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Det er ting jeg forstar na - Solveig Lazzari

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Sam 19 Déc - 21:42
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Det er ting jeg forstar na... 7 décembre 2020

Il y avait eu l’attente. Depuis l’instant où les médecins avait emmené Solveig ce vendredi matin. Elle avait semblé insurmontable. Probablement l’un des pires moments de son existence. Minutes après minutes, heures après heures, Aleksej ne pouvait rien faire d’autre qu’attendre. Rongé par sa peur qui creusait un peu plus profondément en lui chaque seconde. Il se sentait démuni, impuissant. Il était en train de perdre le contrôle même de son existence. Et toujours cette même rengaine qui continuait à tourner dans sa tête… “et si ?”.

C’était sans compter sur la visite inopportune de Carsten. Il l’avait appelé. Après avoir discuté avec Lena, après avoir passé du temps avec Callie. Peut-être qu’inconsciemment, le conseil des deux femmes avait été de se tourner vers quelqu’un qui pourrait lui apporter des vrais réponses. Quelqu’un qui saurait de quoi il parle. Aleksej n’avait pas parlé à Carsten depuis son allé-retour à l’hôpital quand il s’était effondré en plein milieu du Callie’s. Et surtout, Aleksej et lui n’avait jamais reparlé du passé.

Mais ces dernières semaines, le danois avait volontairement rouvert toutes les vieilles blessures. D’abord avec Lena. Et peu à peu, il s’était rendu compte qu’il devait les panser proprement. Il avait besoin du médecin. Il avait toujours été convaincu que son homologue danois avait fait tout son possible pour les sauver. Il avait confiance en son jugement. En ce qui concernait la médecine en tout cas. Le contexte avait finalement prouvé que Carsten était peut-être plus qu’un simple médecin. Cette relation si particulière qui les avait lié… à présent, il pouvait presque effleurer l’idée que cet homme était également son ami.

C’est la pensée qui traversa l’esprit d’Aleksej quand ce grand maigre, blond aux yeux bleus apparu tout comme lui, dans la salle d’attente du Memorial Sloan Kettering Cancer Center. Après deux bonnes heures où Carsten avait expliqué et répété à Aleksej la manière dont les choses se dérouleraient pour Solveig, Aleksej commençait finalement à reprendre son souffle. Mais ses muscles ne se détendirent pas pour autant. Il était tendu et il savait que rien ne pourrait y faire. Jusqu’à ce qu’il soit absolument sûr qu’elle soit hors de danger.

“Jeg ved ikke, hvordan du har det …”

Carsten l’observa avec un regard interrogateur.

“Hvordan kan du fortsætte med at gøre dette dag efter dag ... hvordan formår du at tage det?”

Le danois posa sa main sur l’épaule d’Aleksej qu’il pressa avec solicitude.

“Det er svært. Men nogle gange redder vi liv, og det er meningen. Ikke alle dør ... Hun vil ikke dø, Aleksej…”

Il n’en savait rien. Mais ses paroles avaient tout de même un impact fort sur lui. Quand le médecin dût finalement retourner à ses obligations, les deux hommes échangèrent une franche poignée de main avant que Carsten ne tirent finalement Aleksej vers lui pour une accolade sincère.

“Du får det fint min ven. Prøv at passe godt på hende. Hun skal fortjene det i betragtning af det helbred, du ønsker …”

Carsten adressa un clin d’œil à Aleksej qui rougit malgré lui. L’amour qu’il avait pour Solveig n’était pas sans être emprunt d’une certaine pudeur. Si les choses entre elle et lui était relativement clair, il en était tout autre pour le monde qui les entourait. Si sa mère savait, c’était parce qu’elle avait toujours su lire en lui comme dans un livre ouvert. Mais mis à part Callie, personne ne connaissait vraiment la teneur de ses sentiments pour la jeune femme. Lena l’avait probablement deviné cela-dit.

Si la compagnie du médecin avait un peu apaisé ses craintes, les heures qui s’étiraient ne faisaient que creuser ses incertitudes. Il comprenait le processus. Carsten le lui avait détaillé et expliqué en détail jusqu’à ce qu’il l’intègre complètement. Mais l’attente restait insupportable. Quand le médecin de sa femme vint finalement lui apporter des nouvelles, il sentit tout le poids de son âme faire pression sur ses jambes. Aleksej dû se faire violence pour arriver à se lever et à rester stable. Les choses c’étaient passées comme elles le devaient. Tout allait bien mais ils en seraient plus quand la jeune femme serait réveillée.

Il ne s’agissait pas d’une vraie bonne nouvelle pour lui. Il ne pourrait reprendre son souffle que dès lors qu’il pourrait lui parler, la tenir dans ses bras…

Et le week-end était passé. En la voyant se réveiller, c’était comme s’il avait pris un semi-remorque dans la poitrine. Sa respiration s’était faite difficile, inconfortable. Il s’était attendu au pire, sachant qu’il ne pourrait l’affronter. Mais le pire était à présent derrière eux. Alors il avait pleuré, un long moment, en silence, le sourire aux lèvres. Et ils étaient finalement rentrés chez eux. Les échanges avaient été très brefs. Elle avait besoin de repos.

Il l’avait tout de même informé juste avant l’opération qu’il préférerait qu’elle passe le temps de sa rémission à Montauk. Là, elle pourrait se reposer et il pourrait prendre soin d’elle, au calme. Alors le lundi matin, il avait commandé un Uber pour qu’il vienne prendre leur bagage et les conduise jusque dans l’Upper où il récupérerait la Tesla dans son ancien garage.

Ils n’avaient pas beaucoup parlé. Il n’y avait pas grand-chose à dire. La jeune femme était encore sous le coup de l’opération et de la fatigue et il savait qu’il prendrait un certain risque en l’emmenant dans l’Upper. Mais il avait besoin de le faire. Il avait besoin de lui montrer qu’il n’allait pas faire machine arrière, qu’il ne se cacherait pas derrière cette situation. Mais à présent, ce n’était pas sa priorité. Il voulait lui donner quelque chose à se mettre sous la dent pour qu’elle le laisse prendre soin d’elle. Seulement il la connaissait. Quelque soit son état de santé, elle allait reprendre la discussion là où il l’avait laissé avant ce fameux “break”.

Une fois devant l’immeuble de son ancien appartement, il tendit les laisses des deux boules de poils qui les accompagnaient au nouveau gardien avant d’aider Solveig à sortir de la voiture. Il tint sa main fermement jusqu’à ce qu’ils arrivent au parking et que le voiturier ait chargé la voiture avec leur affaire. Il tira doucement la jeune femme à l’écart.

“Il y a quelque chose que j’ai besoin de te montrer…”


Il tendit au voiturier une nouvelle paire de clé et lui adressa un regard entendu. Il suivirent le jeune homme jusqu’à un autre garage, celui-ci fermé. L’employé inséra deux clés différentes pour pouvoir faire remonter le rideau de fer qui les séparaient du box. Les doigts du danois s’étaient resserrer sur ceux de la jeune femme. Il se sentait fébrile, son corps tout entier était à présent pris de soubresaut. Il n’avait pas fait ouvrir cette porte depuis plus de quinze ans. Pas une seule fois.

Quand le volet métallique fut finalement ouvert, ils se retrouvèrent devant un véhicule bâché. Il n’avait pas été capable de répondre au regard interrogateur de Solveig. Il n’avait d’ailleurs pas été capable de prononcer une seule parole depuis qu’ils étaient arrivés dans le parking. Un nouvel échange silencieux avec le jeune homme et celui-ci retira délicatement la bâche qui recouvrait l’Aston Martin db5 Nordik blue.

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Dim 20 Déc - 21:05
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Sortir de l’hôpital ne me perturbe pas plus que cela. En réalité, ces derniers jours m’ont eu l’air de passer très vite. Je ne peux pas dire que je me sente particulièrement bien mais je ne me sens pas particulièrement mal non plus. Les antalgiques m’aident. Je ne sais plus exactement ce que m’a dit le médecin de service qui est venu me voir avant qu’on me fasse sortir. Je crois que les premiers jours, je dois prendre les médicaments à heures strictes et puis, passé ce timing, je ne devrais en prendre que si j’ai mal quelque part.

Aleksej m’a préparé une valise. Nous ne restons pas à New York. Il souhaite que je me repose, au calme. Donc nous prenons la destination de Montauk. Je n’ai rien dit parce que je ne suis pas contre l’idée. En réalité, je suis tellement déconnectée aujourd’hui que peu importe les décisions prises par le Danois, je les suivrais les yeux fermés. Il a ma confiance la plus totale.

Bien que je sois déconnectée, il ne me faut pas longtemps pour réaliser qu’il ne prend pas la bonne route. Cependant, je ne dis rien. Je le laisse faire mais je me demande tout de même la raison pour laquelle nous nous rendons dans le centre de Manhattan.
C’est lorsqu’il arrête la voiture devant son ancien immeuble que je commence sérieusement à me demander ce qu’il se passe. Il ne m’a rien dit. A vrai dire, je ne peux pas lui en vouloir parce que je n’ai pas pipé mot depuis que nous avons quitté l’hôpital. Ni dans le Uber, ni dans la voiture d’Aleksej. Il doit trouver cela pesant mais je n’ai pas la force de commencer une conversation.

A peine la voiture garée, Aleksej sort du véhicule et confie nos deux chiens au concierge de l’immeuble que je ne reconnais pas. C’est vrai que l’ancien n’est plus là. Comme Aleksej. Est-ce que cet endroit lui manque ? Je me le demande. Est-ce que son ancienne vie lui manque ? Cette question m’a heurtée pendant notre break mais je n’ai pas osé mettre de mots dessus.

L’homme m’emmène dans un parking. Je le connais puisque je sais où nous nous trouvons. Cependant, je ne sais pas ce qu’il veut qu’on fasse ici. Aleks ouvre le volet métallique d'une place privative et débâche une voiture dont je ne sais rien.

Au début, je ne suis pas certaine de comprendre ce que je suis en train de regarder. Et puis, petit à petit, mon esprit relie les points. Il n’a aucune raison de me montrer une voiture pour me montrer une voiture, ce n’est pas son genre. Bien qu’il sache que j’aime les bagnoles, je sors d’une opération relativement lourde, il ne se ferait pas suer à me montrer une Aston juste pour le fun. Nous aurions d’autres moments pour cela. Il ne peut être question que d’une seule chose : cette voiture a une histoire. Et cette histoire est liée à l’homme à côté de qui je me trouve. J’avale difficilement ma salive parce que la réalité de la situation me prend à la gorge. Je sais devant quoi je me trouve. J’ai compris.

Mes yeux s’embrument et ma main vient couvrir ma bouche. Tandis que je suis brusquement prise de tremblements, je ne trouve qu’une chose à faire : venir me réfugier dans les bras du Danois pour pleurer à chaudes larmes.

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Mer 23 Déc - 22:16
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Aleksej était livide. Il avait changé de couleur en un claquement de doigts. Il n’avait déjà pas bonne mine ces derniers jours mais au moment où le voiturier avait débâché la voiture, l’homme était devenu gris, presque transparent. Il n’était pas là par hasard, certes. Il avait pris le temps de mûrir cette décision. Tout le temps qu’il avait passé à l’hôpital, à se ronger les sangs pour Solveig, il l’avait aussi passé à cogiter. Il avait envisagé le pire. Et bien que tout ce soit finalement passé sans anicroches, il savait que leur vie ne reprendrait pas juste comme avant.

D’avoir été séparé d’elle pendant plus d’un mois, d’avoir été à deux doigts de la perdre, lui avait peut-être remis les pendules à l’heure. Ses discussions avec Callie et Lena aussi probablement. Une chose était sûre, il ne voulait plus faire dans la demi-mesure. Il voulait profiter de chaque seconde que la vie lui donnerait avec Solveig. Et tout partager avec elle. Ou du moins essayer. Il avait toujours été le plus pressé dans leur relation et il était maintenant plus que jamais désireux de franchir un nouveau cap. Un cap difficile, il en convenait.

Il voulait tout lui dire, et tout savoir d’elle. Il voulait combler le faussé de toutes ces années qui les séparaient, où ils n’étaient pas ensemble, où il ne se connaissait pas. Il ne voulait surtout plus de ce rythme métro-boulot-dodo. Ils vivaient ensemble et pourtant ils passaient la plupart de leurs journées séparés ou occupés. Il savait que ce n’était pas tout à fait de cette manière que Solveig envisageait les choses et il ne la forcerait à rien évidemment. Mais il était certain qu’il profiterait de l’adversité de ce moment pour s’éloigner de la frénésie de la ville, de leur vie et de ses maux.

Voilà où les avait mené toutes les cogitations d’Aleksej. Devant cette voiture lustrée qui ne portaient plus aucune trace des ravages qu’elle avait causés dans la vie du Danois. Elle était comme neuve. Après être entré au cabinet, après avoir amélioré le confort de vie de sa famille, Aleksej avait fait un écart pour s’offrir ce petit bijou. C’était un acte de luxure, il en avait bien conscience à l’époque mais il était jeune et la vie lui souriait. Il avait également une très bonne assurance. Mais tout l’argent du monde ne pouvait pas racheter ce qu’il avait perdu ce jour-là.

En revoyant l’éclat bleu de la voiture, son estomac se noua. Et ces quelques secondes du passé qui tournaient en boucle dans sa tête. Les lumières des phares du camion, sa main devant ses yeux éblouis. Et puis le choc. Et son regard qui s’était tourné vers sa fille, assise sur la banquette arrière. Ses membres étaient tétanisés et l’intégralité de son corps était pris de tremblements. Il lui fallut quelque secondes pour réaliser que Solveig était à présent contre lui. Quelques secondes pour reprendre contact avec la réalité.

Les larmes de la jeune femme le sortirent du marasme de son esprit. Il cligna des yeux plusieurs fois pour reprendre une certaine composition. Ses bras vinrent s’enrouler autour d’elle et il la serra contre lui. Il ne s’attendait pas à cette réaction. Il s’attendait peut-être à des questions. En réalité, il n’avait pas vraiment prévu plus loin que le fait de prendre la décision d’emmener Solveig ici. Mais il était touché par l’empathie dont elle faisait preuve pour lui. Il plongea son visage dans les cheveux de la brune et ferma les yeux une seconde. Il embrassa doucement le haut de son crâne.

“Allons-nous en maintenant…”

Ces derniers jours, ils étaient passés par assez d’épreuves et il était temps qu’ils se donnent un break. Ensemble cette fois. Solveig avait besoin de repos et il avait besoin de lâcher prise. Ils prirent alors la voiture et la route pour Montauk. Ils n’échangèrent pas plus de mots. Ils étaient tous les deux épuisés par les émotions causés par ces derniers jours. La mer leur ferait du bien. Ainsi que le calme et la possibilité de se retrouver l’un l’autre.

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Jeu 24 Déc - 21:54
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Je sais bien que j’aurais dû lui poser des questions quand nous étions devant l'Aston Martin. Étrangement, je n’en ai pas eu le courage. À vrai dire, je ne pense pas que ce soit seulement ma tristesse qui m’a empêché de parler. Au fond, je crois que je n’avais pas envie de le faire parce que je sais combien tout cela bouleverse Aleks. Quand on voit l’état de la voiture, on ne pense pas automatiquement à un accident pouvant être lié à ce véhicule. Évidemment, parce que je connais un peu le passé de l’homme avec lequel je vis, je n’ai pas mis longtemps à comprendre ce que représente vraiment cette voiture. C’est l’une des raisons qui m’a fait pleurer quand je l’ai vu.

Mais malgré mes pleurs, Aleks et moi sommes repartis et le Danois a pris l’autoroute en direction de Montauk sans que nous évoquions ce qu’il venait de se passer. J’ai pourtant conscience que l’instant vécu était fort car Aleksej m’a tout simplement dévoilé une partie de lui-même en me montrant l'Aston Martin.

Nous ne sommes même pas à mi-chemin quand j’ose enfin ouvrir la bouche. La route jusqu’à Montauk est longue et le silence sera rapidement insoutenable si quelqu'un ne se lance pas. Du moins il le sera pour moi.

- Je te remercie de…d’avoir eu confiance en moi, dis-je simplement en lui adressant un sourire à la fois tendre mais également témoignant d’une certaine gêne, une certaine réserve.

Nul besoin d’en dire plus. Aleksej me sait plutôt réservée quand il est question de mes sentiments. Il en est de même pour lui donc je sais que cela ne le gêne pas.
Naturellement, ma tête se tourne de nouveau vers la vitre de ma portière tandis que je regarde le soleil battre son plein. Il fait beau aujourd’hui, ça me fait du bien. Je n’ai pas besoin d’un temps morose en prime.
Bien qu’il y ait trois heures de route, nous ne serons plus sur la route quand le coucher du soleil se produira. J’en suis bien heureuse car j’aimerai le voir se jeter dans la mer, ce soir. C’est l’un des plaisirs de nos soirées passées loin de New York.

- Il y aura quelque chose dans le frigo ?

Je ne pose pas cette question par hasard et il le sait. Les voisins qu'il connait depuis très longtemps auraient pu nous rendre service en remplissant le frigo sur demande d'Aleks.

- Ce serait bien qu'on cuisine ensemble, ce soir.

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Sam 26 Déc - 11:13
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Ils avaient pris la route et Solveig n’avait pas pipé mot. D’une certaine manière, il était soulagé. Il n’était clairement pas capable de s’étendre sur le sujet. Pas capable de dire quoi que ce soit, en réalité. Il tentait tant bien que mal de retenir cette boule coincée au creux de son estomac. Comme une vanne qui tenait tant bien que mal face à la pression de ses émotions. Il faisait de son mieux pour tenter de maîtriser tout ça mais ses yeux trahissaient la violence de ce combat avec lui-même. Il ne remarquait pas les kilomètres qui défilaient ni le silence qui s’était installé dans l’habitacle de la Tesla.

Toute son attention était focalisée sur la route. Toute son énergie à s’évertuer à ne pas craquer. Pas maintenant. Ce n’était pas le moment. Il avait d’abord besoin de savoir qu’elle irait bien. Et chaque fois que les souvenirs revenaient l’entailler sournoisement, ils étaient submergés par toutes les inquiétudes qu’il avait à l’égard de la jeune femme. Les peurs qu’il avait développées ces dernières semaines, ces derniers jours en particulier s’étaient insinuées dans chaque centimètre carré de son corps. Et malgré le fait que Solveig, soit là, juste à côté de lui. Malgré un bref instant de soulagement lorsqu’elle s’était finalement réveillé, il n’avait pas réussi à s’en débarrasser.

Et malgré ce qu’elle venait de traverser, malgré la fatigue et ses propres inquiétudes, c’était encore elle qui faisait un pas vers lui, rompant le silence qui les tenait à distance l’un de l’autre. Le Danois déglutit en entendant la douceur de sa voix, la tendresse de ses paroles et la prévenance dont elle faisait preuve pour ne pas le pousser à la fêlure. Sans quitter la route des yeux, il tendit son bras vers la jeune femme et caressa doucement sa nuque. Sentir sa peau sous ses doigts, la chaleur de son corps, c’était encore ce qu’il y avait de plus réconfortant pour lui. C’était aussi ce qui le rendait le plus vulnérable.

Il renifla bruyamment, bien plus que ce qu’il n’aurait voulu et sa main interrompit ce contact succinct. Il essuya rapidement les coins de ses yeux avant de reprendre le volant. Pour pouvoir répondre à la question de Solveig, il fut obligé de se racler la gorge, ravalant ses larmes qui étaient restées à mi-chemin.

“J’ai demandé à Charles de passer à la maison pour allumer la cheminée. Denise a proposé qu’on vienne manger chez eux, mais je lui ai dit qu’on aurait besoin d’un peu de temps et de repos… Elle aura probablement fait les courses, cela dit. Elle voulait faire quelque chose pour nous. Pour toi… je n’ai pas eu le courage d’argumenter…”

Ni le courage, ni l’envie. Denise faisait partie de ces personnes qui prennent plaisir à faire plaisir. Elle avait toujours pris Aleksej sous son aile et s’était très rapidement prise d’affection pour Solveig. Elle n’avait jamais eu d’enfant et était prompt à dispenser cette tendresse maternelle à la jeune femme. Quand Aleksej l’avait appelé pour lui expliquer la situation, elle s’était tout de suite mise sur le pied de guerre. Et puis elle avait eu l’intelligence de prendre du recul lorsqu’il avait essayé de lui expliqué poliment qu’ils avaient besoin d’espace.

“Je pensais qu’on pourrait passer rapidement par le port sur le chemin et prendre quelque chose à manger chez Mary...“

En prononçant ces paroles, il avait posé sa main sur la cuisse de la jeune femme et la caressait doucement. Il voulait être sûr qu’elle ne voit pas son intention comme une recherche de conflit. Il n’était tout simplement pas d’attaque pour se mettre derrière les fourneaux. Et Mary cuisinait les meilleurs fruits de mer de la région. Ils allaient souvent chercher des plats là-bas. C’était là qu’ils avaient été la première qu’il l’avait emmené à Montauk. C’était aussi là qu’il lui avait montré son affection en public pour l’une des premières fois.

“Je…”

Il aurait pu tenter d’expliquer ce qu’il ressentait par monts et par vaux mais il était simplement trop épuisé par tout ce qui était arrivé. L’honnêteté la plus simple et la plus sommaire serait également aussi la plus efficace.

“Je veux juste rentrer à la maison avec toi…”


Si leur appartement était leur résidence principale, Montauk avait quelque chose de différent. Bien que les choses aient été compliquées la première fois que la jeune femme était venu et bien qu’il s’agisse de la maison d’Aleksej, quelque chose avait peu à peu grandi à mesure qu’ils venaient y passer du temps. Le Danois avait senti Solveig lâcher peu à peu prise et finalement s’approprier cet endroit. Non seulement elle s’y sentait à l’aise mais elle avait également trouvé dans cette maison une sorte de refuge. Il ne lui avait jamais fait remarquer, évidemment. Il ne voulait pas briser cette espèce de compréhension tacite en y mettant des mots dessus.

La maison de Montauk, ce n’était plus simplement des murs et un cadre idyllique pour passer un week-end. Ici, Aleksej se sentait chez eux. Ce n’était plus seulement une maison, cela devenait un foyer. Leur foyer.

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Sam 26 Déc - 15:06
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Le savoir encore attristé par ce qu’il s’est passé plus tôt me déchire le cœur mais je ne peux rien faire si ce n’est me montrer présente. Alors c’est que je fais en l’écoutant m’expliquer que les voisins se sont effectivement occupés de tout. Cela ne me surprend pas, ils aiment énormément Aleks et je sais qu’ils feraient plus ou moins n’importe quoi pour lui. Impossible pour moi d’oublier la chaleur avec laquelle Denise, la maîtresse de maison, m’avait accueillie lorsque je les ai rencontrés. Il en a été autrement avec Charles mais cela fait partie du passé, dorénavant. Il a eu vite fait de comprendre que je ne jouais pas avec les sentiments d’Aleksej et que j’étais tout ce qu’il y a de plus sincère à son égard.

Passer par chez Mary me convient tout autant, voilà pourquoi j'acquiesce suite à la proposition faite. Peu importe ce que nous ferons, tout me conviendra tant que ça ne m’épuise pas. Je suis vraiment dans les vapes à cause des médicaments mais je pense qu’Aleks en a conscience.
Il pose sa main sur ma cuisse. Je pose la mienne par-dessus.

- Encore un peu de patience et nous y serons.

J’ai volontairement décidé de ne pas relever ce qu’impliquent les mots du Danois. Ce n’est pas le moment de lui mettre la pression sans parler du fait que je n’ai pas la force d’avoir une discussion sérieuse aujourd’hui.
Que je le veuille ou non, cette maison en bord de mer est effectivement synonyme de confort et de repos, tout ce qu’une maison est censée représenter.

[ ... ]

- Ça fait du bien d’être arrivé, dis-je en lâchant mon sac à main dans l’entrée de la maison.

Nous sommes rapidement passés par chez Marie comme cela était prévu et nous voilà finalement arrivés. Il y a une douce odeur à l’intérieur, j’imagine que Denise n’est pas innocente à ce sujet. Je souris à cette seule pensée.
Maroon et Boule sont dehors, partis faire leurs petites affaires.

- On peut tout ranger rapidement et aller se reposer ?

Ce n’est pas dans mon habitude de demander ça mais aujourd’hui est un jour particulier, Aleksej le sait.

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Sam 26 Déc - 16:37
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Ils étaient finalement arrivés devant la maison, pour le plus grand plaisir des deux boules de poils qui leur tenait lieu de chiens. Maroon avait finalement pris l’habitude de ces longs trajets en voiture, mais pour Boule, c’était une première. À peine avaient-ils sauté de la voiture que l’aîné commençait déjà à montrer au nouveau venu les limites de ce nouveau territoire. Aleksej déchargea la voiture et posa les valises devant le perron avant de rejoindre Solveig dans l’entrée. Elle avait posé son sac d’un geste las et ses paroles confirmèrent seulement ce qu’ils savaient déjà tous les deux. Le stress, les médicaments, la fatigue. Le Danois vint se placer derrière elle et posa doucement ses mains sur ses épaules qui massa avec précaution.

“Je vais m’en occuper pendant que ces deux-là finissent le tour du propriétaire. Monte et pose-toi tranquillement…”

Il s’était mis face à elle, plongeant ses grands yeux bleus dans les prunelles de la jeune femme, il releva doucement mais avec une certaine fermeté son visage vers lui.

“S’il te plaît.”

Il la connaissait et il n’avait pas l’intention de lui laisser le temps de le contredire. Son ton ne laissait pas vraiment de place à l’argumentation. Et pour s’en assurer, il déposa ses lèvres sur celle de la jeune femme avec tendresse, ne pouvant empêcher la pointe d’un sourire satisfait au coin de ses lèvres. Il pouvait deviner à la chaleur douceâtre des lieux que Charles avait remplis sa mission. Il poussa doucement la jeune femme en direction de l’escalier avant de faire machine arrière pour récupérer les bagages. Très minutieusement, il rangea leurs vêtements dans les commodes de la chambre.

Une fois les valises défaites, il sortit dans le jardin pour faire rentrer les chiens. Il tenait dans ses bras un sac de croquettes assez gros pour les faire tenir au moins durant les deux prochaines semaines et cela n’avait pas échappé à l’attention des deux animaux qui étaient aussitôt rentrés sans demander leur reste. Il monta à l’étage et posa le sac dans la cuisine, ainsi que les sachets du traiteur avant de s’approcher du canapé sur lequel s’était installé la jeune femme. Il se pencha vers elle et embrassa doucement le sommet de sa tête.

“Tu as faim ?”

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Sam 26 Déc - 16:48
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Je ne vais pas discuter parce que je sais d’avance qu’Aleks ne me laissera pas avoir le dernier cette fois. Les médicaments doivent être suffisamment forts parce que je ne ressens même pas le besoin de me battre. Je n’ai pas besoin de gagner cette manche-là. Je renonce volontiers, même.

- Je serai sur le canapé, alors, dis-je simplement en l’embrassant puis en me rendant dans le salon.

Polie, je range tout de même mes chaussures dans l’entrée et file me reposer dans le canapé sans oublier le plaid qui traîne au bord de l’accoudoir gauche. Une fois bien installée, je ferme les yeux mais fais tout mon possible pour ne pas m’endormir tout de suite. J’ai envie de passer du temps avec Aleks. Malheureusement, je ne suis pas certaine que les médicaments m’en laissent la possibilité encore longtemps.
Fort heureusement, Aleks fait vite et ne tarde donc pas à me rejoindre dans le salon en me demandant si j’ai faim. Je secoue la tête.

- Pas tout de suite. Toi oui ? dis-je en marmonnant plus qu’autre chose.

Très vite, je prends mes aises et viens poser ma tête sur les cuisses du Danois avant de fermer les yeux.

- Tu peux manger pour nous deux ? Comme ça, je n’aurai pas besoin de le faire…

Épuisée, je sais pourtant qu’il faudra que je me force à avaler quelque chose avant ce soir. Sans ça, les médicaments ne vont pas simplement m’assommer, ils vont tuer mon estomac. Mais là, tout de suite, tout ce que je veux c’est me reposer avec Aleks à mes côtés. Je ne veux pas qu’il s'éloigne de moi, sa présence et sa chaleur corporelle me rassurent.

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Sam 26 Déc - 17:18
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Le Danois avait rapidement rejoint la jeune femme sur le canapé. Une fois Solveig installée sur lui, il posa son bras sur le dos du canapé pour soutenir sa tête et commença à caresser doucement ses cheveux de sa main libre. Il avait toujours eu quelque chose avec ses cheveux. Il aimait y passer ses mains, les sentir glisser sous ses doigts. Il aimait leur couleur profonde. Et s’il avait eu du mal à accepter le grisonnement de sa barbe au fil des mois, Solveig ouvrait toujours de grands yeux quand elle décelait un cheveu blanc sur sa propre tête.

Pourtant l’un comme l’autre aimait ces petites marques du temps qui passait. Tout comme il adorait les petites ridelettes qui se dessinaient au coin de ses yeux. Particulièrement lorsqu’elle souriait. Il se gardait bien de le lui dire. Mais il aimait l’idée d’être le témoin de ce genre de changements. Il chérissait l’idée de vieillir à ses côtés. Il se contenta d’un grommellement pour lui signaler qu’il n’était pas pressé de manger. La lassitude dans la voix de la jeune femme, la langueur de ses phrases. Il savait qu’elle était dû à la fatigue et probablement aussi aux médicaments. L’absence de faim aussi.

Mais il y avait une question en suspens sur les lèvres d’Aleksej. Une question qu’il n’avait pas osé poser. Il ne voulait pas la brusquer, ni la bouleversé. Mais elle devait être posée.

“Comment tu te sens ?”

Il savait qu’elle était fatiguée mais ce n’était pas ce qu’il lui demandait. Outre l’énergie qu’elle avait dû exsuder ces derniers jours, il s’inquiétait probablement plus de ce qui n’était pas tangible. Physiquement, elle se remettrait, il n’avait aucun doute là-dessus, elle était forte et obstinée. Mais il ne savait que trop bien qu’une convalescence pouvait prendre des tournures inattendues. Il lui avait fallu des mois pour se remettre de blessures qui aurait pu être guéries en quelques semaines.


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Sam 26 Déc - 17:26
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Je pourrais faire comme si je dormais, comme si je ne l’avais pas entendu mais je m’y refuse. Si je veux que les choses s’arrangent vraiment, je dois y mettre du mien aussi et ce, même si cela signifie de faire des efforts notamment au niveau de mes sentiments vis-à-vis de ce qu’il m’est arrivé.

- J’ai eu peur tu sais. Quand ils m’ont mis l’oxygène, pendant un instant, j’ai eu peur. Et puis, je me suis réveillée et je t’ai vu. La peur a disparu juste après que j’ai vu tes yeux. J’ai compris que tu avais eu encore plus peur que moi.

Il n’a pas besoin de me le confirmer, je le sais parfaitement et ce n’est pas un jugement de ma part. Ce n’est qu’un fait, un fait des plus normal quand on y réfléchit deux secondes. Moi-même, j'aurais été sacrément secouée si les rôles avaient été inversés.

- Et puis, hier soir, il y a quelque chose qui m’a heurté. Quelque chose à laquelle je n’avais jamais pensé. Du moins, je n’y avais jamais accordé énormément d’importance. Je ne peux plus avoir d’enfant.

Ce n’est pourtant pas une surprise puisqu’on m’a décelé des problèmes de fécondité des années plus tôt. Pourtant, quand le chirurgien m’a dit la vérité sur les conséquences de l’opération, j’ai compris que le droit de donner la vie m’était définitivement ôté. Et oui, ça m’a fait quelque chose bien que je ne me sois jamais imaginée avoir des enfants un jour.

- Je sais que c’est idiot parce que je n’ai jamais vraiment voulu en avoir mais...tout à l’heure, quand tu m’as montré… Je me suis dit que je ne pourrais jamais combler ce manque pour toi.

Est-ce égoïste ? Est-ce irrationnel ? Je ne suis pas en mesure de répondre à ces questions. Au fond, tout ce que j’espère, c’est qu’Aleks ne sera pas blessé par mes propos.

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Sam 26 Déc - 18:23
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Le Danois écoutait la jeune femme avec attention sans chercher à l’interrompre. Il continuait à caresser ses cheveux doucement. Ce n’est qu’en entendant sa dernière phrase que son geste s’arrêta. Sa main vint se poser sur sa bouche, frottant le bas de son visage, ses doigts grattant fébrilement sa barbe. Il ne s’attendait pas à ça mais il ne pouvait pas vraiment dire qu’il était surpris. C’était dans le caractère de Solveig de faire passer les besoins et envies des autres avant les siens. Il se pencha vers elle et vint frotter son nez contre celui de Solveig avec une extrême douceur.

“Je n’ai besoin de rien d’autre que de toi…”

Il le pensait. Même si ce serait mentir que de dire que l’idée ne lui avait pas traversé l’esprit à plusieurs reprises. Il éprouverait toujours une extrême gratitude pour avoir eu l’opportunité d’avoir un enfant, de l’élever et de l’aimer. Même si cette gratitude était accompagnée de tristesse. À cet instant précis, c’était pour Solveig qu’il ressentait une certaine peine. Il était conscient qu’elle n’avait jamais exprimer l’envie d’avoir des enfants mais il savait aussi qu’elle était jeune et qu’elle pourrait changer d’avis. Aujourd’hui, il n’était plus question de choix et c’était ça qui l’attristait.

“Et il ne s’agit pas de moi… tu as aussi le droit de ressentir ce manque, ou cette peine ou pas, peu importe la nature de tes sentiments… il ne s’agit pas de moi, mais de toi… ton corps, tes choix…”

Il espérait que la jeune femme serait capable de faire la paix avec elle-même, quelque soit ses désirs car il savait qu’il n’avait pas le pouvoir d’y faire quoi que ce soit. Il ne voulait pas non plus qu’elle se sente coupable vis-à-vis de lui. Il n’attendait rien d’elle, sinon l’amour qu’elle lui portait déjà. Il embrassa doucement son front et puis ses lèvres en faisant preuve d’une surprenante chasteté.

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Sam 26 Déc - 18:34
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Je sais qu’il a raison et je lui suis extrêmement reconnaissante de la bienveillance avec laquelle il s’adresse à moi. Le fait d’entendre un homme dire que le choix d’avoir un enfant est un choix revenant beaucoup à la femme de par le fait qu’il va être question de son corps à elle...même si cela peut en surprendre plus d’un, c’est encore malheureusement assez rare d’entendre un tel discours. J’espère sincèrement que l’humanité finira par comprendre que l’homme et la femme sont égaux mais que certains choix sont plus spécifiques à l’un ou à l’autre sans que cela ne veuille dire que l’autre est mis à l’écart.

- Ce sera juste toi et moi...et les chiens, alors.

Mes lèvres espèrent que les siennes vont revenir vers elles une nouvelle fois mais Aleks se réinstalle confortablement. Je comprends, il ne faudrait pas tenter le diable non plus. Je serai moi-même extrêmement tentée malgré une très grande fatigue. Aleks m’a beaucoup manqué pendant notre “break” et j’ai l’impression que nous perdons encore du temps tandis que je suis comme une larve sur ce canapé. Malheureusement, aujourd’hui, je ne sais pas si je serai capable de beaucoup plus. Pourtant, je garde en tête mon envie d’observer le coucher du soleil ce soir.

- Si on fait un peu la sieste, la Terre ne va pas s’arrêter de tourner, hein ? On pourra toujours assister au coucher de soleil ?

Aleks sait combien j’aime ça quand nous sommes ici, à Montauk. Certains diraient que c’est un peu étrange car c’est tous les soirs le même mais pour moi, chaque soir, il s’agit d’un petit miracle. Après tout, personne ne sait de quoi sera fait demain. Voilà peut-être pourquoi j’aime tant les couchers du soleil.

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Sam 26 Déc - 19:26
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Aleksej acquieça doucement mais il ne put retenir une légère vacillation dans son regard en entendant les mots de la jeune femme. Il ne pourrait probablement jamais l’admettre. Il était convaincu que l’amour qu’il avait pour elle dépassait son propre entendement et qu’il n’avait besoin de rien d’autre pour se sentir entier. Mais au plus profond de ses entrailles, il y aurait toujours ce nœud, emprunt de nostalgie, parce qu’il était probablement né avec cet amour incommensurable au fond de lui. Il s’était laissé aller à imaginer à quoi aurait pu ressembler leurs enfants et ce serait une vision difficile à effacer de sa mémoire.

Son regard se posa à nouveau sur la jeune femme quand elle lui demanda innocemment s’il serait préjudiciable qu’ils se laissent aller à une brève sieste. Un sourire tendre pris place sur son visage et il laissa échapper un léger rire.

“Quand bien même elle s’arrêtait de tourner… Personne ne nous empêchera de faire une pause. Ni maintenant, ni jamais… Ni la terre, ni le soleil, ni personne...”

C’était également dans la nature de la jeune femme de vouloir toujours se montrer au top, s’élever parmi les meilleurs et ne jamais montrer le moindre signe de faiblesse. Pas en public en tout cas. Mais ici, à Montauk, ils étaient loin de leur travail, de la frénésie de leur vie. Entre ces murs, la vulnérabilité était autorisée, elle y était plus que bienvenue. Il souleva doucement la tête de la jeune femme de ses genoux pour pouvoir s’allonger à ses côtés. Il embrassa sa tempe avec tendresse.

“On verra bien… il y en aura un tous les jours…”

Il avait passé ses bras autour d’elle avec toute la prudence dont il était capable et calé son front contre sa tête avant de fermer les yeux.

“Tu auras largement le temps d’en profiter d’ici la fin de l’année…”

Ces yeux s’étaient rouvert afin de voir si la jeune femme attraperait ses paroles au vol où si elles tomberaient juste à plat sans qu’elle notifie ce qu’il venait de sous-entendre.

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Sam 26 Déc - 19:56
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Impossible de masquer la petite moue contrariée qui hante mon visage quand il me dit qu’au pire, il y a un coucher de soleil tous les jours. Moi qui pensais à l’instant que je n’aimais pas qu’on me dise ça, me voilà gâtée.

- Mais j’aime les...attends, quoi ?

Est-ce que je viens d’entendre ce que je viens d’entendre ? Est-ce les médicaments ? Ai-je mal entendu ?

- Jusqu’à quand est-on censé rester à Montauk, Monsieur Svendsen ?

Quand nous sommes partis, je n’ai absolument pas fait attention à la taille de ma valise. Quand nous sommes arrivés, puisque c’est Aleksej qui s’est occupé de ranger nos affaires, je n’ai pas non plus eu l’occasion de voir l’étendu des dégâts. Maintenant, cependant, je pense que le Danois a dû embarquer la moitié de ma garde-robe si ce que j’ai entendu est correct. Il n’est pas impossible cependant que les stupéfiants qui m’ont été administrés soient un peu trop forts pour moi.  

Comment pourrait-on rester ici aussi longtemps ? Qu’en est-il du travail ? Aleksej comme moi avons des emplois du temps professionnels très complets et très contraignants. Comment pourrions-nous échapper à ça ? Comment pourrions-nous échapper à nos vies new-yorkaises ?

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Sam 26 Déc - 20:31
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Aleksej mordit sur sa lèvre inférieure en entendant l’inflexion dans la voix de Solveig. Elle ne semblait pas particulièrement contrariée, plutôt surprise. Il n’avait pas fait état de son souhait de rester plus longtemps à Montauk mais quand elle lui avait dit qu’elle pensait retourner travailler après une semaine de repos si tout allait bien cela avait semblé tout simplement inconcevable au danois. Mais ce n’était pas le moment de la contrarier alors qu’ils venaient juste de se retrouver et qu’elle allait être hospitalisée.

“Ça dépendra de toi... “

Ce serait sa décision en définitive. Il savait très bien ce qu’il voulait mais ça ne dépendrait pas de lui.

“Je pense seulement que tu as travaillé assez durement jusqu’ici pour pouvoir prétendre à un peu de repos… Personne ne t’en tiendra rigueur. Au contraire, tu leur es bien trop précieuse.”

Il s’arrêta dans son élan. Il n’était pas là pour la convaincre. Il n’avait jamais essayé de se mettre entre elle et son travail et il n’allait pas commencer. C’était quelque chose sur laquelle ils s’étaient accordés dès le début de leur relation. Sa main glissa le long du bras de Solveig, ses doigts vinrent s’entremêler à ceux de la jeune femme. Son regard était fixé sur leurs mains.

“Mais j’aimerais que tu considères la possibilité de rester ici, avec moi, jusqu’à la fin de l’année. Au moins…”

Il savait qu’il la prenait de court et qu’elle serait loin d’apprécier ça mais la décision s’était imposé à lui. Au moment où il s’était retrouvé dans le bureau de sa patronne pour lui demander un congé le temps du rétablissement de Solveig, il avait réalisé qu’elle n’était pas la seule qui avait besoin de panser ses plaies. Cette séparation aussi douloureuse fut-elle lui avait probablement également ouvert les yeux. Il avait besoin de temps pour affronter ses démons. Il ne serait pas capable de mener tous les combats de front.

“J’ai demandé un congé sans soldes… à durée indéterminée... “

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Sam 26 Déc - 20:53
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Quand j’ai quitté le bureau, il y a quelques jours, j’avais prévenu mes supérieurs que mon absence ne serait en aucun cas prolongée. Cependant, ils m’ont quand même trouvé un remplaçant. J’imagine qu’on ne prend pas un stagiaire quand une salariée ne part qu’une semaine, n’est-ce pas ? Ils se doutaient de ce qui risquait de se passer et ils ont pris les devants. Autant dire qu’ils ont été particulièrement intelligents sur ce coup-là.

Les doigts d’Aleks viennent se lier aux miens. Je les sers juste assez pour envoyer un signal à l’homme. Un signal comme quoi je l’ai entendu et que je l’ai compris. Peut-être ai-je également besoin d’une pause. Peut-être est-il temps pour moi de faire des efforts et de commencer à penser à ma santé avant ma carrière. Au fond, il est possible que je sois en train de changer sans même m’en rendre compte.

- Un congé sans solde ?

Aleks et moi nous ressemblons sur bien des points mais surtout sur le plan professionnel. Il n’aime pas rester loin de son bureau et de ses dossiers trop longtemps. Voilà pourquoi je suis particulièrement surprise de ce que j’entends. Bien que je sois toujours aussi fatiguée, je comprends que c’est l’occasion rêvée d’en savoir davantage sur l’état d’esprit d’Aleks en ce moment.

- Tu veux m’en dire un peu plus ?

Eh oui, même à peine sortie de l’hôpital, je ne peux pas m’empêcher de m’enquérir du bien-être de mon compagnon. A ce rythme, je pense que je ne serai plus en mesure de changer.

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Sam 26 Déc - 21:40
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Aleksej se réhaussa et appuya sa tête sur sa main pour pouvoir regarder Solveig droit dans les yeux. Lui qui voulait faire profil bas, la laisser se reposer. Il savait qu’il en avait trop dit à présent et il le regrettait un peu. Il aurait pu attendre. Il aurait pu retenir ses mots et ses pensées. Ses doigts continuait de caresser ceux de la jeune femme avec douceur. Il prit une inspiration avant d’expirer profondément.

“Je ne peux pas continuer comme ça… Je suis épuisé… d’avoir mal, d’avoir peur.”

Ses doigts lâchèrent ceux de Solveig pour venir se caler contre sa joue et la caresser doucement. Il observait son visage avec une certaine complaisance. Ces regards qu’elle n’offrait qu’à lui, quand ses yeux bruns étincelants plongeaient dans les siens. C’était comme si elle pouvait lire en lui comme dans un livre ouvert. Comme si elle pouvait voir à travers son âme.

“Tu avais raison… quand tu es partie… je ne pourrais pas aller de l’avant tant que je n’arriverais à faire la paix avec mon passé…”

Tout en parlant, il continuait de l’observer. Les courbes de son visage, les petits cheveux qui tombaient sur son front, ses grains de beauté.

“Je pense que je l’ai toujours su mais… Je n’avais pas d’assez bonnes raisons de prendre ce risque-là... jusqu’à toi…”

Il enfouit son nez dans ses cheveux pour sentir son odeur, peut-être aussi pour cacher son visage qui venait de prendre une teinte rouge vive. Malgré tout ce qu’ils avaient traversé ensemble, malgré tout le chemin qu’il avait déjà parcouru jusqu’à elle, sa pudeur reprenait parfois le dessus. La pudeur d’exprimer ses sentiments.

“Je veux prendre le temps de guérir… et le temps de t’aimer…”


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Dim 27 Déc - 12:33
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Impossible de nier être heureuse de l’entendre me dire que j’avais raison. Non pas parce que mon égo est reboosté mais parce que je constate que notre mois de séparation était nécessaire malgré tout. Lorsque j’ai pris cette décision, elle m’a bouleversée mais je savais au fond de moi que c’était ce qu’il fallait faire et ce, même si c’était particulièrement douloureux.

L’entendre me dire que c’est moi qui lui ai fait ouvrir les yeux me bouleverse également mais je me garde bien d’en parler. Aleksej n’est pas un homme qui aime beaucoup s’étendre sur ce qu’il ressent alors il faut que j’en profite un maximum. S’il ressent le besoin de vider son sac ou de m’avouer certaines choses, je dois impérativement le laisser faire. Personne ne sait quand la prochaine occasion se présentera.

Prendre le temps de guérir… Nous serons deux, alors. Lui doit réparer son âme tandis que moi, je dois reposer mon corps pour qu’il se remette de l’invasion intempestive d’un sale kyste ovarien qui a trouvé intelligent de se transformer en tumeur. Je réalise la chance que j’ai eu d’avoir une gynécologue faisant bien son travail et qui ne s’est pas contentée de dire “prenez un Ibuprofène, ça va passer”. Dieu seul sait ce qui me serait arrivé sinon.

- Tu as tout le temps du monde pour faire ces choses, Aleks, dis-je avant de venir poser mes lèvres sur les siennes.

A peine cela fait, je reprends place confortablement contre lui, car mon corps me fait vite comprendre que ce n’est pas moi qui décide aujourd’hui. Impossible de résister à une telle rébellion, j’imagine. Je soupire et repose lentement ma tête près de celle de l’homme qui me caresse toujours les cheveux. J’adore quand il fait ça, ça me calme et me rassure.

- Est-ce que tu te souviens de l’époque où j’évoquais la création d’une fondation d’aide aux femmes ?

Voilà l’autre chose qui n’a eu de cesse de me hanter quelques jours avant mon opération. J’ai eu peur de ne pas pouvoir le faire. Comme tant d’autres choses. Hors de question pour moi de passer à côté de tous ces désirs que j’ai. Il est tant que je me réalise.

- Je vais le faire. Je vais la créer.

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Dim 27 Déc - 18:33
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Un sourire se forma au coin de ses lèvres au contact de celles de la belle. Des baisers, il y en avait eu trop peu ces derniers jours. Il était juste content de retrouver le goût de sa bouche. Douce et chaude. Tout en l’écoutant il continuait à glisser doucement ses doigts dans ses cheveux. Il aimait ça et avec le temps, il s’était rendu compte qu’elle n’y était pas indifférente. De la façon dont elle fermait parfois les yeux ou qu’elle appuyait sa tête contre sa main, il savait qu’elle l’invitait à continuer.

Aleksej leva un sourcil en entendant Solveig changer de sujet. Elle sortait à peine d’une chirurgie lourde et elle ne pouvait pas s’empêcher de penser à ses projets de travail. Bien sûr, il ne s’agissait pas de sa firme à proprement parler. Il savait que c’était un projet qui lui tenait à cœur. Mais il savait aussi que quand elle s’investissait dans quelque chose, elle se donnait à 200%. Il l’adorait pour ça mais c’était également ce qui l’inquiétait le plus. Tout en l’écoutant parler, il mordillait convulsivement sa lèvre inférieure. Les lèvres pincées, il se contenta d’un meumement.

“Je n’en doute pas une seconde…”

Ce projet lui importait énormément et outre le travail, Aleksej savait que Solveig avait besoin de s’investir dans quelque chose de moins consensuel. Sa propre quête de sens et celui qu’elle pourrait donner à son existence. Il l’avait toujours supporté dans toutes ses décisions même s’il essayait parfois de la prémunir contre les obstacles de la vie, contre les échecs. Il savait qu’il ne pouvait pas la protéger de tout et qu’elle devrait aussi faire ses propres erreurs.

“Mais pas tout de suite… Pas tant que tu ne seras pas complètement rétablie… Et pas tant que je ne me serais pas sevré de toi…”

Il l’avait laissé partir une fois, il n’était pas prêt à réitérer l’expérience de ci tôt. Il savait que c’était très égoïste de le dire mais la simple idée de passer un autre jour, une autre nuit sans elle lui était insupportable.

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Dim 27 Déc - 18:53
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Je secoue lentement la tête parce que, malgré mon aspiration à toujours vivre une vie à cent à l’heure, ses mots sont justes. Je ne pourrais pas m’engager dans quoique ce soit tant que mon corps n’ira pas véritablement mieux. Lui aussi va avoir besoin d’un peu de temps pour se remettre. Tout comme Aleksej dont je comprends aujourd’hui qu’il ne me quittera plus d’une semelle. Loin de moi l’envie de m’en plaindre, bien au contraire.

- Je me demande bien ce que nous allons pouvoir faire de tout ce temps que nous aurons, alors…

Là, je cherche simplement à le taquiner. Malheureusement, notre vie intime a reçu un grand coup de frein : ordre du médecin. Mon corps ne sera pas prêt pour quoique ce soit avant au minimum quatre semaines. Cela ne me plaît pas beaucoup mais je n’ai pas le choix. Le médecin m’a donné cette deadline et m’a également expliqué qu’il faudra réessayer, se réadapter. Je n’ai pas exactement compris pourquoi car, pour moi, il n’a été question d’un petit coup de bistouri. Malheureusement, il aura été question d’un peu plus que cela.

- Qu’est-ce que tu nous as prévu, exactement ?

En préparant nos bagages de façon à nous permettre de rester ici pendant un mois au moins, Aleksej devait avoir certaines idées en tête, je n’en doute pas. Bien-sûr, les premiers jours, me concernant, il sera surtout question de dormir ou de comater sur le canapé. Mais qu’en sera-t-il pour Aleks ?

- Il n’y a pas de sapin de Noël dans cette maison, Mr Svendsen.

Il doit comprendre ce que cela signifie. Il n’y échappera pas. Puisqu’il n’est plus question que nous partions en Europe pour les fêtes, il va falloir amener les fêtes à nous et ce, même si je n’ai jamais été une grande fan de Noël. Je n’aime pas le 25 décembre à proprement parler car je l’ai trop souvent passé seule mais cela ne m’empêche pas d’apprécier l’esprit de Noël. Nous autres, Américains, sommes particulièrement forts à ce sujet.

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Dim 27 Déc - 20:40
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Aleksej allait répondre le plus sérieusement du monde lorsqu’il entrevit le coin de la lèvre de Solveig se relever malicieusement. Il lui fallait parfois un peu de temps pour comprendre les subtilités du langage de l’amour. Il s’y essayait parfois avec beaucoup de maladresse et de lourdeur même s’il ne s’en rendait pas forcément compte. Il était le plus souvent content de lui. Mais quand les rôles étaient inversés et que c’était Solveig qui y allait avec les sous-entendus et qu’elle faisait naître en lui des idées peu orthodoxes, il était envahi d’une extrême pudeur.

Il laissa échapper un petit rire un peu bête avant de se racler la gorge pour reprendre un peu de contenance et de sérieux. Ils ne retrouveraient pas ce genre d’intimité tout de suite mais il était au clair avec cette idée-là. Il n’y avait rien de plus important que l’amélioration de l’état de Solveig. Il s’était abstenu pendant plus de dix ans. Quelques semaines ne lui faisait pas peur.

“Toi tu vas te reposer… et moi je vais m’occuper de toi… et des deux corniauds qui sont déjà en train de fomenter une bêtise dans le coin là-bas…”

Son regard était tombé sur Maroon et Boule qui avait réussis, il ne savait comment à ouvrir l’un des placards de la cuisine. Heureusement, il n’y avait pas de nourriture à portée de truffe mais il entendait déjà le bruit des casseroles qu’on déplace. Le danois siffla sèchement entre ses lèvres et les deux chiens rappliquèrent immédiatement dans le salon. Le regard d’Aleksej ne laissait aucune place à l’incertitude. Maroon connaissait bien ce regard et si Boule n’était pas encore trop accoutumé à Aleksej, le comportement de son acolyte lui donna un exemple qui parlait de lui-même.

Avec toute l’affection qu’Aleksej pouvait éprouver pour les animaux, il y avait des moments qui ne devaient pas être interrompu. Maman et Papa était en pleine discussion. Le signal pour Maroon de retourner dans son panier et pour Boule de le suivre sans faire d’histoire. La main de Solveig caressant sa joue le ramena à ses moutons.

“J’espère bien que tu auras assez récupéré pour apporter ta petite touche… Je me souviens qu’ils vendent des sapins au marché juste avant les fêtes. On pourra aller en choisir un d’ici une petite quinzaine de jours. Moi je le porte et toi tu le décores…”

Il soupirait déjà d’aise en s’imaginant installé sur le canapé devant la cheminée observant la jeune femme décorer l’arbre de Noël.

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Lun 28 Déc - 17:12
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- Ils ne fomentent rien du tout, laisse-les, dis-je, amusée.

Vu le bruit que j’entends, il est possible que Maroon soit en effet en train d’apprendre deux ou trois tours de passe-passe à Boule. Boule qui a finalement gardé son appellation d’origine car...eh bien, je n’ai pas pris le temps de réfléchir à un autre nom.
Aleks siffle un coup sec, ce qui me fait sursauter. Pourtant, je ne suis pas un chien, je le jure. Je déteste quand il fait ça parce que je n’y suis tout simplement jamais préparée. Nul doute que je ne m’y ferai jamais.

- Compte sur moi, je serai largement remise sur pieds d’ici là, dis-je, sûre de moi.

En vérité, je n’en ai pas la moindre idée mais puisqu’il m’est inconcevable de rester alitée très longtemps, je vais faire mon maximum pour me rétablir vite. Faire du sport me manque déjà. Malheureusement, je sais que je ne serai pas en capacité de reprendre le jogging avant un moment. Je ne m’y résous pas mais il semblerait que je n’ai pas tellement le choix.
Le chirurgien m’a dit qu’à défaut d’aller courir, je pourrais commencer par des sessions d’étirements, de manière à réhabituer mon corps à une sorte de dépense physique minime. A croire que ce n’est pas un coup de bistouri qu’on m’a mis mais plutôt qu’un tractopelle m’a roulé dessus trois fois de suite.

- Je vais dormir un peu mais c’est juste parce que mes yeux me piquent.

C’est une excuse comme une autre sans compter qu’Aleksej et moi savons pertinemment ce qu’il en est réellement. Je suis épuisée à cause de ces derniers jours ainsi que par le voyage.
Je ne tarde pas à rejoindre Morphée en espérant que mon compagnon trouve de quoi s’occuper durant mon absence qui, je le crains, risque d’être relativement longue.

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