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A découvrir Retrouvailles
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 Retrouvailles FT. @Dakota Blanchard | Pourquoi est-ce que j'ai dis oui ...? La question se répétait encore et encore dans sa tête. Elle ne trouvait aucune réponse, mais elle ne pouvait plus reculer. Elle avait accepté ce verre, elle avait accepté de les revoir. De LE revoir. Revoir ces yeux, ce sourire, ce visage, avait déboussolé la blondinette plus qu'elle ne l'aurait cru. Elle avait appréhendé ce moment, elle avait longuement redouté, s'imaginant mille et un scénarios. Mais dans aucun d'entre elle ne s'était senti aussi... Aussi quoi d'ailleurs ? Elle n'avait aucun mot à poser sur son état d'esprit. Une part d'elle était surexcitée à l'idée de passer à nouveau du temps avec son ancienne bande de potes. A l'idée de pouvoir le revoir, de se remémorer le bon vieux temps. Une autre part d'elle se rappelait pourquoi elle était partie. Pourquoi elle avait fuit la ville, pourquoi elle avait fuit ses amis. Pourquoi elle l'avait fuit lui. Pourquoi elle n'avait pas donné de nouvelles depuis quelques années. Pourtant, sans réfléchir, elle avait dit oui. Elle avait foncé tête baissée et avait trahis sa propre promesse. Ses habits jonchaient le sol en masse alors qu'elle s'engouffrait un peu plus dans son immense penderie. "Qu'est-ce que tu fou ?" Une petite voix la sortait de sa torpeur. Callie, sa meilleure amie, sa colocataire pour un temps. Celle qu'elle avait rencontré en France, qu'elle n'avait plus quittée. Cette amie si spéciale qui l'accompagnait jusqu'à Manhattan parce que la grande et forte Eleanor Hatkins n'avait pas voulu y aller seule. "J'ai rien à me mettre..." Pourquoi je me prend autant la tête ? Ce n'est qu'une tenue ! Ce n'est qu'un verre ! Pourtant elle restait là, s'asseyant sur le sol, le regard rivés sur la pile de fringue qu'elle avait formée, soupirant, la tête entre ses mains. "Tu te prends trop la tête Lennie." Callie n'avait pas tort. Elle n'avait jamais tort à vrai dire, et elle n'avait la langue dans sa poche. C'est bien pour ça qu'elle l'aimait tant, pour sa franchise sans pareille. Son amie la rejoignait à l'intérieur de son dressing, cherchait du regard une tenue avant de présenter une petite robe noire à sa colocataire. "Tiens. Simple, classe, efficace, sans en faire trop. Tu va être en retard en plus." Le sourire revient sur les lippes d'Eleanor alors qu'elle se lève pour enfiler la dite robe. Elle tient à être parfaite, à être éblouissante. Mais à quoi ça sert. A quoi tu t'attends Lennie ? Dakota. Elle n'a jamais réussi à en faire le deuil, même après quinze ans. Le grand amour de sa vie, amour à sens unique. Depuis qu'il lui a brisé le coeur, elle s'est promis de ne plus jamais laisser qui que ce soit l'atteindre si profondément. Elle s'était promis de ne plus ressentir, de ne plus sombrer. Et pourtant, il aura suffit d'un regard pour la perturber. Elle s'est revue quinze ans en arrière, cette main tendue, ce sourire ravageur. Et puis ce bal qui a tout changé, qui a tout bouleversé. Pourquoi tu y va bon sang ? Elle enfile ses talons haut, dévale les marches de l'appartement pour rejoindre la sortie. Fixe l'horloge avant de passer la porte. Merde, je suis en retard. Elle salue son amie puis s'éclipse finalement, appelant un taxi pour l'amener chez les Blanchard. Elle se voit déjà, tenant la chandelle, se remémorant des souvenirs douloureux. Elle peine à croire qu'elle supportera de les revoir tous les deux. Ensemble. Mais ce sont ses amis après tout, n'est-ce pas ? Et puis ça fait quinze ans... Il y'a prescription, n'est-ce pas ? Ressaisis toi ! Le taxi la dépose devant l'immeuble tandis ce qu'elle hésite un instant à y pénétrer. Elle n'ose pas fouler le sol du bâtiment, regrette déjà cette soirée. C'est trop tard pour faire machine arrière. Aller Lennie, ce n'est qu'une soirée. Tu peux le faire ! Alors elle inspire un grand coup, se promet de ne rien montrer, de paraître la plus détendue possible avant de monter les escaliers. Elle arbore son plus beau sourire, réajuste sa robe et ses cheveux, puis finalement elle se lance. Toc toc toc. Trois petits coups remplis d'une assurance qu'elle n'a pas, le coeur tremblant, tambourinant. Mais elle ne le montrera pas, pas ce soir. Elle n'est plus cette gamine apeurée, pleurnicharde. Et rien ni personne, même pas lui ne la refera repartir à la case départ. |
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