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2 souls on fire + bloominada

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Mer 2 Oct - 13:09


2 souls on fire

You gon' make me bring the bag girl believe me. You gon' make me do this move to stop you breathing. If you lose some faith, I'll make you believe it.

◊ ◊ ◊

C’était rare que tu acceptes des contrats en tant que serveuse quand il s’agissait d’interim. Pour pas qu’on remarque que tu étais habituée à ce travail, ou que des clients du club te reconnaisse ici. Et puis, le monde des serveuses dans des clubs, bars ou restaurants normaux était bien différent du monde de celui du Reverse Club. Tu étais plus libre au Reverse, tout le monde t’appréciait et ne te regardait que pour ta beauté et pas pour tes formes, ta classe sociale, ton style vestimentaire ou ce genre de conneries. Parce qu’au club, tout le monde était les bienvenus et il n’y avait pas de jugement. L’échangisme était déjà un plaisir coupable, une sorte de tabou, alors à quoi bon se prendre la tête à côté.
Mais tu l’as fait, pour ce soir. L’agence était habituée à ce que tu prennes que des postes en hypermarché, en caisse ou la plupart du temps en rayon ou en réserve, alors ils ont été plutôt surpris que tu demandes à travailler dans ce club à cette date. Tu savais déjà qu’il manquait un serveur depuis deux semaines car il était bloqué par un lumbago, tu avais des contacts dans ce monde malgré tout. Pourquoi tu avais fait tout ça ? Il y avait bel et bien une raison cachée. Ce soir, c’était l’anniversaire d’un garçon de la classe de Bloom. Il avait réservé le club pour toute sa clique de riche, dont elle. C’était manipulateur, et un peu stalkeuse d’avoir fait tes recherches et fait marcher tes contacts pour réussir à accéder à cette soirée pour recroiser cette fille, mais tu étais comme ça ; bornée, pour arriver à tes fins. 

Surtout qu’elle t’avait vexé et, même si tu ne l’admettras pas, touchée. Parce qu’elle a disparu du jour au lendemain, après cette fameuse soirée, ce fameux baiser. Tu sais parfaitement pourquoi, et tu trouvais ça stupide. Bloom était riche, elle avait toute sa communauté de bobos fermés d’esprits et qui pètent plus haut que leur cul. Elle devait faire comme eux, et ne pouvait pas prendre le risque de sortir avec une fille d’ex-taulard et de femme de ménage qui ne gagnait pas assez pour se payer une villa et une culotte Yves Saint Laurent au prix de sa propre voiture. Tu détestais ce genre de barrière sociale. Ce genre de raison à la con qui empêchait une vraie histoire de se faire, que ce soit en amitié ou en amour. Tu avais appris à ce que tu ne pouvais pas plaire à tout le monde à cause de tes formes, c’était comme ça, chacun son style. Mais qu’on ne t’approche pas à cause de ton compte en banque et ta famille, c’était autre chose. Ca, tu ne comprenais pas. Tu détestais. Et le ghosting aussi, ah ça oui, tu détestais encore plus.
Et puis Bloom, tu l’appréciais. Ce qu’il y avait entre vous aussi. Alors tu ne voulais pas lâcher le morceau, tu ne voulais pas abandonner. C’est comme ça que tu as atterri ici ce soir, à servir des verres au prix incroyable de bouteilles si chères que tu ne les connaissais même pas.

Tu étais bien déterminée, tu te fichais royalement du regard des autres ce soir. Tu ne comptais pas faire d’histoire, de spectacle. Juste lui faire la surprise que oui, c’est toi au bar ce soir, et il va falloir te parler. Tu restais discrète tant que tu ne la voyais pas. Certains imbéciles faisaient exprès de t’éviter et commander chez le jeune homme qui était en binôme avec toi au bar, mais soit. Tu avais l’habitude qu’on t’évite. Il y avait des regards, aussi. C’était dingue comme les rikos avaient une ouverture d’esprit aussi grande qu’un pois chiche. Mais ça aussi, tu avais l’habitude, même si au fond, tu avais tout de même ce petit pincement douloureux. Ce n’était jamais facile d’être dévisagé, même si c’était depuis toute petite. Le Reverse te manquait, et tu espérais que la blonde fasse vite son apparition pour que ton but de ce soir soit accompli et que, au pire, tu te casses et laisses ces gamins de riche continuer leur soirée bien trop m’as-tu-vu à ton goût.

(c) oxymort

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Sam 5 Oct - 11:49
Arrivé une ou deux fois en retard n'est pas coutume. Lorsque c'est perpétuel, on appelle cela savoir se faire désirer. Au fil des années, Bloom était devenue maitresse à ce jeu. Une entrée remarquée et une absence à la durée parfaite promettaient toujours une bonne soirée. Elle avait déjà mis du temps à choisir sa tenue parmi son dressing plus grand que de raisonnable. Et pour cause, elle aime être belle et désirable. Et puis, ce n’est pas comme si elle avait le choix avec les gens qu’elle côtoie. Si elle avait le malheur de faire le moindre faux pas, alors on la catégoriserait immédiatement et elle deviendrait une sorte de pestiférée. C’est le problème dans ce monde de faux semblants où on connait à la fois tout le monde et personne réellement. Un des grands dilemmes de Bloom d’ailleurs : ne pas comprendre cette manière d’être, avoir envie d’être autrement, tout en ne pouvant pas se passer de ces mondanités et de ce mode de vie.

La fête bat déjà son plein lorsque Bloom se présente devant le videur qui la laisse aussitôt passer. Elle entre dans le club, lance un regard à l’ensemble de la salle et reconnait ses fréquentations habituelles. Elle lève les yeux au ciel quand elle remarque un mec de sa classe en train de vomir dans un seau à champagne. Ces hommes n’ont-t-ils donc aucune dignité ? Tenir l’alcool est comme un super pouvoir pour elle, aussi étrange que cela puisse paraitre, et quand bien même elle irait trop loin, jamais elle ne s’abaisserait à un tel comportement en public. L’étudiante remarque rapidement Esteban, son meilleur ami, qui a l’air bien occupé. Néanmoins, dès qu’elle arrive, on l’accueille chaleureusement et elle s’immisce au sein du groupe.

« Vous avez vu la nouvelle serveuse ? »
« Ils devaient être désespérés pour s’abaisser à recruter… ça ! »
« S’ils veulent qu’on change de club, autant qu’ils nous le disent direct. J’ai pas envie d’être servi par un boudin moi ! »

Ces comportements sortent toujours par les yeux de Bloom. Ces gosses de riche, elle en fait peut-être parti mais il y a des choses qu’elle ne tolère pas, et notamment l’irrespect. Bloom regarde Esteban. Il doit penser la même chose qu’elle à ce moment là et sans même avoir encore jeté un coup d’œil à la serveuse en question, Bloom commence déjà à la défendre.

« Vous allez arrêter oui ? Elle est juste là pour remplir vos verres alors qu’est-ce que ça peut vous faire du moment qu’elle ne crache pas dedans ? On vous a pas demandé de coucher avec ! Il y a plein d’autres nanas dans le club pour ça ! »

Excédée, elle les laisse poursuivre leur conversation et se dirige donc vers le bar, bien décidée à aller se faire servir par ladite serveuse pour montrer la bonne attitude à adopter à ces idiots sortis d’on ne sait quel film des années 50. Et c’est là qu’elle voit ladite serveuse, qu’elle la reconnait aussitôt et que son cœur s’emballe. Elle est encore plus furieuse contre ses camarades de classe. Pourquoi critiquer Lumi ? Elle a toujours eu conscience de ses formes, et elle savait d’avance que ces crétins de riches auraient ce genre de réaction, mais pour autant, les entendre dire la déchire. Arrivée au niveau du bar, Bloom se sent particulièrement mal à l’aise. « Qu’est-ce que tu fais là ? » Dit-elle en faisant bien attention à ce que personne ne l’entende. « T’es pas censée être ici ! C’est pas une bonne idée ! Et si c’était qu’une question d’argent, je t’en aurais donné ! » Son ton est plus froid que ce qu’elle aurait voulu. Elle regarde sa bouche, ses yeux. Elle se serait bien perdue dedans une fois de plus. Le rappel de leur dernier contact est omniprésent. Pourtant, la voir ici, dans son monde, la rend furieuse. Si on découvrait son secret, ce serait la fin.

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Lun 7 Oct - 17:40


2 souls on fire

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Tu n’étais pas du tout concentré dans ton travail, mais ça ne se voyait pas tant que ça. Tu avais tellement l’habitude d’être derrière un bar, que ton travail ne montrait pas tellement que ton regard ne faisait que balayer la salle à chercher la jeune blonde. Et d’ailleurs, elle arrivait enfin. Ton estomac se serrait lorsque tu l’apercevais mais tu continuais ce que tu faisais, l’air de rien, calmant comme tu pouvais ce petit stress qui s’installait maintenant que tout ce que tu avais fait au culot jusqu’à maintenant portais ses fruits et que tu étais devant le fait accompli. Tu es téméraire Lumi, tu es arrogante. C’est connu. Mais tu n’es pas non plus insensible. Et Bloom, c’était particulier ce qu’il y avait entre vous. Tu l’aimais bien, ainsi que ce jeu qu’il y avait entre vous, alors tu ne pouvais pas rester de marbre. Et si la jeune femme viendrait à te pousser une gueulante et totalement te rayer de sa vie, ça te ferait sans doute quelque chose. Ca te ferait mal, oui. Alors maintenant que tu la voyais au loin rejoindre ses amis, tu espérais que tu n’étais pas allé trop loin et que ça allait bien se passer.



Tu voyais bien que tu n’étais pas la bienvenue. Tu n’avais eu aucun pourboire jusqu’à maintenant, certain clients t’évitait et allaient plutôt voir ton collègue, et surtout, tu voyais que les amis de Bloom t’observaient du coin de l’œil et te critiquaient sûrement. Tu connaissais tout ça par cœur, tu le subissais depuis toute petite. Les regards de ce genre suivi de messes basses, parfois des rires qui allaient avec. Tu avais l’habitude, ça te faisait plus si mal que ça, parce que tu l’as subi pratiquement toute ta vie. Mais tu te demandais ce qu'en pensais Bloom. Et tu as été surprise, de voir ce qui s’apparentait à de la colère lorsqu’elle leur répondait, et puis, elle partait. Tu retenais un sourire en coin, touchée, mais l’envie de sourire partait très vite lorsque tu te rendais compte qu’elle venait en fait au bar. C’était parti.

Tu préparais un cocktail lorsqu’elle arrivait face à toi, tendue et à l’affût. Tu arrêtais de secouer le shaker pour mieux l’entendre au milieu de tout ce brouhaha et cette musique. Ce n’était pas la meilleure des surprises que tu venais de lui faire, c’était sûre. Mais ça va, ça aurait pu être pire. Maintenant, tu pouvais reprendre les rênes. « Ah si, j’pense que c’est une très bonne idée, tu vois. » Tu te penchais un peu pour qu’elle t’entende sans alerter tout le monde, tu attrapais en même temps un citron et y coupais des lamelles. « J’ai pas besoin de ton argent, c’est pas ça que je veux de toi Bloom et tu le sais très bien.. ! » Tes gestes allaient tellement vite en même temps, tu prenais vite des verres à pied et les remplissait tout en les décorant. C’était très… Pro. « Fallait que je te retrouve. J’comprends pas pourquoi t’es parti. On me ghoste pas comme ça.. ! » Tu avais cette même rage qu’elle, que vous deviez contenir pour ne pas faire de cinéma ici et ne pas vous faire voir. Tu n’hésitais pas à lui montrer ton agacement à la situation, et vu les efforts que tu avais fait pour la retrouver jusqu’ici, on remarquait aussi facilement, en réfléchissant, que tu tenais à ce qu’il y avait entre vous. Que ça t’avais fait un coup.

Les deux cocktails terminés à cette vitesse folle, tu filais les servir à l’autre bout du bar sans prévenir, le pas sûr de lui, tes chaussures plateforme claquant au sol et ton visage crispé montrant bien ton agacement de tout ça. Et tu ne souriais pas en servant ces deux hommes, sachant bien que ça ne valait pas le coup ici. Pourtant, au Reverse Club, tu souriais tout naturellement lorsque tu servais. Une fois revenu face à Bloom qui avait peut-être eu l’occasion de réfléchir pendant cette petite éclipse, tu la regardais droit dans les yeux : « Faut qu’on discute. T’es pas d’accord ? » Tu aurais pu lui faire peur en te penchant sur le bar ce qui montrerait bien que tu t’adressais à elle et qu’une grosse discussion avait lieu entre vous, mais tu n’étais pas un monstre, même si ce monde dont elle faisait parti était ingrat. Tu ne voulais pas te venger bêtement et la détruire. Tu n’es pas une mauvaise personne. Tu es même trop gentille, parfois. Parce que même si elle t’avait jeté, t’as manqué de respect, tu restais l’air de rien à essuyer ce verre et éviter de trop la regarder dans les yeux pour éveiller les soupçons de sa bande de potes sans cervelle. Ca fait partie de toi, ça. Tu sais faire la peste pour t’imposer, mordre pour te défendre, mais tu ne frappes pas inutilement.

(c) oxymort

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Sam 12 Oct - 12:03
Il est vrai que les messages venant de Lumi s’étaient accumulés dans le téléphone de Bloom sans qu’elle n’y réponde. Elle aurait pu prétendre ne pas les avoir vu, ne pas avoir eu le temps d’y répondre mais franchement, à quoi bon mentir ? Ce genre d’excuse ne tient pas lorsqu’il suffit de prendre les deux minutes où on est sur le trône pour répondre à un sms, même si ça n’a rien de glamour, nous en conviendrons. La seule excuse de Bloom, c’est qu’elle n’en avait pas. Elle s’était dit que la jeune femme disparaitrait de sa vie et de ses pensées si elle se donnait la peine de l’en éloigner. Chacune reprendrait sa vie simplement, mais ça n’avait rien de si simple. D’ailleurs, son cerveau lui avait bien fait comprendre en continuant à rêver d’Iluminada certaines nuits par exemple, une chose dont se serait bien passée la blondinette.

« Tu sais très bien pourquoi j’ai dû prendre mes distances. » Une pointe de regret peut s’entendre dans sa voix, même si celle-ci se veut ferme à la base. Mais pas le temps d’en dire plus que Lumi est déjà partie servir ses verres. Bloom reste stoïque. Elle s’est éloignée, comme ça, comme si elle n’avait aucune importance. Et cela brise le cœur de Bloom, alors qu’elle se refuse à ressentir de telles émotions. Si elle cherche à se venger, elle s’en sort très bien. Mais bientôt, elle revient et indique à la jeune femme qu’elles devraient discuter. Un regard noir se lit sur le visage de Bloom. C’est plus fort qu’elle, et pas du tout représentatif de ce qu’elle ressent au fond d’elle. Trop de dualité et de sentiments contraires. Elle aurait aimé réussir à lui rétorquer qu’elles n’avaient plus rien à se dire mais ne le pensant pas du tout, elle n’aurait pas réussi à être assez convaincante. « Pas ici ! » Le simple fait qu’elle soit encore à parler au comptoir est dangereux. Bloom sait pertinemment que ses amis ont les yeux rivés sur elles et que le moindre faux pas sera fatal pour sa réputation, voir son avenir tout entier. Elle aurait tellement aimé qu’il en soit autrement, qu’elle puisse s’en foutre littéralement du regard des autres. « Dans 10 minutes, à l’arrière. Il y a une ruelle, on sera plus tranquille. » Elle connait parfaitement les lieux, à force d’avoir raccompagné ses amis un peu trop bourrés dans un endroit tranquille pour vomir, quand les toilettes sont vraiment trop bondées. « Sers-moi une vodka orange stp. » Elle sort sa carte de son soutien-gorge, l’endroit ultime où on range ses affaires quand on a laissé son sac à main au vestiaire. Il faut qu’elle revienne avec quelque chose dans les mains, sinon elle va se faire griller.

Quand enfin elle a sa boisson et qu’elle a payé, elle retourne vers ses amis, l’air sure d’elle, bien qu’au fond, elle soit totalement déstabilisée par la présence de Lumi. Alors qu’elle est dos à elle, elle ne peut s’empêcher de s’imaginer que son regard s’est posé sur ses atouts féminins et Bloom ressent alors une vague de chaleur inexplicable montée en elle. « Vous voyez bien que je ne suis pas morte à la première gorgée ! » lance-t-elle ironique à ses amis. Pourquoi sont-ils aussi cruels, aussi cons ? Elle descend son verre en quelques minutes, consciente qu’elle va avoir besoin de cela pour ce qui l’attend juste après, si elle ne veut pas perdre ses moyens. Son cerveau lui crie de mettre fin à cette relation, alors que son cœur et son corps tout entier lui hurle que ce n’est pas la chose à faire.

« Je vous laisse ! Je vais me rafraîchir un peu et voir ailleurs si l’herbe est plus verte. » Elle arbore son plus grand sourire, comme si elle était supérieure à ces personnes trop fermées. Elle dépose un baiser rapide sur la joue d’Esteban, le seul qu’elle sait réellement au-dessus du lot et lui indique qu’elle reviendra plus tard. Puis, s’assurant que personne ne la suit, que ce soit physiquement ou du regard, elle se fond dans la foule avant de rejoindre ladite ruelle. Si seulement Lumi n’avait finalement pas pu venir… Ce serait plus simple, même si au fond d’elle, elle rêve d’un moment en tête à tête avec la belle brune. « J’t’ai pas trop fait attendre ? » Dit-elle quand elle la voit. Small Talks. Complétement idiot comme comportement. Bloom ne peut s’empêcher de frôler ses doigts des siens. « Tu ne peux pas t’immiscer dans ma vie comme ça. C’est trop dangereux. » Les paroles de la raison alors que la seule chose dont elle a réellement envie, c’est de s’emparer de ses lèvres.

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Lun 14 Oct - 16:20


2 souls on fire

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Tu savais pourquoi elle a avait dû prendre ses distances avec toi ? Oui, en quelque sorte. Mais tu ne l’acceptais pas, nuance. Ce n’était pas à accepter. C’était si bête, inutile, et ça gâchait ce truc fort qu’il y avait entre vous, même si il n’était pas promis dans la durée. Tu étais comme ça après tout, Lumi. Te battre pour avoir ce que tu aimais, peu importe si c’était éphémère ou non. Tu as appris à te battre, en plus d’être une tête brûlée. Alors tu grimaçais lorsqu’elle te sortait ça, et tu ne pouvais t’empêcher de lui répondre avant de filer servir tes clients : « C’est une raison à la con. Tu le sais très bien aussi. » Et encore, tu pouvais parfaitement comprendre qu’elle avait son image à garder, sa notoriété, tout ça. C’était ridicule mais admettons. Mais ça t’énervait, qu’elle te pensait incapable de gérer ça. Les relations cachées, tu savais faire. Après tout, tu étais bien loin de ce quartier de riche et que Bloom vienne se perdre dans le Queen pour venir te voir sera à peine visible.
Lorsque tu étais revenu une fois les verres servis, tu voyais le regard noir de la jeune femme. Ca te faisait quelque chose, ça te faisait mal, même si tu ne voulais pas l’admettre, refusant de ressentir cela. Tu préférais largement lorsqu’elle te regarde avec ces yeux doux, lorsque vous n’êtes que toute les deux. Tu reculais un peu lorsqu’elle te criait presque de ne pas faire ça ici, tu faisais de ton mieux pour respecter son envie, ou plutôt besoin, de rester discrète. « Ca va.. ! J’ai compris. » Sifflais-tu, la fusillant du regard. Tu détestais qu’elle tente de te tenir tête comme ça. Tu détestes en général qu’on essaye de te tenir tête. Tu hoches simplement la tête lorsqu’elle te donne rendez-vous. Tu lui fais son verre et tu lui serres en vitesse, claquant presque le pied du verre sur le comptoir. « Et voilà pour toi, Marquisette. » Au moins là, vu ton regard en plus, les imbéciles plus loin seraient sûrs qu’il n’y a rien de passionnel entre vous. Ce surnom t’étais venu tout seul. Ce n’était rien de méchant, un petit pic, bien loin des Ma Douce et Ma Belle que tu pouvais lui glisser de temps à autre. Histoire qu’elle comprenne que tu l’avais irrité, mais aussi que voilà, tu pouvais être discrète à l’extérieur. Et même ton regard sur elle lorsqu’elle retournait voir ses amis, personne ne l’avait remarqué.

Mais tu ne traînais pas. Tu servais les clients dont tu avais commencé leur verre puis tu informais ton collègue que tu allais prendre ta pause. Il était bien bizarre lui aussi, totalement de ce monde. Il avait tendance à te regarder de haut et montrer sans aucune honte qu’il aurait bien voulu un autre genre de collègue pour la soirée. Alors tu n’avais pas de pitié à le laisser tout seul au bar. Et qui sait, tu ne reviendras pas. Tous des hypocrites là-dedans, tu ne supportais pas ça. Tu avais beau savoir être une peste et te venger, tu restais de nature ouverte d’esprit et gentille. Tout ça, ce n’était pas toi. Tu ne pourras sans doute jamais faire partie de ce monde, même si on t’offrait quelques millions pour y entrer.
Tu étais la première dehors. Tu soufflais, tout en appréciant cette fine brise fraîche de ce début d’automne. Ca te faisait du bien de sortir, t’échapper de ce club que tu commençais à réellement détester. Tu sortais ta cigarette électronique de ta poche et prenais une bouffée lorsque tu apercevais Bloom arriver vers toi. Tu soufflais la fumée épaisse, rangeant le petit appareil lorsqu’elle arrivait à ta hauteur. Un peu de nicotine aiderait à te détendre.
Mais ce fut surtout sa voix à elle qui t’a détendue. Tellement différente qu’à l’intérieur de ce club, tu la retrouvais directement. Plus douce, plus gentille. C’était une bonne chose d’un côté, même si ce changement de comportement aussi rapide était un peu flippant, au moins, ça n’allait pas exploser. Tu ne voulais pas te disputer aussi fort avec elle. « Ca va, je viens d’arriver. » Ta voix était basse, discrète. On pouvait également un peu voir que tu étais touchée par tout cela. Vraiment un petit peu. Parce que tu faisais semblant d’être forte, d’être de marbre, alors que sa main qui effleurait la tienne te faisait craquer d’avantage.

Tu faisais cette grimace à ces paroles, tu roulais des yeux et soufflais. « C’est pas ça. Je sais que j’dois pas. Mais Bloom, merde. Tu peux pas disparaître comme ça non plus. » Tu la regardais, brûlais d’envie de l’embrasser, la caresser, mais avant tout ça, vous deviez parler. Parce qu’elle t’a manqué, parce que ce qu’il y avait entre vous était beaucoup trop fort pour être abandonné si facilement. « Disons… Que je t’ai simplement rendu la pareille. » Tu haussais les épaules. Au moins, la leçon avait été retenue, tu espérais. Tu passais ta main sur sa joue, la lui caressais doucement. Tu voulais la rassurer un peu, et puis, elle t’avais manqué. « J’compte pas te faire de problèmes, ok.. ? Alors arrête de paniquer avec tout ça. J’ai compris que c’était important pour toi, bien plus que moi ou je-ne-sais-quoi d’autre. C’est bon, d’accord ? Alors disparaît plus comme ça, ou alors préviens-moi quand t’en aura marre de moi, ok.. ? » Tu étais bien trop gentille, Lumi. Tu aurais dû lui faire peur, lui pousser une gueulante, être bien moins douce et rassurante. Tu aurais dû en faire plus, que simplement lui dire ça et faire presque comprendre que c’était pas grave ce qu’elle t’avais fait, c’était oublié. Pourtant, t’as pas aimé, ça t’as fait mal. Mais bon voilà, Lumi. T’es trop gentille. En plus, t’arrivais pas à rester en colère trop longtemps parce que tu crevais d’envie de passer à autre chose et reprendre le cours de ce que vous aviez commencé. Mais quelle conne tu pouvais être, parfois.

(c) oxymort

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Lun 21 Oct - 15:35
Ce surnom, sortit de nulle part, elle s’en serait bien passé. Lumi qui avait d’habitude des paroles si tendres, pourquoi l’appelait-elle ainsi désormais ? Okay, son regard était dur, à Bloom, mais elle lui avait proposé de se voir quelques minutes plus tard, ce qui aurait dû suffire à la brune, non ? C’est surtout qu’elle n’aime pas que sa belle lui fasse remarquer qu’elle fait parti du monde élitiste, ce monde dans lequel Bloom se fond pourtant si bien. Encore cette dualité en elle qui la perdra un jour, ce besoin d’être riche et supérieur, tout en voulant rester humaine et s’acoquiner avec le bas peuple…

Les minutes passent et les jeunes femmes se retrouvent dehors. Le regard de Bloom rejoint celui de Lumi et tout à coup, c’est comme si son cerveau passait à autre chose, que les minutes précédentes étaient oubliées. Pourtant, c’est impossible. Elle doit rester sur sa position, réfléchir aux raisons pour lesquelles elle a ghosté Lumi en premier lieu. De bonnes raisons, avait-elle pensé au début, mais elle n’en était plus si sure maintenant que sa tigresse est face à elle. Une femme au tempérament féroce, à la tignasse flamboyante. Tout ce qu’il faut pour plaire à l’étudiante en journalisme et la garder accro. Ce sont pourtant ces sentiments qu’elle tente aujourd’hui de fuir, trop consciente des conséquences que le tout pourrait avoir sur son avenir. Si son père apprenait leur relation, qui sait ce qu’il serait capable de faire à la barmaid ? Rien qu’à y penser, Bloom en frémit.

Les larmes montent aux yeux de la jeune femme. Elle tente de ne pas avoir la voix qui vrille, continue à être forte. Elle ne peut pas mentir à Iluminada, c’est bien le problème. Sinon, tout serait si simple. « Putain, mais j’aimerais bien te dire que j’en ai marre de toi ! Mais j’y arrive pas ! J’peux pas. » Elle détourne le regard dans la rue. Elle a parlé un peu trop fort et s’en veut aussitôt. Elle tente de baisser le ton, des fois qu’il prendrait à quelqu’un l’idée de venir les espionner. « C’est tellement plus simple de juste plus te parler, de faire comme si tu n’existais pas, même si mon cerveau refuse d’y croire… » Elle ne lui avait jamais avoué ses sentiments et ce n’est sans doute pas aujourd’hui que ça commencerait mais pour autant, elle lui disait toujours de manière assez implicite. « T’imagine ce que mon père te ferait s’il apprenait pour nous deux ? Non, mais moi si et ça me rend juste malade de me dire que tu pourrais être en danger par ma faute. » Voici la première raison, la deuxième étant qu’elle doit se protéger elle des qu’en dira-t-on, des jugements de ses amis, n’étant pas prête à abandonner sa vie actuelle. Néanmoins, il est plus simple d’avoir la conscience tranquille quand on se dit que c’est pour protéger l’autre et non soi-même. En soit, c’était tout de même ce qui l’avait poussé à ghoster Lumi en premier lieu, sans rien lui dire, son père ayant tout à coup montré un peu trop d’intérêt au portable de sa fille. Pourquoi ? Allez savoir ce qu’il mijote !

Ces paroles raisonnent dans la tête de Bloom alors qu’elle revoit encore le regard de son père la veille au soir. Elle avait dû lui mentir, lui dire qu’elle était encore avec Lorenzo, cet ami qu’ils prennent pour le gendre parfait dans sa famille et qu’elle fait passer pour son petit ami dans la bonne société, lorsque cela l’arrange. Il y trouve son compte et elle aussi, alors pourquoi mettre fin à un tel arrangement ? Si déjà son paternel apprenait qu’elle aime autant les femmes que les hommes, sans doute ferait-il une crise cardiaque… L’idée qu’il puisse arriver malheur à Lumi la terrifie et elle ressent alors le besoin de la faire sienne, de s’assurer qu’elle est là, en chair et en os et qu’elle ne s’envolera pas. Brutalement, elle passe une main derrière sa nuque et l’embrasse avec passion. « C’est autant pour toi que pour moi qu’il faut qu’on arrête tout ça ! » Dit-elle entre deux souffles, d’un ton qui se veut dure alors que la passion l’enflamme. Elle est dingue de ce bout de femme et alors que d’autres ne se font pas à ses formes, Bloom les trouve ravissantes. Elle laisse d’ailleurs vagabonder son autre main sur la hanche de Lumi. « Et puis, à quoi ça nous mène tout ça ? On sait toutes les deux qu’on n’a aucun avenir ensemble, que c’est éphémère. » La peine s’entend tout de même légèrement dans sa voix. Elle aimerait qu’il y ait un moyen de remédier à cela, plus précisément un moyen qui ne remettrait pas en cause toute sa vie. Elle se détache de l'étreinte, ne détachant toutefois pas son regard de celui de sa belle.

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Lun 21 Oct - 21:40


2 souls on fire

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N’importe qui faible d’esprit et dans ta situation n’aurait jamais pu s’aventurer dans la vie de Bloom comme ça. Trop compliqué, trop prise de tête, trop dur. Mais toi, tu t’y est faite, dès le départ. Parce que t’es forte, d’un côté. T’es tellement ouverte d’esprit, un peu bizarre aussi, que t’es rentré dans ce jeu sans vraiment te douter du risque que tu prenais. T’as pas le cœur fragile tant qu’il est caché sous cette armure que tu n’as pas totalement ouverte à Bloom. Tu te méfies toujours, tu te protèges, surtout quand on te prouve que ce n’est pas une relation purement amoureuse et innocente. On t’as tellement fait de mal à ton cœur par le passé, autant en amour qu’en amitié, voire même dans ta famille, que t’as appris à faire attention à toi. T’es attachée à Bloom, tu penses à elle et elle te manque parfois, mais par chance, elle ne te ravage pas le cœur. Pour le moment ? Parce que t’as tout de même eu un pincement au cœur quand t’as plus eu de nouvelles d’elle du jour au lendemain, t’as fait des efforts phénoménaux pour te planter devant elle comme ça, et puis, t’as eu ce manque frustrant en attendant de la retrouver. Sans oublier que là, maintenant que tu étais face à elle, tu te disais « Enfin ». Tu frissonnais, et ton estomac se serrait. Comme une drogue que tu retrouvais, comme la première bouffée de cigarette après une longue journée de travail.

Tu sursautes et écarquilles les yeux sur le coup, lorsqu’elle crie presque dans cette ruelle, surprise, mais également affolée pour elle, elle qui voulait se faire discrète parait-il. Tu te retiens de sourire à ses paroles qui te font plaisir au fond. Tu devais rester forte pour le moment. Elle t’avoue de belles choses, implicitement, parce que tu sais bien qu’elle est trop fière et que c’est bien trop compliqué entre vous pour qu’elle te le dise directement. Vous ne pouvez pas. Mais c’était tout de même dit d’une certaine manière, tu le remarquais bien. Puis, elle te parlait de son père. Tu fronçais les sourcils, perplexe. Puis tu lâchais un petit rire. « Tu veux qu’il me fasse quoi, Bloom ? J’ai pas de société à faire tomber, de secret de famille criminel à faire sortir, ou je-ne-sais-quoi. Si il touche à mon boulot c’est lui qui risque gros, et sinon… J’ai rien à perdre, moi. » Parce que au fond, tu as quoi ? Un petit appart, un compte en banque lambda et aucune réelle famille sauf Nox et ton père, tous les deux encore plus pauvres que toi sans doute. Ton père avait purgé sa peine et était clean maintenant, rien à balancer sur lui. Quant à ton boulot, tu étais beaucoup trop appréciée par les gangs clients de ce club, ton patron étant lui-même en lien avec eux. Alors si on tentait de te faire tomber, on te protégerait. Combien de fois cet homme aux multiples tatouages au visage et aux dents en or t’avais dit que si quelqu’un t’embêtait tu pouvais lui dire. Sans oublier les motards, les italiens et les roumains qui avaient toujours le sourire en te retrouvant et dont il suffisait d’un regard envers des clients qui t’embêtaient pour les calmer. Oh l’air de rien, tu avais de quoi être protégée et ce même concernant ta vie. Il te suffisait de les mettre au courant et des hommes de mains te surveilleraient 24h sur 24. Ca avait ses avantages d’être une bonne serveuse qui ne balançait pas.
La jeune femme faisait donc tout ça pour te protéger ? Tu y croyais, mais seulement à moitié. « Tu fais pas tout ça seulement pour me protéger et tu le sais très bien. T’as trop peur que tes copains en Louis Vuitton se moquent de toi parce que t’es avec une grosse pauvre, ne me la joues pas à moi. » Tu roulais des yeux, puis soufflais. « Mais merde, Bloom. J’m’en fous. Arrête de paniquer avec tout ça, si tu veux un truc caché tu me le dis et c’est réglé. Je cherche pas le mariage ou ce genre de merde. Tant que tu me demandes pas un plan à trois avec ton copain arrangé. » Tu faisais exprès de conclure en mentionnant ce fameux couple arrangé. Prouvant qu’au final t’acceptais beaucoup, mais aussi avouant sans vraiment l’admettre qu’il y avait une pointe de jalousie. Jalousie qui est vite apaisée, lorsque soudainement elle te tire vers elle pour t’embrasser. Bien sûr que tu réponds à ce baiser, elle t’avait tellement manqué. Tu l’écoutes, également, mais tu la fais presque taire en retournant l’embrasser, glisser ta main sur sa taille et la tirer doucement un peu plus contre toi. Elle était un peu plus petite que toi, ça te plaisait justement et ça ne te dérangeais pas de te pencher un peu lorsque tu l’embrassais. C’était ça qui te plaisait chez elle, ce côté plus petite et fine qui la rendait adorable, sans oublier la vraie Bloom qu’elle était avec toi, loin des projecteurs, de la richesse et de son rôle de marquisette.

Tu aurais pu à nouveau souffler, rouler des yeux et grogner à ses paroles, susceptible et impatiente que tu es, mais aussi surprenant que ça l’était, tu es restée calme. Au contraire, tu as été compréhensive, et même rassurante. Doucement, alors qu’elle te relâchait et se reculait. Tu avais vu sa peine, ce contre-cœur. Alors tu ne pouvais pas laisser tout ça filer comme ça alors que toute les deux vous ne vouliez pas de ça. Tu déposais tes mains sur ses joues, les lui caressant doucement de tes pouces. Tu la regardais dans les yeux, et faisais un petit pas vers elle. « Tu t’entends parler.. ? » Ta voix était basse, calme. « T’as pas envie de ça, et moi non plus. Peut-être qu’on est vouée à se séparer, mais et alors.. ? C’est pas interdit d’apprécier le moment présent. Et là, maintenant, j’ai envie de terminer la nuit avec toi, et en passer plein d’autres. Jusqu’à ce qu’on en ai marre, que tu dois déménager loin ou je-ne-sais-quoi que la vie amènera. Mais pas à cause de ton daron qui s’en sera mêlé ou tes potes en carton. Et puis, t'as pas besoin de me protéger. Je suis bien plus forte que tu l'imagines. » Tu passes alors l’une de tes mains dans ses longs cheveux blonds, arrangeant une mèche que tu lui glisses derrière l’oreille. « Ca te dit… ? Juste de kiffer, et pas se prendre la tête ? »

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Mar 29 Oct - 16:26
Elle ne peut pas lui expliquer. Elle ne peut pas prononcer les mots à haute voix, avouer que son père pourrait être bien pire qu’un homme n’est censé être. Te tuer. Voici la pensée qui lui traverse immédiatement l’esprit après la question de la brune. Il ne pourrait quand même pas faire cela à sa propre fille ! C’est ce qu’espère Bloom mais honnêtement, elle n’en est pas certaine. Elle regarde Lumi droit dans les yeux, sans ciller. Si elle le pouvait, elle serrerait davantage ses mains dans les siennes, consciente tout à coup de cette peur qu’elle a de la perdre. Ce n’est pas logique. Elle n’est pas censée tenir autant à cette femme, mais en attendant de trouver un moyen pour que ce ne soit plus le cas, elle va bien devoir faire avec. Elle soupire profondément, un long soupir bien audible. « C’est vrai. » finit-elle par prononcer, n’en croyant pas un mot pour autant. Lumi dit vrai, c’est sûr, mais elle n’a pas conscience qu’elle pourrait perdre plus que cela. A moins que cela ne soit que dans la tête de Bloom ? Qu’elle soit complétement parano, qu’elle ait peur pour rien. Qui pourrait le savoir ?

Cette vérité lui explose au visage, comme si elle ne s’en était pas rendue compte plus tôt : le fossé entre elle et Lumi est si grand. Si grand. Bloom a toujours tout eu à perdre, même si en règle générale, elle prend tellement sa vie pour acquise qu’elle n’en a pas vraiment conscience. Sauf qu’il y a des gens comme Iluminada qui vivent avec rien, qui se contente de leur vie, comme elle est. Bloom le sait ; ou en tout cas, elle se persuade qu’elle le sait et que ce qu’elle fait dans les associations aide à réduire les inégalités sociales. Tout ce qu’elle fait au final, c’est alléger sa conscience ; mais on aura beau lui dire, elle ne l’avouera pas. Bloom, elle a cette innocence en elle. A moins qu’elle vive juste dans le monde des bisounours, qu’elle se voile la face parce que c’est tellement plus simple de vivre ainsi.

Elle continue sur sa lancée. Elle avoue des choses. Pas totalement la vérité, mais pas des mensonges non plus. Lumi a ce don de la percer à jour, de la comprendre mieux qu’elle ne se comprend elle-même et ça frustre Bloom. Elle aimerait être un miroir qui ne renvoie aucun reflet, qu’on ne puisse rien déceler chez elle mais malheureusement, savoir jouer la comédie est loin d’être sa plus grande qualité, même si elle sait tout de même se débrouiller quand les circonstances l’exigent. « J’aime pas quand tu dis ça. » Grosse pauvre. C’est sur ces mots que la jeune femme a buté. Elle déteste qu’on pense cela de sa tigresse. « T’es si belle. » Et jamais elle ne comprendra qu’on ne puisse pas voir Lumi à travers son propre regard. Pourtant, elle n’est pas bête. Elle sait ce qui gène ses pseudo-amis, mais où ils voient de la laideur et de quoi avoir honte, elle ne voit que de la beauté.

Et la faculté de Lumi de se foutre des autres, de pouvoir profiter du moment présent, ça surprendra toujours l’étudiante en journalisme qui semble l’oublier à chaque fois. C’est pourtant une des choses qui l’avait fait tombée sous le charme de la brune dès le début. « J’te demanderais jamais ça. » Elle lève les yeux au ciel. Déjà qu’elle-même ne couche pas avec Lorenzo alors c’est encore moins pour partager Lumi. « J’te partage pas. » C’est dit sur un ton langoureux, plein d’amour. Et le sourire qui s’en suit le confirme.

Le baiser qui s’en suit se veut passionné, brutalement passionné, un peu comme si c’était le dernier avant que le monde ne s’écroule. Dernier essai de vérité, admettre qu’aucun futur n’est possible et une Lumi fidèle à elle-même, cette même Lumi qui réussit toujours à rassurer notre Bloom dans ses pires moments d’angoisse. Ses mains sur ses joues, ses petites caresses, ont un effet apaisant sur la blondinette qui ferme les yeux un instant, se laissant bercer par la voix de la brune. Elle prononce rien pendant de longues secondes. « Oui. » Finit-elle par lacher avant d’ajouter. « Mais je ne suis pas comme toi. Je n’arrive pas à ne pas me prendre la tête bien que j’en ai envie. J’ai besoin de savoir que tout ça n’est pas pour rien. » Pourtant, parfois, il y a des choses où elle laisse couler alors pourquoi est-ce que là, elle n’y arrive pas ? Pourquoi ? Ce serait tellement super d’apprécier simplement. Elle ne roule personne. Elles sont sincères l’une avec l’autre alors, pourquoi ? Lumi a tellement raison, et Bloom le sait bien…

Elle enroule ses bras autour de son cou et se hisse sur la pointe de ses pieds, ce qui ne fait pas une grande différence en réalité, vu la taille des talons qu’elle porte. Elle pose ses lèvres sur celle d’Iluminada. « Alors comme ça t’as envie de passer la nuit avec moi ? » Dit-elle dans un sourire, alors que toutes ses émotions négatives semblent envolées, ou en tout cas qu’elle donne le change pour le faire croire. Lumi veut qu’elle se détende, elle lui doit bien d’essayer. La Bloom douce refait alors surface. « T’es consciente que ces poubelles ne me font pas vraiment rêver en guise de matelas… » Elle laisse échapper son doux rire. La ruelle n’est pas des plus accueillantes et Bloom, elle aime bien son petit confort quand même. « J’pourrais nous réserver une chambre à l’hotel ? » Personne ne s’inquiéterait de savoir qu’elle ne dort pas chez elle de toute façon…

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Mar 5 Nov - 19:51


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You gon' make me bring the bag girl believe me. You gon' make me do this move to stop you breathing. If you lose some faith, I'll make you believe it.

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Elle soupire, puis admet. Tu ne peux t’empêcher d’esquisser un petit sourire en coin, à la fois satisfait mais aussi attendrie de la voir admettre que tu avais raison sur ce coup-là. Tu n’avais pas peur d’un père tyrannique et fermé d’esprit. Une famille qui ne t’aimait pas, tu avais bien connu avec tes frères et sœurs. Un monde qui ne t’aimait pas, tout court, tu connaissais. Depuis toute petite, tu as appris à mordre, te battre, et prendre les coups dans le cœur. On t’a harcelé, insulté, rabaissé. Alors quoi ? Ce père, tu n’en avais pas peur. Le seul mal qu’il pourrait te faire, c’est t’arracher Bloom. Sinon, ton armure était bien solide face à ce genre de personne. Alors, tu voulais la rassurer là-dessus, qu’elle arrête d’avoir peur pour toi, même si ça te touchait, parce que visiblement, ça devenait une excuse pour arrêter tout ça. Non, elle n’allait pas t’avoir comme ça. Si elle voulait se débarrasser de toi, ce serait pour une vraie et bonne raison.
Et ça te touchait, lorsqu’elle relevait ces mots que tu avais prononcé pour te définir. Ces mots que tu ne trouvais même pas rabaissant à force qu’on les utilise pour toi. Mais Bloom, ça lui faisait quelque chose, elle te disait qu’elle n’aimait pas. Ca te faisait bizarre, à chaque fois qu’elle te reprenait, qu’elle te disait des mots bien plus doux, alors qu’elle pouvait avoir bien plus « normal ». Pourtant c’est bien toi qu’elle a choisi, et c’est bien toi qu’elle trouvait belle. Alors tu lui esquissais un sourire différent ; touché et même un peu timide. Certes, tu avais pris confiance en toi avec le temps, tu avais pris à dire merde aux insultes, aux regards, mais quand on te complimentait, ça te faisait toujours bizarre. Surtout si là, ça venait de Bloom. Parce qu’au fond, tu es sensible une fois que ton armure est passée. Et la jeune blonde l’avait plutôt bien passé. Cette jolie blonde, dans cette bulle si particulière remplie d’argent, de réputation, de noblesse, et qui pourtant, te trouvait toi, belle.
Elle répondait même à ce jeu de jalousie que tu avais subtilement lancé. Elle ne voulait pas te partager, elle grimaçait presque à cette idée de plan à trois, alors tu rigolais doucement suite à son sourire.

Ce baiser, il te faisait du bien. Ces lèvres t’avaient manqué, son corps contre le sien, sa chaleur. Vous en aviez besoin, aussi. Pour vous réunir, vous retrouver, vous rassurer. Autant Bloom et toutes ses craintes et toi sur votre relation, tout simplement, parce qu’au fond, ça te ferait mal de la perdre aussi bêtement. Et maintenant que ton cœur est réchauffé et apaisé, tu lui parles. Tu la rassures, pour qu’elle comprenne. Tu caresses ses joues, doucement. Ca a l’air de fonctionner. Elle te répond, te fait part de cette crainte. Une crainte bien différente, une vraie. Alors, tu souris. « Bien sûr que c’est vrai. J’aurais trop la flemme de m’investir comme ça si ça ne l’était pas. » Tu ris doucement et hausses les épaules. « Ca l’est, jusqu’à ce que tu décides que ça ne l’est plus. Toi, et pas n’importe qui d’autre. » Tes yeux plongés dans les siens, elle finie par entourer ton cou de ses bras et venir t’embrasser. Ton cœur s’apaise un peu plus. Visiblement, tes paroles avaient fonctionné et la jeune femme était enfin rassurée. En tout cas assez pour que la pression de ce soir s’évapore et qu’il n’y ait désormais plus que vous dans cette petite ruelle. Loin de ses craintes qui tournent sans arrêt dans sa tête.

Enfin, la pression redescend. Vous vous retrouvez, Lumi la peste et Bloom la marquisette repartant pour laisser place à cette douceur qui vous allait si bien. Tu réponds à ce petit baiser, caresse sa taille de ta main et sa joue de l’autre. Là, tu retrouvais la jolie blonde que tu appréciais tant. « Tu m’as trop manqué. Alors… Il va nous falloir une bonne nuit pour rattraper tout ça, non.. ? » Tu disais cela avec une voix un peu plus basse, lente, tout en allant effleurer de tes lèvres le coin des siennes, ton souffle chaud caressant sa peau. Mais sa remarque te faisait alors rire doucement. Bien sûr que toi aussi tu avais besoin de ton confort, surtout si c’est pour partager ce genre de moment avec elle. Tu reprenais alors la main de la jeune femme, souriant, puis commençant à marcher tout en la tirant avec toi. « Partons déjà d’ici, loin de ce club pourri. » Tu accélérais le pas, la guidant jusqu’à la sortie de cette ruelle mais à l’arrière du club où il y avait ta petite voiture de garée. Elle était noire, discrète, petite, pas trop récente. Loin du genre de voiture que pouvait avoir la jeune femme. Mais toi, tu adorais ta voiture, payée avec tes économies quand tu as commencé à vivre seule. Tu n’avais pas spécialement pris d’affaires avec toi dans le club, tu avais le principal sur toi : tes clés de voiture et ton téléphone portable. Le reste ; papiers, clés de l’appartement et ton portefeuille, était cachés dans le coffre de ta petite voiture.
Tu entrais à l’intérieur, l’invitais à te rejoindre. « C’est pas un super carrosse mais il a son charme. » Tu riais, bien plus détendue. De toute façon tu n’étais pas trop limousine ou Ferrari. Certes, tu aimais les belles voitures de marque, mais être dans cette petite bulle avec la fille qui te plaisait te suffisait largement. « Du coup hm… Ouais, un hôtel ça me dirait bien. Sauf si… Tu veux qu’on aille chez moi ? Tes copains-gucci risquent aussi d’aller aux hôtels dans le coin, alors… On sera tranquille chez moi. » C’était un bon plan, pour que Bloom ait l’esprit serein pour la nuit. Mais aussi parce que tu voulais lui faire découvrir ton monde. Elle n’était jamais venue chez toi. Jusqu’à maintenant, tu allais chez elle lorsque ses parents n’étaient pas là où vous vous trouviez un hôtel. Là, ce soir, tu voulais changer. Tu voulais te dévoiler un peu, maintenant que tu avais touché ce qu’il y avait de sensible chez elle, c’était comme lui rendre la pareille, excuser un peu ta vengeance qui, au final, vous avait bien aidé.

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Sam 9 Nov - 18:36
Bloom est tellement pleine de confiance en elle d’habitude, mais dès qu’on en vient aux sentiments, à ce monde obscur qu’est l’amour sous toutes ses formes, on ne retrouve en elle qu’une petite fille innocente, emplie de peurs incontrôlables. Oui, elle a besoin de savoir que tout ceci est vrai, qu’elles sont dans le même bateau, ensemble. Ca ne l’empêchera peut-être pas, dès le lendemain, d’aller draguer le ou la premier.e venu.e, ou plus qui sait, bien que depuis qu’elle fréquente Lumi, elle soit étrangement calme de ce côté-là, mais elle en a besoin de ces paroles réconfortantes et la brune dit pile poil ce qu’il faut, de quoi faire sourire notre blondinette et emplir son cœur. A ce moment précis, juste le temps de quelques secondes, elle se prend à penser qu’elle pourrait être la femme de sa vie, Lumi. Elle redescendra sur terre ensuite, se rendant compte qu’elle ne saura pas si elle serait réellement prête à ça en réalité, et d’ailleurs, sans doute que non. Mais peu importe à ce moment précis. « Tu sais toujours quoi dire, hein ? » Elle la remercie par son ton, par son regard, et ces deux là continuent d’être près, l’une de l’autre, de se parler à travers leurs lèvres qui se touchent et leurs mains qui se cramponnent au corps de l’autre.

« Oui ! » Là, c’est catégorique. Elle la veut, sa nuit avec Lumi. Pire, elle en rêve, elle en a besoin, un besoin qui est presque primordial. Même son vagin en redemande, encore et encore. L’attraction physique. Le désir de ce corps contre le sien, de ses doigts la parcourant toute entière. Elle hoche la tête à sa proposition, sauf qu’elle, elle n’a pas ses affaires. Sa veste est au vestiaire et elle n’a sur elle que son téléphone portable qu’elle ne quitte absolument jamais – sauf quand elle prend une douche. Puis, elle a sa carte bleue aussi, cachée dans son décolleté. Ca suffira, tant pis. Lumi l’amène à sa voiture et Bloom ne peut s’empêcher d’avoir un rictus un peu dégoûtée. La pauvreté, elle fait tout pour l’accepter et d’ailleurs, elle est plutôt ouverte à ce sujet, mais l’idée que sa belle ne dispose pas des mêmes conditions qu’elle la révulse quelque peu, parce qu’elle trouve ça injuste. Elle a un petit mouvement de recul, parce que bon, faut pas trop lui en demander d’un coup, non plus, à la marquisette.

« T’es sure que tu veux aller chez toi ? » Elle demande, parce qu’elle est surprise. C’est bien la première fois qu’Iluminada fait une telle proposition et Bloom ne sait même pas quoi en penser. Elle aime les hôtels. Ils ont tout à disposition et elles y sont tranquilles. Le fait qu’un de ses potes pourrait les voir ne l’effraie pas plus que ça, car en réalité, il y a trop peu de chance que ça arrive. Au pire, elles pourraient aller un peu en dehors de la ville, ce ne serait pas catastrophique. « Allez, soyons folles… » Et merde pour sa veste, ils la garderaient jusqu’au lendemain dans le club, de toute façon. Avec un peu de chance, Stella, qui bosse aux vestiaires, la laisserait même à Esteban. Il suffit qu’elle envoie quelques sms pour arranger le tout. De toute façon, elle doit prévenir son ami, qu’il ne s’inquiète pas de ne pas la voir revenir. Il ne s’affolerait pas qu’elle l’ait abandonné comme une vieille chaussette mais il ne lui pardonnerait jamais si elle le laissait se faire du mouron pour elle. Et puis, en vérité, l’idée d’aller découvrir l’antre dans laquelle vit Lumi, ça attise sa curiosité, presque autant que ça l’effraie. Au pire, elle prendra un taxi pour rentrer…

Elles prennent la route après que Bloom ait pris place sur le siège passager. Son cœur bat à 200 à l’heure. L’aventure commence… Bloom décide de se laisser porter, après quelques inspirations profondes tout de même, pour faire baisser son stress. La peur que la réalité ne la submerge, de ne pas pouvoir réellement supporter la vie de Lumi, parce que dans le fond, elle n’en a pas vraiment conscience de tout ça, elle a juste sa propre vision à elle. « Y’a personne chez toi ? » Demande-t-elle tout de même pour en être sure. « Et raconte-moi, c’est comment chez toi ? » Elle pose sa main sur la cuisse de la conductrice, d’un geste tendre, tout en la regardant. Bloom, elle n’aime pas conduire, elle. Elles ont tellement souvent été chez Bloom directement, qu’elle ne l’a jamais vraiment interrogé sur sa vie à elle.

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Mar 26 Nov - 18:00


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Toi et l’amour, c’était aussi toute une histoire. Parce que t’as jamais vraiment connu ce qu’était le vrai amour, une vraie relation, sauf peut-être avec Dynah, mais c’était il y a longtemps. Depuis cet amour de lycée, il n’y a plus eu vraiment de sérieux. Des histoires courtes sans prises de tête, des nuits, des crushs… Tu as toujours dit que tu ne cherchais pas de sérieux, parce que tu en as peur. Tu as peur de tomber amoureuse, de lâcher prise, d’offrir ta confiance. Il y a eu ce mec cependant, dont tu as eu la chance de ne pas être tombée amoureuse, car sinon, il t’aurait sans doute encore plus ravagé et laisser plus de séquelles. Il t’as traumatisée, fais beaucoup trop de mal, ce qui a renforcé ta peur d’une vraie histoire.
Mais avec Bloom, allez savoir. Tu te laissais guider, tu laissais les choses se faire, et ça te faisait du bien. Si ça devenait plus que cette relation cachée, plus amantes qu’amoureuses, tu ne dirais pas non, mais si ça restait comme ça, ça ne te dérangerait pas non plus. Car à défaut de tomber amoureuse, tu t’étais réellement attachée à elle, à vous. A ses mimiques adorables, ses caprices, son corps, son sourire. Cette adrénaline, cet interdit lorsque vous vous retrouvez, cette différence entre vous qui se complète au final. C’était bien, ce que tu avais avec Bloom. Et peu importe combien de temps ça durera, parce qu’en attendant, tu souriais lorsque tu la retrouvais.

Et tu souriais, à ses paroles. Bien sûr que tu savais quoi lui dire. Tu la connaissais bien maintenant. Peut-être pas totalement, mais assez pour la détendre dans cette situation, et la retrouver. Et tu la retrouvais, bel et bien. Toute cette électricité entre vous lorsque vous vous êtes parlé au bar s’était dissipée pour que votre complicité, cette tendresse et ce désir particulier reprenne sa place entre vous. Ta main caressait sa taille, se glissait un peu sur son dos. Son contact t’avais manqué. Sa peau sous ces vêtements que tu avais envie de caresser, embrasser. Il était vraiment temps que vous retrouviez de votre intimité également.
Et elle acceptait, lorsque tu lui proposais de partir. C’est vrai que tu n’avais pas pensé à ses affaires dans la boite de nuit, toi qui t’étais servi de ta voiture comme vestiaire comme tu le faisais la plupart du temps pour des boites que tu ne connaissais pas qui t’appelait pour de l’intérim, on ne savait jamais. Tu savais bien que ta petite voiture était loin de ces limousines et ces mercedes, tu n’as pas vu ce petit rictus mais tu te doutais bien que le petit engin allait lui faire étrange. Tant pis. C’était ta vie, et comparé à ces riches qui s’achètent une ferrari pour se la raconter, toi, ta voiture elle avait aussi sa valeur sentimentale. Tu en prenais soin, tu l’avais payé avec tes économies et tu avais galéré pour l’avoir ce permis. Pas de patte graissée chez les examinateurs, pas de voiture venant directement du Qatar. Non, un examinateur de merde et une voiture trouvée sur une annonce d’occasion et négociée comme tout le monde. On peut dire que tu l’as mérité au moins, cette voiture.
Oui, pour une fois, tu l’invitais chez toi. Tu pensais bien faire pour être discrètes, mais c’était aussi pour lui montrer un peu qui tu étais en lui dévoilant cette facette de ta vie. Lui confier tout ça, partager avec elle. Elle t’avait manqué, et tu voulais la retrouver mais pas comme d’habitude dans un hôtel ou dans sa maison luxueuse. Pour une fois, même si tu aimes le luxe et qu’on te gatte, tu voulais quelqu’un chose de plus… Vrai. Pour ce soir. Et elle paraissait surprise, un peu désorientée par ton invitation. Ca ne te surprenait pas. « Bien sûr. Enfin si ça te dit. » Toi en tout cas, tu en étais sûre, tu voulais l’inviter. Et ton sourire s’agrandissait, lorsqu’elle acceptait. Ca te faisait étrange, mais ça te faisait du bien aussi, qu’elle accepte d’en savoir plus sur toi, de voir ton monde. Bloom aimait son petit confort, tu le savais bien, et pour toi, elle faisait l’effort. Ce n’était pas négligeable, c’est pourquoi ça te faisait quelque chose. Ca te réchauffait le cœur.

Tu démarrais, toute aussi stressée qu’elle finalement, c’est pourquoi tu ne remarquais pas l’état de la blonde au début. Toi aussi, ton estomac se serrait, tu te demandais si tout allait bien se passer. Si la jeune femme allait apprécier de voir ta vie, ton chez-toi, tes affaires. D’un côté, tu te disais que si ça la ferait fuir, c’est tant pis, elle n’en vaudrait pas la peine, mais d’un autre, tu étais attachée, t’y pouvais rien, tu as toujours eu peur de faire fuir, au fond. Elle te demandait alors si il n’y avait personne chez toi. Tu lui souriais, rassurante. « Pas un chat. » Car tu n’avais même pas un petit animal de compagnie pour être avec toi dans cet appartement. Pourtant, tu aimes les chats, mais tu as toujours trouvé que ta façon de vivre rendrait un petit animal malheureux à rester trop souvent seul dans un appartement. Peut-être quand tu auras un chez-toi plus grand, ou si vraiment un petit matou en détresse se retrouve devant ta porte. Tu apprécies sa question, ainsi que sa main sur ta cuisse. De temps en temps, lorsque tu n’as pas de vitesse à passer, tu déposes ta main sur la sienne. « Hm… C’est un petit appart. J’ai deux chambres, mais j’ai transformé l’une d’elles en dressing. C’est plutôt cool. Sinon c’est… Plutôt sympa je pense ? C’était pourri quand j’ai emménagé, du coup j’ai tout rénové avec des amis. La tapisserie, tout ça… » Tu ne savais pas quoi dire d’autres en réalité. Tu brodais, pour ne pas dire que tu avais un simple f3 dans un immeuble. Pas de piscine, de terrasse, de salle de jeu… Enfin tout de même ton dressing dont tu étais assez fière.

« Et… Nous voilà. » Ta boule au ventre s’agrandissait lorsque tu te garais dans le parking privé puis coupait le moteur. Tu récupérais tes affaires dans le petit coffre de la voiture puis guidais la jeune femme avec toi. Tu espérais toujours, que tout cela n’allait pas la faire fuir pour de bon. Tu t’étais donné du mal pour la retrouver ce soir, alors ça te ferait quelque chose qu’elle reparte si vite. Surtout si c’est en découvrant ton cocon à toi. Ton monde. Mais peut-être aussi que ça te prouverait qu’elle ne te méritait pas. Après avoir pris l’ascenseur jusqu’au deuxième étage, tu l’amenais jusque la porte de ton appartement, déjà différente des autres car ta boite aux lettres à côté était rouge vive comparée aux autres qui étaient simplement grises. Tu glissais la clé dans la serrure, te retenant de soupirer pour te calmer. Tu lui ouvrais la porte pour qu’elle passe en premier. « Voilà mon petit chez moi… » Ta voix était basse, un peu timide, à observer le visage de la blonde pour voir ses premières réactions.

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Jeu 5 Déc - 13:39
A entendre la description de l’appartement par son occupante, Bloom se fait une image du logement. Pour tout dire, elle a bien du mal à réellement visualiser. Elle ne connait pas les logements standards aux loyers non exorbitants. C’est bête à dire, mais si elle va fréquemment aider dans des associations pour les personnes défavorisées, elle n’a jamais mis le pied dans un immeuble standard, où vivent les gens de la classe ouvrière. Esteban lui en avait un peu parlé, quand il avait mentionné son passé, mais elle n’y avait jamais trop prêté attention, persuadée qu’elle n’aurait jamais à mettre un pied dans ce genre d’endroits. Quand on est riche, et qu’on peut compter sur l’argent de papa et maman, on ne se préoccupe pas tellement de ce qui se passe autour de nous. Bloom est sensible à pas mal de choses pourtant, plus que certains de ses compatriotes au compte en banque bien rempli en tout cas, mais pour autant, il y a des choses dont elle n’a tout simplement pas conscience.

« Ah oui, t’as tout fait toi-même. »

Elle pense au grand dressing, n’ayant pas conscience que le sien fait une taille hors norme. Ça la frappe que Lumi ait fait des travaux, avec ses mains. C’est logique pourtant. Tout le monde n’a pas les moyens de se payer un artisan. Et il parait qu’il y a même des personnes qui aiment bricoler. Rien que d’y penser, un frisson parcoure l’étudiante. Le fantasme de la « petite-amie » en vêtement de travail ne l’effleure même pas, absolument pas son truc. Elle préfère les personnes propres sur eux aux ouvriers plein de poussière qu’elle a toujours pris un grand soin à éviter dès qu’une partie du manoir familial est en rénovation.

La voiture ralentit bientôt et Bloom ne se sent pas à son aise. Son regard tourne autour d’elle, s’arrêtant sur des détails insignifiants comme les poteaux électriques, la devanture des immeubles, dont certains semble être restés des décennies en arrière. Un nouveau frisson la parcoure, alors qu’elle ne se sent pas en sécurité malgré la présence rassurante de Lumi. Puis, le véhicule entre dans un parking et même si elle n’arrive pas à se détendre complétement, Bloom se sent un peu mieux. Puis, vient l’ascenseur dans lequel elle se sent comme claustrophobe pour la première fois, même si elle tente de ne pas le montrer, se contentant de serrer un peu plus fort la main de la brune. La jeune femme entre dans l’appartement. Petit chez moi. Les termes lui semblent tellement adéquats. Le tout doit faire la taille de sa chambre. Bloom avance, pousse une porte, doucement.

« La déco est sympa. »

C’est fait avec goût, mais ça, elle le sait que Lumi a du goût, sinon elle ne l’apprécierait pas, elle. Bloom regarde Iluminada, son regard s’arrête sur son doux visage. Elle est belle. Elle l’apprécie vraiment mais… pourquoi est-ce qu’elle vit là ? Leurs différences la frappent encore plus en plein visage, telle une évidence qu’elle n’avait pas encore remarquée. Deuxième porte. Une boule se forme dans le ventre de l’étudiante. Elle se retourne de nouveau vers Lumi.

« Lumi… J’peux pas… » Finit-elle par lâcher. « Je suis… Comment tu fais ? » Elle fait un pas en avant, un pas en arrière, pose un doigt sur la tapisserie. « Je suis vraiment trop superficielle… C’est tellement vrai ce qu’on dit sur moi, même si je veux toujours prouver que non… » Oui, elle est une gosse de riche. Oui, elle se plait à dire qu’elle n’est pas comme les autres, mais même si elle veut s’en persuadée, ce n’est pas la réalité. Et ça l’énerve. Ça l’énerve d’être comme elle est, de pas être la fille bien qu’elle pense être. « Je vais étouffer. » C’est trop petit pour elle et elle fait une crise d’angoisse, quelque chose de complètement idiot. Elle se sent irrespectueuse, impolie, ce qui ne manque pas de faire évoluer son mal-être. Elle passe derrière la brune, ressort de l’appartement. Rerentre, affolée. « Je suis tellement désolée. » Des larmes commencent à couler le long de ses joues. Vivre dans le monde réel n’est pas donné à tout le monde visiblement.

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Mer 18 Déc - 16:07


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Tu savais que c’était un grand pas. Que tout ça n’allait pas être qu’une simple petite visite d’appartement mais bel et bien la découverte de ton chez-toi, une sorte de lâcher prise parce que tu la laisses entrer dans ton monde. Tu fais un peu plus confiance à Bloom avec le temps, et ce soir, tu te sens à lui montrer tout ça. Ce n’était pas si dingue au final, on fait tous rentrer nos partenaires chez nous assez tôt plutôt que de faire le tour des hôtels du coin, parce que c’est plus normal, on a pas forcément les moyens de payer tous ces hôtels. Alors c’est pour ça, qu’avec Bloom, l’idée de la faire entrer chez toi était bien plus complexe et délicate. Tu étais bien plus stressée, et ça a pris beaucoup plus de temps. Mais maintenant, ça y est, elle était face à ta porte ce soir, et tu la faisais entrer.
Tu ne savais pas vraiment à quoi t’attendre. Tu avais une petite boule au ventre et tu étais perdue. Elle allait trouver ça laid et jouer la marquisette ? Adorer et ne plus vouloir sortir ? Tout était possible, mais tu ne te doutais vraiment pas de ce qui allait réellement se passer.

Tu la laissais marcher, explorer l’intérieur. Tu l’observais. Ses mimiques, ses gestes, et tu l’écoutais. C’était mitigé, tu le voyais bien. Mais elle complimentait. Tu souriais, tout en soufflant discrètement, soulagée. « Merci… J’ai tout pensé moi-même. » Tu étais fière de ta déco, tu adores tout ça après tout, décorer tes murs, tes meubles, ton visage, ton corps. Tu n’est pas du genre à dessiner, écrire, mais tu es créative à ta façon.
Tu pensais que c’était adopté, tu étais sur le point de fermer la porte d’entrée derrière vous que tout basculait. Soudainement, comme une biche perdue, Bloom changeait et se mettait à paniquer, gigoter. Ca montait crescendo. Ses premières paroles, tu en a froncé les sourcils, perplexe. « Comment je fais.. ? » Puis tu comprenais. « Ben… J’ai connu plus petit et délabré tu sais… » Entre le pauvre appartement de ton père et la maison fatiguée de ta mère qui vous élevait comme elle pouvait à cinq, tu as connu la misère. Et puis, cet appartement était un luxe à côté. Et même si tu avais comme projet d’un jour acheter plus grand, tu adorais déjà ton chez-toi actuel.
Elle poursuivait, tu l’écoutais. Elle était superficielle en effet, tu le savais bien, mais tu savais aussi qu’elle voulait faire des efforts à ce sujet. Tu le voyais bien. « T’as été élevée comme ça Bloom. C’est qu’une habitude que tu peux changer… » Tu étais sur le point de t’approcher d’elle. Tu ne savais pas vraiment pour quoi, la prendre dans tes bras ou prendre sa main allez savoir, tu n’en as pas eu le temps de toute façon. Parce que la jeune blonde commençait à s’étouffer, se perdre pour de bon. Tu comprenais directement ce qui lui arrivait, tu avais subi assez de crises de panique lorsque tu étais avec ton ex pervers narcissique pour savoir ce que c’était. Trop de choses se bousculaient dans sa tête. Tu voyais de la peur, de la culpabilité. Elle qui n’arrivait pas à rester chez toi mais s’excusait en même temps. Ca te faisait mal bien sûr. Ca te vexait aussi un peu. Mais tu ne disais rien, tu es bien trop gentille pour ça. Trop bonne poire pour t’énerver parce que ta vie est tellement plus basse qu’elle en fait peur à ce point. Non, tu étais bien trop gentille pour voir tout ça sous cet angle. A la place, tu te montrais compréhensive, tu te disais que ce n’était pas de sa faute au fond, que sa famille l’avait élevé comme ça et que tu es peut-être allé trop vite. Tu t’approchais d’elle, doucement, alors que ses larmes coulaient, faisant serrer ton cœur. Non, tu étais beaucoup trop gentille pour rester indifférente à ça. Surtout si ça venait de Bloom.

Tu t’approches, la fait sortir doucement vers le couloir et ferme la porte de ton appartement derrière toi. « Hé… C’est pas grave. C’est pas grave, Bloom. » Mais quelle imbécile. Tu étais bien trop aveuglée par cette relation que tu aimais pour en être en colère. Tu le regretteras peut-être plus tard, tu te traiteras d’imbécile. Mais en attendant, tu ne voulais pas la perdre pour ça. Tu étais prête à faire marche arrière, être d’accord avec tout ça. « C’est pas de ta faute. Tu fais des efforts, je le sais. T’es venue jusqu’ici et t’es même entrée dans ma petite voiture, tu vois ? » Tu rigoles doucement, pour la consoler, tout en déposant tes mains sur ses joues, essuyant de ton pouce l’une de ses larmes. « C’est pas grave. On a qu’à aller dans un hôtel plus loin et tu reviendras quand tu le sentiras mieux. J’aurais pas dû te proposer ça si vite. Ca te va.. ? » Tu t’en fichais si elle disait oui et que vous devriez reprendre la voiture pour repartir. Tu étais prête à le faire. Tout ce que tu espérais, là maintenant, c’est qu’elle fuit pour de bon.
Tu voulais la prendre dans tes bras, la serrer contre toi, mais vu sa crise, ce serait l’étouffer encore plus. Tu prenais les rênes, faisais glisser tes mains pour aller prendre les siennes, lui laisser de l’air et l’aider à reprendre son souffle. « Mais avant, faut que tu te détendes un peu, ok ? Respire tranquillement… » Ta voix était si douce, rassurante. Tu étais si compréhensive, patiente. Tu aimais beaucoup trop Bloom pour laisser ton égo prendre le dessus.

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Dim 22 Déc - 11:33
Si Bloom n’est plus réellement en capacité de réfléchir à ce moment-là, il n’en est pas moins vrai qu’elle se déteste tout bonnement, et qu’elle a l’impression de tout gâcher. Si ce n’était qu’une impression d’ailleurs, ça irait encore. Pourtant, Iluminada est juste un ange avec elle, un ange qu’elle ne mérite pas, elle le sait parfaitement. Pourquoi ? Pourquoi est-ce qu’elle n’est pas capable de quitter son monde de cristal au moins pour une soirée ? Ne serait-ce que plus de 10 minutes ? Elle a été dans des associations pour femmes en difficultés pourtant, alors elle sait ce que c’est, que de voir des gens vivre dans la misère. Là où c’est plus compliqué, c’est voir des personnes qu’elle connait et qui sont chères à son cœur y vivre, se rendre compte du fossé qu’il y a entre elle et eux. « Une habitude que tu peux changer. » Les paroles de la brune résonnent dans sa tête. C’est bien le problème, elle n’arrivera pas à le changer, jamais. Elle le sait au fond d’elle. Faudrait-il déjà qu’elle en ait envie, et il est bien là le problème. Même pour Lumi, elle n’est pas prête à changer sur ces choses-là. Elle est une Walton, restera toujours une Walton, comme si c’était gravé au plus profond d’elle-même.

Sur le pallier, son état ne s’arrange pas malgré toute la gentillesse de la brune. Elle doit se calmer. Elle doit vraiment se calmer, mais elle n’y parvient pas. Les murs rétrécissent autour d’elle, se rapprochant inexorablement sans jamais la toucher. C’est la première fois qu’une telle sensation lui arrive. Elle ne s’explique plus rien. « Si c’est grave ! C’est grave… » Un tour sur elle-même, à la recherche d’une issue, d’une fenêtre, quelque chose par lequel sauter au pire des cas. Pas l’ascenseur. Pas l’ascenseur. Trop étroit l’ascenseur. Elle ne distingue même pas les escaliers dans sa panique et manque de se tordre une cheville alors qu’elle continue de tourner sur elle-même pour trouver une échappatoire. « Lumi, fais-moi sortir d’ici. Ramène-moi à la maison. » Les larmes montent sur les joues de la jeune femme. Elle s’en veut tellement, pour tout, mais surtout de se sentir aussi impuissante et démunie.

Les paroles de sa belle sont censées être apaisantes mais elle ne les entend pas réellement. Revenir ici quand ça ira mieux. La simple idée de revivre une telle chose à cet instant précis lui glace le sang et ne fait qu’accroitre son anxiété. Aller dans un hôtel, ça pourrait être une solution, mais là, l’enfant de 21 ans qu’elle est a surtout besoin de ses repères et de la sécurité de sa chambre à coucher, de ses draps, de son lit, de sa couette et de son oreiller. Petite enfant fragile ? Petite enfant trop pourrie, trop gâtée ! Petite enfant qui ne sait pas ce qu’est la vie, la vraie, dans sa bulle de luxe et de paillettes. « S’il te plait. » Le son ressemble à une supplication, plus qu’à autre chose et la main dans la sienne ne la soulage pas, bien que d’habitude, ça ait toujours cet effet. Oui, elle doit se calmer, vraiment. Mais comment ? Elle tente de prendre de grandes respirations mais rien n’y fait.

La suite est comme un trou noir, son cerveau ayant fait visiblement abstraction de tout pour la protéger sans doute. C’est pas d’un psy dont elle a besoin la petite, c’est de se prendre un mur dans la figure pour lui remettre toutes les idées en place. Qu’elle en oublie tous ses privilèges de naissance pour enfin de rendre compte de la beauté du monde autour d’elle. Petit à petit, les minutes passent et son regard fixé sur l’immensité du ciel, elle arrive à respirer plus convenablement même si la boule dans son estomac et le stress ne quittent pas son corps pour autant. « Je ne voulais tellement pas te faire ça ! » Arrive-t-elle à articuler au bout d’un moment. « Je te mérite pas… tellement pas… » Bloom Walton n’est pas du genre à s’apitoyer sur son sort, et les excuses ne font pas non plus parties de son lot quotidien mais face à Lumi, les choses sont légèrement différentes, bien que pas autant qu’elle l’aurait voulu. « Je peux prendre un taxi… Je comprendrais, tu sais… T’as tous les droits d’être en colère et de plus jamais vouloir me revoir. » La pointe dans le fond de sa voix laisse transparaitre quelques regrets.

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Dim 5 Jan - 13:22


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Tes paroles et tes caresses ne suffisaient pas réellement à la calmer et tu te rendais compte que la situation était bien plus complexe que ça. Sa crise était forte et tu avais beau la rassurer, tu réalisais que tant que la jeune femme était ici à tes côtés, ça ne s’arrangera pas. Tu te cassais un peu la gueule, tombais de ton nuage. C’était comme si la réalité te jetait à la gueule qu’une vraie relation entre toi et Bloom était finalement impossible. Tu t’es un peu voilé la face, tu as espéré que vos différences allaient être mises de côtés et ne devenir que des détails, mais elles étaient bel et bien encrées. Surtout chez la jeune blonde. Alors ton cœur se serrait, et la situation commençait à t’échapper des mains.

Ton regard se perdait et tes sentiments à toi aussi commençaient à te faire du mal. Alors, lorsque la jeune femme cherchait un échappatoire, tu prenais simplement son épaule et la guidais vers la grande porte qui menait aux escaliers. « Ca va aller, Bloom. Ca va aller… » Mais toi, ça n’allait plus. Tu avais beau réussir à rester forte, être patiente, là, tu prenais un coup. Et pour une fois, tu pensais à faire attention à ton cœur à toi et te calmer toi-même plutôt que de donner toute ton attention à Bloom car de toute façon tu avais beau tout lui donner, ce ne sera visiblement jamais assez. Alors tu descendais les escaliers en serrant les dents, retenant tes larmes, alors que tu la gardais contre toi, comme un dernier espoir.
Elle faisait des efforts, tu le voyais bien. En général, tout comme maintenant encore lorsqu’elle tentait de reprendre son souffle, reprendre son calme. Une fois revenu sur le parking, tu faisais en sorte de vous mettre bien à l’air et à l’abri des regards. Tu connaissais tes voisins mais qu’ils soient spectateurs de ta vie ne te disais pas trop. « Ca y est, on est sorti. Respire… » Tu reprenais sa main dans la tienne, l’autre cependant, ne la touchais pas et restais à l’écart, étant cette partie de toi qui n’y croyait plus. Pourtant, la blonde culpabilisait, te parlait. Bien sûr que tu l’écoutais. Et ce qu’elle te disait te touchait. Tu ne pouvais pas lui en vouloir, elle tenait réellement à toi, elle ne voulait pas te perdre. Ce n’était pas toi le problème, c’était tout ce décor autour de vous. « C’est pas grave… » Ce n’était pas grave, c’est vrai. Compliqué, mais pas si grave. Mais tu commençais à réellement te demander si tu allais réussir à supporter ça longtemps. Si tu méritais tout ça. Pourquoi tu ne pouvais pas avoir une belle histoire, toi aussi ? Simple, légère, réelle. Et non pas cachée, délicate et changeante comme avec Bloom. Tu doutais, tu ne savais plus. Tu espérais que tu ne ratais pas de belles choses en te concentrant sur elle. C’était peut-être égoïste de penser ça, tu t’en voulais, surtout lorsque la jeune femme concluait. "Etre en colère et ne plus jamais vouloir la revoir"… Ca, t’en étais incapable. Directement, là, sur le fait, tu savais que tu ne pouvais pas la laisser partir comme ça. Alors, ça se bousculait dans ta tête. Mais en attendant, à cet instant, tu laissais tes émotions te guider. « Je suis pas en colère. » Plutôt touchée et blessée. Tu soufflais, gardant sa main dans la tienne. « Mais… Je crois qu’il faut que tu te retrouves, ce soir. Et que tu réfléchisses… A ce que tu veux. » Tu disais ça à contre cœur, ton estomac se serrait. Ca te faisait mal. Mais sa réaction t’avais également fait du mal et il était temps d’arrêter de vous voiler la face et agir. Tu ne pouvais pas subir ça plus longtemps. Tu voulais, bien sûr, continuer à laisser tout de côté et l’accompagner à un hôtel, passer la nuit à ses côtés. Mais là, ce soir, tu voulais qu’elle réfléchisse. Et peut-être aussi que la laisser partir la ferait réaliser qu’elle avait besoin de toi ? Tu espérais. Mais tu te protégeais aussi en la laissant partir ce soir. C’était vraiment dur, ta gorge se serrait, mais vous deviez faire quelque chose et ne pas rester comme ça une éternité.
Tu te penchais, doucement. Tu déposais un baiser sur le coin de ses lèvres et serrais sa main. « Je suis pas en colère, je le serais jamais. Mais… Je tiens vraiment à toi. Et tout ça… Commence à me blesser. Faut qu’on arrête de tout laisser de côté et vraiment réfléchir, non.. ? On peut pas continuer comme ça… » Ca te faisait tellement mal, de tout mettre sur la table. Parce que tu prenais le risque que la jeune femme se braque et laisse tout tomber d’un coup. Tu prenais le risque qu’elle fuit la réalité et t’abandonne. C’était dur pour toi, d’avoir fait ce pas. Mais vous deviez le faire, un jour ou l’autre.

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Sam 11 Jan - 11:04
Elles sont dehors et Bloom comprend que Lumi n’est pas en colère, mais pire, qu’elle lui fait du mal, beaucoup de mal. Tout ce qu’elle ne voulait pas. Elle regrette tellement de ne pas être capable de passer la soirée dans son appartement. Elle se déteste, elle, ses manières, sa famille, son éducation. Elle ne veut même plus se voir dans un miroir. Elle veut s’enfoncer sous terre, prendre toute la peine du monde, parce que c’est tout ce qu’elle mérite après avoir fait du mal à sa Lumi. La brune lui précise qu’elle doit réfléchir sur elles-deux. Elle a raison, faut qu’elle découvre ce qu’elle veut, Bloom, parce qu’elle ne peut pas continuer à faire souffrir tout le monde. Soit elle est capable de chasser ses préjugés et de s’ouvrir un peu au monde, soit c’est peine perdue. Les petits moments de bonheur éphémères ne sont pas suffisants si le reste n’est que mal de cœur.

« Oui. » Elle parvient à baragouiner, fébrile. Elle n’ose plus. Il est parti loin, son petit caractère de peste. La femme est démunie, en prise avec ses propres angoisses, ses troubles et la vérité qui lui saute aux yeux. Elle sait déjà le dénouement de tout ça, il était inévitable depuis le début, mais elle veut continuer à se voiler la face encore un petit peu, croire qu’un avenir est possible, croire qu’elle saura faire la différence, qu’elle ne finira pas comme les gens de son milieu. « Je sais. T’as raison ! » Penaude, toute petite Bloom dont le masque d’argent est envolé. Elle n’a pas le courage de dire plus de choses.

Elle regarde Lumi, droit dans les yeux et semble y lire une part de tristesse. La culpabilité monte encore en elle. Comment peut-elle faire ça à son roc ? Elle lâche sa main, s’éloigne, portant son téléphone à son oreille. « Vous pouvez venir me chercher ?... Oui… Localisez mon téléphone. » Le chauffeur de sa famille, celui qu’elle n’aime pas appeler, mais qui est bien utile quand elle a besoin de rentrer en toute urgence. Et si Lumi voulait bien la raccompagner, elle sait qu’elle n’a pas la force de l’affronter plus longtemps. Qu’on vienne la chercher est alors la meilleure solution. Elle revient vers la brune. « Je vais réfléchir, Lumi. Je veux pouvoir te mériter, en être capable. Sinon… ça sert à rien que je te fasses du mal ! Je le sais. » Elle a du mal à affronter son regard. Elle lui fait un bisou sur la joue, bien appuyé, et elle s’éloigne, quittant le parking, marchant dans ce quartier qui lui fait peur, mais tant pis. Elle ne peut plus se supporter, et voir son reflet dans les yeux de sa beauté ronde n’est tout simplement plus possible pour ce soir, voir le monstre qu’elle est, oui parce que c’est l’image qu’elle a d’elle à cet instant-là. Elle marche, jusqu’à ce que son chauffeur arrive enfin pour la ramener dans sa prison dorée.

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