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Bad habit (Nana)

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Dim 27 Déc - 15:48
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Bad habit ;
Shawn & Nana


T'es la proie idéale. Tu fais attention à rien. T'as l'air complètement absorbée par cette conversation que tu mènes, par ce verre d'alcool que tu tiens entre tes mains délicates. T'as même pas remarqué que j'étais là, dans ton dos, à te fixer depuis plusieurs longues minutes. Personne a rien remarqué, en fait, et c'est ça qui rend tout obsédant. À cet instant précis, j'ai qu'une seule envie : braver la foule, réduire à néant la distance qui nous sépare et glisser mes doigts dans ce petit sac que t'as laissé ouvert, malencontreusement, pour te voler ce foutu portefeuille qui ne doit rien contenir de bien conséquent. Mais j'ai quand même envie de te le dérober, juste pour le challenge, pour le plaisir de pouvoir me dire que j'ai pas perdu la main. Peut-être même que j'aurais l'infinie bonté de pas l'emmener avec moi, ton portefeuille. Que je me contenterais de l'abandonner quelque part dans cette pièce, ou dans la poche de l'un des manteaux suspendus dans le vestiaire, juste pour le plaisir de semer la panique dans ton esprit.

Je me décide finalement à matérialiser le flux de mes pensées. Je sais que c'est mal, que je devrais pas, que je devrais juste laisser mon passé derrière moi mais c'est trop tentant. Ton imprudence et ton insouciance sont les premières étincelles d'un brasier qui ne s'essoufflera qu'une fois que ton portefeuille se trouvera entre les doigts, à ma merci. Je m'avance d'un pas lent, feutré, et je ne te regarde plus. Je fais comme si tu n'existais pas et pourtant, tu es mon seul objectif, la destination de mon voyage. Discrètement, une fois que je me trouve à ta hauteur, je plonge ma main dans ton sac. Le geste est si lent que la petite sacoche ne fait pas le moindre mouvement. Il n'y a pas d'ondes de choc contre ta hanche, rien qui puisse te mettre la puce à l'oreille sur ce qui est sur le point de se tramer. Je m'éloigne de toi sans que tu ne sourcilles, et j'imagine - peut-être trop hâtivement - que le tour est joué. Avec un sourire satisfait, je fais disparaître le petit objet sous ma veste, me perdant dans la foule pour progresser peu à peu vers la sortie.
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Jeu 15 Avr - 16:47

cette soirée ne représente pas grand-chose à ses yeux. comme toujours elle organise pour les autres, tente de faire au mieux son travail et de rester concentrer, boire sa coupe de champagne d'un air naturel. comme une femme heureuse et ravie à l'idée de bientôt se marier avec l'homme de sa vie.. ou censé l'être. pourtant ce n'est pas lui qui hante toutes ses pensées. pas lui qu'elle imagine dans son lit ou dans ses bras. pas lui qui fait battre son coeur un peu plus vite. pas lui qui lui procure toutes ses palpitations dans le creux de son estomac. elle savait que revoir ash aurait été difficile mais.. pas à ce point. elle ne pensait pas que les souvenirs d'une ancienne vie serait aussi douloureux, que la tentation d'y replonger serait aussi grande. une tentation présente au beau milieu de cette foule qu'elle pourrait ruiner d'une facilité déconcertante. cette foule au milieu de laquelle nana semble être une cible parfaite, une proie si facile. c'est une apparence qu'elle aime donner. pour jouer avec le feu, pour donner l'envie à des inconnus de montrer leur véritable visage. ce serait un mensonge de dire qu'elle n'a pas remarquer son regard, ses mimiques. qu'elle n'a pas remarquée à quel point il semble fasciner par elle et son sac à main hors de prix. ce serait un mensonge de dire qu'elle n'est pas intriguée par lui.. qu'elle n'est pas légèrement excitée par cette idée de "danger". impatiente de le voir s'approcher et de passer à l'action.

c'était rapide et terriblement doux. elle n'a même pas remarquer son sac bouger, ni même son portefeuille l'abandonner sans la moindre difficulté. nana n'a aucun doute sur le fait qu'il s'agit certainement d'un pro, loin d'un amateur qui aurait tenté l'excuse de la bousculade pour lui voler son bien. c'était si doux qu'elle a peine remarquer l'odeur de son parfum. elle s'en mordille la lèvre nana, pose sa coupe de champagne et s'excuse auprès de sa cliente. il n'est pas question pour elle de perdre une miette de plus de ce spectacle. la curiosité est désormais bien trop présente pour l'ignorer. connaissant la pièce sur le bout des doigts, elle réussit rapidement à bloquer le passage de ce voleur assez séduisant dans son genre. même si ce n'est pas ce qui l'intéresse. « bonsoir. » elle pourrait faire des présentations mais, à quoi bon. une ancienne voleuse n'est pas censé donner son identité à n'importe qui. surtout pas dans une ville ou son visage n'est pas inconnu même si désormais elle est une adulte responsable. « c'est une jolie veste que vous portez. » veste qu'elle se permet de venir remettre doucement en place sans la moindre gêne, sans même lui demander son avis. « mais, qui s'accorde très mal avec un portefeuille gucci rose. celui de ma voisine aurait certainement mieux fonctionner. il se serait marier à la perfection. » un fin sourire qui étire ses lèvres. il aurait mieux fait de s'attaquer à une autre cible.

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Dim 2 Mai - 15:09
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Bad habit ;
Shawn & Nana


Le contact de la matière contre mes doigts habiles déclenche chez moi une succession de frissons. J’aime ce sentiment de pouvoir, de toute puissance et d’impunité. Je me dirige déjà vers la porte avec la certitude que j’ai réussi mon coup sans même que tu ne t’en rendes compte. C’était facile. Presque trop. L’illégalité, ça m’avait presque manqué, en fin de compte. Mais pas autant que la peinture, que les faux. Réaliser que l’on a claqué des dizaines de milliers de dollars dans un tableau qui, en réalité, a été façonné par un parfait inconnu, révèle beaucoup plus d’enjeux que le simple vol d’un portefeuille.

Et pourtant, alors que je me croyais invincible, sur le point de m’échapper après t’avoir joué ce sale coup prodigieux, voilà que tu passes à côté de moi et que tu me barres la route. Merde. Je ne peux pas croire aux hasards. Pas dans ces circonstances. Tu m’as grillé, c’est sûr. Pour quelle autre raison aurais-tu abandonné ta conversation pour arriver jusqu’ici, devant moi, parfait inconnu insignifiant ? Je te dévisage sans un mot, attendant que tu ouvres les festivités. J’imagine que tu vas beugler après un homme de la sécurité, l’un des sbires de cet endroit sans âme, afin de signaler le vol dont tu viens d’être la victime pas si ingénue. Néanmoins, je ne cède pas à la panique. Le mieux, c’est de jouer la carte du parfait innocent.

- Bonsoir ? réponds-je en haussant un sourcil, après une courte hésitation. Je fais mine de ne pas comprendre ce que tu me veux, ce que tu cherches. Nous sommes de parfaits étrangers l’un pour l’autre, après tout.

- Euh… Merci ?

Je te jauge avec la même expression interrogative, comme si je ne comprenais pas où tu veux en venir, alors que je comprends très bien. Je suis même assez impatient de découvrir ce que tu t’apprêtes à me dire ensuite. Vas-tu directement pointer mon méfait, ou continueras-tu à jouer aux parfaites innocentes, comme je suis en train de le faire ?

Tu t’approches, touches ma veste, comme si tu cherchais à la remettre en place. Je t’observe, sans rien dire, le regard interloqué, mais je ne dis rien. Je ne tente même pas de te repousser, ni de reculer. Ce serait dommage qu’un faux mouvement fasse tomber le portefeuille de ma veste et m’expose, sans que je ne puisse plus me défendre.

- Je suis désolé mais je crains de ne pas comprendre où vous voulez en venir…

Je secoue doucement la tête de gauche à droite, avant d’ajouter :

- Sur ce, vous m’excuserez, mais je dois m’en aller.

Et sans ajouter un mot, je fonce droit sur toi avec un sourire, heurtant au passage ton épaule afin de me frayer un chemin, de force, jusqu’à mon échappatoire. Une fois dehors, je pourrais prendre la fuite et tu auras un mal fou à me rattraper. Ce n’est pas avec des chaussures de ce genre que tu pourras assurer toutes tes chances dans la course poursuite.

Je m’avance vers la porte, pose la main sur la poignée et commence doucement à la faire tourner dans ma paume.
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