soudain nettement moins souriant : « ouais… elle est passée. »

Il ne s’était pas étendu sur l’affaire qu’il ne jugeait pas si intéressant – ou du moins, c’était ce qu’il se disait pour tenter de se rassurer. Pour changer de sujet, il avait préféré balancer un vieux dossier sur lui ; il préférait nettement voir son ami se foutre de lui, plutôt que de passer son temps à remuer le passé : au moins, ils seraient deux à rire.

« Longue histoire. j’étais pourtant convaincu que t’étais au courant ! »
riant, il lui tendit le paquet de bonbons, avant d’expliquer : « alors… ouais, j’sais que tu vas te foutre de ma gueule. Et t’auras tout à fait raison, pour être honnête. Mais...tout ce que tu dois savoir…. c’est que cette histoire comporte : beaucoup trop de shots de téquilas, et une meuf après qui je courrais, à l’époque » ah, Marley et la drague en soirée. Ado, c’était toute une histoire. Histoire qu’il se gardait bien de laisser éclater au grand jour, Wesley était un privilégié. A la remarque de Wes, il éclata de rire « qui n’a jamais essayé de jouer de la guitare pour pécho. Personne ne pourra te jeter la pierre, sois en sûr ! » Enfin, Wesley avait réussi à mettre la main sur sa collection de cds, là, sous son lit. Et à voir sa réaction devant le premier EP de son groupe, Marley réprima un rire avant de lui lancer le plus sereinement du monde : « j’avoue que… quand j’ai pas le moral, j’vous regarde, et vos têtes de puceaux zicos me redonne une patate que la drogue ne saurait me donner. Sérieux mec : t’as une gueule mythique, sur cette pochette ! r’garde moi ça, t’es si mignon, on en mangerait ! » il se mit à rire, avant de lancer, arquant un sourcil, réfléchissant, le plus sérieux du monde : « Alestorm, définitivement » Mettre du metal de pirate à un fan de Bob Marley phobique du grand large, il y avait de quoi le faire convulser, indubitablement.

@ Invité

avatar
   
#
Dim 21 Fév - 12:59
Bon, d’accord, à trop taquiner Marley, il avait commis un impair. Le sujet Eryn était visiblement touchy, l’évoquer rendait son ami malheureux, alors il capitula. « Ok, je vais faire comme si ta tentative de noyer le poisson avait fonctionné. Mais on sait tous les deux qu’on va en reparler. » Wes songea à sa copine et au fait qu’entre eux, ça allait de moins en mois bien. Comme Marley, il ne tenait pas spécialement à en parler. Et comme il se mettait à sa place, il consentit à changer de sujet, non sans avoir casé un dernier commentaire sur un ton innocent : « En tout cas, c’est cool qu’elle soit venue. » Heureusement, l’air peiné du sportif s’effaça en une seconde, laissant la place à son habituelle jovialité. Un soupçon de jalousie traversa Wesley et il s’en voulut aussitôt. Mais bon sang, comment Marley parvenait-il à être si solide ? Il lui enviait son mental en béton armé. À l’inverse de lui, Marley ne se laissait pas abattre au moindre obstacle. Il semblait faire preuve d’une confiance absolue en lui et en l’avenir, y compris là, maintenant, alors qu’il aurait eu toutes les raisons du monde d’être anéanti. Wes se sentit encore plus nul que lorsqu’il était arrivé à l’hôpital, lui qui avait pourtant tout pour être heureux. Franchement, t’es le pire des amis. Il ravala cette vague d’égocentrisme en se fustigeant, furieux contre lui-même. Te comparer à Marley, vraiment ? You're such a prick.

Wes se sentit obligé de se rattraper, alors que ce qu’il se passait dans sa tête ne blessait personne d’autre que lui. Lorsque Marley lui tendit le paquet de bonbons, il eut un rire un peu trop sonore pour être parfaitement naturel. « Ew, gross, y a de la réglisse à l’intérieur. Tout le monde sait que c’est dégueulasse. » Il le repoussa théâtralement, exagérant le dégoût. S’il ne voulait pas des bonbons de Marley, il n’aurait pas dit non à du pop-corn : l’histoire que son ami lui racontait était croustillante. « Crois-moi, ça me démange de balancer ça à la presse people. Ça ferait la Une du prochain Us Weekly. » Il n’était pas sans savoir qu’entre le champion Burberry et les tabloïds, ça n’était pas une grande histoire d’amour. Surtout après la rupture avec Eryn, les journalistes s’en étaient donné à cœur joie, déballant leurs plus belles fake news. Elles avaient été si largement répandues que personne n’avait pu y échapper, pas même Wes, qui ne s’intéressait pourtant pas à ce genre de littérature.

Les moqueries de Marley déclenchèrent chez Wes un large sourire. Pas du genre à se vexer, il répliqua en riant : « Hé, un peu de respect ! J’étais hyper cool et je le suis toujours. » Bien sûr qu’il était cool. Wes avait passé sa vie entière à faire croire au monde qu’il était cool. On avait pas idée de l’énergie que ça demandait de prétendre se ficher de tout. Épuisant, vraiment. Lorsque Marley lui suggéra Alestorm, il commenta, appréciateur : « Un choix judicieux. Monsieur est un expert. » Wes sortit le cd de sa pochette et alluma le lecteur, prenant bien soin de mettre le son à fond. Il ne fallut même pas deux titres de l’album pour que l’infirmier rapplique à nouveau, l’air furax, décidé cette fois à ne pas se laisser embobiner par son patient.

@ Invité

avatar
   
#
Mer 3 Mar - 11:50
Plus touché qu’il aurait bien voulu l’admettre. Bordel. A réagir comme il le faisait, Marley grimaça. Il se sentait con, mais con ! Comme s’observant de l’extérieur, il avait tout à coup réalisé ce qu’il avait toujours renié : il avait beau dire qu’c’était pas grave, jouer les durs, faire le fier, sa séparation d’avec la brunette l’avait sévèrement secoué. Et malgré ses faux airs, il était fort probable que son ami l’ait compris : il ne fallait pas sortir de Polytechnique, pour comprendre. Pourtant, rien. Pas une remarque ou presque. Pas que Wes soit aveugle, non. D’ailleurs, il s’empressa de le faire savoir à Marley qui hocha la tête avant d’hausser les épaules : « j’sais, ouais. Mais pas maintenant, d’acc ? » lui adressant un sourire, il demanda tout à coup : « et toi alors ? Les amoures ? » question somme toute banale, Marley était loin de se douter ce qui se tramait du côté de son ami. Bien évidemment, il avait déjà eu vent de quelques accrochages ; mais rien d’alarmant : en réalité, c’étaient les couples qui ne s’engueulaient jamais, qui étaient louches, selon le sportif. Bien trop parfaits et flippants pour être honnêtes, ceux qui roucoulaient à longueur de journée, à se lécher la pomme en public. Dégueulasse. L’air de rien, Marley attrapa nonchalamment le paquet de bonbons qui lui faisait de l’oeil et surtout : lui permettrait de dévier la conversation. Il savait que s’ils restaient sur ce terrain là, le sujet d’Eryn pourrait revenir à tout moment. Et lui qui savait si bien faire semblant durant quelques minutes, sentait au fond de lui que ça bouillonnait : pas certain qu’il pourrait poursuivre sur cette pente très longtemps, malgré les apparences…

Gobant un bonbon, il hocha la tête j’vois déjà le titre : « non seulement d’avoir mauvais goût en meufs, l’ex-champion de boxe a également des goûts très douteux en bonbons ! » Monsieur Takagi, voulez vous me griller dans le monde merveilleux du showbiz ? non parce que... si ça peut te rassurer, je le fais déjà très bien moi même ! il se mit à rire, prenant une gorgée du café maintenant bien plus que tiède qu’il avait été chercher quelques minutes auparavant. Là, il reposa le gobelet en grimaçant, concluant, le signifiant de l’index à son ami : « tu veux un truc vraiment dégueulasse ? Le café froid. Ca, c’est vraiment gross. » et écoutant un peu dubitatif les jérémiades de Wes, il se pencha vers son ami et pinça sa joue entre son pouce et son index, enchaînant avec quelques petites claques sur celle-ci « mais oui. T’es le plus cool des ados dans un corps d’adulte ! » lui adressant un clin d’oeil, il avait ensuite proposé de mettre un certain groupe de métal, attendant impatient le retour de…

toc toc toc

Lui. Pas le temps de finir sa pensée, l’infirmier arrivait déjà en ligne de mir du blondinet qui lui adressait son plus beau sourire innocent. On y aurait presque cru.

- Monsieur Burberry, nous sommes dans un hôpital, pas dans une boîte de nuit !

Marley tourna la tête vers Wes, lui adressant un clin d’oeil amusé et cria « HEIN ? COMMENT ? PARDON, POURRIEZ VOUS RÉPÉTER ? LA MUSIQUE EST TROP FORTE ! » et il montra ses oreilles, joignant le geste à la parole, enjoignant Wesley à le suivre dans sa connerie. Ne venait il pas de dire à son ami qu’il était un ado dans un corps d’adulte ? Visiblement, ce qu’on disait était vrai : qui se ressemblait, s’assemblait indéniablement, à les voir tous les deux…

@ Invité

avatar
   
#
Lun 15 Mar - 22:33
Marley lui retourna la question et Wes se contenta de hausser les épaules. « Rien de nouveau sous le soleil. Debbie va bien. » Elle se portait comme une fleur, enjouée comme elle avait l’habitude de l’être. Un vrai rayon de soleil. Lui, par contre, ne se donnait pas la peine d’aller bien. Et c’était exactement ce qu’elle lui reprochait, à raison. Ah ces artistes, insupportables, à se complaire dans leur mélancolie. L’art de s’inventer des problèmes.

Les facéties de son ami lui tirèrent une grimace offusquée, surtout lorsqu’il s’autorisa à lui pincer la joue. Un ado, lui ? Wes se rebiffa : « Hééé, mean ! » Mean mais pas complètement faux, il devait le reconnaître. À partir de quand devient-on un adulte ? Le jour où l’on atteint enfin l’âge légal pour consommer de l’alcool ? Le jour où l’on obtient son permis ? Ou le jour où l'on fait la paix avec ses névroses ?

Et puis l’infirmier rappliqua et Marley remit le couvert, déchaîné. Dès la première seconde, Wes s’écroula de rire, incapable de jouer la comédie une nouvelle fois et de rester sérieux devant la mine consternée du soignant. Sur ce coup-là, le musicien était faible, il avait le rire beaucoup trop facile pour résister. Entre deux hoquets, il réussit à lâcher à son ami : « Désolée, mais là c’est trop pour moi. » Une fois calmé, Wesley fit signe qu’il capitulait, un grand sourire imbécile collé sur le visage. En une enjambée, il fut près du lecteur CD et en baissa le volume. Il essaya de se justifier, usant de toute la diplomatie (ou plutôt de toute l’hypocrisie) dont il était capable. « Ok, ok, pardon, on est vraiment désolés. » Vraiment pas. Il n’était vraiment pas désolé. C’était hautement puéril de mettre sans dessus-dessous un lieu de convalescence. Mais malgré tout, Wes avait l’impression du devoir accompli, en voyant Marley hilare.

Sous le regard sévère de l’infirmier, le musicien se leva et enfila sa veste. « Je vais te laisser, je crois que je suis blacklisté à vie de cet endroit. On se capte. » Évidemment qu’il allait continuer à lui rendre visite, même si désormais, il était persona non grata dans cet hôpital. Il se promit que la prochaine fois, ils feraient moins de tapage. Il essayeraient, du moins. Parce qu’avec Marley, on ne pouvait jamais vraiment savoir.

Sujet terminé  love

@ Contenu sponsorisé

   
#

Poster un nouveau sujetRépondre au sujet

permissions de ce forum

Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum