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Il n'y a pas de vagues, seulement l'océan | Azucena

@ Invité

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Dim 29 Sep - 11:22
Azucena Jiminez
ft Morena Baccarin
ꕥ résumé : Née il y a 40 ans Azucena est une enfant de Guadalajara, Mexique. Issue d'une famille aussi modeste et pieuse qu'elle était nombreuse... Résidant dans l'un de ces quartiers que l'on qualifie - et à raison- de dangereux... Il semble juste de dire que son enfance, tout comme sa jeunesse, ne furent pas de tout repos et ne relevèrent en rien du conte de fée ! Pourtant, la foi et l'amour de son pays et des siens chevillés à l'âme et aux tripes, elle fit mentir plus d'un cliché. En réussissant ses études de scénariste et en produisant ces cours métrages polémiques qui lui valurent un passeport d'étudiant pour parachever son cycle sur le campus de Columbia. Ne ménageant ni ses efforts et sans jamais compter ses heures elle est parvenue à se faire une place et plus encore un nom dans le cercle si restreint des réalisateurs qui comptent. Artiste engagée à la langue parfois bien trop pendue, femme à l'indépendance farouche et mère célibataire d'un petit Angel adopté il y a de cela six ans, Azucena mène ce que l'on pourrait qualifier de vie de rêve. Mais, comme tout un à chacun, la dame connaît ses périodes de doutes, de désillusions et même de cuisants échecs. Femme dans un milieu encore tellement masculin... Entre ses racines mexicaines qu'elle se refuse à nier et la vie américaine qui lui offre bien plus qu'elle ne pense pouvoir obtenir chez elle au pays Azucena se sent de plus en plus tiraillée. Peut-on réellement concilier racines et avenir ? Elle a fait le pari que oui. Espérons juste que la vie et ses épreuves ne la détromperont pas.
who am I
ꕥ âge : venant tout juste d'entrer dans sa quarantaine la dame s'en sent très bien et, il faut le dire, peut s'enorgueillir de plutôt bien porter ses quatre décennies.
ꕥ orientation sexuelle : pansexuelle
ꕥ situation : n'ayant guère le temps ni le goût à se trouver un compagnon la dame est célibataire. Petite précision mère célibataire car elle a adopté un petit Angel aujourd'hui âgé de tout juste sept ans.
ꕥ occupation : réalisatrice
ꕥ quartier : Staten Island
ꕥ qualités : optimiste, rêveuse, travailleuse, ambitieuse, débrouillarde, charismatique et diplomate à ses heures, loyale
ꕥ défauts : fière, entêtée au point d'en être souvent bornée et aveugle, amoureuse de ce qu'elle nomme son bordel organisé il est dur de s'y retrouver dans ses affaires, autoritaire et parfois trop directive dans sa vie privée, trop indépendante, sanguine
ꕥ groupe : fit hot guys have problems too
ꕥ communautés : si applicable
all about my player
ꕥ petite présentation perso :La chose la plus difficile au monde ? Parler de soi de manière objective ! Alors... je me lance ! Je suis ce que l'on serait en droit d'appeler une antiquité du monde du rpg. Je crois bien que je dois frôler les 20 ans d'activité ? Gasp ! Aceboard, les forums où codages et aes n'existaient pas et où l'on pouvait faire deux phrases par poste ? Damn que j'aime l'évolution de notre petit monde ! J'ai rp sur tous genre de forums sauf les city où j'ai du mal je le reconnais. Et les Marvel vu que je dois confesser ne pas être la plus grande fan de ces comics et films... Sinon, IRL, je partage mon temps entre mon travail où j'écris aussi mais en étant payée soit le rêve ultime, mes chats, ma moitié et le sport. Je suis une addict des sports plus encore de tous les sports extrêmes, de la boxe et du surf quand j'ai la chance de me trouver un bon spot. Passionnée de mythologie, de lecture, de cinéma et plus encore de séries je suis curieuse de tout et de tout le monde. Je suis vegan, et mes amis proches diraient que je suis un brin activiste dans les domaines qui me tiennent à cœur comme l'écologie et les droits LGBT notamment ce qui explique aisément que ce forum m'ait fortement tapé dans l'oeil. Niveau musique je suis de ceux qui passent de l'opéra – Ah ! La Tosca ! - au rock ma grande faiblesse à tout le reste. Je vis en musique. Et, dernier point mais si vous êtes arrivés jusque là vous l'aurez sans doutes deviné : je suis bavarde ! Timide et bavarde, comme quoi tout est possible !

ꕥ ........ petit portrait chinois ........ ꕥ
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ꕥ un livre : Les Liaisons dangereuses de Choderlos de Laclos
ꕥ un film : American History X de Tony Kaye
ꕥ une série : Sense 8
ꕥ une chanson : The Sound of Silence reprise par Disturbed
ꕥ un animal :  Chat !
ꕥ un plat/dessert : Une laitue
ꕥ une boisson : Zero Coke en version sage sinon ce sera un whisky pur malt per favore
ꕥ une célébrité : Tim Burton pour son excentricité géniale
ꕥ un pouvoir magique : soigner les gens

ꕥ ........ et pour finir en beauté ........ ꕥ
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ꕥ un trigger : aucun
that's my first rp
SONGE D'UNE NUIT D'ETE



05.00 PM,
Waldorf Astoria


Les portes de l'ascenseur s'étaient ouvertes, laissant jaillir de leurs entrailles une silhouette. Féminine. Le corps tonique drapé dans les plus précieuses des étoffes. Une main qui venait tirer sur le jupon aussi long que bouffant de la robe de créateur tandis que l'autre semblait s'affairer sur l'écran lumineux du smartphone. Un doigt, évidemment impeccablement manucuré, qui glissait, scrollait, faisait défilait devant des prunelles, habitées par la fièvre, les derniers messages, tweets et autres publications. La presse trépignait, s'impatientait autant que s'interrogeait. Les cinéphiles, eux, y allaient déjà de leurs commentaires sur ce film qu'ils n'avaient pourtant pas même encore vu... Un soupir, perdu entre lassitude et amusement, qui s'échappait de ses lèvres carminées alors que, passant devant les hommes de la sécurité sans même les gratifier d'autre chose que d'un vague geste de la tête, elle rejoignait la suite réservée par la production pour l'occasion.

A l'intérieur, régnait l'habituelle frénésie qui précède tout événement de cette importance. Véritable ruche où s'affairaient en tous sens ces abeilles humaines qui, chacune à leur manière, veillait à ce que les choses se passent au mieux. Là, sur la gauche, une partie du staff revoyait une énième et ultime fois les détails de la soirée. La voiture arriverait à 07.PM très précise. Arrivée à 07.15 ou 07.30 selon la circulation. Tapis rouge, les sempiternelles sourires esquissés sous le crépitement des flashs et direction le cœur des festivités. Des allocutions, trop comme toujours. Des mots susurrés dans une oeillade de velours ou jetés dans un rire travaillé à un parterre d'invités friands de flatteries et avides de reconnaissance. Puis commencerait la remise des prix. Ces statuettes que tous rêvaient de décrocher un jour et qui finissaient par traîner sur une étagère où, bientôt, seule la poussière viendrait les flatter.

Par tous les saints ! Que les gens du milieu pouvaient être vaniteux ! A moins qu'ils ne soient que des enfants mal assurés qui tentaient, par leur art, de régler leur compte avec une vie qui n'avait pas toujours été tendre avec eux ? Elle, en était persuadée. Mais pas celle qui, ce soir, serait à l'honneur et vers qui vola le regard azuré de l'agent. Azucena aurait sûrement accueilli ces réflexions de son habituel et si bienveillant regard. Puis, lentement, elle aurait pris une cigarette et l'aurait allumée avant que de la porter à ses lèvres. Et, dans un nuage de nicotine, aurait précisé que le mythe de l'artiste maudit était un brin éculé et tellement réducteur. Que si les failles et les plaies qui ne manquent jamais d'égratigner les vies nourrissent en effet les êtres elles ne doivent, surtout pas et jamais, suffire à les définir. Que le monde dans lequel ils dansaient tous était certes loin d'être parfait mais il n'était pas aussi sombre et désespérant que l'on tendait trop souvent à le faire croire. Les guerres, les ostracismes et racismes de tous poils... Les injustices qui menaient aux pires des crises sociales et humanitaires... Les catastrophes naturelles ou plus souvent provoquées par les hommes... Bien sûr que tout cela existait ! Chaque jour, des gens souffraient. Dans leurs chairs, leurs cœurs et leurs âmes. Loin des projecteurs, des réseaux sociaux et de toutes ces communautés qui divisent parfois bien plus encore qu'elles ne rassemblent. Mais si elle se refusait de se faire la porte-parole de ces gens pour lesquels elle confessait pourtant aisément vouloir créer, Azucena affirmait savoir que derrière les plus sombres des destins se cachent souvent les plus merveilleuses des étincelles d'espoir, d'amour, d'humanité. Que c'est ça, ces éclats de beau dans des océans de douleur et d'horreur, qu'elle entendait dénoncer dans chacune de ses réalisations.

Et Gabriella la savait aussi sincère que légitime dans ce rôle. La tête de l'assistante qui, un instant, s'inclinait légèrement. Ses yeux qui se plissaient pour mieux glisser sur la silhouette de celle qui, aux prises des mains du coiffeur comme de la maquilleuse, arborait son habituel et si sincère sourire.

Azucena Jiminez... Celle que trop de gens encore s'entêtaient à ne voir que comme une beauté mexicaine qui, peu à peu, se hissait parmi les ces plus grands où elle avait assurément sa place. L'ambitieuse qui, pour ceux qui aimaient à écouter les plus serpentines des langues, ne devait son succès qu'à sa plastique digne des pages de magazine … Objectivation malheureusement habituelle d'une femme... On encensait sa vision, sa capacité à mettre en images lumineuses les parfois bien sombres idées. On la fustigeait pour son inaltérable optimisme, lui reprochait sa volonté affirmée et assumée de vouloir trouver du beau même dans le laid. Comment elle, la fille de Guadalajara, pouvait-elle ainsi nier le monde dont elle était issue ? Que de choses avait-elle entendues ou lues à son sujet ! Que de bêtises, de conneries et de méchancetés chez ces êtres tantôt jaloux tantôt simplement ignorants ! Gabrielle s'insurgeait, fulminait. Sa cliente, elle, ne faisait jamais qu'en sourire avant que de balayer d'un geste de la main, ces vétilles dont elle se contrefichait éperdument. Ce métier, cette passion impérieuse qu'elle peinait sincèrement à nommer son art, elle ne le faisait pas pour s'attirer louanges et récompenses. Ce métier, elle le faisait parce qu'elle en éprouvait le plus viscéral des besoins. Et derrière les sourires, les regards doux, l'assistante savait que c'était la rage qui couvait. Cette envie de hurler, de dégueuler au monde mal informé, des réalités aussi crues qu'elles savaient, par la grâce de ces êtres qu'Azucena appelait avec tendresse les héros de l'ombre, se faire douces espérances. Et c'était justement parce que, elle au moins, savait ce dont elle témoignait que ses réalisations étaient si justes, trouvaient si souvent le plus bienveillant des échos chez ceux qui se rendaient dans les salles obscures pour voir ses films. La petite fille de Guadalajara... L'enfant des Cartels comme ses détracteurs aimaient à la nommer parfois... Sans doutes la seule assertion susceptible de faire sortir de ses gonds celle qui, le reste du temps, était un modèle de retenue et de douceur. Mais Azucena était fière de ses racines mexicaines ! Et, non, elle ne supportait pas de voir son pays, son âme, être réduite à cette malheureuse réalité ! Sa ville, sa région et son pays... c'était autre chose ! Tellement plus que cela ! Et, elle aimait à le confesser encore et encore en conférence de presse, elle le prouverait !

Jimmy, Ellen et même James ont appelé. Ils te souhaitent bonne chance pour ce soir et espèrent te voir après la cérémonie.

Avait commencé à énoncer, de sa voix toujours si placide, celle qui en était revenue à l'écran de son téléphone et qui énonçait à celle devenue une amie, les dernières nouvelles.

Réponds leur que je les remercie et que, évidemment, nous nous verrons pendant le dîner.

Avait répondu dans un sourire lumineux mais déjà las, celle qui laissait son staff achever de la préparer. Ses cheveux qui retombaient maintenant en ondulation souples et soyeuses sur ses épaules dénudées et son visage qui s'était paré de ces couleurs discrètes que la maquilleuse avait pris le plus grand soin d'appliquer selon les désirs de la réalisatrice. Discret, lumineux mais capable d'endurer la chaleur des projecteurs et des flashs. Pas question de se voir le lendemain sur TMZ, sur le site de Perez Hilton ou par les innombrables et insupportables escouades de fashion police pour un teint olivâtre et un mascara dégoulinant ! Certains la jugeaient promptement vaniteuse, presque précieuse. Gabriella, elle, savait que ce n'était jamais là que la preuve de la capacité de sa cliente à verrouiller de A jusqu'à Z son image, sa communication. Qu'Azucena aurait mille fois préféré que ses créations, ses images parlent pour elle. Mais dans le monde d'aujourd'hui l'artiste et l'image qu'il donne de lui-même compte autant, si ce n'est plus, que l'oeuvre en elle-même. Une tenue mal choisie, un maquillage outrancier ou mal adapté et les médias ne parleraient pour beaucoup que de cela et non de l'essentiel : le film ! Avant de gagner le droit d'être il fallait apprendre à paraître. Concession horripilante et éreintante mais à laquelle la réalisatrice se pliait toujours de bonne grâce. Cela faisait aussi parti du job. Du moins quand, comme elle et malgré sa renommée déjà bien installée, on n'avait pas encore gagné le droit d'être simplement elle-même. Ca, seuls les très grands pouvaient se le permettre. Ceux qui, déjà, en avaient bavé des ronds de chapeaux, bouffé bien des couleuvres et par leur réussite fracassante avaient alors eu le droit d'envoyer valser – ou presque- les conventions de leur si étrange milieu. La main d'Azucena qui se levait lentement pour mieux désigner cette imposante brassée de roses trônant dans un hideux vase de cristal sur la commode de la première chambre.

Un admirateur dont tu voudrais me parler ?

Plaisanta à moitié et sourcil haussé, celle vers qui Azucena lança le plus amusé des regards pour toute première réponse.

Un homme ou une femme dans ma vie et dans celle de mon fils ? Je sais que tout comme les journalistes tu adorerais me voir succomber à cette tentation mais, désolée de devoir te le rappeler, cela n'est pas au programme de ma vie.
Tu ne peux quand même pas m'en vouloir de faire mon boulot, si ? Et toi et moi savons qu'une, même ridicule et éphémère idylle, serait un élément qui pourrait booster et ta visibilité et ta notoriété.
Ce n'est pas ainsi que j'ai été élevée. Et puis... Qui se soucie des amours des réalisateurs ? Je ne suis pas une actrice ni même l'un de ces filiformes mannequins...
Et, à ton avis, quand les gens tapent ton nom sur Google que cherchent-ils ?
Tu veux dire en dehors de mon âge, ma taille et même mon poids ? Oh ! J'oubliais ces détails sordides sur ma famille qu'ils espèrent trouver ? Après tout, si l'on en croit les rumeurs, une fille de Guadalajara qui a réussi n'a pu que coucher ou avoir un père narcotrafiquant, non ? Ai-je raison ?

Le sourire était toujours là mais, pour qui savait y lire, luisaient dans ses prunelles noisettes les plus furieuses des foudres. Et la nervosité qui fut celle d'Azucena quand elle se saisit de cette cigarette qu'elle alluma pour mieux la porter, la seconde suivante, à ses lèvres peintes, témoignait de son agacement. Tous comme les mots, secs, qu'elle prononça ensuite.

Tu as pu voir avec les avocats ?

Une grimace qui vint assombrir le visage de porcelaine de la blonde qui, se dandinant presque sur place, répondait dans un soupir des plus las

D'après eux nous pouvons en effet attaquer mais, si je puis me permettre, avec le film qui sort demain ce n'est peut-être pas la meilleure des publicités. Tu veux que l'on parle du film ou de ces histoires qui, désolée encore une fois de devoir te le rappeler, ne te quitteront jamais ? Les gens sont ainsi : curieux et un brin pervers. Ils aiment à dénicher les zones d'ombre d'une histoire, d'un être. Et à refuser, obstinément, de parler de ta vie privée, tu n'aides pas beaucoup la pauvre communicante que je suis. J'espère que tu en as conscience au moins …

Evidemment qu'elle en était consciente ! Mais, l'une et l'autre le savaient aussi, Azucena ne changerait pas d'un iota sur le sujet. Non, son histoire ne serait jamais étalée et livrée en pâture à ceux qui, de toutes manières, ne seraient que rares à pouvoir la comprendre. Et puis... Qu'y avait-il donc de si intéressant dans son parcours ? Non, et au risque d'en décevoir plus d'un, sa famille si elle avait subi le contrecoup de la politique plus qu'agitée et fluctuante de son pays, n'en avait pas pour autant été traumatisée ! Oui, les cartels régnaient sur bien des régions et sur celle où elle était née plus encore. Oui, elle se souvenait encore avec amertume et douleur, de ces êtres qu'elle avait vu se perdre dans les paradis artificiels. Certains pour oublier la pauvreté et l'avenir si sombre. D'autres, comme son meilleur ami d'alors, pour tenter de s'extirper de son milieu et s'élever. Révoltant. Ecoeurant. Affligeant. Douloureux, surtout. Mais pas plus que ces étudiants qui avaient décidé de donner de la voix et du clavier pour mieux tenter de dénoncer les crimes des gouvernants et des narcos et qui, pour beaucoup, en avaient payé le prix de leurs vies. Pas plus non plus que ces politiques souvent menées en dépit du bon sens et de toute humanité.

Mais... bordel ! Cela n'était qu'une vision, subjective et tronquée, du Mexique ! Qui, qui parlait de ces paysages magnifiques qui étaient les leurs et qu'elle tentait, encore et encore, de faire partager au travers de ses réalisations ? Qui, avait le courage de s'éloigner du cliché et traverser le miroir pour ouvrir les yeux sur la beauté d'un pays et de son peuple ? Le Mexique était un pays merveilleux à l'histoire certes jalonnée de conflits et de tragédies mais un pays aussi qui avait prouvé, maintes fois, qu'il voulait et surtout pouvait se réinventer. La nature qui prédominait partout et rappelait à chacun ses racines et l'importance de préserver son habitat naturel. L'architecture qui témoignait, elle, des blessures passées et de la force d'un peuple qui avait su s'adapter pour mieux avancer. L'art qui, sous toutes ses formes, partageait avec qui y consentait leurs traditions. Oui, Azucena aimait ses terres natales et la culture qui s'y rattachait. Et c'est par amour pour lui qu'elle avait entrepris ses études, consenti à quitter ces terres qu'elle conservait dans son cœur mais qui, chaque jour, lui manquaient. Sa cigarette, pas encore finie, qu'elle écrasait avec une violence encore contenue, dans son cendrier. Et ce regard, sombre, qu'elle jetait à son assistante.

Tu le dis toi-même : c'est ton boulot de gérer cela. C'est pour cela que je te paye ! Alors fais ce que tu veux mais débarrasses moi de ces nuisibles ! Et qu'ils s'estiment heureux que je ne leur envoie que mes avocats ! Personne, tu m'entends bien personne, ne pourras jamais s'en prendre à mon fils et espérer que je le prenne avec le sourire !

Déjà, le ton montait, faisant se figer ces êtres guère habitués à voir la belle brune monter aussi vite dans les tours. D'une main ferme, elle avait repoussé ces autres qui tentaient de faire d'elle une fille de magazine et, se relevant d'un bond, laissant pour un instant tomber le masque de la new-yorkaise d'adoption si civilisée et apprêtée, Azucena était redevenue cette gosse qui déjà n'avait pas sa langue dans sa poche et qui tombait à bras raccourcis et à poings fermés sur tous ceux qui osaient s'en prendre aux siens. Jadis, dans les rues de Guadalajara c'était en cognant, insultant et en crachant qu'elle défendait l'honneur des siens. Mais les années, l'expérience et sans nuls doutes la réussite aussi, c'était à coups de procès en diffamations et en dommages et intérêts qu'elle assassinait ceux qui osaient transgresser la seule réelle limite qu'elle leur avait jamais imposée. Sa vie publique, ses œuvres, sa vision... Même son poids ou ses tenues... Tout cela Azucena le leur laissait bien volontiers. Qu'ils critiquent, fustigent et descendent en flammes si cela leur chantait ! C'était leur droit et, pour elle, le pendant d'une réussite pour laquelle elle avait tant travaillé. Mais ses parents, ses frères et ses sœurs qui malgré ses invitations répétées, refusaient de la rejoindre aux Etats Unis, personne n'y touchait ! Et à son fils, ce tout petit bonhomme qui était son plus précieux et radieux trésor... Pour le préserver, lui, Azucena se savait prête à tout et même au pire ! Même à sacrifier sa carrière ? Gabriella en avait souvent tremblé, et en tremblerait encore longtemps, mais oui. La famille, au Mexique, cela signifiait encore quelque chose. Tout, même !

On pourrait laisser la pression redescendre et respirer un coup s'il-te-plaît ?

Avait lancé, sereine et parfaitement impassible, celle qui connaissait trop bien son amie pour encore se laisser déstabiliser par ses rares, mais fracassants coups de gueule. Le mois dernier s'était un assistant de prod qui en avait fait les frais quand, par sa maladresse, il avait ruiné toute une journée de travail. Le planning, déjà serré, et surtout le budget en avaient pâti et Azucena avait mis plus de quarante-huit heures au téléphone à trouver une façon de limiter la casse. Elle y était parvenue mais, si la dame savait se montrer d'une compassion et d'une clémence rares dans sa vie privée, elle était aussi réputée – et cette-fois à raison- comme intraitable dans le domaine professionnel. Les erreurs, elle pouvait les comprendre et même les pardonner. Mais, toujours et surtout quand elles entraînaient de si fâcheuses et onéreuses conséquences, c'était sans le moindre état d'âme qu'elle les sanctionnait. Le pauvre type en avait fait les frais : licencié sur le champs. Il lui en avait voulu. Elle s'en fichait, cela ne l'atteignait plus depuis longtemps. Il avait merdé ? Il devait en assumer les conséquences lui aussi ! Ainsi quand elle l'embaucherait de nouveau sur son prochain projet, la colère étant chez elle aussi éclatante que prompte était sa capacité à oublier, l'homme ne ferait plus la même erreur. Elle était dure, très dure. Mais les gens l'acceptaient car elle ne leur demandait pas moins que ce qu'elle exigeait d'elle-même ! Et si elle se montrait parfois d'une sanguinité à vous glacer les sangs elle savait, encore plus rapidement, se calmer. Et redevenir cet ange de douceur qui, maintenant et après s'être poliment excusée auprès de son staff, s'adressait comme si de rien n'était à Gabriella.

Je te laisse gérer. et ces mots qu'elle ne prononçait que trop rarement pour que son interlocutrice n'en savoure pas toute la portée Je te fais confiance. Mais quelque soit la solution choisie, fais-moi plaisir s'il-te-plaît, et préviens ces scribouillards et ces bouses paparazzi que s'il osent encore aller photographier mon fils au parc... un sourire volontairement exagéré et où elle laissa entrevoir deux rangées de dents perliques Je les bouffe !

Puis Azucena avait ri, oubliant déjà l'incident tandis qu'elle se dirigeait de son pas léger vers cette chambre où nul n'était autorisé à entrer. Celle où, pendant des minutes qui s'étirèrent et les mettaient tous en retard, elle s'accorda la plus tendre des pauses. Auprès de cet enfant, orphelin abandonné sur le parvis d'une église, et que la réalisatrice s'était battue pour adopter. Battue... et montrée d'une générosité que son comptable et son banquier avaient du trouver exagérée mais sur laquelle elle avait refusé de transiger. Puisque dans ce monde on pouvait tout acheter alors, elle, c'était un avenir qu'elle voulait payer pour mieux l'offrir à ce petit Angel qui depuis maintenant six ans était devenu le seul homme de sa vie. Son cœur, comme elle aimait à le préciser. Pourquoi s'encombrerait-elle d'un amant quand elle trouvait, en l'enfant, tout ce qui lui fallait. Un être à aimer et à qui tout offrir. Un être qui l'aimait pour ce qu'elle était vraiment. Lui, ne voyait ni l'immigrante chanceuse ni la réalisatrice en pleine ascension. Lui ne voyait que celle qui, tous les soirs et quoiqu'il arrive, s'arrangeait pour passer du temps avec lui. Le câliner, sécher ses larmes de baisers quand par malheur elles venaient à rouler sur ses joues encore rebondies et le mettre au lit. Qu'il rêve ! Qu'il bâtisse dans ses songes les plus fous de ces rêves qu'elle se promettait de l'aider à réaliser.

On est en retard.

Avait grogné un membre du staff et tandis que, son pied martelant nerveusement la moquette de la suite, il regardait agacé les aiguilles de sa Cartier. Gabriella ne prit pas même la peine de regarder sa montre. Evidemment qu'ils étaient en retard ! Ils l'étaient toujours.

Tu veux aller le lui dire, peut-être ?
Ca va je vais passer mon tour, merci.

Tous deux avaient souri. Tous, s'étaient au moins une fois aventurée à interrompre l'un de ces moments précieux car rares, où Azucena pouvait pleinement remplir ses obligations maternelles. Et, tous, l'avaient si bien senti passer qu'ils n'avaient plus jamais recommencé. Alors, non et tant pis pour leur emploi du temps comme toujours si serré, il n'irait pas se jeter dans la gueule de la trigresse de mère. De toutes façons celle-ci émergeait et, au premier coup d'oeil, Gabriella la sut prête.  Comme si, plus encore que cette superbe robe de chez Zac Posen, c'était son costume de femme du monde qu'elle avait revêtu. Celle qui, pimpante et souriante, surveillait déjà sa démarche, le débit et le ton de sa voix. Celle que Gabriella regarda, amusée, remercier chaleureusement tout son staff n'omettant évidemment pas un petit mot sincère pour chacun. Sur son travail, évidemment, mais aussi sur sa vie, sa famille ou ses enfants quand il ou elle en avait. Voilà bien une leçon que la communicante n'avait pas eu à enseigner à celle qui semblait déjà en maîtriser tous les arcanes : traiter comme des rois et des reines ceux que la vie considéraient d'ordinaire comme des petits et réserver sa verve et son dédain pour ces rois et ces reines qui, s'ils s'en vexaient, savaient aussi s'en amuser. Quand, comble du paradoxe et de l'ironie, ils ne s'en sentaient pas flattés... Azucena en finissait avec la ronde des politesses et des remerciements, venant rejoindre celle qui, déjà, se dirigeait vers la porte. Marquant un temps d'arrêt devant les roses éclatantes elle avait laissé ses sourcils s'arquer quand, sans prononcer ces mots qui lui brûlaient pourtant le bout de sa langue elle avait vu l'enveloppe reposant à côté du vase. Devinant aisément la question, la réalisatrice dont le talent serait ce soir reconnu et récompensé se fendit d'un sourire radieux et murmura

Elles sont de Guillermo.
Del Toro ? Je ne vous savais pas aussi intimes.

Le rire cristallin, presque enfantin, de  celle qui secouait la tête et levait un instant les yeux au plafond avant que de, entraînant par la main son amie, se précipiter vers cet ascenseur où elles s'engouffrèrent.

Intimes, ne le sommes tous pas dans notre métier ? Nous nous sourions, nous nous donnons les plus voyantes et enthousiastes des accolades et ne cessons d'user de nos plus beaux mots pour mieux nous encenser les uns les autres...
Et mieux vous poignarder ensuite ?
Que de cynisme chez une si jeune personne ! Je pensais que c'était pourtant dans ton domaine que sévissaient les pires des requins.
Exact ! Et c'est bien pour cela que nous sommes si bien payés ma chérie ! Pour lancer les couteaux, essuyer le sang et rattraper toutes vos innombrables bévues à vous autres les puissants !

Ironie, bien sûr... mais teintée de cette once de vérité que les deux amies avaient l'intelligence et la lucidité de ne plus nier. Hypocrisie, pas forcément des plus nobles ou enrichissantes, mais qui permettaient de vivre sereinement dans un univers où, en effet, les coups bas étaient fréquents. Où les amis d'hier seraient peut-être les rivaux de demain. Mais rien de moins que ce que le commun des mortels, dont Azucena assurait toujours faire partie, expérimentait chaque jour. La vie n'est jamais faite que de cela : des hauts et des bas, des rencontres qui élèvent et ravissent avant de parfois retomber comme des soufflés ne laissant alors que le plus amer des arrière-goûts. La vie... bruissait de joie comme elle ruisselait aussi de douleurs. Et dans l'ombre de la vie, oui, la mort se cachait. L'un n'allant pas sans l'autre. L'univers est régi par un équilibre qu'il appartient à chacun d'influencer dans un sens ou dans l'autre. A l'heure du cynisme et du désespoir... A l'heure des réseaux sociaux et de ce net qu'Azucena adorait pour ce qu'il rendait possible autant qu'elle le conspuait pour tout ce qu'il déversait de laid... Elle, avait choisi il y a longtemps sa voie. Celle de la lumière et de l'espoir. Celle du beau. Celle pour laquelle, ce soir, elle recevrait un prix. Peu importait bien que l'on ne le lui donne que parce que, et bien malgré elle, elle était venue rejoindre les rangs de ces artistes que l'on érige en ces étendards qu'ils ne sont pas. Femme, mexicaine et dévorée par cette ambition qu'elle ne prenait pas même la peine de cacher ? Oui, on pouvait la prendre pour une icône... Ridicule ! Et alors qu'elle montait dans la voiture mise à leur disposition, Azucena se souvint. De ce qu'était sa vie. Celle dont elle refusait de parler aux médias. Celle, surtout, qui avait fait d'elle celle qu'elle était aujourd'hui.


~***~


En chemin vers le Carnegie Hall,

Lorsque tu arriveras le pool de photographes sera présent. Je pense inutile de te dire ce qu'il convient de faire ?
Me transformer en toute petite souris et me faufiler par le premier trou que je trouverai pour leur échapper ?

Avait murmuré d'une voix lointaine celle qui, Gabriella le savait, n'était pas vraiment là. Dans ce tourbillon qu'était devenue sa vie, son amie profitait de chaque moment où comme maintenant il lui était donné de pouvoir se poser. Son regard, comme toujours si vif, allait se perdre par-delà la glace de la vitre. Que voyait-elle ? Quand ses orbes noisettes venaient à se poser sur les silhouettes de ces âmes errant ou flânant le long des avenues de la grosse pomme... Quand elle effleurait du bout de ses cils les devantures clinquantes ou délavées des boutiques … La réponse était si simple que l'énoncer eut été la plus sotte des lapalissades : Azucena voyait les vies. Au pluriel. Car, derrière chacun de ces fragments d'existence que lui offrait New York c'était la sienne que la mexicaine retrouvait aussi un peu.

Un regard plus appuyé quand, au détour d'un carrefour, elle sourit devant le spectacle pourtant si anodin de ce père de famille qui fouillait le fond de ses poches pour mieux offrir à ses enfants ces glaces qu'ils lui réclamaient en tirant sur les jambes de son pantalon usé. Déjà la berline les dépassait, filait vers sa destination mais elle, les yeux clos et un sourire nostalgique étirant ses lèvres, elle gardait en son esprit ces images qui en éveillaient d'autres. Peu à peu, les nuances passées de la ville américaine s'estompaient, noyées par  ces autres, tellement plus vives, de ses terres natales. Le jaune ardent de cet astre diurne qui baignait les rues de sa ville. Guadalajara. Le uartier historique de San juan de Dios et ce marché où son père aimait aussi à les mener elle et ses cinq frères et sœurs. Elle le revoyait, lui à qui elle devait tant. Lui qu'elle aimait tant aussi ! Sa jambe, raide après qu'il eut été blessé pendant une intervention musclée de la police. Mauvais endroit au mauvais moment... De ces fusillades qui faisaient les gros titres parce qu'elles opposaient des forces de l'ordre à ces démons qui s'enrichissaient sur cette misère qu'ils exploitaient il est vrai sans vergogne. Ces trafiquants qui cultivaient, transformaient et vendaient jusqu'à l'en exporter ce poison qui se répandait ensuite sur le monde comme un fléau. La drogue... Azucena l'abhorrait, maudissait encore plus ceux qui en avaient fait leur vie !

Elle se souvenait, les poings serrés et les traits si fins de son visage crispés dans une fureur douloureuse, de ce jour où elle avait vu son père tomber. Quel âge avait-elle déjà ? Douze ans ? Un peu moins ? Cela, elle l'avait oublié. Mais ce dont elle se souvenait était ce bruit, comme une pétarade, qui avait claqué à ses tympans au point de la faire sursauter et lâcher sa glace tout juste entamée. Puis les cris, chorale sinistre, qui s'étaient élevés dans l'air soudainement encore plus chaud que d'ordinaire. Les claquements de ces pas, qui en une débandade désordonnée car apeurée. Et ses yeux, si grands ouverts, qui avaient vu. Ces hommes en armes qui, perchés sur leurs véhicules à ciel ouvert, tiraient à vue et sans aucun discernement. Tirer pour blesser ou tuer ? Elle n'était qu'une enfant, n'avait sur le moment pas compris. Rien si ce n'est la terreur qui avait été la sienne quand, projetée au sol par son père, elle avait senti le poids du corps de celui-ci s'effondrer sur elle. La peur ? Evidemment ! Comment ne pas paniquer devant ce sang, filial, qu'elle n'avait pas vu jaillir mais senti ruisseler sur sa propre peau. Chaud comme la vie. Poisseux et épais. Autour d'eux c'était comme une guerre qui se déroulait mais, elle, ne s'en était pas réellement rendue compte. Ces affrontements, elle savait qu'ils existaient. On en parlait, souvent. A la télévision. A l'école où leurs enseignants tentaient de les mettre en garde. A la maison où les grands ne cessaient d'aborder ces sujets qui, peut-être parce que l'innocence de l'enfance la protégeait encore, elle se fichait éperdument. Jusqu'à ce jour là... Ce jour où elle fut frappée. Non pas directement dans ses chairs mais en plein cœur.

Merde !

Avait persiflé entre ses lèvres tout d'un coup pincées celle vers qui Azucena se retourna alors. Un sourcil qui se haussait comme pour mieux témoigner de cette question qu'elle ne poserait pas. Que se passait-il ?

Une manifestation devant le Carnegie.

Puis, tendant son smartphone à la réalisatrice, Gabriella avait dégainé de sa poche un second téléphone et composé à toute vitesse un numéro. Pas question qu'elles affrontent ne serait-ce que le regard de ces contestataires ! C'était le genre de presse dont la communicante entendait bien se passer... A l'autre bout, son interlocuteur tardait à décrocher quand, d'une main douce mais ferme à son poignet, Azucena l'interrompit.

Raccroche.
Pardon ? Tu n'as pas lu ? Ils alpaguent absolument tous ceux qui se présentent à l'entrée. Ils s'en sont déjà pris aux journalistes ! Tu ne veux quand même pas subir le même sort ?

Un ricanement, aigrelet, soupiré du bout des lèvres et la main d'Azucena qui se levait pour passer, parfaitement calme, dans la masse de ses cheveux sombres. Et ce petit mouvement de tête comme pour mieux souligner l'idiotie de cette conversation, de cette situation. Ici, pays prétendu être celui de toutes les opportunités et de tous les possibles, on s'inquiétait pour un rien. Ou, comme maintenant, pour une chose que l'on aurait du célébrer et non fuir. Azucena avait lu. Plusieurs fois même. Et, elle approuvait autant que soutenait ces âmes qui manifestaient, hurlaient si librement leur colère de voir leurs droits reniés et bafoués. Et peu importait bien le thème du jour... La fois précédente c'était pour s'insurger contre les décisions si discutables et limite ségrégationnistes que le gouvernement en place et plus encore le gros porc à la tignasse mal décolorée, entendaient mettre en place. Construire un mur entre le Mexique et les Etats Unis ? Et puis quoi encore ?!

Evidemment qu'Azucena avait réagi quand, devant le micro d'un journaliste qui lui demandait son avis, elle avait délaissé sa retenue et énoncé haut et fort son point de vue sur le sujet. Luxe que seule sa célébrité et ses relations comme l'on dit hautes placées lui permettaient d'avoir. Sans cela, si elle n'avait été qu'une immigrante anonyme... Un simple   « alien » comme ce pays aimait à qualifier ceux qui n'étaient pas nés sur leur sol... Alors elle savait que l'immigration lui serait tombé dessus. Aurait-elle été reconduite à la frontière, peut-être bien manu militari d'ailleurs... Comme tous ces êtres à qui cela arrivait quotidiennement ou presque et dont les gens ne se souciaient guère que le temps d'un reportage larmoyant aux infos et oubliaient dès leur poste éteint. Elle, avait la chance d'être protégée. Alors, oui et au grand dam de Gabriella qui en avait frôlé l'infarctus, elle avait ouvert sa parfois si grande gueule. Arguant, avec force conviction mais d'une voix parfaitement sereine, qu'elle soutenait mes manifestants. Devançant même la question suivante, elle avait alors revendiqué haut et fort son statut d'immigrée. Et que ce n'était pas parce qu'elle avait réussi qu'elle en oubliait tous ces autres qui luttaient encore pour obtenir ce que tout humain devrait se voir offrir : le droit de vivre dignement ! Ses déclarations avaient provoqué quelques remous, son staff, assistante en tête et bataillons d'avocats juste derrière, avaient eu des sueurs froides. Mais, comme toujours, les choses s'étaient calmées et cet épisode avait été oublié dès qu'une nouvelle info, plus croustillante, était tombée. Un clou chasse l'autre. Ainsi en va-t-il du monde des informations . Ainsi en va-t-il du monde tout court. Hélas...

Ces gens ont le droit de faire entendre leurs revendications. Et, si tu veux tout savoir, je les trouve même plutôt malins de le faire ici et ce soir. Ils savent que les caméras, les flashs et les gens qui comptent comme l'on dit seront présents. Ils ne font jamais qu'arracher ce que notre société s'évertue trop bien à leur refuser.

Gabriella marmonna dans cette barbe qu'elle n'avait pas toutes ces choses qu'elle savait d'ors et déjà que son amie se refuserait à entendre. A quoi bon ? Azucena était de ces êtres engagés que certains aimaient à voir comme des activistes enragés qui défendent bec et ongle ces causes en lesquelles ils croient. Combien de fois, déjà, la communicante avait-elle, souvent en vain, tenté de ré-freiner le côté limite passionnaria de sa cliente ? La réalisatrice poussant la « provocation » jusqu'à se servir de son métier pour mieux cracher, avec cette douceur encore plus frappante que si elle avait choisi la voie de la fureur, sa détermination à voir les lignes bouger. C'est d'ailleurs ainsi que, pendant ses études, la petite apprentie scénariste qu'elle était alors avait réussi à se faire remarquer. Par un court qui avait fait scandale et dans lequel elle avait dénoncé aussi bien les travers des narcos que ceux d'un gouvernement parfois si complaisant. Dès lors sa famille avait eu peur pour elle. Elle était trop entière, trop téméraire aussi sans doutes... Si elle continuait elle finirait comme tous ces êtres qui s'opposaient trop pour ne pas disparaître et dont l'on retrouvait que le corps... Quand on les retrouvait seulement !

Azucena devait partir. Pour son bien et celui des siens. Et c'est ce qu'elle avait fait. La mort dans l'âme, un peu. Mais, elle ne le niait pas même, avec chevillée au corps la conviction profonde que ce moment aurait fini par arriver. Partir pour mieux réussir et, un jour, revenir. Car, le Mexique, n'était pas seulement une mention sur son passeport d'étudiante boursière. Son pays, l'amour de celui-ci, coulait dans ses veines, habitait la moindre des fibres de son être et hantait amoureusement son cœur et son âme. C'était ainsi et bonne chance à qui entendrait ne serait-ce que tenter de la faire changer ! Certains de ses anciens partenaires, quels que soient leurs sexes ou leurs genres, avaient bien tenté l'aventure. Certains pour la voir plonger encore un peu plus dans l'activisme. D'autres pour, au contraire, la voir s'en éloigner. Elle les avait tous quittés. Avec un mot mais sans un regret. Car Azucena avait découvert, et pris goût, à la liberté presque totale que lui offrait son désormais statut de A lister. Le luxe ultime de pouvoir parler sans avoir désormais trop à craindre des retombées que ses déclarations pourraient avoir ou non. On la trouvait polémique... mais tellement douée qu'on la laissait faire, l'écoutait même souvent avec attention. Elle exaspérait par sa trop grande liberté de ton et son indépendance farouche... elle était tout aussi aimée pour les mêmes raisons. Et, dans son ombre, Gabriella tentait de son mieux de limiter la casse. Comme en cet instant où, grommelant encore un moment entre ses quenottes blanchies tous les mois, elle avait abattu une carte qu'elle ne jouait que rarement. Quand, comme ce soir, la situation était bien trop brûlante.

Tu veux défendre la veuve, l'orphelin, les migrants, la communauté LGBT, le droit à l'avortement et même le chat du voisin menacé par le doberman du vieux con du 5ème ? Super ! Je t'aiderai sans hésitations !

Un rire soupiré dans un rictus de la part de la réalisatrice qui haussait les épaules devant l'ironie acerbe de son amie. Celle qui poursuivait maintenant, dans un débit aussi hâtif que hâché

Oh ! Et épargnes moi tes mimiques silencieuses qui ne m'en accusent pas moins d'insensibilité ! C'est aussi pour cela que tu me payes autant : pour que je compense et jugule tes trop vifs élans du cœur et de l'âme !

Rentrant à son tour dans ce jeu de joute orale qui était si souvent leur

Est-ce à dire que pour que tu me lâches un temps soit peu la bride il me suffirait de moins te payer ? Cela pourrait s'arranger tu sais ?
Très drôle … Vraiment ! Et si je n'avais pas peur de voir mon rimmel couler j'en pleurerais ! Plus sérieusement, Azucena... Cette soirée qui te mettra à l'honneur … Tu ne peux pas la gâcher ou y apposer la plus indélébile des marques en ouvrant ta gueule !
Et pourquoi pas ? Pourquoi refuserais-je de prendre fait et cause pour une chose qui me tient à cœur ?
Parce que nous cherchons encore un financement pour boucler ton prochain budget ? Parce que ce soir seront présents plus d'un producteur qui, eux, n'ont pas la moindre envie de voir leur nom associer à cette cause ?
Cabrones...
Sans doutes... Sûrement même ! Mais ils détiennent les cordons de la bourse ! Alors, ma chérie, si tu veux vraiment pouvoir continuer à exercer ton métier avec autant de liberté que celle dont tu jouis encore... ce soir, tu es mignonne, tu m'écoutes et...
Laisse-moi deviner ? Je la boucle ?

Leur voiture qui s'immobilisait et déjà un pingouin qui s'approchait pour mieux leur ouvrir la portière. Alors qu'Azucena s'apprêtait à descendre son assistante la retint et lui lança d'un ton péremptoire

Tu la boucles et, pendant que j'y suis, montre toutes tes jolies dents quand tu poseras. Les gens aiment te voir sourire !

Un geste de la tête pour tout assentiment et la réalisatrice qui, déjà dehors marquait une ultime pause. Et lançait d'un ton doux mais plus autoritaire encore que celui de son assistante.

Soit, je t'écoute et serai ce soir la parfaite poupée sage et policée que tu attends me voir devenir. Mais... Mais en échange tu vas me faire le plaisir de te renseigner sur cette association dont je t'ai parlée.
El bidule machin trucmuche ? Azucena... Nous en avons déjà parlé et je pense sincèrement que c'est une mauvai...
Fais ce que je te dis ou, amie ou pas, je te vire dès l'aube ! Je veux aider cette association. El Halito. Et, non, ceci n'est en aucun cas négociable !

Ainsi avait parlé Azucena. Celle qui aimait à se voir comme un océan dénué de vagues mais qui, quand on la contrariait, pouvait se faire typhon. Son assistante, résignée, avait approuvé d'un signe de menton et s'en était allée rejoindre celle qui, déjà et conformément à sa promesse, n'accordait pas le moindre regard aux manifestants et s'en allait rejoindre le pool de ces photographes devant lesquels elle prenait docilement la pose. La soirée promettait d'être longue.

L'histoire d'Azucena plus longue encore.

this session is gonna be different
pseudo/prénom ꕥ 29 ans
fréquence de rp : bien que je ne sois pas une machine, et quand bien même nombre de mes partenaires de rp assureraient le contraire, je dirais que je réponds sagement à mes rps sous 48H. Voir 24H. Voir immédiatement si je n'en ai pas quinze qui tombent en même temps... Okay... je suis une machine  Il n'y a pas de vagues, seulement l'océan | Azucena 717540281 ϟ fréquence de connexion : quotidiennementϟ préférences en termes de nombre de mots en rp ? honnêtement je m'adapte parfaitement à mes partenaires. Tant qu'ils prennent plaisir à écrire en compagnie de ma plume moi cela me conviendra toujours. Pour ma part, je dois le dire, j'ai une légère tendance à écrire pas mal. Disons que je fais facilement 1000 mots parfois bien bien plus. ϟ avatar à réserver : Morena Baccarinϟ de quelle couleur sont les petits pois : de celles de l'arc-en-ciel ! ϟ comment avez-vous connu 99 ? Je traînais sur Tumblr avant mon cours de boxe et PAF ! J'ai cliqué sur un lien... et BOUM ! J'ai atterri ici. Merci Jojo !  ϟ un dernier mot pour finir en beauté ? C'est beau ici ! Et, plus sérieusement, j'adore le concept même du forum qui fait de ce lieu un havre d'ouverture et de tolérance. C'est important pour moi. Alors mazaltov pour votre beau travail  Il n'y a pas de vagues, seulement l'océan | Azucena 2881807329
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@ Invité

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Dim 29 Sep - 23:48
Avec dix ans de retard, excuse moi, bienvenue ici ** Et j'ai trop hâte de continuer de lire itou ** car ce que je sais déjà me donne trop envie de savoir la suite !!

@ Invité

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Lun 30 Sep - 0:19
Oh, pleins de choix intéressants, j'adore déjà ! uuh
Bienvenue à la maison hola Il n'y a pas de vagues, seulement l'océan | Azucena 3897432730 Il n'y a pas de vagues, seulement l'océan | Azucena 3075064659

@ Invité

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Lun 30 Sep - 1:47
bienvenue ici et bon choix de pré lien Wink bon courage pour la rédaction de ta fiche love

@ Invité

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Lun 30 Sep - 10:33
Oh c'est gentil de passer par ici ! keur

@Alejandro Estrella : rho mais ne t'en fais pas mon chaton ! Entre tes requêtes et ta vie je me doute bien que tu es occupé. Et puis tu m'avais déjà accueillie avant même que je ne m'inscrive nan ?  hug  Il n'y a pas de vagues, seulement l'océan | Azucena 3974363061
HS: j'ai dormi - un peu-, fini mes recherches - ou presque- et commencé à rédiger mon RP/Fiche - un peu aussi- et j'espère que tu apprécieras le résultat

@Hyorin Lee Merci beaucoup jolie damoiselle ! Et je pense que je me sens déjà très bien ici keur J'espère que tu aimeras tout autant la suite... enfin la fiche vu que pour l'instant elle est du genre... vide ? What a Face
Mais je vais y remédier geek

@Gabriele Gärtner : Merci ! Et possible que j'ai une idée de lien pour ta femme et toi donc on en reparlera plus tard si vous êtes d'accord les hotties ?

* replonge dans sa fiche *

@ Invité

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Lun 30 Sep - 10:40
Très bon choix de pré-lien + Morena, elle est parfaite. keur Bienvenue parmi nous ! cute

@ Invité

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Mar 1 Oct - 14:16
@Espen Halvorsen : merci bien ! J'espère surtout parvenir à bien incarner ce prélien qui, il est vrai, est un pur délice quant aux possibilités qu'il offre.

@Alejandro Estrella : à ce sujet... je confirme... ma fiche sera longue... pardon hidebox
ta faute ! Fallait pas m'inspirer autant sifle
Sinon j'ai posté la première partie donc j'espère que cela te convient sinon tu sais où me trouver je pense love

@ Invité

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Mar 1 Oct - 16:42
Je suis admirative de la longueur de cette présentation apparemment pas encore terminée, le personnage a l'air sacrément intéressant alors faudra que je me motive pour de la lecture à un moment donné Il n'y a pas de vagues, seulement l'océan | Azucena 3906856619 En plus j'ai pas l'impression qu'on est beaucoup de femme de cet âge-là et je trouve ça cool de la diversité en plus. (also, très jolie pseudo)
Bienvenue parmi nous I love you

@ Invité

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Mar 1 Oct - 18:11
joli pré-lien, joli pseudo, joli vava, joli titre, jolie plume...Alejandro a bien de la chance cutie bienvenue par ici! love

@ Invité

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Jeu 3 Oct - 18:21
C'est tellement parfait @azucena jiminez puppy puppy keur keur la fin avec gabriella qui lui demande de jouer a la "parfaite dame" et tout, le reste, son rôle avec son fils.... j'adore **

@ Invité

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Sam 5 Oct - 8:10
ici Gabrielle : on veut connaître ton idée oui. cutie hola

@ Invité

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Sam 5 Oct - 9:36
présentation validée !
Just before we start...Bon tu sais déjà ce que j'en pense, mais j'ai hâte de la découvrir en rp, elle est plutôt géniale, avec du caractère et une histoire qui donne envie de te lire encore plus alors... ** merci pour avoir pris ce pré-lien geek

Pour faciliter ton intégration sur le forum je t'invite à créer ta fiche de liens. Le petit résumé du perso que tu as écrit dans ta fiche peut être utilisé là bas, il est presque fait pour ça en fait

Avant de te lancer, même si je suppose que c'est déjà fait en grande partie, n'hésite pas à prendre connaissance des annexes. Il n'y en a pas beaucoup et elles peuvent s'avérer franchement utiles !

N'oublie pas non plus de recenser le métier de ton personnage ainsi que le logement habité, et si tu le souhaites, tu peux même aller créer des petits scénarios ou pré-liens pour ton personnage dans cette section ♥

Pour finir, n'hésite pas à venir sur la box et à profiter de notre flood amélioré !♥

J'espère que tu passeras un bon moment sur le forum. En cas de besoin, nos boîtes de MPS sont toujours ouvertes N'hésite pas à nous contacter, tu trouveras toutes les infos sur qui nous sommes ici cutie

@ Invité

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Sam 5 Oct - 10:01
Viele danke ! keur
@Alejandro Estrella : tu le sais aussi mais merci à toi d'avoir si bien su inspirer ma plume rouillée ! Et pour le rp si tu es d'accord, je peux lancer un rp pour notre rencontre ?

@Dynah Crowley : je rentre du boulot donc je tente de comater un peu et je te mpotte pour mon idée ?

Bisous Il n'y a pas de vagues, seulement l'océan | Azucena 3974363061 Il n'y a pas de vagues, seulement l'océan | Azucena 594440419

@ Invité

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Sam 5 Oct - 10:05
@azucena jiminez fouiiiii je valide pour lancer ** je ne suis pas là todaay maaais demain vi <3

@ Invité

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Sam 5 Oct - 10:08
@Alejandro Estrella profites de ta journeeeee et demain tu auras donc de la lecture keur

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