Don't treat me like a child

Ethan & Eli

La salle était remplie. Comme pratiquement tous les soirs, Eli avait pu le constater depuis qu’elle avait repris le Rubis. D’un côté, elle en était heureuse car cela voulait dire que l’établissement était plutôt bien réputé mais d’un autre, elle se rendait compte que ça allait être d’autant plus difficile d’y faire les changements qu’elle souhaitait. Elizabeth rejeta ses cheveux en arrière tandis qu’elle aidait au bar. Elle tenait à être la plus utile possible dès qu’elle se trouvait dans les lieux. Elle avait réussi à gagner la confiance des filles même si cela restait encore assez fragile. Le dernier directeur avait laissé de telles traces que ce n’était pas possible d’avoir une totale confiance du personnel en aussi peu de temps. Aussi, elle essayait de venir le plus possible afin de tous les connaître. Ça en plus de son travail de directrice de la communication de l’entreprise familiale. Cela lui faisait de longues journées en plus de veiller sur ses parents mais la jeune femme n’en avait cure. Elle adorait travailler et si elle sortait moins, ce n’était pas une grande perte. Sa famille passait avant tout, avant même sa propre vie. Alors, elle ne se plaignait pas et se laissait entrainer dans le tourbillon du travail.

« Elizabeth ! On va avoir un problème. J’ai renvoyé Kelsy chez elle. Elle est venue alors qu’elle était blanche comme tout et tenait à peine debout. On va pas réussir à la remplacer comme ça au pied levé »

La brune regarda Adam, le manager du Rubis en réfléchissant.

« Tu as bien fait. Faut pas qu’elle s’inquiète pour son poste. Qu’elle revienne quand elle sera rétablie »

Un sourire lui répondit. Elizabeth savait qu’elle avait bien répondu. Sous l’ancien régime, les filles étaient obligées de venir travailler même lorsqu’elles étaient malades comme des chiens sous peine d’un renvoi. Ce traitement révulsait particulièrement la jeune femme. Tout en réfléchissant, la jeune femme continuait de servir les nombreux hommes qui se précipitaient devant elle. Elle savait ce qu’elle faisait en se mettant derrière le bar Eli. Son décolleté faisait bien son travail et elle ne se gênait pas d’accepter les verres que ces hommes lui proposait. Cela faisait marcher le business.

Puis eut un petit sourire.

« Adam, je reviens. Fais en sorte que les autres filles passent avant le numéro de Kelsy. J’ai peut-être trouvé une solution ! »

Puis le plantant là sans un mot de plus, la jeune femme sauta dans un taxi pour rentrer dans son appartement. Elle y dénicha ce qu’elle cherchait et revint de la même manière. Son absence avait duré à peine quarante minutes. Elle retrouva Adam et lui murmura quelque chose à l’oreille. Ce dernier eut un petit sursaut et la regarda ébahi ce qui eut le don de la faire rire et lui intima l’ordre de faire ce qu’elle lui dit. Après quoi, elle alla dans les loges et s’habilla. Releva ses cheveux dans un chignon coiffé décoiffé, se maquilla comme il le faut. Une fois la dernière danse – striptease – terminée, elle prit le micro et toujours dans l’ombre, murmura d’une voix sensuelle

« Bonsoir Messieurs… Ce soir, le Rubis vous a concocté un numéro spécial… Un numéro différent de tout ce que vous avez pu voir jusqu’à présent dans ces lieux et on espère que vous allez apprécier le spectacle… »

Le noir se fit sur la scène tandis qu’elle se mettait en place. Les premières notes de You Can Leave Your Hat On se firent entendre en même temps que le projecteur se fit sur elle. La jolie brune était revêtue d’une chemise blanche avec une grande veste noir sous lesquels elle avait enfilé une combi short en cuir noir ainsi que des bas résilles et des escarpins à lacets. Sans oublier le chapeau noir sur la tête. Les sifflets se mirent à fuser dans toute la salle qui se muèrent en cris tandis qu’elle se débarrassait de la veste puis de la chemise pour ne plus se retrouver qu’avec la combi short. Prenant le chapeau, elle le lança dans la foule et atterri dans les mains d’un homme dont le regard perçant croisa le sien et la fit frémir. Ethan… Ce ne fut que l’histoire d’une micro seconde mais la jeune femme pouvait sentir encore le regard de son frère sur elle. Elle savait qu’il était furieux et loin de la déconcertait, ce sentiment lui fit attraper la barre du pole dance et jetant un regard de défi à son frère, elle se mit à danser lascivement dessus.

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Eli & Ethan

Ethan sort de l’hôpital après une nouvelle visite à son père, sa mère encore à son chevet. Il doit bien avouer que voir sa figure paternelle, cet homme si fort, aussi faible et vulnérable, lui a mis un sacré coup. Dans l’esprit du brun, son père a toujours été son héro. Cet homme que rien ne peut atteindre. Presque invincible à ses yeux. Et voilà qu’un foutu cancer a décidé de lui faire plier le genou. Mais même si avoir vu son père ainsi lui a tordu l’estomac, Ethan sait qu’il s’en sortira. Qu’il se battra contre cette merde et que tout rentrera dans l’ordre. Mais lui qui ne s’attendait pas à devoir revenir à la demeure familiale, voilà déjà une semaine qu’il a ré-emménagé afin de pouvoir gérer au mieux le business à la place de son père. Un deal qu’ils ont passé il y a de nombreuses années. Comme si son père avait pressenti les choses…  Et autant dire qu’il a de quoi faire l’aîné ! Entre les différentes transactions à gérer, les problèmes, son propre business et sa candidature en tant que maire… Autant dire qu’Ethan ne voit pas les heures défiler.

Perdu dans ses pensées, Ethan n’a fait que quelques pas quand sa mère l’interpelle dans le couloir. Le rattrapant rapidement, celle-ci lui demande de bien vouloir se rendre au Rubis, club de strip-tease appartenant à la famille et dont le patriarche a fait l’acquisition il y a quelques années. Mais la suite fait froncer les sourcils au brun lorsque sa mère affirme que c’est pour aller garder un œil sur Elizabeth qui est devenue la nouvelle gérante depuis peu. Et c’est presque un visage désolé qu’elle lui offre lorsqu’il s’offusque de ne pas avoir été mis au courant. Mais finalement, il abdique. Comment faire autrement ? Sauf que s’il avait pu savoir ce qui l’attend là bas, sûrement que jamais il n’y serait allé…

Ethan arrive au club au volant de sa voiture de luxe seulement une dizaine de minutes plus tard. La nuit est tombée depuis quelques heures, la circulation plus fluide et la foule se masse déjà à l’entrée, les regards se tournant vers lui lorsqu’il passe devant avec sa Maserati pour aller se garer un peu plus loin sur l’une des places réservées à la direction de l’établissement. Évidemment, tout le monde sait qui il est. Car en plus d’être le fils Pierce, c’est presque devenu une célébrité de par sa candidature en tant que maire de la ville. Reboutonnant sa veste de costard en sortie de sa voiture, c’est la tête haute qu’il se dirige vers l’entrée du club où le vigile défait le cordon rouge pour le laisser entrer. Sur son passage, quelques messes basses qui lui font lever la tête vers un groupe de jeunes femmes à qui il offre son plus beau sourire accompagné d’un clin d’œil, avant de s’engouffrer à l’intérieur de l’établissement.

A l’intérieur, l’ambiance bat son plein. La salle est déjà bien remplie et les esprits survoltés. Les danseuses s’enchainent sur scène, offrant des shows qui ne laissent aucun mec normalement constitué indifférent. En tout cas, l’effet est bien présent sur ceux qui sont assis aux premiers rangs et lâchent quelques billets, l’œil lubrique. Ethan, lui, se dirige vers le bar, prenant place sur un tabouret libre.  Prenant commande d’un verre de whisky avec glaçons, il pivote finalement vers la scène, sa commande à la main, pour profiter du spectacle offert. Mais quand il reconnait la voix de sa sœur dans le micro tandis que la danseuse sur scène s’éclipse, ses sourcils se froncent. L’intonation prise est beaucoup trop sensuelle, faisant avoir à Ethan un mauvais pressentiment… Qui se concrétise lorsque les projecteurs se retrouvent braqués sur sa petite sœur qui entre en scène…  « J'y crois pas... »  qu'il marmonne dans sa barbe. Ni une ni deux, Ethan se lève pour se diriger vers une place libre, alors que les sifflets commencent à fuser tandis qu’elle s’avance d’une démarche féline. Et c’est la mâchoire serrée et les doigts crispés sur son verre qu’il observe Elizabeth commencer à se dénuder. Le chapeau qu’elle portait vole à traverse la pièce et atterri dans les mains de son aîné. Leurs regards se croisent mais il ne fait aucun doute que la jeune femme a très bien compris que son frère fulminait de la voir ainsi. Pour autant, elle ne s’arrête pas. Pire que ça, elle enchaine en allant vers la barre de pôle dance. Et tandis qu’elle montre un talent certain pour ce sport, des commentaires fusent de tous côtés. Notamment une table près d’Ethan et dont les propos ne lui plaisent pas. Ni une ni deux et après avoir fini son verre d’une traite, le brun se lève pour aller les voir et c’est menaçant qu’il se saisit du col de chemise du type qui a cru malin de faire des remarques déplacées sur Elizabeth. « Dis encore un truc comme ça sur ma sœur et je t’éclate la gueule. Compris ? » qu’il lui lance d’une voix tranchante et menaçante, le regard qui lance des éclairs avant de le relâcher violemment.

Pivotant vers la scène, Ethan se rend près de sa sœur en quelques enjambées, juste à temps avant qu’elle ne se dénude, se retrouvant ainsi, lui aussi, sous le feu des projecteurs. « Le spectacle est terminé » qu’il lui lance d’une voix qui ne laisse pas de place à la discussion, lui attrapant le bras pour l’entraîner en arrière scène sous la huée des hommes mécontents qui n'attendaient que de pouvoir se rincer l'oeil sur la gérante des lieux. Ce n’est que lorsque la fratrie se retrouve finalement seule, qu’Ethan lâche enfin le bras de sa petite sœur. « Mais t’as quoi dans la tête ? » qu’il lui demande, le ton plein de reproches.

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Ethan & Eli

Eli avait toujours aimé la danse. Sa passion. Depuis aussi loin qu’elle se souvienne, cette discipline avait toujours fait partie de sa vie. Aussi se sentait-elle comme chez elle sur cette scène devant des dizaines d’hommes. Elle n’avait jamais eu l’intention de se dévêtir devant eux. Elle voulait même profiter de cette occasion pour leur montrer qu’on pouvait prendre du bon temps sans avoir devant eux des filles nues. La jeune femme pouvait sentir le regard de son frère braqué sur elle tandis qu’elle évoluait sur scène. Un regard plus que furieux. Mais elle s’en foutait Eli. Parce qu’elle n’avait aucunement honte de ce qu’elle faisait et surtout il n’avait aucun droit sur ce qu’elle pouvait ou ne pouvait pas faire de sa vie. D’ailleurs, elle se demandait comment il avait su où la trouver. Elle ne lui avait jamais dit que leur père lui avait donné le Rubis et elle se doutait bien que ce dernier dans son état ne lui en avait rien dit. Ne restait plus que leur mère. Mary avait une grosse tendance à vouloir surprotéger sa petite fille et s’effarait souvent de la passion qui se dégageait de la petite dernière de la famille. Elizabeth aimait à penser qu’elle tenait ça de son père.

Mais pour l’instant, elle ne pensait à rien d’autre qu’au plaisir d’être sur scène et tandis qu’elle faisait quelques figures sur la barre de pole dance, son frère apparut soudain dans son champs de vision manquant de lui faire perdre l’équilibre. Ni une ni deux, elle se retrouva à l’arrière de la scène.

« Mais t’es complètement malade ?! », rétorqua-t-elle sans prendre la peine de répondre à sa question.

Le bousculant, elle s’empara du micro et remonta sur scène où elle fut accueillie par des cris et des sifflets.

« Excusez-nous pour ce malheureux incident. Le Rubis vous offre la prochaine tournée et veuillez accueillir bien comme il se doit Jersey ! »

Puis laissant place à la danseuse, Elizabeth redescendit et passant devant son frère

« Suis moi », lui intima-t-elle sans lui laisser le temps de protester.

Elle partit en direction de son bureau sans même prendre le temps de se changer et confia la boîte à son manager. La jeune femme ouvrit la porte de la pièce et tint la porte à son frère avant de la refermer derrière lui. Cette pièce était un peu à l’écart et était parfaitement insonorisé. Elle n’osait imaginer ce qui s’était passé derrière ces murs et avait fait tout nettoyer à la javel avant de prendre possession des lieux. Elle y avait ajouté quelques touches personnelles pour s’y sentir à l’aise. Un canapé confortable était installé contre le mur et elle ne comptait plus le nombre de nuits qu’elle y avait passé au début. Une fois les deux dans le bureau, elle se mit face à lui et même si elle n’était pas particulièrement petite, Eli dut lever le regard pour accrocher celui de son frère.

« D’une, je t’interdis de débarquer comme ça et de me péter une diurite à mon travail. De deux, je suis parfaitement capable de prendre soin de moi. De trois, je sais exactement ce que je fais compris ?! »

Croisant les bras, elle le toisa en rajoutant

« Et pour ta gouverne, je n’allais pas me déshabiller sur scène. Je voulais juste faire un numéro de ma sauce pour introduire un peu le tournant que je souhaite faire prendre au Rubis. Et grâce à toi, on peut dire que ça a été un beau succès ! D’ailleurs qu’est ce que tu fous là Ethan ?! »

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Eli & Ethan

Ethan assiste au spectacle de sa sœur en essayant de garder son calme. Si d’apparence il ne semble pas réagir à ce qu’il se passe sous ses yeux, il suffit d’un peu plus d’attention pour voir qu’il fulmine de l’intérieur. Mâchoires serrées, doigts qui tapotent nerveusement son verre, regard légèrement plissé… Si le brun avait été dans un dessin animé, pour sûr qu’un énorme nuage flotterait au dessus de sa tête. Et c’est quand sa petite sœur entame une session de pôle dance que l’aîné Pierce finit par exploser, le catalyseur étant un groupe d’hommes aux propos salaces sur sa droite. Ni une ni deux Ethan se lève et les menace avant de réaliser que ce ne serait pas bon pour son image que d’engager une bagarre dans le club de sa famille. Alors, il prend sur lui. Relâche se pauvre type qui n’en vaut pas la peine et monte sans y être invité sur la scène pour en faire sortir Elizabeth qui n’a clairement pas le choix que d’abdiquer. Ethan l’entraîne hors des feux de projecteurs en lui attrapant le bras de manière peut-être un peu trop brutale. Et, à l’abri des regards, il lui demande ce qu’elle a dans le crâne pour faire une chose pareille. Évidemment, Elizabeth ne compte pas se laisser faire et réagi au quart de tour, ce qui ne surprend pas son frère. Silencieux, il la toise de toute sa hauteur, bras croisés, alors qu’elle s’emporte. Puis, elle reprend le micro pour faire des excuses à ses clients, avant d’entraîner son aîné dans le bureau situé en arrière salle.

Ethan lève les yeux au ciel avant de finalement la suivre et, une fois la porte fermée derrière eux, Elizabeth se lâche pleinement. Alors qu’elle prend la parole, Ethan remarque que l’acoustique est différente, lui mettant la puce à l’oreille quant au fait que la pièce doit très certainement être insonorisée. Il comprend donc mieux pourquoi elle l’a conduit ici : ils peuvent se crier dessus sans que personne ne puisse les surprendre. « C’est bon t’as fini ? » qu’il lui demande alors qu’elle encre son regard furibond dans le sien tout en croisant les bras. « Comme si j’allais rester de marbre en voyant ma petite sœur se donner en spectacle comme ça! » qu’il commence en faisant de grands gestes et haussant un peu le ton. « Mais tu réfléchis à ce que tu fais des fois ? Franchement, quelle image ça donne de toi ça, ou de la famille ?! Tu penses vraiment qu’on a besoin de ça en ce moment ?! » qu’il enchaîne en lui posant des questions qui n’attendent pas de réponse, faisant bien évidemment référence à leur père malade et le tapage que cela commence déjà à produire. Forcément que la gérante du Rubis qui commence un strip tease va faire le tour de la ville et sûrement créer la polémique.

Mais tandis qu’il se perd dans le regard noisette de sa sœur, Ethan finit par se étendre. Les épaules qui s’affaissent, le brun recouvre quelque peu son calme. A peine une semaine qu’il est de retour à la maison et déjà ils se prennent la tête alors qu’ils ne se voient que trois ou quatre fois dans l’année… Et ce n’est pas ce qu’il veut. « J’suis pas là pour me prendre la tête avec toi Elizabeth » qu’il commence d’une voix plus calme, paumes vers sa sœur en signe de reddition. Usant de son prénom complet et non pas du diminutif qu’il avait l’habitude de lui donner lorsqu’il vivait encore à la maison, imposant ainsi une certaine distance entre eux. « Maman m’a demandé de venir » qu’il poursuit sans entrer dans les détails, avant de soupirer et se passer une main dans les cheveux. « Elle aurait sûrement fait une attaque si elle t’avait vu comme ça » qu’il termine avec un léger sourire en imaginant la réaction de leur mère si elle était tombée sur sa fille en train de tournoyer autour de la barre de pôle. Pour sûr qu’elle aurait fait pire qu’Ethan pour faire descendre sa précieuse princesse de scène.

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Ethan & Eli

Bon sang, il n’avait rien écouté du tout ! Eli s’en rendait compte quand il lui répondit. Les yeux de la brune s’assombrirent de colère. Il avait le don de la mettre hors d’elle et elle ne savait pas ce qui la mettait le plus en colère. Le fait qu’il débarque en lui foutant la honte, qu’il n’ait rien écouté ou pire qu’il ait pu croire qu’elle était capable de se déshabiller en public ainsi. La jeune femme savait qu’elle pouvait paraitre dévergondée. Elle aimait séduire, les aventures éphémères ne la dérangeait pas mais c’était une chose d’avoir de nombreuses conquêtes et une autre que de s’exhiber devant des tas d’inconnus. Oh elle ne jugeait pas les gens qui le faisaient. Ça serait d’une hypocrisie sans nom de sa part si elle le faisait mais ce n’était pas dans sa nature et elle avait conscience qu’elle avait une chance inouïe d’être née dans une famille aussi riche que la sienne. Alors, elle pouvait comprendre que certaines personnes n’avaient pas autant de choix qu’elle.

Lâchant un petit rire ironique, elle lui dit

« Evidemment… C’est l’image de la famille qui t’inquiète Monsieur Je Me Présente Aux Elections Municipales. Ne mêle pas Papa dedans. Il aurait trouvé ça hilarant et tu le sais aussi bien que moi. C’est TOI que ça dérange. Toi et seulement toi ! »

Elle imaginait déjà la tête de son père quand elle lui raconterait ce qui venait de se passer. Dans d’autres circonstances, il aurait certainement éclaté de rire. Adam Pierce adorait les frasques de sa fille, sa petite princesse. D’ailleurs, il savait ce qu’elle avait en tête pour l’avenir du Rubis et il aurait certainement compris que c’était encore une des combines alambiquées de sa fille. Oui mais voilà, son père n’était plus dans cette forme de toujours et à cette pensée, une lueur d’angoisse apparue dans les yeux de la brune. Elle faisait la brave mais le fait de voir son père qu’elle pensait tout puissant dans ce lit d’hôpital la remplissait d’une terreur sans nom. Eli essayait de se montrer forte pour sa mère, plus fragile, mais certains jours c’était plus compliqué que d’autres alors elle se réfugiait ici. Dans cette pièce où elle pouvait se laisser aller sans avoir peur qu’on l’entende. Mais elle ne voulait pas y penser maintenant.

« Je n’allais pas me foutre à poil Ethan… »

Sa voix était empreinte d’une lassitude qu’elle ne maîtrisait pas.

« Et ben c’est raté », marmonna-t-elle quand il lui avoua ne pas être venu pour se prendre la tête avec elle.

Et ce qu’il lui révéla ensuite ne la surprit qu’à moitié. Contrairement à Adam, Mary Pierce était toujours inquiète pour sa fille. Elle aurait aimé qu’Eli tienne un peu plus d’elle que de son père. Le caractère de feu d’Elizabeth avait le don d’effarer sa mère la plupart du temps. A une époque , ils en rigolaient avec Ethan mais cette époque était révolue depuis bien longtemps.

« Et donc en bon fils, tu es venu veiller sur ta petite sœur, ce que tu as fait à merveille ces dernières années n’est-ce pas Ethan ? »

La jeune femme croisa les bras et le regarda d’un air ironique

« Tu te fais du soucis pour ta campagne Ethan ? Tu as peur que le fait que ta petite sœur dirige un club de striptease ternisse l’image que tu donnes aux médias ? Oh mais ne t’inquiètes pas pour ça. Ta petite amie s’en charge déjà ! Elle passe plus de temps à faire la une des tabloïds que derrière une caméra il me semble… »

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Eli & Ethan

Ethan a bien du mal à garder son calme face à la mauvaise fois de sa sœur qui ne semble pas comprendre où se trouve le problème de s’être donnée en spectacle ainsi. Quand bien même elle ne se serait pas dénudée, son frère ne pouvait pas la laisser poursuivre ce show qu’il qualifierait d’indécent pour elle. Car s’il est friand de ce genre de spectacle, avouons-le, il l’est beaucoup moins de savoir sa sœur le pratiquer. Alors oui, il est intervenu. Il n’a pu faire autrement. Surtout sachant ce que les mâles assis près de lui s’amusaient à proférer sur la brune. Hors de question pour lui que de laisser poursuivre sans rien dire ou faire et ce, peu importe les protestations du public ou de sa sœur qui s’est empressée d’excuser le désagrément occasionné.

Dans le bureau, la fratrie s’emporte sans prendre en considération les propos de l’autre. Et si Ethan n’avait pas l’intention de s’énerver contre sa sœur, il faut bien avouer que cette dernière ne fait rien pour que cela n’arrive pas. « Oui Elizabeth ! Oui je m’inquiète pour l’image que tu renvoies de notre famille ! Mais tu t’es vue ?! » qu’il rétorque en s’emportant. La voix piquante, les bras croisés. Et pas sûr qu’Adam Pierce aurait accepté de voir sa précieuse princesse allumer le public ainsi. Encore moins s’il avait pu entendre les propos des clients à son encontre. Car au final, c’est bien ces paroles entendues qui ont fait qu’Ethan a perdu son sang-froid. Sinon, très certainement qu’il serait resté assis à observer sa sœur sur la scène, jusqu’au moment fatidique où elle se serait dénudée. Là, évidemment qu’il aurait agi pour l’éviter. « Et bien ce n’est pas ce qu’on aurait dit ! » qu’il s’emporte à nouveau lorsqu’Elizabeth affirme que jamais elle ne serait apparue nue devant tout le monde. Observant sa sœur, Ethan se rend compte qu’il ne sait pas jusqu’où elle serait capable d’aller. Ce qu’elle serait capable de faire et les limites qu’elle s’impose. Là, alors que son regard sur la peau laiteuse de sa sœur, faisant battre son cœur un peu plus vite bien malgré lui, le brun réalise qu’il ne la connait plus si bien que ça…

Et après un soupire presque las, Ethan décide de rendre les armes, affirmant qu’il n’est pas là pour se battre avec elle, même si tout laisse à croire le contraire présentement. « Tu n’as pas entendu ce que ces types disaient sur toi Li… Eli…. » qu’il souffle à voix plus basse en se rattrapant de justesse sur le surnom énoncé, les mâchoires qui se crispent en repensant aux mots crus qui ont été employés par ces types assis près de lui. Il ne manquerait plus qu’un paparazzi se soit glissé dans les invités pour immortaliser ce grand moment offert par sœur et décider d’en faire la une de la presse à sensation dès demain matin… Nouveau soupire avant que l’aîné Pierce révèle le pourquoi de sa présence ici. Et bien sûr, cela ne calme en rien la situation, bien au contraire. Encore un peu d’huile sur le feu qui a pour conséquence de relancer sa sœur. Touché. Ethan se fige un court moment lorsqu’elle met sur le tapis le fait qu’il soit parti des années auparavant sans revenir dans le coin, décidant de faire sa vie loin de la demeure familiale. Mais il se reprend bien rapidement. « Oui, c’est exactement ça. En bon fils je viens voir si tout va bien. Oui, je viens sur demande de maman parce qu’elle a autre chose à foutre que venir surveiller sa fille qui décide de n’en faire qu’à sa tête ! » qu’il exulte à nouveau en levant les bras vers le ciel. « Mais de quoi tu … » qu’il demande, sans prendre la peine de finir sa phrase lorsque sa sœur parle de sa petite amie. Un court moment de réflexion pour comprendre qu’elle ne parle bien évidemment pas de cette jeune actrice avec qui on lui prête une relation depuis peu. Bien trop douce et réservée pour faire le moindre esclandre. Alors, si ce n’est pas d’elle qu’Elizabeth parle, il n’y a qu’une seule autre personne qui correspond à ce qu’elle avance, appuyé par les dernières paroles de la brune. Et en y pensant, Ethan ne peut s’empêcher de sourire sincèrement. Car même sa sœur semble n’y avoir vu que du feu. Sûrement comme tout le reste de la population de New York ! « Azucena n’est pas ma copine. » qu’il finit par dire d’une voix calme mais ferme lorsque le silence se fait un court moment. Comme le besoin de le préciser auprès de sa sœur. Sauf que décrire la relation qu’il entretient avec la réalisatrice est une entreprise bien plus compliquée qu’il n’y paraît. « C’est juste une amie. » qu’il se décide à dire finalement, sans entrer dans les détails. « Et justement, ça prouve bien que ce n’est pas ce qu’on dira de moi qui m’inquiète, contrairement à ce que tu peux croire ! »

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Ethan & Eli

Elle ne comprenait pas la raison de la présence d’Ethan ici. Après avoir fait comme si elle n’existait plus, après avoir manqué l’épisode le plus marquant de sa vie où il avait brillé par son absence alors qu’elle n’avait jamais eu autant besoin de lui, le brun réapparaissait comme une fleur et faisait mine de s’inquiéter pour elle. Oui mais voilà, Eli n’était plus cette petite qui vouait un culte à son grand frère et qui aurait fait n’importe quoi pour avoir son approbation et même si elle s’en défendait, elle ne pouvait s’empêcher de ressentir la perte de leur relation privilégiée. Ethan lui avait manqué. Plus qu’elle ne le montrait, plus qu’elle ne l’admettrait jamais. Car la brune se targuait d’être une de ces femmes indépendantes qui n’avaient pas besoin des autres. Mais son comportement était en contradiction totale avec ce qu’elle disait et ses amis proches ne s’y trompaient pas car il n’y avait pas plus loyale comme amie qu’Elizabeth Pierce. Et c’était aussi ce trait de caractère qui lui ressentir plus profondément les manquements à cela. Peut-être aussi ce trait de caractère qui lui faisait en vouloir à Ethan de l’avoir abandonnée. Et ce même si rien dans son comportement le laisser voir.

Le lapsus ne lui avait pas échappé à Eli, plus jamais le surnom si affectueux ne franchissait les lèvres de son frère. Cela ne fit qu’accroître l’exaspération de la brune. Haussant les épaules, elle le regarda comme si elle avait affaire à un demeuré

« On est dans un club de strip tease monsieur le génie. Si les propos n’étaient pas crus dans ce genre de lieux, je ne suis pas la fille d’Adam Pierce ! J’en entends tous les soirs et pas qu’à propos des danseuses ! Oui ta petite sœur a déjà eu affaire à des propositions salaces même en étant derrière le bar ! Pour ta gouverne, je n’ai plus 10 ans et je sais très bien me défendre toute seule ! »

Elle enchaina avec la brune avec qui il avait fait les délices des journaux à scandales. Haussant à nouveau les épaules, elle fit mine de s’en foutre alors qu’en vérité non. Elle en avait même parlé à Lex. Même si elle lui avait parlé sur un ton détaché, Eli savait que sa meilleure amie n’était pas dupe mais qu’elle ne lui en parlerait pas attendant qu’Eli le fasse d’elle-même. C’était dans ces moment-là qu’elle aimait le plus Alexandra. Leur amitié l’avait aidé dans des périodes de sa vie où elle pensait sombrer.

« Tu peux te taper toutes les filles que tu veux Ethan, je n’en ai rien à foutre, grogna-t-elle dans sa mauvaise foi. Mais ne viens pas me faire la leçon. Ça ne te dérange pas de faire la une des journaux mais si moi j’ai le malheur de faire un faux pas, tu fonces ici illico. Et je ne dis pas que j’en ai fait un ! C’est toi qui t’es ridiculisé sur scène. Pas moi »

Le contournant, elle lui montra le grand bureau en bois massif qui se trouvait là.

« Tu vois ça ? C’est mon bureau où je travaille comme une grande fille à faire de cet établissement un lieu dont les entreprises Pierce n’auraient pas honte. Papa est parfaitement au courant de ce qui se passe ici et m’approuve ! Il n’y a vraiment que Maman et toi pour ne pas comprendre Ethan ! Vous me voyez toujours comme une petite fille sans cervelle qui ne sait pas réfléchir. »

L’amertume se trouvait bien présente dans la voix de la brune à présent. Elle avait déjà du mal avec le fait qu’elle devait faire ses preuves partout mais si elle devait aussi le faire dans sa propre famille, Eli risquait de péter un cable très vite.

« Je peux comprendre que Maman s’inquiète pour moi dans un tel lieu mais toi ? Pourquoi t’es pas fichu de faire un peu confiance à ta sœur ?! »
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Don't treat me like a child

Eli & Ethan

Ils fonçaient tous les deux dans le mur. Chacun bien trop fier pour entendre vraiment ce que l’autre a à dire. Conversation stérile qui ne menait nulle part. Pourtant, Ethan fait de son mieux pour calmer les ardeurs de sa sœur et apaiser les tensions. Mais il faut dire qu’elle ne fait rien pour ne pas qu’il s’emporte de nouveau. Et forcément, c’est ce qui fini par arriver. Sur sa lancée, Ethan hausse le ton, essayant de faire comprendre à sa sœur qu’elle a merdé ce soir, peu importe ce qu’elle peut dire. Et ce n’est pas tant l’image des Pierce qu’elle peut renvoyer qui l’inquiète, contrairement à ce qu’il peut prétendre, mais les répercutions que cela pourrait avoir sur elle. Ethan est bien placé pour savoir que les médias peuvent être impitoyables dans ce genre de situation. Et si lui a appris, avec le temps, à faire face aux scandales, en témoignent ses manigances avec Azucena pour brouiller les pistes, au point que même sa propre sœur y a cru, il se dit que ce n’est pas son cas à elle. Et aux propos de cette dernière, le brun roule des yeux avant de se pincer l’arrête du nez, encore plus exaspéré. « Tu comprends pas… » qu’il souffle à voix basse, pas certain qu’elle aie compris les paroles qu’il vient de dire. Et de toute façon, c’était d’avantage pour lui que pour elle. Sorte de pensée prononcée à voix haute. Ce n’est pas les propos salaces de manière générale qui le font bouillonner de l’intérieur. Ethan est suffisamment intelligent pour comprendre que c’est monnaie courante dans ce genre de lieu. Non. Ce sont ceux proférés envers sa sœur qui le font exploser. Comme tout à l’heure avec les trois hommes. « Si t’aimes te faire traiter de pute de luxe, c’est bien, j’suis ravi pour toi ! » qu’il crache finalement, les mots dépassant sa pensée. « Tu ne viendras pas pleurer quand ça t’explosera à la gueule demain matin. » qu’il ajoute sur sa lancée comme pour enfoncer le clou. Et au même moment où ces mots franchissent ses lèvres, il le regrette. Fortement. « Pardon c’est pas c’que…. » Mais il s’arrête en pleine phrase, Elizabeth hermétique à la moindre excuse de sa part, il le voit bien. Alors, à quoi bon ? « Tsé quoi, laisse tomber. Je ne sais même pas pourquoi je suis venu. T’as raison, t’es une grande fille. Alors, démerde-toi. » qu’il termine d’une voix plus calme et pourtant dure tandis qu’Elizabeth est en train de faire une tirade sur le bureau de la pièce et le fait qu’elle gère parfaitement les choses et surtout cet établissement. Il abdique face à sa petite sœur qui ne veut rien entendre. Qui ne veut pas comprendre que oui, il s’inquiète pour elle. Que ce sera toujours le cas, peu importe ce fossé qui ne cesse de se creuser entre eux… Elle pique sa curiosité en parlant des modifications qu’elle souhaite apporter à l’établissement. Et pourtant, Ethan ne pose pas de questions. Au contraire. Il se dirige vers la sortie. Et alors qu’il a la main sur la poignée pour ouvrir la porte, Ethan s’arrête en plein élan pour pivoter vers sa sœur. « Ce n’est pas en toi que je n’ai pas confiance Lily. » qu’il lui dit d’une voix calme, presque en soupirant, tandis qu’il s’avance à nouveau vers elle pour, à sa hauteur, planter ses prunelles dans les siennes. «  C’est en tout ces pervers qui te reluquent comme si tu n’étais qu’un morceau de viande. C’est en tous ces connards de paparazzis qui ne perdront pas une seule seconde pour te démolir au moindre faux pas. » qu’il termine, gardant ses yeux encrés dans les siens avec un faible sourire tandis qu’il dégage son visage d’une mèche de cheveux. Son sourire est triste, parce qu’en cet instant, Ethan réalise que sa famille est sous les feux des projecteurs en grande partie à cause de lui et sa candidature pour devenir maire.

Don't treat me like a child

Ethan & Eli

Elizabeth pouvait voir que la situation s’envenimait entre eux et elle avait du mal à comprendre comment ils en étaient arrivés là. Où était passée cette relation qui rendait jaloux ses amis qui n’avaient pas la chance de pouvoir compter nuit et jours sur leurs frères et sœurs ? Eli se rappelait encore de la fois où elle devait avoir 10 ans et qu’elle était à une soirée pyjamas avec des filles de sa classe. L’une d’elles, jalouse de la fortune des Pierce, avait dit avec un grand sérieux qu’elle ne méritait pas d’avoir tout cet argent car elle n’était pas la vraie fille des Pierce et que par conséquent elle n’avait pas le droit d’utiliser leur argent. Eli l’avait démoli mais la petite graine était semée dans son cœur et s’enfermant dans les toilettes, elle avait appelé Ethan en pleurs. Ce dernier venait tout juste d’avoir son permis et il avait rappliqué aussitôt. Il avait apostrophé la fillette à l’origine des pleurs de sa petite sœur et était reparti avec cette dernière. Elle se rappelait encore qu’il l’avait emmené manger une glace et démontrer par A+B qu’ils étaient bien frères et sœurs et que rien ne pourrait jamais les séparer. Elle n’avait su que plus tard qu’il avait planté sa petite amie de l’époque après avoir eu Elizabeth en ligne. Oui, elle était toujours passée en première dans la vie de son grand frère jusqu’à ce qu’il parte…

C’est pourquoi ses paroles l’atteignirent en plein cœur et la brune se raidit sous l’insulte.

« Ne t’inquiète pas pour ça Ethan. Je sais que ce n’est pas auprès de toi que je trouverai quelconque réconfort », rétorqua-t-elle glaciale.

Elle ne voulait pas lui laisser voir à quel point il lui avait fait du mal. Tout cela parce qu’il n’était pas fichu de lui faire confiance. S’il s’était contenté de rester assis jusqu’à la fin du numéro, il aurait compris ce qu’elle était en train de faire mais non. Il était obligé de réagir au quart de tour et non content de venir l’interrompre, il l’avait ridiculisée et rabaissée aux yeux de ses équipes. Et cela bouillonnait en elle. Elle aurait aimé qu’il comprenne, qu’il la soutienne dans ses projets pour le Rubis mais apparemment ce n’était pas à l’ordre du jour. Il n’avait même pas daigné relever ses propos et pire avait simplement tourné les talons pour quitter la pièce. Découragée et triste, la jeune femme posa ses fesses contre le bureau et agrippa de ses mains le meuble, elle baissa la tête. Et ne la releva qu’en entendant son surnom. Celui qu’elle n’avait plus entendu depuis des années. Elle le regarda s’approche, ses yeux prisonniers de ceux d’Ethan. Son cœur tambourina tandis qu’il continuait de parler. Sa rancœur fondit alors comme neige au soleil alors qu’il avouait qu’il tenait encore à elle suffisamment pour s’inquiéter. Ses doigts l’effleurant lui provoquant un frisson inattendu…

« Tu ne peux pas me protéger toute ta vie Ethan… », souffla-t-elle.

Elle lui sourit avec tendresse. Le premier vrai sourire sincère qu’elle lui adressait depuis le début de la soirée.

« Tu dois avoir confiance en moi pour gérer tout ça. Comme papa le fait… »

La jeune femme attrapa la main qui se trouvait encore sur son visage et y posa sa joue voulant juste retrouver un peu de ce sentiment de sécurité que seul son grand-frère pouvait lui donner.

« Tu dois me faire confiance Ethan… »

Elle relâchait sa main et se redressa en lui répétant cette phrase. Toute trace d’animosité ou de colère ayant disparu de sa voix laissant seulement une douceur destinée à Ethan seul.

Don't treat me like a child

Eli & Ethan

Ethan baisse les armes. Use du surnom que lui seul lui donnait avant et qu’il n’a plus utilisé depuis ce qui lui semble une éternité. Mais le brun trouvait que c’était le bon moment. Plus de faux semblants entre eux. Il veut qu’elle comprenne qu’il ne lui ment pas présentement. Et cette situation entre eux le pèse lourdement. Ethan a beau y réfléchir, il ne sait plus quand la situation entre eux s’est dégradée. Ou peut-être bien que si finalement. Mais il ne veut pas l’admettre. Il ne veut pas, ne peut pas, accepter le fait que tout est de sa faute... S’approchant d’Elizabeth, ses gestes sont d’une douceur infinie alors qu’il dégage son visage. La tension semble être redescendue alors qu’il esquisse un faible sourire. Par ses mots plus calmes, il veut faire comprendre à quel point il peut s’inquiéter pour elle. Que ce n’est pas en elle qu’il n’a pas confiance, mais bien en tous les autres. Tous ces gens qui gravitent autour d’elle et qui peuvent se retourner contre elle à n’importe quel moment. Tous ces types prêts à lui faire du mal. Comme ce petit ami quand elle n’était qu’une adolescente. Elizabeth ne le sait pas, mais son frère est intervenu à l’époque. Comprenant que les traces sur sa peau n’étaient pas ce qu’elle prétendait. Ethan a toujours lu en elle comme dans un livre ouvert. Il a compris en un instant et a agi dans la foulée. Pour le bien de sa sœur. Il a menacé ce type. Lui a refait le portrait. Elizabeth n’en a plus jamais entendu parler. Bien sûr, elle a pleuré. Ne comprenant pas pourquoi il l’avait quittée du jour au lendemain. Sûrement qu’elle l’aimait malgré tout. Ethan n’en savait rien. Ne lui a même jamais demandé. Il n’a jamais osé, craignant trop la réponse qu’elle lui offrirait. Mais il était là pour elle, pour la consoler. Il a toujours été là pour elle, malgré la distance et les aléas de la vie.

Il rit aux mots qu’elle prononce. Regard toujours encré dans le sien. Visage qui s’appuie contre sa main restée sur sa joue. « Bien sûr que je le peux. Et je le ferai. » qu’il affirme d’une voix sincère son sourire faisant écho à celui qu’elle lui offre. Bien évidemment qu’il veillera toujours sur elle. Jusqu’à son dernier souffle il la protègera et ce, peu importe de quoi il s’agit et ce qu’il peut se passer entre eux. « Je te fais confiance Lily » qu’il lui assure à nouveau, tandis qu’elle lâche sa main, coupant ainsi tout contact entre eux. Ethan s’approche un peu plus, tandis qu’Elizabeth est toujours assis sur le bureau. Mais à peine à-t-il le temps de faire un pas que la brune se lève. « Je t’ai toujours fait confiance. » qu’il répète, venant l’embrasser tendrement sur le front avant de l’attirer à lui et la serrer dans ses bras, la tête reposant sur le sommet de son crâne, un soupire qui s’échappe discrètement de ses lèvres.