Au petit matin, très petit, parce qu'il peut en témoigner Titus, il n'existait pas encore de soleil dans le ciel, un de ses voisins a décidé de tambouriner à sa porte. Pourquoi ? Il n'a pas véritablement compris, en vérité il ne s'en est pas donné la peine. Parce que des critiques - Oui le ton qu'employait l’intrus ne possédait rien de chaleureux -, il veut bien en entendre - ? -, mais pas si on ne respecte pas ses heures de sommeil. Est-ce que lui s'en va visiter en pleine nuit celui qui n'arrête pas de gueuler au-dessus de sa tête? Non il se contente d'envoyer quelques bons coups de balais. Bref l'esprit dans le brouillard, mais plus assez pour aller se coucher.

L'envie d'aller dormir s'était barrée très loin. Alors il se prépara un café bien corsé tout en tentant de se rappeler ce qu'il prévoyait exactement pour aujourd'hui. Ça lui à flanqué un sacré mal de tête, et le désir de vérifier dans son agenda ne lui à pas effleuré les méninges. En toute honnêteté, il aime bien se laisser porter par la spontanéité, ça l'empêche de sombrer dans ce que le ramène inévitablement vers ce qu'il refuse d'approfondir depuis des années. Titus estime qu'il à bien assez donné à la vie pour se restreindre. Évidement ça ne fait pas l'affaire de tous, mais tant que ça le porte, il ne remettra pas ça en cause.

Cette première friction de la journée avec l'humanité ne lui fait pas naître le désir de la fréquenter plus que ça. Un jour en solitaire s'annonçait, non qu'il y eût usuellement une foule gravitant autour de lui, mais le tatoueur pouvait se révéler de bonne compagnie quand on se prémunissait d'un bon parapluie contre l'orage. Mais là tout de suite rester chez lui ne le bottait pas plus que ça. S'appliquer poétiquement sur un tatouage non plus. Encore moins se promener en ville et risquer de se faire aborder par un trublion persuadé de l'importance de partager ses états d'âmes avec un autre. La perspective de végéter ne l'enchantait pas terriblement, cependant il se rappela avoir reçu quelques jours auparavant une livraison d'encres diverses qui trainaient toujours dans les caisses.

Par la même occasion il en profiterait pour mettre de l'ordre dans son lieu de travail, ainsi que de trier les papiers pour les mettre en ordre. Et qui sait si l'inspiration ne se pointerait pas et qu'il se mette à créer de nouvelles propositions pour ses clients. Adjugé, il termina sa boisson d'un trait, se rafraichit rapidement dans la salle de bain puis s'habilla à la va vite en enfilant son t-shirt à l'envers. Il claqua la porte derrière lui sans aucune précaution dans l'espoir que ça agacerait son voisin si bien intentionné.

L'endroit ne se situait pas très loin de là où il habitait. Ainsi il n'eut pas une longue route à parcourir avant d'entrer la clef dans la serrure puis de pousser la porte. Si soulagé qu'il en oublia de descendre le loquet pour préserver son intimité. Sans qu'il le remarquât la porte resta entrebâillée comme une invitation à pénétrer dans l'antre du tatoueur. Il récolta quelques papiers, enveloppes qui trainaient sur le sol et les jeta sur la table distraitement. Puis il attrapa un balai afin de nettoyer un peu le local qu'il avait dû quitter trop précipitamment la dernière fois. Au moins une semaine qu'il n'était pas revenu. Titus sortait à peine de sa mauvaise passe, bien que la plupart des gens qui le côtoyaient n'aurait pas sur faire la différence. A part une ou deux exceptions. Une ... Si on se collait à la réalité. Une gamine qui lui ressemblait étrangement, et à travers laquelle il retrouvait toutes ses failles.

Un peu trop songeur il butta contre une chaise et se retrouva assit dessus. Au même instant i distingua une ombre immense à travers le carreau de l'entrée. Pour un peu il se serait cru au cinéma assistant à la séance de l'abominable homme des neiges. Mais il ne s'agissait que de l'effet d'optique de la silhouette d'un passant, il détourna la tête alors que ses yeux se posèrent sur les boîtes. Il se releva pour en récupérer une, tournant le dos à ce qui se tramait derrière lui...


@Ugo Rojas

Il arrive qu'on préfère s'accrocher à ce que l'on désirerait plutôt que d'accepter la réalité qui s'impose à nous. A lui, Titus. Le dos tourné à la porte qui s'ouvre, éclatant ainsi sa bulle de solitude, ses oreilles ne lui communiquent pas le grincement subtil qui éraille l'atmosphère, ou peut-être préfère-t-il croire qu'il ne s'agit que du bruit de la circulation au dehors. Parce qu'il a décidé que cette journée se passerait en solitaire, et personne ne possède le droit de prendre l'initiative de briser ce fait là. Et pourtant ...

Il y à cet instant précis où il ne peut nier qu'une voix s'élève dans sa petite échoppe. Ou alors il faudrait qu'il adopte la tactique de l'autruche, mais reconnaissons-le ça n'envoie jamais aucune poudre aux yeux de qui que ce soit. A moins que  d'être vraiment un sombre idiot. Et il n'ira pas déposer tous ses espoirs sur cette infime certitude. Alors il se retourne lentement, dans l'envie de faire passer le message qu'il est occupé et que si le Badot qui traine dans le coin ne l'a pas encore capter, ça va arriver très vite. Ceci dit on l'a appelé par son prénom, ça signifie que c'est bien lui qu'on vient voir ... Quelle chance !  

Non, il ne lui rappelait rien du tout. Et avec une telle stature, certes il aurait bien été incapable de l'oublier si jamais ce beau spécimen se fut jamais trouvé quelque part dans son horizon « Humm ... » Grommela-t-il pour se donner quelques secondes avant de décider des parades qu'il pourrait trouver pour se défaire de celui qui envahissait son espace. A première vue, le saisir par les épaules et le flanquer dehors ne paraissait pas une solution envisageable. Pas qu'il éprouva la moindre peur, mais connaissait malgré là ou s'arrêtait ses limites, bien qu'il aimât trop souvent les dépasser.

« Non apparemment Titus ne s'est pas fait écrabouiller par un chauffard ! » Finit-il par lâcher en repoussant quelques papiers plus loin. Il fut tenté de prétendre qu'il venait simplement nettoyer en l'absence de ce fameux Titus, mais honnêtement quand il regarda bien dans les yeux l'homme devant lui, il sut rapidement à l'intelligence de son regard qu'il n'affrontait pas une imbécile. Un géant intelligent. Wouah ça compliquait bien cette journée qu'il ne pensait déjà pas pendre au panthéon des réussites. Allons bon. Il allait bien falloir entrer dans le vif du sujet « Est-ce que j'aurais oublié de tourner l'étiquette "fermer" par hasard ? »


@Ugo Rojas

La plupart des êtres humains s'offusquent rapidement quand on leur parle un peu rudement. Généralement l'interaction ne va pas plus loin, et Titus récolte quelques regards accusateurs ou meurtriers, ainsi que de mots plein d'amertumes. La moitié de ces gens qu'ils repoussent ne reviennent pas, l'autre oui. Et pour lui ça suffit amplement. Mais il n'est pas certain non plus, que si son job venait à péricliter à cause de ce fait,  il parviendrait à se montrer sous un meilleur jour.

Parce que tout ce qui lui reste pour "éclairer" ses jours, c'est bien qu'il se donne la permission de ne faire aucun effort envers personne. Assurément ça ne papillonne pas autour de lui, pas comme au temps de sa célébrité éphémère qu'il noyait dans des plaisirs futiles. Mais ça lui convient parfaitement.

Enfin, c'est ce dont il se persuade parce que finalement il y a quand même deux ou trois personnes qui ont percés cette espèce de défense qu'il leur oppose. Et finalement, ça ne lui déplait pas du tout de recevoir leur visite quand ils se pointent. Évidement il n'ira pas leur avouer que ça lui manquait de ne pas les voir. Parce que ...

D'ailleurs ça n'a rien à voir avec ce qui se produit à l'instant. Le géant à attendu un moment avant de se prononcer, et le Tatoueur a pensé qu'il se concentrait pour mieux lui asséner le plus terrible coup de poing qu'il aurait à affronter.

Une lueur d'amusement éclaire quelques secondes ses prunelles face à la remarque que l'inconnu lui offrit, suivit par une émotion qui ressemble sans doute à du soulagement. Pas qu'il fut frileux de se lancer dans une rixe, mais bien qu'il ne doute pas de ses capacités il ne ressent pas l'envie de frapper celui-là. Quelque chose de mystérieux se dégage de lui, un truc qui l'intrigue. Et autant il observe avec plaisir le dos de quelqu'un qui s'en va, celui-là il a envie de le retenir un peu

« Non pas de jumeaux dans le coin » D'un geste négligent il désigne les papiers dispersés sur un table. On peut à la fois y distinguer des notes, des gribouillages, des dessins plus sophistiqués, destinés à devenir des tatouages « Ce n'est pas vraiment que j'ai oublié d'en acheter un, mais plutôt qu'il ne ressemble à aucun autre » Une manière bien à lui de faire comprendre que tout s'assemble comme un puzzle chez lui. Il n'a rien de celui qui établit des listes soigneusement. Pas vraiment une excuse mais un début d'explication « Peut-être que si vous me disiez votre nom ça déclencherait un truc dans mon cerveau »

@Ugo Rojas    

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