Les fêtes étaient passées désormais, à une vitesse folle. Briséïs n’avait pas eu le temps de voir les choses se passer. La jeune femme n’avait pas hâte de retirer son sapin, elle voulait même le faire durer encore un peu mais elle savait que son fiancé voudrait le retirer. Elle tenterait tout de même de faire garder un peu de cette magie. Il n’était pas présent pour le week-end puisqu’il avait dû partir pour le boulot. Elle se retrouvait donc toute seule à l’appartement. Elle en profitait pour se reposer et après avoir passé une partie des fêtes dans sa famille et l’autre avec celle de son copain.

Elle devait également continuer de préparer son mariage sauf qu’au lieu de cela, elle faisait tout autre chose. Elle ne travaillait pas et entre deux pages de son livre, elle échangeait des messages avec son voisin. Elle n’avait pas parlé de lui à son fiancé parce qu’elle savait qu’il s’imaginerait des choses qui n’ont pas lieues d’être. Pourtant, elle commence à apprécier les moments qu’ils passent ensemble et ces sorties en ville. Elle l’apprécie et puis, elle se sent bien. Il n’y a pas de prise de tête, ils rigolent bien alors, lorsqu’il lui propose de venir chez lui, elle accepte. Elle est naïve Briséïs. Elle ne se doute de rien, elle interprète mal les choses, sans se douter qu’elle pourrait blesser quelqu’un.

Elle continue un peu sa lecture puisqu’elle a encore un peu de temps puis, elle regarde sa montre et se prépare pour aller sonner chez son voisin. Elle a juste à sonner en face puis elle attend qu’on vienne lui ouvrir. « Bonjour.. » Elle lui dit avec un sourire. « Tu m’attendais ? » Elle lui demande tout en connaissant la réponse, puisqu’il lui avait dit de venir. « Bonne année officiellement du coup. » Elle lui dit avant de venir déposer un baiser sur sa joue.

Heureusement pour Victor, il a fait le ménage en se réveillant ce matin, et ses colocataires n’étaient pas là pour tout salir donc il était plutôt tranquille sur ce point. Mais pour le moment, il est avec sa tasse de café et ses copies à corriger. Il n’en a pas envie mais il est bien obligé, après tout, la rentrée c’est dans deux jours et il doit s’occuper de ses copies qui ont attendu toutes les vacances. Le tas ne désemplit pas et il continue à corriger en rageant un peu parce que la plupart de ses élèves n’ont pas apprit leurs leçons. Mais tant pis, il râlera un bon coup à la rentrée, et c’est tout. Heureusement pour lui, il n’a pas d’élèves qui passent leurs examens cette année, il s’arracherait sûrement les cheveux. Son téléphone qui vibre, il attend quelques minutes pour répondre à la voisine, le temps de vider sa tasse de café et finir de corriger sa dernière copie. Il sourit un peu avant de ranger les copies dans sa pochette, et il range toute la petite table en face de lui. Puis, il regarde l’heure et sort deux bières, son téléphone au bout de la main, un sourire stupide sur le visage. Elle le cherche, et elle va le trouver. Il espère qu’elle s’en rend compte, Victor. Il espère qu’elle sait dans quoi elle s’engage. IL ne veut pas lui mettre la corde au cou ou même la demander en mariage, mais il va lui faire comprendre qu’il a tout compris dans son jeu. Il écoute avec une presque impatience s’il l’entend. Et quand il entend la porte de la brune qui s’ouvre, il ne peut s’empêcher de faire semblant. Au moins, il va enfiler un pull parce que ce n’est pas en débardeur qu’il allait l’accueillir. Quand il a fini d’enfiler son pull, il ouvre la porte en passant une main sur ses cheveux pour les discipliner. « Bonjour mademoiselle » sourit-il avant de la laisser entrer « Bien évidemment que je t’attendais. » explique t-il et il sourit encore plus quand elle dépose ses lèvres contre sa joue. Il s’humidifie les lèvres et la regarde ses yeux dans ceux de Briséïs « Bonne année demoiselle. » Et il se recule pour se diriger jusqu’au salon, avant de se servir un café, avant de se tourner vers elle « Tu veux boire quoi ? » demande t-il en approchant avec sa tasse pleine et une vide « J’ai du thé ou du café. » Et il s’installe à côté d’elle, une jambe sous ses cuisses, sa tasse de café dans la main « Alors, comme ça, tu es sage ? » s’enquiert-il de but en blonc, se rapprochant un peu d’elle, ses yeux qui se plongent dans ceux de Briséïs, une fois de plus, une fois de trop, certainement.

Elle devrait faire autre chose Briséïs, elle devrait préparer son mariage mais son fiancé n’est pas là. Ils doivent se mettre d’accord sur une date également sauf que s’il n’est pas là, c’est compliqué. Elle devrait aller trouver sa robe et tout ça mais elle ne voulait pas y aller seule, il fallait qu’elle prévoit cela avec sa meilleure amie lorsque celle-ci le pourrait. A deux, c’était toujours mieux et elle était importante dans sa vie. Elle se détend un peu alors puis elle envoie ses vœux à son voisin, même s’il vit en face. Il ne vit pas seul et elle a pas envie de déranger mais quand il lui propose de venir, elle ne dit pas non et elle attend ce moment presque avec impatience. Elle sonne pile à l’heure chez lui et attend en souriant quand il lui parle en français. Elle aime bien et elle a hâte qu’il lui apprenne quelque truc. Non pas qu’elle irait à Paris prochainement, même s’il lui avait proposé mais elle tenait à le faire un jour. « Merci beaucoup. » Elle tente maladroitement de mettre à profit les seuls mots qu’elle connait dans cette langue. Elle rentre chez lui alors qu’elle n’y est jamais venue jusqu’à présent. Elle regarde un peu autour d’elle et constate qu’en effet il est seul. Elle n’aura donc aucune chance de tomber sur son colocataire bizarre. « Je veux bien te suivre sur du café s’il te plait. » Elle lui demande, installée sur le canapé. Elle le voit s’installer à ses côtés et lui sourit, ne se doutant pas encore de ce qu’il désire réellement faire. Sauf qu’il s’approche et elle sent son cœur s’emballer un peu mais elle ne recule pas pour autant. « Je te l’ai dit, je suis toujours sage. » Parfois un peu trop d’ailleurs, mais elle avait toujours été comme cela. La fille un peu trop sage qui se fait toujours avoir visiblement. « Et toi.. tu es sage ? » Elle lui demande finalement.

Il ne forcera en rien Victor mais il a bien envie de s'amuser un peu. Après tout, elle n'était pas contre ce petit jeu mais il se demandait tout de même si elle avait compris les sous-entendus qu'il évoquait. Parce que Victor a trois langues, l'anglais, le français et les sous-entendus. Alors il espérait réellement qu'elle les comprendrait. Mais si ce n'était pas le cas, ce n'était pas grave, il se rattraperait la prochaine fois. Si prochaine fois, il y a, bien évidemment. Il lui fait une moue approbatrice quand elle lui répond en français et il lève un pouce en l'air en souriant, encourageant. Quand elle veut le suivre pour un café, Victor est plutôt satisfait. A quoi ça sert de tourner autour du pot ? se demande t-il alors qu'il la regarde, ses lèvres qu'il pince en la regardant, prenant une gorgée de café tout en l'écoutant attentivement. Il émet un petit rire quand elle lui dit être sage et il hausse un sourcil quand elle lui demande s'il est sage. Il secoue positivement la tête avant de se rapprocher d'elle et doucement, il dépose ses lèvres tout contre son épaule. « Est-ce que ça, ça te donne envie d'être sage ? » demande t-il en lui murmurant au creux de l'oreille. Puis ses lèvres se déposent furtivement le long de sa mâchoire alors qu'il sourit « Et ça ? » Il continue à effleurer la peau d la brune en souriant un peu, ses doigts qui pianotent le long du bras, pour lui offrir une caresse légère, alors qu'il plonge ses yeux dans ceux de Briséïs avant de se rapprocher d'elle « Et si je t'embrasse, ça te donnera envie d'être sage ? » demande t-il, comme une autorisation qu'il attend, pour ne pas la brusquer, pour ne pas l'effrayer et pour se prendre un vent, surtout.

Elle ne sait pas vraiment à quoi s’attendre Briséïs, peut-être bien qu’elle aurait dû lui demander ? Elle ne sait pas ce qu’il attend d’elle alors quand elle vient, elle se dit que c’est simplement pour passer du temps avec elle. C’est bien cela non ? Et elle apprécie le temps passer en la compagnie du français. Elle a toujours vécu avec des hommes dans sa famille alors, c’est une habitude pour elle de se sentir proche des garçons. La brunette apprécie les moments en sa compagnie et elle se dit qu’il va enfin lui apprendre quelques mots de français autour d’un café. Pourtant, ses sens se mettent en alarme lorsqu’elle le voit installé à ses côtés sur le canapé, se rapprochant un peu plus d’elle. Elle fronce les sourcils alors que son cœur s’emballe un peu plus et qu’elle rougit en sentant ses lèvres sur son épaule. Elle frissonne à son baiser alors qu’il recommence. Bon sang. Elle ne sait plus ou se mettre ni même l’arrêter. Elle ne pensait pas qu’il était intéressé par elle ou bien elle ne sait quoi. Elle ne sait pas ce qu’il ressent pour elle. Elle se surprend même à apprécier cela mais elle ne doit pas. Elle ne doit pas se lancer dans cette histoire là. « Je.. » Elle se mordille la lèvre alors qu’elle ne sait que dire. Elle sait qu’elle va le blesser. Elle aurait dû être clair dès le départ, mais elle ne s’attendait pas à cela. Elle se reculait un peu, pour mettre de la distance et reprendre ses esprits. « Je suis désolée.. » Elle lui souffle alors qu’elle se dit que ce n’est sûrement pas ce qu’il aurait voulu entendre mais elle ne pouvait plus lui donner de faux espoirs. « On ne peut pas.. tous les deux. » Elle n’avait jamais été le genre de femmes à attirer les hommes, à ce qu’ils s’intéressent à elle. Pourtant aujourd’hui, elle aurait deux hommes pour elle. « Je vais me marier. » Elle lâchait finalement, presque honteusement même si elle ne révélait pas toute sa vie de couple. Elle se promettait de tout faire pour qu’il ne sache rien, enfin, s’il voudrait toujours lui parler après cela. « Je ne pensais pas que tu.. enfin.. désolée. » Elle ne pouvait faire que cela, s’excuser. Est-ce que ça règlerait le problème ? Ce n’était pas sûr.

Il se demande s’il va trop loin Victor, quand il l’embrasse, quand il lui embrasse le cou. Au moment même où il sent la douceur de sa peau contre ses lèvres, Victor en a encore envie. Il a envie de découvrir chaque parcelle de sa peau, d’embrasser chaque parcelle de peau qu’elle peut lui offrir. Victor a flirter avec elle, de sentir ses lèvres contre celles de Briséïs. Mais il ne veut surtout pas forcer. Alors il continue, tente de lui faire comprendre ce dont il a envie. Ses mains qu’il pose le long de ses joues alors qu’il continue ses baisers jusqu’à ce qu’elle recule. Victor la regarde, « Tu es désolée ? » Ce n’est pas elle qui a instiguer cela alors elle n'a pas à être désolée. Il aurait peut-être dû lui demander un accord verbal et pas se baser sur des mots, des gestes, des façons de réagir en sa présence. Il s’en veut un peu Victor. Et quand elle lui dit qu’ils ne peuvent pas, il ne comprend pas. Il n’a pas envie de comprendre en vérité. Il se mord l’intérieur de la joue et la regarde en se reculant un peu, pour ne pas la mettre mal à l’aise. Et la bombe qu’elle lâche, Victor en tousse d’étonnement. Elle ne vient pas de dire ça quand même ? « Pardon ? » demande t-il, en français avant de la regarder et quand elle s’excuse une nouvelle fois, il lève les yeux au ciel « Pour l’amour du ciel, arrête de t’excuser. » râle t-il un peu en reprenant une gorgée de café avant d’imprimer les informations, un tableau qui devient de plus en plus clair au fur et à mesure que le temps passe. « Tu vas te marier ? » demande t-il, en guise de confirmation et pour être sûr d’avoir bien compris. Parce qu’il a l’impression d’être sur la planète de l’incompréhension et d’y avoir surtout prit un aller simple. « Et pourquoi tu pensais que je n’étais pas intéressé ? Est-ce que tu te rends compte de ce que tu dis ? Tu es une belle personne Briséïs. Belle dans tout les sens du terme. » Il s’humidifie les lèvres et a quand même sacrément l’impression d’être con. Doucement, pour ne pas l’effrayer, il dépose ses mains contre les joues de Briséïs pour les lui caresser et plonger son regard dans le sien « Ne doute jamais que tu es une belle personne, d’accord ? Et puis maintenant, tu sais que tu m’intéresses. » rit-il avant de se reculer pour prendre une gorgée de son café, avec la sensation amère d’avoir été prit pour un idiot, mais il s’en remettra, il s’en remet toujours des déceptions, Victor. Ce ne sera pas la première, ni la dernière.

Elle aurait dû le voir Briséïs, le comprendre ou quelque chose comme cela. Elle ne sait pas mais il y avait probablement eu des signes et elle avait été aveugle. Venir chez Victor avait peut-être été une mauvaise idée, elle venait de s’en rendre compte. Néanmoins, elle n’avait pas pour autant envie de partir pour le moment. A moins qu’il lui demande. Il aurait tous les droits et puis, elle se trouvait chez lui après tout. Il ne comprend pas trop ce qu’elle veut dire au départ, quand elle s’excuse et c’est normal. Il ne peut pas comprendre toute suite, pas avant qu’elle lui dise la vérité. La bombe, elle la lâche. Elle lui dit qu’elle va se marier, dans quelques mois même si aucune date n’est fixée pour le moment. Elle espère d’ailleurs qu’il ne fera jamais le rapprochement entre son fiancé et les bruits de voisinage dont il lui avait parlé une fois. Elle ne pense pas qu’il ait vu son fiancé une fois pour l’instant mais c’est peut-être mieux ainsi.

La brune fronce les sourcils alors qu’elle ne comprend pas trop au départ. S’excuser ? Elle se devait de le faire puisqu’il avait dû mal interpréter ou elle n’avait pas été assez claire dès le départ. En même temps, elle ne disait pas à tout le monde dans les premières conversations qu’elle allait se marier. Non pas qu’elle en avait honte mais elle n’aimait pas spécialement se vanter. Elle se sent gênée quand il lui pose de nouveau la question. Ce n’était pas plus facile de répéter les choses. « D’ici quelques mois oui.. » Elle souffle, comme si c’était un secret alors que non. Elle a pas encore de date à définir et lui donner mais ce n’est pas comme s’il voudrait venir à son mariage, si ? Est-ce que ça ne serait pas bizarre ? Elle ne peut s’empêcher de rougir une nouvelle fois alors qu’elle ne se souvient plus de la dernière fois qu’on lui a dit ce genre de choses. Bien trop longtemps. « Merci.. et je ne sais pas, ce n’est pas.. Enfin, disons que ça ne m’est pas arrivé souvent. » Elle ne sait pas comment lui dire, ni même comment expliquer. Elle pose une main sur celle de Victor. « Tu m’en veux ? » Elle demande, comme si ça faisait longtemps qu’ils se connaissaient alors que pas du tout. Il pourrait pourtant, parce qu’elle aurait pu lui dire avant. « Tu mérites d’avoir quelqu’un de bien dans ta vie, parce que tu l’es, quelqu’un de bien. » Elle lui dit avec un sourire, avant de boire une gorgée aussi. Elle voudrait bien se noyer dans sa tasse de café et s’y cacher. « J’aime bien passer du temps avec toi. » Elle lui dit, se cachant encore dans son café.

Victor se demande à partir de quel moment il n’a pas compris. A partir de quel moment il a interprété des signes qui étaient non-interprétables. Pourquoi, et surtout, comment a t-il pu croire que Briséïs ressentait la même chose pour lui ? A quel moment Briséïs avait les mêmes envies que lui. Et aujourd’hui, il se prend un vent. Et voilà que maintenant il va sûrement passer pour un dragueur, un gros lourd et en plus, Briséïs va se marier. Qu’est-ce qu’il a fait ? Il a l’impression d’être un vieux goujat, qui pense avec ce qu’il a dans l’entrejambe. Il a besoin d’avoir des réponses à ses questions, il s’humidifie les lèvres et se mord la lèvre avant de la regarder. Dans quelques mois, qu’est-ce qu’il va bien pouvoir faire ? Il ne peut pas rester là, dans le coin, à espérer quelque chose. Non pas qu’il ait des sentiments ou autre, mais il sait aussi qu’il ne reste pas indifférent face à la brune. « Et bien j’espère qu’il te rendra heureuse alors. » conclut-il en haussant les épaules, après tout, il se limitera dans ses interactions avec Briséïs, il fera en sorte de la voiture en terrain neutre. Ne pas tenter le diable. Il lève les yeux au ciel face au discours de Briséïs avant de la secouer négativement « Ce n’est pas parce que ça ne t’es soi disant pas arriver que ça n’arrivera pas, mais j’ai bien retenu la leçon. » rit-il un peu en passant une main derrière la nuque pour calmer sa gêne. La main de Briséïs sur la sienne, ils regardent leurs deux mains avant de soupirer « Pourquoi je t’en voudrais ? J’ai interprété des signes qui n’étaient pas bons, ce n’est en rien de ta faute. » répond t-il d’une voix douce, comme pour l’attendrir, comme pour faire attention qu’elle ne se brusque pas. Il ne veut pas lui faire de mal, il ne veut pas la blesser. Il préférerait encore prendre soin d’elle, et être celui qui s’efface. Il rit un peu « J’ai l’impression qu’on est un couple qui est en train de se séparer et de se dire de jolies choses pour ne pas rendre l’autre triste. » explique t-il, qu’elle ne pense pas qu’il se moquait d’elle. Et un sourire en coin s’affiche sur son visage quand il l’entend, ses pensées se bousculent, toutes un peu plus étranges les unes que les autres mais c’est surtout la plénitude qui prend le dessus. « Arrête de te cacher. » Il lui relève son menton du bout de ses doigts en souriant « T’as pas besoin de te cacher, de toutes façons. On peut rester amis non ? » demande t-il, d’une voix posée « On ne fait rien de mal, tu as juste pitié de moi qui ne connaît pas New York et qui vient à peine de ne plus se perdre dans les couloirs du métro. » C’était souvent le cas lors de ces premières semaines New Yorkaise, qu’il se perdait à tout bout de champ, prenez des express au lieu des métros qui marquaient tout les arrêts, alors bon, si elle pouvait l’aider parfois à découvrir de jolis spots. « Et puis au moins, s’il te gonfle, tu pourras venir ici. Je comprendrais. »

Elle était idiote Briséïs, enfin, elle se sentait ainsi. Elle aurait dû le voir, le comprendre. Elle aurait dû le sentir dans ses messages que s’il l’avait invité à venir chez lui et que ses colocataires n’étaient pas là, ce n’était pas juste pour un café. Bon, peut-être si ça aurait juste été son collègue bizarre d’absent. Elle n’avait rien vu et maintenant elle se sentait mal pour lui. Elle lui plaisait visiblement, parce que ce n’était pas de l’amour et elle ne pouvait pas lui rendre la même chose. Elle se sent un peu gênée aussi de parler de son fiancé alors que les choses ne vont pas si bien entre eux. « Merci.. c’est gentil. » Elle lui souffle alors. Elle l’espère qu’elle le sera, c’était tout ce qu’elle désirait. Elle voulait que les choses aillent mieux avec lui mais elle ne savait si cela arriverait. Elle se mordille l’intérieur de la joue. « C’est vrai oui mais.. enfin, je suis sûre que tu trouveras quelqu’un. Je veux dire.. j’étais surprise que ça ne soit pas le cas encore. » Elle lui dit en rougissant un peu. Elle pensait qu’il avait quelqu’un au départ, une petite amie ou bien quelqu’un en vue. Quelqu’un à part elle. Il était bel homme après tout, gentil et avait d’autres qualités pour être tout seul. « Non mais je ne t’ai rien dit dès le départ non plus. Mais je suis contente que tu ne m’en veuilles pas. » Elle n’avait pas envie qu’il fasse la tête même si ça aurait été légitime de sa part. Elle ne voulait pas qu’ils ne se parlent plus ou qu’ils ne passent plus de temps tous les deux. Elle sourit à ses paroles et, c’est vrai, il n’avait pas tort. Elle ne voulait pas le rendre triste ou le blesser, même s’ils ne se connaissaient pas depuis longtemps. « Dans une autre vie.. on aurait pu l’être oui. » Un couple peut-être, si elle l’avait connu quelques années auparavant. Elle se perd un instant dans ses yeux avant d’hocher la tête. Amis oui. Mais ne serait-ce pas un peu bizarre pour lui ? Elle se convainc que s’il lui propose c’est que ça ira. Il ne ferait pas quelque chose qu’il ne souhaite pas. « Amis oui, si c’est bon pour toi. » Elle lui dit avant de lui taper doucement sur l’épaule. « Et je t’interdis de dire que j’ai pitié de toi, c’est faux. Puis au contraire, ça me fait plaisir et redécouvrir de nouveaux endroits. » Certains où elle ne mettait plus les pieds depuis quelques temps ou bien où elle avait perdu l’habitude. « Je ne voudrais pas déranger, ni tes colocs mais merci. » Elle lui dit en souriant, appréciant son soutien. Oui elle pourrait toujours venir s’y réfugier lorsque son fiancé se montrait violent ou méchant verbalement. Elle ne voulait pas éveiller les doutes cependant et connaissant son époux, il se montrerait jaloux. « Je peux quand même venir dans tes bras ? » Elle le questionne, son cœur battant un peu plus.

Victor se sent con, mais d'une puissance qu'il n'imagine même pas au fond. Il se sent con d'avoir tenté quelque chose alors qu'elle ne lui avait pas clairement fait savoir les choses. Peut-être qu'il aurait dû attendre, peut-être qu'il aurait dû se méfier. Ou tout simplement la laisser faire le premier pas mais il n'en a pas été capable. Il avait joué, et il s'était prit une porte. Il retient pour la prochaine fois, d'attendre. Mais pourtant, les signes étaients là. Peut-être était-il aveugle. Enfin quoiqu'il en soit il avait bien retenu la leçon et l'information qu'elle allait bientôt se marier. Et ce n'était pas avec lui -encore fallait il qu'il veuille se marier le garçon-. « J'ai failli me marier, une fois. Et malheureusement ça ne s'est pas fait. Donc j'ai abandonné l'idée de le faire. » Il a surtout abandonné l'idée de se trouver quelqu'un. Parce que son temps ici est compté, et puis il sait très bien qu'il ne restera pas en France. Donc il faudrait qu'il trouve quelqu'un qui veuille bien le suivre dans toutes les circonstances et il ne sait pas vraiment si quelqu'un pouvait avoir autant la bougeotte que lui. Il hausse les épaules quand elle parle d'une autre vie. Dans une autre vie, il serait peut-être propriétaire d'un vignoble français, dans une autre vie, peut-être qu'il aurait suivi le chemin promis par ses parents. Peut-être qu'il ne l'aurait jamais croisé non plus « On aurait pu être heureux dans une autre vie. » explique t-il en souriant un peu en coin, une main qui gratte sa nuque. Il fait semblant d'avoir mal quand elle lui tape l'épaule et se met à rire une nouvelle fois en la regardant « Amis alors. Et je sais que t'as pitié de moi pas besoin de faire semblant. » dit-il avant de se mettre à rire quand elle lui parle de ses colocataires « Oh croit moi, mes colocs ne seront pas du tout dérangé de ta présence. » Il pense surtout à Ruben qui se fait des films et qui aimerait bien connaître Briséïs par le biais du français pour faire des choses plus ou moins torrides avec elle, mais il lui cache bien la vérité pour ne pas la brusquer et qu'elle ne veuille plus venir du tout. Quand elle lui demande de la prendre dans ses bras, Victor s'humidifie les lèvres et la regarde. Est-ce que c'est une bonne idée ? Certainement pas. Il déglutit un peu et puis merde pense t-il alors qu'il l'attire contre elle, et qu'il la serre fort contre son coeur, ses lèvres qui se déposent sur le haut du crâne alors qu'ils restent ainsi l'un contre l'autre, les yeux clos. « Et j'étais sérieux pour Paris. Je t'emmènerais. Enfin, si tu le veux toujours et si ton fiancé ne sera pas jaloux. » Parce qu'il ne veut pas de problèmes Victor, mais il faut croire que les problèmes viennent à lui sans qu'il ne le veuille.

Briséïs ne pensait pas que les choses allaient se passer comme cela mais elle aurait dû le prévoir. Du moins, elle aurait dû se rendre compte que Victor ressentait de l’attirance pour elle. Elle suppose que c’était ça en tout cas. Elle aurait dû le dire dès le départ qu’elle allait se marier mais elle n’en avait rien fait. Elle n’en avait pas honte ni quoique ce soit mais c’était ainsi. Ce n’était pas ce qu’elle disait en premier quand elle rencontrait quelqu’un. Elle devrait peut-être y penser maintenant, non pas qu’elle se faisait draguer tout le temps mais bon. Elle fronce les sourcils aux mots de Victor. « Oh.. Pourquoi ? Enfin, c’est peut-être personnel. » Elle se mordillait la lèvre. Il avait peut-être vécu quelque chose de douloureux avec une ex et elle n’avait pas envie de lui rappeler cela. Elle n’était pas la mieux placée pour parler de son fiancé de toute façon. Les choses n’avaient pas toujours été ainsi, heureusement. Elles s’étaient dégradées depuis quelques temps et maintenant, elle ne savait comment arranger les choses. Elle hoche doucement la tête aux paroles de Victor. Peut-être bien que oui, ou non. Ils ne le sauraient jamais mais elle ne doute pas qu’elle aurait été bien avec lui. Elle chasse cependant ces pensées de sa tête parce qu’elles ne doivent pas existées. « Il aurait fallu que l’on se rencontre avant. » Peut-être oui, mais ils ne sauront jamais. Avec des si, ils pourraient refaire le monde à leur façon. Un monde plus rose pour tous les deux. Elle lui donne une nouvelle tape lorsqu’il recommence. « Dis donc monsieur le professeur, je vais te le faire écrire cent fois si tu continues avec ça. » Elle n’en était pas capable ceci dit et puis il ne le ferait pas non plus. Elle n’est même pas certaine qu’il y ait encore ce genre de punitions de toute façon. « C’est gentil à eux, mais à défaut je préfèrerai le moins bizarre. » Elle lui dit en rigolant. Elle ne le connaissait pas alors cela se trouvait, c’était pas aussi terrible que ça même si elle voulait bien croire les paroles de son voisin. Elle se rapproche un peu de lui alors qu’elle se laisse prendre dans les bras. Elle ferme un instant les yeux, appréciant le moment. Ceux qui se font rares avec son fiancé actuellement. Elle relève la tête vers lui. Elle adorerait Paris, évidemment. Elle le sait pourtant que ce serait compliqué. Elle connait son fiancé et jamais ô grand jamais il n’accepterait ça. « Je ne pense pas qu’il verrait ça d’un bon œil mais.. j’en ai envie alors.. » Elle ne sait pas trop comment ils pourraient faire. « On trouvera une solution. » Elle pouvait toujours trouver des mensonges ou quelque chose. Elle commençait à exceller dans l’art de mentir le concernant.

Il ne sait pas si c’est une bonne idée de partir dans cette direction parce qu’il n’a pas envie qu’elle ait pitié de lui. Après tout, il n’avait rien à cacher, rien à lui cacher, pas de vieux secrets qui ne doivent pas être dévoilés. Et puis, peut-être que ça donnerait un tournant auquel il ne s’attend pas, Victor. « Disons que quand j’ai décidé de venir travailler à New York, nous étions fiancés. Puis, elle a décidé que non, elle ne partirait pas avec moi. Elle n’avait pas envie de quitter tout ce qu’elle avait. Ce qui est légitime, mais pour moi, quand tu aimes quelqu’un, tu peux faire des concessions pour que ton couple marche. Visiblement, je n’étais pas prêt à en faire et elle non plus. » Alors elle l’a quitté voyant qu’elle n’aurait pas gain de cause et c’est sûrement tant mieux. Heureusement pour lui, l’histoire ne s’éternise pas et il ne peut s’empêcher de dire quelque chose qui ne lui ferait pas remettre tout ce monde en question, mais une affirmation qui ne pouvait être changée. Il hoche la tête à son affirmation en souriant un peu. Il ne pouvait pas réécrire leurs histoires mais il était sûr de cela. Ça aurait sûrement changer des choses. Quand elle le frappe, il fait semblant d’avoir mal avant de la regarder en haussant les sourcils « Ce n’est plus permis ça mademoiselle » Et il ne peut s’empêcher de rire quand elle parle de ses colocataires, si seulement elle savait tout ce que Ruben pouvait lui raconter, elle voudrait plus son colocataire un peu bizarre que le Muñoz, mais cela resterait un secret entre les deux hommes, un espèce de bro code à deux francs six sous. Et puis il la prend contre lui, et il ne peut s’empêcher d’humer son odeur, comme si ça allait permettre qu’il se souvienne d’elle un peu plus longtemps que quand elle aurait quitté l’appartement, son odeur fleurie resterait sûrement longtemps dans la pièce ce qui ne serait pas pour déplaire à Victor. Si seulement tout était plus simple. Il la regarde alors qu’elle lui parle de Paris et de leurs projets. Il s’humidifie les lèvres avant d’embrasser son front. « Tant que ça ne t’attire pas d’ennuis, tu me dis quand tu veux y aller et je m’arrange. » Enfin, il faudrait surtout que ce soit durant les vacances scolaires, mais elle devait s’en douter. Il la garde alors contre lui, pendant ses doigts caressent lentement le bras de la brune, dans un silence qui pourrait être tellement gênant, mais surtout, apaisant. Les yeux clos, il reste ainsi pendant de longues minutes avant de déposer ses lèvres sur la clavicule de la brune et de se reculer pour se lever en s’étirant et il la regarde « Je devrais me remettre à mes copies… » murmure t-il. « Tu peux rester ici si tu veux, mais ça ne sera pas bien passionnant. » s’excuse t-il d’avance, même s’il apprécierait que Briséïs reste dans le salon et qu’il puisse jeter de temps à un autre un coup d’oeil vers elle. Mais elle avait le choix, il ne voulait rien lui imposer, pas après tout ça.

Briséïs ne sait pas si elle peut lui demander ce genre de choses. Après tout, elle venait déjà de lui mettre un râteau en quelque sorte. Elle s'en voulait un peu de ne pas avoir su le voir, ainsi elle ne lui aurait pas donné de faux espoirs. Elle ne pouvait pas savoir mais il y avait forcément eu des signes et elle avait été aveugle. Elle hochait la tête, l’écoutant lui raconter son histoire. Elle n’était pas joyeuse et il devait aimer cette fille pour lui avoir un jour demandé sa main. Elle trouvait triste que les choses n’aient pas pu se faire mais il valait mieux s’en rendre compte avant le mariage qu’après.  « Je vois oui, je suis désolée que ça n’ait pas fonctionné. Je comprends, les relations à distance ne sont pas faciles non plus mais un jour tu rencontreras quelqu’un qui sera prête à en faire. » Elle lui dit en déposant une main sur la sienne, se voulant réconfortante même si elle ne peut s’empêcher de ressentir une pointe de jalousie. Elle ne devrait pas parce qu'elle va se marier, elle est amoureuse. Pourtant Victor lui fait du bien, il l’apaise quelque part et elle se sent en sécurité. Elle sait qu’elle pourrait venir le voir lors de ses moments les plus sombres, même si elle ne lui en parle pas. Elle l’embête un peu en le tapant sur le bras parce qu’il dit des sottises. Elle ne lui fait même pas mal de toute façon, elle a pas beaucoup de force.  « Alors arrête donc de dire des bêtises. » Elle pourrait recommencer jusqu’à ce que ça lui rentre finalement dans la tête à Victor. Comme une chanson que l’on se repasse en boucle car les paroles nous restent en tête. Elle reste encore un peu dans ses bras alors qu’ils évoquent Paris. Elle aimerait tant y aller avec lui mais elle sait que vouloir et pouvoir c’était deux choses différentes. Elle savait que son fiancé ne l’a laisserait jamais partir, encore moins si elle partait avec un homme.  « D’accord je vais essayer de voir ça et je te dis. » Ce qu'elle ne lui dit pas c’est qu’elle ne sait pas encore comment elle va faire. Elle pouvait toujours demander à sa meilleure amie de la couvrir mais est ce qu'elle n’aurait pas l’impression de le tromper ainsi ? S’il venait tout de même à l’apprendre ce serait pire. Elle se mordille la lèvre parce qu'elle l’a interrompu dans ses copies. Elle se met à rougir car elle se dit que ce n’est pas vraiment ce qu’il avait du imaginer pour l’après midi tous les deux.  « Je veux bien rester et voir comment tu travailles. Je peux t’aider rien qu’avec ma présence tu sais. » Elle lui lance en rigolant alors qu’elle se redresse et le laisse se remettre au travail pendant qu’elle profite pour l’observer.