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talented people assemble w/ Angela

@ Invité

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Sam 23 Jan - 23:24
24/01/2021
@Angela Tam
tw: grossophobie (internalisée)


Il ne s'était pas écoulé vingt-quatre heures depuis que Reagan avait enregistré son dernier épisode du Saturday Night Live, suivi de la traditionnelle wrap party qu'elle n'avait pas pu fuir, et l'excuse d'avoir besoin de temps pour elle, pour souffler, servie sur un plateau d'argent au grand patron pas très regardant, s'était faite la malle. Installée au salon depuis qu'elle s'était levée, débarrassée de ses obligations vis-à-vis de la NBC et de ses collègues, Reagan avait passé la journée plongée dans ses notes, raturant, corrigeant, ajoutant ici et là. Le prochain spectacle d'abord, le quatrième, pour lequel elle débordait déjà d'idées et d'énergie, le podcast ensuite avec le même entrain. L'approche était différente, évidemment, la méthode aussi et sa liberté était, certes, encore toute fraîche mais savoir qu'elle pouvait consacrer tout son temps à ses propres projets semblait avoir rendu à Reagan l'enthousiasme de ses débuts, à l'époque où elle devait se freiner tant elle voulait en dire. Ça en disait sans doute long sur son potentiel avenir au sein de l'émission qu'elle avait pourtant rêvé toute sa vie d'intégrer mais ce genre de réflexions n'était pas encore à l'ordre du jour. Officiellement, elle faisait une pause pour prendre soin d'elle et elle pourrait retrouver sa position plus tard, l'avantage de la renommée — et celui, moins glorieux pour la chaîne, d'être l'une des rares femmes, l'une des encore plus rares personnes queer et racisées et, évidemment, la seule grosse de la bande. La perdre pour la NBC, c'était perdre leur carte woke, le genre de désagréments dont une chaîne de leur ampleur préférait se passer en 2021. Oh, on ne le lui avait pas dit expressément mais Reagan avait compris et si elle restait profondément agacée par la situation, elle pouvait au moins s'accorder quelques semaines de répit.

Le café matinal avait été suivi par un second puis un troisième, une sale habitude qu'elle avait développée bien des années plus tôt, quand la caféine seule lui permettait de cumuler trois jobs pour payer les factures. Un verre à pied finit par remplacer la tasse vide lorsque le soleil amorça sa descente, accompagné par un bref texto à l'une de ses amies, une invitation qui, si elle pouvait sembler anodine, ne l'était pas réellement pour Reagan. D'ordinaire, elle se serait contentée de prendre des nouvelles d'Angela ou d'envoyer quelques notes vocales, en quémandant opinions et conseils, mais après tout, son lundi matin serait des plus tranquilles. Elle pouvait se permettre de jouer les hôtesses sans devoir déployer des efforts supplémentaires d'organisation pour s'assurer d'avoir le temps de s'occuper de ses invités puis de son appartement sans trop perdre sur ses nuits toujours très courtes. Grands dieux, elle allait pouvoir dormir, ce qui était, en soi, une très nette amélioration dans son quotidien. Pourquoi diable avait-elle attendu aussi longtemps pour faire un break ?

(Parce que SNL était le rêve d'une vie mais visiblement, elle avait atteint un âge où le sommeil primait. Ou peut-être que le rêve avait perdu de son éclat, après presque neuf ans).

Soucieuse de se présenter sous son meilleur jour — donc pas comme l'auteure fatiguée et surmenée qu'elle était — Reagan tâcha de remettre un peu d'ordre dans ses affaires, alignant carnets et stylos sur la table basse qu'elle débarrassa ensuite de la tasse vide qu'elle avait oublié un peu plus tôt et des boules de papier chiffonnées dont elle s'était fatalement entourée au fil des heures. Mauvaise habitude pas très écolo, certes, mais après tout, elle allait pouvoir travailler là-dessus. Puisqu'elle avait du temps. Oh God, elle avait le temps. Pour un peu, l'idée aurait presque été effrayante, tant elle était habituée à en manquer. Dieu merci, toute son existence ne tournait pas autour de SNL. Se plonger dans le travail, quel qu'il soit, lui avait toujours permis de mieux gérer ses problèmes. Ou, en tout cas, de les ignorer assez longtemps pour qu'ils disparaissent.

Elle était sur le point de rouvrir l'un de ses carnets, qu'elle fixait déjà depuis cinq bonnes minutes, trouvant le temps long — l'ironie — et vide, si vide, lorsque la sonnette finit par retentir. Soulagée, ravie aussi — les horaires aberrants qu'imposait habituellement son job et la liste beaucoup trop longues de ses activités n'aidaient pas spécialement à entretenir sa vie sociale — la comédienne s'empressa de gagner l'entrée. Après la brève vérification habituelle via l'œilleton, elle ouvrit la porte, grand sourire aux lèvres. Entre, entre, je t'en prie, lança-t-elle en s'effaçant pour laisser passer Angela, si on reste là trop longtemps, le type d'en face va prendre ça pour une invitation et crois-moi, c'est pas le genre de compagnie qu'on a envie d'avoir un dimanche soir. Or ever mais après tout, si on pouvait choisir ses amis, c'était une toute autre histoire en matière de voisins. Je t'offre à boire ? J'ai ouvert du vin tout à l'heure, j'avoue, mais on a de quoi tenir un vrai bar ici. Mon colocataire a dû acheter du jus de fruit. Bio, certainement. À moins que tu veuilles un café ? Reagan et la caféine, une grande, grande histoire d'amour.

@ Invité

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Lun 15 Fév - 15:43
Angela grogna ouvertement, pressant rapidement la touche "effacer" de son clavier, les lettres disparaissant progressivement de son écran. Nul, c'était nul ! Terriblement nul ! Certains jours, Angela pouvait écrire un recueil complet de poèmes, ne s'arrêtant que lorsque son corps criait grâce et lui réclamait de subvenir à ses besoins naturels.

Et puis, il y avait des jours comme celui-là... Tous ses mots lui paraissaient faux, dénués de musique, de beauté, de sens. Angela tritura ses cheveux longs, regardant l'écran de son ordinateur, comme si ce dernier était son pire ennemi, sa Némésis.

"Je te déteste. Tu le sais ça, hein ?"

L'ordinateur ne lui répondit pas, ce qui était probablement une bonne chose, ou Angela aurait probablement eu une anecdote très préoccupante à raconter à sa psy. Elle tira la langue à l'objet inanimé, détournant son attention de celui-ci lorsqu'elle reçut un message sur son téléphone portable. Ses lèvres s'étirèrent en un grand sourire et, de sa voix légèrement éraillée, elle s'exclama joyeusement :

"Reagan, tu es ma sauveuse !"

Angela se leva de son lit, son endroit préféré pour écrire, envoyant presque valser son ordinateur dans son enthousiasme. Elle enfila les premiers vêtements qui lui tombèrent sur la main, un t-shirt Bob l'Eponge, un sweat à capuche beaucoup trop grand pour elle, et une paire de jeans qu'elle devrait probablement jeter un jour ou l'autre, avant de fouiller dans ses placards.

Elle trouva ce qu'elle cherchait, un paquet géant de nounours à la gélatine, auquel elle ajouta un paquet de carambars, son amour des bonbons s'exprimant dans toute son ampleur. Plus encore que les sucreries, c'était les manger en bonne compagnie qu'elle appréciait tout particulièrement. Et Reagan était la meilleure des compagnies, ça, c'était sûr !

Ses baskets au pied, Angela quitta son appartement, sifflotant joyeusement. Si elle était restée une minute de plus devant son ordinateur, elle aurait fini par donner un coup de poing à l'écran, et mieux valait éviter d'en arriver à ces extrémités...

Toquant à la porte de Reagan, Angela rit ouvertement lorsque son amie l'accueillit et lui parla de son voisin, rétorquant avec un sourire :

"Quoi, passer le dimanche soir avec un vieux pervers ne fait pas une bonne soirée, d'après toi ? Je suis choquée !"

Angela feignit la surprise, avant de déposer ses paquets de bonbons sur la table la plus proche, adressant un clin d'oeil à Reagan :

"J'ai apporté la came ! 100 % sucre, c'est pur, pas une trace de drogue là-dedans, rien que de la gélatine et... et ce qu'il peut y avoir dans les carambars, ne me demande pas, j'en ai pas la moindre idée."

Angela avait toujours beaucoup trop d'énergie à dépenser, et cela ne se voyait jamais autant que lorsqu'elle était en compagnie de ses amis. Passer du temps avec Reagan la revigorait à vue d'oeil. Ce n'était pas pour rien qu'elle avait beaucoup de mal à supporter la solitude...

Elle sourit davantage aux propositions de son amie, hochant la tête avec enthousiasme :

"Toi, tu sais me parler, c'est sûr ! Un café et un jus de fruit, ça me paraît bien pour commencer la soirée. Et si tu n'as pas encore essayé de tremper des bonbons dans le café, il faut que tu tentes ! Il n'y a rien de meilleur que cela."

Beaucoup la détromperaient, mais Angela n'avait cure. Ses goûts n'engageaient qu'elle, après tout. Prenant place chez Reagan avec aise, Angela lui fit savoir, en toute franchise :

"Tu sais que tu viens de me sauver du syndrome de la page blanche ? Enfin, de l'écran blanc, pour le coup. Pas moyen de sortir une phrase qui tienne la route, à croire que ma muse m'a quittée pour de meilleures contrées..."

Piochant dans son paquet de bonbons, elle ajouta, non sans pouffer :

"Et c'est dommage, parce qu'elle était fichtrement sexy, ma muse."

Reagan faisait partie des gens avec qui elle n'avait aucune peur à parler de sa sexualité, pas le moindre recul. En vérité, la seule personne qui la muselait à ce sujet était son père, et c'était principalement parce qu'Angela était trop effrayée de le perdre si elle venait à lui dire ce qu'il en était. Face à son père, elle était une personne bien différente, beaucoup moins exubérante, bien plus réservée. Mais, avec Reagan, Angela se lâchait bien plus volontiers...

"Et toi, ta sexy, glorieuse muse t'a inspirée ? Tu sais que je meurs d'envie de voir ton prochain spectacle ? Tu es la seule qui arrive à me faire rire tant que j'en viens à renifler bruyamment. C'est la honte, mais en même temps, ça veut dire que tu es trop hilarante pour que je puisse garder ça sous contrôle."

Angela parvint enfin à se calmer un peu, son énergie explosive s'apaisant progressivement. Débarrassée de ses chaussures, elle s'était assise en tailleur sur le canapé, comme elle aimait à s'installer chez Reagan. Ce fut d'une voix plus douce et posée qu'elle demanda, prête à être une épaule sur laquelle se reposer, si le besoin s'en faisait sentir :

"Et à part ça, tout va bien ? Pas trop surchargée ? Gare au burnout, hein, il faut que tu te poses aussi de temps en temps. Quelle vie tu mènes..."

Il n'y avait ni envie ni jalousie dans les mots d'Angela. Toutes deux menaient des vies différentes, Angela demeurant dans un relatif anonymat, quand la carrière de Reagan avait explosée. Mais qu'importe, Angela n'était pas à la recherche de la réussite ou de la célébrité. Tant qu'elle était heureuse à mener sa petite vie, c'était le principal...

@ Invité

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Lun 5 Juil - 23:18
Elle eut un regard pour la porte dudit voisin, retenant à grand peine un ricanement moqueur. Ma propre perversion a ses limites mais on ne kink shame pas ici, je te jugerai pas si tu préfères aller frapper à sa porte, fit-elle en refermant la sienne avec un grand sourire et, déjà, un certain soulagement. Si sociable qu'elle pouvait être, elle avait atteint ses limites récemment ; la liste des gens qu'elle se sentait capable de supporter en ce moment était courte, celle des personnes qu'elle avait envie de voir encore plus. Angela figurait sur les deux, sans grande surprise, et ce malgré l'énergie dont elle semblait déborder ce soir. Peut-être que la caféine n'était pas une si bonne idée que ça finalement — mais trop tard. Et après tout, Reagan était elle-même grande amatrice de café et autres cocktails énergisants capables de réveiller un mort, alors qui était-elle pour juger qui que ce soit ? Confiseries plus café, ça a tout du défibrillateur comestible, j'adore, commenta-t-elle en guidant son amie jusqu'au salon. Elle se laissa bercer par le bavardage d'Angela, incapable de retenir des éclats d'hilarité ici et là, un sourire illuminant son visage fatigué. À quand remontait son dernier de sincère convivialité ? Sans chichi, sans rires forcés, sans le rappel constant qu'il fallait entretenir ses relations si elle voulait réussir à la télé. Reagan était bien en peine de mettre le doigt dessus et si la réalisation était amère, elle n'était pas accompagnée de la sensation de ras-le-bol avec laquelle la comédienne vivait depuis quelques temps. Parce que c'était fini.

Oh, le café. Et le jus de fruits ! Quelle gourde, bredouilla l'Irlandaise en regardant la main d'Angela disparaître dans son paquet de bonbons, je sais pas où j'ai la tête, excuse-moi, je vais lancer la cafetière et je reviens ! lança-t-elle ensuite en abandonnant son canapé pour la cuisine. Clairement, elle avait perdu l'habitude de recevoir correctement ses proches. Oui, vraiment, cette prise de distance avec SNL ne pouvait pas mieux tomber. Comptant mentalement les doses de café versées allègrement, elle faillit manquer les questions — et compliments — d'Angela. Le visage de Wes s'imposa alors à son esprit et elle nota dans un coin de sa tête l'idée, saugrenue peut-être mais qui lui paraissait sensée, de les présenter à l'occasion. La bienveillance attirait la bienveillance après tout. Merci, c'est adorable ! s'exclama-t-elle depuis la cuisine, sans doute un peu trop fort. Son colocataire était aux abonnés absents cela dit et elle avait dépassé cette étrange et délicate phase de sa vie où elle s'excusait d'exister, dans tous les sens du terme. Le prochain show est pas encore pour tout de suite, continua-t-elle avec la même intensité, j'ai envie de quelque chose de différent, you know? Je sais pas encore quoi ou comment mais ça va venir. La machine est bien huilée, j'ai réussi à pondre des sketchs toutes les semaines pendant presque neuf ans, je devrais pouvoir écrire quelque chose de potable quand j'en aurai envie. Et elle en avait envie, certes, mais Reagan avait aussi besoin de respirer. De prendre une pause et quelques pas de recul pour faire le point. Après des années passées à courir dans tous les sens, toujours prête à se lancer dans de nouveaux projets, la perspective de faire un break était intimidante mais elle était résolue à s'y prêter. Ou, en tout cas, à essayer.

Qu'Angela ait noté le rythme effréné qu'avait pris la vie de Reagan ou non, elle semblait arrivée à la même conclusion lorsque la comédienne regagna le salon, cafés et jus sur un plateau. Elle les déposa sur la table basse en prenant soin d'éviter le regard de son amie puis se laissa tomber sur le canapé avec un discret soupir. Je sais pas si on peut parler de burnout mais je crois que je suis arrivée à un point où j'ai besoin... je sais pas, de vacances. De longues, très longues vacances. Un bref ricanement lui échappa, a dick joke florissant déjà dans sa tête. Un réflexe qu'avait largement — sans mauvais jeu de mots — entretenu ses collègues entre les pauses clopes et les sessions d'écriture nocturnes en writing room. J'adore mon métier, vraiment. Je suis littéralement payée pour faire ce que j'aime et être moi-même, mais... c'est devenu mécanique, tu vois ce que je veux dire ? Et c'est pas comme si j'avais le droit de me plaindre. Le monde est peut-être un peu plus woke qu'il y a cinq ou dix ans mais on continue de me faire sentir que je devrais m'estimer heureuse d'être là. Comme si on m'avait fait une fleur en me laissant une petite place à la table de l'homme blanc, bref. Sans s'en rendre compte, elle s'était raidie, la tension et la frustration des derniers mois — dernières années, vraiment — remontant doucement à la surface. C'était, bien sûr, sans parler de l'épineux problème Daniel mais Reagan n'était pas prête à l'évoquer avec qui que ce soit. Admettre que quelqu'un d'autre — pire encore, un homme — avait pesé dans la balance au moment de décider si oui ou non elle voulait continuer à vivre ce qui avait longtemps été son rêve le plus cher, c'était au-dessus de ses forces. Peut-être le mentionnerait-elle à sa thérapeute, dans un an ou deux, une fois qu'elle aurait digéré cette faiblesse en tête-à-tête avec elle-même. Excuse-moi Angela, reprit-elle, vaguement nerveuse, clairement honteuse aussi. J'avais pas l'intention de me décharger sur toi. J'ai plus aucun filtre, clairement il faut que je prenne des vacances. Dieu merci, SNL tous les samedis, c'est fini. Pour l'instant, avait-elle répété aux quelques journalistes et autres collègues inquiets qui lui avaient posé la question. Pour de bon, n'avait-elle pu s'empêcher de penser à chaque fois. Tu parlais d'une panne d'inspiration ? Ça dure depuis longtemps ? Ignorer ses propres problèmes en se penchant sur ceux des autres, un coup classique qui lui avait si souvent réussi.

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