Open your eyes {Ezra}

Gabriele avait rendez-vous avec son cousin. Cela faisait maintenant beaucoup trop de temps qu'ils n'avaient pas passé de temps ensemble tous les deux. Il faut dire que ces derniers temps, Gabriele était très occupée et pour être tout à fait honnête, elle esquivait son cousin comme la peste. Non pas qu'il n'était pas important pour elle, au contraire, il l'était énormément. C'est ainsi qu'ils avaient été élevés tous les deux : la famille avant tout ! Mais Gabriele ne supportait plus le voir se détruire. L'alcool peut être une arme terriblement puissante. C'était en train de le faire disparaître et la personne que devenait son cousin lui faisait terriblement peur. Il était pourtant comme elle. Enfants et adolescents, ils étaient plus proches que n'importe qui. Sportifs tous les deux, à peu près du même âge, ils partageaient tous les deux ce qui avait souvent valu au frère de Gabriele d'être jaloux de cette relation qu'ils entretenaient. Ils étaient quasiment comme frère et soeur tous les deux. Tous les deux, ils avaient connu la gloire, les médailles d'or, bien que pas pour le même pays, son cousin ayant rejoint les Etats Unis des années avant elle. Et puis comme elle, son rêve s'était éteint. Non pas suite à une blessure mais parce qu'il vieillissait et des jeunes bien meilleurs que lui étaient maintenant sur le marché du sport. Alors il avait commencé par se doper et puis il s'était fait grillé. Son rêve était mort alors qu'il était toujours en quête de gloire. Gabriele voulait l'aider, elle le voulait sincèrement mais en était totalement incapable. Il était trop difficile de le voir comme ça mais ce soir là, elle avait décidé de lui donner rdv dans un petit Pub plutôt simpliste et à l'abri des regards. Elle espérait sincèrement qu'elle pourrait l'aider sans avoir réellement pensé qu'on ne donne pas rendez-vous à un alcoolique dans un pub.

Il ne fallut pas longtemps pour qu'il soit totalement bourré. Au début pourtant, ils parlaient plutôt bien mais c'était trop tard maintenant. Il n'était plus en mesure de faire quoi que ce soit ou de dire quoi que ce soit. Et le pire de tout ça, c'est que Gabriele s'était rendue compte qu'il était totalement dans le déni de son problème. Il ne se considérait pas du tout comme un alcoolique. La guérison risquait donc d'être très longue. Elle attrapa son téléphone portable et téléphona à Ezra. Le mari de son cousin. Peut être serait il quoi faire ?! Et puis de toute façon, il fallait le ramener chez eux et Gabriele était venue en métro.

Ezra ne mit pas longtemps à arriver et semblait en colère. Ou en tout cas triste. Peut être lui en voulait elle d'avoir eu l'idée de l'emmener dans un PUB. Quoi que dans ses souvenirs, Ezra était tout aussi dans le déni que son cher mari. Elle devait lui parler. Lui expliquer. Ils n'étaient pas particulièrement proches tous les deux, ne se connaissaient pas beaucoup mais ils avaient clairement un objectif commun. Aider son cousin ! Elle lui attrapa le bras quand il s'apprêtait à aider son mari à se relever. "Attends..." Il se retourna vers elle et elle poussa un long soupire avant de poursuivre. "Il a besoin d'aide. T'as pensé à l'hospitalisé ?" Elle savait que Ezra n'aimerait pas particulièrement entendre ça mais peu importe. Il fallait essayer.

Les jours passent et se ressemblent. Ironiquement, ce n'est pas la première fois cette semaine qu'il vient chercher Pete dans un pub, mais c'est vrai qu'il ne pensait pas que Gabi aurait l'idée de l'y emmener. Ezra tente de relativiser, en vouloir à la terre entière ne l'aidera pas à affronter cette journée, ni les autres d'ailleurs. De manière robotique, il prend donc son manteau, son parapluie pour rejoindre la blonde qui elle non plus ne sait plus quoi faire de Pete. Difficile d'imaginer l'étendue des dégats quand on le voit que de temps en temps, il peut bien le comprendre. De l'extérieur on voit facilement le type qui a un poil abusé pendant la soirée. Le lendemain il donne le change, assume volontier avoir forcé sur la consommation dans un élan d'enthousiasme. Ceux qui connaissent son histoire l'excusent facilement d'ailleurs, parce qu'il savent qu'il ne va pas bien. Décès de la mère, il y a quelques semaines, carrière au point mort. Ezra l'a excusé lui aussi, jusqu'à ce qu'il n'y arrive tout bonnement plus. De façon absolument ironique, c'est lui qui va chez le psy.

Fatigué et las, il passe donc la porte du pub. Les gens le reconnaissent à force et lui accordent quelques regards teintés par la pitié. Pete a ses endroits préférés, évidemment. Dans une rengaine qui le fatigue, Ezra l'aide à se lever, après un salut rapide à sa cousine.

- J'ai pensé à des tas des choses, mais tu ne peux pas vraiment aider quelqu'un qui n'en a pas envie, ou un jour sur deux.

Signer une décharge n'a jamais embêté Peter plus que cela. Personne n'a très envie de contrarier une célébrité de toute évidence. Celles-ci ont de bons avocats. Quant à la psychothérapie, ils ont essayé. Peter a du y aller deux fois à tout casser. Cure de dexintox, même histoire.

- On va le ramener à la maison.

Ezra n'avait pas tord. Il était particulièrement impossible d'aider quelqu'un qui refusait une aide. Et vu la discussion qu'elle venait d'avoir avec son cousin, il était évident que Pete n'avait pas du tout conscience qu'il avait un vrai problème. Il était devenu un alcoolique. Il n'était pas seulement un homme qui abusait de l'alcool lors de certaines soirées. Non, l'alcool était devenu un refuge et il était évident que cela signifiait une seule chose : il ne pourrait pas s'en sortir seul. Gabriele aurait vraiment aimé que Ezra lui dise qu'il avait LA solution. Qu'il avait déjà prit rendez-vous pour une hospitalisation ou que Pete avait enfin accepté d'aller voir un psy. Seulement non. Ezra lui avait dit ce qu'elle redoutait le plus. Elle était certaine maintenant. Pete était dans le déni et il allait perdre tout ce que lui restait. A commencer par sa dignité, son passé de génie du sport mais aussi Ezra. Pourtant, Ezra avait l'air de tenir le coup. Il était venu le chercher dans ce bar, la preuve ! Franchement, Gabriele l'admirait. Elle n'aurait pas supporter cela deux minutes s'il avait s'agit d'Hannah mais d'un autre côté, ils étaient mariés tous les deux, il était normal que Ezra fasse tout pour sauver son mariage. Gabriele poussa un soupire. "Je suis désolée, je sais que je n'ai pas été très présente ces derniers temps." Il y avait des choses indépendantes de sa volonté comme son travail qui prenait beaucoup de place, les entraînements avec Levi à la piscine et sa vie avec Hannah. Par contre, si elle était tout à fait honnête, elle n'arrivait pas à voir Pete dans cet état. Elle avait envie de l'aider mais se sentait incapable de le faire. "Je ne supporte pas le voir dans cet état." Ouais, bah sans doute que Ezra non plus et qu'il avait sans doute besoin d'aide dans cette épreuve mais c'était difficile et ils ne se connaissaient pas très bien tous les deux. Ezra était juste le mari de son cousin mais ils n'avaient jamais vraiment appris à se connaître.

Le ramener à la maison ?! Oui c'était une bonne idée. Ezra aidait Pete à se relever quand celui-ci s'écroula sur la table, renversant les verres au passage. Et voilà, tous les regards étaient maintenant tournés vers eux. Gabriele tenta de n'y prêter aucune attention. Elle se fichait éperdument de ce que les gens pensaient d'elle de toute façon et ça depuis toujours. "Attends je vais t'aider. On va aller le mettre dans la voiture." avait elle dit en s'approchant de Ezra pour attraper elle aussi le bras de son cousin. De l'autre côté, à deux, ils devraient y arriver.

Ce que lui dit Gabriele ne l'étonne pas, lui non plus ne supporte pas de voir Peter dans cet état. C'est d'autant plus difficile qu'il en vient à se demander s'il ne le déteste pas tout simplement avec le temps qui passe. Certains pourraient penser la situation plutôt facile à régler. Partir serait alors pour eux l'option la plus évidente, mais les choses sont plus compliquées que ça, et Gabriele qui fait partie de la famille de Pete en fait aujourd'hui l'expérience. Elles non plus ne supporte pas de le voir ainsi et une après-midi en sa compagnie lui a vraisemblablement suffi pour décider de reporter à plus tard toute autre tentative dans ce sens. Le brun quant à lui, est pris à la gorge par une culpabilité qui ne le quitte pas. Si quelqu'un doit tenir c'est bien lui non? Gabriele n'a pas promis de le soutenir dans le meilleur comme dans le pire elle.

- Etre présent ne change pas grand chose tu sais. Au contraire, je ne suis pas sûr d'arriver à l'aider même en étant là tous les jours.

Il aimerait s'épancher, lui dire qu'il n'a ni la force ni la patience de péserver dans ce sens, mais Gabriele reste sa cousine, et Ezra se sent comme tenu de garder secrète l'étendue des dégats causés par l'alcoolisme de son mari. Qu'est-ce qu'elle pourrait y faire de toute façon ? Personne ne peut rien y faire. Des professionnels peut-être, mais pour cela il faudrait que Pete accepte de les rencontrer, et force est d'admettre qu'il est loin d'être prêt à cela.

- Je suis désolé que votre après-midi ne se soit pas prévue comme tu l'avais imaginé. J'aurais dû te prévenir qu'il n'allait pas bien en ce moment.

Seulement Pete ne va jamais bien et c'est bien ça le problème. Il va être capable d'enchaîner deux jours sans boire après une mauvaise gueule de bois, puis il va recommencer inlassablement, parce c'est une pulsion qu'il ne peut pas réfréner. C'était plus simple lorsqu'il travaillait. Mais avec l'oisiveté et les idées noires, il n'y a plus grand chose pour le distraire de l'envie de boire.

Il n'y a rien de pire que l'alcoolisme. Gabriele avait eu la chance de ne pas connaître cela de près mais elle savait, grâce à des témoignages, des documentaires, à quel point l'alcool pouvait ruiner une vie, détruire une famille. Il était fort à parier que son propre cousin était en train de gâcher sa vie. Même si sa carrière de sportif n'était plus celle qu'il avait connu autrefois, Peter avait tout pour faire autre chose de sa vie, des choses belles et toutes aussi intéressantes. Seulement, il avait succomber aux tentations existantes dans ce monde. Gabriele connaissait bien cela. Les stéroïdes, les drogues en générales, on lui en avait proposé plus d'une fois. C'était souvent le cas lorsqu'on était une sportive à un tel niveau que les Jeux Olympiques lui tendaient les bras. Elle avait su résister et elle avait eu raison. Sans ça, elle n'aurait jamais pu réaliser le rêve de sa vie : celui de représenter l'Allemagne aux JO. Ensuite, comme d'autres auparavant, elle avait connue la désillusion. C'est souvent le risque après la gloire. Non pas parce qu'elle s'était retrouvée à la retraite; trop vieille pour continuer; comme c'était le cas de son cousin mais parce qu'elle s'était blessée. Pour ça aussi, elle n'avait pas été la seule sportive mais cela avait été terriblement douloureux. Bien au delà de la blessure physique. La compétition, la natation comme métier c'était terminé. Elle était passée de la jeune fille de dix huit ans connue de tous en Allemagne après sa participation à la plus grande compétition du monde, à une jeune femme inconnue de tous dans un pays aussi grand et vaste que les Etats Unis. Anonyme du jour au lendemain. Comme Peter, trop vieux pour être intéressant pour les entraîneurs et les managers. Elle avait envie de lui dire qu'elle comprenait tout ça, qu'elle était elle aussi par là mais ça n'aurait servit à rien. Ezra avait raison. Peter n'avait pas conscience de son état. Il était dans le déni complet et aurait surement rit à la phrase de Gabriele, lui disant que pour lui tout allait bien. Peter ne se rendait pas compte qu'il était en train de tout perdre et que même Ezra finirait par disparaître. Cela Ezra ne lui avait pas dit mais il n'en avait pas eu besoin. Ezra ne semblait plus savoir quoi faire pour aider son mari et c'était compréhensible. Gabriele posa délicatement sa main sur le bras du mari de son cousin qui essayait tant bien que mal de relever Peter et de lui donner un dernier élan de dignité. "Si t'as envie d'en parler, je suis là d'accord ?!" Elle était sincère. Okay, elle n'était peut être pas la mieux placée en tant que cousine du mari alcoolique mais elle n'avait pas l'intention de prendre parti pour qui que ce soit. Au contraire, elle trouvait important que les gens qui aimaient Peter se sert les coudes pour l'aider. A condition que cela soit possible. "Tu pourrais venir dîner à la maison un soir." Oui, peut être que la présence de Hannah pourrait aider aussi. Après tout, il n'était sûrement pas trop de trois pour élaborer un plan afin d'aider quelqu'un qui refusait de l'être. Ezra n'avait pas à s'en vouloir de quoi que ce soit. C'était Gabriele la fautive. Elle était restée trop longtemps à l'écart de la vie de son cousin, sans doute parce qu'elle savait bien que son état était mauvais et il est bien connu qu'on évite les gens dépressifs ou alcooliques. Elle avait été nulle et elle le regrettait maintenant. Passant la main dans ses cheveux, elle se mordit les lèvres comme un enfant qui vient de faire une grosse bétise et qui essaye de se rattraper. "C'est moi qui suis désolée Ezra. J'ai été absente ces temps-ci j'avais peur en fait..." Quelqu'un qui va mal ça fait peur. En tout cas, ça a toujours fait peur à Gabriele qui préfère de loin les gens pleins de joies et de bonne humeur. La faute à son père sans doute. "Si t'as besoin de quoi que ce soit, n'hésites pas, je serais là." Oui, il était temps qu'elle se comporte comme un membre de la famille Gärtner, c'est à dire quelqu'un de présent pour les uns ou les autres. Après tout, c'est à ça que sert une famille non ?! Et Ezra aussi faisait parti de la famille maintenant.

Le problème d'Ezra, c'est qu'il a l'impression d'en parler sans arrêt sans que jamais rien ne change. L'homme est épuisé, aussi bien sur le plan moral que sur le plan physique. Il dort mal, répète les mêmes choses inlassablement. C'est à peine s'il arrive à se réjouir des moments ou Pete s'entête à rester sobre. Avec le temps, il est surtout incapable d'encourager les efforts, redoute même le moment de la soirée ou Peter changera d'avis et où il ramassera les pots cassés aussi bien au sens propre qu'au sens figuré. Partir, il le pourrait, mais c'est surtout un problème de culpabilité qui empêche Ezra d'agir et de prendre les décisions qui seraient les meilleures pour lui. Pete n'est pas violent, Pete se pisse dessus quand il est trop mort pour être conscient de son corps. L'image bien pitoyable lui renvoie ainsi celle d'une victime qu'il faut aider, pas celle d'un homme qui vous use jusqu'à la moelle et qu'il est totalement légitime d'abandonner. Alors il reste, endure courageusement comme si c'était son devoir, parce qu'il se souvient d'avoir signé ces fichus papiers Ezra. Sûr de lui, sans hésiter. Alors le brun n'est pas prêt à envisager l'idée qu'il pourrait simplement faire passer sa propre santé mentale avant celle de Pete. Ezra est déprimé, mais il n'en a même pas conscience. Il fait ce qu'il faut, voit son psy une fois par semaine.

- C'est gentil Gabi, j'y penserai

Il répond avec un sourire presque triste. Ce n'est pas la première fois qu'on lui dit ça et pourtant Ezra ne répond jamais aux invitations. Il culpabilise souvent de sortir et d'avoir une vie en sachant qu'il pourrait être responsable d'une connerie de Pete. La seule chose qu'il s'autorise, c'est le théâtre le mardi soir, une petite pièce sympa à monter pour ne penser à rien, mais un théâtre suffisamment proche de la maison pour pouvoir rentrer en urgence si les choses tournent mal. Voilà le quotidien d'Ezra.

- Ne t'en fait pas, j'ai signé pour ça. Le meilleur comme le pire. Je gère la situation, du moins j'essaye, mais il n'a pas encore réussi à se faire du mal donc j'imagine que c'est une réussite en soi ? Enfin, je vais le ramener, le coucher. C'est sympa d'avoir essayé de passer du temps avec lui. Je suis sûre qu'il en est très heureux, même si c'est la façon dont il témoigne sa gratitude...

Ezra lui offre une étreinte reconnaissante après avoir attachée Pete qui continue de babiller des phrases sans trop de sens sur le siège passager de la voiture.

- Merci

Gabriele était sincère. Elle voulait sincèrement aider Ezra. Elle aurait d'ailleurs voulu trouver des mots plus justes, des mots plus réconfortants mais finalement, elle avait beau être quelqu'un qui parlait aisément de ses sentiments, elle n'avait jamais été doué pour mettre des mots sur ceux des autres. Ezra avait dit oui. A cette petite question qu'on lui avait posé un jour :"voulez vous l'épouser ?" Il avait répondu oui et il se sentait responsable de ce qui arrivait à Peter. C'était une chose normale que Gabriele pouvait comprendre, elle qui était folle amoureuse d'Hannah, prête à s'engager auprès d'elle pour la vie. Elle aurait été incapable de la laisser tomber si elle avait besoin d'elle mais d'un autre côté...D'un autre côté, vivre aux côtés de quelqu'un de malade devait être une torture. Il ne s'agissait pas là de n'importe quelle maladie. Il s'agissait d'une maladie bien spéciale, difficilement considérée comme telle dans les idées reçues. Gabriele, elle savait elle. Peut être parce qu'elle connaissait Peter depuis des années; même si leur relation n'était plus la même actuellement; elle savait que Peter avait sombré malgré lui. Il n'avait pas choisi, pas voulu. Il n'était pas devenue alcoolique parce qu'il aimait un peu trop la boisson. Non, il était malheureux et c'était ainsi qu'il avait noyé son chagrin. Il n'était pas responsable, pas plu que ne l'était Ezra d'ailleurs. Même si Gabriele ne le connaissait pas beaucoup, elle avait le sentiment qu'il se sentait obligé de protéger Peter. Posant son regard sur son cousin assit sur le siège passager, racontant un discours que personne ici ne pouvait comprendre, elle lui adressa un sourire un peu trop complaisant. Elle redressa ensuite la tête vers Ezra, serrant ses bras contre sa poitrine. "Tu n'es pas obligé de parler à sa place. Pas avec moi." Elle était sincère là encore. Elle n'avait pas besoin d'être remercié pour pouvoir de nouveau passer du temps avec lui dans le futur. Elle posa doucement son bras sur l'épaule d'Ezra qui en profita pour la prendre dans ses bras. Elle était touchée par ce geste. Un sourire sur le visage, elle le regarda de nouveau avant de le voir partir. "Prends soin de lui mais prends soin de toi aussi. C'est important." Elle le regarda monter dans sa voiture. "A très vite Ezra, je t'écris rapidement". Oui cette fois, elle n'allait pas rester silencieuse. Cette fois, elle allait regarder la réalité en face.