i'm in a world apart ft. Victor
@ Invité
the magic spell you cast, this is la vie en rose and though I close my eyes, i see la vie en rose. -- @Victor Aubertin
Elle ne l'avait à peine entraperçu les premiers fois, trop concentrée dans sa lecture, mais depuis quelques semaines déjà, elle voyait toujours cet homme prendre systématiquement le même siège lorsqu'il était disponible. Elle l'avait vu avec une mine joyeuse, une mine concentré, fatigué, disons que c'était maintenant une routine de voir l'homme et il semblait que lui aussi prenait plaisir à trouver son regard des yeux. Comme un repère dans cette foule changeante. Elle avait maintenant l'habitude, mais il est vrai qu'elle se souvenait de ses premières entrées dans le métro. Cris, pleurs, musique à plein régime du voisin, elle avait dû calmer nombreuses fois son pouls tellement tout semblait l'envahir, elle qui était habituée à moins d'agitations en Iran. C'était loin tout ça, elle se concentrait sur le regard de l'homme et comme toujours, une fois qu'ils se rencontraient du regard, ils se souriaient.
Cette fois, elle leva même son index de la barre pour le saluer, légèrement rieuse, se disant que la prochaine fois, elle pourrait toujours lui faire un signe de la main directement pour attirer son attention. Elle tentait parfois de voir s'il allait sortir un téléphone pour clavarder, écouter de la musique, sortit un journal ou autre avant de se rappeler qu'espionner les gens, ça pouvait paraître inquiétant, donc elle retournait à sa lecture, préférant imaginer ce qu'il pouvait bien faire durant le reste du voyage. Et comme chaque fois, elle finissait par tourner le dos pour lui éviter de donner raison à sa curiosité sur cet homme inconnu en tout point. Et puis, elle continuait sa lecture et son compte à rebours mentale lorsqu'elle entendait le nom des stations. Quinze. Et elle sentit quelque chose lui toucher l'épaule, ou quelqu'un. Elle se retournait et qui n'était pas aller à sa rencontre ? Lui. Surprise, elle ne savait pas si elle devait dire quoi que ce soit. Elle descendit le livre de son visage pour prononcer un simple « bonjour », malgré la journée bientôt terminée.
(c) calaveras.
@ Invité
La régularité dont Victor fait preuve l’effraie parfois parce qu’il n’a pas l’habitude. Lui qui avait l’habitude de partir quand bon lui semblait quand il était à Paris, puisque les métros n’étaient pas toujours à l’heure, le voilà qu’il a trouvé en New York, une raison de respecter un emploi du temps heure. Et ses colocataires le savent parce qu’il part toujours à la même heure. Lors des premières fois, il était plutôt satisfait d’arriver presque en même temps que le métro, toujours à la même place, dans le même wagon, celui du fond, le tout dernier, qui lui permet d’accéder plus rapidement à la sortie pour pouvoir quitter cet endroit de malheur plus rapidement. Et puis, il avait prit pour habitude de regarder les passagers du métro, il voyait peu souvent les mêmes têtes parce que tout le monde n’était pas comme lui à vouloir prendre ce métro précisément mais il y avait cette femme qu’il avait remarqué une ou deux fois, toujours au même endroit elle aussi. Et surtout, ce qu’il avait remarqué c’était le livre qu’elle était en train de lire, un de ses préférés. Alors il avait tenté d’accrocher son regard plus d’une fois et à chaque fois qu’elle le regardait aussi, il souriait. Il ne voulait pas qu’elle le prenne pour un fou, un psychopathe ou un voyeur alors il ne faisait rien d’autre que de lui sourire. Parce qu’après tout, un sourire ne coûte rien, un sourire peut remonter le moral d’une personne rien que par sa présence. Victor se sent parfois étranger à cette ville qui ne dort jamais, cette ville où tout va trop vite et il se dit que peut-être, elle aussi c’est pareil. Il se dit que peut-être elle ressent la même chose que lui. Quand il prend place de nouveau dans le métro, toujours à la même place -à croire qu’elle lui est réservée- il la voit encore et il sourit, un signe discret de la tête, il se sent comme un adolescent qui crash stupidement sur une de ses camarades de classe. Il se pince la lèvre et la regarde alors qu’elle lui tourne le dos. Doit-il aller la voir ? Peut-être. Il se lève alors, quitte cette place qui lui semble être attitrée avant de lui toucher l’épaule, sous le regard étonné de certains voyageurs, des justiciers en herbe qui se demandent sûrement s’ils doivent intervenir. Mais elle ne s’enfuit pas en courant et il l’entend lui parler, une politesse bateau mais qu’attendez t-il de plus ? Il lui sourit et se gratte nerveusement le lobe de l’oreille « Bonjour. » répond t-il en restant debout, sa main qui enserre la barre pour qu’il évite de lui tomber dessus, ou pire tomber sur les passagers à côté d’elle, il n’avait pas encore apprit à tenir debout seul sans vaciller. « Je tenais à vous dire que j’aime beaucoup le livre que vous êtes en train de lire, c’est un bon choix. » sourit-il. Peut-être ne voudrait-elle pas s’aventurer dans une conversation avec lui et il la comprendrait parce qu’il n’aurait même pas répondu. « Vous avez déjà lu d’autres livres de cet auteur ? » ose t-il demander parce qu’après tout, elle semble enclin à la conversation, mais peut-être se trompe t-il, enfin il n’espère pas, mais il comprendrait en tout cas.