Carla s’est demandé tout l’après-midi ce dont Briséïs peut bien vouloir lui parler. Une petite voix en elle ne s’est pas surprise à penser que son amie a peut-être des doutes concernant son mariage. La brunette a toujours mentionné qu’elle était heureuse en couple, mais l’instinct de la policière se trompe rarement. Elle n’a pourtant jamais fait la moindre allusion jusque là quant à ce sentiment qu’elle a sur le futur époux ; ce n’est pas sa vie alors pas le droit de juger, peu importe combien elle peut s’inquiéter pour celle qu’elle considère comme sa deuxième sœur – et encore plus depuis qu’Ambre a quitté New-York.

Ce n’est que lorsque Jaden s’est raclé la gorge, la voyant rêvasser que la trentenaire est revenu à ses moutons, se concentrant sur son rapport. On vient de terminer une enquête dans la brigade, et comme souvent certains préfèrent lui laisser la paperasse, cette partie du métier qu’eux apprécient moins. Peu lui importe, elle tape sur les touches, les unes après les autres, persuadée qu’un jour, son heure de briller viendra, comme ce fut le cas à une époque pour son père et son grand-père avant lui.

Au final, la fin de journée arrive plus vite qu’elle ne l’aurait crû et après un passage express dans les vestiaires afin de revêtir ses vêtements de civil, Carla attrape sa trottinette électrique, véhicule monstrueusement démesuré à côté de sa frêle silhouette, avec comme idée de rejoindre l’Outpost pour y boire une bière avant de rentrer. Elle appellerait Briséïs ensuite. Enfin, c’est ce qu’elle se dit avant de voir la jeune femme à peine sortie du commissariat.

« Bri ?! » lance-t-elle pour capter l’attention de l’autre brune. « Tu te la joues parents qui viennent chercher leur petit à la sortie de l’école, maintenant ? » Elle se met à rire, ayant toutefois une petite part d’elle qui se demande si cette visite surprise n’est pas lié à ce qu’elle a à lui dire. Est-ce si urgent ? Est-ce qu’elle doit s’inquiéter ? « Je ne m’attendais pas à te voir. Enfin, j’veux dire, tu m’avais pas prévenu. » lance-t-elle en guise d’encouragement pour qu’elle lui révèle immédiatement ce qui l’amène et l’ôte ainsi de ses doutes.

Briséïs avait besoin de voir sa meilleure amie aujourd’hui. Elle avait besoin de lui parler. Elle avait besoin de se confier à elle et de lui dire ce qui se passe dans sa tête. Dans son coeur aussi, même si de ce côté, elle n’était plus sûr de rien. Elle ne pouvait pas lui parler de tout, pas de ce qu’elle subissait au quotidien en tout cas. Elle pouvait au moins lui parler de ses doutes de son mariage. La jeune femme avait besoin de la voir alors elle lui avait envoyé un message. Elle ne travaillait pas, même si Carla elle oui. Cela ne l’empêchait pas d’aller la rejoindre à la sortie. Elle ne l’avait pas vu depuis un petit moment et, ce qu’elle avait à dire ne se faisait pas par téléphone.

La brunette se décide de se rendre retrouver son amie en allant en transports la rejoindre. Ce n’était pas si loin et puis elle suppose que la jeune femme y avait été en voiture. Sinon, tant pis. Elle l’attends devant le commissariat, regardant un instant son téléphone. Elle sourit en voyant la jeune femme sortir. « Pourquoi pas ? Je n’ai plus le droit de venir chercher ma meilleure amie? » Elle sait bien qu’elle la taquine. « J’avais envie de te voir et de te parler et bon, par téléphone ce n’est pas le mieux. » Ce serait long en plus de cela par message ou même derrière un combiné. Non, il y avait des choses qui étaient mieux à faire en face à face. « Tu allais rentrer chez toi? » Elle lui demande alors. « Tu as le temps de prendre un café ou quelque chose? » Il est vrai qu’elle aurait pu demander avant. Elle ne savait même pas si elle était libre mais entre amies, ça devait le faire, non ?

La réponse fait doucement sourire Carla, même si rien ne dupe son sentiment qu’il se passe quelque chose. Ce n’est jamais bon signe quand on ne peut pas dire les choses par téléphone, à moins que ce soit pour annoncer une nouvelle si bonne et si grande qu’on veut voir la tête de son interlocuteur en temps réel. « J’allais aller boire une bière à l’Outpost, mais en soi, rien de fixe, on peut aller n’importe où ! » rassure-t-elle son amie. « Et puis, tu sais bien que quand bien même j’aurais des plans, j’annulerais tout pour ton joli minois. » Son sourire s’élargit. Entre les deux femmes, ça a été le coup de foudre amical au premier regard, comme une évidence, qui remonte à bon nombre d’années désormais.

« Par contre, tu me connais, j’suis pas très patiente comme meuf, donc va falloir cracher le morceau avant d’être autour d’un verre ! » Elle lui fait des yeux rouges, par plaisanterie. Tout le monde sait parfaitement bien que quand Carla essaye de faire la méchante, elle n’a aucune crédibilité, ce qui ne manque pas de lui porter préjudice dans sa profession d’ailleurs. « Ou alors, faut qu’on rentre dans le premier bar ! » Oui, autre possibilité. Non pas que l’Outpost soit à l’autre bout de la ville, mais bon. « Quoiqu’à deux sur ma trottinette, on ira vite… » réfléchit-elle à voix haute, tout en dépliant l’engin. Ce n’est pas avec deux poids plumes comme elles-deux que les roues risquent de s’abimer.

Briséïs avait peur de faire une connerie alors, il fallait qu’elle parle avec sa meilleure amie. Elle devait faire cela avant de faire un truc qu’elle pourrait regretter par la suite. Carla n’avait pas la science infuse ni même la solution à ses problèmes. Elle s’en doutait bien mais néanmoins, elle pourrait lui donner quelques pistes, quelques trucs. Elle ne voyait pas trop à qui d’autre en parler. « Hum.. l’Outpost me va très bien enfin, peu importe. » Elle n’avait pas décider où elles pouvaient aller. Dans le fond peu importe tant qu’elles pourraient discuter et si possible, sans que qui que ce soit puisse entendre cette discussion. Des personnes qu’elles connaissaient. « Je l’espère bien mais sait-on jamais. » Elle pouvait avoir des impératifs ou bien devoir rester au bureau plus longtemps. Contre ça, elle ne pouvait pas grand-chose.

Elle se met à rire à ses paroles. Au moins, elle se détend un peu même si pas totalement. Elle se sentirait mieux qu’une fois qu’elle aurait lâché ce qu’elle avait sur le cœur. « T’inquiètes, tu le sauras très vite. » Il fallait bien qu’elles aillent au bar alors elles n’allaient pas parler de cela comme ça ou commencer la discussion. « Si tu ne me laisses pas tomber alors oui allons y. Heureusement j’ai mes baskets. » En talon, ça aurait été plus compliqué. La jeune femme monte sur la trottinette alors qu’elle se tient à Carla. « C’est bon pour moi ! » Elle lui lance alors qu’elles prennent la route de l’Outpost. Elles arrivent plus rapidement qu’elle ne l’aurait pensé puis elles rentrent à l’intérieur. « Tu  veux prendre quoi ? » Elle lui demande même si bon, elle sait que ce n’est pas ce qui intéresse totalement Carla. « Bon.. venons en aux faits.. Je voulais te parler d’Ezra je.. je ne suis plus certane de vouloir me marier. » La bombe est lâchée et ce n’est que le début.

« Petite joueuse. J’y arrive très bien, moi en talons. » Elle se met à rire. Carla porte des talons tous les jours quand elle n’a pas besoin de revêtir sa tenue de travail, plus par habitude que par réelle envie ou parce qu’elle trouverait cela confortable. Toujours ce fameux dilemme du qui elle veut être vs ce qu’elle a promis à sa mère. Voici les deux brunes qui s’élancent à bord de la trottinette électrique, à vitesse raisonnable toutefois pour se faufiler aisément dans la foule new-yorkaise sans prendre le risque de blesser qui que ce soit. Rapidement, elles arrivent à destination. Carla laisse sa trottinette dans l’entrée, tout le monde ou presque sachant que c’est la sienne, personne ne la volera, et elle dirige Briséïs avec elle dans une table à l’écart afin qu’elles puissent ne pas être dérangées.

« T’inquiète, ils connaissent ma commande par cœur. Par contre, la tienne sans doute moins ? » Une bière, en pinte. Toujours la même chose, jour après jour, telle une tradition. Aucun problème avec l’alcool, juste une folle envie de profiter de la vie à sa manière. Puis, voilà la bombe lâchée, et Carla qui était loin de s’attendre à ça. « Whattttt ? » Sa réaction respire la surprise. Non pas qu’elle ait toujours adoré le fiancé de son amie, loin de là même puisqu’elle ne le connait que très peu, mais Briséïs lui a toujours dit être heureuse, ne laissant rien présager de ce revirement de situation. « Enfin… Pardon… C’est juste que je ne m’y attendais pas ! Il y a encore quelques jours, on parlait des préparatifs et tout. » tente-t-elle de s’excuser. « Qu’est-ce qui se passe ? Pourquoi ce revirement ? Il ne s’est rien passé de grave, j’espère ? » Elle serait là pour elle, quoi qu’il arrive, c’est certain. Carla ne laisse jamais tomber ses amis.

Briséïs n’aimait pas trop être en talon. Elle trouvait que ce n’était pas pratique et puis elle préférait être en basket. Au moins, elle n’avait pas de risque de tomber, ou moins parce qu’elle était maladroite la jeune femme. Elle savait aussi que Carla appréciait moins les talons mais elle le faisait surtout pour faire plaisir à sa mère. Elles en avaient déjà discuté toutes les deux et la brunette ne pouvait pas faire grand-chose pour elle, tant que la jeune femme était heureuse. « C’est vrai oui mais.. je n’aime pas ça. » Elle lui dit avec un sourire avant de monter sur la trottinette de la jeune femme. Elle s’accroche à elle au cas où et la laisse rouler vers le bar.

La brunette se met à rire. Effectivement, elle n’était pas du genre à venir dans ce bar, non pas qu’elle n’aimait pas mais bon. Elle n’y pensait pas et puis elle n’aimait pas non plus y aller seule. Elle avait parfois des soirées avec le boulot et ça l’occupait déjà beaucoup. Elle se commande donc un cocktail et laisse le serveur partir avec les commandes. Elle se gratte la nuque un peu gênée. Elle comprend que Carla se questionne et qu’elle ne s’attendait pas à cela. Elle n’en avait pas parlé avant en même temps. « Non je sais bien.. je n’en ai parlé à personne à vrai dire. » Elle lui dit alors. En même temps, à part à Carla, elle ne voyait pas trop à qui en parler. « Je ne t’ai pas vraiment dit la vérité enfin.. les choses ne vont pas très bien avec Ezra. On passe beaucoup de temps à se disputer ces temps-ci et ça dure depuis un moment. » Elle se mordille la lèvre. « Et puis.. je ne suis plus trop sûre de mes sentiments. » Elle s’interrompt parce que le serveur vient déposer leurs boissons. « Il y a un autre homme qui me plait et.. je suis perdue. » Carla devait maintenant comprendre pourquoi c’était urgent qu’elles se voient.

Carla était loin de s’attendre à ça quant à l’évolution de leur après-midi, mais une part d’elle n’est finalement pas si surprise. « Tu aurais dû m’en parler plus tôt ! Ça a dû être tellement difficile de garder ça pour toi ! » lance-t-elle, plus désolée par la souffrance endurée par Briséïs en raison de son silence que pour elle-même. Il faut dire que Carla a toujours été très altruiste et qu’il est bien rare qu’elle pense à elle avant de penser aux autres. « Elles sont à propos de quoi ces disputes ? Ça peut être arrangé ? » Parce que la question est là, généralement, quand on en vient à avoir des doutes. Est-ce qu’on veut continuer à vivre sa vie de la même manière ou est-ce qu’on veut faire des modifications ? « Tu sais bien que tu es encore jeune ; et pas encore mariée. » Elle lui sourit tendrement, tout en lui prenant la main. « Il est pas trop tard pour changer d’avis. » Il faut en profiter, peut-être, d’ailleurs ?

Carla, elle est du genre à croire qu’il faut se battre pour son couple, pour son grand amour. C’est l’idéaliste en elle qui parle dans ces moments-là car en réalité, elle n’a jamais eu de relation assez sérieuse pour réellement être confrontée au problème. « Quand on commence à penser à quelqu’un d’autre, c’est généralement le début de la fin… » Simple constat. « Mais dis m’en plus ! Il a quoi de plus, cet homme ? Quoi de différent d’Ezra pour te faire douter ? » Habituée à mener les interrogatoires, elle n’y va pas de mains mortes sur ses questions.

Briséïs n’avait jamais osé parler de cela avec sa meilleure amie parce qu’il y avait des choses qu’elle ne pouvait pas dire. Elle ne pouvait pas lui dire parce qu’elle ne pouvait pas lui avouer qu’il la frappait et elle n’allait pas lui en parler. Elle avait juste besoin de se confier sur ce qu’elle ressentait. « Je sais mais.. je n’osais pas et puis il fallait que je fasse le point sur mes sentiments. » Enfin, elle disait cela mais elle n’y arrivait pas pour autant. Elle ne savait toujours pas ce qu’elle ressentait. « Je ne sais pas.. mais c’est de tout et de rien il est jaloux, et puis parfois c’est pour des broutilles. » Elle ne saurait pas vraiment expliquer. Elle ne peut pas lui dire qu’il est violent même si c’est arrivé après leur rencontre et après qu’ils vivent ensemble tous les deux. Elle ne saurait donc pas dire ce qui avait changé malheureusement. Elle hoche la tête à ses mots, lui adressant un sourire. « Non c’est vrai mais je ne veux blesser personne tu sais. » Elle sait qu’elle allait le faire et surtout, elle savait qu’il n’allait pas apprécier cela.

Elle finit par lui avouer qu’il y a quelqu’un d’autre dans sa tête mais c’est un véritable bazar. Elle ne sait pas comment faire. « Je sais bien mais.. je ne sais pas si c’est de l’attachement ou.. plus. » Elle ne voudrait pas se l’avouer parce qu’elle aurait peur de souffrir aussi. Elle aurait peur que ça ne soit pas réciproque. Elle aurait surtout peur du bordel que ça provoquerait une fois de plus. « Tu te souviens.. du voisin que tu trouvais pas trop mal ? » Elle lui dit avant de se mordiller la lèvre. Elle boit une gorgée de son verre pour se donner un peu plus de courage. « Je ne sais pas ce qu’il a de plus mais.. je me sens bien. Il me fait rire, sourire, on passe de bons moments et.. je me sens heureuse. » Elle se sent quand même un peu honteuse. « Et avec Ezra.. je n’ai plus ces sensations. »

Briséïs veut protéger Ezra pour ne pas le blesser mais elle veut également protéger Victor. Elle sait que ce n’est pas la solution parce que derrière, c’est elle qui souffre. Elle souffre de cette situation qui ne s’arrange pas et elle pensait que ça finirait par s’arranger par la suite. Elle était naïve parfois, pour ne pas dire assez souvent. Elle était comme ça, elle pensait aux autres avant elle-même quitte à la desservir. « Oui tu as raison.. » Elle souffle à sa meilleure amie.

La brunette lui parle finalement du voisin, de celui qui reste dans sa tête. Elle n’arrive pas à se le sortir de la tête même si elle voudrait. Ce serait plus simple mais il faut croire qu’elle ne joue plus dans la simplicité depuis un moment. Elle adresse un sourire à sa meilleure amie qui tente de détendre les choses et elle apprécie. « Je sais.. mais je n’arrive pas à savoir ce que mon instinct me dit. » C’était bien ça le problème. Et si elle finissait par faire une erreur ? Et si elle le quittait mais que les choses ne se passaient pas forcément mieux avec Victor ? Ils ne s’étaient rien promis après tout et elle ne se voyait pas se mettre en couple aussi tôt. « De mes doutes ? Je sais que je lui plais et il voudrait juste que je sois heureuse. » Elle lui avait déjà dit qu’elle ne savait plus où elle en était mais bon,  c’était à elle de régler tout ça.  Elle boit une gorgée de sa boisson avant de rougir à sa question. « Je sais que ce n’était pas bien.. » Elle lui souffle alors. « On est partis à Paris, en tout bien tout honneur enfin.. il ne s’est rien passé là-bas. » Elle préfère le lui dire parce qu’elle n’était pas comme ça et puis Victor n’était pas du genre à la forcer ou insister. « Je ne pouvais pas le dire à Ezra, il aurait très mal réagi.. » Et encore, elle ne disait pas tout.

Une grimace vient rejoindre les lèvres de la miss, désemparée à l’idée de ne pas pouvoir aider Briséïs. « Ça a l’air d’être un type bien, ce mec, s’il ne veut que ton bonheur. » Carla ne fait aucunement partie de ces femmes qui pensent que les hommes sont tous les mêmes, tous des pervers qui ne pensent qu’au cul. Elle se fie aux faits. « Moi, tu pouvais me le dire par contre ! » Elle lève les yeux au ciel. « Vraiment, je vais finir par remettre en doute mes compétences de flic… » Difficile de ne pas être aveugle devant les choses qui sont trop près de nos yeux, qui concernent les personnes qu’on aime. C’est ce que préfère se dire la brune. « Qu’est-ce que tu me caches encore d’autre ? D’autres choses que je devrais savoir ? » Qu’elle lui dise tout, sapristi ; Carla veut les détails. « D’une, tu ne m’as pas emmenée à Paris avec toi et rien que ça c’est un sacrilège. De deux, je te rappelle que je vis ma vie amoureuse par procuration » insiste-t-elle pour qu’enfin, Briséïs crache le morceau.

Elle a envie de voir un sourire sur son visage alors qu’elle aborde le sujet Victor, ça en dirait long déjà. Pour l’instant, Carla ne voit qu’une Briséïs qui a peur du futur, de ses choix. Tout à coup, elle lâche son verre, le poussant un peu plus loin sur la table et elle attrape les deux mains de son amie. « Ferme les yeux. Respire. Oublie le présent et pense à ton futur. Et sans réfléchir, dis-moi ce qui te vient à l’esprit sur comment tu te vois dans 5 ans. » Quand la policière ferme les yeux, elle se voit avoir déménagé en banlieue, dans une petite maison, pas très grande mais très cosy. Elle aurait un chien. Un labrador sans doute. Ou peut-être un Saint Bernard. Elle se voit avec un bébé dans les bras aussi et un large sourire aux lèvres. Elle n’a pas forcément plus de détails, mais cette image d’elle assise sur une chaise à bascule sur le perron de sa maison avec son bébé dans les bras et son chien à ses côtés, c’est tout ce qui la fait vibrer.

Briséïs se sent un peu soulagée de pouvoir parler de cela avec sa meilleure amie. Elle sait bien que celle-ci ne peut pas l’aider et elle ne peut pas totalement se confier mais ça fait tout de même du bien. Elle lui adresse un sourire à ses mots. Oui, c’était quelqu’un de bien, elle ne pourrait pas dire le contraire. Trop bien pour elle-même. « Je sais oui, désolée, je crois que je n’étais pas prête à en parler. » Elle lui dit en se mordillant la lèvre. Elle aurait pu oui mais sûrement qu’elle avait peur. Elle faisait confiance à Carla, vraiment. Elle secoue la tête à sa question. « Non promis, c’est la seule chose. » Elle ne mentait pas pour cette fois. Elle n’avait rien d’autre à lui cacher, si ce n’est ce qui se passait dans son couple. « Vraiment désolée mais.. on pourra aller un week-end à Paris toutes les deux pour me faire pardonner. » Elle ne savait pas encore quand ni quoi mais pourquoi pas après tout.

La brunette prend les mains de son amie dans les siennes. Elle n’a jamais pensé à tout ça parce que les projets qu’elle avait étaient tombés à l’eau maintenant. Elle ferme quand même les yeux et elle tente d’imaginer. C’est compliqué et puis rien ne se passe au départ, elle ne voit rien, tout est flou. « C’est pas très clair.. mais je suppose que je continuerai de travailler où je suis parce que j’aime ça. Que j’aurais évoluer. » Elle aimait son poste dans les réseaux sociaux mais elle ne disait jamais non à apprendre de nouvelles choses, à saisir des opportunités. « Je me vois avec mon chien, et peut-être d’autres qui sait. J’aurais peut-être quitter la ville pour prendre un nouveau départ mais je serai heureuse. C’est le plus important je crois, non ? » Trouver le bonheur et être heureuse. Elle ne demande que cela.