De tous les endroits sur terre et à New York, il y avait un endroit ou Austin se sentait véritablement chez lui et c'était à l'hôpital. AJ y passait le trois quart de son temps. Il était plus souvent à l'hôpital que dans son propre appartement. Austin était médecin généraliste, il aimait le suivi avec ses clients à long terme, mais il aimait aussi la traumatologie. Il aimait l'adrénaline de l'urgence. Austin avait choisi de se spécialisé en tant que médecin généraliste, mais il faisait bien souvent des quarts de travail supplémentaire (ou offrait son aide pour des quarts de remplacements) à l'urgence. Dans son domaine, AJ était un pro du diagnostique. Il aimait bien se tenir au courant à ce niveau. Il lisait toujours des livres sur le sujet. Sa tête était tout comme un encyclopédie de la médecine. Il croyait aussi aux médecine alternatives et n'avait rien contre combiner parfois les pratiques un peu moins conventionnelles avec sa médecine conventionnelle Le beau garçon faisait à peine ses 33 ans. Il avait l'air d'un mannequin plutôt qu'un docteur. On le sous estimait bien souvent, mais avec le temps il s'était habitué.

Ce matin, Austin avait des suivis et rendez-vous avec ses patients de longue date. Sa matinée avait été très occupé. Quelques patients supplémentaires s'étaient ajoutés entre deux rendez-vous. Cet après-midi, il devait faire des suivis avec quelques clients qui séjournait à l'hôpital. L'un deux attendait une greffe très importante en fin de journée. Il était très heureux de cette nouvelle et il comptait bien rester pour l'opération et le réveil de sa patiente.

On était maintenant l'heure de midi. Austin se rendit à cafétéria. C'était une bonne chose, puisque son estomac criait famine et qu'il avait grandement besoin de caféine. Plusieurs pouvaient sous estimer la cuisine de l'hôpital, mais Austin trouvait qu'ils y mangeaient très bien. Le beau châtain commanda la salade kale et quinoa asiatique avec un double americano. Une fois sa commande en main, il vint s'asseoir à la table ou se trouvait Lyzianna.

J'espère que cette place n'est pas prise?

Il disait ceci, mais c'était trop tard, puisqu'il venait de s'asseoir aux côtés de sa blondinette préféré.

Alors dis-moi, comment se passe ta journée?

La journée avait été un peu rude. Une femme insatisfaite pour la troisième fois de sa poitrine était venue demander de nouveaux implants et Lyzianna l'avait un peu envoyé sur les roses après un examen clinique de ladite poitrine. Règle n°1, toujours écouter les plaintes d'un patient et les corréler aux examens. Sauf que tout était parfait. Les prothèses étaient bien en place, les cicatrices pratiquement invisibles, les tétons très jolis et la poitrine symétrique et bien ronde, comme elle le voulait. Sauf que maintenant, elle voulait deux bonnets de plus. Lyzianna avait bien tenté de lui expliquer que cela ne rendrait pas bien et qu'il valait mieux une belle poitrine comme elle avait maintenant plutôt que quelque chose de véritablement problématique, pour sa physionomie et sa santé, mais la femme avait continué à dire qu'elle en voulait des plus gros et qu'elle irait toujours plus loin. Agacée, la chirurgienne avait fini par lui dire de consulter un psychiatre, se gardant bien de lui donner le numéro de son homme. Cette idiote serait capable de leur causer des problèmes si elle découvrait qu'elle l'avait envoyé chez l'homme qui partageait sa vie.

Fatiguée par cette mésaventure, la blonde s'était concentrée pour le reste de la matinée sur l'étude d'une nouvelle procédure et avait pratiqué sur de la peau de cochon encore et encore, jusqu'à ce que deux mains viennent se poser sur ses hanches. Elle adorait ça, souriant comme une idiote, alors que Sirius s'accaparait un peu de son temps pour quelques câlins et baisers. Il lui annonça malheureusement qu'il ne pouvait plus déjeuner avec elle, un rendez-vous urgent s'étant ajouté à l'heure qu'elle avait pour déjeuner et elle sourit tristement, lui assurant que ce n'était que partie remise. De toute manière, ni l'un ni l'autre n'étaient de garde ce soir, alors ils allaient assurément passer la soirée et la nuit ensemble. Ce n'était que quelques heures.

Dossier d'étude en main, Lyzianna se dirigea donc seule vers la cafet à l'heure du déjeuner. Optant pour le fish & chips, une mousse au chocolat, deux muffins et un grand café, elle trouva assez rapidement une table libre à l'écart et sourit en allant la posséder, étalant un peu son dossier sur un bout de table tout en mangeant des frites d'une main. Une nouvelle fois, elle fut interrompue dans son étude, pas de manière aussi agréable que la première fois, mais c'était sympa quand même. « Salut Austin », offrit-elle avec un sourire, poussant un peu ses papiers pour lui laisser la place pour s'installer. « Oh, tu sais ! Traiter avec des patients qui auraient plus besoin d'un psy que d'une nouvelle poitrine et beaucoup d'étude pour la prochaine chirurgie complexe que je dois pratique, la matinée a été riche. Et toi ? »

@Austin Jacobsen

Malgré son avant midi plutôt chargé a enchainé les rendez-vous avec ses patients à faire des suivis et régler des petits problèmes de santé mineurs, Austin semblait avoir eu une meilleure avant midi que Lyzianna. La journée d'AJ avait à peine commencé, puisqu'il comptait rester à l'hôpital en soirée pour être en mesure d'assister (derrière la salle avec les fenêtres) pour s'assurer que la greffe de patient soit un succès. Austin était comme ça. S'il ne restait pas à l'hôpital, il ne passerait pas une soirée tranquille. Il ne comptait pas faire un double aujourd'hui, mais il resterait tout de même à l'hôpital. Il était très fébrile à l'idée que son patient reçoit un tout nouveau coeur. Le garçon qui attendait un nouveau coeur était jeune. Il avait 27 ans. Il était sportif, avec un bon métier et mise à part ses problèmes de coeur, plutôt en bonne santé. Le garçon avait toute la vie devant lui.

Arrivant à la cafét, Austin décida de rejoindre la table de Lyzianna. Pour être franc, il lui imposa sa présence, puisqu'il s'essaya à sa table. La blondinette avait bien droit à une pause de livres non? Un peu de social ne faisait jamais de mal et Austin pourrait en profiter pour lui voler quelques frites tout en discutant. Il sourit à pleine dent en guise de réponse à son "salut". Son amie poussa ses papiers pour lui faire une petite place qu'il prit avec très grand plaisir. Depuis les années, il s'était fait au caractère de Lyzianna.

Oh je vois! Tu sembles avoir une matinée un peu plus intéressante que la mienne. Une chance que tu connais le meilleur psy. Laisses-moi deviner, ta patiente est venu te revoir pour avoir une deuxième augmentation mammaire? Il était curieux. Il voulait savoir sa grosseur actuel et ce qu'elle voulait maintenant. C'était ça le risque de la chirurgie plastique, plus tu en avais, plus tu en voulais. Surtout lorsqu'on tombait sur les clients un peu plus superficiel qui ne le faisait pas par nécessité, mais bien par esthétique. Tu piques aussi ma curiosité, c'est quoi ta prochaine chirurgie complexe? Austin était curieux. Il prit une gorgée de son café et maintenant qu'il avait terminé de poser ses questions, il enchaina sur sa matinée. De mon côté, ça été. J'ai enchainé les patients pour des suivis et des petits problèmes mineurs ce matin. Rien de très excitant. Il prit une petite pause avant d'ajouter sur un ton un peu plus enjoué Cet après-midi sera bien mieux, mon patient reçoit son nouveau coeur en fin d'après-midi. AJ attendait l'opération avec impatience et il avait demandé à Wilhelm de pratiquer la chirurgie. Il voulait le meilleur chirurgien cardio-thoracique pour son patient.

Lyzianna sourit timidement lorsqu'il lui annonça que c'était une chance qu'elle connaisse le meilleur des psychiatres. S'il y avait quelques mois encore, elle aurait ri à cette idée. Aujourd'hui, elle avouait sans mal qu'elle en était convaincue. Sirius était le meilleur des hommes et pour une raison qu'elle ignorait encore, il l'avait choisi elle. Elle n'arrivait pas vraiment à redescendre de son nuage depuis, même si elle faisait tout pour prétendre le contraire. Elle n'était pas ce genre de fille qui croit aux contes de fées et n'attend que le prince charmant. Elle n'était pas ce genre de fille pour qui un homme voulait dire le monde. Et pourtant, ce qu'elle avait avec Sirius, ce qu'ils devenaient... C'était si naturel et parfois, elle avait encore du mal à être à l'aise avec l'idée. Surtout quand les autres parlaient d'eux comme de quelque chose.

« C'est exactement ça », confirma-t-elle, préférant se concentrer sur les choses dont elle pouvait parler librement (son travail, sa journée). Elle se sentait un peu mal de ne pas inclure son psychiatre préféré dans la liste des sujets dont elle « pouvait parler librement », mais une part d'elle voulait croire que c'était simplement parce qu'elle aimait leur petite bulle et n'avait juste pas envie que quiconque vienne y poser les pieds.

Austin la lança ensuite sur un sujet qui l'excitait énormément et la rendait tellement joyeuse. Elle tira du dossier une photographie qu'elle lui montra. La patiente qu'elle devait opéré avait été gravement blessée au niveau du torse. « Greffe totale de la clavicule jusqu'au nombril. Impossible de faire une autogreffe, il faut aussi du greffon musculaire. Beaucoup de tissu cicatriciel, assurément beaucoup d'adhérence au-dessous, risque cicatriciel majeur. Il va falloir être irréprochable, autant au niveau de la sélection du greffon que de la chirurgie en elle-même. Il faut assurer une cicatrisation sans heurt et le minimum de cicatrice. » C'était clairement une intervention qui pourrait compter. Une de celle qui pourrait faire connaître son nom. Elle savait qu'elle n'avait pas le droit à l'erreur, mais elle savait aussi qu'elle ferait tout pour que cette intervention soit un succès.

Le médecin lui parla ensuite de son propre patient et de l'intervention qu'il devait subir. Une routine, mais Lyzianna avait appris depuis longtemps à ne pas considérer une opération de routine comme quelque chose d'anodin. Chaque intervention présentait son lot de risques, chaque réussite était une victoire. Dans leur monde, il n'y avait jamais de petites victoires. Surtout un cœur. « Oh, c'est une super nouvelle. Tu dois être content. »

@Austin Jacobsen

Austin se devait de parler de Sirius. Il écoutait rarement les potins de l'hôpital, mais c'était plutôt drôle de voir cette facette un peu différente de Lyzianna. Lyzianna amoureuse. Après toutes ses années à la côtoyer, il ne se serait jamais imaginé ce scénario. Connaissant Lyzianna, mieux valait ne pas s'étaler sur le sujet du "beau Sirius". Il connaissait suffisamment la blondinette pour savoir qu'il valait mieux ne pas trop s'éterniser sur le sujet et AJ n'était pas mieux. Il était en amour avec sa meilleure amie d'enfance. Tous les deux pourraient croire que lui et la rouquine était en couple depuis des années, alors que ce n'était pas le cas.

AJ n'ajouta rien de plus sur sa mâtinée. Mieux valait ne pas trop s'y éternisé. La sienne avait été plutôt longue sans trop d'histoire à enchainer les rendez-vous et quant à Lyzianna elle avait été un peu dans le même sens avec des hauts et des bas, par contre, il s'intéressait à l'opération qu'elle devrait faire. Au même moment ou Lyzianna sortait la photographie, il prenait une bouchée de sa salade.

Il n'était pas chirurgien. Il était plutôt le pro du diagnostique, mais il aimait bien entendre des histoires comme celle-ci et ce, même si ce n'était pas son champ d'expertise. Lyzianna était la meilleure en chirurgie plastique qu'il connaissait.

C'est plutôt intéressant. Qui t'accompagnera durant l'opération? C'est plutôt impressionnant, j'ai rarement entendu parler d'une greffe total de la clavicule au nombre. Il y a eu combien de greffe comme celle-ci fait jusqu'à maintenant aux États-Unis? Ça lieu quand je devrai voir si je peux me libérer pour regarder tout ça?

AJ discuta ensuite de son patient. C'était en effet une intervention de routine. Des greffes de coeur ça l'arrivait assez fréquemment, mais avoir l'organe à temps et comptable n'était pas toujours une partie de plaisir. Austin était toujours très investit envers ses patients. C'était pour cette raison qu'il avait choisi de rester

Oui. Ça fait six mois que l'on attend pour le nouveau coeur. Je ne sais pas encore combien de temps de plus on aurait pu attendre

Il prit une bouchée de son repas

Et sinon, tu as quelque chose d'excitant qui t'attend cette après-midi

Elle savait que ses « amis » n'allaient pas laisser passer une telle occasion. Trop sérieuse, trop peu encline à envisager une vraie relation, trop insupportable... Son histoire avec le psychiatre était du pain béni pour quiconque avait déjà eu à supporter l'effroyable caractère de Lyzianna... Et il y en avait eu du monde.

Tout en écoutant le jeune homme, elle mangea tranquillement plusieurs de ses frites, avant de répondre sagement à toutes les questions. Si cette opération réussissait, nulle doute qu'il ne serait pas le seul à l'interroger de long en large et en travers, alors autant s'y habituer dès à présent. « Je dois diriger l'opération, sous mentorat uniquement. » Et elle avait de la chance. Son mentor était le chef de service lui-même depuis une année maintenant. Bien sûr qu'il n'allait pas profiter de l'occasion. Si les choses se passaient bien, il serait aussi admiré qu'elle et en tirerait la gloire. Si ça ratait, il pourrait mettre la faute sur son interne bien trop ambitieuse. C'était une implication win-win pour lui et une occasion en or pour elle. Fort heureusement, son mentor était aussi un bon professionnel. Il voulait que cela réussisse. Pour leur réputation, mais aussi pour la patiente et même s'il la laissait gérer la plus grande partie du processus, il avait toujours un œil dessus et n'hésitait pas à la contacter chaque fois qu'il avait besoin qu'elle lui précise les choses. « C'est pas vraiment une première, mais trop anecdotique pour réellement pouvoir comptabiliser. En général, ils ne sont pas favorables à une greffe de muscle parce qu'inutile, mais c'est encore la meilleure option. Au vu de l'étendue des lésions, il vaut mieux combler la zone lésée avec du muscle qu'avec du matériel non organique. » Cela ne rétablirait pas les fonctions du muscle mort, mais aurait au moins le mérite d'être plus esthétique que ne l'était son torse actuel.

« Je suis contente pour ton patient et toi alors. Six mois, c'est long. » Oui, six mois d'attentes quand votre vie était en jeu pouvait effectivement donner l'impression qu'une éternité se déroulait sous vos yeux. « Pas grand chose de prévu. Quelques rendez-vous de préparations. Rien de bien palpitant. » Il y avait aussi une petite pause cigarette de prévue à un moment où elle et Sirius n'avaient pas de rendez-vous, mais ça, c'était leur petit secret.

Malgré tout, il y avait bien un secret qui n'en était pas vraiment un dont elle pouvait parler. Une sorte de pas en avant vers la sociabilisation qu'elle avait promis d'essayer. « Je ne sais pas si tu es au courant, mais... Je vais acheter une maison ici. C'est à un quart d'heure de l'hôpital. »

@Austin Jacobsen

Même si Lyzi avait un caractère bien à elle, elle méritait d'être heureuse comme tout le monde. Austin n'était pas mieux de son côté. Il était amoureux de sa meilleure amie, mais il ne voulait pas s'engager avec celle-ci par peur de la perdre. Tôt ou tard, il devrait lui avouer son amour, mais ce n'était pas pour aujourd'hui. Il avait eu un moment ou il avait enchainé les petites amourettes sans importances qui s'étaient toutes terminées pour la même raison : manque de temps à cause de son travaille et son amitié avec Henley. Rajoutons à ceci, Austin ressemblait à Don Juan. À première vue, il était un peu difficile de croire qu'il avait son âge et qu'il était docteur, mais il portait bel et bien un blouson blanc d'hôpital.

Austin était plutôt intéressé par l'opération de Lyzianna. Avec tout le travail qu'elle mettait sur sa carrière et son talent, elle méritait d'être reconnu. Alors tu seras supervisé par ton mentor.    Austin savait que si tout ça serait un franc succès. Il était un homme plutôt optimiste, mais il savait aussi que comme chaque opération, on ne savait pas la résultat avant de se retrouver sur la table d'opération et il pouvait y avoir bien des complications. Il ajouta en toute sincérité. Je souhaite sincèrement que l'opération soit un succès, mais te connaissant et avec le chef de service, je ne suis pas inquiet.

Austin hocha positivement de la tête. Tu as raison et si vous utiliser cette méthode, c'est surement parce que esthétiquement ça sera mieux. Personnellement, être le patient il préférerait cette méthode que l'utilisation du matériel non organique. S'il aurait été le médecin traitant de la patiente et que Lyzianna lui aurait suggéré cette option, c'est définitivement celle qu'il aurait suggéré. Il a une entière confiance en Lyzianna et quant à passer sous le bistouri pour une opération comme celle-ci, comportant déjà quelques risques, mieux valait prendre un peu plus de risque pour l'optimisation d'un meilleur résultat.

Je sais. Je ne sais pas encore combien de temps on aurait pu attendre sans la greffe. Il a passé les deux derniers mois sur les machines à l'hôpital. Et tant que l'opération de routine ne serait pas complété, il serait un peu anxieux. Il rigola vite fait tout en prenant une bouchée de sa salade avant d'ajouter D'accord. Ton après-midi ressemble à ma matinée.

Lyzianna s'ouvrit sur sa vie. Voilà ce qui était très peu normal. Ils étaient amis, mais ils discutaient bien souvent de l'hôpital et très peu de ce qui se passait à l'extérieur de cet hôpital. Il put s'empêcher de lui sourire enjoué. Oh, c'est de bonnes nouvelles. Un quart d'heure, c'est bien mieux que mes allés retours entre Staten Island et Manhattan à chaque jour. Ta maison sera dans quel quartier? Il voulait en savoir un peu plus. Il songeait lui même par moment à se rapprocher de l'hôpital parce que par moment les allés et retours étaient un peu long et ce, encore plus lors des heures de pointes. Par contre, il aimait bien Manhattan et être tout prêt du centre-ville. Il était très curieux sur le sujet et il voulait en savoir plus. Est-ce que tu as des photos

La vie était belle pour la blondinette ces derniers temps. Une opération majeure pour sa carrière à venir, sous mentorat par le meilleur chirurgien plastique qu'elle connaissait, une future maison dont elle était tombée profondément sous le charme et qu'elle avait hâte d'investir avec un homme qui avait prit une place unique dans sa vie. Elle pouvait la dire, elle était heureuse. Souvent effrayée de perdre tout ce qu'elle semblait avoir gagné en ce peu de temps, mais heureuse de vivre ce qui semblait être la meilleure année de sa vie malgré tout. Et toute cette joie humanisait réellement la jeune chirurgienne. Preuve en était qu'elle s'intéressait vraiment à l'opération du patient de son collègue. Fut un temps, elle s'en serait moquée comme de l'an quarante. Le patient n'était pas le sien, la maladie qu'il avait ne le conduirait jamais entre ses mains à elle et elle n'avait aucun rôle à jouer. Alors oui, fut un temps, elle s'en serait tout simplement moqué, lui souhaitant une réussite par pure politesse et uniquement parce qu'elle ne pouvait que souhaiter le rétablissement d'une personne malade. Mais pour le coup, elle s'intéressait vraiment à l'histoire, consciente que la situation avait pesée sur Austin et qu'il éprouvait un réel soulagement à l'idée que son patient et lui allaient bientôt pouvoir mettre ce coup du sort derrière eux. Elle souhaitait vraiment la réussite de cette opération et le meilleur rétablissement pour le pauvre patient.

« Oui », concéda finalement la Crowley quand Austin avoua que quinze minutes entre son domicile et son lieu de travail était bien mieux que le temps passé à rallier Manhattan. « J'avoue que c'est en partie pour ça que j'ai décidé de déménager. Je n'en peux plus de passer jusqu'à trois heures dans un Uber avec soixante-douze heures de garde parce que Manhattan est embouteillée. » Enfin, ça, bien sûr, c'était ce qu'elle s'obligeait à penser, préférant ce dire que ça n'était qu'une question pratique et que cela n'avait absolument rien à voir avec le fait qu'elle ne voulait plus être séparé par des borough entiers de son compagnon. « C'est sur Oakland Avenue », dit-elle, attrapant son téléphone pour trouver les photos de l'intérieur de la maison qu'ils avaient visités avec Sirius, fantasmant une vie de famille parfaite entre ces murs. « Trois chambres, celle-là sera la no... la mienne... C'est une suite parentale, chambre, dressing, salle de bain avec baignoire. » Tout en continuant de swiper les photos, elle continua de lui expliquer la configuration de la maison, avant de s'arrêter tout d'un coup. « J'ai l'air stupide hein ? Je ne sais pas faire tous ces trucs de sociabilité... Je suis juste excitée parce que... J'ai vraiment envie de rester travailler ici, de déménager et de plus être tout le temps dans un taxi entre un appartement sans âme et un hôpital qui me tient plus lieu de maison que mon propre chez moi. » Elle se sentait idiote, maladroite, comme si elle n'avait pas le droit d'appartenir à ce monde des gens qui partagent leur vie, leurs rêves et leurs joies.

@Austin Jacobsen

Lyzianna méritait d'être heureuse. Elle avait travaillé si fort pour se rendre là ou elle était rendu. Être médecin n'était pas facile tous les jours. C'était bien plus qu'un simple diplôme. C'était des heures d'études et un travail acharné. Des horaires plutôt difficile et même après être devenu docteur, c'était encore des heures dans les livres, puisque tout le monde était différent. Chaque cas était unique et parfois, ça demandait beaucoup de recherche pour donner un bon diagnostique, offrir les soins appropriés et offrir le meilleur résultat. Sauver des vies demandait beaucoup d'effort. Son amie semblait être dans un stade de sa vie ou elle rayonnait et c'était beau de la voir ainsi. Austin ne lui dirait pas, mais il était très heureux pour elle. De tout ses amis en médecine, Lyzianna était celle qui avait possiblement bossé le plus fort pour se rendre là ou elle était. Elle le méritait. Quant à petit Austin, il était plutôt heureux en ce moment. Il n'avait pas de projet exceptionnel devant lui, mais son patient allait avoir eu coeur aujourd'hui. C'était quand même excitant, mais en ce moment dans sa vie, mise à part son travail, il n'avait pas de projets qui le rendait très enthousiaste.

Quinze minutes pour se rendre au travail, c'était le rêve. Austin aimait Manhattan, mais peut-être bien qu'il devrait songer à Staten Island?

Ne le dis pas trop fort, puisque je risque de dormir sur ton canapé, qui est possiblement bien plus confortable que les lits de l'hôpital.

Il disait ceci pour rire bien entendu. Il ne le ferait pas. Lyzianna avait surement besoin de ses petits moments d'intimité avec Sirius. La blondinette faisait comme s'il ne se passait rien dans sa vie, mais vue sa tête, c'était clair qu'il y avait de l'amour dans l'air, mais il ne le dirait pas en face.

C'est un très beau quartier. Son amie sorti son téléphone pour lui montrer quelques photos. C'est une très belle maison. Je vois des espaces verts. C'est définitivement ce que l'on ne retrouve pas à Manhattan. Il rajoute sur une petite touche d'humour sans même y penser. Il ne te manque que les enfants pour occuper les deux chambres supplémentaires. Au fond, c'est peut-être la raison pour laquelle Austin avait peur de Staten Island. C'était les quartiers pour fonder une famille. Occuper une maison familial, se retrouvant seul après un long quart de travail, lui faisait peur. Austin avait peur de la solitude. Austin put s'empêcher de rire Toi stupide? Tu viens tout juste de me prouver après toutes ces années, que tu n'es pas un robot! Plus sérieusement, je suis heureux et je crois que tu fais le meilleur choix. Si je n'avais pas si peur de me retrouver dans une maison familial seul, je ferais surement la même chose. Lyzianna avait droit de partager sa vie et ses rêves et voir même son côté un peu plus vulnérable, comme le faisait la plupart des gens

Fut-il il y a peu encore, Lyzianna aurait été totalement hermétique à l'humour et aurait pris comme intrusive la réplique d'Austin, mais elle vivait désormais une idylle avec Sirius Vandesky, qui était passé maître dans l'art de la mettre face à ses faiblesses sur ce point. Elle savait donc désormais faire preuve de plus d'humour et ne pas prendre la mouche au moindre mot. Elle avait le sentiment que le brun disait surtout qu'il viendrait squatter son canapé pour la boutade, alors autant faire un effort et lui faire un petit sourire, non ? En tout cas, c'était ce qu'elle avait envie de faire, le prendre comme une blague. Même si Austin était un de ses partenaires de travail depuis le tout début de leur internat et qu'ils avaient une relation plus privilégié que celles de simple collègues, Lyzianna avait encore du mal à considérer ce qu'ils avaient autrefois appelé la dream team comme une véritable bande d'amis. Sa faute pleine et entière, bien sûr. Trop carriériste, trop dans la compétition, trop fermée aux autres, Lyzianna ne les avait jamais vraiment laissé totalement entrer dans sa vie, bien qu'ils aient toujours eu tendance, eux, à la considérer comme faisant partie de la bande.

Montrant les photos qu'elle avait prise de sa maison au jeune homme, la blondinette ne pouvait s'empêcher de sourire. Elle l'aimait cette maison. Elle en aimait les murs, les avantages et toute la vie qu'elle s'était imaginé à l'intérieur lorsqu'ils l'avaient visité avec Sirius. Au-delà de la maison, c'était la vie promise par ce nouvel investissement qui enthousiasmait la chirurgienne. Elle grimaça tout de même un peu quand Austin posa le sujet « enfants » sur la table. C'était un sujet des plus sensibles, que la jeune Crowley n'aimait aborder avec personne, pas même avec son petit-ami.

Austin continua ensuite en lui assurant qu'elle n'était pas stupide et qu'il pensait vraiment qu'elle avait fait le bon choix. Elle hocha la tête, une nouvelle fois aussi quand il parla de sa peur. « Je sais. J'étais pareil. Mon appartement à Manhattan me semblait parfait parce que c'était un endroit idéal pour... tu sais, une femme célibataire, sans attaches... Et je sais que ce n'est plus ce que je désire aujourd'hui alors... Oui, sans doute qu'il y a un peu de ça. Mais des maisons ne sont pas forcément synonymes de « familial », non ? Je veux dire, il y a bien des petites maisons sans prétention pour une ou deux personnes ? J'ai même vu passer des offres de colocations, alors tu sais. Si ça n'est que ça qui te questionne, il y a des moyens de se détourner du problème. »

@Austin Jacobsen

Spoiler:

Austin était plutôt doué pour faire de mauvaises blagues, mais au fond, ce n'était pas méchant. Il était heureux pour Lyzianna qui méritait d'être heureuse. Il savait pertinemment qu'il n'irait pas dormir sur son canapé. Ils étaient amis et c'était bien loin du collège. AJ disait seulement ceci pour rire. C'était de même pour son commentaire avec les enfants et vue la grimace de Lyzianna il n'ajouta rien sur le sujet. AJ était bien mal placé pour faire des commentaires sur le sujet. Il avait 33 ans, en théorie célibataire (amoureux de sa meilleure amie). Il était encore très loin du stade de considéré d'avoir des enfants.

Austin avait toujours été fermé sur l'idée de vivre à Brooklyn ou Manhattan. Brooklyn était le quartier ou il avait grandit. C'était là ou se trouvait tous ses souvenirs d'enfance. Les plus beaux tout comme les plus difficile, à commencer par la mort de sa mère d'un accident de voiture alors qu'il avait 23 ans. Après Manhattan. La vie d'adulte qu'il s'était fait. Son petit appartement, un peux vieillot. Spacieux. Une petite perle à prix abordable déniché par sa meilleure amie Henley dans un quartier plutôt huppé de Manhattan. Austin ne pouvait pas se départir de cette endroit aussi facilement et ce, même si en ce moment sa demi soeur vivait sous son toit et il préférait de loin être partout sauf chez lui. La conversation avec Lyzianna lui faisait réaliser qu'il était peut-être temps de penser à déménager plus prêt de l'hôpital. Avec ses moyens, il pouvait possiblement se permettre une petite maison à Staten Island, ou l'idée d'une colocation pouvait peut-être se faire? Peut-être bien qu'il pourrait lancer une petite annonce à l'hôpital. D'autres médecins seraient peut-être intéressés?

Qu'est-ce qui t'a fait réalisé que ce n'est plus ce que tu voulais désormais? Austin était curieux. Pas parce qu'il voulait confirmer les rumeurs avec sa relation. C'était plus profond. En toute amitié. Austin était un peu perdu. Il avait aussi cette peur de la solitude et de terminer sa vie seul. Les maisons ne le sont pas, pour moi c'est plutôt Staten Island qui est synonyme de vie de famille. Sauf que rendu à ce point, rien ne l'empêchait de prendre sa voiture et se rendre au centre-ville de New York pour passer du temps avec ses amis ou encore avec Henley. Peut-être même que l'un de ses jours, il pourrait partager une maison avec elle.

Spoiler:

Il était évident qu'à un moment, elle devrait aborder le sujet Sirius dans cette conversation. Non pas qu'elle n'avait pas envie de le faire. Mais elle avait un peu peur de briser cette petite bulle qu'ils avaient. L'intimité, la discrétion de leur relation était si douce. Elle aimait ça, de n'avoir de comptes à rendre à personne, sinon elle-même et son amant. Et puis, elle avait un peu peur de ce qu'elle pourrait faire et dire. Quand elle commençait à parler de Sirius à son frère, elle se retrouvait intarissable et si cela ne la gênait pas d'avoir l'air d'une idiote complète face à John, ce n'était pas la même chose vis-à-vis des autres. Pourtant, Austin finit inévitablement par lui poser la question fatidique. La blondinette inspira profondément, posant son coude droit sur la table, son menton dans sa main et attrapa deux frites de sa main gauche qu'elle fourra dans sa bouche, réfléchissant calmement avant de répondre.

« Vivre dans cet appartement, si loin d'ici, alors que je passe ma vie à l'hôpital, c'était quelque chose de... Pas si bien. Pour éviter de perdre du temps sur la route, je dors ici la plupart du temps... Enfin, je dormais ici la plupart du temps, jusqu'à ce que mon chef de service de force à rentrer chez moi. » Maintenant, elle dormait très souvent chez Sirius, plus même que chez elle et un peu moins dans les salles de gardes de l'hôpital. « Là-bas, je ne faisais rien de bien grand. J'avais une amie qui me sortais de temps en temps, mais nous ne le sommes plus, alors je passais tout mon temps à travailler en attente de pouvoir revenir à l'hôpital travailler. » C'était ça, sa vie d'avant. Travailler et encore travailler, ne sortir que pour les repas de famille. Pas une vie digne d'en être appelée une. « Ça m'allait. Je n'avais rien en dehors du travail. Mais maintenant j'ai quelque chose... Quelqu'un et je veux vivre en dehors de cet endroit. J'adore toujours mon job et c'est toujours une de mes priorités, mais... J'aime l'idée d'être vite à la maison quand j'ai fini mon quart de travail, être accueilli par une personne que j'adore et faire des projets pour le week-end. » Un sourire rêveur s'accrocha à ses lèvres, alors qu'elle se perdait dans ses pensées. « Je me fiche de ce qui peut m'entourer dans les logements autour de moi. Une flopée de célibataires ou des familles nombreuses, ça m'est égal, tant que je suis près de ce qui me fais envie. Et aujourd'hui ce qui me fait envie, c'est d'être près de mon travail et de Sirius. Je ne veux plus que deux heures me sépare de mon bloc ou de mon petit-ami. »

@Austin Jacobsen

Sans le vouloir, Austin posa la question fatidique. C'était en tout innocence. Il voulait comprendre ce qui poussait Lyzianna à faire ce soir. Austin avait cette peur de la solitude. Se retrouver dans une maison seul. Devoir mettre une croix sur sa vie du centre-ville de New York et ce, même si avouons-le, en vivant à Staten Island, il pouvait tout de même retourner à New York, c'était à proximité et si ça se trouve, il aurait encore plus de temps pour ses amis, puisqu'il ne ferait plus 45 minutes allé-retours à cause du travail, mais il avait tout de même cette peur. Staten Island était pour la vie de famille, qu'il n'avait pas.

Ah oui, ça je connais. Il était lui-même coupable. Il faisait ça lui aussi parfois. C'était un peu pour ça qu'il avait mentionné un peu plus tôt qu'il aurait un endroit ou dormir maintenant, même s'il savait pertinemment qu'il ne dormirait pas chez Lyzianna. Austin n'ajouta rien de plus, il se contenta simplement d'hocher positivement de la tête. Sa vie était un peu plus rempli que Lyzianna. Il avait toute sa vie dans le centre-ville de New York. Sa famille et ses amis de longue date. Son petit quartier qu'il aimait tant. Bref. Tout laisser derrière lui, c'était un peu comme débuter dans une nouvelle ville et ce, même si New York était tout de même tout proche.

C'est étrange, pour moi c'est plutôt l'inverse qui me fait peur. Me retrouver seul ici et si je retourne à toi maintenant. Je suis heureux de voir que tu as envie trouver quelqu'un pour partager ta vie et faire tout ces projets.

Lyzianna méritait tout le bonheur en plus de n'importe qui. AJ était sincère.

Je comprend et sinon toi et Sirius c'est du sérieux? Je suis très heureux pour vous.

Il prit une bouchée de sa salade.

Et tu m'as peut-être un peu convaincu avec l'idée de potentiellement vivre à Staten Island

Il lui fit un grand sourire.

Bien évidemment, croire qu'Austin allait laisser le sujet Sirius comme ça, maintenant qu'elle avait mit un pied dans le plat, n'était certainement pas sur le point de se produire. Même si la conversation tournait tout autant autour de l'intérêt qu'avait Manhattan par rapport à Staten Island, il y avait, bien sûr, aussi, une question lourde de sens : « et sinon, toi et Sirius, c'est du sérieux ? » Qui d'autre que les gens qui avaient décidé de devenir ses amis contre son gré pour poser de telles questions en dehors de sa famille ?... ou des proches de Sirius.

Elle sourit doucement, rendant les armes. Elle avait prononcé le nom en premier, il n'allait plus lâcher le morceau et elle savait que même si elle luttait pour réfléchir aux mots prononcés, elle finirait vite par craquer et perdre toute notion de discrétion. « Ça l'est... Enfin, au départ, on avait décidé de ne pas mettre d'étiquette, ni de s'obliger à quoi que ce soit... Mais en fait, la vie est facile avec lui et j'adore ce qu'on vit. On y va pas à pas, sans pression et ça ne fait que me donner envie de m'engager dans du long terme avec lui. » En vérité, elle ne voyait plus sa vie sans lui, était angoissée à la simple idée qu'un jour, il puisse se rendre compte qu'elle n'était pas ce qu'il voulait, mais elle avait décidé de lui faire confiance et elle le faisait, les yeux fermés. Ils avaient quelques choses de sérieux, des projets importants et sur le long terme et ils étaient heureux ensemble. C'était tout ce qui comptait. « En fait, il m'apprend surtout que les choses n'ont pas à être compliquées », expliqua-t-elle en haussant les épaules, comme s'il n'y avait rien de plus simple au monde en vérité. « Un jour, il m'a dit qu'il me voulait dans sa vie et moi je le voulais dans la mienne aussi et on a simplement décidé d'essayer, le temps que ça dure. » Elle rit un peu en baissant la tête. « Le seul truc que j'avais pas prévu, c'était que plus ça durerait, plus j'aurais envie que ça dure. Lui, il le disait dès le début. » C'était fou. Lui, l'aimant par-delà la mort et elle l'incapable d'aimer, désireux de vivre leur vie entière ensemble. Heureux ensemble. Soignant les blessures de l'autre et réapprenant le bonheur ensemble. « J'ai passé ma vie à me moquer de toutes ses nanas fleurs bleues parlant d'une vie éternelle à deux. Et me voilà ! »

@Austin Jacobsen

Austin était ami avec Sirius et Lyzianna. Avec Sirirus, c'était une amitié un peu étrange. Une amitié qui avait débuté à la fac. Ils s'étaient perdu et avec les années, ils s'étaient retrouvés. Quant à Lyzianna et bien, il l'avait un peu forcé à ce qu'ils deviennent amis. Avoir une amie comme la blondinette qui laissait passer le travail avant tout, c'était plutôt utile. Surtout lorsqu'ils étudiaient la médecine ensemble. Lyzianna avait définitivement un caractère unique et ça plaisait à Austin qui s'imposait souvent, tout comme en ce moment en venant s'asseoir à sa table. Austin avait préféré évité le sujet du couple Srianna, mais maintenant qu'elle en parlait mieux valait poser un peu plus de questions sur le sujet. Austin avait entendu les rumeurs, mais il avait préféré ne pas trop s'y attarder. Les ragots, ce n'était pas trop son truc.

C'est pour le mieux alors. Vous, vous complétez très bien tous les deux

Il était sincère. Ils méritaient aussi beaucoup de bonheur. Il souhaitait que ça fonctionne entre eux. Ils avaient de très beaux projets. C'était plutôt intéressant. Je dois vous avouer qu'intérieurement, Austin les enviait un peu. Austin put s'empêcher de rigoler à ce que Lyzianna venait de dire.

Je suis heureux de voir qu'il t'a appris ça. La vie se doit d'être simple parfois.

Lyzianna était par moment, beaucoup trop sérieuse. La vie n'avait pas toujours a être si compliqué. Parfois, il fallait un peu s'amuser. Si Sirius arrivait enfin à faire comprendre ça, à Lyzianna c'était plutôt bien. Après ce que Sirius avait vécu dans la vie avec le cancer et le deuil de sa femme, il méritait bien de redécouvrir l'amour auprès de Lyzianna qui était définitivement la meilleure personne pour le compléter.

Et bien écoutes, avec tout ce que Sirius a vécu, je crois que tu es la meilleure personne pour être à ses côtés et ne t'en fais pas, ton nouveau côté un peu fleur bleue restera secret avec moi

Austin était plutôt sérieux. Il serait discret sur le sujet, mais il ne pouvait pas s'empêcher de terminer sur une petite touche d'humour

Au fait, si un jour vous décidez de vous marier, j'espère que je serai invité au mariage, sinon je serai extrêmement vexé.

Il put s'empêcher d'afficher un sourire un peu idiot au visage tout en prenant une dernière bouchée de sa salade.

Lyzianna sourit quand Austin assura qu'ils se complétaient bien, le psychiatre et elle. Il n'avait pas idée d'à quel point. Parce que bien sûr, tout le monde pensait connaître l'histoire de Sirius. Elle y avait cru aussi, pensant connaître tout ce qu'il y avait à connaître. Elle avait mis du temps à comprendre que l'histoire triste était bien plus profonde que cela, bien plus dévastatrice. Elle avait mis du temps parce qu'elle avait mis du temps à vraiment entrer dans sa vie, à devenir une confidente privilégiée, comme pouvait l'être Leone. Pour le reste du monde, Sirius montrait peu de la vraie profondeur de son deuil, se montrant tel l'homme blagueur et joyeux qu'il était la plupart du temps, mais leur épargnant les moments plus compliqués, plus douloureux. Elle avait conscience d'être quelqu'un de très particulier, pour avoir pu être témoin de ce genre de moments, pour qu'il ait assez confiance en elle pour lui avouer certaines choses douloureuses. De la même façon (voir plus encore), personne ne connaissait vraiment Lyzianna. En tout cas, personne ne savait rien de ce qu'elle avait pu vivre, sinon Sirius. Même s'ils n'avaient jamais posé les mots, elle savait qu'il avait compris, lu entre les lignes et que mieux que personne, il pouvait comprendre pourquoi elle était comme elle était, pourquoi elle ne serait jamais vraiment tout à fait comme les autres. Et ensemble, ils affrontaient cela. La noirceur, les difficultés, les fantômes. Elle lui offrait la possibilité de se donner petit à petit, deuil après deuil, sans jamais exiger plus que ce qu'il pouvait donner et il la poussait à vivre plus pleinement sa vie, à renaître, à se sentir vivante à nouveau. Oui, ils se complétaient parfaitement.

« Je ne crois pas », souffla-t-elle, le pensant sincèrement, malgré tout ce que Sirius pouvait dire. « Que je suis la meilleure personne pour lui », précisa-t-elle. « Je crois qu'il mérite bien mieux, bien plus que... moi » Elle, la fille qui oubliait parfois de manger pendant toute une journée parce que trop prise dans son travail, qui avait peur de se donner à quelqu'un, qui était incapable de dire tout ce qu'elle ressentait, alors même que cela la prenait à la gorge plus de vingt fois par jour, l'étouffant littéralement de ne pas savoir laisser sortir les mots, qui était trop hautaine, trop égocentrique, trop froide. C'était un aveux des plus surprenant, quand on connaissait le point d'honneur que Lyzianna mettait à toujours se montrer compative, fière et parfaite. « Mais pour une raison folle, il veut être avec moi et je suis trop heureuse de lui donner ça. » Elle lui avait dit une fois qu'il était la lumière de sa vie, mais même s'il lui jurait que non, elle pensait toujours être une part d'ombre dans la sienne.

Son sourire se tinta d'une ombre à son tour quand il évoqua l'éventualité d'un mariage. Même s'ils avaient décidé de poursuivre leur idylle, leur passé n'était pas quelque chose qu'ils mettaient complètement derrière eux. Elle apprenait encore à se sentir à l'aise dans l'intimité qu'ils partageaient et il vivait encore avec le souvenir de sa femme, lui parlant parfois de Nyla, la faisant toujours vivre dans leur vie. Elle vivait bien avec le souvenir de l'autre femme, consciente que si elle était toujours en vie, jamais Sirius n'aurait même posé un regard sur elle, consciente qu'elle ne serait jamais que la deuxième dans sa vie. Elle avait toutes les peines du monde, si tenté qu'elle soit un jour prête à envisager ce genre d'officialisation, à croire qu'il pourrait un jour vouloir changer le nom de sa femme. « Nous n'avons rien... de classique. Tu sais. Le schéma parfait : mariage, bébé, etc... C'est pas vraiment pour nous. Ne mets pas trop d'espoir à nous voir un jour ressembler à un couple normal. Pourquoi les gens mettent-ils tant d'importance au fait de voir d'autres gens se marier ? », demanda-t-elle finalement, la naïveté pure dans sa voix. Elle n'avait jamais compris pourquoi les gens mettaient tant d'énergie à convaincre les autres de faire ce que eux considéraient comme important. En fait, elle avait même du mal à comprendre pourquoi un bout de papier pouvait être si important.

@Austin Jacobsen

Depuis le temps ou Austin connaissait Sirius, il connaissait les grandes facettes de l'histoire de celui-ci. Sirius et Austin avait partagé la même chambres lorsqu'ils avaient débuté à l'université. Ils avaient été bons amis, mais avec le temps, Sirius et Austin s'étaient perdu de vue. Austin avait tout fait pour garder contact, mais Sirius avait préféré prendre un chemin différent, vivant son deuil en quelque sorte et ils s'étaient perdu de vue et avaient fini par se retrouver, mais Lyzianna avait raison, il ne connaissait pas l'histoire de fond en comble. Il savait seulement ce que Sirius lui avait raconté et ayant lui-même sa vie à gérer, il n'avait pas cherché à être plus présent à une certaine époque auprès de Sirius. On croit bien souvent connaitre quelqu'un, mais au fond, on ne connait seulement une certaine facette de la personne.

Lyzianna avait son caractère bien à elle, mais elle méritait tout de même de trouver l'amour et d'être aimé. Austin regarda Lyzianna. Et bien, je crois que tu fais fausse route sur le sujet et que tu ne devrais pas te dénigrer ainsi. Certains pouvait croire que Lyzianna était un robot, mais elle était une personne. Au fin fond de sa facette un peu froide se trouvait une personne merveilleuse, honnête, intelligente et passionné. Il fallait peut-être creusé un peu loin, mais parfois Austin avait droit de découvrir une facette une peu différente de Lyzianna. Son côté un peu fleur bleu et ce qu'elle lui avait partagé sur Sirius et sa maison aujourd'hui en était la preuve.  D'après moi, il voudra encore t'avoir dans sa vie pour plusieurs années à venir.

Austin avait été un peu idiot de parler de mariage. Pendant un court instant, il avait oublié que Sirus avait été marié avec Nyla. Austin n'était pas celui à se faire des idées préconçu sur le mariage. Le classique, maison, mariage & bébé n'était pas dans son ordre d'idée. Il n'avait pas été élevé ainsi. Il avait été élevé par sa mère célibataire l'ayant eu très jeune à 16 ans et qui avait peine à joindre les fins de mois. Sa vie d'aujourd'hui était bien différente du milieu ou il avait grandi. Austin resta un peu pensif.  Probablement parce que c'est le rêve américain. La croyance populaire. Le succès va avec une grande maison, le mariage et la famille parfaite, alors que tout ceci ne défini pas le bonheur et la route vers le succès. On peut tout avoir et être misérable dans la vie, tout comme l'inverse. En plus, on sait tous que le trois quart des mariage se terminent en divorce. Ceci dit, il ne disait pas qu'il ne terminerait jamais marié pour autant, mais ce n'était pas ce qui définissait sa version du bonheur. Il fit la moue. J'espère que tu sais que je disais ceci pour rire. Je disais seulement ça parce que je ne veux pas être le dernier à savoir ce qui se passe dans ta vie. Au fond sa blague sur le mariage aurait tout autant pu être une blague sur la pendaison de crémaillère ce qui aurait pu être mieux approprié avec la situation.

Sirius avait ce grand pouvoir sur elle, cette capacité à lui faire songer qu'elle pouvait être spéciale et pas seulement pour ses capacités professionnelles. Elle savait qu'elle était une grande chirurgienne. Elle avait encore bien des choses à apprendre, mais elle était déjà très bonne, l'une des meilleures des résidentes en chirurgie plastique, son ego lui disait même : la meilleure du RUMC, mais quand il s'agissait du reste, amitié, relation romantique, c'était une toute autre histoire. Elle n'avait jamais pensé mériter cela. Quelqu'un qui l'aime. Et pourtant, Sirius l'aimait. Il ne le disait pas verbalement, trop conscient du stress que cela provoquait chez elle, mais il savait le lui montrer, le lui prouver, lui faire penser qu'elle pouvait réellement être le monde pour quelqu'un. Et elle était là, consciente d'être aimé d'un homme, apprenant à adorer cette sensation et pourtant toujours aussi inquiète à l'idée qu'elle se fourvoyait, qu'il allait un jour réaliser qu'il s'était trompé et qu'elle n'était pas une personne qu'on pouvait aimer de la sorte, si purement et si intensément. Elle qui avait tant de mal à faire preuve d'humilité dans son métier, se dévalorisait tellement quand il s'agissait de son homme et de leur histoire. Elle avait tant besoin et envie que cela dure toute la vie. C'était effrayant.

Changeant radicalement de discours, Austin lui assura qu'il ne croyait pas vraiment que le rêve américain soit réellement une assurance de bonheur, qu'on pouvait l'être totalement, sans être marié, avec des enfants, une belle maison avec une barrière blanche et un chien et un métier de prestige. Elle hocha la tête pour dire qu'elle savait qu'il plaisantait sur sa boutade initiale et lui sourit. « Oh ne t'inquiète pas pour ça », dit-elle en balayant le propos d'un geste de la main. « Je suis probablement la candidate parfaite pour être la dernière au courant de ce qu'il se passe dans ma propre vie. » Elle aurait pu en rire, tellement cette simple phrase était ridicule et c'était pourtant vrai. Après tout, Sirius et elle avaient commencé sans qu'elle ne s'en rende compte. Sans qu'ils ne s'en rendent compte, en réalité. Il leur avait fallu un petit temps pour comprendre qu'ils étaient dans une relation et Sirius avait ri, le comprenant en premier, lui assurant qu'ils avaient déjà tout d'un couple lorsqu'il l'avait réalisé et que mettre les mots dessus n'allait pas rendre la chose différente. Il leur avait juste fallu un peu de temps pour comprendre, leurs peurs respectives n'ayant en rien empêché qu'ils tombent complètement sous le charme l'un de l'autre, ni qu'ils vivent une relation sérieuse. La preuve même, lorsqu'elle avait choisi sa maison, ils avaient seulement découvert alors qu'ils vivaient déjà ensemble, mais dans deux logements distincts. Ils passaient déjà toute leur vie ensemble, soit dans son appartement à Manhattan, soit ici, chez Sirius. Elle avait presque autant d'affaires chez lui que chez elle et inversement. Leur couple était né indépendamment de leur volonté et leur vie commune aussi. Il n'y avait plus que leurs barrières à l'accepter complètement qui empêchait que ça soit totalement réel. « Ceux qui passent leur journée à s'échanger tous les ragots de l'hôpital doivent être plus au courant que moi de ce qui se passe. » Elle n'avait jamais supporté ces pseudo-professionnel qui passaient plus de temps à se raconter leurs vies ou celle des autres qu'à travailler, mais c'était pire, depuis qu'elle était avec Sirius. Elle avait tant de mal avec ceux qui parlaient d'elle et de son couple, alors qu'ils n'avaient même pas échangé trois mots par le passé.

@Austin Jacobsen

Austin était soulagé. Il était bien le dernier à croire à l'amour idyllique et au rêve américain. Il croyait plutôt que chacun devait suivre son propre chemin et faire ce qui était le mieux pour soit et il put s'empêcher de rire à la remarque de Lyz. Je crois que pour ça on l'est tous un peu. Austin hocha des épaules. Dans le feu de l'action, Austin avait cette tendance parfois à se perdre à ne pas apprécier le moment présent ou réaliser ce qui se passait exactement. Austin était dans la même situation, vivant dans le déni de l'amour pour sa meilleure amie. Tôt ou tard, il allait devoir faire face à la situation et ses réels sentiments, mais vivre dans le déni était bien plus simple, alors que tout le monde autour d'eux pouvaient voir qu'ils agissaient comme un couple alors qu'ils n'en étaient pas un. Il faut parfois s'arrêter pour faire le point. Et dans son cas, c'était plus facile à dire qu'à faire. Austin était plutôt doué pour donner des conseils, mais il les suivait très peu avec sa petite personne. Ahh tu parles de certaines infirmières à qui l'on devrait donner un peu plus de travail pour qu'elle s'intéresse un peu moins à écouter la vie des autres Austin leva les yeux au ciel. Je me demande c'est quoi le dernier ragot qu'elles ont sorti à mon sujet?   Il se souvenait que l'une d'entre elle avait insisté à ce qu'il fasse la rencontre de sa nièce. Une jeune femme très gentille avec beaucoup de potentiel alors qu'Austin n'avait pas la tête à s'engager dans aucune relation pour le moment. Il préférait passer son temps libre à l'hôpital et proposer son aide aux urgences. Peut-être bien que tôt ou tard, il appliquerait sur un poste permanent aux urgences. Il aimait bien la médecine générale, mais il aimait tout autant (ou voir plus) la traumatologie.

Austin regarda l'heure, alors qu'il terminait sa salade. Je devrais peut-être y aller et débuter mes visites de l'après-midi avant la sieste de M. Anderson. M. Anderson, c'était un charmant patient qu'il avait. Il était plutôt âgé et il restait à l'hôpital, jusqu'à ce qu'on lui trouve une place dans un hospice. L'homme avait ses habitudes et Austin commençait à bien les connaitre. Il aimait bien ce patient.

Elle avait beau plaisanter sur les ragoteuses de l'hôpital et s'intéresser grandement à ce qu'on pouvait dire sur Sirius et elle, dans le fond, Lyz n'écoutait toujours pas ce qu'elles pouvaient dire. Elle se fichait toujours autant de la vie des autres. Elle avait bien assez à faire avec la sienne et celle du peu de personnes qui l'aimait pour s'intéresser à la vie de ceux qui ne comptaient pas pour elle et pour qui elle ne comptait pas. Elle avait toujours pensé qu'ils pouvaient tous penser ce qu'ils voulaient d'elle, elle s'en fichait totalement. Cela avait un peu changé depuis qu'elle était avec Sirius, mais seulement parce qu'elle ne voulait pas que sa mauvaise réputation à elle lui fasse du mal à lui. Elle haussa donc les épaules en réponse. Elle ne savait pas ce qu'ils disaient sur Austin. Cela ne l'intéressait pas. Ses oreilles ne s'ouvraient que lorsqu'elle entendait le nom de son homme.

Le repas presque achevé, son comparse venant de finir le sien, Lyzianna l'entendit sonner l'heure de la fin du repas. Elle regarda l'horloge rapidement et sourit. Si elle se dépêchait de finir ses frites, elle pouvait embarquer son gâteau avec elle et non seulement aller fumer, mais aussi aller voler un baiser à son amoureux avant de devoir retourner à son bureau et à ses dossiers. Elle avait tant de paperasse en retard. « Oui, tu as raison ! C'est l'heure », concéda-t-elle, fourrant ses derniers morceaux de pomme de terre frites dans sa bouche.

Tout en mâchant, la blondinette se leva et se saisit de son plateau. « Bonne journée Austin. Et encore une fois bonne chance pour ton patient », dit-elle, une fois le contenu de sa bouche avalé. Elle alla jusqu'à la poubelle, pour jeter ses détritus, puis posa son plateau et offrit un dernier sourire au jeune médecin avant de quitter la cafeteria pour se diriger vers l'aile psychiatrique.

@Austin Jacobsen