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everything is blue. (briséïs)

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Mar 17 Nov - 21:08
Everything is blue, his pills, his hands, his jeans and now I'm covered in the colors, pulled apart at the seams, and it's blue, and it's blue. ( @Briséïs McFaden )

Une soirée mondaine, à laquelle elle est entièrement forcée d’assister. Elle est l’héritière, elle est la fille du sénateur, fraichement revenue de Washington pour entamer son second cycle d’études ici, à New-York. Elle s’est débattue de toutes ses forces pour s’échapper de cet endroit, arborant mille et un prétextes pour ne pas avoir à se trouver là, mais elle y est. T’y es parce que tes parents n’ont pas pu se libérer, Neva, et qu’ils tenaient à ce que tu sois là pour les représenter. Que tu joues le rôle de la bonne petite fille parfaite, de la princesse future reine de la dynastie Mizrahi. Mais elle refuse, Neva. Elle refuse ce nom, désormais. Ce nom, symbole de la pire trahison. Le dégoût qui coule dans ses veines, la colère frappant ses tympans. Depuis le scandale, depuis la perte de la femme qu’elle aimait, elle n’est plus Mizrahi. Elle n’est plus rien. Les souvenirs qu’elle tente d’effacer, toujours prêts à se manifester.
Elle ne veut pas être ici, parce qu’elle ne veut pas être eux. Comme une lueur, toute petite, dans l’enfer de cette soirée, elle trouve Briséïs. Jeune femme intrigante. Jeune femme avec qui le courant passe à la perfection, mais qu’elle est certaine d’avoir déjà aperçue. Devant cette association, celle pour laquelle tu donnes de ton temps, l’une de celles te tenant le plus à cœur, celle venant en aide aux femmes battues. Une peur, une souffrance, dont elle ignore tout. Elevée comme une femme de poigne, une femme de caractère, une femme puissante en devenir. Une peur, une souffrance, dont elle ignore tout, mais qu’elle imagine sans mal, pour être elle-même tombée amoureuse d’une femme démunie. D’une femme ayant nul moyen d’échapper à l’horreur du quotidien.
Les minutes défilent, la soirée s’achève et Neva attend le bon moment, que les autres disparaissent, se faufilent vers l’obscurité, pour s’approcher de Briséïs. « Tu as passé une bonne soirée ? » Ce qu’elle aimerait en savoir plus, en venir droit au fait pour comprendre. Parce qu’elle est sûre d’elle, l’avocate en herbe. Sûre de ce visage hésitant qu’elle revoit encore au creux de son esprit. Une âme à sauver, une âme qu’elle n’a pas pu aider, bloquée de l’autre côté du trottoir.  

(c) mars.

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Mer 18 Nov - 10:02
Les soirées, elle aime beaucoup cela Briséïs. Non pas le genre de soirées où on y va pour boire à n’en plus finir. Non, mais elle adore celles qui sont organisées par son boulot. Elle profite parce qu’ils font toujours de nouvelles rencontres qui peuvent être important pour le magazine. Il lui arrive parfois d’écrire quelques articles ou de donner des pistes mais elle gère surtout les réseaux sociaux. Ce genre de lieux, aide aussi et elle partage quelques photos et vidéos. Elle est ici dans son élément et cela lui permet, ne serait-ce qu’un peu, de s’évader de chez elle et de son quotidien.

La fête battait son plein et la jeune femme passait entre les personnes. Elle saluait quelques têtes connues et discutait avec d’autres personnes. Elle trouvait ce genre de rencontres très enrichissantes et cela lui permettait de connaître d’autres personnes du milieu. Elle fit une pause pour aller récupérer de quoi manger parce qu’elle avait un petit creux. Elle relève la tête face à la jeune femme qui vient de lui adresser la parole. Neva. Elle la connait depuis un petit moment. Du moins, les deux jeunes femmes se sont déjà croisées même si elles n’ont pas échangé beaucoup. Elle était contente de pouvoir voir un autre visage connu durant cette soirée. « Oui très bien, du moins tout se passe bien pour l’instant alors. C’est organisé par le magazine. » Elle doit cependant le savoir puisqu’elle a été invitée ici. Elle se prend un verre avant d’en prendre un second. « Tu en veux un ? » Elle lui propose alors, histoire de ne pas boire toute seule. « Et toi ? Tu passes une bonne soirée ? » Même si elle n’est que responsable des réseaux, cela lui tient à cœur que les personnes ici se sentent bien. « Tu viens souvent dans ce genre de soirées ? » Elle demande pour faire davantage connaissance avec elle.

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Mar 24 Nov - 20:55
Everything is blue, his pills, his hands, his jeans and now I'm covered in the colors, pulled apart at the seams, and it's blue, and it's blue. ( @Briséïs McFaden )

Presque machinal, comme un automate parfaitement configuré, robot habitué à faire les yeux doux dans ce genre de soirées. Façonnée depuis toujours à l’aide de bonnes manières, d’un vocabulaire enrichi, d’une aisance relationnelle lui permettant de se sentir à sa place dans tous les lieux. Un reste de son éducation qui demeure en elle, parce qu’elle ne peut pas tout effacer. Parce qu’elle n’est pas capable de recommencer entièrement à zéro en oubliant les dix-huit premières années de sa vie. Ces dix-huit années durant lesquelles elle n’a été que la poupée de ses parents, la fierté de ses parents. Quelle déception, quand t’as décidé de vivre pour toi, Neva. De vivre avec ton cœur, pour ton cœur. Quelle déception, quand t’as préféré l’amour à une belle situation. Quelle déception pour eux, mais toi, t’as jamais eu le choix. Elle joue de ses sourires, discute avec l’ensemble des invités, mais ce n’est que Briséïs qui reste dans son esprit, elle est focalisée sur elle et s’empare de la première occasion pour s’approcher d’elle. Acquiesçant d’un signe de tête à sa question au sujet du verre, elle offre un sourire pour la remercier tout en reprenant.
« J’ai vécu pendant plusieurs années à Washington et je suis revenue il y a peu de temps. Mais avant, oui, j’étais plutôt habituée. » Glissant ses lèvres au creux de sa coupe, elle laisse les bulles prendre possession d’elle, sans décrocher son regard du sien. « Et toi ? Tu travailles pour ce magazine depuis longtemps ? » Elle commence doucement à la connaître. Commence par ce qu’il y a de plus basique pour finalement en venir au but. Essayant de tomber sur quelques indices, sur des mots, des réactions, pouvant la mettre sur la bonne voie. Pouvant la mener droit à ce qu’elle cherche. Tu ne t’amuses pas à jouer les enquêtrices, Neva. Tu ressens simplement cette impression en toi. Celle que quelque chose ne tourne pas complètement rond. Celle que quelque chose ne sonne pas, ne va pas, en elle.

(c) mars.

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Dim 29 Nov - 9:22
Briséïs aimait venir dans ces soirées, elle y retrouvait ses collègues, des personnes avec qui elle appréciait bosser. Elle pouvait être elle-même ici aussi. Elle n’avait plus besoin de se cacher ou de faire semblant. Son copain n’était pas là, même s’il l’accompagnait quelques fois. C’était rare cependant, il ne venait pas toujours. Il n’était pas trop intéressé par ça et puis elle préférait. Elle n’avait pas envie qu’il lui fasse une scène ou quelque chose. Elle ne le supporterait pas. Du moins, c’était une chose qu’il soit violent avec elle en privé mais en public, c’était autre chose. Elle n’avait pas envie que ça se sache.

Elle se sent bien à cette soirée, du moins, les choses se passent bien. Elle passe entre les différentes personnes, discute avec eux. Elle est contente de voir que ça va. Elle poste un peu de contenus sur les réseaux en même temps. Elle s’accorde une pause pour aller prendre un verre car à force de parler, elle commence à avoir soif. Elle y croise Neva, qu’elle a déjà vu plusieurs fois. Elles n’avaient pas vraiment eu le temps. « Oh d’accord, tu es née ici ou pas du tout ? » En tout cas, elle avait vécu ici pendant quelques temps à l’entendre. De son côté, Briséïs y avait toujours vécu, elle ne connaissait que cet endroit. Elle aimait bien voyager et elle aimerait bien avoir l’occasion de le faire d’ailleurs. « Oui ça fait deux/trois ans maintenant comme responsable des réseaux sociaux. J’aime beaucoup. Enfin je trouve ça important d’avoir un contact avec les personnes qui lisent le magazine. » Après tout, il est fait pour être lu et il fallait que le contenu plaise. « Je suppose que tu dois le lire ? » Elle ne pense pas qu’elle serait ici le cas contraire. Ou alors, elle connaissait des personnes ici, à part elle. « Et toi, tu travailles dans quoi ? » Elles se croisent oui, mais elle ne savait pas vraiment ce qu’elle faisait dans la vie.

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Dim 13 Déc - 19:16
Everything is blue, his pills, his hands, his jeans and now I'm covered in the colors, pulled apart at the seams, and it's blue, and it's blue. ( @Briséïs McFaden )

Les questions s’enchaînent de la manière la plus naturelle qui soit, et pourtant, ce n’est pas habitude chez les Mizrahi. Comme ses parents le lui ont appris, elle se contente souvent de banalités, elle se contente souvent de répondre exactement ce que les personnes en face d’elle souhaitent entendre. Princesse prisonnière de sa tour d’ivoire. Et là encore, elle s’apprête à faire de même. À livrer une partie de sa vie, mais évidemment pas la plus intime. À expliquer qu’elle n’est pas d’ici, qu’elle arrive de Washington, prétendre qu’elle s’est envolée pour la capitale de droit dans le seul et unique but de réussir au mieux ses études. Mais ce n’est pas le cas et tu le sais, Neva. C’est le scandale, que tu cherchais à fuir, poussée par tes parents. Le scandale que tu devais fuir, laissant dernière toi la femme que tu aimais. Une part de l’histoire qu’elle ne révèlera pas. Une part de son cœur qu’elle gardera en elle, tout au fond, à l’abri du monde, à l’abri des autres, retranchée dans sa propre culpabilité.
« Oui, je suis née ici. Et je suis partie à Washington pour faire mon premier cycle d’études là-bas. » Elle laisserait presque penser qu’il s’agit d’un retour aux sources, d’un retour chez elle. Mais elle n’est plus certaine d’être véritablement chez elle, Neva. Plus certaine de retrouver la sérénité. Cette sérénité qui lui manque depuis toujours. « J’imagine que les réseaux sociaux t’aident à mieux comprendre les attentes des lecteurs. » Le sourire qui se glisse au milieu de la conversation alors qu’elle reprend rapidement la parole. « Quant à moi, je lis, effectivement. Mais je me destine à tout autre chose, je l’avoue. Je suis étudiante en droit, pour devenir avocate. » Le but ultime. L’essence même de ce pourquoi elle travaille aussi dur depuis quatre années à présent. La détermination est l’une de tes principales qualités, et c’est bien parce qu’elle est l’une de tes plus grands que tu ne laisseras pas tomber, avec Briséïs. « Je voulais te dire... Je crois t’avoir aperçue l’autre jour… » Elle entame l’investigation, doucement. Doucement pour ne pas la faire fuir. Doucement pour ne pas la mettre mal à l’aise.

(c) mars.

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Dim 20 Déc - 21:33
Cela faisait un moment que la jeune femme croisait Neva plusieurs fois. Elles n’avaient jamais eu l’occasion de discuter auparavant mais cette chose allait changée. Les deux jeunes femmes se retrouvaient à la même soirée. La brunette se demandait ce qui faisait qu’elle se trouvait ici, bien qu’elle avait dû être invite. Elle ne savait pas dans quoi elle bossait. Elle allait peut-être finir par le savoir mais elle était contente de croiser la jeune femme ici. Elle hoche la tête en apprenant que la jeune femme était également née ici. Elle était probablement plus jeune qu’elle, ça ne faisait aucun doute. « Oh d’accord. Je suppose qu’on revient toujours chez soi à un moment donné.  » Elle lui dit avec un sourire. Briséïs avait été adoptée mais elle était née ici. Elle ne savait pas d’où venait sa maman, elle ne se souvenait pas d’elle après tout. Elle avait été adoptée un an après sa naissance. Elle ne savait pas si elle trouverait des informations sur sa famille un jour ou l’autre. Elle n’avait aucune information. Elle devrait peut-être demander à l’orphelinat mais bon, elle était heureuse avec son frère et ses deux papas. «  Oui et puis maintenant, pratiquement tout le monde a un compte sur un de ces réseaux. C’est important d’être plus ou moins actif dessus. » Cela leur permettaient aussi de se faire connaître un peu comme ça. Du moins ils pouvaient attirer du monde comme ça et faire connaître le magazine. « Oh, ça ne doit pas être simple tous les jours alors mais j’espère que tu y arriveras.  » Elle lui dit avec un sourire. Elle ne la connait pas mais elle semble tout de même être du genre tenace, à savoir ce qu’elle voulait. « Ah oui ? Où ça ? » Elle lui demande car elle n’a pas fait attention de son côté. « Tu aurai dû venir me parler ? » Enfin, elle risque de déchanter lorsqu’elle saurait où.

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Ven 8 Jan - 17:15
Everything is blue, his pills, his hands, his jeans and now I'm covered in the colors, pulled apart at the seams, and it's blue, and it's blue. ( @Briséïs McFaden )

Leurs univers sont si différents, aux antipodes l’un de l’autre. L’une dans la mode, dans la beauté, dans l’art du rédactionnel. L’autre dans le droit, dans les stratégies et stratagèmes, dans l’intellectuatlié poussée à l’extrême. Deux univers opposables, deux personnalités qui semblent l’être tout autant, mais malgré ce fait, la bonne entente est au rendez-vous. Hochant légèrement d’un signe de tête aux premières paroles de Briséïs, l’étudiante réalise qu’elle ne sait même plus si elle se sent réellement chez elle, ici. Si elle est chez elle. Dans ce monde l’ayant rejeté des années auparavant. Elle, et son amour si puissant. Elle, et le bonheur qu’était le sien. Mais peut-être que Briséïs a raison, Neva. Que t’es inévitablement attirée par ce fameux chez toi. Que tu le veuilles ou non, que tu le ressentes ou non. « Je pense aussi que les réseaux sociaux peuvent être une vitrine digitale pour des entreprises ou des journaux comme le vôtre. » Elle le sait, princesse de la tour d’ivoire ayant toujours eu des règles à suivre, des codes à honorés et à respecter. Pas d’excès sur les réseaux sociaux, pas de honte sur les réseaux sociaux, pas d’humiliation pour son père, surtout. Et c’est finalement ce dans quoi tu t’es jetée, Neva, dans l’humiliation la plus pure. Héritière Mizrahi amoureuse d’une domestique, d’une femme, de dix ans son aînée. Mais à cet instant, ce moment de bonheur, tu ne pensais plus à rien d’autre qu’à l’amour. « Merci. » Les mots lui manquent ensuite, quand le moment tant attendu survient enfin. La peur de mal faire, d’être maladroite, de la voir prendre la fuite. « Je… t’ai aperçue devant une association dans laquelle je suis bénévole. Celle pour les femmes victimes de violences. » Le temps d’arrêt marqué, le flottement qui s’empare de l’espace parce que la situation est bien trop délicate pour qu’elle soit prise à la légère. « Tu avais l’air d’hésiter à entrer… » Autant que t’hésites à lui en parler, Neva.

(c) mars.

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Ven 8 Jan - 21:39
Briséïs ne sait pas si c’est le cas mais on se sent toujours chez soi quelque part. La jeune femme se sentait chez elle ici, mieux que n’importe quel endroit. Elle avait toujours vécu ici après tout alors c’était normal. Ceci dit, elle ne disait pas non à visiter d’autres endroits. Elle avait envie de voyager et elle savait qu’elle le ferait à un moment donné. Elle l’espérait. Elle devrait faire des projets de voyage avec son fiancé mais bon, on ne pouvait pas dire que leurs moments à tous les deux soient très joyeux en ce moment. Ca, elle s’abstenait de le dire. Elle hoche la tête aux paroles de la jeune femme. « Oui c’est vrai enfin, les réseaux ça a toujours du bon comme du mauvais mais il y a de plus en plus de monde dessus alors je suppose que ça va vite. » En effet oui, les nouvelles vont plutôt vite sur les réseaux sociaux. Si quelque chose plaisait alors c’était vite partagé tout comme les histoires et ce genre de choses. Malheureusement, cela avait du mauvais car certaines mentalités n’étaient pas très élevées. On y retrouvait certaines personnes qui se faisaient humiliées alors qu’elles ne le méritaient pas forcément. Elle tentait également d’y faire attention, autant sur ses comptes personnels que ceux pour le boulot. Elle sourit lorsque Neva lui dit l’avoir vu mais, son humeur change rapidement lorsqu’elle apprend où elle l’a vu. Mince. Elle avait pourtant voulu être discrète et regarder autour d’elle mais visiblement pas assez. Elle tentait tout de même de garder le cap et de ne rien laisser paraître. Elle ne le devait pas. « Ce devait être quelqu’un qui me ressemblait fortement alors. » Oui, à d’autres Briséïs. Elle espérait bien que celle-ci la croirait et puis, elle ne pouvait pas lui parler de cela ici. Pas du tout d’ailleurs. « Je n’ai aucuns soucis vraiment, et je vais bientôt me marier d’ailleurs. » Elle lui dit avec un sourire, tentant de se montrer convaincante. Elle ne devait pas fuir ni quoique ce soit parce que sinon Neva s’en rendrait compte. Au fond d’elle, elle était pourtant mal à l’aise, se rappelant qu’elle devrait redoubler d’efforts.

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Ven 29 Jan - 15:34
Everything is blue, his pills, his hands, his jeans and now I'm covered in the colors, pulled apart at the seams, and it's blue, and it's blue. ( @Briséïs McFaden )

délicat, trop délicat pour elle qui n’a jamais su comment s’y prendre avec les autres, comment s’y prendre au-delà des apparences. trop délicat, de confronter briséïs, une inconnue, sur un ressenti, sur quelque chose qu’elle pense avoir vu mais dont elle n’est pas entièrement sûre. il y a toujours une part d’elle qui lui hurle de ne pas s’en mêler, qu’elle n’est pas compétente pour gérer de telles situations, surtout alors qu’elle n’est elle-même pas un modèle de réussite de couple. t’as détruit la vie de la seule personne que tu aimais, de la personne que tu aimais plus que tout, et aujourd’hui, tu voudrais faire croire que t’es assez saine d’esprit pour venir en aide à une femme dans une situation si délicate, neva ? mais comme elle l’imaginait, la belle semble surprise, d’un calme implacable, lorsqu’elle lui répond que ce n’était pas elle, qu’elle n’était pas à deux doigts d’entrer dans le local de l’association. la jeune avocate se sent perdue, décontenancée, incapable de savoir comment agir, si elle doit insister pour tenter le tout pour le tout, pour tenter de l’aider, ou bien abandonner pour ne pas la mettre mal à l’aise. surtout pas sur son lieu de travail, pas de cette manière. pas à cause d’elle. tu es sure ? je… j’ai vraiment l’impression que c’était toi… qu’elle lâche, un brin gênée elle-même par la situation. mais l’annonce du mariage lui glace le sang, la peur de la voir s’engouffrer dans une vie de malheur, dans une vie d’horreur. oh, tu sais, tu aurais pu vouloir entrer pour n’importe quelle raison. nous cherchons d’ailleurs des bénévoles. la stratégie de la laisser penser à autre chose, de lui laisser croire autre chose, pour la pousser à se dévoiler, à se livrer à elle. et puis tu réalises que le bénévolat est peut-être la meilleure option pour l’aider sans trop faire de vagues, pour l’aider sans lui donner la sensation de la forcer.

(c) mars.

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Dim 31 Jan - 14:43
Birséïs ne voulait pas que la jeune femme soit au courant de ce qui se passait dans sa vie. Ni elle ni personne d’ailleurs. Elle trouvait toujours des excuses pour le cacher, jusqu’au point de mentir parfois. Bon d’accord, tout le temps. Elle ne pouvait s’en empêcher. Elle ne pouvait pas dire à la jeune femme que son copain était violent avec elle. Elles ne se connaissaient pas alors, peut-être que oui ce serait plus simple de parler à une inconnue. Elle n’avait pas de preuves de toute façon, elle n’avait aucun risque n’est-ce pas ? Elle l’espérait en tout cas. La jeune femme faisait comme si ce n’était pas elle. Elle espérait qu’elle n’insisterait pas et puis, elle ferait davantage attention la prochaine fois. Elle ne pensait pas revenir enfin, pas toute suite en tout cas. Elle n’avait pas eu le courage de rentrer à l’intérieur la dernière fois. Elle ne trouverait pas le courage. Peut-être qu’elle avait besoin d’y être poussée. « Oui oui, je suppose que c’était quelqu’un qui me ressemblait. » Oui bien sûr Briséïs. Elle n’avait pas de sosie à ce qu’elle sache mais elle préférait dire que c’était quelqu’un qui lui ressemblait. Cela pouvait arriver. Elle espérait juste être assez convaincante pour que la jeune femme la croit. Elle hoche la tête à la proposition de Neva. Elle sait qu’elle ne se sentirait pas à l’aise là-bas, chez elle. Elle vivait la violence alors, elle ne voyait pas trop comment elle pouvait aider des personnes là-bas. Elle reviendrait forcément à penser à ce qu’elle vivait et elle finirait par se sentir mal. « C’est gentil j’y penserai.. j’aide déjà dans deux associations et avec le travail ce n’est pas toujours facile. » Elle essayait tout de même de se dégager du temps pour y arriver. Elle rendait visite au refuge pour les animaux et d’aider les petits orphelins comme elle l’avait été autrefois. Une question lui venait finalement en tête mais elle espérait ne pas être indiscrète. « Tu y es bénévole car.. tu enfin tu connais ce genre de situations ? » Elle lui souffle un peu gênée. « Désolée, ça me regarde pas en fait. » Elle aurait dû réfléchir avant de parler.

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Dim 14 Fév - 19:32
Everything is blue, his pills, his hands, his jeans and now I'm covered in the colors, pulled apart at the seams, and it's blue, and it's blue. ( @Briséïs McFaden )

la sensation soudaine de manquer d’air, de ne pas être la bonne personne, de ne pas être à la bonne place. la sensation de n’être qu’une vilaine imposture. de celles qui prétendent aider quand elles ne sont, en vérité, bonnes qu’à accabler. elle n’a pas été capable d’aider la seule personne qui comptait réellement sur elle, et, peu importe la jeunesse qu’était la sienne à l’époque, c’est irréparable. elle ne pourra jamais se le pardonner, neva, et ne demandera jamais à qui que ce soit de le faire. shaheen l’aimait, et elle avait promis de lui offrir une vie meilleure. mais au lieu de cela, sa vie est devenue un véritable enfer. à cause d’elle. par amour pour elle. alors que pourrait-elle faire de plus, pour briséïs ? pour une parfaite inconnue ? pour une personne qui ne lance aucun appel de détresse ? elle ne t’a rien demandé, neva, et pourtant t’es là, à essayer de l’aider, certainement de la manière la plus maladroite possible. elle n’admet pas s’être arrêtée devant l’association, et son mensonge en dit long sur sa situation. sur sa précarité. la turque a l’esprit trop éveillé pour s’être trompée, persuadée qu’il y a quelque chose là-dessous de bien caché. « je vois, tu donnes déjà beaucoup de ton temps. » un sourire sincère, en constatant qu’elle est quelqu’un de bien. quelqu’un de certainement beaucoup plus pur qu’elle. et, par la même occasion, quelqu’un qui ne mérite absolument pas ce qui lui arrive. aucune femme ne le mérite. « oh non, je t’en prie, tu peux me poser des questions. avec plaisir. » au contraire, si ses questions peuvent l’aider à se livrer, à accepter de lui parler. à demander de l’aide, simplement. « je ne connais pas ce genre de situations mais… disons que je suis assez sensible au travail qu’on fait là-bas. c’est vraiment un nouveau départ pour ces femmes. » sa voix est douce, parce qu’elle se sent bien, là-bas. elle se sent bien quand elle permet à une femme de retrouver sa vie, sa sécurité, sa santé. c’est là-bas, que tu te sens quelqu’un de bien, neva. plus que jamais.

(c) mars.

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Mer 17 Fév - 21:53
Elle tente de garder la tête hors de l’eau quand Neva lui parle de cela. Elle ne se sent pas vraiment bien mais elle doit le cacher. Elle ne doit rien montrer. Elle doit faire semblant parce qu’elle n’a pas envie qu’elle sache alors elle fait comme si ce n’était pas elle l’autre fois. Elle ne sait pas si Neva va avaler cette version mais elle en a besoin. Elle ne comptait pas revenir dans cette association de toute façon. Elle ne pouvait pas. Elle n’arrivait pas à entrer. Elle n’arriverait pas non plus à aider quelqu’un dans cet endroit alors qu’elle n’arrivait pas à s’aider elle-même. Malheureusement. « Oui, mais si un moment j’ai davantage de temps, pourquoi pas. » Même si elle sait au fond d’elle qu’elle ne le fera sûrement pas. Elle ne se sentait pas prête pour cela. Elle se demandait seulement si Neva faisait cela parce qu’elle avait vécu quelque chose de comparable à elle ou non. Elle n’avait jamais fait la connaissance de quelqu’un qui avait été battue. Elle aurait probablement pu en venant dans cette association. En y entrant. Elle aurait pu trouver un soutien mais non. « Oui.. mais disons que ça doit être un sujet compliqué. » Il l’était, elle en savait quelque chose la brunette. Elle savait qu’elle n’aimait en parler alors elle ne pouvait pas demander aux autres de le faire. « Oui je comprends, et tu fais ça depuis longtemps ou c’est récent ? » Elle lui demande alors. « Je suppose que ça doit aider beaucoup de femmes et qu’elles doivent vous être reconnaissantes. » Elle le savait qu’elle avait besoin d’aide, qu’il fallait qu’elle se sorte de cette situation. Elle savait qu’elle devait probablement rompre avant que tout ne soit trop tard. Avant qu’un coup ne se fasse trop violent, ou avant de se marier et que ce soit plus difficile.

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