C'est la beauté du mois d'avril. Un jour, il fait grand soleil, 20 degrés et on peut se balader en t-shirt et le jour d'après, c'est limite s'il ne recommence pas à geler, le ciel se déchire et la grêle se met à tomber.

Évidemment, pile le jour où Marlon s'est dit, "oh, pas besoin de parapluie, et pas besoin de veste non plus, s'il fait comme hier ça devrait aller."... Autant vous dire qu'il s'est planté en beauté, parce qu'on se croirait presque dans le jour d'après, avec Jake Gyllenhall qui se prend des tornades de glace dans la tronche et se réfugie dans la bibliothèque après avoir lutté avec des loups. Mais comme la vie réelle n'est pas aussi excitante que les films catastrophes des années 2000, Marlon se réfugie dans un magasin de bonbons. Pas aussi classe, mais c'est sympa quand même.

Passant une main dans ses cheveux pour en retirer les petits morceaux de glace, il arpente les rayons de chocolat. C'est le weekend de Pâques, et peut-être que ça pourra un peu égayer l'ambiance s'il ramène quelques œufs pour les collègues qui, comme lui, ne peuvent pas profiter de ce weekend parce que trop de boulot.

A peine lève-t-il la main pour attraper un sachet d’œufs au chocolat noir que c'est la coupure de courant. Plus de lumière, plus rien. "Putain, fais chier," grommelle-t-il dans sa barbe. Pas de chocolat pour les détectives, parce que pas de courant, ça veut dire que les caisses ne fonctionnent pas. Agacé, il se dirige vers la sortie et... les portes sont bloquées. Il force un peu pour tenter des les ouvrir avant de se faire enguirlander par une employée en panique. "On va quand même pas rester coincer ici et attendre comme des cons que le courant revienne!" rétorque-t-il. La dernière coupure de courant généralisée à New York a quand même duré 6 heures... Marlon doit aller bosser. Les meurtres ne vont malheureusement pas s'élucider tout seul...

Oh et puis merde. Il attrape le sachet d'oeuf qu'il avait repéré, l'ouvre, et en fourre trois d'un coup dans sa bouche avant de tendre le paquet à la personne d'à côté. "Un chocolat?"

Cherchant à toujours aider le LGBTQ+ Center, quand on me demande d'aller chercher des sucreries pour un évènement en rapport avec Pacques, je ne dis pas non, et je m'y rends rapidement. Quand il s'agit de faire ce qu'il faut pour le centre, je suis souvent l'une des premières à me proposer, et je peux vous dire qu'au début, ça en a étonné plus d'un. C'est probablement dû au fait que je suis souvent très sarcastique, second degré, froide voire désagréable selon certains. J'aime penser que je suis simplement honnête, qu'importe la situation et que je dis toujours ce que je ressens. Je n'affiche presque jamais de faux sourire, je ne fais jamais quelque chose que je n'ai pas envie de faire.
Alors que je flâne de rayons en rayon, à la recherche du meilleur chocolat en rapport qualité-prix, j'entends l'orage menacer. Le vent souffler, le tonnerre gronder de plus en plus fort. Si fort que la musique du magasin semble être engloutit par les bruits du mauvais temps dehors. Et là, les lumières s'éteignent. Je ne m'empêche pas de soupirer bruyamment et de fouiller mes poches à la recherche de mon téléphone portable pour me servir de lampe de poche. Comme d'autres personnes dans le magasin, je me dirige vers la sortie, instinct de survie, peut-être. Malheureusement les portes automatiques n'ont pas été épargnées par la coupure de courant, elle est générale et on dirait bien qu'on est coincés. Un homme à côté de moi ouvre un paquet d'oeufs en chocolat et me le tend, je m'empresse d'éclairer le sachet avec la lumière de mon portable. « Non merci, c'est du chocolat au lait. » Je soupire une nouvelle fois et hausse les épaules. « J'suis végane. » Alors que je me retourne pour regarder si, par hasard, il n'y aurait pas des sucreries sans ingrédient d'origine animale autour de moi, je bouscule une seconde personne qui s'était rapprochée de nous. « Merde, désolée.  » J'éclaire les visages des personnes autour de moi avec mon téléphone, tour à tour, comme pour être sûre qu'il n'y avait pas mon ou ma pire ennemi(e) dans le coin. On n'est jamais trop prudent.

Comme le grand enfant qu'il est, Cameron a envoyé de merveilleux carton d'invitation écrit de sa main gracieuse et habile : des SMS pour être honnête, à son petit groupe d'amis. Il les invitait chez lui, dans son appartement, pour faire une petite chasse aux oeufs et surtout finir affaler sur le canapé, le bide explosé par le trop de chocolat et de bières. Bien entendu, le Thompson n'aurait pas été lui-même sans ajouter une légère blague dans son message. Il a donc trouvé un super jeu de mot qui n'a probablement fait rire que lui. Tout se terminait donc par un "Pâques tu le vaux bien !". Maintenant que tout le monde était invité et prêt, lui ne l'était pas. Proposer une chasse à l'œufs, c'est bien. Avoir des œufs à cachés, c'est mieux. Il prévient son colocataire qu'il part faire quelques courses, et lui demande même, dans un élan de gentillesse, s'iel a besoin de quoi que se soit. Puis, enfin, il se met en route vers greenwich village.

Etonné de n'avoir eu aucun problème technique dans le métro, de ne pas être tombé dans les escaliers et de ne pas avoir eu de malchance depuis le début de la journée, il entre dans un magasin juste avant que les premières gouttes de pluie ne l'atteignent. Ses sourcils se froncent quand il remarque que le ciel nuageux à laisser sa place à un orage. Il déteste ça. Pas pour le bruit que cela fait, ni pour le vent que cela engendre. Juste parce que les éclats de lumières provoqués par un orage lui donnent l'impression d'être suivi par un appareil photo. Il ne pourrait jamais devenir une célébrité. Il souffle, prend sur lui-même et se dirige manuellement, un panier dans les mains, vers le rayon des chocolats. Si son porte-monnaie débordait, il serait actuellement entrain de prendre un échantillon de chaque produit présent. Malheureusement, son porte-monnaie ne ressemble pas au sac de Mimi Mathy et il doit faire attention à ce qu'il prend. Il s'offre tout de même un petit plaisir personnel et ajoute dans son panier six gros lapins en chocolat. Il s'approche des sachets remplis d'oeufs en chocolat quand un éclair le fait sursauter et coupe toute électricité dans le magasin. Eh oui, le petit cri de souris qui a été entendu par tous provient bien de sa bouche ! Fallait bien que sa malchance pointe le bout de son nez. Voyant de la lumière vers l'entrée, il se dirige là-bas. Il entend un début de conversation avant qu'on ne le bouscule. « Ce n'est rien. » Il cache la lumière du téléphone qui lui éblouit les yeux. « Moi, je veux bien du chocolat ! » qu'il dit, avant de plonger sa main dans le paquet qu'on lui propose. « Les générateurs devraient se remettre en route rapidement. » Du moins, il l'espère. « T'es quand même super baraqué... » Il touche du bout du doigt le bicep du jeune homme qui tient le paquet de chocolat. « Si le fait de manger du chocolat rend ainsi, je veux bien rester enfermer ici une semaine le temps de tout gober. » Un éclair vient à nouveau pourfendre le ciel et fait sursauter Cameron. « Cette situation me rend nerveux. » Ceci explique donc son comportement étrange. Le stress, ça le rend fou.