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Merci de ne pas me déranger avant mon café [Aleksej]

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Mer 17 Mar - 12:36


Merci de ne pas me déranger avant mon café

Aleksej & William


Nous sommes en février. Les vacances scolaires approchent. Le terme de la grossesse de Morgana aussi. Je suis à la fois anxieux, et impatient de voir ma fille pointer le bout de son nez. Mais je dois prendre mon mal en patience et continuer d’observer les jours avancer, avec une lenteur exaspérante.

Les étudiants de l’université de Columbia déambulent dans les couloirs, pour se rendre à leurs prochains cours. Pour ma part, j’ai une trentaine de minutes de creux, avant de commencer le mien. J’aime cet endroit. Donner cours aussi, en criminologie, ce que je fais depuis quelques années déjà, maintenant. Intervenir dans une université aussi prestigieuse est plaisant, tout en continuant son travail de base. Nous sommes beaucoup dans ce cas. Il y a entre autres Morgana qui, comme moi, dispense des cours de criminologie même si, actuellement, elle est en arrêt. Puis il y a Sarah, qui est professeur de journalisme, elle, à temps plein, même s’il lui arrive de continuer quelques reportages. Autant dire que Saeed a déjà déambulé plus d’une fois dans cette université. Soucis de garde. Il est même déjà arrivé qu’il assiste à l’un de mes cours, car je ne pouvais pas faire autrement. Les étudiants avaient d’ailleurs beaucoup été amusés en voyant le petit garçon de maintenant cinq ans, descendre les marches de l’amphithéâtre, une feuille à la main, en s’écriant « Papa ! Regarde, j’ai dessiné un dinosaure ! ».

Mais aujourd’hui, j’étais seul. Et je me dirigeais vers la machine à café du hall principal pour m’en servir un, tombant nez à nez avec Aleksej Svendsen. Ah oui, j’ai oublié de préciser, mais lui aussi, est intervenant à l’université de Columbia, en droit. Nous nous sommes vus à plusieurs reprises dans l’enceinte de cet établissement. En temps normal, nos échanges sont cordiaux, car quoi qu’on puisse dire ou ressentir, on a fini par mettre nos états d’âme de côté pour s’apprécier, même si on ne l’avouera jamais.

Pourtant, aujourd’hui, même si je croise son regard, je ne cherche pas à lui parler. Je n’en ai pas l’envie. Au mois de décembre, j’ai appris que Solveig avait un cancer. J’ai appris dans la foulée que sa relation avec Aleks avait été mise en pause, ce qui avait eu le don de m’énerver. Je ne comprenais pas comme on peut laisser seule la femme qu’on aime, dans une telle situation, et ce, même si je suis conscient que c’est Solveig qui était à l’origine de ce break. Non, elle ne me l’a pas clairement dit, mais disons que je la connais bien assez pour savoir que ce genre de grandes idées, ça vient toujours d’elle. Mais il l’a laissé faire. J’ai beau ne plus être avec Solveig, elle reste importante dans ma vie. Lui faire du mal, c’est me faire du mal. Donc oui, j’en veux à Svendsen car elle a mal vécu ce moment. Mais je n’ai pas cherché à le contacter à ce sujet, car cela ne me regarde pas. En revanche, même si Solveig et lui ont fini par se remettre ensemble, je lui en veux toujours de l’avoir laissé seule. Des fois, je me demande vraiment pourquoi elle est partie avec lui, plutôt que de rester avec moi.

Alors j’appuie sur les boutons de la machine, après y avoir inséré une pièce, et observe le liquide brun couler dans le gobelet.

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Ven 19 Mar - 19:00


Merci de ne pas me déranger avant mon café

Aleksej & William


Si depuis leur retour de Montauk, Aleksej avait un peu freiné la cadence au cabinet, il attachait toujours beaucoup d’importance aux interventions qu’il menait dans les universités de Columbia et NYU. Pour lui, le savoir était une chose précieuse qu’il fallait transmettre sans parcimonie. Ces jeunes gens assis face à lui dans ces amphithéâtres seraient les acteurs du monde de demain. De futurs avocats et avocates, juges et magistrats. Les futurs citoyens d’une société qui arriverait peut-être à prendre le virage crucial qui s’annonçait devant elle.

Il venait tout juste de terminer une intervention sur le rôle de procureur général, celui de New York, Laetitia James - sa patronne actuelle - et sur le rôle du procureur de district. Il s’agissait de donner aux étudiants une idée un peu plus précise sur le rôle de ces institutions, mais également d’élargir leurs horizons. Faire des études de droit ne débouchait pas nécessairement sur le métier d’avocat. Et là encore, les champs d’expertise était bien plus variés que ce qu’on pouvait voir dans les séries télévisées.

Il avait déjà fait cette intervention à plusieurs reprises, chaque nouvelle promotion d’étudiants y ayant droit. La première année, il avait été tellement ahuri par les questions posées par les étudiants que Solveig avait finis par lui dénicher l’une ou l’autre de ces séries qui traitaient du droit. La télévision donnait aux gens une vision très erronée et particulièrement romancée du métier d’avocat ou de procureur. Pas étonnant que les étudiants se bousculaient aux portes d’entrée des grandes Universités de droit.

Son job a lui consistait à remettre les pendules à l’heure avant que ces jeunes étudiants aient passé dix ans à étudier pour se retrouver désillusionnés. Mais peut-être aussi que dans le tas, il arriverait à susciter des vocations et c’était son cheval de bataille. Depuis qu’il avait commencé à faire ces interventions dans les Universités, il avait accompagné plusieurs étudiants dans leur début dans la vie active et certains avait déjà l’étoffe de grands avocats en devenir. Il avait à présent une vingtaine de minutes avant de retourner dans l’amphithéâtre pour recommencer une énième fois un discours à présent bien rodé.

En chemin vers la machine à café, son regard tomba sur une silhouette familière. William O’Connor. Le policier avec qui il avait collaboré donnait également des conférences à l’université de temps à autre. Si les relations qu’ils entretenaient étaient tout à fait correctes, William n’en était pas moins l’ex-fiancée de sa compagne. Bien que leurs regards ce soient croisés, l’Irlandais ne s’astreignit à aucune courtoisie. Il pouvait aussi bien faire comme s’il ne l’avait pas vu et poursuivre sa route mais il savait que leur chemin se recroiserait inévitablement. Que ce soit ici à l’université, à la criminelle ou bien chez leurs amis communs, s’il y avait un malaise, celui-ci ne se résoudrait pas par la grâce du Saint Esprit.

Et il valait mieux régler les choses tout de suite que de laisser traîner des non-dits et de se retrouver un genre en soirée à régler des comptes. C’était le genre de situation dans laquelle il ne voulait pas mettre Solveig. Il savait qu’elle tenait à ce qu’elle et William restent amis et il faisait des efforts pour être en bon terme avec son ex. Alors que l’Irlandais venait de s’éloigner un peu de la machine à café, Aleksej introduisit lui aussi une pièce dans la machine tout en le saluant poliment d’un signe de tête.

“O’Connor.”



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Mar 23 Mar - 10:25


Merci de ne pas me déranger avant mon café

Aleksej & William


Une fois mon gobelet rempli d’un café corsé, je le récupérais et m’éloignais un peu de la machine. Je sentais la silhouette de Svendsen s’avancer pour, à son tour, introduire une pièce afin de s’en faire couler un. Mon comportement n’était peut-être pas le plus adapté. Mais ceux qui me connaissent assez savent que je ne sais absolument pas faire semblant. Je ne voyais donc pas discuter avec lui comme si rien n’était, préférant me contenter de l’ignorer. Mais l’ignorer prouvait, finalement, que j’avais réellement une dent contre lui et il s’en rendit compte bien vite, dans la mesure où, jusqu’alors, nos relations étaient plus cordiales. Plus que cordiale d’ailleurs. Il y a quelques mois, nous nous sommes tout de même retrouvés ensemble en cellule de dégrisement après avoir trop bu et déclencher une bagarre générale dans un bar. Ce genre de souvenirs que partagerait deux bons amis. Je me souviens encore de la tête de Solveig quand elle est venue chercher son compagnon au commissariat et qu’elle a vu que ce dernier était accompagné de son ex-fiancé. Une situation plutôt improbable.

Alors forcément, le fait qu’aujourd’hui, j’ignore le danois, ne pouvait qu’interpeller ce dernier. Il décida néanmoins de me saluer. Je venais de porter mon café à mes lèvres, afin d’en boire une gorgée, avant de tourner la tête vers lui et de le dévisager.

– Svendsen…

Non, décidément, je ne sais pas faire semblant. J’ai mille et un défaut, mais le mensonge n’en a jamais fait partie. De toute façon, je ne sais pas mentir. Quoi qu’il en soit, Aleksej semblait vouloir briser la glace et comprendre pourquoi je cherchais à ce point à l’ignorer. Et si je le faisais, c’était bien évidemment pour ne pas lui en foutre plein la gueule, ni me mêler de ce qui ne me regarde pas. Ce qui ne regarde plus, serait d’ailleurs plus approprié. Mais le danois semblait préférer crever l’abcès une bonne fois pour toute, sachant probablement que nos chemins allaient finir par se croiser encore un bon nombre de fois, que ce soit dans notre vie professionnelle, puisque nos travails sont complémentaires, que dans notre vie personnelle, Solveig et moi ayant de nombreux amis en commun.

Mais je ne fis rien de plus que le saluer. Avec un peu de chance, Svendsen comprendrait que je n’ai pas envie de discuter avec lui et finira par tourner les talons pour s’éloigner. Pourtant, j’en doutais. J’en doutais beaucoup.


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Dim 28 Mar - 20:11


Merci de ne pas me déranger avant mon café

Aleksej & William


Nul doute que William avait une dent contre le danois. Leur route ne s’était pas croisé depuis un certain temps pourtant. Peut-être lui en voulait-il d’avoir gardé Solveig loin de New York pendant plus d’un mois. Si Aleksej ne savait pas réellement où en était la situation “amicale” qui liait les deux anciens partenaires, il préférait ne pas demander. Ce n’était pas le genre de conversation qu’il voulait avoir avec sa compagne. Elle avait été claire, cette relation faisait partie du passé. Il était prêt à lui faire confiance et à ne pas remettre en doute sa parole.

Les choses se passaient presque normalement quand ils se retrouvaient en collectivité. Ils partageaient un cercle d’amis et chacun avait finalement réussi à trouver ça place. Même si les moments de complicité entre l’irlandais et l’italienne irritait un peu le danois, c’était surtout parce qu’il avait l’impression d’avoir manqué un chapitre. Après tout, cela ne faisait pas tout à fait deux ans qu’ils se fréquentaient. Leur relation en était à leurs balbutiements, même si les choses étaient devenues sérieuses très rapidement. Sérieuse au point de passer à deux doigts du burn out en apprenant la maladie de la jeune femme.

Il n’avait pas forcément envie de se frotter à William mais il savait que si Solveig apprenait qu’il y avait des tensions entre eux deux, elle tenterait de s’en mêler. Il préférait largement régler ça lui-même. C’était probablement son ego d’homme qui l’y poussait. S’il n’avait jamais été du genre à avoir besoin de prouver quoi que ce soit à qui que ce soit, William restait néanmoins l’ex-petit ami de Solveig. Son ex-fiancé. Et cela changeait la donne. Pour l’instant, lui n’était que le nouveau petit ami. Il avait toujours le sentiment d’avoir des choses à prouver.

“J’ai entendu que tu allais être l’heureux papa d’une petite fille… des félicitations sont de rigueur…”

Aussi étrange que cela puisse paraître, parler des enfants avec William semblait plus naturel avec la plupart des gens. Probablement l’un des seuls sujets que les deux hommes puissent admettre avoir en commun, mis à part l’italienne.



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Mer 7 Avr - 9:58


Merci de ne pas me déranger avant mon café

Aleksej & William


Solveig et moi nous voyions régulièrement. De ce fait, nous savions ce qui se passait dans la vie de l’autre. Comme deux bons amis, finalement, même si la différence résidait dans le fait que nous n’abordions pas certains sujets en profondeur, comme notre histoire de couple. Ça restait un sujet assez délicat, puisque nous avions été nous même dans une relation sérieuse pendant de nombreuses années, et que nous avions même été sur le point de nous marier, à une époque.

Je ne savais pas comment Svendsen vivait notre relation. Il ne semblait pas faire preuve de jalousie, du moins en apparence. L’italienne ne l’accepterait pas. Peut-être gardait-il donc ses ressentiments pour lui, même si je n’y croyais qu’à moitié, dans la mesure où jusqu’alors, lui et moi nous entendions plutôt bien, même si les débuts ont été plus que compliqués.

Le danois se retrouvait régulièrement avec les amis que Solveig et moi avions en commun. Pour eux aussi, ce changement avait été brutal. Mark et Alice avaient finalement très vite accepté le nouveau compagnon de l’italienne, même si ma rupture avec cette dernière semblait avoir été difficile à vivre pour eux. Pour d’autres amis, comme Hayden, l’arrivée du danois avait été plus compliquée. Il avait fallu d’ailleurs que je discute longuement avec Hayden pour qu’il prenne davantage sur lui et finalement, lui aussi avait fait une place à Svendsen.

Malgré cela, effectivement, le danois restait le « nouveau compagnon ». Et malheureusement, cette étiquette risquait de lui coller à la peau encore longtemps, puisque notre cercle d’amis nous avait connu ensemble, Solveig et moi, depuis nos années d’études. Il n’était donc pas question d’animosité avec le danois. Juste le temps qui avait fait qu’ils s’étaient habitués à la voir avec moi, plutôt qu’avec lui. Et j’imaginais que c’est ce point qui restait difficile à vivre pour lui.

Mais là n’était pas la question. Aleks tentait de détendre l’atmosphère et il entreprit donc de mettre les pieds sur le sujet de la parentalité. Un point que nous avions en commun, même si cette aventure avait déjà pris fin depuis quelques années, pour le danois. Mais à l’heure actuelle, il semblait vouloir briser la glace avec cette discussion, ce qui n’était pourtant clairement pas le cas.

- Merci. Morgana et moi allons-nous retrouver avec cinq enfants. Ça va faire beaucoup de changements, mais je ne m’inquiète pas. Nous sommes plutôt solidaires, nous.

Première pique envoyée. Je laissais sous-entendre au danois où était le fond du problème, puisque j’insinuais clairement que Solveig et lui ne faisaient pas preuve de cette même solidarité. Et s’il assemblait les pièces du puzzle, il comprendrait que je parle de leur « break », dans un moment où ils auraient dû se soutenir, au lieu de se séparer.

– Si tu es au courant du fait que je vais avoir une fille, j’imagine que tu te doutes que je suis moi-même au courant du cancer de Solveig.

Oui, jusque-là, tout paraissait plutôt logique, puisque, je le rappelle, l’italienne et moi nous voyions régulièrement et avions encore une grande complicité. Bref, il faisait un pas pour discuter et briser la glace. Je l’y aidais en lui faisais comprendre pourquoi la glace s’était formée.



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Mar 4 Mai - 22:06


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Aleksej & William


Le ton de William restait froid et tendu malgré avoir mis sur la table un sujet qui aurait plutôt dû apporter un peu d’allégresse et de gaieté. Les sourcils d’Aleksej se froncèrent légèrement quand il entendit la remarque de l’Irlandais. Il préféra ne pas relever. Après tout, peut-être qu’il avait mal interprété l’insinuation de William. Il ne voyait pas bien d’où cela venait. L’irlandais semblait vivre sa vie de son côté. Il allait avoir un nouvel enfant avec une autre femme que Solveig. Cette animosité étonnait quelque peu Aleksej. Depuis ce jour où le policier avait fait irruption dans l’appartement de Solveig pour la reconquérir et qu’ils s’étaient retrouvés face à face, il avait eu l’impression que la situation c’était améliorée entre les deux hommes.

Nous avons passé quasiment tout l’hiver en dehors de New York… Alors oui, je me doute que tu sois au courant.

Aleksej avait supposé que la jeune femme en avait parlé à tout son groupe d’amis. Après tout, ils avaient tous les deux pris congé du monde pendant plus d’un mois. Tous les deux s’étaient réfugiés dans un cocon dans lequel ils avaient tous les deux pansés leurs blessures. En pensant à Montauk et à ces longues journées passées à lézarder au coin de la cheminée, les balades au bord de la plage, les siestes à rallonge, il sentit une pointe de nostalgie. Aleksej aimait leur appartement de New York, il aimait son boulot et les interventions qu’il donnait dans les universités mais il n’avait jamais vraiment été une personne “sociale”. Rester seul avec la femme qu’il aimait, coupé du monde, ça lui allait très bien.

Mais je sens bien que tu vas me dire le fond de ta pensée, O’Connor… Ne tournons pas autour du pot.

William avait quelque chose à lui reprocher, ça ne faisait pas de doute. Autant crever l’aspect tout de suite. Aleksej n’était pas non plus du genre à se défiler. D’autant plus que le Danois avait le sentiment qu’il n’allait pas spécialement apprécier ce qu’il allait entendre. S’ils partageaient des amis communs et passaient parfois des soirées ensemble, les deux hommes n’avaient parlé de leur vie sentimentale qu’à une seule occasion et ils étaient tous les deux sous l’emprise de l’alcool. Beaucoup d’alcool. Aleksej n’appréciait que moyennement qu’on se mêle de sa vie privée. Ex-petit ami ou qui que ce soit.



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Lun 10 Mai - 22:14


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Aleksej & William


Aleksej continue de m’appeler par mon nom de famille, ce qui signifie qu’il est sur la défensive. Il a raison de l’être, car notre discussion n’a rien de cordiale. J’ai ouvert les hostilités. Et il y répond. Je sens que je l’agace. Ca tombe bien, je ressens la même chose, avec de la colère en plus.

- Très bien, je vais te dire le fond de ma pensée, Svendsen.

Je le dévisage avec amertume.

- Quand Solveig m’a expliqué être atteinte d’un cancer, elle m’a avoué par la même occasion votre « break ». Tu m’expliques ?

Je sais déjà qu’il va me répondre que cela ne me regarde pas, que je ne suis plus en couple avec Solveig, et que je n’ai pas mon mot à dire concernant leur couple. Et il aurait raison. Seulement, même si je ne suis plus avec l’italienne, je tiens à elle et il ne le sait que trop bien. Nous passons encore beaucoup de temps ensemble. Alors son bien être m’importe. Qu’il le veuille, ou non. Et là, ça me regarde.

Je viens de terminer mon café. Je jette le gobelet dans la poubelle à mes côtés, dans un lancer précis, et repose aussitôt mes yeux bleus sur le danois. « Alors, je t’arrête tout de suite, parce que j’imagine sans difficulté que c’est elle qui est à l’initiative du break, pour t’épargner je ne sais quoi. » Oui, je connais Solveig à la perfection, et je mettrais ma main à couper que je ne me trompe pas sur ce point. Je sais également quels sont les tourments de cet homme, car il s’est déjà confié à moi. Alors je fais des liens. Je n’ai jamais pu m’en empêcher. C’est naturel. A croire que je suis né pour être flic.

- Tu apprends que la femme que tu aimes a un cancer. Et au lieu de la soutenir, tu acceptes un break ? J’imagine que tu as beaucoup de choses à régler. Mais jamais, écoutez-moi bien, jamais tu la fais passer au second plan. Je suis clair ?

Mon ton est menaçant. Exaspéré aussi. Ne la connaît-il pas assez ? Ne sait-il pas qu’il ne faut pas tout prendre au pied de la lettre avec elle ?

- Je me suis aperçu qu’elle avait été hébergée chez Alice et Mark. Qu’est-ce qui tourne pas rond dans ta tête ? Tu l’as laissé géré cette épreuve toute seule. Elle t’aime, et même si ça m’emmerde de l’avouer, elle est heureuse avec toi. Alors ne gâche pas tout parce tu as décidé de te laisser ronger par ton passé. Alors regarde devant toi, et avance avec elle.

Je me retiens clairement de continuer en lui expliquant que s’il recommençait, je lui mettrais mon poing dans la figure.


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Dim 16 Mai - 19:13


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Aleksej & William


Aleksej croisa les bras sur sa poitrine. Ses poings, cachés, étaient serrés par l’exaspération. Il n’était pas question de s’énerver. Le Danois avait bien trop de sang froid pour sortir de ses gongs, même si ce n’était pas l’envie qui lui manquait. Il était juste très doué pour garder ses émotions pour lui. Trop peut-être. Peut-être qu’à force d’intérioriser toutes ses émotions, il allait finir par se faire ensevelir par elles. Le visage fermé, il se contenta de laisser William s’épancher et allait au bout de son laïus. Sa mâchoire était serrée et ses yeux avaient pris une teinte gris foncé.

“Je ne te permets pas de parler de mon passé. Tu ne me connais pas, O’Connor.”

Quelques confidences autour d’un verre ne faisait pas d’eux les meilleurs amis du monde et William n’avait pas la moindre idée des épreuves par lesquelles étaient passées Aleksej. Même Solveig n’avait jusqu’à présent vu que la surface de l’iceberg. Mais entendre l’ex de sa compagne lui faire la morale et s’immiscer dans sa vie privée était difficilement acceptable par le Danois. Jusqu’à preuve du contraire, il n’avait aucun compte à rendre à l’Irlandais.

L’effort fourni par Aleksej pour ne pas éclater et lâcher son courroux sur William était colossal. Mais il ne pouvait pas lui dire ses quatre vérités et rééquilibrer la balance. Il n’en avait pas le droit. Les confidences que lui avaient faites Solveig prouvaient bien toute la confiance qu’elle avait en lui. Il ne pouvait pas la trahir, même sous le coup de la colère. Si une partie de lui pensait que l’Irlandais devait connaître la vérité, cette vérité n’appartenait qu’à la jeune femme et c’était sa décision de la révéler ou non.

Pour autant, il trouvait ça un peu gros de s’entendre dire ce qu’il devait faire ou ne pas faire de la part de William. Solveig et lui avaient rompu, à deux reprises.

“Je trouve ça un peu osé que tu oses m’expliquer comment je dois vivre ma vie. Solveig a peut-être décidé que vous deviez rester amis mais les faits restent les mêmes. C’est avec toi qu’elle a rompu, à deux reprises. Tu avoueras que c’est un peu ironique, de la part du gars qui l’a planté devant l’autel… Je te remercie de l’intérêt que tu peux nous porter, mais tes conseils tu peux te les mettre où je pense…”



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Mar 18 Mai - 10:15


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Aleksej & William


Je ne m’attendais évidemment pas à ce qu’Aleksej se soumette à mes petites exigences. Bien évidemment qu’il allait mal réagir. Comment cela aurait-il pu être différent ? Que nous le voulions ou non, Solveig et moi gardons ce côté fusionnel. Lorsqu’une relation se termine, on ne peut pas agir comme deux parfaits inconnus. J’ai essayé de mon côté, sans jamais y parvenir cependant. Je resterais attaché à l’italienne, même si j’aurais préféré abandonner tous mes sentiments pour ne plus avoir à souffrir de sa simple présence. Cette relation a été aussi belle que toxique. Alors oui, elle reste une personne importante de ma vie, et je ne supporte pas l’idée qu’on puisse lui faire du mal. Comme je n’ai pas supporté l’idée que je puisse moi-même être à l’origine de nombreuses de ses tristesses et déceptions, fut une époque. Alors si je m’inquiéterais toujours pour elle, effectivement, c’est assez ironique que ce soit moi qui donne des leçons à Aleksej. J’en suis conscient, plus qu’il ne peut l’imaginer. Mais je crois qu’encore aujourd’hui, il ne faudrait pas que quelqu’un touche à un seul de ses cheveux pour que je montre les crocs.

- Tu as raison, je n’ai pas à te dire tout ça.

Le danois serait probablement choqué que je finisse par lui donner raison, s’attendant probablement à ce que la situation s’envenime davantage. Je ne détachais plus mon regard du sien. J’ai beau savoir qu’on n’obtient aucune conversation enrichissante en haussant le ton ou en se montrant vexant, j’ai toujours eu beaucoup de mal à me contrôler. Avec Solveig, j’ai toujours eu tendance à ressentir chacune de mes émotions par cent, si ce n’est plus.

- Seulement, je m’inquiète pour elle. Je sais qu’elle est bien avec toi, et j’ai besoin de m’assurer que tu la soutiendras toujours, quoi qu’il arrive, et que tu ne feras pas les mêmes erreurs que moi.

Parmi ces erreurs : le fait d’être parti, le jour de notre mariage. Même si j’en ai assez de me le prendre dans les dents, c’est ce qui s’est effectivement passé. Les parents de Solveig ont toujours fait leur possible pour nous séparer, et ont fini par y parvenir. Alors on peut occulter autant qu’on le souhaite tout ce dont j’ai dû faire face avec une famille aussi ignoble que les Lazzari, je m’en fiche. On peut penser que je suis parti sans aucune raison, que j’ai lâchement abandonné la femme que j’aimais sans raison apparente. Je sais que ce n’est pas le cas. Solveig ne m’a jamais pardonné, là où cela a été plus simple avec ses parents, même s’ils ont eu une grosse part de responsabilités dans cette histoire. Quel parent est capable de tout mettre en œuvre pour briser le cœur de leur enfant, juste parce que l’homme qu’elle a choisi n’est pas de la même classe sociale ? Mais visiblement, ça, c’est pardonnable. Je suis habitué à avoir le mauvais rôle, et je le mérite, j’en suis conscient. Mais je n’ai plus envie de me battre pour tenter de prouver au monde entier que j’ai un bon fond. Ca ne m’avancera à rien.

Quand j’observe le danois, je ne souris pas. Car non, je ne suis pas d’accord avec le comportement qu’il a eu. Mais il a raison sur un point : cela ne me regarde pas. Solveig est assez grande pour gérer seule ses problèmes et il est temps de cesser de jouer l’ange-gardien alors qu’elle peut très bien se débrouiller sans moi.

– Mais tu as raison, ça ne me regarde pas. Et Solveig est assez grande pour pas avoir besoin que je prenne sa défense.

En fait, je suis fatigué. Fatigué d’avoir envie de me battre pour rien, de me laisser envahir par mes émotions. J’ai uniquement besoin d’aller de l’avant, de laisser mon passé derrière moi.

- Bonne journée., lui lançais-je en tournant les talons, notre conversation ayant pris, à mon sens, fin.


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