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« En tout cas, si j’arrive pas à te faire parler, au moins je vais m’amuser. » Dit-il en agrippant fermement ma mâchoire pour ensuite me plaquer au sol. Les mains menottées dans le dos, je ne peux que tenter de me débattre avec mes pieds, mais  en vain. Un objet tranchant lentement enfoncé dans la l’aine me force brusquement à vouloir me déprendre, idée stupide. L’assaillant s’assoit sur mes cuisses pour m’empêcher de bouger les jambes et appuie son avant-bras contre ma gorge, façon de me convaincre d’être sage. Lorsque son morceau de verre force son chemin vers mon pubis, déchirant la peau sur son passage, un cri de douleur s’échappe de ma gorge, plus fort que je le voudrais. Et pourtant pas le pire. Au-travers les larmes engendré par la souffrance, je remarque le regard qui se promène de haut en bas. Un sourire vicieux vient se tracer sur ses lèvres alors que je peux sentir sa main se glisser le long de mon corps. Lorsque sa main se retrouve au niveau de ma fraiche plaie, il ne se gêne pas pour y enfoncer son pouce au passage avant de continuer son chemin à l’attache de mon mon pantalon. Il s’empresse de le détacher et de se redresser afin de me l’arracher aussi vite que possible. Il me ramasse par l’épaule et me tourne sur le ventre. Ce n’est pas long avant que j’entend le son de sa fermeture éclaire s’ouvrant, accompagné d’un ; « J’ai bien hâte de voir si t’es aussi satisfaisant que le dit Diego. »

Les yeux grand ouvert, je regarde le plafond en reprenant mon souffle, lentement, mais surement. Les larmes coulent d’elles-même, se mêlant à la sueur froide. Je sens mon coeur se débattre, tenter de sortir de ma poitrine. La main posée sur mon cou, les sourcils se froncent, ma gorge fait mal, j’ai encore crié, non ? C’est évident. Ma femme me l’a souvent dit, je parle beaucoup dans me sommeil et depuis quelques semaines, ça m’arrive de me lamenter ou même crier, souvent peu avant de me réveiller. Après un long soupir, je m’assoie sur le bord du lit. J’espère que je n’ai pas réveillé Khaled… Je mord légèrement ma lèvre en regardant la porte, j’ai envie d’aller le rejoindre dans sa chambre, mais je ne veux pas le réveiller. D’un côté, je sais que la chaleur de son corps et sa présence apaisante pourrait probablement, non, pourrait clairement m’aider à me calmer et dormir, mais j’ai pas envie de le déranger. Non, au pire je ferai comme je fais toujours, ne pas dormir pour le reste de la nuit. Je me lève donc et j’enfile un joggers et une veste que je zip en sortant de ma chambre. Je ramasse mon paquet de cigarette sur la table de cuisine ainsi que le briquet puis je sors ensuite sur le balcon. Je m’installe faussement confortablement sur l’une des marches de l’escalier de secours et coince une clope entre mes lèvres. J’allume celle-ci pour ensuite ranger le paquet et le briquet dans ma poche. Je prend une bonne bouffé que je garde un long moment emprisonnée avant de la laissé se faufiler entre mes lèvres. Je regarde la fumer lentement monter vers le ciel avant de baisser les yeux vers la main qui est reliées à la source de fumée. Elle tremble. Je tremble et j’arrive pas vraiment à m’en empêcher. Merde, mais c’est quoi mon problème ? Reviens-en, que je me dis souvent. Oui bon, plus facile à dire qu’à faire, ça c’est sur. À ce qu’il parait, il faudrait que je me laisse le temps de m’en remettre. C’est ce qu’elle me répète sans cesse. Avec ce que tu as vécu, ça va te prendre du temps avant de vraiment revenir à la normale. Et quand je dis du temps, c’est des mois, peut-être même des années. Faut que tu te donnes le temps qu’il te faut. Mais surtout, garde en tête que si tu as besoin de moi, je suis toujours disponible. Je sais bien qu’elle a raison, mais j’aimerais bien que ça se règle en un claquement de doigt. Ça serait tellement mieux. En attendant, je vais me contenter d’essayer de me calmer en fumant dans le faux silence de la grande ville.

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PIVETTE

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J'aurais aimé que le silence ait décidé de planer sur cette nuit, sur mon être. J'aurais aimé évité de perturber le sommeil de qui que ce soit. Encore plus, j'aurais aimé que le mien puisse être normal, reposant. J'aurais aimé que la vie soit des plus normale, des plus banales.. Tant de J'aurais aimé, mais très peu de faits réels. C'est un peu comme les J'aurais dû en fait. J'aurais dû rester ici plutôt que de retourner au Mexique. J'aurais dû me tenir loin de Sinaloa. Je n'aurais pas dû marier cette femme et m'associer à ce cartel. Bien des choses que je n'aurais pas du faire sans y réfléchir un peu plus. Mais bon. Dans tous les cas, il est bien trop tard, le mal a été fait. Et pas qu'un peu en fait. Je soupire longuement, un soupire visible par la fumé qui remonte de mes poumons. Je sors mon portable de ma poche et le regarde de longues secondes. Je suis toujours disponible. Pourtant, même si je repense à ça, j'ai pas envie de l'appeler, je ne veux pas la déranger, je ne veux pas la réveiller. Déjà que je vois que j'ai réveillé Khaled. Je mets mon capuchon sur ma tête et essuie rapidement les larmes qui avaient tracé leur chemin sur mes joues avant qu'il ne me remarque. Pourquoi est-ce que je ressens ce besoin de cacher cette faiblesse face à lui ? Ce n'est pas comme si j'avais besoin de me cacher quand il est là, pas en temps ordinaire. Pourtant, depuis que je suis revenu, il y a bien des choses que je lui cache. Je ne lui ai pas encore laissé savoir comment je me sens intérieurement. Comment mon séjour au Mexique m'a changé, en un sens. Je ne lui ai pas dit encore que ce mariage est faux. Je ne lui ai pas dit à quel point la distance me faisait mal. Je ne lui ai surtout pas dit comment je ne faisais presque juste penser à lui plus que qui que ce soit d'autre. Tant de choses caché à un homme avec qui je peux normalement être moi-même.

Je range mon portable en le voyant prendre place à côté de moi et je le laisse même me voler ma cigarette sans m'y opposer. Je le regarde brièvement et quand je récupère mon bien, je tourne la tête à sens opposé de lui, grillant silencieusement la cibiche. J'ai beau essayer de rester stable, je n'y arrive pas, mes mains tremblent. Mon corps tremble et j'arrive pas à le contrôler. Pourquoi cette nuit ? Pourquoi pas une des nuits que je passe à la maison ? Je passe ma main dans l'ouverture du capuchon, ainsi frottant ma nuque directement dans un léger malaise. Alors j'ai bel et bien exprimé ma peur et ma douleur du passé dans mon sommeil. Ai-je envie d'en parler ? Telle est la question. J'en sais rien à vrai dire, mais il paraitrait que ça peu aider.

Désolé. J'avais pas l'intention de te réveiller, loin de là...

Je tourne légèrement la tête, jusqu'à ce qu'elle soit à demi tournée vers lui. Mon regard se baisse sur la main de Khal, posée sur ma cuisse. Alors j'avoue, je ne m'attendais pas à ce qu'un tel contact soit réconfortant.. Peut-être est-ce parce qu'il s'agit de lui ? Dû à ce que je ressens pour lui ? Je suppose. Après tout, il paraitrait que le contact d'une personne qui est chère à notre coeur a plus d'impact, plus de force que celui de n'importe qui d'autre, Mais c'est pas le temps de penser à ça. De toute façon, c'est sûrement juste à sens unique puis, pour lui, je suis marié donc même si ce ne l'était pas. Peut-être que je devrais lui dire que c'est un mariage sans amour. Mais qu'est-ce que ça pourrait changer dans la vie ? Un problème à la fois Zeke. Ça sert à rien de foutre la pagaille alors que c'est déjà la merde. Par contre, dans un total réflexe non contrôlé, je pose ma main sur la sienne et je la serre légèrement. Cest une sorte de réconfort, allons dire ainsi. Sentir la chaleur de sa main contre la froideur de la mienne, un contraste qui fait du bien. Et puis, réfléchissant à la cause de mes tourments, ma prise sur sa main se resserre drastiquement, mais tout de même pas assez fortement pour engendrer un mal ou un inconfort, à moins qu'il soit bien sensible. J'hésite. Veux-je lui dire la vérité ou bien serais-je mieux de la camoufler un peu, voir énormément. Je pourrais dire que c'est qu'un simple cauchemar qui me semblait si réel, si effrayant. Un autre Soupir m'échappe. Non, ça ne sert à rien de partir sur un mensonge surtout si ce genre de nuit est pour être récurante. Et soyons réaliste, c'est sur que ce ne sera pas la dernière fois que je vais me réveiller aussi violemment dans la nuit. Je hoche finalement le tête Pour répondre à sa question.

J'imagine que ça pourrait être bien.

En finissant cette phrase, je délaisse sa main et la chaleur qui vient avec pour plutôt serre mes bras contre ma poitrine, en sorte d'auto câlin ? Sans trop m'en rendre compte, bien que je ressens le mouvement, je fais légèrement aller le haut de mon corps d'avant en arrière, comme si je me berçais. Je réfléchis à ce que je peux dire, par où je pourrais commencer, qu'est-ce que je vais oser dire et ce que je serreis mieux de laisser dans l'ignorance. Tant de questions. Commencer par le commencement ? Non, ce serait bien trop long Commencer par la fin, peut-être bien. Commencer simplement serait le mieux.

Je sais pas trop comment formuler ça ou par où commencer. Alors j'imagine que je vais y aller simplement. Depuis un peu moins d'un mois, je dors assez mal, voir le moins possible parce que la plus par du temps, je fais de mauvais rêves, disons ainsi. Le problème avec ça, c'est qu'en fait, il s'agit de souvenir de truc qui sont arrivés très récemment qui jouent en boucle dans ma tête. J'ai beau essayer de penser à autre chose, quand je ferme les yeux, ça remonte à la surface et ça semble toujours tout aussi réel que lorsque c'est arrivé.

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PIVETTE

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Pourquoi c’est toujours trop tard qu’on réalise qu’un choix qu’on a fait n’était clairement pas le bon ? Ou encore, pourquoi ce n’est qu’avec la distance qu’on comprend ce qu’on ressent vraiment.? Si j’avais su ce genre de chose avant de partir, ça aurait été bien plus simple, bien plus facile…
J’aurais pu aller le rejoindre dans son lit alors. J’y ai pensé, comme j’y pense toutes les nuits que je passe à l’appartement. Je laisse entendre un faible rire à ses derniers mots. malgré ton mariage. Ça semble presque dur à dire. Faudrait que je lui dise la vérité, mais là n’est pas le moment. Je l’écoute me dire la chose bien évidente. Je sais que je peux tout lui dire, il a toujours été mon confident, il a toujours été là pour moi, autant dans les hauts que les bas. Il n’y a personne en qui j’ai plus confiance que lui. Alors pourquoi j’hésite à lui parler de ce qui s’est passé ? La peur du jugement peut-être ? Même si je sais que son opinion sur moi ne changerait pas. Mais ça doit lui faire étrange de me voir ainsi, gros changement de la personne que j’étais avant de partir d’ici il y a de ça quelques années.

Ce serait plus simple si je commence par te montrer..

Alors je jète ma cigarette lorsque terminée et je me lève en lui faisant face. Je fais mon chemin jusqu’à l’intérieur en détachant ma veste. Je joue presque nerveusement avec le bout de la fermeture éclaire, encore dos à Khal, en me demandant si j’ai vraiment envie de faire ça. Bon, je lui ai déjà dit que je montrerais alors il faut que je le fasse. Et puis, comme dit la psy, faut commencer à s’ouvrir et partager notre vécu. Après un long soupire, je retire enfin ma veste pour ainsi laisser le haut de mon corps à découvert. Sur le dos, comme à l’avant, plusieurs entailles, ecchymoses et marques de toutes sortes sont visible et il n’est pas dur de deviner que certains date d’il y a un mois, voir moins. Je me tourne pour être finalement face à lui et je le regarde dans un silence lourd. J’ai aucune idée de quoi dire et, en toute honnêteté, je stresse en attendant qu’il dise quoi que ce soit.

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PIVETTE

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Je sens un frisson parcourir mon corps. Je ne sais pas si c’est la fraicheur de l’air sur ma peau ou bien si c’est la honte qui est si bien accroché à ma gorge. En plus, de voir Khal pleurer de la sorte… J’ai à la fois de la rage, encore plus de honte et de la culpabilité, pour une quelconque raison. Je baisse le regard sur la main de mon meilleur ami qui vient caresser ces blessures. Je mord l’intérieur de ma joue en ressentant une certaine douleur, malgré la douceur de ses gestes. J’agrippe son poignet dans un automatisme en évitant de le regarder en face. Après avoir lâché son poignet, je glisse ma main jusqu’à la sienne, jouant distraitement avec ses doigts. Je sais pas quoi lui dire. J’ai pas envie de lui dire la vérité. J’ai pas envie qu’il me prenne en pitié et qu’il change sa façon de me voir. Mais en même temps, il ne mérite pas que je lui mente de la sorte. Je prend donc une bonne inspiration et, avant même que j’aie le temps de m’en rende compte, je me laisse aller contre lui, le visage nicher contre son cou. Je ferme les yeux et le sers plus fort que je ne le réalise.

Je ne sais pas combien de temps passe là, à serrer son sweat et pleurer. J’ai mal à respirer à chaque soubresaut, comment pourrais-je prendre le temps d’expliquer la situation ? Alors je me contente de laisser aller mes états d’âme et pleure de longues minutes, qui me semblent presque comme une éternité. Mais au final, j’arrive à me calmer et prendre le dessus. Je pousse un autre long soupire, mais en aucun cas, j’ose bouger là. Le bien être qu’apporte le confort de son corps. J’aimerais bien rester là indéfiniment. Mais je crois pas que ça soit faisable. Je me détends lentement dans ses bras, relâchant la prise que j’ai sur ce tissus qui l’habille, mais sans jamais bouger.

C’est… Un autre soupir s’échappe de mes lèvres. C’est arrivé il y a quelques mois… J’ai… J’ai été enlevé et.. Ça a duré des semaines et… et des mois..

Alors que je commence à expliquer cette histoire à Khaled, je sens ma gorge se nouer et les larmes que je pensais être fini reviennent en force.

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De base, je ne voulais pas craquer de la sorte. Tout sauf ça. Mais bien souvent, ce qu’on a n’est pas nécessairement ce que l’on veut. J’aurais bien préféré resté seul dans la pénombre de la nuit avec Khal qui dort toujours. J’aurais… J’aurais aimé que les choses soient plus normales quoi. Mais non, ce que j’ai à la place, c’est le total contraire. C’est moi, qui ne peut pas supporter d’être touché même si c’est ce que j’ai le plus envie, sentir le contact de sa peau avec la mienne. C’est moi qui peine à calmer mon corps et mon âme en crise. C’est moi accroché à lui comme si le simple fait de me détacher de lui me tuerait. Ce que ça m’a manqué, qu’il m’a manqué… Avant même que j’ai le temps de m’en rendre compte, mon corps se crispe à la question de Khaled. Merde… Je n’avais pas pensé à l’éventualité de cette question. Je laisse échapper un soupire tremblant en me redressant. J’essuie les larmes sur mon visage et me recule un peu. J’hoche la tête et me traine, lentement, mais sûrement jusqu’à sa chambre. Si j’ai à m’expliquer, je vais le faire dans le confort du lit. Je me laisse donc tombé sur le lit, couché sur le côté, n’attendant que son arrivé pour retourner m’installer contre lui en fermant les yeux.

Mon beau-père est le chef du cartel de Sinaloa.

Je n’en rajoute pas plus. Je sais que c’est assez pour expliquer la situation et que s’il veut plus de détail, il va le demander. La question est, est-ce que je vais lui donner les explications qu’il va vouloir ? À suivre.. Mais bien honnêtement, je préfèrerais dormir à la place.

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Je n’aurais pas dû, vraiment pas. J’aurais pas dû venir dormir chez lui. J’aurais pas du lui raconter tout ça. J’aurais peut-être même pas dû revenir le voir. Y’a pas moyen de faire un bref retour en arrière ? Juste que je puisse retirer ce que je viens de lui dire. Je m’installe dans son lit sans m’y opposé, trop épuiser pour refuser de toute façon. Épuisé, mais sans envie de dormir. Je me blotti contre lui en répondant à sa question, mais mon confort disparait bien vite alors qu’il se redresse. Il n’aime pas ma réponse, ça c’est évident. Qui de sensé l’aimerait de toute façon ? Je fixe droit devant moi, soit le haut de son torse. J’évite de le regarder dans les yeux, j’ai pas la force de confronter son regard. Je pousse un long soupire d’exaspération. Comme si je n’y avais pas déjà pensé.

Tu crois pas que si c’était aussi simple que ça, je l’aurais déjà fait ? C’est pas aussi simple Khal. Loin de là. Ce qui est fait, est fait. Et puis, il nous a envoyé ici, sa fille et moi, pour assurer notre sécurité après ce qui s’est passé. On a techniquement chacun notre garde du corps, ont le mien qui habite l’appart d’à côté à temps partiel.

Je le laisse me serrer contre lui en soupirant de nouveau. Je ne peux m’empêcher de retenir un rire quand il dit être là et me protéger. Si tu savais Khal. C’est pas aussi simple. Ce n’est pas que je doute de lui, mais je sais très bien que s’il y a quoi que ce soit, je serais plus en mesure de m’occuper de la situation que lui. Mais je n’en dis rien. Je me contente du silence. Je me contente du confort, du réconfort que sa proximité m’apporte. Je sais que je ne m’endormirai probablement pas, car sinon, je vais me réveiller de la même façon. Mais au moins, je ne passerai pas une nuit blanche et désagréable seul. Faut en profiter lorsque c’est possible, non ?

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Je profite du confort que me procure la chaleur de son corps. Je soupire d’aise, mais le plus silencieusement possible. Les yeux fermés, je l’écoute me répondre. Sans qu’il puisse le voir, j’ose aborder un sourire lorsqu’il dit trop m’aimer pour le perdre. Trop m’aimer… Je mord l’intérieur de ma joue pour me retenir de commenter sur ce fait. J’ai trop envie de lui dire la vérité. En fait, je me demande ce qui me retient..? Je pousse un long soupir de stresse en me blottissant bien contre lui. Je laisse ma main glisser le long du dos de la sienne pour finalement la serrer. Je ris un brin à sa question.

La réponse est simple. Tu feras dur cariño.

Je me permets de le surnommer ainsi puisque je sais qu’il ne comprend pas ce que ça veut dire. À moins qu’il aie appris l’espagnole en mon absence, je serais outré. Un énième frisson traverse mon corps sous les caresse dans mes cheveux. Ça a toujours été mon point faible, ça m’attendrit, me déconnecte de la réalité la plupart du temps. Mais c’est aussi très sensible. Heureusement, avec lui, c’est douceur et réconfort. Sans le vouloir, je me mets à rire un peu plus. Je gigote un peu pour me tourner face à lui. Je n’essaie pas de m’éloigner, je suis trop bien avec cette proximité pour ça. Je plonge donc mon regard dans le sien, un sourcil haussé.

Tu vas jouer le capteur de rêves ?

Oui, c’est bien la première chose qui me vient en tête. Je me glisse un peu plus bas dans le lit, juste assez pour avoir la tête au niveau de son torse. J’y appuie le front et je passe un bras par-dessus sa taille pour le serrer à mon tour. Dans le soucis du confort, ma jambe du dessus se fait une place entre ses jambes. Je reste ainsi en silence, mais ma respiration laisse entendre le stresse qui m’envahit lorsque je repense au fait de lui avouer la vérité. Je fini par prendre une bonne inspiration, mais je ne lève pas la tête pour le regarder. Il ne faut pas. Je vais bloquer autrement.

Faut que je t’avoue un truc.. En rapport à mon mariage. Je laisse planer le suspense pendant quelques secondes avant d’enchainer. Je l’ai mari pour lui éviter un mariage arrangé avec un enculé. C’est une très bonne amie, mais aucun des deux n’aime l’autre. Marié d’apparence, mais sans aucune attache amoureuse. Je sais pas si c’est clair ce que je dis.

J’arrête là et j’attend de voir ce qu’il va dire. Peut-être va-t-il se demander pourquoi je lui dis ça. Après tout, qu’est-ce que ça peut bien changer dans sa vie ?

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Je me permets un rire alors que dans ma tête, j'imagine la tête de Khal remplacée par un capteur de rêve avec des yeux. Oui bon, l'image est étrange, mais je vous jure que j'ai rien consommé. Mais je ne peux m'empêcher que d'être attendri par ses intentions. Il a toujours été là pour moi et j'ai aucun doute que dans mes moments les plus dur, il continuera de l'être. Par contre, je suis un peu surpris d'un sens. J'ai quand-même été parti pendant cinq ans, je l'ai en quelque sorte abandonné et pourtant, il n'a pas changé à mon égard.. Pourquoi est-ce que je m'attendais au contraire ? En fait, pourquoi pas ? Quand on laisse quelqu'un aussi longtemps, faut pas s'attendre à ce que la relation reste inchangée, mais il semblerait qu'avec lui, oui. Je n'irai pas m'en plaindre, ça c'est sûr. Bien au contraire. Étrangement, ça me donne un peu de motivation à parler. Mais avant, je me mets plus confortable. Je me place bien contre lui, riant intérieurement en entendant son coeur faire des siennes. Bon, je ne ris pas longtemps puisque je viens à me demander pourquoi il va de la sorte. Est-ce que je le mets mal à l'aise ? Ça se pourrait bien, vu la position que je viens d'adopter. C'est pas ce qu'il y a de plus conventionnel, j'en suis conscient, mais j'ai besoin de cette proximité plus que quoi que ce soit. Au diable le malaise, je reste ainsi. Je fronce les sourcils en entendant ce qu'il me répond. C'est de l'hésitation que j'entend ou bien il essaie juste d'assimiler ma révélation ? Je ne tarderai pas à le découvrirez.

C'est ça. Théoriquement, aux yeux du gouvernement, entre autre, je suis marié. Mais en pratique, oui, je suis célibataire.

Encouragé par son mouvement de main, je redresse la tête avec un brin de curiosité dans les yeux. Je ne suis pas sûr de comprendre ce qu'il veut dire, bien que vu comment il se rapproche de plus en plus à chaque mots, c'est bien évident. Mais là, maintenant, mon cerveau ne veut pas processer les informations. C'est plus fort que moi, je fige sous ce baiser. Ce n'est pas nécessairement comme ça que je m'aurais imaginé réagir, mais ce n'est pas toujours moi qui dirige mon corps. C'est con, j'ai aucun problème à me mettre à l'aise contre lui, mais par contre, un baiser qui vient confirmer que j'ai été trop con et aveugle pour comprendre ce qui se passait devant moi, la ça le fait pas.

Tu viens vraiment de faire ça là?!

Ça sort tout seul, beaucoup plus bête et outré que ça aurait dû être. De ce fait, je secoue légèrement la tête d'un air exaspéré par moi-même. J'ai envie de m'excuser, mais à la place, je me contente de lui répondre un Oui et de me redresser pour l'embrasser à mon tour, avec un peu plus d'assurance et moins rapide. J'ai envie, non besoin de sentir ses lèvres contre les miennes plus longtemps qu'une fraction de seconde. Par la suite, je me déplace, assis en indien sur le lit et je le fix d'un regard analyseur.

Ça fait longtemps que t'en avais envie ? Juste question de savoir à quel point on est con.

C'est vrai quoi. Ça fait une éternité que j'ai envie de lui sauter dessus, mais que je me retiens par principe que j'étais sur qu'il me rejetterait et ne voudrait plus jamais me parler. Alors si en plus, il était dans la même situation, ça fait de nous de vrais imbéciles clairement aveugle.

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PIVETTE

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Ma réaction… Ironiquement pas ce à quoi je me serais moi-même attendu. Je veux dire, c’est quelque chose dont j’ai toujours rêvé, quelque chose que j’aurais aimé avoir le courage de faire il y a bien des années de ça. Alors logiquement j’aurais dû être super willing, répondre à ce baiser sans hésitation. Mais non. À la place, j’ai figé et je lui ai répondu de façon assez bête et limite comme un reproche. J’ai bien-sûr vite changé de réponse, mais je crois que le court temps entre mon choc et le retour à la réalité a été assez pour le faire paniquer. Vu les larmes qui se pointes aux coins de ses yeux, oui. Je me ressaisis donc et me redresse, assis cette fois, après bien évidement l’avoir embrasser comme il se doit, pour lui poser LA question critique. Somme nous cons ? Lorsqu’il me répond, c’est plus fort que moi, j’éclate de rire comme pas possible, au point où je passe à deux doigts de tomber du en me penchant vers l’arrière. Oh oui, ça me fait bien marrer et je dois avouer que ça me fait du bien. Il y a comme un sacré soulagement qui s’empare de moi, malgré l’exaspération de la chose. Lorsque je réussi à calmer ce rire, je pousse un long soupir en reposant mon regard sur lui. Je n’en reviens pas, même si en même temps, ça ne me surprend pas qu’on soit aussi stupide.

Well, il était temps qu’on ait cette conversation je dirais. Mais du coup, ça a dû royalement te faire chier de me savoir marié..!

J’avoue, je me sens un peu mal de ne pas lui avoir dit avant quand j’ai conscience de ça. Oh les montagnes russes d’émotions qu’il a dû subir, pauvre chou.

Tu veux savoir quelque chose d’ironiquement marrant ? Tous les surnoms espagnole que je te donne comme cariño ou encore corazón sont des petits noms d’amour que je me permettais de te donner parce que je savais que tu ne les comprends pas.

Faut bien que j’abuse de mon avantage linguistique de temps à autre, non ?

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Je dois avouer que là, maintenant, j’ai l’impression que tous mes problèmes s’envolent et me laisse la tête reposée. C’est un peu le cas, du moins quant à l’ambiguïté de ce que je ressens pour lui. Je n’en reviens pas à quel point on a pu être stupidement aveugle. Dieu sait combien de temps s’est écoulé depuis la dernière fois que j’ai ris autant et sincèrement. Lorsque je manque de tombé, je m’agrippe à sa main lorsqu’il me rattrape et je ne fais que rire un peu plus avant de finalement retrouver un calme, bien que relativement agité. Je sais, c’est cruel, mais je ressens un certain amusement lorsqu’il me décrit comment il s’est senti du moment où il a su que j’étais de retour jusqu’à ce qu’il voit mon alliance. Le pauvre, ça a tellement dû le détruire. J’ai bien fait de lui en parler alors.

Alors que je rajoute, dans un nouveau calme, que depuis si longtemps je lui donne des petits nom d’amour à son insu, je le vois cacher son visage dans la gêne. Je me remet à rire de plus belle. J’ai bien l’impression qu’il ne s’y attendait pas. C’est encore plus mignon. J’arrive pas à croire que je l’ai eu sous mes yeux tout ce temps, avec une attirance partagé, mais que je ne m’en sois jamais rendu compte... Je lui fais un sourire plus que narguant lorsqu’il dit qu’il aurait du pratiquer son espagnole, j’hoche même la tête pour confirmé.

Hubiera sido una buena idea! Que je lui répond avec un clin d’oeil. Je me doute qu’il n’a probablement pas compris ce que je viens de lui dire et ça me fait un brin marrer.

Je me laisse aller contre lui sans m’y opposer lorsqu’il me tire. Je m’installe donc couché à ses côtés, la contre son torse et la bras s’installant autour de sa taille. Tu veux que je te dises quoi ? Hombre apuesto ? Ou bien tonto? Je retiens au rire au deuxième surnom, celui-ci voulant littéralement dire stupide, chose qu’on est tous les deux. Je soupire d’aise en fermant les yeux et le serre un peu plus. J’arrive pas à croire qu’on a passé autant de temps avant de réaliser tout ça… Mais dis moi, j’ai pas tant pris de tes nouvelles depuis que je suis revenu. Qu’y a-t-il de beau dans ta vie?

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Le nombre de choses qu’on peut faire de stupides dans la vie… Ça en faisait parti. Rester dans le silence par peur d’un résultat fatal et terrifiant. Ce n’est pas surprenant dans un sens. On a une si belle amitié qu’on ne veut pas la briser. Mais finalement, ça aurait pu devenir quelque chose de plus gros, plus tôt. Mais bon, ce qui est fait, est fait. Il faut pas regretter le silence du passé, mais plutôt profiter de la parole d’aujourd’hui. Sans que je puisse réellement m’en empêcher, je me moque de lui. Que dire, il est adorable ! Et puis, il a pas continué son apprentissage alors c’est lui le pire. Je mets ma main devant ma bouche comme si ça allait m’arrêter de rire.

Parce que c’est trop facile ? Moh, prend pas ça comme ça !

Je roule les yeux avec amusement. Trop d’amusement. Vraiment, pour la première fois depuis mon retour, je me sens vraiment bien sans avoir besoin de prétendre. C’est réellement agréable… C’est là que je réalise que tout ce qu’il me fallait pour être bien, c’était de passer aux aveux pour finalement enlever ce poids de mes épaules. Je soupir d’aise alors que je me retrouve confortablement couché contre lui, dans le confort du lit. Le voir nous recouvrir m’attendrit, étrangement. J’arque le sourcil en levant la tête en l’entendant me traiter de con.

C’est mérité… Tonto veut quand-même dire stupide alors je prend la critique.

Je replace ensuite ma tête contre son torse en fermant les yeux. Je laisse entendre un bâillement que je n’arrive pas à retenir. La fatigue s’empare enfin de moi après tout ce temps. Après, dans un tel confort, comment rester totalement réveillé ? Je reste tout de même assez réveillé pour l’écouter parler. Je mets mon doigt sur ses lèvres comme lui demander de se taire lorsqu’il s’enligne vers un sujet non agréable. Par la suite, je replace mon bras autour de lui en lui demandant ce qu’il y a de beau dans sa vie. Les choses n’ont pas tant changés pour lui et c’est bien. J’aime mieux entendre ça que de savoir qu’il a vécu de l’enfer. Je me laisse bercer au son de sa voix, répondant un simple Mh-hm à ce qu’il dit. Il doit déjà se douter que je m’endors vu comment mon étreinte se relâche. La dernière chose que j’entend avant de sombrer, c’est lui me disant que je peux me rendormir, qu’il est là pour veiller sur moi…

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