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Nevermore (Ina & Alexis)

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Lun 28 Juin - 19:27

Elle se sentait vide. Elle ne saurait dire si elle était triste, en colère ou perdue, elle était juste… vide. Il l’avait quittée, elle n’était pas celle qui lui fallait, la fille jolie et sûre d’elle qui pourrait s’occuper de lui. Elle n’était pas assez bien, trop grosse, trop bête, trop… Elle ne savait pas trop en fait. Il lui avait balancé des mots dégueulasses et il l’avait planté là. Il était dans son appart, elle venait de rentrer du boulot, elle était crevée et lui n’en a rien eu à faire, il l’a jetée. Sur le coup, elle avait répondu par de la colère, elle lui avait dit qu’elle allait se laver et qu’elle voulait qu’il soit parti quand elle aurait fini. Il devait poser ses clés sur le meuble de l’entrée, prendre ses affaires et partir. Elle ne voulait plus entendre parler de lui. C’est ce qu’elle lui avait dit.

Sous la douche, elle avait pleuré, les larmes se mêlaient à l’eau qui lui coulait sur la tête. Quand elle était revenue dans le salon, il n’était plus là. Elle était seule et elle s’affala sur le canapé. Elle pleurait encore, elle n’avait envie de rien, juste pleurer pour laisser la douleur s’écouler avec ses larmes. Elle ne se rappelle plus trop de la nuit, elle n’a pas beaucoup dormi. Le lendemain, elle est allée travailler comme si de rien n’était, même si ses yeux étaient rouges et qu’elle avait l’air épuisée. Elle ne pouvait pas, tout simplement, tout laisser derrière elle. Elle n’avait rien dit à personne les deux premiers jours, elle avait hésité à supprimer les photos qu’elle avait de lui sur son téléphone, à l’appeler pour lui dire de revenir, à l’appeler pour lui dire à quel point il lui avait fait mal. Elle n’a rien fait de tout ça, non, elle a envoyé un message à Ina : Il m’a largué. Pas un mot de plus, elle comprendrait.

Finalement, Ina lui avait dit qu’elle passerait le lendemain, qu’elle serait là pour l’aider. Alexis l’attendait, elle ne parvenait pas à cacher ses yeux gonflés, son teint pâle et ses cernes, mais elle se forçait à sourire, à étirer ses lèvres qui n’avait plus envie de montrer quoique ce soit. Les mots qu’il avait employé l’avait blessée profondément, il tournait en boucle dans sa tête, ça la rendait folle. Au moins, elle pourrait parler de tout ça à Ina, ou essayer de lui dire, de mettre des mots sur ce qu’elle ressentait. Alexis, elle a dû mal de parler d’elle, surtout quand ça ne va pas, elle veut pas gêner les autres avec ses problèmes, mais elle le fera avec Ina, parce qu’Ina est une amie et qu’elle ne la jugera pas. Elle entend sonner et va ouvrir la porte.

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Sam 3 Juil - 22:36
Lorsqu’Ina débarqua le lendemain matin, elle sortait à peine d’un entraînement. C’est donc en tenue de sport qu’elle se pointa sur le pas de porte d’Alexis. Elle n’avait pas eu le temps de repasser par chez elle, ce qu’elle aurait peut-être dû faire, puisqu’elle sentait le déo bon marché à l'hibiscus. « Salut Alex. » Lorsqu’Alexis lui ouvrit la porte, elle l’examina de la tête aux pieds, comme pour faire un constat de l’état de son moral. Elle ne se laissa pas berner par le maigre sourire de son amie. Yeux rougis, visage marqué par le manque de sommeil, aïe, la situation était critique.

Il devait être aux alentours de midi moins vingt, alors Ina était passée prendre le déjeuner avant de venir. Loin d’elle l’idée de s’inviter à manger chez Alexis, mais pour se remettre d’une rupture, rien ne valait un plat de son restaurant préféré. Alexis s’effaça pour la laisser entrer et Ina s’avança dans l’appartement. Elle posa bruyamment les deux sacs en papier, remplis de nourriture, sur la table basse. Sans aucune délicatesse, elle lâcha : « Je vais lui faire la peau à ce pauvre type. » Elle ne précisa même pas de qui elle parlait, c’était plus qu’évident. Depuis le texto de la veille (le fameux « Il m’a largué »), la brune fulminait. Non, on ne larguait pas les amies d’Ina sans s’attirer ses foudres. Par ailleurs, elle était tout à fait capable d’aller jouer un mauvais tour au pauvre type en question, elle ne manquait pas d’imagination. Entre crever ses pneus et entourer son scooter de pq, il y avait de quoi faire. Mais bon, par égard pour Alexis, elle s’en abstiendrait.

Ina pivota vers Alexis et prit ses deux mains entre les siennes. Sa nature maternelle, pour ne pas dire étouffante, se manifestait. De sa voix rassurante, elle déclara solennellement : « Écoute-moi bien, sweetie, je ne veux pas que tu pleures pour lui, ni pour n’importe quel autre garçon sur cette planète, crois-moi, il n’y en a aucun qui en vaut la peine. » Voilà qui était bien ironique venant d’elle. Comme si ses quelques années supplémentaires lui donnaient la science infuse et qu’il ne lui était jamais arrivé de tomber amoureuse d’un abruti.

Une fois ces sages paroles proférées, Ina lâcha les mains de la jeune femme. « Raconte-moi ce qu’il s’est passé hier soir. » Peut-être qu’Alexis n’avait pas envie de lui raconter, mais ça, Ina ne voulait pas l’entendre. La barista ne parlait que très peu d’elle, or ressasser encore et encore sa rupture sans jamais en parler à personne risquait d’être catastrophique. Heureusement (ou malheureusement, selon le point de vue), Ina ne laisserait pas une telle chose se produire.

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Dim 11 Juil - 19:05

Elle ne voulait pas montrer que ça allait mal, parce que ce serait se l’avouer à elle-même. Ce serait comprendre qu’il lui avait fait du mal, que leur relation était importante pour elle et que ses mots avaient été destructeurs. Elle ne voulait pas l’accepter, ça voudrait dire que c’était vraiment fini et qu’elle ne pourrait rien faire pour revenir en arrière. Envoyer un sms à Ina pour lui dire qu’il l’avait largué, ça avait été dur, mais tellement plus facile que de voir son regard inquiet et de devoir lui parler de tout ça à voix haute. Alexis ne voulait pas inquiéter son amie, c’était stupide et elle aussi elle avait ses problèmes, mais en même temps, elle ne pouvait pas tout simplement garder ça pour elle. Elle ne pouvait pas rester seule à gérer ça et à garder ces mots qui tournaient en boucle dans sa tête. Elle était grosse et donc elle était moche, c’est ce qu’il lui avait fait comprendre. Le pire, c’est que ça ne l’avait pas tant étonnée que ça. Elle avait toujours cette impression de ne pas être à la hauteur, de ne pas être assez bien et c’était logique qu’il se lasse d’elle et qu’il en aie marre de faire la charité et de sortir avec la grosse du coin.

Ina était rentrée et avait posé deux sacs de nourriture sur la table basse. La rousse ne réagit même pas à la remarque. Elle était vide et ça lui passait un peu au-dessus. Et puis, il fallait dire qu’elle était un peu partagée entre l’idée de lui faire payer tout ça, d’elle aussi lui cracher des mots violents au visage ou de juste tout laisser tomber et de ne plus jamais parler de ça. Elle ne savait pas trop ce qu’elle voulait et ça fluctuait au cours du temps. Elle alla s’asseoir sur le canapé, en fait, elle se laissa plus tomber qu’autre chose, mais elle n’avait pas la force de faire attention à ça. Elle était fatiguée, drainée. Elle sentit les mains chaudes d’Ina contre les siennes et la regarda vraiment pour la première fois depuis qu’elle était arrivée. En l’entendant dire qu’il ne fallait pas qu’elle pleure pour lui, elle sentit les larmes lui monter. C’est con, mais ça la mettait mal, ça lui rappelait ce qu’il s’était passé et qu’elle avait été heureuse avec lui.  Malgré les doutes sur sa place, sur le fait qu’elle était digne de son amour et qu’il ne faisait pas ça juste pour le fun, pour profiter de son appart et de la thune qu’elle gagnait avec son travail. Elle avait été importante pour quelqu’un et elle l’avait aimé, elle l’aimait toujours, même si ses mots lui avaient fait du mal. Elle faisait de son mieux pour ne pas laisser les larmes couler, clignant plus rapidement des yeux, mais Ina ne serait certainement pas dupe.

Pour le moment, Alexis était restée muette, elle n’avait rien envie de dire. Pourtant lorsque la surveillante lui demanda de lui raconter ce qu’il s’était passé, elle décida de lui répondre. « Il a attendu que je sois rentrée du travail, j’étais crevée avec ma journée au café, mais il en a rien eu à faire. Il m’a dit que c’était fini, qu’il en avait marre de sortir avec moi, que j’étais trop… grosse et trop moche. » Sa voix se brisa à ce moment-là, mais elle reprit tout de même après avoir soufflé un coup. « Il a dit d’autre chose, tout aussi méchante. Il m’a fait comprendre que je ne le méritais pas et que je l’ennuyais. Je crois que je suis… que j’ai été un boulet pour lui. En même temps, qui voudrait de moi ? Je lui ai dit que j’allais me laver et que je voulais qu’il soit parti quand je sortirai de la salle de bain. Et il est parti. » C’était simple. Elle ne voulait pas en ajouter plus que ça, c’était déjà bien assez douloureux de se remémorer tout ça et surtout de le dire à voix haute. Des larmes coulaient de ses yeux et elle avait le regard fixé sur un point devant elle. Elle se sentait vide et le fait que son amie soit là lui faisait comprendre qu’elle n’était plus toute seule.

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Lun 26 Juil - 17:27
TW : misogynie, mention de  feu

Le récit d’Alexis la toucha. Elle aussi avait aimé des connards dont l’activité favorite consistait à lui répéter qu’elle n’était pas assez bien. À leurs yeux, elle n’était pas suffisamment « féminine » ー un mot dont ils ne comprenaient visiblement pas le sens. « Tu pourrais pas faire de la danse ou du poney comme une vraie fille ? Et arrêter d’être vulgaire ? Tu parles comme une poissonnière ! » Hélas, quand on vous martèle les mêmes choses durant des mois, ça finit par infiltrer votre cerveau. Ina avait donc commencé à complexer. Pire : elle s’était mise à détester celles qui pratiquent le poney et qui emploient un langage raffiné.

Pour toutes ces raisons, Ina comprenait son amie, même si leurs expériences différaient sur plein d’aspects. Elle comprenait l’humiliation, la trahison et la douleur. Ça lui paraissait injuste, tellement injuste, car la douce Alexis ne méritait pas ça. Personne ne méritait d’être traité comme ça. Pas même les adeptes de poney. « Comment ça, qui voudrait de toi ? Alex, sérieux, tu délires. Si on était pas amies depuis si longtemps, j’aurais déjà essayé de te draguer, crois-moi. » Bon, ça n’était pas tout à fait vrai. Contrairement à ce qu’elle prétendait, Ina était une vraie catastrophe en matière de séduction : par manque de confiance, elle n’aurait jamais osé aborder Alexis. Mais l’idée était là. Son amie était jolie comme un cœur et elle trouvait absurde que quiconque puisse affirmer le contraire.

La barista éclata en sanglots, sous l'œil desespéré d’Ina. « Non, non, non, honey, on ne pleure pas j’ai dit. » Elle allongea un bras pour atteindre son sac de sport depuis le canapé, se contorsionnant à moitié. Elle en tira un paquet de mouchoirs, en sortit un et le déplia. Elle le tendit à Alexis pour qu’elle s’essuie les joues, résistant à l’envie de sécher ses larmes elle-même, consciente que ce serait trop envahissant. « J’ai une copine qui s’y connaît en magie noire, on peut faire une aprem poupées vaudous si tu veux. » Ina ne plaisantait qu’à moitié. Elle ne croyait aux forces obscures que lorsqu’il fallait se venger d’un goujat.

Incapable de tarir les pleurs d’Alexis, la brune passa de longues minutes à lui parler doucement. Et quand il ne resta plus assez d’eau dans le corps de son amie pour sécréter d’autres larmes, Ina décréta qu’il était temps de se bouger. Il leur fallait un plan d’action, du type « comment oublier son ex en trois leçons ». « D’abord, tu vas effacer son numéro de ton téléphone. Plus vite ce sera fait et moins ce sera douloureux, c’est comme les pansements. Ensuite, on mangera. Et après, on ira sur le terrain vague faire cramer les slips qu’il a laissés chez toi. Ça te va ? » Ironie du sort, la télé allumée, qu’Ina n’avait pas remarquée jusque-là, diffusa Fix You de Coldplay. Ina s’empressa de se lever pour aller l’éteindre, la voix plaigante de Chris Martin n’étant pas ce qui aiderait Alexis à retrouver un peu d’entrain.

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Mar 10 Aoû - 14:59

La présence d’Ina était réconfortante, la rousse n’était plus seule avec ses pensées sombres. Elle pouvait enfin en parler, même si c’était douloureux, et partager sa peine avec quelqu’un de confiance. Ina avait toujours été cette bonne amie qui savait la faire rire et qui la soutenait quoiqu’il arrive. Elle était là et parfois c’est tout ce dont elle avait besoin. Ça avait été dur de raconter sa rupture, mais ça avait eu ce petit effet libérateur. Elle pouvait vraiment commencer à mettre ça derrière elle et arrêter de ressasser. Les paroles réconfortantes d’Ina l’aidaient pour le moment, mais elle savait qu’elle penserait de nouveau à ce genre de chose. Ça avait toujours été le cas, un oscillement entre les jours où tout allait bien et où elle se trouvait bien et les autres où elle ne cessait de se fixer sur tout ce qui n’allait pas. Des jours où elle avait de l’espoir, elle était positive et d’autres, la majorité, où c’était tout le contraire. Certainement que c’était le quotidien de beaucoup de monde, ça ne pouvait pas être tout rose chez les autres, c’était tout simplement impossible, mais ce n’était pas pour autant facile à vivre. Chacun traîne son lot de problèmes.

Elle était pour l’instant silencieuse, attrapant le mouchoir tendu pour essuyer les larmes qui avaient commencé à couler sur ses joues. Elle allait s’en remettre, ça prendrait du temps, mais bientôt, elle ne serait plus aussi… pathétique. Et Ina était là et serait là pour elle, elle l’aiderait à aller mieux et Alexis lui rendrait l’appareil le moment venu. Pour l’heure, la rousse pleurait toujours à chaude larme et ne parvenait pas à se calmer. Elle était fatiguée d’avoir trop pleuré pour un gars qui ne la méritait pas si elle en croyait les dires d’Ina. Une fois qu’elle aurait pleuré toutes les larmes de son corps, elle pourrait essayer de laisser tout ça derrière elle. Ça ne servait à rien de s’apitoyer sur son sort, elle le savait, mais pour l’instant elle avait dû mal à l’appliquer. La remarque sur les poupées vaudoues l’a fit rire doucement, un petit son venant couper ses sanglots qui reprenaient de plus belle.

Après de longues minutes, ses larmes s’arrêtèrent et elle s’essuya les joues. Ensuite, elle attrapa un nouveau mouchoir pour se moucher. Elle se sentait un peu mieux, elle ne pouvait pas tomber plus bas et maintenant il fallait repartir. Ina lui donnait les premières étapes pour passer outre cette rupture douloureuse : supprimer le numéro de son ex de son téléphone. Elle avait hésité à le faire avant, mais il n’y était pas parvenu, c’était tout simplement trop dur. Son amie lui donnait du courage. Elle hocha donc de la tête et attrapa son téléphone, laissé en plan sur la table basse. Il ne suffisait que d’appuyer sur un petit bouton et ce serait fait, pourtant c’était dur. « Je ne lui reparlerai plus jamais, il a été con. » Elle tentait de se servir de sa colère, ça la ferait agir au moins. Elle alla dans ses contacts et supprima celui de son ex. Elle connaissait encore son numéro, mais elle finirait bien par l’oublier. Un maigre sourire se dessina sur ses lèvres et elle releva la tête pour regarder Ina. « C’est fait, on peut manger maintenant. Merci Ina. » Elle n’avait pas très faim, elle n’avait pas très envie de rire, non plus, mais ça irait. « Tu nous as ramené quoi ? » Elle faisait de son mieux pour agir normalement, rester forte, parce que tout finirait par aller mieux, parce qu’elle devait aller mieux. Elle ne pouvait pas inquiéter les autres.

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Lun 23 Aoû - 0:17
TW : absence d’un parent, mention de feu

Ina répéta doucement des bribes de paroles d’Alexis : « Plus jamais, un vrai con… » Pour lui donner du courage, elle caressa les cheveux de son amie, comme pourrait le faire une mère berçant sa fille. Du moins Ina reproduisait ce qu’elle avait vu du comportement maternel dans les films. Adolescente, personne ne l’avait consolée lors de ses chagrins d’amour, elle n’avait eu droit qu’aux tapes dans le dos d’un père maladroit et pudique. Par-dessus son épaule, Ina surveilla Alexis tandis qu’elle supprimait le contact de son ex. Hors de question qu’elle la lui fasse à l’envers et qu’elle conserve son numéro pour lui envoyer des sms larmoyants à 3h du matin. Mais Alexis était bien plus forte que ça : elle ne flancha pas, n’essaya même pas de négocier. Bientôt, dans son journal d’appel, le nom de son ex fut remplacé par un numéro impersonnel, noyé au milieu des autres. À défaut de l’effacer de son cœur, la jeune femme l’avait effacé numériquement et c’était déjà un énorme pas en avant. « Bravo ma belle, je suis fière de toi. » Ina se releva, les deux poings sur les hanches, et se campa face à la rousse, l’air soudain très solennel. « Promets-moi une chose, s’il revient en rampant, parce que crois-moi ils reviennent toujours en rampant, ne lui accorde même pas un regard, d’accord ? Il finira seul et c’est tout ce qu’il mérite. » Maintenant que c’était dit, elles pouvaient passer à autre chose, à savoir : manger.

La brune déballa le contenu des sacs, dévoilant des barquettes de cuisine indienne. L’opercule hermétique n’était même pas encore ouverte qu’on pouvait deviner un parfum alléchant. Ina énuméra : « Alors, il y a du poulet Tikka et des samossas aux légumes. Tu aimes toujours le poulet Tikka, rassure-moi ? » Peut-être qu’Alexis n’avait pas très faim, mais Ina, elle, salivait devant les plats. Elle fila se laver les mains à la salle de bain, rapide comme l’éclair (car affamée comme un loup). Sur le lavabo, elle remarqua les traces de l’ex d’Alexis. Un fond de mousse à raser, une huile à barbe… L’air de rien, Ina s’empara des produits pour les mettre à la poubelle. Il n’aurait qu’à s’en racheter, ça lui ferait les pieds, et tant qu’à faire, il se payerait aussi des nouveaux slips, puisque ceux qu’il avait abandonnés dans le panier à linge allaient finir carbonisés.

Lorsqu’Ina regagna le salon, elle se jeta littéralement sur la nourriture. Du coin de l'œil, elle s’assurait de temps à autre que son amie mangeait aussi, au moins un peu, pour ne pas rester l’estomac vide. Puis, entre deux bouchées, elle proposa : « Si tu veux, ce soir, on peut sortir nos plus jolies fringues, mettre des paillettes sur nos yeux et aller danser. Rien que toutes les deux, rien que pour nous. Ça te ferait du bien de sortir d’ici et de te défouler. T’es partante ? Tu peux même venir dormir à l’appart, ça t’évitera de rentrer seule en pleine nuit. Comme ça tu verras enfin à quoi ressemble ma coloc, tu sais celle qui me prend de haut, j’arrête pas de t’en parler… »

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Ven 10 Sep - 20:09
Elle avait une chance inouïe qu'Ina ait accouru à son secours. Elle était là pour lui remonter le moral et pour la consoler dans ce moment difficile. Il fallait dire qu'Alexis ne s'attendait pas du tout à ce que ce con la largue comme ça. Elle avait eu l'impression qu'il l'aimait, certainement que c'était vrai au début, mais hier, elle n'avait été bonne qu'à jeter à la poubelle comme une vielle chaussette trouée. Ça avait fait tellement mal, ça lui faisait tellement mal encore, mais Ina était là. Elle pouvait compter sur elle pour essuyer ses larmes et l'aider à passer à autre chose, à oublier ce con. Tout irait mieux bientôt, le temps parviendra à soigner tout ça, il fallait qu'elle y croit. Elle avait bien fait de supprimer le numéro de son téléphone, ça aiderait à ne pas être tenter de l'appeler pour lui demander des explications. Il ne fallait plus qu'elle accorde son attention à cet homme, il l'avait larguée, c'est qu'il ne voulait plus avoir affaire à elle et il en restera ainsi.

Elle posa ses yeux encore embués de larmes sur la figure de son amie qui s'était relevée pour lui faire face. Elle n'était pas sûre qu'elle parviendrait à tenir cette promesse, mais au moins elle essaierait, elle ne pouvait pas se laisser avoir une seconde fois. « Je te le promets, mais j'aurais besoin de ton aide si ça arrive. Je ne sais pas si j'arriverai à rester forte après. » La surveillante déballa ensuite les sacs de nourriture, posant sur la table des barquettes de poulet Tikka et de samosas aux légumes. Alexis aimait plutôt bien ça habituellement, mais là, elle n'avait pas vraiment faim. Peut-être que l'appétit viendrait en mangeant et que ça la réconforterait un peu. « Oui, j'aime toujours ça, tu as bien fait de prendre indien. » Il n'y avait pas beaucoup d'enthousiasme dans sa voix, logique au vu de la situation, mais elle faisait en sorte de s'engager sur le bon chemin. Elle voulait penser à elle et pas à ce que lui avait dit son ex la veille.

Pendant qu'Ina passait à la salle de bain pour se laver les mains, la rousse avait ouvert les barquettes de nourriture et sorti des couverts pour qu'elles puissent manger. Une fois son amie revenue, elle prit quelques bouchées, elle mangeait lentement, mais elle mangeait. Il en restera certainement à la faim, mais au moins ça lui redonnait de l'énergie. Elle n'avait pas vraiment envie de sortir ce soir, en fait elle voulait s'enterrer sous un plaid et pleurer. Tout ça ne ferait rien avancer, alors peut-être que ce serait mieux de sortir faire la fête, de danser et de se perdre dans la musique. Peut-être que ça lui permettrait d'oublier pendant quelques instants. « D'accord, on peut faire ça, je serais peut-être pas la meilleure compagnie, mais ce sera toujours mieux que de me morfondre toute seule ici. Et oui, je rencontrerais enfin ta coloc, je pourrais lui dire à quel point t'es une fille bien et qu'elle devrait arrêter de se croire supérieur. »

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