« Merde, merde, merde ! ». Tu ouvres le four en panique et pousse une sorte de cri de frustration lorsque tu te rends compte que les cookies que tu as tenté de faire ont complètement cramés. Super… Tant pis, tu comptes quand même les amener à Leja juste pour lui montrer que tu as quand même mis de la bonne volonté pour l’amadouer. Ton frère est au travail et après ton stalkage intensif sur les habitudes de sa femme, tu sais que cette dernière se trouve normalement à l’heure actuelle chez elle. Sauf si elle a changé ses plans de dernières minutes… Peu importe. Il est temps d’y aller. Tu attrapes la boîte où tu viens d’entreposer tes cookies totalement noircis avant de quitter l’appartement de Ross pour te rendre à celui à quelques pas tout juste de celui-ci. Une grande inspiration et tu toques à sa porte, essayant de chasser ce stresse qui te bouffe depuis des jours. Tu ne peux pas attendre plus longtemps, il faut que tu lui parles au lieu de te cacher dans ta chambre comme un enfant qui a fait une bêtise dès qu’elle vient chez ton grand frère. La porte s’ouvre rapidement, ce qui ne te laisse pas trop le temps de paniquer à l’idée de discuter avec elle. Dès que Leja apparaît, tu lui tends la boîte de cookies brûlés avec un grand sourire. « Salut, je t’ai fait des cookies. ». Elle n’est pas stupide, Leja. Elle te connaît assez pour savoir que tu ne lui as pas fait des cookies pour le plaisir – car tu ne cuisines jamais pour le plaisir. Et encore moins pour quelqu’un. « Écoute… Je dois prendre tes mensurations pour ton cadeau de Noël et accessoirement te parler. Tu me laisses entrer ? ». Tu sors ton mètre de la poche comme pour lui prouver que c’est la vérité, mais autant joindre l’utile à… Non, pas à l’agréable. Plutôt à une conversation très désagréable pour toi. Benjamin Hampton est censé être ton secret, un secret que tu as plutôt bien gardé jusqu’à présent. Tu ne sais pas ce qu’elle peut s’imaginer depuis qu’elle l’a vu t’attendre devant l’appartement mais tu n’es pas non plus totalement naïf. Un homme n’attend jamais devant chez toi pour rien. Ross le sait, Leja aussi. Alors quand c’est un homme marié de surcroît, disons qu’il y a de quoi se poser des questions…

Aujourd'hui, le café est fermé alors Leja en profite, elle reste au lit, traîne dans son bain, se fait un masque. Tant de choses qu'il y a longtemps qu'elle n'a pas fait parce qu'elle ne le prend plus le temps. Mais elle en avait envie. Maintenant. Alors c'est affublé d'un masque qu'elle se jette dans son canapé, enroule son corps dans le plaid XXL que lui a tricoté sa grand-mère avant de lancer un épisode de sa série du moment Dynasty. Un verre de vin à la main, elle laisse Flocon venir sur ses jambes et elle le caresse alors qu'il ronronne tout contre elle, au moins, quelqu'un est heureux qu'elle ne soit pas sorti depuis le début de la journée. Elle est bien trop à fond dans son épisode de séries qu'elle ne regarde même pas son téléphone et quand on sonne à la porte, elle fronce les sourcils, intriguée. Si c'est quelqu'un qu'elle ne connaît pas, la personne risque de prendre peur mais tant pis. Elle ouvre et tombe sur Axel, qui lui tend une boîte de... cookies brûlés ? « Pourquoi tu m'as ramené des cookies brûlés ? » demande t-elle, d'un ton inquisiteur. Elle se doute de savoir pourquoi, mais bon. Elle a le droit de rêver que sa journée va continuer aussi bien qu'elle a commencé. Elle se décale sur le côté pour le laisser entrer « Tu sais que j'aurais bien pu prendre mes mensurations toute seule, tu m'as apprit. Je te rappelle. » et elle tend l'index vers lui pour lui signifier de l'attendre deux minutes, le temps qu'elle se rince le visage. Elle dépose la boîte à cookies sur le plan de travail, vérifie que son épisode est bien sur pause et elle revient dans le salon, son masque retiré et un pantalon de yoga enfilé. « Tu voulais me parler de quoi ? Du cadeau que tu comptes faire à Ross ? » demande t-elle, sans même évoquer le sujet Benjamin Hampton. Elle est douée pour noyer le poisson Leja. « Et toi, tu veux quoi pour Noël ? »

« Pour te faire plaisir. » répliques-tu à sa question, quelque peu vexé qu’elle remarque uniquement que tes cookies sont brûlés et non tout l’amour que tu as mis dedans juste pour l’amadouer elle. « On n’est jamais mieux servi que par soi-même. ». L’heure est grave lorsque tu sors des phrases toutes faîtes utilisées par des personnes banales qui ne savent pas quoi dire pour combler une conversation. Tu rentres tout de même dans l’appartement de la jeune femme en étant particulièrement mal à l’aise. Ce n’est pourtant pas la première fois que tu mets un pied ici mais là, ce n’est pas pareil. Droit comme un bâton, tu restes planté au milieu de la pièce tout en l’observant revenir. « Pour Ross, il suffit que je m’imagine faire un cadeau à un adolescent prépubère. Je vais sûrement lui offrir la dernière playstation du coup. » lances-tu à ton amie d’un ton désinvolte tout en haussant brièvement les épaules. Il est clair que tu ne connais pas le prix de cette dernière sinon tu n’aurais jamais balancé ce genre de phrase. Mais c’est trop tard à présent, tu vas devoir t’y coller sinon Leja prendra un malin plaisir à dire à Ross qu’il est passé à côté de la dernière console sortie parce que son petit frère est un radin – ce qui est totalement faux. « Mon plus beau cadeau de Noël sera toi qui porte la robe que je vais te confectionner. ». Tu sors ton mètre tout en lui faisant signe de s’approcher. Autant se mettre au travail tout de suite. Tu as déjà pleins d’idées pour elle mais il va falloir mettre de l’ordre dans tout cela. En même temps, cela t’aide à ne pas trop se concentrer sur la conversation qui va suivre. Car forcément, il va bien falloir que le sujet arrive sur le tapis à un moment donné ou un autre. « Je suis désolé pour la dernière fois… avec Benjamin » balances-tu de but en blanc. Encore une fois, la subtilité est loin d’être ton fort. Tu mets les deux pieds dans le plat directement. « Ça n’aurait jamais dû arriver. Je voulais juste récupérer mon anti-cerne, moi. ». Tu te pinces la lèvre, baissant un peu le ton de ta voix en faisant cet aveux quelque peu particulier. Oui, tout ça pour un anti-cerne.

Leja est loin d'être idiote. Elle sait bien que si Axel est là c'est pour parler de l'épisode qui s'est passé alors qu'elle regagnait son appartement et qu'elle est tombée sur l'homme qu'elle connaît uniquement de vue à la saberist mais qui attendait devant chez Ross et lui. Et elle sait aussi qu'il lui cache quelque chose qu'elle a compris et elle ne lui en veut pas, elle aurait juste aimé un peu de sincérité. Mais la sincérité est visiblement une denrée rare chez certaines personnes et tant pis. Elle gardera ce qu'elle pense pour elle et c'est tout. « Et quand on ne sait pas quoi dire, on sort des phrases bateaux. » prononce t-elle, en levant les yeux au ciel et en soufflant. Ça l'agace et cette histoire la travaille mais elle ne peut pas en parler à la personne la plus importante pour elle, à savoir Ross parce qu'elle ne sait pas comment il réagirait. Elle secoue positivement la tête quand il parle du cadeau qu'il va faire à son frère et elle, elle hausse les épaules « Moi je pense que je vais lui acheter un joli costume chez un grand couturier. » Même si elle pourrait demander à Axel de lui en coudre un. « Ou un jeu vidéo pour la dernière playstation du coup. » Parce que bon, une console sans jeu, c'est comme une pizza sans fromages, c'est nul et inutile surtout. Elle s'approche quand il lui fait signe et elle tend les bras pour qu'il puisse prendre ses mesures comme il a si bien l'habitude de faire « Tu seras là pour Noël au moins ? » elle aimerait vraiment qu'il soit parmi eux mais bon, elle connaît l'aversion d'Axel pour Noël et elle ne rêverait que trop. Mais qui vivra verra comme dirait l'autre et elle gardait espoir. Elle le laisse prendre les mesures et se faire manipuler comme une poupée avant qu'il ne brise le silence « Quoi, la dernière fois ? » bête et méchante comme elle est, elle le laisse s'enfoncer un peu plus, parce qu'elle n'a pas envie d'en reparler, tant elle se sent mal d'avoir été prise pour une buse. Elle fronce les sourcils, replie les bras le long de son corps et regarde Axel, et elle se demande si elle rêve « Mais enfin Axel. » Un anti-cerne, vraiment ? Qu'est-ce qu'il pouvait bien être idiot. « Je ne veux pas savoir ce que tu fais avec ce type... vraiment. Mais un anti-cerne ? » Elle ne veut pas se concentrer sur autre chose que ça. « C'est bien ce que je pense, non ? Toi et lui ? »

Tu ne peux pas t’empêcher de lever les yeux au ciel face aux propos de Leja pour la simple et bonne raison qu’elle te connaît trop bien. Pourtant, ce n’est pas avec toi qu’elle place le plus clair de son temps mais depuis que tu as emménagé chez ton grand frère, il est clair qu’elle doit supporter deux Wiley pour le prix d’un – même si tu es persuadé au fond de toi que pour elle, c’est loin d’être une corvée de passer énormément de temps avec Ross. Ce n’est pourtant pas ton genre de ne pas savoir quoi dire car tu as toujours eu tendance à éviter les conversations peu agréables. Seulement voilà, pour une fois, tu dois prendre les devants même si cela te demande un effort surhumain de le faire. Ce n’est même pas pour toi que tu le fais au final, mais pour Benjamin même s’il ne t’a strictement rien demandé. « Tu oses dire ça alors que tu as déjà un grand couturier devant toi… Sinon, j’ai entendu dire qu’il voulait à tout prix le Spiderman qui va sortir sur la dernière play. ». Retarder l’échéance comme tu peux, ne pas aborder le sujet qui fâche tout de suite. « Non. Cette année, je serais à Los Angeles avec d’autres frustrés des fêtes de fin d’année. » réponds-tu avec un sourire. Tu détestes cette période de l’année et autant dire que c’est une bonne chose pour ton entourage de ne pas t’avoir dans les alentours à ce moment-là. Quand elle revient sur tes propres mots, tu lui lances un regard qui signifie que tu ne lui répondras pas. Pas la peine de jouer à ce petit jeu-là avec toi. Leja doit bien voir à quel point tu es déjà gêné et elle a raison d’en jouer. Après tout, c’est toi habituellement qui t’amuse à faire cela. Karma is a bitch. « Quoi ? Tout le monde n’a pas la chance d’être une beauté fatale comme toi en se réveillant, Leja. ». Tu la complimentes naturellement, sans la moindre ambiguïté. En même temps, personne ne peut dire le contraire de la jeune femme. Pour une fois que Ross montre un peu de bon goût… même s’il n’a pas l’air décidé de l’assumer. « Oui. Tu me verrais traîner avec un homme d’affaire pour autre chose ? ». Tu ris un peu comme pour ajouter un peu de légèreté à toute cette discussion tandis que tu continues de prendre ses mensurations en restant concentré. Tu es le premier à te moquer de tout ce beau monde, des riches, des foutus mondains qui ont l’air d’avoir un balais coincé entre les fesses… et voilà que tu termines tes nuits dans une chambre d’hôtel avec l’un d’entre eux. Douce ironie, n’est-ce pas ? « Je sais que je fais n’importe quoi depuis Aimé mais… ». Mais quoi ? Tu n’as aucune excuse pour te justifier. « Mais je n’ai pas envie d’arrêter. Et je n’ai pas non plus envie  de… de prendre le risque de gâcher la vie de Benjamin. Il a tout à perdre, moi rien du tout. ». Tu hausses les épaules avec une certaine désinvolture. C’est mieux de faire semblant de ne rien ressentir, de faire passer pour un homme totalement libre atteint de je-m-en-foutisme permanent. « Ne dis rien à Ross s’il te plaît. Tu sais comment il réagirait… ». Parce que c’est lui qui t’a ramassé à la petite cuillère par deux fois, à cause de tes relations totalement chaotiques.

Le plus gros problème d'Alejandra reste quand même le fait qu'elle veut prendre absolument la défense de tout le monde, tout le temps. Elle pourrait défendre ses ami.e.s avec panache pour qu'ils ne soient pas blessés ou autre. Et quand elle a vu Axel avec ce type qu'elle a trouvé louche -désolée, mais c'est la vérité- elle a vu rouge instinctivement. Et elle sait pertinemment qu'Axel est là pour en parler. Elle le sait et elle ne le repoussera pas. Parce qu'elle ne veut pas être de celles qui se plaignent, qui veulent être écouté pour ne pas écouter en retour. Elle rit un peu à l'évocation du plus grand couturier et lève les yeux au ciel avant de le regarder « Je note pour Spiderman, merci. » Elle espère qu'elle pourra le lui trouver, parce qu'après tout, elle veut réellement lui faire plaisir. Et elle aurait envie de le prendre dans ses bras quand il dit qu'il ne sera pas là. Elle espérait au moins que les personnes qui partageaient sa vie 364 jours/365 seraient là le jour de son anniversaire. Mais elle ne lui en voulait pas. Elle lève les yeux au ciel face au compliment « Arrête Axel, tu sais bien que je suis loin d'être un modèle de beauté le matin et surtout quand je n'ai pas bu mon café. » Et elle lève un index pour qu'il ne dise rien d'autre, elle n'a pas envie de se battre avec lui. Et quand la révelation prend tout son sens, Leja cligne des yeux et se recule un peu. Son coeur qui se serre, elle a mal au coeur pour lui. Enfin non, mais elle a mal au coeur pour le fait qu'il fait n'importe quoi depuis qu'Aimé est parti et qu'elle n'a rien vu. Même si ça ne l'aurait sûrement pas empêché de faire des âneries. Elle aurait pu lui parler, l'écouter. « Axel... » prononce t-elle, la voix cassée. Elle le regarde et elle sent sa lèvre qui tremble, et des perles salées qui lui montent aux yeux. Pourquoi est-elle si mal à ce point ? Peut-être parce qu'elle, à part Joshua, elle n'a jamais eu personne qu'elle avait peur de perdre. Mais ça, c'était avant que tout se casse la gueule. Avant que Ross ne grapille un morceau de son coeur pour le garder éternellement avec lui et qu'elle ne soit pas foutu d'avoir une conversation d'adultes avec lui. Et bien évidemment il fallait qu'il arrive sur le tapis. Alors Leja baisse les bras et entoure la nuque de son beau-frère de ses bras pour lui faire un câlin, tant pis s'il n'aime pas. Et elle reste là. Un moment, sans bouger. « Axel, tu ne fais pas n'importe quoi. Tu es perdu, c'est normal. Je comprend. J'ai ressenti ça aussi. » explique t-elle sans vraiment entrer dans les détails avant de se reculer et de s'installer sur son canapé « Mais comment tu veux que je ne lui en parle pas ? Enfin je veux dire... Je peux le faire, je sais tenir ma langue mais... tu sais bien qu'il me connaît par coeur. Il va bien voir que quelque chose ne va pas. Je suis nulle pour être dans les confidences... »

C’est plus facile pour toi d’agir comme si rien ne te touchait. Parce que tu n’as pas envie d’avouer que plus les années passent, plus tu te demandes ce qui cloche vraiment chez toi pour qu’aucune de tes relations ne fonctionne. Parce que tu n’as pas envie de t’avouer que personne ne peut t’aimer vraiment et que tu resteras éternellement le second choix. Ce n’est pas grave après tout, tu n’as pas besoin de qui que ce soit pour faire ta vie. Tu seras le tonton cool aux repas de famille qui passe sa vie à voyager et à raconter ses aventures aux vieux couples coincés ensembles depuis des années. Voilà, c’est ton lot de consolation pour ta vie sentimentale merdique. Et alors que tu ne t’y attends pas du tout, Leja vient te prendre dans ses bras. C’est toi habituellement qui te montre tactile et venant de sa part, tu es quelque peu surpris mais étrangement… cela te fait un bien fou. Tu réponds à son étreinte en essayant de garder le bon cap, de ne pas flancher et lui montrer que tu ne te sens pas bien vis à vis de tout ce qui se passe en ce moment. Que tu gères parfaitement bien la situation. Mais c’est faux. Juste une foutue carapace pour te protéger qui se brise à la moindre attention. « Et on arrive à s’en sortir à un moment donné ? » que tu lui demandes avec un léger sourire lorsqu’elle t’avoue qu’elle aussi, elle a déjà ressenti cela. Tu as beau connaître Leja depuis un moment déjà grâce à ton grand frère, tu ne connais pas pour autant sa vie sentimentale par cœur. Juste Ross qui traite son ex petit-ami de connard dés qu’il en a l’occasion – et c’est amplement mérite de ce que tu sais. Il est rare lorsque vous avez des conversations sérieux tous les deux, car tu préfères largement l’embêter avec Ross et qu’être sérieux est loin d’être ton fort. Un point commun des Wiley visiblement. Tu t’installes alors à ses côtés sur le canapé, les bras croisés. « Ce n’est pas comme si ça avait de l’importance Leja, tu sais. Dans quelques mois, je me plaindrais pour quelqu’un d’autre. C’est juste que là… c’est trop tôt. Je lui ai promis que je ne recommencerais pas à vider les glaces dans son congélo avant quelques temps. ». Ta relation avec Benjamin n’est pas censé aller plus loin que de simples nuits de temps en temps. Le problème, c’est que tu en redemandes à chaque fois. Que tu as envie de le connaître. De passer du temps avec lui. Cela ne faisait pas partie de ton plan de jeune célibataire prêt à s’amuser de nouveau quand Aimé a foutu le camp. « Et puis j’ai tenu un peu avant de balancer votre mariage avec Ross, alors tu me dois bien ça ! » ajoutes-tu tout en lui lançant un sourire qui se veut innocent. Ils savent tous les deux comment cela a été difficile pour toi. Tu ne sais pas garder un secret et visiblement, tu as été le seul à te réjouir de leur mariage lorsque ton frère te l’a annoncé pour la première fois.

Elle ne s’attendait pas à avoir une conversation sérieuse avec Axel quand bien même elle s’en doutait dès lors qu’il avait franchi la prote de son appartement. C’était bien ce qu’elle pensait Leja, concernant l’homme d’affaires qui attendait Axel l’autre jour mais elle aurait voulu éviter d’être dans la confidence. Cependant, elle ne peut pas en vouloir à son beau-frère, parce qu’elle sent bien que ça le tracasse réellement, qu’il ne se sent pas bien et elle n’a pas envie qu’il aille mal. C’est quelqu’un qu’elle apprécie énormément et Leja déteste savoir que ses ami.e.s sont mal pour une raison X ou Y, une raison qu’elle connaît ou non. A sa question, Leja réfléchit un instant. Est-ce qu’elle s’en est sortie, elle ? Oui. Grâce à Ross, grâce à ce qu’elle ressent pour lui mais qu’elle n’est pas foutu d’assumer complètement. « Oui, on s’en sort. C’est long, c’est difficile mais on s’en sort. » explique t-elle en se reculant un peu d’Axel, ravie que cette étreinte lui ait fait un peu de bien. Puis elle se sent prise dans un traquenard, Leja, parce qu’il ne souhaite pas qu’elle en parle à Ross mais en était-elle capable même ? Ross savait lire en elle comme dans un livre ouvert et elle était persuadée que dès lors qu’elle le verrait, il saurait que quelque chose se trame dans son esprit et comment pourrait-elle mentir ? Elle pourrait invoquer des problèmes au travail, elle pourrait invoquer des problèmes avec un client, elle pourrait évoquer 99 problèmes mais au bout d’un moment, il saurait qu’elle lui ment. Et elle n’avait pas envie de lui mentir, ni même de lui omettre la vérité. Elle n’était pas comme ça, mais il le fallait. Pour Axel. « Ah oui non ! Ne vide pas les glaces dans son frigo, l’autre jour j’en avais envie et y’en avait plus. » s’exclame t-elle, en posant la paume de sa main contre son front dans un élan de drama Queen, fermant les yeux. Leja fusille Axel du regard quand il parle du fait qu’il a balancé leur mariage. Elle ne le remercie pas du tout sur le coup, parce que c’était compliqué d’assumer devant tout le monde et maintenant, il n’y avait plus de marche arrière possible -en voulait-elle au moins une de marche arrière ?- « Ah oui, tu as attendu un moment avant de balancer notre mariage mais si tu avais pu ne rien dire du tout, ça m’aurait arrangé. » explique t-elle en le regardant, et en faisant craquer sa nuque avant de regarder les cookies bien trop cuit, elle aurait bien voulu en goûter un, mais elle n’avait pas envie de perdre un dent sur ses parpaings sucrés. « On avait pas prévu d’en parler avant longtemps. Parfois les personnes aiment bien garder leurs jardins secrets et c’était notre cas. » L’animosité est un peu trop présente dans le ton de la voix et elle s’humidifie les lèvres. Elle doit se calmer pour ne pas l’envoyer bouler. « Mais je garderais ton secret, même si vu le spécimen qu’est l’homme avec qui tu passes une partie de tes nuits, ça me donnerait presque envie de tout révéler, c’est toi qui importe le plus dans cette histoire, alors bien sûr que je garderais ton secret. »

On s’en sort mais à quel prix ? Tu es persuadé que c’est un cycle sans fin, qu’il n’y a pas de happy end qui t’attend à la fin de toute cette merde. Bien sûr, tu feras d’autres rencontres. Tu tomberas de nouveau amoureux. Et tu finiras dans un canapé à bouffer des glaces une nouvelle fois. C’est la vie, c’est comme ça et tu ne peux rien faire pour empêcher cela. Pourtant, tu as envie de croire aux paroles de Leja. Du plus profond de ton cœur. Juste qu’à cet instant, c’est compliqué. « Je t’en rachèterais pour me faire pardonner, ok ? Je ne pense pas que tu vas te forcer à manger mes cookies cramés juste pour me faire plaisir. ». Et non, malheureusement, tu as beau avoir regardé les huit saisons de Desperate Housewives, tu n’as rien appris de Bree Van de Kamp. Tu croises alors les bras lorsque la jeune femme te reproche d’avoir balancé leur secret. Est-ce qu’elle se rend seulement compte de l’effort que cela t’a demandé de n’en parler à personne ? « Les secrets ne tiennent pas plus d’une heure avec moi habituellement, Leja. Et j’avais prévenu Ross que c’était une mauvaise idée le repas avec ses parents. ». Bien sûr que cela s’est mal passé, comme tu l’avais prévu. Tu n’as pas pu t’empêcher de balancer que leur fils adoré était marié lorsque ta mère t’a demandé si tu étais toujours un homosexuel refoulé ou si tu avais retrouvé le droit chemin. « Mais pour le vrai mariage, je ferais l’effort de ne rien dire du tout. » dis-tu avec un léger sourire avant de t’éloigner un peu d’elle. « C’est bon, j’ai rien dit ! ». Tu es et reste persuadé qu’il finira par se passer quelque chose entre les deux. S’il se faut, tu finiras par te rendre compte que tu t’es trompé sur toute la ligne mais bon… tu en doutes fortement sur le moment. « Merci Leja. ». Tu pourrais lui promettre que ça ne durera pas, que le secret ne devra pas être gardé éternellement mais... Tu ne peux pas prédire le futur. « Pourquoi tu ne t’entends pas bien avec lui ? Et tu le connais d’où, au juste ?  Je n’ai même pas eu le temps de lui demander la dernière fois. C’était trop gênant de parler de de toi après ce qui s’est passé. ». Non, après leur dernière rencontre, il y a juste eu un long silence jusqu’à l’hôtel. Ni Benjamin ni toi n’avez abordé le sujet Alejandra Wiley. Alors toi, tu ne sais toujours pas ce qu’il en est de cette animosité et tu es bien trop curieux pour ne pas lui poser la question.

Elle pourrait manger des cookies pour lui faire plaisir mais elle tenait tout de même à sa dentition. Alors elle lui ferait plaisir quand il lui ramènerait des cookies qui ne ressemble pas à des briques et elle les mangerait avec un plaisir certain. Surtout quand on sait que les cookies sont clairement son pêché mignon à Leja. Et elle lui dit ce qu'elle ressent et fronce les sourcils « Le vrai mariage ? » demande t-elle, Ross lui avait il dit quelqu chose qu'elle ignorait ? Elle n'espérait pas. « Il n'y aura pas de vrai mariage. » se rattrape Leja, assez rapidement. Mais peut-être pas assez pour qu'il soit dupe et qu'il ne comprenne pas que son coeur vient de faire un upside down dans sa poitrine. Et elle lui sourit quand il la remercie « Tu n'as pas à me remercier j'ai toujours dit que je te soutiendrais même si là, te soutenir implique mentir et je ne suis pas sûre d'être capable de le faire, mais pour toi je pourrais faire un effort. » rétorque t-elle avec une douce voix. Parce qu'après tout, elle est comme ça Leja, elle veut protéger tout le monde sans prendre le soin de se protéger elle-même ce qui pourrait être compliqué à vivre dans le futur mais toujours, elle prendra soin des gens qu'elle aime. Et quand il lui demande pourquo i elle ne peut pas voir Benjamin Hampton, l'homme de paroles, Leja souffle un peu. Elle aimerait pouvoir ne rien dire mais elle est connue pour dire souvent la vérité. « Hm, disons qu'il est à la saberist academy et que le fait que je sois une femme qui enseigne le dérange.» explique t-elle en haussant les épaules « QUe je sois une femme et plus jeune que lui de surcroit. » continue t-elle en soufflant un peu. « Alors je lui ai prouvé que je pouvais être une femme et être une bonne prof. Mais je déteste qu'on émette des préjugés idiot. Puis savoir qu'il a posé ses mains sur toi, alors que c'est un con yikes, yikes, tu mérites mieux. Alors moins je le verrais, mieux je me porterais et j'aimerais bien que ce secret ne reste pas secret trop longtemps tu veux. »

« Dommage pour toi, Leja. J’avais déjà pleins d’idées pour ta future robe… Et sans me vanter, ça aurait été l’une de mes plus belles pièces. Bon, même si entre nous, je suis certain que tu serais capable de mettre un sac poubelle en valeur. ». Tu la taquines avec son faux mariage avec Ross mais toi, des mois ont beau être passés depuis, cela te fait mourir de rire à chaque fois d’imaginer les deux totalement soûl se dire oui devant un faux Elvis Presley. C’est le genre de chose dont tu aurais été capable de faire, toi… mais certainement pas ton grand frère. Comme quoi, tu l’as sous-estimé.  « Je te promets que tu n’auras pas à mentir longtemps, d’accord ? Ça ne dure jamais avec moi, c’est ma marque de fabrique. » lui réponds-tu avec un sourire qui se veut rassurant. Tu n’as pas envie que les choses se terminent avec Benjamin – peu importe à quel point tu sais au fond de toi que ce serait pour le mieux. Mais tu sais bien que cela finira par arriver et c’est ainsi qu’est faîte la vie. Tu ne crois pas à l’amour éternel, qui dure toute une vie. Enfin, tu y crois pour les autres mais pas pour toi. Au moins, on ne peut pas te reprocher de ne pas être lucide sur ta propre vie. Seulement voilà, ce que tu apprends sur Benjamin par la bouche de ta belle-sœur (qui n’a jamais voulu l’être) te fait lever les sourcils et aussi ouvrir la bouche comme si tu venais de voir ta drag queen préférée de Rupaul’s Drag Race se faire éliminer. « Pardon ? ». Oui, tu es choqué. Et oui, Benjamin va passer un sale quart d’heure la prochaine fois que vous vous croisez. Hâte de voir l’excuse qu’il va trouver pour justifier son comportement, non mais tu rêves ! Bon, en même temps, tu es au courant depuis le début que vous êtes très différents tous les deux… C’est toi qui lui a fait découvrir qu’il aimait les hommes aussi alors tu peux peut-être lui faire aussi découvrir qu’il est un féministe dans l’âme qui se cache. « Mets-lui la raclée à chaque cours, il le mérite. Ça lui remettra peut-être les idées en place. ». Qu’elle ne l’abîme pas trop non plus, ce serait bête pour vos rendez-vous. Mais quand même, tu comprends pourquoi la dernière fois, l’ambiance était plutôt gênante. « Je peux rester encore ici un peu avec toi ? On peut regarder une série ou un film si tu veux. Tant qu’il y a du drama dedans, ça me va tu sais. ». Tu lui lances un sourire avant de poser ta tête sur son épaule. Oui, tu t’invites chez elle mais ce n’est pas la première fois. Leja verra bien lorsque tu finiras par partir de l’immeuble que tu lui manqueras. Foi de Wiley.

Elle déteste mentir Alejandra, parce qu'elle sait pertinemment qu'elle ne sait pas le faire. Elle ne sait pas mentir, elle ne sait pas cacher les choses qui lui prennent le coeur. Et surtout, elle déteste le faire. Elle déteste se dire qu'elle va devoir mentir à Ross et que le jour où ça se saura, il la détestera sûrement et il lui dira des choses abjectes. Elle l'aura bien mérité de toutes façons. « Tu me montrerais ces idées ? Bien qu'elles resteront au statut d'idées. Sauf si je décide de me marier avec quelqu'un, un jour. » Après tout, elle aimerait bien les voir. Parce qu'Axel est vraiment talentueux alors elle apprécierait de savoir ce qu'il peut inventer comme idée de robe pour la mettre en valeur. Déjà qu'il lui avait donné des cours et qu'il lui avait cousu des robes, elle ne voyait personne d'autres qui pourrait lui faire une robe de mariée, si mariage il y a. « Peut-être que là, ça durera. Même si je sais que forcément, dans des cas comme ça y'a au moins une des trois personnes impliquées a qui ça fait du mal. » Et Leja, elle aimerait que ça ne soit pas Axel, Leja, elle aimerait qu'Axel trouve enfin quelqu'un qui l'aime comme il est, avec ses défauts et ses qualités, quelqu'un qui ne partira pas à la moindre contrariété. Et puis, Leja lui avoue la vérité, la raison de leur rencontre, même s'il en se serait bien passé. Elle aurait préféré qu'il ne soit pas à ses cours, ça lui aurait fait une belle jambe. Elle se serait bien passé de sa misogynie et de ses commentaires à la con. Elle hausse positivement la tête à la demande d'Axel « Oui. » Elle ne veut pas qu'il prenne sa défense mais elle est plutôt satisfaite qu'il le fasse. « Je me fais plaisir de lui mettre sa raclée à chaque cours, je pense qu'il ne m'aime pas. » rit-elle un peu avant de poser sa tête contre celle d'Axel, alors qu'elle attrape la télécommande « Oh oui, regardons une série avec du drama ! j'en ai besoin aussi ! » Elle reste là, un instant. Ses yeux qui se ferment alors qu'elle réfléchit et elle soupire « J'ai peur que ça cass quelque chose entre Ross et moi. Même s'il n'y a rien à casser... C'est mon meilleur ami, et... j'ai pas envie de le perdre. » avoue t-elle en soupirant avant de lui tendre la télécommande « Tu choisis ! »

« Je te les montre quand tu veux. Tu sais, ce sont les gens que j’aime autour de moi qui m’inspirent. ». Oui, même ton grand frère même si bon… Tu lui balancerais bien par la même occasion qu’elle n’a pas intérêt à se marier avec quelqu’un d’autre que Ross mais tu t’abstiens. Elle fait bien ce qu’elle veut Leja après tout, mais tu sais que tu devrais ramasser ton frère à la petite cuillère si cela devait arriver. Même si ce dernier préfère essayer de se persuader qu’ils sont juste amis, tu le connais par cœur. Assez pour voir qu’il y a autre chose de son côté pour elle. Mais les deux sont assez grands pour se débrouiller tout seul, toi tu tentes juste de les mettre sur la bonne voie même si ça n’a pas l’air de très bien fonctionner jusqu’à présent. « Je te promets que non, Leja. J’ai une fierté quand même, je mérite d’être au premier rang. ». Même si ta fierté s’est faîte piétinée dessus dans toutes tes anciennes relations mais ce n’est qu’un détail… Tu es persuadé que tu ne supporteras pas d’être l’amant bien longtemps, toi qui aime trop être au centre de l’attention. Et puis ce ne sont que des rendez-vous, rien de bien sérieux n’est-ce pas ? Mais si c’était le cas, tu n’en aurais rien à faire de foutre la vie de Benjamin en l’air. Tu ne lui demanderais pas de mentir pour toi. « Dommage que je ne puisse pas assister à ça... » que tu lui lances avant de rire rien qu’en imaginant Leja avec son sabre laser, déterminée à mettre sa raclée à Benjamin. Mince, il va avoir les oreilles qui sifflent à cause de toi aujourd’hui. Tu reprends pourtant vite ton sérieux lorsque la conversation dévie sur Ross et sa relation avec la jeune femme. Tu attrapes alors la télécommande pour zapper jusqu’à trouver une série qui puisse vous convenir à tous les deux. « Pourquoi tu le perdrais pour ça ? Il t’aime trop pour t’en vouloir plus de cinq minutes. Et encore, je suis gentil quand je dis cinq minutes. » lui lances-tu naturellement. C’est la vérité après tout. « Si jamais ça venait à se savoir… Je lui parlerais d’accord ? Je lui dirais que c’est de ma faute, que je t’ai supplié au point de cuisiner des cookies pour toi. Il comprendra que je t’ai totalement corrompu. ». Tu lui souris comme pour lui promettre que tu ne comptes pas briser quoi que ce soit entre eux. Tu t'en voudrais si cela en venait à prendre des proportions pareilles mais il n'y a pas de raison. Si jamais cela se sait, Ross passera une bonne gueulante et puis le soir-même, il boira des bières avec vous deux comme si de rien n'était. « Ca te va cette série ? »

Leja avait hâte de pouvoir voir les robes qu’Axel avait crée. Peut-être que ça lui donnerait des envies de mariage qui sait. Faudrait-il encore qu’elle trouve quelqu’un pour se marier avec elle et ce n’est pas une mince affaire. Il faudrait qu’elle divorce déjà et elle n’a pas vraiment assez d’argent pour le faire. Elle a ses économies mais elle ne devrait pas passer dans un divorce. « Tu mérites d’être en haut du podium, pas cacher derrière tout le monde. » rétorque Leja. Parce qu’elle l’aime vraiment Axel et elle ne supporterait pas qu’il soit mal d’être si mal traité. Il mérite tout le bonheur du monde et elle n’accepterait pas qu’il se fasse marcher dessus par des idiots qui ne prendraient pas soin de son coeur. Leja hausse les épaules et balance nonchalamment « Tu pourrais venir, prétexter que tu veux voir un cours avant de t’inscrire, ça pourrait marcher. » Et elle lui donne un coup dans les côtes avant de rire « Mais ça risquerait de le perturber, je suis sûre et comme ça je pourrais lui mettre la raclée du siècle. » C’était un mal pour un bien en vérité, ça lui permettrait d’enfin pouvoir prendre sa revanche. Même si elle s’applique à tenter de lui mettre la misère à chaque fois qu’elle le voit. Mais le sujet revient sur Ross parce que le coeur est un peu gonflé d’angoisse. Parce qu’elle a peur que ça casse quelque chose entre eux. « T’imagines ? Je lui mens, je fais genre que je ne suis pas au courant… » elle souffle et passe une main dans ses cheveux. « Pas sûr que le coup de la corruption passe… Mais on pourra voir en temps venu. » Parce que ça se saura, c’est sûr. Parce que rien ne reste caché trop longtemps. Leja ferme les yeux un instant avant de les rouvrir pour voir ce qu’il se passe à la télé « Oui, ça me va ! » prononce Leja avant de se concentrer sur la télévision. « Tu sais, même si avec Ross, on finira par divorcer, ça me fait plaisir de pouvoir prétendre que tu es mon beau-frère. T’es quelqu’un qui mérite le meilleur. Et qui mérite qu’on le traite comme le roi que tu es. » Un être exceptionnel qui mérite beaucoup mieux que Benjamin Hampton aux yeux de Leja, mais ça, elle le garde pour elle. Bien précieusement dans un coin de sa tête.